AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Bien-ĂȘtre

La notion de bien-ĂȘtre ou bienĂȘtre[1] est la satisfaction d'atteindre le niveau d'Ă©quilibre physique, psychologique, social et spirituel qui permet Ă  une personne de vivre une vie heureuse et Ă©panouissante. Il se compose de plusieurs facteurs, notamment une alimentation saine, une activitĂ© physique rĂ©guliĂšre, une gestion du stress, une bonne hygiĂšne de vie, de l'activitĂ© sociale et un Ă©quilibre Ă©motionnel. Pour atteindre et maintenir ce niveau de bien-ĂȘtre, il est important de trouver un Ă©quilibre entre le travail, le repos et le divertissement, et de pratiquer des activitĂ©s rĂ©guliĂšres qui comportent le bien-ĂȘtre et le dĂ©veloppement personnel. Une pratique spirituelle est Ă©galement un moyen important pour aider Ă  atteindre et maintenir le bien-ĂȘtre. Cela peut inclure la mĂ©ditation, le yoga, la priĂšre et l'exercice de la gratitude et de la compassion.

Elle a fait l'objet d'un intĂ©rĂȘt accru de la part notamment de psychologues se rattachant au courant de la psychologie positive.

En France, en 2000, le chercheur Jean-Pierre Rolland considĂšre que deux approches sont Ă  distinguer. La premiĂšre, d'inspiration sociologique, va s'intĂ©resser aux conditions de vie qui vont amener les individus Ă  faire une Ă©valuation positive de leur vie ; la seconde, plus psychologique, considĂ©rera que le bien-ĂȘtre renvoie Ă  une personne pour laquelle les Ă©motions positives sont plus intenses ou plus prĂ©sentes que les Ă©motions nĂ©gatives[2].

DĂ©finition

Depuis les annĂ©es 1990, il y a un accord assez large sur le plan scientifique pour dire que le bien-ĂȘtre est un phĂ©nomĂšne subjectif qui renvoie d'une part Ă  des composantes cognitives [ressortant de la satisfaction de la vie] et des composantes Ă©motionnelles [qui renvoient Ă  l'Ă©quilibre entre affects positifs et affects nĂ©gatifs][3]. La satisfaction de vie s'Ă©value en interrogeant la personne sur la façon dont elle Ă©value sa vie de maniĂšre globale, les composantes Ă©motionnelles positives et nĂ©gatives. Diener parle Ă  ce propos de composante ou niveau hĂ©donique : « Le niveau hĂ©donique renvoie Ă  l’équilibre entre le caractĂšre agrĂ©able et dĂ©sagrĂ©able de sa propre vie Ă©motionnelle »[4].

DĂšs lors, pour Rolland, « le bien-ĂȘtre subjectif n’est pas simplement l’absence de facteurs nĂ©gatifs fournies par la plupart des Ă©chelles de mesure de santĂ© mentale, il inclut Ă©galement [la prĂ©sence et le poids] des composantes positives (Ă©motions agrĂ©ables) »[2].

Approches du bien-ĂȘtre

Mode de vie

Pour l'utilitarisme, le bien-ĂȘtre se dĂ©finit comme le mĂ©lange de plaisirs et de l'absence de peine, et prĂŽne la maximisation du bien-ĂȘtre gĂ©nĂ©ral.

À l'Ă©cole

Selon le Conseil europĂ©en de l’éducation [2001], l’éducation et la formation doivent non seulement viser le dĂ©veloppement de compĂ©tences tout au long de la vie, mais aussi Ɠuvrer Ă  l’épanouissement des personnes, d’oĂč la prĂ©occupation pour le bien ĂȘtre des Ă©lĂšves et de leur qualitĂ© de vie au sein des Ă©tablissements scolaires[5].

Plusieurs facteurs peuvent intervenir dans le sentiment de bien ĂȘtre : la justice scolaire avec des rĂšgles clairement explicitĂ©es, le sentiment de sĂ©curitĂ©, les relations positives avec les enseignants dans un parcours individualisĂ©, une relation constructive entre les Ă©lĂšves, la bienveillance de la communautĂ© Ă©ducative, la cohĂ©rence des propositions de l’équipe pĂ©dagogique, la satisfaction Ă  l’égard de la classe, la coopĂ©ration, les Ă©valuations encourageantes, la responsabilisation, la coĂ©ducation parents professeurs, le sentiment de reconnaissance et de respect, le sentiment d’appartenance Ă  la communautĂ© scolaire, le sentiment d’estime de soi, la prise de conscience du lien santĂ© physique et santĂ© mentale, la motivation, le sentiment de dĂ©velopper pleinement son potentiel, une architecture scolaire adaptĂ©e[6] - [7].

Au travail

Il peut inclure – mais ne s'y limite pas – l'absence de fatigue et de stress[8].

Santé

SantĂ© et bien-ĂȘtre sont indissociables puisque, depuis 1946, l'OMS dĂ©finit la santĂ© comme « un Ă©tat de complet bien-ĂȘtre physique, mental et social, [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmitĂ©. »[9]

RenĂ© Dubos prĂ©sente la santĂ© comme la convergence des notions d'autonomie et de bien-ĂȘtre.

Société

DĂ©rives

Cette notion sans définition ni métrique sert essentiellement d'étendard au marketing pour vendre toutes sortes de compléments alimentaires, cosmétiques et autres gris-gris[10], et surtout des « formations », « stages » et des pratiques pseudo-médicales en dehors de tout cadre réglementaire et surtout bien souvent de toute formation réelle des prétendus grands maßtres[11].

La notion de bien-ĂȘtre, de par son caractĂšre assez vague, peut servir de banniĂšre, outre ces dĂ©marches commerciales diverses, Ă  d'autres potentiellement malhonnĂȘtes[12]. Ainsi, santĂ© et bien-ĂȘtre reprĂ©sentent 40% des signalements de dĂ©rives sectaires en France en 2020[13].

Le mĂ©decin et criminologue Jean-Marie Abgrall est l'auteur de plusieurs enquĂȘtes sur le sujet (comme La mĂ©canique des sectes en 1996 ou Les Charlatans de la santĂ© en 1998). Il dĂ©crit ainsi le phĂ©nomĂšne :

« Profitant de l’attirance grandissante du public pour les thĂ©rapies alternatives et les mĂ©decines douces, les groupes les plus divers investissent, depuis plusieurs dĂ©cennies mais plus encore aujourd’hui dans des proportions inquiĂ©tantes, le domaine de la santĂ© et du bien-ĂȘtre par une multitude d’offres de soins et d’accompagnement au dĂ©veloppement personnel, assorties de promesses de guĂ©rison et de vie harmonieuse ici-bas et mĂȘme au-delĂ .
Ce succĂšs gĂ©nĂšre des risques divers, depuis l’escroquerie pure et simple jusqu’à la dĂ©rive « thĂ©rapeutique », voire sectaire au sens des critĂšres retenus par les pouvoirs publics[14]. »

Pour lutter contre ces pratiques, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) a mis gratuitement à disposition un Guide santé et dérives sectaires[11].

Articles connexes

Bibliographie

  • BĂ©atrice MillĂȘtre, Prendre la vie du bon cĂŽtĂ©, Pratiques du bien-ĂȘtre mental, Odile Jacob, 2009
  • Bigot R & al. (2012) L’évolution du bien-ĂȘtre en France depuis 30 ans , CREDOC no 298, cahier de recherche, dĂ©cembre 2012.
  • BenoĂźt Heilbrunn, L'Obsession du bien-ĂȘtre, Robert Laffont, 2019, 96 p.

Liens externes

Notes et références

  1. Orthographe recommandée par les rectifications orthographiques de 1990.
  2. Jean-Pierre Rolland, « Le bien-ĂȘtre subjectif: Revue de question », Pratiques Psychologiques,‎ , p. 5-21 (lire en ligne)
  3. (en) Diener, E., Suh, E.M., Lucas, R.E. & Smith, H., « Subjective Well-being: Three decades of Progress », Psychological Bulletin, 125e sĂ©rie, vol. 2,‎ , p. 276-302
  4. (en) Diener, E., « Assessing subjective well-being. Progress and opportunities », Social Indicators Research, 31e sĂ©rie,‎ , p. 103-157
  5. Philippe Guimard, Fabien Bacro, SĂ©verine FerriĂšre, AgnĂšs Florin, Tiphaine Gaudonville, HuĂ© Ngo, « Le bien-ĂȘtre des Ă©lĂšves Ă  l’école et au collĂšge. Validation d’une Ă©chelle multidimensionnelle, analyses descriptives et diffĂ©rentielles », halshs.archives-ouvertes.fr,‎ (lire en ligne)
  6. « Favoriser le bien-ĂȘtre des Ă©lĂšves, condition de la rĂ©ussite Ă©ducative », sur http://archives.strategie.gouv.fr, (consultĂ© le )
  7. « Climat scolaire et bien ĂȘtre Ă  l'Ă©cole », sur esĂ©nesrTV, (consultĂ© le )
  8. « 7 principes pour amĂ©liorer le bien-ĂȘtre au travail », sur L'Express (consultĂ© le )
  9. Organisation mondiale de la santĂ©, « Vos questions les plus frĂ©quentes : Comment l’OMS dĂ©finit-elle la santĂ© ? », sur who.int (consultĂ© le )
  10. Nastasia Hadjadji, « Entre promesses de bien-ĂȘtre et flou scientifique, le business juteux des marques « cosmiques » », sur ladn.eu, .
  11. Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, « Guide santé et dérives sectaires », sur derives-sectes.gouv.fr.
  12. Philippe Bardonnaud, Vanessa Descouraux, « Pour vivre heureux, vivons coachés », sur « Interception », sur France Inter, .
  13. Juliette Pierron, « La santĂ© et le bien-ĂȘtre, nouvelles tendances de la dĂ©rive sectaire en France », sur France Inter, .
  14. Jean-Marie Abgrall, « Sectes et pseudo-médecines - 1Úre partie », sur pseudo-medecines.org
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.