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Parti démocrate progressiste (Argentine)

Le Parti démocrate progressiste (en espagnol Partido Demócrata Progresista, PDP) est un parti politique argentin, positionné au centre.


Parti démocrate progressiste

Partido DemĂłcrata Progresista

Image illustrative de l’article Parti dĂ©mocrate progressiste (Argentine)
Logotype officiel.
Présentation
Secrétaire Ana Isabel Copes
Fondation
SiĂšge Buenos Aires, Drapeau de l'Argentine Argentine
Positionnement Centre droit
Idéologie Libéralisme
Pacifisme
Couleurs Bleu et blanc
Site web partidodemocrataprogresista.com

Continuateur de la Ligue du sud, le PDP fut fondĂ© en 1914 par les forces progressistes et une partie des conservateurs, sous l’impulsion principalement de son chef historique Lisandro de la Torre, dans le but de s’opposer tant au radicalisme hipolitiste qu’au vieux parti conservateur du gĂ©nĂ©ral Roca, en prenant en compte le nouveau contexte politique crĂ©Ă© par l’instauration en Argentine du suffrage universel. Son programme fondateur comportait un volet institutionnel (constitutionnaliser la dĂ©mocratie parlementaire, dĂ©centraliser), social (logements sociaux, lĂ©gislation du travail, accĂšs Ă  la propriĂ©tĂ© de la terre pour les petits agriculteurs), Ă©conomique (stimulation de l’industrie locale, protectionnisme restreint, rĂ©forme fiscale), et professait le pacifisme.

Le parti eut un important Ă©cho dans la province de Santa Fe, plus particuliĂšrement dans le sud de cette province et dans la ville de Rosario, son fief traditionnel, oĂč il fit d’abord figure, tout au long de la dĂ©cennie 1920, de principal parti d’opposition. Battu, face Ă  la Concordancia, lors des Ă©lections prĂ©sidentielles de 1931 convoquĂ©es au lendemain du coup d’État de 1930, il sortit cependant victorieux des Ă©lections provinciales de Santa Fe, et put livrer le gouverneur, en la personne de Molinas, qui eut ensuite le loisir de mettre en Ɠuvre le programme du parti. En 1935, le PDP, par la bouche de De la Torre au sĂ©nat, critica vivement le pacte commercial Roca-Runciman conclu par le rĂ©gime de la DĂ©cennie infĂąme avec la Grande-Bretagne ; l’exacerbation du dĂ©bat (dit des viandes) conduisit au meurtre en plein sĂ©nat d’Enzo Bordabehere, autre figure de proue du parti, par un homme de main des conservateurs au pouvoir.

En 1945, le PDP se rallia Ă  la coalition Ă©lectorale Union dĂ©mocratique constituĂ©e dans le but de mettre en Ă©chec PerĂłn aux Ă©lections de 1946, mais en vain. AprĂšs le coup d’État de septembre 1955 et la chute de PerĂłn, le PDP consentit Ă  faire partie du ComitĂ© consultatif national mis sur pied par le nouveau pouvoir, puis apporta son concours Ă  la rĂ©forme constitutionnelle de 1957. Par la suite, le PDP prit part Ă  diffĂ©rents rendez-vous Ă©lectoraux, toutefois sans jamais l’emporter. AprĂšs le coup d’État de 1976, des personnalitĂ©s du PDP acceptĂšrent d’occuper des postes officiels sous la dictature, sujet ultĂ©rieur d’intenses dĂ©bats internes.

La dĂ©mocratie une fois rĂ©tablie en 1983, le PDP participa aux diffĂ©rentes confrontations Ă©lectorales, souvent comme membre de coalitions, tantĂŽt aux cĂŽtĂ©s du Parti socialiste et de l’UCR (sous la dĂ©nomination de Front progressiste, civique et social, 2006), tantĂŽt avec le centre gauche (sous l’appellation de Coalition civique, 2007), grĂące Ă  quoi il rĂ©ussit Ă  plusieurs reprises Ă  envoyer au parlement national un dĂ©putĂ© pour le compte de son fief traditionnel, ainsi qu’à s’imposer Ă  l’échelon local (provincial et municipal).

Origines

Lisandro de la Torre, fondateur du PDP, aux cÎtés de membres du parti.

Le Parti démocrate progressiste (PDP) trouve son origine dans la Ligue du sud (en espagnol Liga del Sur), parti régional fondé en 1908 par Lisandro de la Torre dans la province de Santa Fe. En 1912, lors de la premiÚre élection provinciale sous la nouvelle loi électorale, la Ligue du sud, si elle ne parvint pas à obtenir la majorité à Santa Fe, sut en revanche faire élire Lisandro de la Torre député national.

Dans une perspective plus vaste, l’adoption en de la loi SĂĄenz Peña (instituant le suffrage universel masculin), la fragmentation du Parti autonomiste national (PAN) conservateur, et le dĂ©sir d’endiguer la vague yrigoyĂ©niste, formaient le ressort de la tentative de convergence de la majoritĂ© des forces libĂ©rales et conservatrices du pays en vue de mettre sur pied un grand parti national, institutionnalisĂ©, moderne et organique.

De la Torre déclara à ce sujet :

« [...] j’ai adhĂ©rĂ© Ă  l’idĂ©e de former le Parti dĂ©mocrate progressiste sous deux conditions expresses : premiĂšrement, que soit organisĂ© un parti neuf indĂ©pendant de la tradition de tout parti antĂ©rieur, Ă©loignĂ© autant du radicalisme hipolitiste que du vieux parti du gĂ©nĂ©ral Roca ; deuxiĂšmement, que ce parti « neuf » soit en outre permanent et soit porteur d’un programme explicitement dĂ©mocratique[1]. »

Fondation et origine du nom

Aussi, en 1914, plusieurs partis provinciaux s’associĂšrent pour former le PDP. Le , Ă  l’hĂŽtel Savoy de Buenos Aires, se tint la rĂ©union fondatrice, oĂč Lisandro de la Torre, aves Ă  ses cĂŽtĂ©s JoaquĂ­n V. GonzĂĄlez, Indalecio GĂłmez, Carlos Ibarguren, JosĂ© MarĂ­a Rosa, Alejandro CarbĂł, Carlos RodrĂ­guez Larreta, Mariano DemarĂ­a et d’autres, fut Ă©lu prĂ©sident du nouveau parti[2].

Au dĂ©but, De la Torre souhaitait baptiser le parti Partido Progresista, cependant les autres membres, opposĂ©s Ă  cette dĂ©nomination, convinrent qu’il incombait au ComitĂ© provisoire de rĂ©soudre le litige. Le , Ă  l’issue d’un dĂ©bat entre les dirigeants du parti, l’on opta pour le nom de dĂ©mocrate progressiste. Selon le philosophe et essayiste Rodolfo Rivarola[3], l’appellation double reflĂ©tait la composition du parti : d’un cĂŽtĂ©, il y avait ceux qui croyaient Ă  la dĂ©mocratie et voulaient l’approfondir, et de l’autre, ceux qui estimaient, certes de bonne foi, que l’important Ă©taient d’accĂ©der au pouvoir, peu importe par quelle voie ; les premiers Ă©taient les dĂ©mocrates et les seconds les progressistes[4].

Projet politique et adhésions

Le Parti dĂ©mocrate progressiste s’efforça ensuite de façonner, pour les besoins du camp libĂ©ral et de son action, un espace politique rĂ©novĂ©, lequel espace avait Ă©tĂ© profondĂ©ment affectĂ© par la mise en place du suffrage universel et par la fin de l’hĂ©gĂ©monie du roquisme. Le nouveau parti regroupait une dizaine de partis provinciaux, sans toutefois l’important Parti conservateur de Buenos Aires, dirigĂ© par Marcelino Ugarte, ni le Parti provincial de Santiago del Estero, de Victorino de la Plaza, qui refusĂšrent de rejoindre le PDP.

Programme

En fut publiĂ©e la plateforme du PDP, laquelle, sous la plume de Carlos Ibarguren, prĂ©conisait de consolider le rĂ©gime Ă©lectoral en l’inscrivant dans le texte constitutionnel, plaidait pour une plus grande autonomie des entitĂ©s fĂ©dĂ©rĂ©es, et proposait de transformer en provinces les territoires nationaux. Analysant le programme, son artisan souligna que l’ambition dĂ©centralisatrice en Ă©tait le plus grand mĂ©rite, mais aussi la qualitĂ© caractĂ©ristique et distinctive du parti lui-mĂȘme.

Le programme énonçait notamment :

« [Le PDP] est pacifiste dans le domaine international ; autonomiste et dĂ©mocratique en politique gĂ©nĂ©rale ; protectionniste en matiĂšre Ă©conomique ; mutualiste, coopĂ©rativiste et en faveur de la sĂ©curitĂ© sociale [previsor] au service des masses laborieuses dans le domaine de la politique sociale ; innovateur en matiĂšre de la lĂ©gislation juridique. Au centralisme exercĂ© depuis la mĂ©tropole par le pouvoir national, nous opposons une nette tendance dĂ©centralisatrice dans la politique, dans le gouvernement, dans l’administration, dans les municipalitĂ©s, afin de dĂ©velopper la capacitĂ© des provinces Ă  exercer rĂ©ellement leur autonomie. »

Les points les plus marquants du programme avaient trait Ă  l’impulsion Ă  donner Ă  la santĂ© publique ; Ă  la situation sociale et lĂ©gale des travailleurs, des femmes et des enfants ; et Ă  la plus grande participation de l’État dans le pilotage et la renforcement de l’économie ; ainsi qu’à la nĂ©cessitĂ© d’approfondir le processus (dĂ©jĂ  amorcĂ©) de substitution aux importations[5].

En matiĂšre sociale

Dans le domaine social, il Ă©tait proposĂ© de renforcer le rĂŽle de l’État en matiĂšre de santĂ© publique, ainsi que son action en faveur de l’amĂ©lioration des conditions de vie des travailleurs (construction de logements bon marchĂ©, mise en place dans toute l’Argentine d’une lĂ©gislation du travail ajustĂ©e aux particularitĂ©s de chaque rĂ©gion et propre Ă  protĂ©ger la santĂ© et le repos du travailleur ; rĂ©glementation du travail des femmes et des mineurs ; prĂ©vention des accidents du travail et des maladies professionnelles ; rĂ©glementation sur l’hygiĂšne dans les usines et les ateliers et sur le travail Ă  domicile ; crĂ©ation de tribunaux de conciliation mixtes composĂ©s de patrons et ouvriers ; et organisation de l’assistance sociale).

Économie

Sur le plan Ă©conomique, le programme insistait sur la prise en compte de la situation actuelle de l’industrie argentine et prĂ©conisait d’encourager « l’exploitation et la transformation industrielle des produits naturels du pays, afin qu’ils puissent se substituer avec avantage Ă  ceux similaires de l’étranger ». Il s’agissait tout Ă  la fois de protĂ©ger le capital investi dans l’industrie et le commerce et de favoriser l’investissement de nouveaux capitaux Ă©trangers. Les traitĂ©s de commerce devaient ĂȘtre rĂ©visĂ©s pour « amĂ©liorer les conditions de pĂ©nĂ©tration de nos produits sur les marchĂ©s Ă©trangers », Ă  l’effet de quoi il Ă©tait plaidĂ© pour le dĂ©veloppement d’une marine marchande argentine et pour une politique de stimulation des exportations. Un protectionnisme dĂ©limitĂ© n’impliquerait pas la fermeture des frontiĂšres, ni ne viserait l’autarcie, mais tĂącherait au contraire d’accroĂźtre les exportations. La stimulation de nouvelles industries bĂ©nĂ©ficierait Ă©galement au progrĂšs Ă©conomique des provinces de l’intĂ©rieur. Le programme prĂŽnait une lĂ©gislation sur le pĂ©trole, propre Ă  servir d’encadrement au secteur pĂ©trolier et Ă  dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts qui lui sont liĂ©s. Un autre point du programme rĂ©clamait une rĂ©forme « scientifique » du rĂ©gime d’imposition ; l’impĂŽt devait se prĂ©lever « de prĂ©fĂ©rence sur la richesse acquise et sur les bĂ©nĂ©fices tirĂ©s de la production, afin d’allĂ©ger les charges pesant sur la consommation et sur les produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ© ». L’absentĂ©isme des propriĂ©taires serait sanctionnĂ© fiscalement. Le systĂšme bancaire devait rĂ©guler la circulation de monnaie et le change et dispenser le crĂ©dit au bĂ©nĂ©fice du travail et de la production.

Agriculture

En ce qui concerne l’agriculture, le PDP Ă©tait partisan de l’adoption d’une loi permettant Ă  l’État de faire acquisition de terres situĂ©es dans des zones fertiles et proches de ports et de voies de chemin de fer, Ă  charge de les revendre ensuite par fractions Ă  des agriculteurs sur emprunt Ă  long terme et Ă  bas taux d’intĂ©rĂȘt. De plus, le programme se disait favorable Ă  la colonisation agricole sur les terres fiscales (c’est-Ă -dire appartenant Ă  l’État), au moyen de l’acquisition Ă  terme des propriĂ©tĂ©s par les colons concernĂ©s.

Administration et instruction publique

Pour ce qui touche au gouvernement et Ă  l’administration, il Ă©tait proposĂ© de contenir la dĂ©pense publique et de consolider le budget, comme outil de maĂźtrise des recettes et des dĂ©penses de l’État, ainsi que de rĂ©organiser l’administration publique. Quant Ă  l’enseignement scolaire, qui constituait un sujet central pour le PDP, celui-ci prĂ©conisait les mesures suivantes : augmentation du nombre d’écoles au-delĂ  de la croissance de la population scolaire ; cours du soir gratuits pour les ouvriers et extension de l’enseignement professionnel pour les deux sexes ; rĂ©forme de la lĂ©gislation scolaire, avec rĂ©duction du centralisme et des pouvoirs du Conseil national de l’éducation et transfert des compĂ©tences en matiĂšre d’enseignement primaire aux municipalitĂ©s ; loi garantissant un statut stable aux enseignants ; et transformation des instituts provinciaux des hautes Ă©tudes en universitĂ©s nationales.

Armée

Dans le domaine militaire, le PDP, s’étant donnĂ© pour but fondamental la prĂ©servation de la paix, proposait d’entretenir une armĂ©e et une marine de guerre en proportion aux ressources du pays et en adĂ©quation avec sa situation gĂ©ographique, et dont la base serait le service militaire obligatoire. Le cadre organique des institutions militaires serait Ă©tablie par le CongrĂšs et la doctrine militaire serait Ă  charge d’un Conseil de la dĂ©fense nationale. Le Code de justice militaire serait rĂ©formĂ©, en accord avec le systĂšme de recrutement.

Pouvoir judiciaire

Dans l’ordre du systĂšme judiciaire, le parti prĂ©conisait : une rĂ©forme de la lĂ©gislation pĂ©nale s’appuyant sur l’individualisation des peines ; la condamnation conditionnelle ; un registre des rĂ©cidivistes ; la mise en libertĂ© conditionnelle ; l’unification de la lĂ©gislation criminelle et correctionnelle ; l’organisation d’un tutorat pour condamnĂ©s ayant purgĂ© leur peine ; des lois particuliĂšres pour mineurs dĂ©linquants et la crĂ©ation pour eux de tribunaux spĂ©ciaux ; et une loi des contraventions.

PĂ©riode 1916-1930

De 1912 jusqu’à 1930, dans la province de Santa Fe, tandis que se succĂ©daient les gouvernements radicaux, le PDP eut tout le loisir d’affirmer son caractĂšre de parti d’opposition constructif, par son apprĂ©ciable travail parlementaire, par son poids important dans la zone mĂ©ridionale de la province (autour de Rosario) et par sa forte participation au dĂ©bat politique idĂ©ologique qui caractĂ©risait la vie politique de Santa Fe dans les premiĂšres annĂ©es de la dĂ©cennie 1920.

Le PDP sut s’implanter avec vigueur dans le sud de la province de Santa Fe et dans la ville de Rosario. En 1921, le parti s’investit dans la rĂ©forme de la Constitution provinciale, s’appliquant Ă  lui confĂ©rer une portĂ©e progressiste et Ă  y faire inscrire la stabilitĂ© de la fonction publique, la durĂ©e maximale de la journĂ©e de travail, le salaire minimum, le logement ouvrier, le repos dominical, la promotion des colonies agraires, la limitation de la grande propriĂ©tĂ© terrienne, etc., pendant qu’au contraire la constitution fut dĂ©daignĂ©e par le radicalisme. Dans la dĂ©cennie 1920-1930 commencĂšrent Ă  apparaĂźtre et Ă  agir au sein du PDP des dirigeants tels que Mario Antelo, JosĂ© Antelo, Carlos Gervasio Colombres, Vicente Pomponio, Julio Noble, Enzo Bordabehere et Luciano Molinas.

PĂ©riode 1930-1946

L’Alliance dĂ©mocrate socialiste de 1931

AprĂšs le coup d’État militaire de 1930, le PDP dĂ©clina toute participation au gouvernement militaire de JosĂ© FĂ©lix Uriburu. Cependant, le PDP se prĂ©senta aux Ă©lections prĂ©sidentielles de 1931, Ă  travers une alliance Ă©lectorale avec le Parti socialiste, appelĂ©e Alliance dĂ©mocrate-socialiste, s’incarnant dans le binĂŽme (fĂłrmula) Lisandro de la Torre / NicolĂĄs Repetto, lequel cependant fut battu, par l’effet notamment de la fraude Ă©lectorale, dite fraude patriotique, du reste trait saillant de toute la pĂ©riode qui allait suivre. Le nouveau programme du parti, en plus de reflĂ©ter la convergence avec les socialistes, ce qui se traduisit par un accent progressiste plus appuyĂ© (comme l'atteste la revendication d’une loi permettant le divorce absolu), s’attachait aussi Ă  prendre en considĂ©ration les changements Ă©conomiques et sociaux provoquĂ©s par le krach de 1929.

La mĂȘme annĂ©e 1931, l’alliance PDP-PS remporta la victoire aux Ă©lections provinciales de Santa Fe, et le dĂ©mocrate progressiste Luciano Molinas fut Ă©lu gouverneur provincial. Lors du mĂȘme scrutin furent Ă©lus dĂ©putĂ©s nationaux notamment Enzo Bordabehere, Vicente Pomponio, Julio Noble, Carlos G. Colombres, Mario Mosset Iturraspe et Gregorio Parera, et sĂ©nateurs nationaux pour Santa Fe Lisandro de la Torre et Francisco Correa.

Gouvernorat de Santa Fe

Au terme de vingt ans dans le rĂŽle d’opposition, les dĂ©mocrates-progressistes, favorisĂ©s par l’abstention de l’électorat radical, conquirent en 1931 le gouvernorat de la province avec un programme qui Ă©tait sous tous rapports en porte-Ă -faux avec la culture politique argentine de l’époque, et qui consistera, en substance, en la mise en Ɠuvre de la Constitution provinciale rejetĂ©e de 1921, sorte de condensation des projets Ă©laborĂ©s sous les auspices du rĂ©formisme libĂ©ral dans la dĂ©cennie antĂ©rieure. Largement attendue par le PDP, la victoire souleva en son temps quelques interrogations, qui n’ont pas toutes Ă©tĂ© dissipĂ©es jusqu’à aujourd’hui — dont la principale, celle de savoir comment l’on avait rĂ©ussi Ă  passer de huit mille suffrages en 1928, quand personne ne semblait se soucier de rĂ©formisme, aux prĂšs de cent mille en 1931. En public, le PDP ne paraissait pas douter de la rĂ©ponse : l’électorat conscient, progressiste et libĂ©ral de la province avait fini par Ă©merger, parallĂšlement au dĂ©clin de l’influence exercĂ©e par l’yrigoyĂ©nisme. Cela avait Ă©tĂ© la prĂ©diction de Luciano Molinas en 1928, alors que le parti semblait condamnĂ© Ă  l’extinction, et en — l’abstention radicale aidant — on put la croire rĂ©alisĂ©e[6].

Outre la restauration de la Constitution de 1921, de grandes transformations furent rĂ©alisĂ©es sous le gouvernorat de Molinas, qui allaient dans la ligne des mesures proposĂ©es dans les plateformes et programmes du PDP, dont entre autres la rĂ©forme des lois organiques, qui permirent la dĂ©centralisation de l’administration et l’autonomie de certaines institutions. Ce sont 162 lois et une centaine de projets qui furent adoptĂ©s, propres Ă  renforcer la puissance du pouvoir lĂ©gislatif et Ă  rĂ©organiser le pouvoir judiciaire, e.a. par la crĂ©ation de la Cour de justice et d’une cour suprĂȘme (Jurado de Enjuiciamiento). Les maires Ă©taient dĂ©sormais Ă©lus par le peuple, et des Conseils scolaires et Conseils mĂ©dicaux Ă©lectifs furent mis sur pied. Le rĂ©gime pĂ©nitentiaire et la loi sur les mineurs furent rĂ©formĂ©s. Les terres publiques furent prĂ©servĂ©es avec vigueur et l’on crĂ©a l’Institut expĂ©rimental de recherche agricole. Un plan intĂ©gral des travaux publics fut mis au point, par lequel de nouvelles communications routiĂšres purent ĂȘtre rĂ©alisĂ©es et le port de Santa Fe amĂ©nagĂ©. Dans le domaine de la lĂ©gislation du travail, une loi sur le rĂ©gime lĂ©gal de travail (loi n°2.462) fut promulguĂ©e et la semaine anglaise instaurĂ©e. On Ă©tablit un registre du commerce et de l’industrie ainsi qu’un recensement permanent des patrons et ouvriers. On procĂ©da Ă  une importante rĂ©duction des dĂ©penses publiques et la dette publique fut rĂ©Ă©chelonnĂ©e[7].

DĂ©bat sur les viandes et assassinat de Bordabehere

Le rĂ©quisitoire lancĂ© Ă  partir de , depuis la tribune du sĂ©nat, par Lisandro de la Torre contre le gouvernement Ă  la suite du pacte Roca-Runciman, conclu deux ans auparavant avec le gouvernement britannique Ă  l’effet de garantir (Ă  des conditions dĂ©favorables pour l’Argentine) l’exportation d’un quota de viande vers le Royaume-Uni, vaudra Ă  De la Torre le surnom de procureur de la Patrie ; il dĂ©clara notamment : « L’industrie la plus authentique du sol argentin, l’élevage, se trouve en ruines sous l’effet de deux facteurs principaux : l’action d’extorsion d’un monopole Ă©tranger, et la complicitĂ© d’un gouvernement qui tantĂŽt la laisse faire, et tantĂŽt la protĂšge directement. » En , le lĂ©gislateur de Santa Fe accusa de fraude et d’évasion fiscales les entreprises frigorifiques Anglo, Armour et Swift, et apporta des Ă©lĂ©ments de preuve mettant directement en cause deux ministres du prĂ©sident Justo : Pinedo, aux Affaires Ă©conomiques, et Duhau, Ă  l’Agriculture, et Ă©tablissant clairement le traitement prĂ©fĂ©rentiel dont bĂ©nĂ©ficiaient lesdites entreprises, qui en pratique ne payaient pas d’impĂŽts et dont les comptes n’étaient jamais contrĂŽlĂ©s, au contraire des petites et moyennes entreprises frigorifiques nationales, harcelĂ©es par de continuelles visites des inspecteurs du fisc. Le travail de dĂ©nonciation dĂ©bouchera sur l’incident dit « Assassinat au sĂ©nat », lors duquel le sĂ©nateur Enzo Bordabehere fut tuĂ© en plein hĂ©micyclique du sĂ©nat le par un homme de main du parti conservateur[8].

PĂ©riode 1946-1955

En 1945, le parti s’associa Ă  la coalition Ă©lectorale Union dĂ©mocratique, qui fut constituĂ©e en vue des Ă©lections gĂ©nĂ©rales de , mais qui sera battue par le pĂ©ronisme. NĂ©anmoins, le PDP rĂ©ussit Ă  envoyer Mario Mosset IturraspĂ© au parlement comme dĂ©putĂ© national.

PĂ©riode 1955-1976

Au lendemain du coup d’État civico-militaire de 1955 autodĂ©nommĂ© RĂ©volution libĂ©ratrice, qui renversa le gouvernement de Juan PerĂłn, le PDP accepta de faire partie du ComitĂ© consultatif national, oĂč il fut reprĂ©sentĂ© par Horacio Thedy. Aux Ă©lections de 1957 pour la formation d’une assemblĂ©e constituante appelĂ©e Ă  rĂ©former la Constitution, Luciano F. Molinas, JosĂ© N. Antelo, Horacio R. Thedy, Camilo Muniagurria et Luis Sgrosso furent Ă©lus conventionnels constituants.

Aux élections présidentielles de 1958, le Parti démocrate progressiste se présenta à travers le binÎme Luciano F. Molinas / Horacio R. Thedy.

Lors des Ă©lections prĂ©sidentielles de 1963, le PDP conclut une alliance Ă©lectorale avec l’UDELPA, laquelle alliance porta comme candidat le gĂ©nĂ©ral Pedro Eugenio Aramburu, ancien dictateur de la RĂ©volution libĂ©ratrice de 1955, flanquĂ© d’Horacio R. Thedy en candidat Ă  la vice-prĂ©sidence. L’alliance sortit troisiĂšme du scrutin avec 17% des voix, et douze dĂ©putĂ©s dĂ©mocrates-progressistes furent Ă©lus pour siĂ©ger au CongrĂšs national.

En 1971, le PDP, en la personne de Horacio R. Thedy, se joignit Ă  la table de concertation interpartis dĂ©nommĂ©e La Hora del Pueblo, aux cĂŽtĂ©s des autres partis politiques, afin d’exiger la convocation d’élections.

Aux Ă©lections prĂ©sidentielles de 1973, le PDP s’intĂ©gra Ă  l’Alliance populaire fĂ©dĂ©raliste, qui prit part au scrutin par le biais du binĂŽme Francisco Manrique / Rafael MartĂ­nez Raymonda, ce dernier dĂ©mocrate-progressiste, et termina troisiĂšme avec 1 800 000 suffrages. Aux Ă©lections provinciales de Santa Fe, qui avaient lieu en mĂȘme temps, la fĂłrmula Alberto Natale / Mario VerdĂș obtint la deuxiĂšme place, mais fut perdant au second tour devant le duo du FREJULI emmenĂ© par Sylvestre Begnis.

PĂ©riode 1976-1983

Pendant la dictature dite Processus de rĂ©organisation nationale, certains dirigeants du PDP consentirent Ă  occuper des postes officiels, comme p. ex. Rafael MartĂ­nez Raymonda, dĂ©signĂ© ambassadeur d’Argentine en Italie, et Alberto Natale, qui fut nommĂ© maire de la ville de Rosario et remplira cet office entre 1981 et 1983. Cette compromission devait plus tard donner lieu Ă  d’intenses dĂ©bats internes au parti, opposant ceux adoptant une position critique vis-Ă -vis de cette participation au gouvernement militaire (secteur au sein du parti qui se dĂ©signait par latorriste et Ă©tait sous la conduite de Ricardo Molinas) et ceux soutenant que cette dĂ©cision avait en dĂ©finitive aidĂ© Ă  recouvrer la dĂ©mocratie[9].

En 1979, lorsque l’Organisation des États amĂ©ricains (OEA) effectua une visite en Argentine pour y examiner la situation des droits de l'homme, le ComitĂ© exĂ©cutif national du PDP Ă©mit la dĂ©claration suivante :

« Ce n’est pas l’heure de rouvrir des plaies incurables. En revanche, c’est le moment de refermer celles qui peuvent se suturer. La prĂ©sence de l’organisme interamĂ©ricain en notre sein sera efficace s’il nous aide Ă  prendre conscience collectivement que plus jamais la violence ne pourra s’exercer en Argentine. La paix doit se sceller dans le respect silencieux de tous nos morts et dans l’engagement absolu de clĂŽturer dĂ©finitivement cette tragique Ă©tape de la vie nationale »

— Parti dĂ©mocrate progressiste
Comité exécutif national
Buenos Aires, 14 septembre 1979.

La ligne latorriste

Dans le contexte turbulent du retour Ă  la dĂ©mocratie (1983), et au milieu de fortes discussions internes Ă  propos de la collaboration de membres du parti avec le gouvernement militaire, un groupe critique se montrant vis-Ă -vis de ladite collaboration et invoquant la pensĂ©e latorriste, sans cependant obtenir en interne des rĂ©sultats Ă©lectoraux significatifs, finit par se sĂ©parer du parti, aprĂšs quoi quelques chefs de file, tels que Ricardo Molinas et Oscar Blando, revinrent sur le devant de la scĂšne publique en s’insĂ©rant dans d’autres formations et en s’impliquant dans des activitĂ©s politiques.

Dans sa plateforme en vue des Ă©lections internes de 1983, la Liste bleue latorriste proposa:

« [
] de remettre le PDP sur la ligne combattive et fidĂšle aux principes, ligne dont elle n’aurait jamais dĂ» s’écarter, de ratifier la position d’affrontement et de rejet total de toute collaboration avec le processus, de reprendre les banniĂšres de la laĂŻcitĂ©, de l’antimilitarisme et de l’anti-impĂ©rialisme, bases fondamentales de la doctrine du parti, ainsi que d’impulser la dĂ©mocratisation de la vie interne du parti pour permettre la participation des coreligionnaires [des provinces] de l’intĂ©rieur, de la jeunesse et de la gĂ©nĂ©ration intermĂ©diaire »

— Journal La Capital de Rosario, 1er juillet 1983.

AprĂšs 1983

Dans la perspective des Ă©lections de 1983, le Parti dĂ©mocrate progressiste conclut avec le Parti socialiste dĂ©mocratique une alliance, qui s’incarna dans la fĂłrmula MartĂ­nez Raymonda / RenĂ© Balestra, et qui ne recueillit que 0,32% des voix, sans obtenir de reprĂ©sentation parlementaire.

Aux Ă©lections lĂ©gislatives de 1985, le PDP sut s’assurer une reprĂ©sentation au congrĂšs national grĂące Ă  sa prĂ©sence Ă©lectorale dans la province de Santa Fe, oĂč il Ă©mergea comme la troisiĂšme force, avec 8,5% des suffrages, et parvint Ă  faire Ă©lire Alberto Natale comme dĂ©putĂ© national. Ce score monta Ă  13% lors des Ă©lections lĂ©gislatives de 1987 dans cette mĂȘme province, oĂč un siĂšge de dĂ©putĂ© national alla Ă  Enrique Muttis[2].

Aux Ă©lections gĂ©nĂ©rales de 1989, le PDP s’associa avec l’Union du centre dĂ©mocratique (UCD) dans une coalition qui prĂ©senta comme candidat Ă  la prĂ©sidence Álvaro Alsogaray de l’UCD et Ă  la vice-prĂ©sidence Alberto Natale pour le PDP. L’alliance sortit troisiĂšme du scrutin avec 6,8% des suffrages, scrutin oĂč furent Ă©lus dĂ©putĂ©s pour le compte du PDP Alberto Natale et Rafael MartĂ­nez Raymonda. En outre, l’alliance remporta une victoire retentissante dans la ville de Santa Fe, capitale de la province homonyme, oĂč Enrique Mutis rĂ©ussit Ă  se faire Ă©lire maire en obtenant 95 000 voix (contre 43000 pour le PJ, et 10 300 pour l’UCR), ce pourquoi il renonça Ă  son mandat de dĂ©putĂ© au profit de JosĂ© MarĂ­a Antelo ; en consĂ©quence, le bloc parlementaire du PDP se composait en 1989 de trois dĂ©putĂ©s[2].

Aux Ă©lections lĂ©gislatives de 1991, oĂč le PDP concourut cette fois sans alliances, Mario VerdĂș fut Ă©lu dĂ©putĂ© pour Santa Fe[2]. Aux Ă©lections lĂ©gislatives 1993, le parti sut maintenir sa reprĂ©sentation, Natale Ă©tant en effet rĂ©Ă©lu, mais perdit la mairie de Rosario. Cette mĂȘme annĂ©e, Antelo supplĂ©a comme dĂ©putĂ© Ă  VerdĂș dĂ©cĂ©dĂ©, tandis qu’un autre dĂ©putĂ© dĂ©mocrate-progressiste, le quatriĂšme, fit son entrĂ©e dans l’hĂ©micycle, en la personne de Juan Carlos Varela Barrio, qui alla remplacer Federico ClĂ©rici, de l’UCD, qui venait aussi de dĂ©cĂ©der[2].

En 1994, le parti participa en solo aux Ă©lections pour l’assemblĂ©e constituante, pour faire opposition au pacte d'Olivos conclu entre le Parti justicialiste et l’Union civique radicale. Furent Ă©lus Alberto Natale, Carlos Caballero MartĂ­n et Pablo Cardinale[2].

Aux Ă©lections prĂ©sidentielles de 1995, le PDP ne prĂ©senta ni n’appuya aucun binĂŽme de candidats, mais maintint sa prĂ©sence Ă  Santa Fe, obtenant l’élection de Carlos Caballero Martin comme dĂ©putĂ© pour cette circonscription[2]. L’engagement Ă©lectoral du PDP fut maintenu en 1997, dans le dessein d’obtenir un dĂ©putĂ© pour la circonscription de Santa Fe, et permit d’aboutir Ă  la rĂ©Ă©lection de Natale[2].

Aux Ă©lections prĂ©sidentielles de 1999, le PDP soutint le duo de candidats Fernando de la Rua / Chacho Álvarez, reprĂ©sentant la coalition victorieuse La Alianza, sans toutefois la rejoindre, et sut Ă  la fois maintenir ses positions Ă©lectorales Ă  Santa Fe et s’adjuger deux siĂšges Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s, grĂące Ă  la rĂ©Ă©lection de Carlos Caballero MartĂ­n et l’intĂ©gration de Maria Emilia Biglieri[2].

Aux élections législatives de 2001, Natale fut de nouveau élu député national pour Santa Fe, et mit un terme à son mandat en 2005.

Aux Ă©lections prĂ©sidentielles de 2003, le PDP ne prĂ©senta ni n’appuya aucun candidat, et, pour la premiĂšre fois depuis 1983, Ă©choua Ă  enlever un mandat national. Aux Ă©lections lĂ©gislatives de 2005, le parti obtint Ă  peine 3,3% des voix Ă  Santa Fe, et derechef ne remporta pas le moindre siĂšge.

En 2006, le PDP s’intĂ©gra dans le Front progressiste, civique et social aux cĂŽtĂ©s du Parti socialiste, de l’Union civique radicale, du Parti GEN, du Movimiento Libres del Sur et de la Coalition civique ARI, alliance qui l’emporta dans la province de Santa Fe, le socialiste Hermes Binner Ă©tant en effet Ă©lu au poste de gouverneur provincial.

Cette mĂȘme annĂ©e 2006 vit se dĂ©clencher une forte discussion au sein du parti autour de la participation du PDP Ă  la dictature militaire, mettant face Ă  face ceux qui soutenaient que le parti eĂ»t Ă  demander pardon pour cette compromission et ceux qui estimaient que ce fut lĂ  une dĂ©cision propice Ă  la restauration postĂ©rieure de la dĂ©mocratie[9].

Le , conjointement avec d’autres partis du centre et de centre gauche, le PDP fonda la Coalition civique, qui permit, aux Ă©lections lĂ©gislatives de 2007, de faire Ă©lire dĂ©putĂ© national pour la circonscription Capital Federal Luis Alberto Galvalisi, par quoi le bloc parlementaire PDP put ĂȘtre reconstituĂ©[2].

Faisant toujours partie du Front progressiste, civique et social Ă  Santa Fe, le PDP obtint aux Ă©lections de 2009 de faire Ă©lire comme dĂ©putĂ© national pour Santa Fe Carlos Favario, qui garda son mandat jusqu’à 2013. À partir de 2012, le PDP entra en conflit avec le Front progressiste, envisageant mĂȘme l’éventualitĂ© de le quitter, ce qu’il fera finalement, pour former ensuite un monobloc[10] - [11].

Le , le PDP fĂȘta son centenaire, occasion de cĂ©lĂ©brations et de cĂ©rĂ©monies d’hommage dans toute l’Argentine[12]. En , le parti eut de nouveau une reprĂ©sentation parlementaire en la personne d’Ana Isabel Copes, qui entra au parlement comme dĂ©putĂ©e nationale pour la province de Santa Fe[13].

Bibliographie

  • (es) Ricardo F. Molinas et Santiago Barberis, El Partido DemĂłcrata Progresista, Centro Editor de AmĂ©rica Latina,
  • (es) Rafael MartĂ­nez Raymonda, Que es el Partido DemĂłcrata Progresista, Editorial Sudamericana,

Liens externes

Références

  1. (es) Lisandro De la Torre, Obras, vol. V, Buenos Aires, Editorial Hemisferio, p. 85
  2. PDP, « Síntesis histórica del Partido Demócrata Progresista, fundado por el Dr. Lisandro de la Torre », Buenos Aires, PDP Capital Federal (consulté le )
  3. (es) Rodolfo Rivarola, CrĂłnicas y Documentos: La fĂłrmula DemĂłcrata-Progresista, Buenos Aires, Revista Argentina de Ciencias PolĂ­ticas,
  4. (es) Carlos Malamud, La Liga del Sur Santafesina (1908-1916), UNED,
  5. (es) Carlos Malamud, « Liberales y conservadores: los partidos politicos argentinos (1880-1916) », Pensamiento PolĂ­tico en AmĂ©rica Latina, vol. VIII, no 1,‎
  6. Diego A. Mauro, « El fraude y la legitimidad de ejercicio. El PDP santafesino y las transformaciones del discurso político en la entreguerras (thÚse de doctorat) », Université nationale de Rosario (consulté le )
  7. (es) Rafael Martinez Raymonda, ¿Qué es el PDP?,
  8. (es) Felipe Pigna, « Pacto Roca – Runciman – El debate de las carnes en la dĂ©cada de 1930 », Buenos Aires, El Historiador (consultĂ© le )
  9. Osvaldo Aguirre, « ¿Qué hicimos en la dictadura? », Rosario, La Capital, (consulté le )
  10. « Favario: 'Barletta ningunea al PDP' », El Litoral, Santa Fe,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  11. « Carlos Favario podría dejar el Frente Progresista », Sol 915, (consulté le )
  12. « El PDP cumple 100 años », El Litoral, Santa Fe,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  13. « Principal », www.diputados.gov.ar (consulté le )
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