Guerre de Cisplatine
La guerre de Cisplatine est un conflit armĂ© qui opposa de 1825 Ă 1828, dans la Banda Oriental, les Provinces-Unies du RĂo de la Plata, rĂ©cemment indĂ©pendant de la couronne espagnole, Ă l’empire du BrĂ©sil.
Date | 1825 - 1828 |
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Lieu | Uruguay et sud du Brésil |
Issue | Intervention diplomatique du Royaume-Uni, création de l'État l'Uruguay et la garantie de la libre navigation sur les rivières du bassin de la Plata. |
Provinces-Unies du RĂo de la Plata | Empire du BrĂ©sil |
Carlos MarĂa de Alvear Juan Antonio Lavalleja Guillermo Brown Fructuoso Rivera | Felisberto Caldeira Brant Rodrigo Pinto Guedes Jacinto Roque de Sena Pereira |
Batailles
Contexte historique
L’enjeu du conflit Ă©tait la possession de la Province cisplatine, un territoire qui correspond actuellement Ă la rĂ©publique de l’Uruguay et une partie de l’État brĂ©silien du Rio Grande do Sul. Cette province, qui faisait auparavant partie de la vice-royautĂ© du RĂo de la Plata, s'Ă©tait libĂ©rĂ©e de la domination espagnole et Ă©tait devenue une partie d'une ligue de provinces connue sous le nom de Ligue fĂ©dĂ©rale. Mais, en 1816, le Portugal avait envahi la province, qui avait Ă©tĂ© annexĂ©e au BrĂ©sil Ă la suite de la bataille de TacuarembĂł sous le nom de province Cisplatine.
Après la dĂ©claration d'indĂ©pendance du BrĂ©sil proclamĂ©e par Pierre Ier, la province Cisplatine donnait Ă ce pays une position stratĂ©gique sur le RĂo de la Plata et un contrĂ´le sur les ports principaux des Provinces-Unies du RĂo de la Plata. Celles-ci, dans l'intention de reprendre le contrĂ´le de la province, pousse ses habitants Ă se soulever contre la domination brĂ©silienne en leur fournissant un soutien matĂ©riel et politique.
DĂ©roulement du conflit
Un groupe de sĂ©paratistes de la Banda Oriental, connus sous le nom de Treinta y Tres Orientales et dirigĂ©s par Juan Antonio Lavalleja, lève l'Ă©tendard de la rĂ©volte au mois d' et pousse les BrĂ©siliens Ă Ă©vacuer une partie de la province. Ils rĂ©unissent un congrès de reprĂ©sentants dans la ville de Florida et ce congrès demande Ă retourner dans le giron des Provinces-Unies du RĂo de la Plata au mois d'aoĂ»t. Le , les insurgĂ©s remportent sur les BrĂ©siliens une victoire lors de la bataille de Sarandi et, en rĂ©ponse, les Provinces-Unies acceptent la demande d'intĂ©gration le 24 octobre. L'empire du BrĂ©sil leur dĂ©clare alors la guerre au mois de dĂ©cembre.
Les deux marines qui se faisaient face dans le River Plate et l'Atlantique Sud Ă©taient Ă bien des Ă©gards opposĂ©s. Le BrĂ©sil Ă©tait une grande puissance navale avec 96 navires de guerre, grands et petits, un vaste commerce cĂ´tier et un grand commerce international effectuĂ© principalement par des navires britanniques, français et amĂ©ricains. Les Provinces-Unies du RĂo de la Plata avaient des liens commerciaux internationaux similaires mais avaient peu de prĂ©tentions navales. Sa marine ne comprenait qu'une demi-douzaine de navires de guerre et quelques canonnières pour la dĂ©fense du port. Les deux marines manquaient de marins indigènes et comptaient sur des officiers et des hommes britanniques et, dans une moindre mesure, amĂ©ricains et français, dont les plus notables Ă©taient le commandant argentin, l'amiral d'origine irlandaise William Brown et le commandant de la flotte brĂ©silienne. escadron cĂ´tier, commodore britannique James Norton[1]. La stratĂ©gie des deux nations ils reflĂ©taient leurs positions respectives. Les BrĂ©siliens ont immĂ©diatement imposĂ© un blocus sur le commerce de River Plate et de Buenos Aires, tandis que les Argentins ont tentĂ© en vain de contester le blocus en utilisant l'escadron de Brown alors qu'ils lançaient un essaim de corsaires pour attaquer le commerce maritime brĂ©silien dans l'Atlantique Sud Ă partir de leurs bases Ă Ensenada et plus loin Carmen de Patagones[2]. Les Argentins ont remportĂ© des succès notables, notamment en battant la flottille brĂ©silienne sur le fleuve Uruguay Ă la bataille de Juncal et en repoussant une attaque brĂ©silienne sur Carmen de Patagones. Mais en 1828, le nombre supĂ©rieur d'escadrons de blocus du BrĂ©sil avait effectivement dĂ©truit la force navale de Brown dans la Monte Santiago et Ă©tranglait avec succès le commerce de Buenos Aires et les revenus du gouvernement qu'il gĂ©nĂ©rait[3].
L'empereur Pierre Ier du BrĂ©sil fait bloquer par sa flotte le RĂo de la Plata ainsi que ses ports (Buenos Aires et Montevideo). Les Argentins rĂ©pondent Ă ce blocus par des opĂ©rations menĂ©es par des corsaires et, les 8 et , l'escadre argentine de l'amiral Guillermo Brown remporte une victoire sur une escadre brĂ©silienne lors du combat de Juncal. Les BrĂ©siliens organisent alors une expĂ©dition pour s'emparer de la base corsaire de Carmen de Patagones mais celle-ci est repoussĂ©e le .
Comme l'historien britannique Brian Vale a fait remarquer, "pour une marine qui se composait de 69 navires de guerre et 22 paquets et des transports, tenu par 10600 officiers et les hommes, la perte de [...] ses vaisseaux armés les plus petits ont fait peu de différence pour l'équilibre parfait du pouvoir"[4].
Le combat de Monte Santiago avait joué un rôle plus important dans le conflit, ajoute Brian Vale: "[...] Juncal avait peu fait pour pousser l'Empire dans le sens de la paix. Maintenant à Monte Santiago, deux des précieuses bricks de guerre de l'Argentine ont été détruites et la crème de sa marine battu à plate couture. Supériorité écrasante de la marine brésilienne en mer a été affirmé d'une manière qui ne l'audace de William Brown ou les frégates nouvellement acquises Ramsay pourrait sérieusement remettre en question"[4].
L'ambassadeur britannique à Rio de Janeiro Sir Robert Gordon a écrit à Lord Ponsonby, après Monte Santiago: "Les ressources de l'Empire semblent immenses et de croire que je fais ça Brown - grande comme il est - ne peut pas avec leurs goélettes annihilent la marine brésilienne, aura tout simplement maîtriser la serrure rétabli avec plus de vigueur"[4].
Sur terre, les BrĂ©siliens lancent l'offensive seulement Ă la fin de l'annĂ©e 1826 en rassemblant des troupes composĂ©es en majoritĂ© de volontaires et de mercenaires europĂ©ens. En effet, les problèmes que connaissent les BrĂ©siliens pour rassembler une armĂ©e sont dus aux constantes rĂ©bellions populaires qui Ă©clatent dans les provinces de l'empire, y compris dans la capitale Rio de Janeiro. Pendant ce temps, l'armĂ©e argentine traverse le RĂo de la Plata et Ă©tablit son camp près de Durazno tandis que le gĂ©nĂ©ral Carlos MarĂa de Alvear mène des incursions en territoire brĂ©silien.
Après plusieurs escarmouches mineures, l'Armée impériale brésilienne commandée par Felisberto Caldeira Brant affronte le l'armée argentine lors de la seule confrontation d'importance de la guerre à la bataille d'Ituzaingó. C'est une victoire tactique pour les Argentins mais qui ne débouche sur aucun succès stratégique. La guerre continue pendant encore un peu plus d'un an sans que d'autres combats décisifs ne soit livrés même si Fructuoso Rivera mène une campagne victorieuse dans le Rio Grande do Sul, ce qui pousse le Brésil à s'asseoir à la table des négociations.
Néanmoins, le Brésil a suivi avec le domaine naval, puisque peu de temps après, à la bataille de Monte Santiago, actions navales argentines ont été limitées à la guerre de Corse. Montevideo et Colonia del Sacramento suivies sous le contrôle du Brésil pendant tous le conflit. La suprématie navale a été décisive, parce que sans contrôle naval les Provinces-Unies avaient aucun moyen de gagner le conflit.
"L'armée est totalement dépourvue de moyens pour assiéger Montevideo plus efficacement que par le blocus terrestre, méthodes qui à l'expérience se sont révélées infructueuses, car il y a une prédominance des offshore brésilien"" (...) "" Cette guerre est, par essence, une guerre navale et de la domination de la Bande Orientale de Montevideo et ne serait toujours pas dire aucun avantage à Buenos Aires, tandis que le blocus naval peut être maintenue par l'ennemi "". Ponsonby à Canning[5]
JosĂ© de San MartĂn aussi avait dĂ©clarĂ© Guido en que:
"Les deux victoires peuvent contribuer à accélérer la réalisation de paix souhaitée; Néanmoins, je vais vous dire franchement que de ne pas voir l'une de ces batailles de caractère décisif, je crains fort que si l'empereur savait - ce que nous avons est - l'état de nos ressources en trésorerie et, surtout, à nos provinces , il résistera à la paix complète et pas plus de prolonger la guerre pendant un an, nous mettra dans une situation très critique"[5].
Fin de la guerre et conséquences
Les deux nations étant dépendantes économiquement du Royaume-Uni et la guerre étant très coûteuse pour toutes les deux, elles acceptent l'arbitrage britannique en vue de conclure la paix. Sous la pression britannique, le traité de Montevideo est signé le et établit l'indépendance de la province Cisplatine qui change de nom pour devenir l'Uruguay. Seule la partie Est du territoire, le Rio Grande do Sul, reste sous domination brésilienne.
Au BrĂ©sil, la perte de la Cispaltine est un autre motif de mĂ©contentement pour la population, dĂ©jĂ peu satisfaite du règne de Pierre Ier, après une guerre qui Ă©tait impopulaire. Ainsi, mĂŞme si la guerre de Cisplatine n'est pas la raison principale ayant conduit Ă l'abdication de Pierre Ier en 1831, elle a contribuĂ© Ă cette issue. Quant au vĂ©ritable vainqueur de cette guerre, ce n'est autre que le Royaume-Uni qui obtient une zone de libre commerce dans la zone stratĂ©gique du RĂo de la Plata.
Sources
- David Carneiro, HistĂłria da Guerra Cisplatina, Companhia Editora Nacional, 1946
- Paulo de Duarte, Lecor e a Cisplatina 1816-1828, Biblioteca do Exército, 1985
- Robert Scheina, Latin Amercica's Wars: the age of the caudillo, 1791-1899, Brassey's, 2003
Notes et références
- Brian Vale, "A War Betwixt Englishmen Brazil Against Argentina on the River Plate 1825-1830", IB Tauris, 2000, p. 13-28
- Brian Vale, "A War Betwixt Englishmen Brazil Against Argentina on the River Plate 1825-1830", IB Tauris, 2000, p. 69-116
- Brian Vale, "Une guerre entre les Britanniques du Brésil contre l'Argentine sur le River Plate 1825-1830", IB Tauris, 2000, p. 135-206
- A War Betwixt Englishmen Brazil Against Argentina on the River Plate 1825-1830, Brian Vale, I. B. Tauris, page 137, chapter 14
- Histoire générale des affaires de la République argentine