Juan Antonio Lavalleja
Juan Antonio Lavalleja y de la Torre (nĂ© le Ă Santa LucĂa, Minas – mort le Ă Montevideo) fut un militaire et politique uruguayen. Il est le chef des Treinta y Tres Orientales et prĂ©sident de l'Uruguay lors du Triumvirat du gouvernement de 1853.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 69 ans) Montevideo |
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Ana Monterroso de Lavalleja (en) |
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Son enfance
Il fut le fils de Manuel Pérez de La Valleja, un Espagnol de Huesca, un agriculteur propriétaire et de Ramona Justina de la Torre, aussi espagnole. Ses parents émigrèrent dans la Banda Oriental et s'installèrent dans le département de Minas. Ce fut dans cette propriété qu'il passa son enfance et son adolescence.
Première lutte pour l'indépendance
Quand la révolution de mai éclata le à Buenos Aires, Lavalleja était déjà décidé à en faire partie et fut déjà soldat lors de la bataille de Las Piedras en 1811, il fut promu capitaine en 1814.
Sous les ordres de Fructuoso Rivera et accompagné de José Gervasio Artigas dans la lutte engagée contre les soldats argentins du pouvoir central, il se battit donc contre les troupes de Manuel Dorrego durant la bataille de Guayabos et en remporta la victoire le .
Actions pendant les invasions portugaises
En 1816, lors des invasions portugaises, Lavalleja défendit l'Uruguay sur les terrains qu'il connaissait bien de la région minuana (de Minas).
En 1817, il dĂ©fendit vigoureusement avec l'armĂ©e de Rivera le Paso de Cuello (le Pas du Col), contre l'armĂ©e portugaise supĂ©rieure en nombre du gĂ©nĂ©ral Carlos Federico Lecor (es). Cette mĂŞme annĂ©e, il se maria avec Ana Monterroso (en). Le , un dĂ©tachement portugais le fit prisonnier sur le torrent ValentĂn (Salto). Il fut ensuite transfĂ©rĂ© Ă Montevideo, puis Ă Rio de Janeiro, d'oĂą il fut envoyĂ© vers l'Ă®le des Cobras.
En 1821, à sa sortie de prison, il reprit immédiatement son service dans l'armée et plus précisément dans le Régiment des Dragons de l'Union (Regimiento de Dragones de la Unión) dont le chef était Rivera.
Quand fut proclamée le l'indépendance du Brésil et que fut construit l'Empire du Brésil, Rivera et Lavalleja furent avec Carlos Lecor en faveur de l'empereur Pierre Ier du Brésil.
Quand il partit sans Fructuoso Rivera (qui était resté aux côtés des forces portugaises et brésiliennes) pour Buenos Aires en 1824, les autorités impériales le déclarèrent déserteur et confisquèrent ses biens.
DĂ©barquement des Treinta y Tres Orientales
Ce qui avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© fait signifiait beaucoup pour les Orientaux qui avaient Ă©migrĂ© dans toutes les Provinces-Unies du RĂo de la Plata, et les plans pour que la Province Cisplatine y soit rattachĂ©e se firent lentement mais furent rĂ©alisables. Et en rĂ©alisant le plan avec les chefs qui avaient encore une influence sur la Bande Orientale, Lavalleja pouvait les compter comme alliĂ©s dans une seconde tentative de rĂ©volte, alors que dans le mĂŞme temps, le colonel Fructuoso Rivera, au service du gouverneur Carlos Lecor, se prĂ©parait pour les futures batailles. Le groupe des Trente-Trois Orientaux fut tout de mĂŞme constituĂ© puisque l'argent nĂ©cessaire Ă l'armement des soldats fut donnĂ© par les riches rancheros argentins qui voulaient rĂ©cupĂ©rer les plaines uruguayennes alors occupĂ©es par les grands propriĂ©taires brĂ©siliens. Cette expĂ©dition devait ĂŞtre rapidement soutenue par la population pour que le soulèvement soit efficace face Ă l'armĂ©e brĂ©silienne.
Lavalleja fut dĂ©signĂ© comme chef de l'expĂ©dition Ă cause de sa tĂ©mĂ©ritĂ© et son audace dĂ©jĂ prouvĂ©e. L'exploit se fit le , en prenant pied sur les bords du RĂo Uruguay sur la plage de la Charmante (playa de la Agraciada), avec quelques armes et un petit groupe de compagnons en majoritĂ© des chefs et des fonctionnaires argentins.
Ils entreprirent immédiatement des opérations offensives puisque le 24 du même mois, ils entrèrent dans la ville de Santo Domingo de Soriano et partirent à la recherche du colonel Rivera qu'ils trouvèrent à Monzón le 29 sans qu'il n'y eut de combats. Après une courte entrevue avec ses anciens compagnons d'armes, Rivera fut intégré aux forces indépendantistes avec ses soldats sous ses ordres.
Il existe une controverse sur la façon avec laquelle Rivera changea de camp, s'il fut surpris par l'attaque sur Monzón par Lavalleja et qu'il fut prisonnier comme il le dit dans une lettre à son épouse écrite à San José le 2 mai et que dans de telles circonstances, il était préférable de se rallier aux patriotes ou si ce fut un arrangement préparé auparavant et que Lavalleja savait que Rivera l'attendrait à Monzón sans combattre pour les rejoindre, ce qui paraît plus logique, et dans ce cas, Rivera devait cacher cette décision aux autorités qui pouvaient lire les lettres.
L'adhĂ©sion de Rivera (un individu de grand prestige et très respectĂ© dans les campagnes), fut d'une importance capitale et fut Ă elle seule une cause des premières batailles gagnĂ©es. Poursuivant les opĂ©rations, les villes de San JosĂ© de Mayo et Canelones furent rapidement sous contrĂ´le des patriotes et le fut Ă©tabli Ă Florida un gouvernement provisoire sous la prĂ©sidence de Manuel Calleros (es) et enfin, le , la Salle des ReprĂ©sentants proclama l'indĂ©pendance de la province vis-Ă -vis du BrĂ©sil, immĂ©diatement suivie par la demande de rattachement de la province aux Provinces-Unies du RĂo de la Plata.
La colonne aux ordres de Rivera battit ses adversaires RincĂłn de Haedo (es) le et le Lavalleja triompha Ă la bataille de SarandĂ.
Activités postérieures
Le gouvernement de Buenos Aires accepta, sous la pression croissante de l'opinion publique, d'intégrer la Province Orientale, ce qui provoqua la guerre avec l'Empire du Brésil, qui déclencha les hostilités en . Dans le même temps, les premières dissensions entre Lavalleja et Rivera, peu visibles jusque-là , commencèrent à apparaître.
Lavalleja fut incorporĂ© Ă l'ArmĂ©e rĂ©publicaine prĂ©cisĂ©ment pour l'Ă©loigner de la politique. Il partit en campagne dans le Rio Grande do Sul, oĂą il remporta, le , la bataille d'ItuzaingĂł. Des dissensions entre Lavalleja et le gĂ©nĂ©ral en chef Carlos MarĂa de Alvear paralysèrent l'armĂ©e, alors que les forces impĂ©riales se prĂ©paraient Ă reprendre les hostilitĂ©s. Il fallut donc les sĂ©parer. Alvear partit pour le Cerro Largo et Lavalleja pour le Durazno, jusqu'au dĂ©part d'Alvear en , ce qui fit que Lavalleja fut dĂ©signĂ© commandant en chef de l'ArmĂ©e.
Entre les dissidences et les ambitions de l'Ă©poque, dĂ©sireux de gouverner sans diplomatie (Ă la diffĂ©rence des autres politiques de l'Ă©poque) vis-Ă -vis du BrĂ©sil, le gĂ©nĂ©ral Lavalleja s'embarqua dans une sĂ©rie d'actes violents d'ordre politico-administratifs, en aboutissant par la prise de pouvoir le en dissolvant l'AssemblĂ©e du Gouvernement que prĂ©sidait JoaquĂn Suárez.
La Convention préliminaire de paix qui fut signée en 1828 entre l'Empire du Brésil et les Provinces-Unies obligèrent Lavalleja à abandonner sa dictature et le général José Rondeau se chargea du premier gouvernement provisoire le .
En rébellion contre l'ordre institutionnel en , il fut mis en échec et dut s'enfuir au Brésil. En 1834, il réitéra en envahissant la République avec l'aide de Juan Manuel de Rosas, tentative qui prit fin de la même manière que la précédente.
Lors de la présidence de Manuel Oribe en 1835-1836, il était réfugié en Argentine. Rosas voulut se servir de Lavalleja comme menace contre Oribe. Mais quand le général Rivera se rebella contre le gouvernement d'Oribe, au milieu de l'année 1836, Lavalleja décida de se battre aux côtés d'Oribe et débarqua à Colonia del Sacramento le avec une centaine d'hommes.
Ses grades dans l'armĂ©e nationale lui furent rendus et il partagea avec le gĂ©nĂ©ral Ignacio Oribe (es) la victoire de la bataille de CarpinterĂa le , mais aussi la dĂ©faite de Palmar le .
Quand Oribe renonça au pouvoir, en octobre 1838, Lavalleja retourna en Argentine pour être au service direct de Rosas. Accompagné par le général Pascual Echagüe (en), lors de l'invasion de 1839, il fut battu le 29 décembre à la bataille de Cagancha (es). Ils partirent de nouveau en Argentine et en 1840, furent vaincus à Don Cristóbal (en).
Une longue pĂ©riode de la Grande Guerre se passa Ă travers lui, rĂ©sident depuis 1845 dans le domaine de Cerrito, oĂą se tenait le second gouvernement d'Oribe, et d'après Antonio DĂaz (en), il fut invisible, endurant de nombreuses privations matĂ©rielles.
Après le traité de paix du , il fut inscrit dans les listes de l'armée comme brigadier général et reçut le commandement militaire des départements de Cerro Largo, Lavalleja et de Maldonado.
Il fit partie avec Rivera et Venancio Flores du Triumvirat du gouvernement qui se substitua le au gouvernement de Juan Francisco GirĂł, mais il mourut subitement.
HĂ©ritage
Sans comparer Juan Antonio Lavalleja avec le capitaine JosĂ© Artigas, le chef des Treinta y Tres et le gĂ©nĂ©ral vainqueur de SarandĂ, a son nom dans la liste des grands hommes de la patrie uruguayenne puisqu'il s'est battu pour l'indĂ©pendance du pays. Minas, la ville oĂą il fut nĂ©, Ă©rigea le sur la place principale, la première statue Ă©questre de Lavalleja et par la loi du , le dĂ©partement de Minas devint celui de Lavalleja.