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Manuel Oribe

Manuel Ceferino Oribe y Viana (né à Montevideo le - mort dans la même ville le ) fut un militaire et homme d'État uruguayen. Il fut le second président de l'Uruguay constitutionnellement élu entre 1835 et 1838 et est le fondateur du Parti National (nommé aussi Parti Blanc).

Manuel Oribe
Illustration.
Portrait de Manuel Oribe
Fonctions
Président de la
République orientale de l'Uruguay

(3 ans, 7 mois et 7 jours)
Prédécesseur Carlos Anaya (intérim)
Fructuoso Rivera
Successeur Gabriel Antonio Pereira (intérim)
Biographie
Nom de naissance Manuel Ceferino Oribe y Viana
Date de naissance
Lieu de naissance Montevideo (Uruguay)
Date de décès
Lieu de décès Montevideo (Uruguay)
Nationalité uruguayenne
Parti politique Parti National
Profession Militaire

Signature de Manuel Oribe

Manuel Oribe
Présidents de la
République orientale de l'Uruguay

Enfance

Né le à Montevideo, il est le fils du capitaine Francisco Oribe et de María Francisca Viana, elle-même descendante du premier gouverneur de Montevideo, José Joaquín de Viana (en). Pour cette raison, il fut très jeune envoyé dans le collège du maître catalan Barchilón réservé à la future élite et il rentra par la suite dans les classes d'enseignement supérieur militaire comme les autres adolescents de son rang à cette époque.

Un homme militaire

Premiers combats

C'est ce jeune homme de tout juste 20 ans qui en 1812 se présenta au général José Rondeau (le bras droit de José Artigas), lors du siège de Montevideo et demanda à être incorporé à l'escadron des Dragons de la Patrie (Dragones de la Patria). Lors de la bataille du Cerrito (pour le second siège de Montevideo), il était encore présent pour vaincre les Espagnols. Pour son mérite, il fut nommé sous-lieutenant (Alférez) du deuxième régiment d'artillerie. Et quand Fernando Otorgués (es) entra au nom d'Artigas à Montevideo en , il fit partie des troupes de la ville.

Quand les Portugais envahirent la Banda Oriental et quand Carlos Federico Lecor (en) entra dans la ville, il se lia directement à Artigas mais quand il vit que la défaite était certaine, il s'exila alors en 1817 à Buenos Aires avec le grade de capitaine dans l'armée des Orientaux.

Seconde lutte

Il tenta de créer un groupe paramilitaire de cavaliers orientaux en 1819 pour rentrer en Uruguay et aider Artigas qui se faisait battre par les Portugais mais en 1820, ce dernier perdit la bataille de Tacuarembó et partit pour le Paraguay, le projet avorta donc.
C'est en 1821 qu'Oribe se lia pour la première fois avec les membres du parti unitaire et dans les années 1822 à 1823, il fit connaissance de Juan Manuel de Rosas alors propriétaire d'un domaine en Argentine. Il participa donc à la réunion de fonds pour armer la future expédition des Treinta y Tres Orientales.

C'est le que ces Treinta y Tres Orientales commandés par Juan Antonio Lavalleja et Oribe lui-même arrivèrent en Uruguay. Il en devint colonel le 19 septembre de la même année et le 12 octobre, il participa à la victoire de la bataille de Sarandí et fut encore officier à la bataille d'Ituzaingó du qui marqua la fin de la domination brésilienne.

C'est le que Manuel Oribe se maria avec sa nièce Agustina Contucci dont il eut quatre enfants.

Un homme politique

L'opposition puis ministre sous Rivera

Des désaccords ayant eu lieu pendant la seconde lutte entre d'un côté Oribe et Juan Antonio Lavalleja et de l'autre Fructuoso Rivera, les deux premiers tentèrent de renverser le second quand ce dernier arriva au pouvoir et même s'il fut assimilé à la tentative de renversement de Rivera par Lavalleja le , Rivera le nomma colonel major puis le nomma ministre de la Guerre et de la Marine. Enfin le , il fut nommé Brigadier général. Il passa donc les années 1830 à 1834 à surveiller les frontières et à mettre en place la police douanière.

Quand Lavalleja tenta ses deux autres insurrections contre Rivera, Oribe n'y prit pas part.

Premier gouvernement

Quand il arriva au pouvoir le , toute l'Assemblée Législative vota pour lui et sa priorité fut de maîtriser les dettes du pays et de stabiliser les comptes, c'est pour cette raison qu'il créa le Grand Livre de Dettes (Gran Libro de Deudas) dès 1835 et mit en place dans le même temps un premier système de retraites et de pensions. Il voulait de plus qu'à la fin de son mandat, le gouvernement uruguayen pût s'autogérer sans faire appel à des spécialistes étrangers en économie..., pour cette raison il créa l'Université de la République.

En 1836, Rivera fut offensé par la création d'une commission qui devait analyser les dépenses effectuées par son gouvernement et ses partisans prirent les armes. Le 19 septembre, il battit Rivera et ses hommes à la bataille de Carpintería mais celui-ci demanda de l'aide aux Brésiliens et l'année d'après, le 22 octobre, Oribe fut battu à Yucutujá (département de Salto), gagna la bataille de Yí mais fut battu de nouveau à Palmar le et comme son allié Juan Manuel de Rosas était lui aussi en difficulté à cause d'un blocus du port de Buenos Aires par les Français, Manuel Oribe démissionna le 24 octobre de la même année.

Exil et la Grande Guerre

Quand Rivera gouverna le pays pour la seconde fois, Oribe partit pour Buenos Aires où Rosas l'accueillit comme président de l'Uruguay puis il apporta son soutien en tant que militaire pour combattre les fédéralistes du général Juan Lavalle dans la province d'Entre Ríos qu'il battit. Il fut alors décrit comme Rosas comme un égorgeur et un assassin (degollador y asesino) par ses opposants politiques. Il est vraisemblable que des massacres et des exactions furent faites dans chaque camp. Le , la province repassa sous le contrôle de Rosas (elle ne l'était plus depuis 1839).

Quand au début de l'année 1843, Oribe avança sur Montevideo avec son armée, il fut arrêté par une coalition formée par des Uruguayens Colorados, des Français et des Italiens parmi lesquels ont compte Giuseppe Garibaldi et ses compagnons, ce qui laissa le temps aux Colorados de changer de gouvernement (Rivera arriva au terme de son mandat) et le 1er mars, Joaquín Suárez organisa son gouvernement de la Défense. Le 16 février, il établit son gouvernement du Cerrito, à l'endroit même où 30 ans plus tôt, il avait fait ses armes. Ce gouvernement contrôlait tout le territoire à l'exception de Montevideo et de Colonia del Sacramento jusqu'au et avait édité durant cette période un important nombre de lois. Rosas intégra l'Uruguay en 1845 aux Provinces-Unies du Río de la Plata (ancien nom de l'Argentine) en annulant par la même occasion le traité préliminaire de paix et la France qui bloquait Buenos Aires et qui aidait les Colorados dut abandonner à cause de la Révolution de 1848 et emmena avec elle l'Italie. Les Colorados cherchèrent donc de l'aide auprès des Brésiliens qui refusaient les actions de Rosas et qui par conséquent aidèrent effectivement les Colorados.

En , le fédéraliste argentin de la province d'Entre Ríos Justo José de Urquiza commença à se battre avec une armée constituée de Brésiliens, d'Argentins et des Colorados contre Rosas et Oribe. Il alla directement à Cerrito pour faire abdiquer Oribe qui dut s'y résoudre alors que ses ordres de stopper Urquiza ne furent pas appliqués.
L'Accord de l'Union (Pacto de la Unión) fut signé le et Oribe qui était libre mais en danger face aux Colorados partit pour l'Espagne entre 1853 et 1855.

Fin de vie

Oribe revint à Montevideo au moment précis où le Parti conservateur (composé de Colorados dissidents, notamment César Díaz, Juan Carlos Gómez...) commença un mouvement contre le président Venancio Flores (un autre Colorado) parce qu'il fallait quelqu'un qui soit accepté par tous. En effet, en quatre années depuis la fin de la Grande Guerre, sept gouvernements différents prirent le pouvoir. Flores et Oribe, établirent le , le pacte de l'Union et ils placèrent en 1856 Gabriel Antonio Pereira qui bien qu'étant colorado lui aussi était apprécié par les blancos.
Le gouvernement de Pereira fit exiler à la fois Flores qui partit en Argentine au service du parti Unitaire et aussi Oribe qui fut déclaré le perturbateur de l'ordre public.

Manuel Oribe mourut le dans son village de Paso del Molino sur les bords du torrent Miguelete.
Pendant sa veillée funèbre, le drapeau des Treinta y Tres Orientales avec lesquels il avait combattu fut porté par le porte-drapeau de l'expédition, Juan Spikerman. Le gouvernement l'enterra avec les honneurs militaires officiels et sa sépulture fut transportée plus tard du cimetière de Paso del Molino à l'église de San Agustín, dans le quartier (de Montevideo) de l'Union (nom qui fut donné après 1852 à la villa de la Restauración, là où Oribe avait établi son campement militaire du Cerrito).

Héritage

Aujourd'hui, les Uruguayens n'ont pas beaucoup de souvenir de Manuel Oribe mais ils retiennent surtout qu'il fut l'un des hommes politiques importants de l'Uruguay, mais ce qui marque le plus sont les mentions faites (parfois même des légendes) sur la cruauté qu'il utilisa pendant la Grande Guerre. Encore en 1919, le chef incontesté et homme d'État colorado José Batlle y Ordoñez écrivait « qu'être colorado, c'est de haïr la tradition de Rosas et d'Oribe » (ser colorado es odiar la tradición de Rosas y Oribe), et la presse faisait allusion toujours au Parti National comme étant le parti oribiste (partido oribista). Au centenaire de son décès (1957), les membres colorados du Conseil National du Gouvernement refusèrent de se lever pour lui rendre hommage. Depuis beaucoup d'attitudes sont comparables; le journal conservateur du Parti National El Plata ne mentionne même plus la commémoration de cette mort.

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