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Juan Filloy

Juan Filloy, nĂ© le et mort le , est un Ă©crivain argentin. Juan Filloy parlait sept langues et a Ă©tĂ© arbitre de boxe, gĂ©rant d’un club de football, caricaturiste, centenaire, juge de paix, chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres, fondateur d’un musĂ©e des beaux-arts. Il a vĂ©cu une grande partie de sa vie Ă  Rio Cuarto, au sud de CĂłrdoba.

Juan Filloy
Juan Filloy en 1971
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  105 ans)
CĂłrdoba
Nationalité
Formation
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Distinction

Vie et carriĂšre

Juan Filloy est nĂ© en 1894 de parents immigrĂ©s : d’une Toulousaine lavandiĂšre et guĂ©risseuse et d’un paysan espagnol, tous deux analphabĂštes, mais qui se sont battus pour que leur fils puisse aller Ă  l’école. Il est l'auteur de vingt-sept romans qui partagent tous la particularitĂ© d’avoir uniquement des titres de sept lettres (Op Oloop, Vil y vil, Caterva, Sexamor, Estafen
)

Bien qu’il n’ait jamais jouĂ© au football, il a fait partie, en 1913, des membres fondateurs du club Talleres, sociĂ©tĂ© qu’il a fini par prĂ©sider. En 1918, il a activement participĂ© Ă  la RĂ©forme universitaire, ce qui correspond Ă  peu prĂšs Ă  la pĂ©riode oĂč il travaillait comme dessinateur caricaturiste. Il a Ă©tĂ© membre de la FĂ©dĂ©ration Argentine de Boxe et il a dirigĂ© des combats de Luis Ángel Firpo.

En 1920, aprĂšs avoir Ă©tĂ© reçu comme avocat Ă  l’universitĂ© nationale de CĂłrdoba, il a dĂ©mĂ©nagĂ© Ă  RĂ­o Cuarto, ville oĂč il rĂ©sidera pendant 64 ans. Dans sa ville adoptive, il a Ă©tĂ© l’un des fondateurs du MusĂ©e des Beaux Arts de RĂ­o Cuarto et du Golf Club (sport qu’il n’a jamais pratiquĂ©). Durant soixante ans, il a collaborĂ© avec le quotidien « El Pueblo » de RĂ­o Cuarto, dans lequel il Ă©crivait une colonne quotidienne nourrie de commentaires sur l’actualitĂ©, sur la critique littĂ©raire ou thĂ©Ăątrale. AprĂšs avoir publiĂ© ses sept premiers livres Ă  compte d’auteur, il est restĂ© plus de 28 ans (entre 1939 et 1967) sans nouvelles publications. Pendant ce temps, il a exercĂ© ses fonctions de juge, sans pour autant cesser d’écrire abondamment. À partir de 1984, il est retournĂ© vivre dans la ville de CĂłrdoba oĂč il a vĂ©cu jusqu’à sa mort.

Son Ɠuvre, qui compte des recueils de poĂ©sie, des piĂšces de thĂ©Ăątre et des nouvelles, a « ouvert la brĂšche Ă  une nouvelle littĂ©rature amĂ©ricaine » (Alfonso Reyes).

Juan Filloy, Ă©crivain

Il a Ă©tĂ© une source d’inspiration importante pour d’autres Ă©crivains, tel Julio CortĂĄzar qui se rĂ©fĂšre Ă  son Ɠuvre dans Rayuela (Marelle, 1979) et dans La vuelta al dĂ­a en ochenta mundos (Le tour du jour en quatre-vingt mondes). Son Ɠuvre se caractĂ©rise principalement par une critique des mƓurs humaines, critique effectuĂ©e par le biais de l’humour et par le recours frĂ©quent Ă  la parodie et Ă  l’ironie.

Tout au long de son existence de presque 106 ans, Juan Filloy a dĂ©veloppĂ© une vaste Ɠuvre littĂ©raire et ce, dans tous les genres : roman, conte, article, essai, traduction, poĂ©sie, thĂ©Ăątre, rĂ©cit, nouvelle, histoire ; au total, il a Ă©crit plus de cinquante Ɠuvres.

Parmi les curiositĂ©s de son Ɠuvre littĂ©raire, il faut souligner son goĂ»t des palindromes — il en a publiĂ© plus de 8000 : jusqu’à aujourd’hui (2006), il est le plus grand crĂ©ateur de palindromes en langue espagnole aprĂšs VĂ­ctor Carbajo — et des mĂ©gasonnets — il en a publiĂ© 896 — qui consistent en 14 sĂ©ries de 14 sonnets. Une autre curiositĂ© rĂ©side dans le fait que tous les titres de ses Ɠuvres comportent uniquement sept lettres, comme on peut le constater dans la liste ci-aprĂšs, et dans le fait que ceux-ci commencent par toutes les lettres de l’alphabet (si on observe la premiĂšre lettre de chaque titre, on remarque que toutes les lettres de l’alphabet sont reprĂ©sentĂ©es).

Il a reçu les distinctions suivantes :

  • Grand Prix d’Honneur de la SADE (1971)
  • Plume d’Argent du Pen Club (1978)
  • Membre de l’AcadĂ©mie Argentine de Lettres (1980)
  • Doctor Honoris Causa pour l’UniversitĂ© Nationale de RĂ­o Cuarto (1989)
  • Prix Esteban EcheverrĂ­a, Gens de Lettres (1991)
  • Prix Trayectoria, Fonds National des Arts (1993)
  • Plume d’Or du Pen Club (1994)
  • Plume d’Honneur du Pen Club (1995)
  • PersonnalitĂ© ÉmĂ©rite de la Culture Nationale (1996)
  • Grand Prix d’Honneur, Fondation Argentine de PoĂ©sie (1996)
  • Mayor Notable, CongrĂšs de la Nation Argentine (1997)

Il a Ă©tĂ© dĂ©corĂ© par l’Italie de l’Ordre du MĂ©rite de la RĂ©publique italienne en 1986, et promu par la France au grade de Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres en 1990.

Le style de Juan Filloy

Le style travaillĂ© et savoureux de Juan Filloy traduit un amour de la langue directement hĂ©ritĂ© d’une volontĂ© farouche d’ascension sociale. Mais ce qui est nĂ© comme un dĂ©fi Ă  l’inculture de ses ancĂȘtres a grandi avec le temps comme un voyage sans retour au cƓur mĂȘme de la langue espagnole. « Si nous avons une langue de soixante-dix mille mots, pourquoi allons-nous nous contenter d’en utiliser seulement 800 ? » disait-il souvent.

Son expĂ©rience de juge auprĂšs des gens de condition et de mƓurs trĂšs diverses lui a confĂ©rĂ© un regard picaresque que l’on ressent dans ses Ă©crits. Libre, parfois effrontĂ© et mĂȘme grossier, mais aussi lyrique et attachĂ© Ă  une certaine rhĂ©torique Ă  l’ironie voilĂ©e, Filloy a forgĂ© ses livres en marge des modes, parfois les anticipant. Pour Juan Filloy, la littĂ©rature est un jeu, un jeu sĂ©lectif, passionnel et sublime.

Avec ce style, Filloy dĂ©masque la rĂ©alitĂ©, en dĂ©stabilisant l’harmonie politique, sociale et sexuelle. La langue-fleuve, riche et suggestive, encline aux mĂ©taphores surrĂ©alistes et aux symboles insolites qui irriguent ses Ɠuvres, rĂ©vĂšle l’extraordinaire culture d’un Ă©crivain ayant vĂ©cu Ă  contre-courant et s’étant vouĂ© Ă  l’éclosion d’une littĂ©rature corrosive, rejetant la culture environnante comme une simple expression de la bourgeoisie de son temps.

Romans

Entre 1930 et 1997 ont été publiés 27 romans de Filloy :

  • Periplo (1930)
  • ÂĄEstafen! (1931 et 1997)
  • Balumba (1932)
  • Op Oloop (1934, 1967 et 1997) - traduit en français, paru en 2011 aux Ă©ditions Monsieur Toussaint Louverture
  • Aquende (1935 et 1996)
  • Caterva (1938 et 1992)
  • Finesse (1939)
  • Ignitus (1971)
  • Yo, yo y yo (1971)
  • Los Ochoa (1972)
  • La potra (1973)
  • Usaland (1973)
  • Vil & Vil (1975)
  • Urumpta (1977)
  • Tal cual (1980)
  • L'AmbigĂș (1982)
  • Karcino (1988)
  • Gentuza (1991)
  • Mujeres (1991)
  • La purga (1992)
  • ElegĂ­as (1994)
  • Esto fui (1994)
  • Sagesse (1995)
  • Don Juan (1995)
  • Sexamor (1996)
  • Sonetos (1996)
  • Decio 8A (1997)

Trois autres Ɠuvres ont Ă©tĂ© publiĂ©es sous forme d’articles dans le quotidien prĂ©cĂ©demment citĂ© « El Pueblo » et dans « La NaciĂłn » de Buenos Aires : Jjasond, Metopas et Ñanpilm. Au dĂ©but de 2006, un nombre considĂ©rable d’Ɠuvres de Filloy n’avait pas encore Ă©tĂ© publiĂ©es : Ambular, ChangĂŒĂ­, Churque, Eran AsĂ­, Gaudium, Homo Sun, Ironike, Item MĂĄs, Llovizna, Miss Liv, Nepente, Nefilim, Quolibet, Recital, Revenar, Sicigia, Tanatos, TodavĂ­a, Witness, Xinglar et ZodĂ­aco.

Bibliographie en français

  • Op Oloop, trad. de CĂ©leste DĂ©soille, Toulouse, France, Éditions Monsieur Toussaint Louverture, 2011, 256 p. (ISBN 978-2-9533664-4-0)[1]

Bibliographie critique de son Ɠuvre en espagnol

  • Don Juan. AntologĂ­a de Juan Filloy. SelecciĂłn, estudio y prĂłlogo a cargo de Mempo Giardinelli. Buenos Aires : Ediciones Desde la Gente, 1995. 128 p.
  • Juan Filloy. El escritor escondido. MĂłnica Ambort. CĂłrdoba : Op Oloop Ediciones, 1992. 140 p.
  • AtĂ­picos en la literatura latinoamericana. NoĂ© Jitrik (compilador). Buenos Aires : Oficina de Publicaciones del Ciclo BĂĄsico ComĂșn, UBA, 1997.
  • AnatomĂ­a de Op Oloop. HermenĂ©utica de la novela Op Oloop de Juan Filloy. HĂ©ctor GonzĂĄlez Quintana. RĂ­o Cuarto : Universidad Nacional de RĂ­o Cuarto, 1994. 122 p.
  • AnatomĂ­a de La Potra. HermenĂ©utica de la novela La Potra de Juan Filloy. HĂ©ctor GonzĂĄlez Quintana. RĂ­o Cuarto : Universidad Nacional de RĂ­o Cuarto, 1996. 172 p.
  • Resquicios de la Ley : una lectura de Juan Filloy. Sandra Gasparini. Buenos Aires : Universidad de Buenos Aires, 1994. 47 p.
  • Juan Filloy : libertad de palabra : textos crĂ­ticos y antologĂ­a. Stella Maris Colombo & Graciela Tomassini. Santa Fe : FundaciĂłn Ross, 2000.

Notes et références

  1. RaphaĂ«lle Leyris in "Le Monde des Livres" N˚ 20791 du 24 novembre 2011, p. 1, « "Op Oloop", de Juan Filloy : Juan Filloy, le dĂ©lire de la mĂ©thode », sur https://www.lemonde.fr/livres, (consultĂ© le )

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