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Guatemala

Le Guatemala, ou GuatĂ©mala[7], en forme longue la rĂ©publique du Guatemala (en espagnol : RepĂșblica de Guatemala), est un pays d'AmĂ©rique centrale frontalier avec quatre pays: le Mexique, le Belize, le Salvador et le Honduras. Il est bordĂ© au nord-est par la mer des CaraĂŻbes et Ă  l'ouest-sud-ouest par l'ocĂ©an Pacifique. C'est le troisiĂšme pays de l'AmĂ©rique centrale par sa superficie, mais il en est le plus peuplĂ©. Il fait Ă©galement partie de l'AmĂ©rique latine.

RĂ©publique du Guatemala

(es) RepĂșblica de Guatemala

Devise en espagnol : Libertad (« Liberté »)
Hymne en espagnol : Himno Nacional de Guatemala (« Hymne national du Guatemala »)
FĂȘte nationale
· ÉvĂ©nement commĂ©morĂ©
Indépendance vis-à-vis de l'Espagne ()
Description de l'image GTM orthographic.svg.
Description de l'image Guatemala carte.png.
Administration
Forme de l'État RĂ©publique
Président de la République Alejandro Giammattei
Vice-président de la République Guillermo Castillo Reyes
Parlement CongrĂšs de la RĂ©publique
Langue officielle Espagnol
Capitale Guatemala

14°36'35.5"N, 90°31'30.9"W

GĂ©ographie
Plus grandes villes Guatemala
Mixco
Villa Nueva
Superficie totale 108 890 km2
(classé 104e)
Superficie en eau 0,4 %
Fuseau horaire UTC -6
DĂ©mographie
Gentilé GuatémaltÚque
Population totale (2020[1]) 17 153 288 hab.
(classé 68e)
DensitĂ© 158 hab./km2
Économie
PIB nominal (2022) en augmentation 91,019 milliards de $
+ 6,18 %[2]
PIB (PPA) (2022) en augmentation 185,473 milliards de $
+ 10,47 %[2]
PIB nominal par hab. (2022) en augmentation 4 863,909 $
+ 4,07 %[2]
PIB (PPA) par hab. (2022) en augmentation 9 911,389 $
+ 8,27 %[2]
Dette publique brute (2022) Nominale
217,148 milliards de Q
+ 6,09 %
Relative
30,591 % du PIB
- 0,89 %
Monnaie Quetzal[3] (GTQ​)

Sa monnaie nationale est le quetzal, faisant rĂ©fĂ©rence Ă  l’oiseau sacrĂ©, dont les Mayas utilisaient les longues plumes de la queue comme objets de luxe.

Le Guatemala est le quatriĂšme pays le plus inĂ©galitaire d’AmĂ©rique latine et le neuviĂšme au niveau mondial[8].

Toponymie

Son nom viendrait du nahuatl Cuauhtēmallān, qui peut se traduire par « lieu rempli d'arbres » et signifie peut-ĂȘtre « pays des QuichĂ©s »[9].

Histoire

La civilisation maya est apparue environ 1 000 ans avant l'Ăšre chrĂ©tienne. Elle s'est dĂ©veloppĂ©e dans presque tout le Guatemala actuel, oĂč elle a construit de nombreuses villes, dont Tikal.

Pedro de Alvarado, un conquistador espagnol, détruisit les villes et soumit brutalement les peuples mayas d'Amérique centrale entre 1523 et 1527.

Époque maya

La civilisation maya a prospĂ©rĂ© dans la majoritĂ© du territoire qui constitue aujourd'hui le Guatemala et les rĂ©gions environnantes pendant environ 2 000 ans avant l'arrivĂ©e des Espagnols. Son histoire est divisĂ©e en trois pĂ©riodes : prĂ©classique, classique et post-classique, toujours pendant la pĂ©riode classique, oĂč la civilisation a ses principales avancĂ©es scientifiques et culturelles. La plupart des grandes villes mayas de la rĂ©gion de Peten et les basses terres du Nord du Guatemala ont Ă©tĂ© abandonnĂ©es autour de 1000 apr. J.-C.

Époque coloniale

Pendant la période coloniale, qui a duré prÚs de 300 ans, le Guatemala était une Capitainerie générale (Capitainerie générale du Guatemala). Il s'étendait de la région de Soconusco dans le Sud du Mexique (Chiapas) au Costa Rica. Les encomiendas voulaient christianiser les groupes autochtones mayas, qui ont été utilisés comme esclaves.

Cet esclavage a Ă©tĂ© aboli par l'intervention de l'Ă©vĂȘque Fray BartolomĂ© de las Casas dans les annĂ©es 1550-51, grĂące aux controverses de Valladolid.

La premiÚre capitale espagnole du royaume du Guatemala était Iximché. La guerre contre les indigÚnes kaqchikels tua de nombreux indigÚnes. Plus tard, une autre capitale a été fondée dans la vallée de Panchoy, appelée Santiago de los Caballeros (actuellement Antigua Guatemala).

Indépendance

En 1808, l'Espagne est envahie par NapolĂ©on Ier. La royautĂ© est retirĂ©e Ă  Charles IV, ainsi qu’à son successeur lĂ©gitime, Ferdinand VII. Bonaparte confie le pouvoir Ă  son frĂšre, Joseph Bonaparte.

Soucieux de continuer de prĂȘter allĂ©geance Ă  leur vĂ©ritable souverain, Ferdinand VII, et inquiets devant la menace de NapolĂ©on, qui ne cache pas ses intentions d’étendre son pouvoir sur les colonies espagnoles d’AmĂ©rique, une vaste campagne contre l’occupation française voit le jour dans le Royaume.

Les colons espagnols d’AmĂ©rique dĂ©cidĂšrent de destituer les autoritĂ©s espagnoles en les remplaçant par des gouvernements substituts, dans le but de refrĂ©ner les envies de Bonaparte et d’exercer le pouvoir, pendant l’absence du roi lĂ©gitime. À ce moment-ci, certains parlaient d’indĂ©pendance, mais cet avis n’était pas partagĂ© par tous. « Plusieurs se seraient contentĂ©s d’une plus grande autonomie Ă  l'intĂ©rieur de l'Empire »[10].

MĂȘme si l’Espagne se retrouvait sous le contrĂŽle de l'Empire français, une ville au sud du pays y Ă©chappait, Cadix. Cette ville Ă©tait dominĂ©e par des libĂ©raux, dĂ©sireux de mettre un terme Ă  l’absolutisme. Ces dirigeants provoquĂšrent des Ă©lections Ă  Cadix pour former un congrĂšs, qui serait constituĂ© de dĂ©putĂ©s en provenance de tous les territoires espagnols, y compris ceux situĂ©s en AmĂ©rique[11]. « Les dĂ©putĂ©s hispano-amĂ©ricains participĂšrent activement aux dĂ©bats, contribuant Ă  rĂ©diger la constitution de 1812 »[12].

La Constitution de Cadix s'inspirait des grands principes de la RĂ©volution française de 1789, tels que la souverainetĂ© nationale, la sĂ©paration des pouvoirs, la division administrative du pays en provinces et le droit de propriĂ©tĂ© ou l’égalitĂ©[13]. On voit grĂące Ă  cela apparaĂźtre la premiĂšre forme de dĂ©mocratie en AmĂ©rique, oĂč le droit de vote est accordĂ© Ă  tous les hommes, y compris les indigĂšnes[12].

Confrontations entre libéraux et conservateurs

La constitution fut acclamĂ©e par les patriotes libĂ©raux d’AmĂ©rique centrale[12], mais JosĂ© de Bustamante y Guerra, gouverneur du Guatemala et prĂ©sident de l’audience, ainsi que Ramon Casaus y Torres, le nouvel Ă©vĂȘque, y Ă©taient farouchement opposĂ©s. Le gouverneur tenta de l’entraver, du mieux qu’il put. En revanche, lorsqu’en le roi Ferdinand VII rĂ©cupĂ©ra le pouvoir, il dĂ©cida par la suite d’abolir la constitution, ce qui dĂ©clencha une vague rĂ©pressive contre les libĂ©raux. Ainsi, les Ă©vĂ©nements de Cadix n’arrĂȘtĂšrent pas la marche vers l’indĂ©pendance.

En effet, en 1820, une rĂ©bellion libĂ©rale, dirigĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Rafael del Riego, menaça sĂ©rieusement l'absolutisme de Ferdinand VII et le contraignit Ă  annuler l’abolition de la Constitution de 1812[14]. La restauration de la constitution en 1820 permit Ă  la politique centramĂ©ricaine d’ĂȘtre plus populaire auprĂšs du peuple, et elle fit Ă©merger diffĂ©rentes factions qui, par la suite, formĂšrent les bases des pouvoirs libĂ©raux et conservateurs qui se succĂ©dĂšrent au fil de l’histoire de l’AmĂ©rique centrale[15].

Réunion qui décida de l'indépendance le .

Le capitaine gĂ©nĂ©ral Gabino GaĂ­nza devint l’un des atouts majeurs dans l’indĂ©pendance. En effet, il agit comme un pont entre les pouvoirs en place et les indĂ©pendantistes. C’est lui qui organisa le un sĂ©minaire pour parler avec les autoritĂ©s de la possibilitĂ© d’indĂ©pendance qui s’offrait Ă  la Capitainerie gĂ©nĂ©rale du Guatemala. À force de dĂ©bats portant sur l’indĂ©pendance immĂ©diate ou le statu quo en attendant le rĂ©sultat de l’indĂ©pendance mexicaine, la dĂ©cision fut prise et concrĂ©tisĂ©e par la signature de la dĂ©claration d’IndĂ©pendance d’AmĂ©rique centrale. L’AmĂ©rique centrale obtint alors son indĂ©pendance[16].

La déclaration d'indépendance de l'Amérique centrale rédigée le .

Annexion par le Mexique

Par la suite, en 1821, alors que le Mexique venait d’obtenir son indĂ©pendance, Gabino GaĂ­nza insista auprĂšs des autoritĂ©s, pour que les territoires qui formaient la Capitainerie gĂ©nĂ©rale du Guatemala avant l’indĂ©pendance s’intĂšgrent dans l’empire mexicain d’Iturbide[16]. Il se laissa convaincre par les arguments d'Iturbide, «un gĂ©nĂ©ral de l’armĂ©e espagnole qui devint plus tard empereur du Mexique»[17]. Ces arguments montrent que « l’AmĂ©rique centrale n’est pas encore prĂȘte Ă  former une rĂ©publique indĂ©pendante »[16]. Il y eut consultation des diffĂ©rentes provinces et villes pendant cette opĂ©ration. Puis, malgrĂ© les refus de certaines d’entre elles, l’annexion Ă  l’empire mexicain fut dĂ©cidĂ©e[16]. C’est ainsi que, « [moins] de quatre mois plus tard, le , Gainza et un groupe d’aristocrates dĂ©crĂštent de leur propre chef l’annexion de l’AmĂ©rique centrale Ă  l’empire mexicain d’AgustĂ­n de Iturbide »[18].

Iturbide se rĂ©vĂ©la ĂȘtre un incapable dans son rĂŽle d’empereur, et il vida les caisses du TrĂ©sor public. En 1823, Iturbide est finalement renversĂ© par Santa Anna et il est condamnĂ© Ă  l’exil[19]. «[Sous] la pression des libĂ©raux, Fisola [un gĂ©nĂ©ral mexicain] convoque le CongrĂšs.

Le , c’est la proclamation de la seconde indĂ©pendance de l’AmĂ©rique centrale[20] et c’est ainsi que naĂźt la fĂ©dĂ©ration de l’AmĂ©rique centrale.

Une charte appelĂ©e Bases de Constitution fĂ©dĂ©rale (es), qui concerne le Guatemala, le Salvador, le Honduras, le Costa Rica et le Nicaragua, est instaurĂ©e le . Elle explique quelques formalitĂ©s, dont la façon que les diffĂ©rents pouvoirs sont distribuĂ©s au sein de la FĂ©dĂ©ration[20]. Selon cette charte, « la FĂ©dĂ©ration est gouvernĂ©e par un prĂ©sident, mais le chef de chaque État conserve une grande libertĂ© d’action »[20].

Désunion de la fédération d'Amérique centrale

Du fait que cette fĂ©dĂ©ration prĂ©sente diffĂ©rentes idĂ©ologies politiques, il s'ensuit de nombreux conflits. Il y a d'ailleurs Ă  cet effet plusieurs conflits entre les autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales et provinciales qui ont eu lieu. Prenons par exemple l'emprisonnement du chef d'État du Guatemala, Burrundia, en 1825 par le prĂ©sident Arce, qui amena beaucoup de tensions, suivie de la prise d'armes du Salvador au nom de la lĂ©galitĂ©[21]. « La FĂ©dĂ©ration centramĂ©ricaine reposait sur une Constitution relativement dĂ©sĂ©quilibrĂ©e, qui ne laissait que trĂšs peu de moyens financiers et d'autoritĂ© Ă  son PrĂ©sident. Surtout, les pouvoirs respectifs des États membres et de la FĂ©dĂ©ration n’étaient pas clairement dĂ©finis »[22].

En 1839, une rébellion orchestrée par Rafael Carrera contre le président du Honduras Francisco Morazån renverse le gouvernement en place. C'est à la fin du mandat du président en 1839 et en 1842, à la mort de Morazån, qui fut tué à cause de sa politique autoritaire, que la Fédération se disloqua pour donner place à cinq pays bien indépendants, soit le Guatemala, le Honduras, le Salvador, le Nicaragua et le Costa Rica[21] - [23].

Durant prĂšs d'un siĂšcle, nombre de dictateurs se succĂ©dĂšrent et favorisĂšrent les immigrants europĂ©ens et les intĂ©rĂȘts nord-amĂ©ricains. Les AmĂ©rindiens se virent spoliĂ©s de toutes leurs exploitations et durent se rĂ©fugier vers les terres arides du Nord.

Le Guatemala est alors le premier producteur de bananes et de fruits tropicaux des Caraïbes, son unique ressource, mais l'essentiel de ses terres et de son économie (chemins de fer, courrier postal, etc.) sont aux mains de la United Fruit Company, société nord-américaine, qui s'installa en 1901 dans le pays[24] - [25].

Colonisations belge et allemande

La colonisation belge débute avec un navire expéditionnaire envoyé par Léopold Ier de Belgique en 1842. Lorsque les Belges prennent connaissance des ressources naturelles de la région d'Izabal, Léopold décide d'installer à Santo Tomås de Castilla un campement pour construire des infrastructures dans la région ; le gouvernement du Guatemala cÚde la région, en échange d'une rente annuelle de seize mille dollars à lui verser à vie.

En 1844, Santo TomĂĄs de Castilla est devenue une colonie de la CommunautĂ© de l'Union, sociĂ©tĂ© de la Compagnie belge de colonisation. Le gouvernement de l'État du Guatemala, cĂšde la rĂ©gion de Santo Tomas Ă  cette sociĂ©tĂ© par dĂ©cret de l'AssemblĂ©e constituante du Guatemala le . Les colons doivent se convertir au catholicisme et prendre la citoyennetĂ© guatĂ©maltĂšque, mais ils ont le privilĂšge d'un gouvernement autonome. Toutefois, dĂšs 1850, la colonisation belge est mise en Ă©chec par l'inhospitalitĂ© de la rĂ©gion et la dispersion des colons sur tout le territoire du Guatemala.

Les premiers colons allemands arrivent au milieu du XIXe siĂšcle. Rapidement, ils acquiĂšrent des terres et exploitent des plantations de cafĂ© dans l'Alta Verapaz et le Quetzaltenango. CobĂĄn devient un centre important pour les colons allemands. Les Allemands dĂ©veloppent aussi la culture du thĂ©, du cacao et de la vanille. La plupart des Allemands s'installent Ă  CobĂĄn, d'autres Ă  San Juan Chamelco et Quetzaltenango. L'Alta Verapaz attire de nouveaux colons pour son « isolation naturelle, son climat doux et son sol fertile, et ses possibilitĂ©s de dĂ©veloppement agricole et commercial. » À la fin de 1890, les deux tiers de la production de cafĂ© de la rĂ©gion Ă©tait entre les mains des Allemands[26]. Avec le temps, l'Ă©conomie de Quetzaltenango est devenue entiĂšrement dirigĂ©e par les Allemands, et a formĂ© son propre monde dans Quetzaltenango, organisĂ© dans une communautĂ© trĂšs unie et solidaire.

Ère libérale

« Régime de la propriété au Guatemala » (1876)

Miguel GarcĂ­a Granados devient le leader de la rĂ©volution libĂ©rale contre le gouvernement du gĂ©nĂ©ral Vicente Cerna. Il fait fonction de prĂ©sident provisoire de 1871 Ă  1873 aprĂšs la victoire libĂ©rale. Il entreprend de dĂ©velopper les infrastructures du pays et met en place une AssemblĂ©e constituante en 1872. AprĂšs sa dĂ©mission, Justo Rufino Barrios est Ă©lu prĂ©sident du Guatemala. Celui-ci poursuit la politique de modernisation des infrastructures du pays et mĂšne une politique Ă©conomique, entiĂšrement centrĂ©e sur la production de cafĂ© afin de dĂ©velopper les exportations. Soucieux de favoriser l'instruction, il veut l'Ă©cole primaire gratuite, obligatoire et sans Ă©ducation religieuse. L'Ă©cole normale est crĂ©Ă©e, et la vieille universitĂ© San Carlos est nationalisĂ©e. Il proclame par ailleurs la libertĂ© de culte et procĂšde Ă  l'expropriation des biens de l’Église[27].

Il instaure un style de gouvernement trÚs personnel, ce qui conduit à l'apparition d'une dictature de gauche. La liberté d'expression est fortement restreinte. Nombre d'intellectuels progressistes qui le soutenaient au départ, comme José Martí, prennent leurs distances ou s'exilent. En 1875, durant la guerre pour l'indépendance de Cuba, toujours colonie de l'Espagne, il reconnait officiellement l'indépendance de l'ile. Fervent partisan de la réunion des pays d'Amérique centrale en une seule entité, il est tué en 1885 à la bataille de Chalchuapa, en tentant d'imposer par la guerre son projet[27].

Entre 1898 et 1920, la dictature de Manuel JosĂ© Estrada Cabrera censure la presse, persĂ©cute l'opposition et favorise les membres des grandes familles du cafĂ©. Enfin, elle octroie d’énormes avantages aux compagnies Ă©trangĂšres, qui investissent dans le pays, en particulier l'United Fruit Company. L’implantation dans le pays des firmes Ă©trangĂšres s'effectue au prix de la dĂ©possession des indigĂšnes, de la destruction de leurs communautĂ©s (ayllu), et de la prolĂ©tarisation des paysans, soumis Ă  l'obligation de travail sur les plantations capitalistes nouvelles, et Ă  la misĂšre des salaires de subsistance.

En 1933, le prĂ©sident Jorge Ubico Castañeda, Ă  la tĂȘte du pays depuis deux ans, fait adopter une nouvelle Constitution qui retire le droit de vote aux illettrĂ©s (75% de la population, principalement les descendants des Mayas). Il instaure en 1934 une loi contre le vagabondage, chacun devant avoir un carnet de travail, dans lequel Ă©tait indiquĂ© les jours et le nombre d'heures par jour pendant lesquelles il travaillait ; en l'absence de celui-ci, les personnes sont rĂ©quisitionnĂ©s pour effectuer des travaux publics d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Sa prĂ©sidence profite beaucoup Ă  l’élite agro-exportatrice et, surtout, Ă  la United Fruit, qui se voit offrir un appui infaillible. Lors de la guerre civile espagnole, le rĂ©gime soutient sans ambiguĂŻtĂ© le camp franquiste. Le rĂ©gime dictatorial de Jorge Ubico est renversĂ© par la rĂ©volution de 1944.

Révolution des années 1950

En 1945, Juan JosĂ© ArĂ©valo, le prĂ©sident nouvellement Ă©lu, instaure une nouvelle Ăšre d'investissements sociaux, ainsi qu'un code du travail et le droit de grĂšve, et fonde un institut indigĂ©niste. Les tensions sont alors particuliĂšrement fortes entre grands propriĂ©taires d’une part, syndicats et Parti communiste du Guatemala d’autre part. En juin 1954, son successeur Jacobo Árbenz GuzmĂĄn instaure une taxe sur les exportations, et dĂ©cide une rĂ©forme agraire (le DĂ©cret 900) qui oblige entre autres la United Fruit Company Ă  cĂ©der une partie importante de ses terres en friche.

Un coup d'État est mis sur pied au cours d’une rĂ©union entre le prĂ©sident Dwight D. Eisenhower et les frĂšres Dulles. Allen Dulles est alors le numĂ©ro un de la CIA et son frĂšre John Foster Dulles dirige le DĂ©partement d'État. Par ailleurs, les frĂšres Dulles sont actionnaires de United Fruit et ont travaillĂ© pour un cabinet qui reprĂ©sentait les intĂ©rĂȘts de cette sociĂ©tĂ©. Ainsi, la CIA renverse Arbenz Guzman et installe Ă  sa place une junte militaire, dirigĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Carlos Castillo Armas. Plus de 9 000 sympathisants du gouvernement de Jacobo Arbenz sont assassinĂ©s ou emprisonnĂ©s dans les mois qui suivent le coup d’État. La rĂ©forme agraire est abrogĂ©e et l'United Fruit rĂ©cupĂšre non seulement les terres, dont elle avait Ă©tĂ© expropriĂ©e, mais Ă©galement des dizaines de milliers d'hectares de terres en friche, qui avaient Ă©tĂ© distribuĂ©s aux paysans[28].

Le prĂ©sident Guzman dĂ©missionne le 27 juin 1954 et se rĂ©fugie Ă  l’ambassade du Mexique. Le Guatemala tombe dans une dictature avec une rĂ©pression fĂ©roce et s’enfonce dans la guerre civile pour 25 ans[29].

Opération PBSUCCESS

L'opĂ©ration PBSUCCESS (dĂ©but 1953 – fin 1954) est une opĂ©ration secrĂšte organisĂ©e par la Central Intelligence Agency (CIA) pour renverser le prĂ©sident du Guatemala Jacobo Árbenz GuzmĂĄn, dĂ©mocratiquement Ă©lu. Le gouvernement d’Arbenz projetait de nouvelles rĂ©formes que les services de renseignement des États-Unis jugeaient de nature communiste. La CIA et l’administration Eisenhower craignaient l’instauration d’une tĂȘte de pont soviĂ©tique de l’Ouest, dans le contexte du maccarthysme intensĂ©ment anti-communiste de l’époque. Arbenz a Ă©tĂ© l’instigateur d'une rĂ©forme agraire menaçant notamment la multinationale amĂ©ricaine United Fruit Company, dont Allen Dulles (directeur de la CIA de 1953 Ă  1961) Ă©tait actionnaire. Allen Dulles avait de gros intĂ©rĂȘts au Guatemala et il faisait pression Ă  des niveaux variĂ©s du gouvernement amĂ©ricain pour une action contre Arbenz en rĂ©plique Ă  son expropriation.

Conflit armé entre 1960 et 1996

Le prĂ©sident Julio CĂ©sar MĂ©ndez Montenegro (1966-1970) conduit une brutale rĂ©pression des organisations de gauche, clandestines depuis le coup d’État. Autour de 8 000 assassinats politiques sont dĂ©nombrĂ©s entre 1966 et 1968[30]. ArrivĂ© au pouvoir en 1970, le gĂ©nĂ©ral Carlos Manuel Arana Osorio se dĂ©clare dĂ©terminĂ© Ă  « transformer, s’il le faut, le pays en cimetiĂšre, pour restaurer la paix civile ».

Entre 1970 et 1978, 20 000 personnes sont tuĂ©es par le rĂ©gime militaire[30]. DĂšs les annĂ©es 1960, une rĂ©sistance paysanne se met en place face aux dictatures militaires qui se succĂšdent. Elle est soutenue par un mouvement de guĂ©rilla regroupant des militants de gauche, des officiers rebelles et de nombreux paysans. MarquĂ©e par la thĂ©ologie de la libĂ©ration et la dĂ©fense des peuples indigĂšnes, la guĂ©rilla s’implante dans des communautĂ©s autochtones de la rĂ©gion[31].

Si les liens entre la dictature militaire et les États-Unis sont initialement trĂšs forts (les États-Unis contribuent Ă  la formation des officiers de l'armĂ©e guatĂ©maltĂšque et de nombreuses multinationales sont implantĂ©es dans le pays), l'administration de Jimmy Carter suspend en 1977 les livraisons d'armes Ă  la dictature (en particulier en raison de la mĂ©diatisation du massacre de PanzĂłs (es), oĂč 150 paysans sont exĂ©cutĂ©s par l’armĂ©e gouvernementale). IsraĂ«l procure alors au rĂ©gime des conseillers militaires, des armes et du matĂ©riel destinĂ© Ă  la localisation des guĂ©rilleros[30].

En 1982, le gĂ©nĂ©ral EfraĂ­n RĂ­os Montt est Ă  l'origine d'un coup d'État. Peu aprĂšs son arrivĂ©e au pouvoir, il met en place les patrouilles d'autodĂ©fense civiles (PAC), formĂ©es de miliciens recrutĂ©s de force par l'armĂ©e et ayant comme objectif d'Ă©radiquer la guĂ©rilla. Le gĂ©nĂ©ral met en action sa politique de la «terre brĂ»lĂ©e » : ainsi, 440 villages seront complĂštement rasĂ©s, prĂšs de 200 000 Mayas seront massacrĂ©s[32] ou encore jetĂ©s d'hĂ©licoptĂšres dans l'ocĂ©an Pacifique. 40 000 rĂ©fugiĂ©s fuient vers le Mexique. La guĂ©rilla rĂ©agit en fondant un mouvement armĂ©, l'URNG (Union rĂ©volutionnaire nationale guatĂ©maltĂšque). Le conflit prend alors des allures de guerre civile (voir conflit armĂ© guatĂ©maltĂšque) et continue Ă  faire de nombreuses victimes. La Centrale sanitaire suisse, avec bien d'autres ONG internationales, tente d'apporter dans la mesure du possible, une aide mĂ©dicale. EfraĂ­n RĂ­os Montt est renversĂ© par un autre militaire, Oscar MejĂ­a VĂ­ctores, en 1983.

Le lac Atitlån, dans le département de Sololå au Guatemala, considéré comme l'un des plus beaux au monde.

En 1985, l'Ă©lection du prĂ©sident dĂ©mocrate-chrĂ©tien Vinicio Cerezo remet le pouvoir aux mains des citoyens. Son successeur, Jorge Serrano ElĂ­as, fomente un nouveau coup d'État, mais il est finalement destituĂ© peu de temps aprĂšs et remplacĂ© par Ramiro de LeĂłn Carpio qui, Ă  ce moment-lĂ , occupait la charge d'ombudsman et qui est nommĂ© par le Parlement pour complĂ©ter la pĂ©riode prĂ©sidentielle de M. Serrano. Cette procĂ©dure n'Ă©tait pas parfaitement constitutionnelle, mais le pays Ă©tait tombĂ© dans un vide juridique car la Constitution ne prĂ©voyait pas la situation dans laquelle ni le prĂ©sident ni le vice-prĂ©sident (tous les deux s'Ă©tant enfuis du pays aprĂšs l'Ă©chec du coup en dĂ©missionnant de leurs postes) n'Ă©taient en mesure de prendre en charge la prĂ©sidence.

Rigoberta MenchĂș reçoit le prix Nobel de la paix en 1992, «en reconnaissance de son travail pour la justice sociale et la rĂ©conciliation ethno-culturelle basĂ©es sur le respect pour les droits des peuples autochtones».

Accords de paix

Le candidat de la droite rĂ©formiste Álvaro ArzĂș devient prĂ©sident en 1996. Le , un accord historique est signĂ© avec la guĂ©rilla et le conflit prend fin. L'accord reconnait les Mayas, qui reprĂ©sentent plus de la moitiĂ© de la population, comme des citoyens Ă  part entiĂšre ; il prĂ©voit une distribution de terres aux petits paysans, une rĂ©forme fiscale et la rĂ©duction d'un tiers des effectifs des forces armĂ©es. La guĂ©rilla se transforme en parti politique lĂ©gal. MalgrĂ© une condamnation internationale, les exactions commises par l'armĂ©e nationale entre 1960 et 1996 n'ont donnĂ© lieu Ă  aucune condamnation des responsables. Des militaires continuent de se livrer Ă  des assassinats de militants d’organisations sociales. L’évĂȘque auxiliaire de la capitale est assassinĂ© en avril 1998, peu aprĂšs avoir publiĂ© un rapport sur le rĂŽle de l'armĂ©e dans le conflit[33].

La guerre civile aura fait au moins 200 000 morts, dont 80% d'origine indigĂšne et 45 000 disparus, imputables Ă  la rĂ©pression policiĂšre d’État. La Commission pour l'Ă©claircissement historique qui entreprend des recherches aprĂšs la guerre sur les exactions perpĂ©trĂ©es attribue 93% d'entre elles aux troupes gouvernementales et aux paramilitaires qui les appuyaient.

AprĂšs les accords de paix

L’extrĂȘme droite retrouve le pouvoir avec l'Ă©lection d'Alfonso Portillo (Front rĂ©publicain guatĂ©maltĂšque, dirigĂ© par EfraĂ­n RĂ­os Montt). Son mandat dĂ©bute le . Óscar Berger accĂšde au pouvoir en 2004, Ă  la tĂȘte d'un parti conservateur. Son prĂ©dĂ©cesseur, accusĂ© de dĂ©tournement de fonds et de blanchiment d'argent au Guatemala, fuit aussitĂŽt le pays. En novembre, Ă  la suite de manifestations d'ex-paramilitaires, le gouvernement accepte de leur verser les indemnisations promises par le rĂ©gime d'Alfonso Portillo[33].

L'accord de libre-Ă©change du CAFTA entre l'AmĂ©rique centrale et les États-Unis entre en vigueur en 2003, suscitant des protestations de la part des organisations paysannes[33].

En 2008, Álvaro Colom prend la tĂȘte de l'État face au gĂ©nĂ©ral Otto PĂ©rez Molina qui sera finalement Ă©lu le avec 53,76 % des voix.

Affaire de corruption La LĂ­nea

Le , la Commission internationale contre l'impunité au Guatemala déclenche une vaste opération anti-corruption et met au jour l'affaire de corruption La Línea, contrebande douaniÚre dans laquelle sont notamment impliqués le président Otto Pérez Molina et la vice-présidente Roxana Baldetti.

Le réseau d'entreprises finançant le Parti Patriote a accaparé 450 marchés publics et a déterminé les priorités de plusieurs grandes administrations (tels les ministÚres des Communications, des Infrastructures et du Logement). Il a ainsi pu mettre en place les programmes et échéances financiÚres qui permettaient d'optimiser la distribution d'argent public aux entreprises qui lui étaient associées. Le président et ses ministres bénéficiant pour leur part de larges rétrocommissions[34].

Manifestation du 30 mai 2015 Ă  Guatemala ville.

Ces révélations contribueront à sa démission et au déclenchement de vastes mouvements citoyens de protestation contre la corruption au Guatemala[35] qui s'organisent via les réseaux sociaux et manifestent massivement à partir du . Les manifestants demandent la démission du président Otto Pérez Molina et s'opposent à la candidature aux prochaines élections présidentielles de 2015 du candidat Manuel Baldizón soupçonné de corruption et de pratiques totalitaires[36]. Dans les faits, la campagne conduite par le parti qu'il représente est entachée de violences contre ses opposants[37] - [38].

La naissance de ces mobilisations grùce aux réseaux sociaux constitue une nouveauté inédite et notable en Amérique latine[39]. Les manifestations s'organisent autour du mot-diÚse « Renuncia ya » (démission maintenant) sur Facebook et Twitter qui fédÚre l'indignation citoyenne[40].

Le , ce sont 17 responsables publics qui sont emprisonnĂ©s, pour avoir organisĂ© Ă  leur profit le dĂ©tournement de 15,18 millions de dollars au travers de contrats trafiquĂ©s avec diverses organisations publiques, dont la sĂ©curitĂ© sociale du Guatemala[41]. Le , la vice-prĂ©sidente dĂ©chue, Roxana Baldetti, est emprisonnĂ©e. Le mĂȘme jour, le ministĂšre public et la Commission internationale contre l'impunitĂ© au Guatemala accusent le prĂ©sident Otto PĂ©rez Molina d'ĂȘtre le principal responsable du rĂ©seau de contrebande[42].

Le , le congrĂšs vote le retrait de l'immunitĂ©[43] du prĂ©sident Otto PĂ©rez Molina. Le , celui-ci fait l'objet d'un mandat d'arrĂȘt[44]. Il annonce sa dĂ©mission dans la nuit du au [45]. AprĂšs une premiĂšre audience, il est placĂ© en dĂ©tention provisoire dans la prison militaire de Matamoros[46].

En dĂ©pit de ces quelques arrestations, le taux d’impunitĂ© au Guatemala pour les affaires de corruption s’élĂšverait Ă  97%, selon la commission internationale[47].

Politique

Le Guatemala est une rĂ©publique prĂ©sidentielle dĂ©mocratique[48]. Les Ă©lections lĂ©gislatives et prĂ©sidentielles ont lieu tous les 4 ans en mĂȘme temps. Le prĂ©sident est Ă  la fois le chef de l'État et le chef du gouvernement. Le prĂ©sident et les ministres qu'il nomme sont Ă  la tĂȘte du pouvoir exĂ©cutif. Le pouvoir lĂ©gislatif est monocamĂ©ral et est exercĂ© par CongrĂšs de la RĂ©publique comptant 160 dĂ©putĂ©s.

La vie politique est trĂšs largement dominĂ©e par les partis de droite. En 2013, seuls deux dĂ©putĂ©s sur 158 dĂ©putĂ©s et cinq maires sur 333 se rĂ©clament de gauche[49]. Il peut ĂȘtre difficile de s'exprimer librement. Critiquer le rĂŽle de l’armĂ©e ou dĂ©fendre les droits de l’homme expose souvent Ă  l'accusation de «communisme», qui est considĂ©rĂ© trĂšs nĂ©gativement par les institutions et les mĂ©dias[50].

La Commission internationale sur l’impunitĂ© estime que plus de 25% de l’argent des campagnes Ă©lectorales provient du crime organisĂ© et du narcotrafic[51]. En 2019, neuf anciens prĂ©sidents font l'objet de poursuites judiciaires ou de peines d'emprisonnement, principalement en raison du travail de la Commission internationale contre l'impunitĂ© au Guatemala (CICIG). Celle-ci a Ă©galement fait condamner trois cents hauts responsables politiques et hommes d'affaires.

La commission est suspendue en 2019 et son président expulsé lorsqu'elle met en cause le président en exercice Jimmy Morales[34].

Une rĂ©pression est ensuite exercĂ©e contre les responsables de la lutte anti-corruption. Cinq juges du parquet spĂ©cial contre l’impunitĂ© et un ancien reprĂ©sentant de la CICIG sont incarcĂ©rĂ©s en 2022 sous le motif d'« obstruction » ou « abus d’autoritĂ© ». Une rĂ©pression dĂ©noncĂ©e par Amnesty International et par le centre pour l'Action lĂ©gale en droits humains du Guatemala, qui met en cause un « systĂšme complĂštement corrompu»[52].

GĂ©ographie

Carte du Guatemala.

Le Guatemala est un pays montagneux, sauf le long de cĂŽtes, oĂč se trouvent des plaines littorales.

Le climat est à dominante tropicale, mais davantage tempéré en altitude.

La plupart des grandes villes sont situées dans le Sud. Parmi celles-ci, se trouvent Guatemala, Antigua, Quetzaltenango et Escuintla.

Le grand lac Izabal est situé prÚs de la cÎte de la mer des Caraïbes.

Les principales données géographiques sont :

  • Superficie : 108 890 km2
  • DensitĂ© : 125,6 hab./km2
  • Littoral : 400 km
  • Altitude minimale : m (ocĂ©ans Atlantique et Pacifique)
  • Altitude maximale : 4 211 m (volcan Tajumulco)

Les hauts plateaux de l’ouest, qui couvrent quelque 20 % du pays, et contiennent une grande partie des 300 micro-climats du Guatemala. La population est surtout d’ascendance indigĂšne et le mode de vie presque exclusivement agricole. Le taux de malnutrition, qui tourne autour de 65 %, est parmi les plus Ă©levĂ©s de l’hĂ©misphĂšre occidental[53].

FrontiĂšres terrestres et maritimes

Le Guatemala possĂšde 1 687 km de frontiĂšres (classĂ© 95e), dont :

  • au nord-ouest et au nord : 962 km avec le Mexique ;
  • au nord-est : 266 km avec le Belize. Cette frontiĂšre n'est pas encore clairement Ă©tablie entre les deux pays : elle doit ĂȘtre dĂ©finie par la Cour internationale de Justice.
  • Ă  l'est: 256 km avec le Honduras ;
  • au sud-sud-est : 203 km avec le Salvador ;
  • Ă  l'est-nord-est : la mer des CaraĂŻbes ;
  • au sud-sud-ouest : l'ocĂ©an Pacifique.

Subdivisions

Le Guatemala est divisé en 22 départements :

  1. Alta Verapaz
  2. Baja Verapaz
  3. Chimaltenango
  4. Chiquimula
  5. El Petén
  6. El Progreso
  7. Quiché
  8. Escuintla
  9. Guatemala
  10. Huehuetenango
  11. Izabal
  12. Jalapa
  13. Jutiapa
  14. Quetzaltenango
  15. Retalhuleu
  16. Sacatepéquez
  17. San Marcos
  18. Santa Rosa
  19. SololĂĄ
  20. Suchitepéquez
  21. TotonicapĂĄn
  22. Zacapa

Villes principales

Climat

Situé entre les 16e et 13e parallÚles nord, le Guatemala a un régime tropical dans le Petén (à l'ouest du Belize) et dans les plaines cÎtiÚres, plus larges en bordure de l'Atlantique que le long du Pacifique. Les régions montagneuses couvrent environ la moitié du territoire et bénéficient d'un climat tempéré, variant en fonction de l'altitude.

La pluviosité est variable, en raison de la proximité de deux océans, avec une saison sÚche bien marquée de novembre à avril. De mai à novembre, des pluies torrentielles s'abattent sur le pays.

Milieu naturel

Les forĂȘts couvrent en 2019 moins de 30 % du territoire, contre plus de 40 % au dĂ©but des annĂ©es 2000. D'aprĂšs les Nations unies, « la faiblesse des institutions conjuguĂ©e Ă  la soif de profits » accroissent « la vulnĂ©rabilitĂ© socio-environnementale du Guatemala aux impacts du changement climatique et aux catastrophes naturelles ». Le pays doit aussi faire face Ă  la contamination des sols, de l’eau et de l’air, et Ă  la dĂ©gradation de la biodiversitĂ©[54].

En 2017, la lagune d'Atescatempa disparait, victime du changement climatique[55].

Société

Les homosexuels sont sujets Ă  des discriminations et la loi ne leur est pas favorable. En 2018, un projet de loi interdisant spĂ©cifiquement le mariage homosexuel est envisagĂ©[56]. Les Églises Ă©vangĂ©listes, puissantes dans le pays, promeuvent les thĂ©rapies de conversion[50].

DĂ©mographie

En 2017, la population du Guatemala est de 16 658 000 habitants[1]. La majoritĂ© des GuatĂ©maltĂšques vit dans des zones urbaines (56 %) et le reste vit dans des zones rurales.

35,12 % de la population est ĂągĂ©e de 0 Ă  14 ans, 58,36 % a entre 15 et 64 ans et 6,52 % a plus de 65 ans. La majoritĂ© de la population est de sexe fĂ©minin (53 %) et 47 % sont des hommes. L'espĂ©rance de vie est plus Ă©levĂ©e chez les femmes (77 ans) que chez les hommes (67 ans), soit 72 ans pour l'ensemble de la population, une des plus faibles en AmĂ©rique latine. Le taux de pauvretĂ© a augmentĂ© de 53,7 % en 2011 Ă  60,4 % en 2017. Un peu plus de 3,5 millions de personnes vivent dans le dĂ©partement de Guatemala oĂč se trouve la capitale[57]. 1,2 million de GuatĂ©maltĂšques rĂ©sident Ă  l'Ă©tranger, dont 1,07 million aux États-Unis[58]. Le taux de natalitĂ© au Guatemala est le plus Ă©levĂ© en AmĂ©rique latine, bien qu'en diminution, Ă©tant passĂ© de 30,62 % en 2008 Ă  20,91 % en 2018. Le taux de mortalitĂ© est de 4,8 %.

Criminalité

Le Guatemala est l'un des pays les plus violents d'AmĂ©rique latine, derriĂšre le Mexique et le Venezuela, avec 16 personnes tuĂ©es par jour en moyenne[59]. 98 % des meurtres ne font l'objet d'aucune enquĂȘte et sont classĂ©s « sans suite »[60]. Une composante essentielle de cette violence provient des maras, des gangs qui terrorisent la population et qui ont pour principales activitĂ©s narcotrafic, rackets, traite des personnes et trafic d'armes[60]. Selon des donnĂ©es de 2020, 90 % de la cocaĂŻne consommĂ©e aux États-Unis transite par le Guatemala[61]. Il existe des liens entre le secteur Ă©conomique et le crime organisĂ©. Celui-ci investit directement dans le pays en achetant des propriĂ©tĂ©s agricoles, Ă  travers le systĂšme bancaire, et en investissant dans toutes sortes d’entreprises[49].

AprĂšs la fin de la guerre civile, d'anciens militaires se sont organisĂ©s en bandes criminelles pour Ă©viter la mise en place d'une justice transitionnelle effective pour les victimes de crimes de guerre. MenacĂ©s par le processus de transition dĂ©mocratique, ils rĂ©pondaient par des exĂ©cutions de militants politiques ou associatifs. L'exemple le plus notable fut l'assassinat de l’évĂȘque Juan JosĂ© Gerardi Conedera sur ordre d'un commandant d'une base militaire. Le politiste Edgar Gutierrez souligne que ces groupes « Ă©taient mus par une ambition plus vaste : le contrĂŽle de l’État et de l'Ă©conomie. La plupart des officiers de renseignement de la dictature militaire sont devenus pendant ces annĂ©es des infiltrĂ©s de la criminalitĂ© organisĂ©e Ă  proximitĂ© ou au sein de l’État[34]. »

Groupes ethniques

Proportion d'habitants d'ethnie maya en 2018 par municipalité.

La sociĂ©tĂ© guatĂ©maltĂšque est multiethnique. Historiquement, le pays Ă©tait habitĂ© par les Mayas, mais avec l'arrivĂ©e des colonisateurs espagnols, les deux populations ont Ă©tĂ© mĂ©langĂ©es au fil du temps. Un recensement rĂ©alisĂ© par les colons espagnols au Guatemala en 1778, rĂ©vĂšle qu'Ă  cette Ă©poque les trois quarts de la population sont indigĂšnes (oĂč 29 % d'eux parlaient espagnol), suivis par les mĂ©tis/MulĂątres avec 21 %, une petite minoritĂ© de colons espagnols 4 % et 800 marchands anglais et allemands[62]. Au XIXe siĂšcle, le Guatemala a Ă©tĂ© influencĂ© par les immigrants allemands, chinois, arabes et jamaĂŻcaine, de cette façon, la population locale Ă©tait plus fragmentĂ©e dans l'ascendance et marquait plus de diffĂ©rences, en particulier entre des populations auparavant mĂ©langĂ©es. Aujourd'hui, Il est difficile de mesurer exactement quel pourcentage de la population est autochtone et qui ne l'est pas. Étant donnĂ© que les registres officiels sont basĂ©s sur des mesures nationales, oĂč la façon de classer la population maya est de vĂȘtements traditionnels et parlents des langues ethniques, il s'agit clairement d'une position raciste car le gouvernement a poussĂ© la sociĂ©tĂ© vers une modernisation obligatoire, oĂč de nombreux autochtones intĂ©grĂ©es Ă  la vie urbaine, changeant leurs codes vestimentaires et leurs langues originales, l'identitĂ© culturelle indigĂšne est faible, sans tenir compte de la question raciale et gĂ©nĂ©tique de la population autochtones. Sur le plan racial, on estime qu'entre 65 et 70 % de la population guatĂ©maltĂšque est amĂ©rindienne car leur profil gĂ©nĂ©tique et physique est nettement amĂ©rindien. Le reste de la population a une plus remarquable composante europĂ©enne, africaine ou autre[63] - [50].

Bien que la population soit trĂšs majoritairement d'origine indigĂšne, la pression culturelle pousse les individus Ă  s'identifier aux « blancs ». Les racines indigĂšnes tendent souvent Ă  ĂȘtre minorĂ©es[50].

MĂ©tissage avec les Allemands

Entre le XIXe et le XXe siÚcle, le Guatemala voit une immigration massive en provenance d'Allemagne. Ces immigrées se mettent à exploiter des terres en fermage, des terres de café, des vignobles, par exemple dans les domaines de Alta Verapaz, Zacapa, Quetzaltenango et Chiquimula[64].

En 1940, il y avait 5 000 Allemands installĂ©s au Guatemala, mais la majoritĂ© s'Ă©tait mĂ©langĂ©e avec la population locale, en particulier avec les indigĂšnes, mais aussi les mĂ©tisses et mulĂątres, favorisant un nouveau mĂ©tissage. Bien que la population guatĂ©maltĂšque soit Ă  90 % amĂ©rindienne ou partiellement amĂ©rindienne, on considĂšre que l'ADN allemand est trĂšs dissĂ©minĂ© dans la population, au point que nombreux habitants de diverses rĂ©gions (parmi eux aussi des indigĂšnes) peuvent avoir des noms de famille allemands ou un lointain ancĂȘtre allemand. GĂ©nĂ©ralement, les habitants d'origine allemande plus directe bĂ©nĂ©ficient de privilĂšges et de statuts, avec une plus grande prĂ©fĂ©rence pour les propriĂ©taires terriens de les placer Ă  des postes de direction[65].

Peuples indigĂšnes

La civilisation maya est apparue environ 1 000 ans avant l'Ăšre chrĂ©tienne. Elle s'est dĂ©veloppĂ©e dans presque tout le Guatemala. Toutefois, la plupart des villes de l'Ă©poque classique de la rĂ©gion de PetĂ©n, situĂ©e dans les plaines du Nord, furent abandonnĂ©es vers l'an 1000 aprĂšs JĂ©sus-Christ. En revanche, les États installĂ©s dans les plateaux du centre du pays continuĂšrent Ă  prospĂ©rer jusqu'Ă  l'arrivĂ©e des Espagnols. Les troupes espagnoles menĂ©es par Pedro de Alvarado dĂ©truisirent et soumirent brutalement ces États entre 1523 et 1524, grĂące Ă  leur supĂ©rioritĂ© technologique et aux antagonismes entre royaumes mayas des Hautes-Terres du Guatemala[66] ; protĂ©gĂ© par son relatif isolement dans la jungle du PetĂ©n, le dernier État maya, le royaume itzĂĄ de Tayasal, ne succomba aux Espagnols qu'aprĂšs la DeuxiĂšme Guerre du Tayasal, en 1697[67].

Les indigÚnes qui habitaient les hautes terres du Guatemala, comme les Cakchiquesl, les Mams (en), les Quichés et les Tz'utujils constituent encore une part importante de la population nationale.

Langues

Distribution linguistique lors du recensement de 2002[68]
Langue Nombre %
Achi 82 640 0,8
Akateko 35 763 0,3
Awakateko 9 613 0,1
Ch'orti' 11 734 0,1
Chuj 59 048 0,6
ItzĂĄ 1 094 0,0
Ixil 83 574 0,8
Jacaltec 34 038 0,3
Cakchiquel 444 954 4,3
K'iche' 890 596 8,7
Mam 477 717 4,6
Maya mopan 2 455 0,0
Poqomam 11 273 0,1
Poqomchi' 92 941 0,9
Q'anjob'al 139 830 1,4
Q'eqchi' 716 101 7,0
Sakapulteko 6 973 0,1
Sipakapense 5 687 0,1
Tektiteko 1 144 0,0
Tz'utujil 63 237 0,6
Uspanteko 3 971 0,0
Xinca 1 283 0,0
Garifuna 3 564 0,0
Espagnol 7 080 909 68,9
Autres langues 23 248 0,2
Tissage traditionnel guatémaltÚque.

L'espagnol est la langue officielle, bien qu'elle soit utilisée comme seconde langue par certains groupes ethniques au sein du pays. Il y a vingt langues mayas différentes, elles sont parlées dans les zones rurales. Une langue non-maya amérindienne, le xinca, est également parlé dans le Sud-Est du pays, alors qu'une langue africaine-américaine, le garifuna, est parlé sur la cÎte de l'Atlantique (Izabal). Les Garifunas, qui descendent d'esclaves importés d'Afrique noire au moment de la colonisation, sont présents le long de la cÎte atlantique depuis le Sud de la péninsule du Yucatån au Mexique jusqu'au Honduras, en passant par le Guatemala et le Belize.

Au Guatemala, l'allemand est aussi parlĂ© par 50 000 personnes dans certaines parties de Zacapa, Santa Rosa (es) et Baja Verapaz ; les Allemands sont arrivĂ©s au Guatemala par l'ouverture du prĂ©sident Justo Rufino Barrios en 1885 par le morcellement des lois. Ils ont donnĂ© une importance Ă  la culture du cafĂ©. Ces Allemands sont venus du Sud et certains de l'Ouest de l'Allemagne. Au XIXe siĂšcle et au dĂ©but du XXe, d'autres migrations au Guatemala ont eu lieu : Français, Anglais, Japonais, Italiens[69] - [70] - [71].

Le Guatemala est le huitiĂšme pays d'AmĂ©rique latine oĂč est parlĂ© l'anglais. La sociĂ©tĂ© suĂ©doise Education First, place le pays Ă  la 8e place en AmĂ©rique latine dans la connaissance de cette langue[72].

Depuis les accords de paix de décembre 1996, la Constitution est disponible dans les quatre langues les plus parlées aprÚs l'espagnol, soit le k'iche', le q'eqchi', le mam et le cakchiquel. De plus, des documents officiels sont traduits dans certaines langues indigÚnes.

Religion

Religion au Guatemala : source Pew Research Center 2014[73]
Religion %
Catholicisme 50
Protestantisme 41
Sans religion 6
Autres 3
Basilique du Seigneur d'Esquipulas, Chiquimula.

La grande majoritĂ© de la population est chrĂ©tienne. Traditionnellement catholique depuis la colonisation espagnole, le Guatemala a connu comme la plus grande partie de l'AmĂ©rique centrale une forte croissance des Églises protestantes, notamment d'origine nord-amĂ©ricaine. Alors que les catholiques Ă©taient 90 % de la population dans les annĂ©es 1960, ils en sont moins de la moitiĂ© au dĂ©but du XXIe siĂšcle. De nombreux Ă©lĂ©ments des traditions locales ont Ă©tĂ© introduits dans la pratique catholique pour former ce que l'on appelle maintenant un syncrĂ©tisme maya.

Avec environ 300 000 personnes, le Guatemala comprend la plus importante communautĂ© orthodoxe d'AmĂ©rique latine.

D'autres communautés religieuses comme les musulmans, les Juifs, les mormons, les croyances mayas et les Témoins de Jéhovah sont également présentes.

Émigration

Les difficultĂ©s d'ordre Ă©conomique, politique ou climatique ont conduit nombre de GuatĂ©maltĂšques Ă  Ă©migrer (lĂ©galement ou non) vers les pays du Nord, plus riches : Mexique, mais surtout États-Unis et Canada. Ce phĂ©nomĂšne a Ă©tĂ© particuliĂšrement important pendant les annĂ©es sombres du conflit armĂ© guatĂ©maltĂšque (1960-1996) mais tend Ă  se stabiliser du fait de la reprise Ă©conomique du dĂ©but des annĂ©es 2010 ainsi que du fait du durcissement des lois sur l'immigration dans des pays tels que le Belize et le Nicaragua.

La migration saisonniĂšre pour des raisons Ă©conomiques des GuatĂ©maltĂšques vers les zones frontaliĂšres du Mexique reste trĂšs importante actuellement : Ă  peu prĂšs 100 000 personnes migrent chaque annĂ©e vers le YucatĂĄn pour prendre des places de domestiques, occuper des emplois dans la construction ou devenir vendeurs d’artisanat.

Si les migrations intĂ©rieures assurent, en gĂ©nĂ©ral, la survie, en revanche l’émigration vers l’étranger, en particulier vers les États-Unis, entraĂźne un saut qualitatif, Ă©conomique et social, que l’on constate au bout de quelques annĂ©es de sĂ©jour dans le pays. Plus de 500 000 GuatĂ©maltĂšques y rĂ©sident -surtout en Californie, au Texas, en Floride, Ă  New York, en Arizona et dans l'Illinois- et 60 % sont illĂ©gaux. Le chiffre total Ă©quivaut Ă  10 % de la population guatĂ©maltĂšque et fait des GuatĂ©maltĂšques le troisiĂšme groupe latino-amĂ©ricain aux États-Unis (aprĂšs les Mexicains et les Honduriens). 94 % des immigrants envoient des fonds pour un montant qui reprĂ©sente 12 % du PIB du Guatemala et dont bĂ©nĂ©ficie 30 % de la population. Cette immigration est surtout constituĂ©e de main d’Ɠuvre peu qualifiĂ©e.

Pays2019
Drapeau des États-Unis États-Unis1 070 743
Drapeau du Mexique Mexique44 178
Drapeau du Belize Belize25 086
Drapeau du Canada Canada18 398
Drapeau du Salvador Salvador9 005
Drapeau de l'Espagne Espagne7 678
Drapeau du Honduras Honduras4 681
Drapeau de la France France3 296
Drapeau du Costa Rica Costa Rica2 699
Drapeau de l'Italie Italie2 299
Total1 205 644
Source:DatosMacro[74].

Immigration

Au XIXe siÚcle, il y eut une vague d'immigrants européens, en particulier Allemands, qui possédaient leurs propres exploitations de café et de sucre dans les régions montagneuses du pays, sont également arrivés Espagnols, Français, Italiens, Belges et autres.

À la fin du XIXe siĂšcle, des immigrants chrĂ©tiens orthodoxes de la Terre sainte et du Liban sont arrivĂ©s au Guatemala. Au dĂ©but du XXe siĂšcle, comparĂ©e Ă  la vague d'immigrants allemands, une vague, mineure certes mais tout de mĂȘme prĂ©sente, d'immigrants russes et grecs est venue au Guatemala. Ces chrĂ©tiens orthodoxes se sont imposĂ©s avec leurs familles dans leur nouveau pays et ont conservĂ© leur foi et leurs traditions orthodoxe[75].

DĂšs le dĂ©but du XXe siĂšcle, on voit arriver des EuropĂ©ens, notamment aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale. Les Allemands constituent alors la majoritĂ© des immigrants au Guatemala, et certains sont membres du parti national-socialiste dans les annĂ©es 1930[76]. Des rĂ©fugiĂ©s venant de GrĂšce, de Pologne, de Russie, d'Allemagne et d'autres pays, arrivent aprĂšs la Seconde Guerre mondiale. Ils s'installent principalement Ă  CobĂĄn et dans les montagnes Ă  la frontiĂšre de Chiapas (Mexique). Ils sont Ă  l'origine d'une certaine prospĂ©ritĂ© Ă©conomique dans le nord du Guatemala. Les Allemands, qui Ă©taient un millier en 1900, sont environ 3 000 Ă  la fin la Seconde Guerre mondiale[77]. En 1944, sous la pression des États-Unis, la plupart des descendants allemands sont expropriĂ©s et expulsĂ©s[26] - [76].

Dans le contexte gĂ©nĂ©ral actuel des migrations, il faut prendre en compte le Guatemala tout Ă  la fois comme un pays d’origine, un pays de transit et un pays d’arrivĂ©e ou de destination. En tant que pays de transit, on doit considĂ©rer que le Mexique et le Guatemala constituent le corridor de migration le plus grand du monde. On Ă©value Ă  250 000 ou 300 000 le nombre de personnes qui y transitent, en provenance du Salvador, du Honduras, du Nicaragua, de Colombie, d’Équateur, de CorĂ©e et de Chine. Tous sont illĂ©gaux et une grande majoritĂ© est en transit vers les États-Unis. L'immigration au Guatemala, aujourd'hui, se termine souvent par un retour, qu'il soit choisi ou rĂ©sulte d'une expulsion. Le retour peut ĂȘtre dĂ©finitif ou temporaire, selon les expĂ©riences vĂ©cues et les expectatives futures[78].

Pays2019
Drapeau du Salvador Salvador19 704
Drapeau du Mexique Mexique18 003
Drapeau des États-Unis États-Unis8 871
Drapeau du Nicaragua Nicaragua8 787
Drapeau du Honduras Honduras8 608
Drapeau de la CorĂ©e du Sud CorĂ©e du Sud1 833
Drapeau de l'Espagne Espagne1 354
Drapeau du Costa Rica Costa Rica1 192
Drapeau de la Colombie Colombie1 186
Drapeau du Belize Belize904
Total80 421
Source:DatosMacro[79].

Statistiques

  • Lignes de tĂ©lĂ©phone : 1 450 000 (en 2005)
  • TĂ©lĂ©phones portables : 4 640 000 (en 2005)
  • Postes de radio : 1 835 000 (en 2003)
  • Postes de tĂ©lĂ©vision : 2,3 millions (en 2003)
  • Utilisateurs d'Internet : 165 000 (en 2003)
  • Nombre de fournisseurs d'accĂšs internet : 9 (en 2003)
  • Routes : 13 856 km (dont 4 370 km goudronnĂ©s) (en 1998)
  • Voies ferrĂ©es : 884 km
  • Voies navigables : 990 km
  • Nombre d'aĂ©roports : 477 (dont 11 avec des pistes goudronnĂ©es) (en 2000)
  • Nombre d'homicides :
    • 14 000 sous la prĂ©sidence d'Alfonso Portillo (2000-2004)[80] ;
    • 21 509 en 2004-2007, soit une dizaine par jour, essentiellement par arme Ă  feu[80].

Codes

Guatemala a pour codes :

Et aussi :

  • LG, prĂ©fixe maintenant inusitĂ©, selon la liste des prĂ©fixes OACI d'immatriculation des aĂ©ronefs.

Économie

Évolution historique du PIB rĂ©el par habitant au Salvador, au Guatemala et au Honduras.

Le Guatemala est la dixiÚme économie en Amérique latine, la premiÚre en Amérique centrale et le 65e dans le monde entier[81].

L'agriculture reprĂ©sente un quart du PIB, deux tiers des exportations. Ce secteur occupe aussi la moitiĂ© de la population active. Le cafĂ©, le sucre et les bananes sont les principales exportations du pays. MĂȘme si ses rĂ©coltes de cafĂ© ont commencĂ© Ă  dĂ©cliner au cours de la dĂ©cennie des annĂ©es 2010, le Guatemala a confirmĂ© sa place au palmarĂšs des dix plus grands producteurs mondiaux de cafĂ©. Le secteur s'est renforcĂ© depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000 grĂące Ă  la demande chinoise. L’agrobusiness guatĂ©maltĂšque est aux mains de quelques dizaines de grandes sociĂ©tĂ©s nationales ou Ă©trangĂšres. La valeur des produits agricoles exportĂ©s chaque annĂ©e a Ă©tĂ© multipliĂ©e par quatre entre 2000 et 2015 et celle des produits miniers par huit, permettant au Guatemala de bĂ©nĂ©ficier d'un taux de croissance Ă©levĂ© (3,5 % en 2018)[54].

L'agriculture dans le pays est aussi vivriĂšre notamment chez les mayas. Dans les zones rurales moyennes, chaque famille est souvent contrainte d'envoyer un ou plusieurs de ses membres dans les fincas (grandes exploitation agricole comme la United Fruit Company) principalement situĂ©s sur les cĂŽtes oĂč les terres sont plus fertiles afin de faire survivre la communautĂ©. L'ouragan Mitch, qui frappa le pays en 1998, causa des dĂ©gĂąts, toutefois moins graves que dans les pays voisins.

Les biens manufacturĂ©s et la construction reprĂ©sentent 20 % du PIB. Le pays est attractif pour les entreprises (notamment de confection) en raison de sa proximitĂ© gĂ©ographique avec les États-Unis, des salaires trĂšs bas et des avantages fiscaux considĂ©rables. Le secteur des Maquiladoras constitue une part importante du total des exportations du Guatemala. Pourtant, son apport Ă  l’économie de ces pays est contestĂ© ; les matiĂšres premiĂšres sont importĂ©es, les emplois sont prĂ©caires et peu rĂ©munĂ©rĂ©s, et les exonĂ©rations d’impĂŽts fragilisent les finances publiques. Elles font aussi l'objet de critiques pour les conditions de travail des employĂ©s : insultes et violences physiques, licenciements abusifs (notamment d'ouvriĂšres enceintes), horaires, non-paiement des heures supplĂ©mentaires. Selon Lucrecia Bautista, coordinatrice du secteur maquilas du cabinet d'audit Coverco, « les rĂ©glementations en matiĂšre du droit du travail sont rĂ©guliĂšrement violĂ©es dans les maquilas et il n'existe aucune volontĂ© politique pour imposer leur application. Face aux infractions, l'inspection du travail fait preuve d'une remarquable mansuĂ©tude. Il s'agit de ne pas dĂ©courager les investisseurs. » Les syndicalistes sont sujets Ă  des pressions, et parfois Ă  des sĂ©questrations ou assassinats. Dans certains cas, des chefs d'entreprises ont fait appel aux services des maras. Enfin, des listes noires comprenant des noms de syndicalistes ou militants politiques circulent dans les milieux patronaux[82].

La fin de la guerre civile fit disparaitre le plus grand obstacle aux investissements Ă©trangers. Le prĂ©sident Álvaro ArzĂș mena une politique de modernisation de l'Ă©conomie et de libĂ©ralisation. Le Guatemala est cosignataire, depuis , de l'Accord de libre-Ă©change d'AmĂ©rique centrale. Ses principaux fournisseurs sont les États-Unis, loin devant le Mexique, et la Chine. CĂŽtĂ© exportations, les premiers partenaires sont les États-Unis, le Salvador et le Honduras. Le tourisme est une industrie forte dans l'Ă©conomie du Guatemala, et a Ă©tĂ© de plus en plus depuis 2010, les principaux lieux touristiques Ă©tant : Antigua Guatemala, Lac AtitlĂĄn, Esquipulas, Tikal, Guatemala Ville, port de San JosĂ©, Chichicastenango et QuiriguĂĄ.

En , le pays figure sur la liste française des paradis fiscaux[83]. Le Guatemala présente la fiscalité la plus faible d'Amérique pour les entreprises et les investisseurs étrangers[84].

Selon le Programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement (PNUD), « au Guatemala, le coefficient de Gini – qui mesure les inĂ©galitĂ©s de revenus – s’élĂšve Ă  0,63, l'un des plus hauts taux du monde ». Le pays est l'un des seuls du continent amĂ©ricain Ă  ne pas avoir enregistrĂ© de diminution de la pauvretĂ© durant la pĂ©riode de cours Ă©levĂ©s des matiĂšres premiĂšres exportĂ©es (2000-2015). Au contraire, elle augmente de 7 %, pour atteindre en 2017, 66,7 % des GuatĂ©maltĂšques, dont 86,6 % des seuls indigĂšnes[54].

En 2022, le Guatemala est classé en 110e position pour l'indice mondial de l'innovation[85].

Importations et exportations

Le Guatemala est l'un des pays exportateurs d'AmĂ©rique centrale, environ 140 pays dans le monde reçoivent les exportations du Guatemala. Les États-Unis sont le principal partenaire commercial du Guatemala, et sont destinataires de 40 % de ses exportations. Les autres grands partenaires commerciaux sont l'AmĂ©rique centrale, l'Europe, le Mexique[86].

La part des produits non traditionnels a augmentĂ©, et les produits d'exportation traditionnels (sucre, cafĂ©, bananes, cardamome, coton, viande) ne reprĂ©sentent plus que le quart du total. À l'inverse, le Guatemala importe principalement du matĂ©riel de transport, des appareils mĂ©nagers et des produits industriels[86].

Les recettes d'exportation du Guatemala ont atteint 8,466 millions de dollars en 2010, les revenus continuent Ă  augmenter Ă  plus de 10 000 millions de dollars aujourd'hui[86].

Exportations Importations
Pays % Pays %
Drapeau des États-Unis États-Unis 41,2 Drapeau des États-Unis États-Unis 34,3
Drapeau du Salvador Salvador 12,1 Drapeau du Mexique Mexique 8,6
Drapeau du Honduras Honduras 9 Drapeau de l’Union europĂ©enne Union europĂ©enne 8
Drapeau du Mexique Mexique 7 Drapeau du Salvador Salvador 4,1
Drapeau de l’Union europĂ©enne Union europĂ©enne 5 Drapeau du Costa Rica Costa Rica 3,4
Drapeau du Nicaragua Nicaragua 7,2 Drapeau du Nicaragua Nicaragua 4,3
Autres Pays 25 Autres Pays 42

Pauvreté

Selon un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, 83 % des GuatĂ©maltĂšques vivent en 2017 dans la pauvretĂ© ou l’extrĂȘme pauvretĂ©[87].

Les premiers Ă  ĂȘtre victimes de la prĂ©caritĂ© Ă©conomique sont les enfants. En 2013, 1,3 million d'entre eux souffrent de malnutrition chronique, soit 49,3 % de la classe d’ñge, indique l’Unicef[88]. La situation ne s’amĂ©liore pas dans les annĂ©es qui suivent : en 2021, prĂšs de 50 % des enfants souffrent de malnutrition chronique, ce qui reprĂ©sente le pire taux d’AmĂ©rique latine[89].

Le prĂ©sident conservateur Ă©lu en , Otto PĂ©rez Molina, entend restaurer les finances du pays et lutter contre la pauvretĂ©. Pour ce faire, il compte sur l’application d’une des dispositions des accords de paix signĂ©s en 1996, au terme de trente-six ans de guerre civile : la justice sociale et la reconnaissance de l’identitĂ© des peuples indigĂšnes doivent ĂȘtre encouragĂ©es. Otto PĂ©rez Molina souhaite relancer ces accords, en favorisant « les zones rurales et les populations indigĂšnes ». Otto PĂ©rez Molina est cependant contraint Ă  la dĂ©mission pour des faits de corruption en , sans avoir Ă©tĂ© capable d’amĂ©liorer la situation sociale au Guatemala.

La vie économique et politique des GuatémaltÚques est dominée par les métis et les Blancs. La participation des peuples autochtones dans l'administration et la finance est trÚs minoritaire (moins de 10 %), seulement deux sur dix autochtones reçoivent plus que le salaire minimum, alors que dans la population non autochtone, ce nombre atteint sept personnes.

Tourisme

Le tourisme est devenu l'un des principaux moteurs de l'économie, il a apporté une valeur de 1,8 milliard de dollars à l'économie en 2008. Le Guatemala reçoit environ deux millions de touristes annuellement. Au cours des derniÚres années la hausse du nombre de navires de croisiÚre qui ont visité les ports maritimes guatémaltÚques, ont conduit à une augmentation du nombre de visiteurs du pays.

Dans son territoire il y a des sites archéologiques mayas fascinants (Tikal dans le Peten, Quiriguå à Izabal, Iximché en Tecpan Chimaltenango et Guatemala) : ainsi, la tombe d'une reine guerriÚre maya est découverte dans le nord du pays[90].

Le lac Atitlån et Semuc Champey sont des destinations de beautés naturelles. Comme l'est également la ville coloniale d'Antigua Guatemala, qui est reconnu par l'UNESCO comme patrimoine culturel mondial[91].

Il y a un fort intĂ©rĂȘt de la communautĂ© internationale pour les sites archĂ©ologiques comme la citĂ© de Tikal. Elle fut construite et habitĂ©e dans une pĂ©riode oĂč la culture a eu son expression la plus littĂ©rale et artistique.

Les Mayas de Tikal ont construit beaucoup de temples, un parc de balle, des autels et des stĂšles en haut et bas relief.

Le Guatemala est trÚs populaire pour ses sites archéologiques, villes pré-hispaniques ainsi que des centres touristiques religieux comme la basilique d'Esquipulas et les belles plages de la cÎtes du Pacifique et de l'Atlantique du Guatemala. Autres destinations touristiques sont les parcs nationaux et autres aires protégées telles que la Réserve de biosphÚre Maya.

Poids et mesures

Le Guatemala n'utilise pas le kilogramme et ses dĂ©rivĂ©s, mais la livre amĂ©ricaine (environ 453,592 37 grammes). L'essence se mesure en gallons.

Culture

La culture maya est toujours trÚs présente au Guatemala, tout comme l'influence de la culture des colons espagnols. Ainsi, de nombreuses femmes portent toujours l'habit traditionnel, la corte, la jupe traditionnelle, et le ouipil, la chemise. Plusieurs ruines mayas sont toujours visibles dans le pays à travers divers sites archéologiques, dont le temple du grand jaguar dans la célÚbre cité de Tikal. L'architecture de nombreux bùtiments fut fortement influencée par les Espagnols, notamment dans les villes coloniales telles qu'Antigua. La cuisine guatémaltÚque, principalement à base de maïs, est trÚs diversifiée, comprenant des mets, tels que les haricots ou les tamales (papillottes).

La découverte et la diffusion de la musique guatémaltÚque de la Renaissance et du Baroque par le compositeur et musicologue Dieter Lehnhoff est trÚs importante pour la culture du Guatemala.

L'une des nombreuses Ă©glises baroques construites par les Espagnols dans l'ancienne capitale du Guatemala, Antigua.
FĂȘtes et jours fĂ©riĂ©s
DateNomRemarques
1er janvierJour de l'an
1er maiFĂȘte du Travail
10 maiFĂȘte des MĂšres
17 juinFĂȘte des PĂšres
30 juinJour de l'armée
15 aoĂ»tFĂȘte de l'Assomption de MarieSeulement dans la capitale
15 septembreJour de l'indépendance
20 octobreJour de la révolution
1er novembreToussaint
7 décembreQuema del Diablo
24 décembreNochebuena
25 décembreNoël
31 décembreNochevieja

Danse classique

Le principal groupe de danse classique est le Ballet national du Guatemala (es), qui a Ă©tĂ© formĂ© en juillet 1948. Dans les annĂ©es de la guerre froide, il ne se produisit plus car l'on pensait que ses administrateurs, dont un ressortissant russe, pouvaient ĂȘtre des agents du communisme international. Il a rouvert en 1955 sous la direction de Fabiola Perdomo. De 1962 Ă  1974 le maĂźtre Antonio Crespo a dirigĂ© le Ballet. À ce stade, une gĂ©nĂ©ration de danseurs de qualitĂ©, comme Christa Mertins, Brenda Arevalo, Ana Elsy Aragon, Richard Devaux, Sonia Juarez, Miguel Cuevas et Gladys Garcia, se lĂšve. L'École nationale de danse et de chorĂ©graphie est la source principale du Ballet national du Guatemala. L'Ă©cole a vu venir Mayra RodrĂ­guez qui a commencĂ© Ă  danser Ă  un jeune Ăąge et fut dĂ©couverte par Antonio Crespo. Le Ballet national du Guatemala a Ă©tĂ© reconnu comme Patrimoine national culturel, en mars 1992[92].

Art

Le Guatemala a produit de nombreux artistes indigÚnes qui suivent des traditions séculaires précolombiennes. Reflétant l'histoire coloniale et post-coloniale du Guatemala, la rencontre avec plusieurs mouvements d'art mondial a produit un bon nombre d'artistes qui ont combiné l'esthétique du primitivisme traditionnel (ou art naïf) avec l'esthétique occidentale, d'Europe ou Amérique du Nord, et d'autres traditions.

La Escuela Nacional de Artes Plåsticas « Rafael Rodríguez Padilla » est la premiÚre école d'art du Guatemala, et plusieurs grands artistes autochtones, également diplÎmés de cette école, sont dans la collection permanente du Museo Nacional de Arte Moderno de la capitale.

Plusieurs artistes guatémaltÚques contemporains ont acquis une réputation en dehors du Guatemala : Dagoberto Våsquez, Luis Rolando Ixquiac Xicara, Carlos Mérida, Aníbal López, Roberto Gonzålez Goyri, et Elmar René Rojas[93].

L’industrie cinĂ©matographique est inexistante au Guatemala. Seuls 9 % de la population ont accĂšs aux salles de cinĂ©ma[50].

Littérature

Le Prix national de littérature du Guatemala est un prix remis une seule fois à un écrivain du pays pour l'ensemble de son travail. Il est décerné chaque année depuis 1988 par le ministÚre de la Culture et des Sports.

Miguel Ángel Asturias a été récompensé par le prix Nobel de littérature en 1967. Parmi ses livres célÚbres, l'on peut distinguer Monsieur le Président, roman basé sur le gouvernement de Manuel José Estrada Cabrera.

Rigoberta MenchĂș, rĂ©compensĂ©e par le prix Nobel de la paix pour la lutte contre l'oppression des peuples indigĂšnes au Guatemala, est cĂ©lĂšbre pour ses livres, Rigoberta MenchĂș et Crossing Borders.

Monterrico

La ville de Monterrico est située dans le département de Santa Rosa. Connue pour ses plages de sable volcanique noir et l'afflux annuel de tortues de mer, la ville est aussi une grande station de week-end à la plage pour les habitants de la ville de Guatemala. La ville est de plus en plus populaire auprÚs des touristes étrangers en grande partie en raison des efforts locaux de conservation des tortues de mer, ainsi que pour l'atmosphÚre décontractée de la région.

Relations internationales

Relations russo-guatemaltĂšques

Les premiers contacts au niveau diplomatique entre l'Empire russe et la République du Guatemala se sont produits en 1880, par un échange de lettres entre l'empereur Alexandre II et le président Rufino Barrios.

Les relations diplomatiques entre l'URSS et le Guatemala sont établies le , mais ne se développent pas et c'est seulement le que les parties ont échangé des missions diplomatiques. AprÚs l'effondrement de l'Union soviétique, le gouvernement du Guatemala a reconnu le la Russie en tant que successeur légal de l'Union soviétique.

En 1995, l'ambassade du Guatemala a été ouverte à Moscou. Depuis 1997, l'ambassadeur de Russie au Costa Rica est également ambassadeur au Guatemala.

En , les parties ont signé un accord sur les principes des relations entre la Russie et le Guatemala.

En , le vice-président du Guatemala, Juan Francisco Reyes (en), a visité la Russie.

En , il a signé un accord intergouvernemental sur la coopération commerciale et économique.

C'est en qu'a lieu la premiÚre visite au Guatemala du président de la Russie. Le président de la fédération de Russie Vladimir Poutine a tenu une série d'entretiens avec le président du Guatemala, Oscar Berger.

Le régime sans visas entre la Russie et le Guatemala a commencé à fonctionner le .

Relations avec le Mexique

Le Guatemala et le Mexique sont deux pays voisins qui partagent une histoire culturelle commune de la civilisation maya et les deux nations ont Ă©tĂ© colonisĂ©es par l'Empire espagnol. En 1821, le Mexique a obtenu son indĂ©pendance de l'Espagne et y a administrĂ© le Guatemala au cours du premier Empire mexicain. En 1823, l'empire s'est effondrĂ© et le Guatemala a rejoint les Provinces-Unies d'AmĂ©rique centrale, cependant, la rĂ©gion guatĂ©maltĂšque de Chiapas a choisi de se sĂ©parer du Guatemala et a rejoint le Mexique comme un État. En 1838, l'union s'est dissoute et le Guatemala est devenu une nation indĂ©pendante. Les deux pays ont Ă©tabli des relations diplomatiques en 1838 et les missions diplomatiques furent bientĂŽt ouvertes. En dĂ©cembre 1958, les deux nations Ă©taient trĂšs prĂšs de se dĂ©clarer la guerre aprĂšs un incident impliquant la marine guatĂ©maltĂšque qui a tirĂ© sur des bateaux de pĂȘche au large des cĂŽtes mexicaines du Guatemala, tuant trois personnes et en blessant quatorze autres pĂȘcheurs. Peu aprĂšs les attaques, des relations diplomatiques ont Ă©tĂ© rompues et les troupes ont Ă©tĂ© mobilisĂ©es Ă  la frontiĂšre des deux cĂŽtĂ©s et des avions de chasse mexicains sont entrĂ©s dans l'espace aĂ©rien guatĂ©maltĂšque afin d'attaquer le principal aĂ©roport international du pays. En septembre 1959, par la mĂ©diation du BrĂ©sil et du Chili, des relations diplomatiques entre le Guatemala et le Mexique ont Ă©tĂ© rĂ©tablies.

De 1960 Ă  1996, le Guatemala est entrĂ© dans une guerre civile. Pendant cette pĂ©riode, le Mexique est devenu un refuge pour environ 80 000 GuatĂ©maltĂšques et demandeurs d'asile, la plupart d'entre eux sont des indigĂšnes. Depuis la fin de la guerre civile, les relations entre les deux pays se sont considĂ©rablement amĂ©liorĂ©es et les deux nations travaillent ensemble pour lutter contre le crime, les trafics de stupĂ©fiants, etc.

Relations avec TaĂŻwan

TaĂŻwan est un des plus grands partenaires du Guatemala, derriĂšre le Honduras, le Mexique, l'Allemagne et les États-Unis. Le Guatemala, avec les autres pays d'AmĂ©rique centrale, signe un Accord de complĂ©mentaritĂ© Ă©conomique avec TaĂŻwan, le .

Pendant une visite du vice-président du Guatemala à Taïwan en , les représentants des deux parties sont convenus d'entamer des négociations sur un accord de libre-échange, en utilisant comme base le texte de l'accord Panama-Taïwan. Les négociations ont eu lieu en quatre rounds[94].

Le , le Guatemala et Taïwan signent un accord de libre-échange. Le traité se compose de six parties : aspects généraux ; le commerce des marchandises ; barriÚres commerciales ; investissement, les services et les questions connexes ; droits de propriété intellectuelle ; et les dispositions administratives et institutionnelles[95].

Les exportations vers l'Ăźle Ă©taient de l'ordre de 11,3 millions de dollars, soit une baisse de 5,3 % par rapport au premier semestre 2007. Les principaux produits exportĂ©s sont : les dĂ©chets et dĂ©bris mĂ©talliques 4,6 millions de dollars amĂ©ricains ; cafĂ© 2,3 millions de dollars ; sucre 2,1 millions de dollars ; tabac brut 1,4 million de dollars. Dans le mĂȘme temps, les importations ont augmentĂ© de 15,4 % pour un montant total de 56,3 millions de dollars. D'oĂč une balance commerciale dĂ©ficitaire de 45,0 millions de dollars[96].

En 2010, Taïwan a commencé un total de 54 projets d'investissement au Guatemala avec un total de 350 millions de dollars investis. Le ministre des Affaires étrangÚres de la Taïwan, Javier Ho, a déclaré jeudi , que le gouvernement de Taïwan soutenait la coopération économique avec le Guatemala, en fournissant un soutien aux entrepreneurs nationaux dans leurs efforts vers cet objectif[97].

Relations avec Israël

Le Guatemala compte parmi les premiers pays a reconnaĂźtre l’existence d’un « État juif » en territoire palestinien, le , notamment grĂące Ă  l'action du diplomate progressiste Jorge GarcĂ­a Granados[30].

Pendant la guerre civile guatĂ©maltĂšque, IsraĂ«l apporte son appui Ă  la dictature militaire. L’assistance militaire israĂ©lienne au Guatemala commence officiellement en 1971. DĂšs 1975, sont fournis Ă  la dictature des avions Aravaet et divers types d’armements – canons, armes individuelles –. Effectuant « un travail fantastique », d’aprĂšs le gĂ©nĂ©ral Benedicto Lucas, des dizaines de conseillers militaires israĂ©liens Ă©paulent le service de renseignements guatĂ©maltĂšque, le G-2, et mettent en place un systĂšme informatique qui permet le fichage systĂ©matique de 80 % de la population[30].

Lors du vote de l'ONU du , concernant l'adhésion de la Palestine comme membre observateur, le Guatemala s'est abstenu[98] - [99]. Le , le Guatemala reconnaßt la Palestine[100].

Le , le Guatemala s'aligne sur la dĂ©cision prise dans les semaines prĂ©cĂ©dentes par les États-Unis et annonce qu’il a l'intention de dĂ©placer Ă  JĂ©rusalem son ambassade en IsraĂ«l[101].

Notes et références

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Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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