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Hymne national du Guatemala

L'Himno Nacional de Guatemala, souvent appelé Guatemala Feliz, est l'hymne national du Guatemala. Le texte a été écrit à l'origine par le poète cubain José Joaquín Palma, et la musique, composée en 1897 par Rafael Álvarez Ovalle. En 1934, José María Bonilla Ruano (José María Bonilla) apporte quelques modifications aux paroles.

Guatemala Feliz (es)
Heureux Guatemala
Image illustrative de l’article Hymne national du Guatemala
Début de la partition de l'hymne national

Hymne national du Drapeau du Guatemala Guatemala
Autre(s) nom(s) Himno Nacional de Guatemala (es)
Paroles José Joaquín Palma
(version originale)
José María Bonilla Ruano
(modifications)
1896, 1934
Musique Rafael Álvarez Ovalle
1887
Adopté en 1896 (paroles), 1897 (musique), 1934 (modifications)
Fichier audio
Fichier audio externe Guatemala Feliz

Histoire

Comme tous les chants patriotiques du continent, l'hymne national du Guatemala a connu quelques vicissitudes. Après le concours infructueux que le président Justo Rufino Barrios a lancé en 1879 par l'intermédiaire de la société littéraire El Porvenir, la direction du département de Guatemala lance un concours en 1887 pour choisir la musique sur laquelle on chantera les paroles de l'« hymne populaire » écrit par le poète Ramón Pereira Molina. Des compositeurs distingués participent à ce concours, qui est remporté par Rafael Álvarez Ovalle (es). On entonnera l'« hymne populaire » sur cette musique pendant dix ans sans qu'il soit adopté officiellement comme hymne national.

Le , le président Reyna Barrios lance un nouveau concours national, d'une durée de près de trois mois, pour doter le pays d'un hymne officiel. Le jury, composé de José Leonard[1], de Francisco Castañeda et de José Joaquín Palma (es)[2], décerne le prix aux paroles d'un auteur « anonyme » le . Comme elles se marient parfaitement à la musique qu'il a composée dix ans plus tôt, Rafael Álvarez la soumet à nouveau et gagne le concours. Sa victoire lui vaut toutefois les moments les plus amers de son existence, car les perdants, mécontents que le gagnant soit un « petit indien » portent leur plainte jusqu'au chef d'État, Reyna Barrios. Trois autres jurys sont convoqués successivement pour juger les compositions proposées[3]. C'est ainsi que Reyna Barrios, son cabinet et des personnalités du monde musical réécoutent toutes les œuvres en concurrence, et le , celle d'Álvarez Ovalle est adoptée officiellement comme musique de l'hymne national. La première exécution est donnée le , lors d'une soirée lyrico-littéraire tenue au théâtre Colón, dans le cadre des festivités de l'Exposition centraméricaine ; l'hymne est entonné par les élèves du Conservatoire national de musique[4] - [5]. Ce n'est que 14 ans plus tard que le poète cubain José Joaquín Palma révèle être l'auteur anonyme des paroles avant de mourir ; on suppose qu'il les écrivit en juillet et en [5]. Le , le président Manuel Estrada Cabrera le reconnaît pour être l'auteur de l'hymne national.

En , sur la proposition du grammairien José Maria Bonilla Ruano (es), le gouvernement de Jorge Ubico Castañeda charge ce grammarien de modifier l'hymne national[6]. Le 26, le président du pays sanctionne en bonne et due forme les modifications, et le , l'hymne est interprété pour la première fois dans sa version modifiée[5].

En , le colonel et chef de gouvernement Enrique Peralta Azurdia fait construire une vitrine au sculpteur Rodolfo Galeotti Torres (es) au prix de 2 800 Q pour y abriter notamment, à la Bibliothèque nationale, les manuscrits de l'hymne national que la petite-fille du poète cubain a offerts au Guatemala[5].

En 1897, l'Académie de musique de Milan déclare que Guatemala Feliz est l'hymne national le plus beau du monde, et en 1965, les Nations unies considèrent cet hymne, la Marseillaise et celui de la Tchécoslovaquie comme les hymnes les plus beaux du monde, avant d'abandonner cette catégorisation en 1999[7].

Paroles

Version originale (1896) (es) Traduction de la
version de 1896
Version modifiée (1934) (es) Traduction de la
version de 1934

Guatemala Feliz... ya tus aras
no ensangrienta feroz el verdugo:
ni hay cobardes que laman el yugo
ni tiranos que escupan tu faz.

Si mañana tu suelo sagrado
lo profana invasión extranjera
tinta en sangre tu hermosa bandera
de mortaja al audaz servirá

Coro
Tinta en sangre tu hermosa bandera
de mortaja al audaz servirá
que tu pueblo con ánima fiera
antes muerto que esclavo será.

De tus viejas y duras cadenas
tú fundiste con mano iracunda
el arado que el suelo fecunda
y la espada que salva el honor.

Nuestros padres lucharon un día
encendidos en patrio ardimiento,
te arrancaron del potro sangriento
y te alzaron un trono de amor.

Coro
Te arrancaron del potro sangriento
y te alzaron un trono de amor
que de patria al enérgico acento
muere el crimen y se hunde el error.

Es tu enseña pedazo de cielo
entre nubes de nítida albura,
y ¡ay de aquél que con mano perjura
sus colores se atreva a manchar!

Que tus hijos valientes y altivos
ven con gozo en la ruda pelea
el torrente de sangre que humea
del acero al vibrante chocar.

Coro
El torrente de sangre que humea
del acero al vibrante chocar,
que es tan solo el honor su presea
y el altar de la patria, su altar.

Recostada en el Ande soberbio,
de dos mares al ruido sonoro,
bajo el ala de grana y de oro
te adormeces del bello quetzal;

Ave indiana que vive en tu escudo,
paladión que protege tu suelo,
¡ojalá que remonte su vuelo
más que el cóndor y el águila real!

Coro
¡Ojalá que remonte su vuelo
más que el cóndor y el águila real,
y en sus alas levante hasta el cielo,
Guatemala, tu nombre inmortal!

Heureux Guatemala ! Le bourreau féroce
n'ensanglante plus tes autels,
et il n'y a ni poltrons qui lèchent le joug
ni tyrans qui te crachent à la face.

Si une invasion étrangère
menace demain ton sol sacré,
ton beau drapeau ensanglanté
servira de linceul à l'audacieux.

Chœur
Ton beau drapeau ensanglanté
servira de linceul à l'audacieux,
car ton peuple à l'âme féroce
sera mort plutôt qu'esclave.

Avec tes vieilles chaînes dures,
tu forgeas, d'une main courroucée,
la charrue qui féconde le sol
et l'épée qui sauve l'honneur.

Nos pères luttèrent un jour,
enflammés par une ardeur patriotique,
t'arrachèrent du poulain sanglant
et t'élevèrent un trône d'amour.

Chœur
T'arrachèrent du poulain sanglant
et t'élevèrent un trône d'amour,
car, à l'accent énergique de patrie,
le crime meurt et l'erreur s'écroule.

Ton drapeau est un morceau de ciel
entre des nuages d'une nette blancheur,
et gare à celui qui, d'une main parjure,
osera tacher ses couleurs,

Car tes fils fiers et courageux
voient avec joie, dans la rude bataille,
le torrent de sang fumer
sous le choc vif de l'acier.

Chœur
Le torrent de sang fumer
sous le choc vif de l'acier,
car l'honneur est leur seul joyau
et l'autel de la patrie, leur autel.

Appuyé sur les Andes superbes,
au bruit sonore de deux mers,
tu t'endors sous l'aile or et écarlate
du beau quetzal,

Oiseau indien qui vit sur tes armoiries,
palladium qui protège ton sol.
Qu'il s'élève plus haut
que le condor et l'aigle royal !

Chœur
Qu'il s'élève plus haut
que le condor et l'aigle royal
et que, sur ses ailes, il porte au ciel,
Guatemala, ton nom immortel !

¡Guatemala Feliz...! que tus aras
no profane jamás el verdugo;
ni haya esclavos que laman el yugo
ni tiranos que escupan tu faz.

Si mañana tu suelo sagrado
lo amenaza invasión extranjera,
libre al viento tu hermosa bandera
a vencer o a morir llamará.

Coro
Libre al viento tu hermosa bandera
a vencer o a morir llamará;
que tu pueblo con ánima fiera
antes muerto que esclavo será.

De tus viejas y duras cadenas
tú forjaste con mano iracunda,
el arado que el suelo fecunda
y la espada que salva el honor.

Nuestros padres lucharon un día
encendidos en patrio ardimiento,
y lograron sin choque sangriento
colocarte en un trono de amor.

Coro
Y lograron sin choque sangriento
colocarte en un trono de amor,
que de patria en enérgico acento
dieron vida al ideal redentor.

Es tu enseña pedazo de cielo
en que prende una nube su albura,
y ¡ay! de aquel que con ciega locura
sus colores pretenda manchar.

Pues tus hijos valientes y altivos,
que veneran la paz cual presea,
nunca esquivan la ruda pelea
si defienden su tierra y su hogar.

Coro
Nunca esquivan la ruda pelea
si defienden su tierra y su hogar,
que es tan sólo el honor su alma idea
y el altar de la patria su altar.

Recostada en el ande soberbio,
de dos mares al ruido sonoro,
bajo el ala de grana y de oro
te adormeces del bello Quetzal.

Ave indiana que vive en tu escudo,
paladión que protege tu suelo;
¡ojalá que remonte su vuelo,
más que el cóndor y el águila real!

Coro
¡Ojalá que remonte su vuelo,
más que el cóndor y el águila real,
y en sus alas levante hasta el cielo,
Guatemala, tu nombre inmortal!

Heureux Guatemala ! Que le bourreau
ne profane jamais tes autels
ni qu'il y ait d'esclaves qui lèchent le joug
ni de tyrans qui te crachent à la face.

Si une invasion étrangère
menace demain ton sol sacré,
flottant au vent, ton beau drapeau
invitera à vaincre ou à mourir.

Chœur
Flottant au vent, ton beau drapeau
invitera à vaincre ou à mourir,
car ton peuple à l'âme féroce
sera mort plutôt qu'esclave.

Avec tes vieilles chaînes dures,
tu forgeas, d'une main courroucée,
la charrue qui féconde le sol
et l'épée qui sauve l'honneur.

Nos pères luttèrent un jour,
enflammés par une ardeur patriotique,
et réussirent, sans affrontement sanglant,
à te placer sur un trône d'amour.

Chœur
Et réussirent, sans affrontement sanglant,
à te placer sur un trône d'amour,
car ils donnèrent vie à l'idéal rédempteur
Phrase à traduire sur laquelle le doute persiste, en premier argumentde patrie avec énergie.

Ton drapeau est un morceau de ciel
où un nuage saisit sa blancheur,
et gare à celui qui, par une aveugle folie,
prétendra tacher ses couleurs,

Car tes fils fiers et courageux,
qui vénèrent la paix comme un joyau,
ne se soustraient jamais à la rude bataille
s'ils défendent leur terre et leur foyer.

Chœur
Ne se soustraient jamais à la rude bataille
s'ils défendent leur terre et leur foyer,
Phrase à traduire sur laquelle le doute persiste, en premier argumentcar l'autel de la patrie est le leur,
tant leur âme ne conçoit que l'honneur
.

Appuyé sur les Andes superbes,
au bruit sonore de deux mers,
tu t'endors sous l'aile or et écarlate
du beau quetzal,

Oiseau indien qui vit sur tes armoiries,
palladium qui protège ton sol.
Qu'il s'élève plus haut
que le condor et l'aigle royal !

Chœur
Qu'il s'élève plus haut
que le condor et l'aigle royal
et que, sur ses ailes, il porte au ciel,
Guatemala, ton nom immortel !

Notes et références

  1. Leonardo, selon Victor Hugo Choc Cac.
  2. (es)Page sur le timbre publié pour le centenaire de la mort de José Joaquín Palma.
  3. >(es) José Antonio Garcia Urrea, « El 24 de este mes es el Día del Himno Nacional », La Hora, (lire en ligne).
  4. (en)Guatemala : "Himno Nacional de Guatemala" (National Anthem of Guatemala).
  5. (es) Fernando Molinedo, « Honor a José Joaquín Palma, autor de la letra del Himno Nacional », La Hora, (lire en ligne).
  6. (es)Victor Hugo Choc Cac, Historia del Himno Nacional de Guatemala, Compositores, Reformador, Himno Popular de Guatemala, 14 mars 2008.
  7. (es) Fernando Magzul, « Plagio del himno Nacional indigna a la Casa de la Cultura de San Juan Comalapa », Prensa Libre, (lire en ligne).
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