Francisco Morazán
José Francisco Morazán Quezada, né le à Tegucigalpa et mort le à San José, est un homme d'État et caudillo d'Amérique centrale.
Francisco Morazán | ||
Fonctions | ||
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Président de la République fédérale d'Amérique centrale | ||
– (4 ans) |
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– (4 ans) |
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Chef d'État du Honduras | ||
– (1 an, 3 mois et 9 jours) |
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– (7 mois et 26 jours) |
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Chef provisoire du Salvador | ||
– (1 mois et 10 jours) |
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Chef suprĂŞme du Salvador | ||
– (1 an) |
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Chef suprĂŞme du Costa Rica | ||
– (4 mois et 30 jours) |
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Prédécesseur | Braulio Carrillo Colina | |
Biographie | ||
Nom de naissance | José Francisco Morazán Quezada | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Tegucigalpa (capitainerie générale du Guatemala) | |
Date de décès | ||
Lieu de décès | San José (Costa Rica) | |
Parti politique | Parti libéral centraméricain | |
Profession | Militaire, homme politique, écrivain, poète | |
Religion | Catholique | |
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Il est président de la République fédérale d'Amérique centrale (1830-1834 ; 1835-1839) ainsi que chef d'État du Honduras (1827-1830), du Guatemala (1829), du Salvador (1839-1840) et du Costa Rica (1840). Il est considéré comme étant l'un des plus grands chefs militaires d'Amérique centrale et un personnage central de la vie politique centre-américaine du début du XIXe siècle en tant que chef de file du mouvement libéral.
Biographie
Né à Tegucigalpa (Honduras) en 1792, d'un père créole venant des Antilles et originaire de Corse, il reçoit une éducation visant une carrière politique et militaire. Il apprend le français et se familiarise avec la pensée des Lumières et la Révolution française[1].
Ses débuts militaires et politiques (1821-1827)
Lorsque fut déclarée l'indépendance de l'Amérique centrale vis-vis de l'Espagne, Morazán était un assistant du maire de Tegucigalpa. Cette municipalité était contre l'annexion de l'Amérique centrale à l'Empire mexicain alors que la municipalité voisine de Comayagua y était favorable. Le gouverneur de Comayagua engagea des actions répressives contre Tegucigalpa qui y répondit par la formation d'une armée de volontaires. C'est ainsi que Morazán devint capitaine d'un bataillon, mais Tegucigalpa ne put empêcher l'annexion de l'Amérique centrale au Mexique[2].
En 1823, après la sécession de l'Amérique centrale du Mexique, Francisco Morazán participa à la commission sur le pouvoir électoral de l'assemblée constituante centre-américaine, en vue d'une constitution fédérale pour les Provinces unies d'Amérique centrale[2].
En 1824, il fut nommé secrétaire général du premier gouvernement de l'État du Honduras présidé par son oncle Dionisio Herrera[2].
Le premier président de la République fédérale d'Amérique Centrale était Manuel José Arce, issu du parti libéral mais obligé par la majorité conservatrice du parlement de ne pas suivre son programme politique. En 1827, la guerre civile éclata entre les libéraux, trahis par Arce, et les conservateurs. Les troupes fédérales envahirent le Honduras et le Capitaine Morazán fut fait prisonnier et envoyé au Guatemala. Il arriva à s'échapper et rejoignit le Nicaragua pour prendre la tête d'une armée ayant pour but de renverser le nouveau gouvernement conservateur du Honduras. Le , Morazán entra à Comayagua et prit le poste de chef d'État du Honduras. C'est ainsi que Francisco Morazán devint le chef de file des libéraux centre-américains qui lui demandèrent son aide pour libérer les différentes régions occupées par les conservateurs[2].
L'invasion du Salvador et du Guatemala (1828-1829)
Le , Morazán démissionna de son poste de chef d'État du Honduras et prit la tête de l'Armée protectrice de la loi composée de 600 hommes d'origines hondurienne, nicaraguayenne et salvadorienne. Il partit libérer le Salvador des troupes fédérales conservatrices avec cette armée hétéroclite composée de libéraux, de mercenaires et d'indiens. À San Miguel, Morazán perdit une partie de ses troupes car il interdit aux soldats de piller la ville, préférant les payer en réquisitionnant les commerçants. Malgré ces désertions et après quelques escarmouches, il entra à San Salvador en tant que libérateur en octobre de la même année[2].
En 1829, fort d'une armée de plus de 2 000 soldats, Morazán pénétra au Guatemala dans l'intention de prendre la capitale fédérale et d'en finir avec le gouvernement conservateur. En mars, et après une bataille dont l'armée de Morazán sortit victorieuse, une conférence de paix à Ballesteros échoua malgré l'évidente supériorité de Morazán. Il pénétra dans la capitale fédérale, Ciudad de Guatemala, le et fit arrêter les conservateurs du gouvernement de la fédération et du gouvernement de l'État du Guatemala (ainsi que les religieux réticents aux réformes libérales). Morazán n'accepta aucun compromis avec les conservateurs, il fit exiler ses opposants politiques et confisqua leurs biens et leurs terres qui devinrent propriété de la Fédération. La guerre civile était terminée, le mouvement conservateur était affaibli alors que les libéraux dominaient la région grâce à Morazán, qui prit le titre de Gouverneur provisoire du Guatemala[3].
Présidence de la République fédérale (1829-1838)
En 1829 Francisco Morazán fut élu Président de la République fédérale. Il s'efforce de maintenir en vie la Fédération des provinces unies d’Amérique centrale, adopte la loi de liberté d’impression, de pensée, de parole et d'écriture, celle du mariage civil, un décret rendant l'éducation obligatoire. Son programme comprend en outre la vente des propriétés ecclésiastiques, l'abolition de la dime perçue par l’Église et la reconnaissance par les prêtres de leurs enfants illégitimes. L'aristocratie et l’Église s’unissent contre lui. Il tenta pendant son mandat de maintenir l'union de la région et de faire appliquer ses réformes libérales. Les réformes voulues par les libéraux étaient inspirées par les Lumières et le système politique américain et britannique : libre-échangisme au sein du pays, développement des exportations et protection de l'industrie du textile, liberté de culte, éducation pour tous, etc.
En 1832, JosĂ© MarĂa Cornejo (en), chef conservateur de l'État d'El Salvador, dĂ©clare son pays indĂ©pendant. Pour garder l'unitĂ© de la fĂ©dĂ©ration, Morazán envahit le Salvador et fit nommer le libĂ©ral Mariano Prado comme chef d'État[3].
Cette même année fut élu à la tête de la République fédérale le modéré José Cecilio del Valle, rédacteur de l'acte d'indépendance et respecté par les deux camps. Mais il mourut avant de prendre ses fonctions et Morazán fut réélu président de la fédération[3].
En 1834, le Salvador se proclama une nouvelle fois indépendant et Morazán envahit de nouveau le Salvador et décida d'installer la capitale fédérale à San Salvador pour mieux contrôler la région[3].
En 1838, le Guatemala devait faire face au caudillo conservateur Rafael Carrera. Morazán fut appelé à l'aide et battit plusieurs fois les troupes de Carrera sans pouvoir le capturer. Entre-temps, le Costa Rica et le Nicaragua s'étaient déclarés indépendants et l'assemblée fédérale avait décidé de laisser aux États la liberté de s'auto-administrer. Lorsque Morazán revint à San Salvador son mandat de président était terminé et la session parlementaire aussi, empêchant l'organisation d'élections. La République Fédérale d'Amérique centrale était morte[3].
Présidence du Salvador (1839-1840)
Le , Morazán fut élu chef de l'État d'El Salvador mais les pays voisins, dirigés par des conservateurs, ne voulaient pas qu'une telle personnalité, symbole du fédéralisme, exerçât une fonction de chef d'État dans la région. Le Honduras, le Nicaragua et le Guatemala s'allièrent et Morazán dut fuir et s'exiler au Panama en 1840, où il écrivit ses mémoires et le Manifeste de David (un recueil de ses réflexions sur son rôle politique et militaire dans la région et sur ses ennemis, en particulier Rafael Carrera). Morazán continua son exil au Pérou où il refusa de commander une armée[4].
Présidence du Costa Rica (1840-1842)
Dans les années 1840, les Britanniques occupaient la côte pacifique du Nicaragua, Morazán ne pouvait l'accepter et décida de retourner en Amérique centrale pour les chasser. Il retourna au Salvador où il réussit à enrôler assez de personnes pour faire tomber le dictateur costaricien Braulio Carrillo. Il entre ainsi à San José en avril 1842 en tant que libérateur. Morazán fut élu Président du Costa Rica et il fit intégrer le pays à la défunte République fédérale d'Amérique centrale et instaura le service militaire obligatoire. Les menaces de guerre et la présence de troupes salvadoriennes fit perdre à Morazán tout soutien populaire. Une révolte anti-Morazán éclata et le président dut fuir chez son ami Pedro Mayorga. Celui-ci le trahit et le livra à ses ennemis[4].
Arrêté, Francisco Morazán fut jugé et condamné à mort. Il fut fusillé le , jour du 21e anniversaire de l'indépendance de l'Amérique centrale. Refusant qu'on lui bande les yeux, il commande lui-même son peloton d'exécution[5].
Hommages et monuments
Par son importance dans l'histoire de l'Amérique centrale et des différents pays qui la composent, Francisco Morazán est un personnage important dans l'imaginaire de la région. Il donna son nom à des départements au Salvador et au Honduras.
Notes et références
- Rubén Mohedano-Brèthes 2017, p. 106.
- Rubén Mohedano-Brèthes 2017, p. 107.
- Rubén Mohedano-Brèthes 2017, p. 108.
- Rubén Mohedano-Brèthes 2017, p. 109.
- Maurice Lemoine, Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte, , p. 142
Annexes
Bibliographie
- Collectif (Dir. Alain de Keghel) (préf. Pierre Mollier), L'amérique latine et la Caraïbes des Lumières : Une franc-maçonnerie d'influence, Paris, Dervy, , 450 p. (ISBN 979-10-242-0218-1), Francisco Morazán, maçon avec ou sans tablier
- Catherine Lacaze, Francisco Morazán. Le BolĂvar de l’AmĂ©rique centrale ?, Presses universitaires de Rennes, (prĂ©sentation en ligne)