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Agence de presse Latin

L'Agence de presse Latin, ou « Prensa Latina » en espagnol, souvent appelée Prela ou PL en abréviation, est l'agence de presse internationale officielle de l'État de Cuba, créée le 16 juin 1959 sous l'impulsion de Fidel Castro et d'Ernesto « Che » Guevara, pour « contrer les campagnes des ennemis des mouvements progressistes latino-américains ».

Agence de presse Latin
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Siège
Pays
Organisation
Site web
(es + pt + en + it + ru) www.prensa-latina.cu

Histoire

L'agence de presse (es) Latin voit le jour six mois avant le succès militaire définitif de la Révolution cubaine. Au moment de sa création et de son installation à La Havane, à deux pas du parc Coppélia, cinq agences de presse mondiales et généralistes dominent la planète : Associated Press (AP), United Press International (UPI), Reuters, Agence France-Presse (AFP) et Tass. Parmi elles, trois sont anglo-saxonnes. La mieux implantée des cinq en Amérique latine est l'américaine United Press International, filiale de l'Empire de presse Scripps-Howard, qui contrôlera jusqu'à 39 % du marché en 1976. Jugée par certains trop proche du parti démocrate américain, UPI n'en a pas moins réussi, depuis les années 1930, à modifier l'histoire des agences de presse en Amérique du Sud, en prenant la place de l'Agence Havas française, affaiblie par l'Accord du 26 août 1927 sur l'information.

Dès la fin 1959, « Prensa Latina » signe des contrats avec d'autres agences de presse comme l'Agence de presse du Moyen-Orient (MENA), de la RĂ©publique arabe unie de Nasser. Elle signe aussi avec la Tanjug, basĂ©e en Yougoslavie communiste dirigĂ©e par Tito, ou l'agence tchĂ©coslovaque ÄŚeská tisková kancelář (CTK), appelĂ©e aussi Ceteka. Ces liens lui permettent d'organiser, en Ă  La Havane, une rĂ©union des directeurs d'agence d'information, en accueillant entre autres la chinoise Xinhua, la russe Tass ou la japonaise Jiji Press, seule agence non-communiste, les deux amĂ©ricaines ayant refusĂ© l'invitation.

Le premier directeur de l'Agence (es) Latin est le journaliste et guĂ©rillero argentin Jorge Ricardo Masetti Blanco, un proche d'Ernesto Che Guevara, connu sous le surnom de « commandant Segundo ». DĂ©but 1960, un an après sa crĂ©ation, « Prensa Latina » fĂ©dère vingt agences et correspondants Ă  travers le continent. Les journalistes les plus connus sont les Argentins Rodolfo Walsh et Rogelio GarcĂ­a Lupo (es), les Cubains Angel Boan, Gabriel Molina, Juan Marrero et Angel Augier, ainsi que le futur prix Nobel de littĂ©rature colombien Gabriel GarcĂ­a Márquez.

En , lors du dĂ©barquement de la baie des Cochons, le dĂ©cryptage d'un message secret arrivĂ© par hasard sur un de ses tĂ©lĂ©types, permet Ă  la « Prensa Latina Â» d'avertir le gouvernement cubain des lieux d'entraĂ®nement des envahisseurs anti-castristes et de l'imminence de l'invasion. L'Agence est cataloguĂ©e assez vite comme faisant partie des « agences d'État », ce qui la pĂ©nalise dans son souhait de devenir une agence de presse mondiale et gĂ©nĂ©raliste[1]. Gabriel GarcĂ­a Márquez en dĂ©missionne pour s'installer Ă  Mexico dès 1961. Jorge Ricardo Masetti la dirige dans les locaux, toujours vĂŞtu de l'uniforme de la milice cubaine.

MalgrĂ© ces handicaps, les ambitions de crĂ©er une agence mondiale demeurent. L'agence se fait connaitre en fournissant des informations aux journaux latino-amĂ©ricains soucieux de connaĂ®tre la Guerre d'AlgĂ©rie (1954-1962) sur tous les fronts. Au mĂŞme moment l'Agence France-Presse tente, elle aussi, une couverture plus indĂ©pendante de ce conflit, grâce au nouveau statut obtenu en 1957. Plus tard, « Prensa Latina Canada » est crĂ©Ă©e en 1975. Mais elle n'obtient comme client que le journal canadien Le Jour. Sur le front tiers-mondiste, le relais est pris par la crĂ©ation en 1975 de l'Agence commune des pays non alignĂ©s (NANAP, en anglais), dirigĂ©e, financĂ©e et soutenue par l'Agence Tanjug de Yougoslavie, qui devient ensuite plus largement un système de coopĂ©ration entre les agences de presse des pays non alignĂ©s, et se maintient jusqu'au milieu des annĂ©es 1990.

En 1979, vingt ans après la RĂ©volution cubaine, l'Associated Press amĂ©ricaine est autorisĂ©e Ă  diffuser Ă  nouveau Ă  Cuba. Mais ses dĂ©pĂŞches ne sont autorisĂ©es que via l'abonnement Ă  « Prensa Latina », dans le cadre d'un contrat d'Ă©change d'informations, qui signifie la fin des ambitions internationales de « Prensa Latina ».

L'Agence de presse (es) Latin revendique l'envoi d'un grand nombre de dĂ©pĂŞches d'information chaque mois[2] et une expĂ©rience dans la tĂ©lĂ©vision depuis deux dĂ©cennies, sous le sigle « PLTV »[3].

Voir aussi

Références

  1. From the other's point of view: perspectives from north and south of the Rio Grande, page 201, par John Daniel Hess, Herald Press, 1980
  2. Prensa Latina, « Culture », sur prensa-latina.cu (consulté le )
  3. Prensa Latina, « Qui sommes-nous », sur prensa-latina.cu (consulté le )

Liens externes

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