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Rafael del Riego

Rafael del Riego y Flórez (ou Rafael del Riego y Nuñez), né le [1] ou le [2] - [3] à Tineo (Asturies, Espagne) et mort le à Madrid, est un général espagnol et un homme politique libéral. Il donna son nom au célÚbre hymne du XIXe siÚcle, connu comme Himno de Riego, adopté par les libéraux pendant la monarchie constitutionnelle, et plus tard, par les républicains espagnols.

Rafael del Riego
Portrait de Rafael del Riego
Fonctions
Député
Asturias (en)
-
Capitaine général d'Aragon (d)
-
Biographie
Naissance

Tuña (en)
DĂ©cĂšs
(Ă  39 ans)
Madrid
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Ă  partir de
Fratrie
Miguel del Riego (d)
Conjoint
Teresa del Riego (d)
Autres informations
Arme
Grade militaire
Conflit

Biographie

Jeunesse

Del Riego est né le ou le , d'une famille asturienne noble et cultivée et de pÚre gentilhomme et poÚte[4]. Il fait ses études à l'université d'Oviedo.

Les guerres franco-espagnoles

Lors de l’invasion française de 1807, il part pour Madrid, oĂč il rejoint l'armĂ©e pour s’enrĂŽler dans le rĂ©giment des Asturies. En 1808, pendant la guerre d'indĂ©pendance espagnole, il est capturĂ© par les Français et emprisonnĂ© au palais de l'Escurial, d'oĂč il parvient ensuite Ă  s'Ă©chapper.

Le 10 novembre, il participe Ă  la bataille d'Espinosa, aprĂšs laquelle il est Ă  nouveau fait prisonnier. Trois jours plus tard, il est transfĂ©rĂ© en France, et finalement libĂ©rĂ©. Il en profite pour voyager en Angleterre et dans les États allemands, avant de retourner en Espagne en 1814 pour rejoindre Ă  nouveau l'armĂ©e, avec le grade de lieutenant-colonel dans son ancien rĂ©giment.

Guerre civile

Pendant les six ans de monarchie absolue que connut l'Espagne, il rejoignit les francs-maçons[5] et les libéraux dans un vaste mouvement de conspiration contre le roi Ferdinand VII.

En 1819, le roi mit sur pied 10 bataillons pour aller combattre les mouvements indĂ©pendantistes en AmĂ©rique du Sud. La portion de ce corps des Asturies oĂč il commandait fut dirigĂ©e vers Cadix, comme faisant partie de l’armĂ©e destinĂ©e Ă  une expĂ©dition contre les colonies d’AmĂ©rique qu’on songeait Ă  reconquĂ©rir.

Toutefois, aprĂšs son arrivĂ©e Ă  Cadix, Riego, qui s’était affiliĂ© au complot tramĂ© par les colonels Quiroga, Arcos-Aguero et Miguel LĂłpez de Baños (es), se chargea, aprĂšs l’arrestation de ces chefs, trahis et dĂ©noncĂ©s par le comte de l’Abisbal, de lever l’étendard de l’insurrection.

Il organisa une mutinerie le oĂč il proclame, au village de Las Cabezas de San Juan, oĂč est stationnĂ© son bataillon, le rĂ©tablissement de la Constitution de Cadix (constitution de 1812), passĂ©e Ă  la postĂ©ritĂ© comme « pronunciamiento de Riego ». Il va immĂ©diatement propager le mouvement donnĂ© Ă  Arcos de la Frontera, puis Ă  Ascala de las GazulĂšs, oĂč il dĂ©livre Quiroga, et, de concert avec celui-ci, dirige ses forces, incessamment accrues, vers les travaux de la Cortadura, langue de terre qui unit Cadix au continent. Ce conflit fut dĂ©signĂ© plus tard par les historiens sous le nom de guerre d'Espagne de 1820-1823. Le soulĂšvement est le premier Ă  avoir Ă©tĂ© internationalement connu sous le qualificatif de « pronunciamiento » et marque le dĂ©but d'une longue sĂ©rie dans l'Espagne du XIXe siĂšcle[6].

AprĂšs des tentatives dont l’unique rĂ©sultat fut la prise d’un arsenal, Riego se dĂ©termina Ă  entreprendre une invasion dans l’intĂ©rieur du royaume. À la tĂȘte de 1 500 hommes, il se porte vers AlgĂ©siras, traverse toute l’Andalousie. Les troupes de Riego marchĂšrent sur les principales villes d'Andalousie, dans l'espoir de provoquer une insurrection anti-royaliste, mais la population locale manifesta une certaine indiffĂ©rence. En revanche une rĂ©volte Ă©clata en Galice et se propagea rapidement Ă  travers l'Espagne.

SuccĂšs

Il est poursuivi jusqu’à Malaga par un corps, sous les ordres du comte gĂ©nĂ©ral O'Donnel, et lĂ , assez maltraitĂ© dans un combat qu’il n’a pu Ă©viter. Le , le palais royal de Madrid fut encerclĂ© par les soldats du gĂ©nĂ©ral Ballesteros, et dĂšs le 10 mars, le roi accepta de rĂ©tablir la constitution.

Il allait ĂȘtre abandonnĂ© de presque tous les siens, lorsqu’il apprend (mars 1820) qu’enfin la constitution proclamĂ©e Ă  la Corogne et Ă  Madrid vient d’ĂȘtre acceptĂ©e par le roi. Ce prince ne dĂ©daigna pas de prodiguer des marques de sa bienveillance Ă  Riego, dont la marche jusqu’à Madrid eut une sorte de solennitĂ© triomphale.

Le nouveau gouvernement « progressiste » Ă©leva Riego au grade de marĂ©chal de camp et le nomma capitĂĄn general de la Galice. Le , il reçut le commandement de l'Aragon, et partit pour Saragosse. Le 18 juin de la mĂȘme annĂ©e, il Ă©pousa sa cousine Maria Teresa del Riego y Bustillos.

Cependant une rĂ©action se fit bientĂŽt sentir dans la marche du gouvernement, fortement dĂ©noncĂ©e par Riego. Le , Ă  la suite de l'Ă©chec d'une insurrection rĂ©publicaine, il fut accusĂ© Ă  tort de rĂ©publicanisme et emprisonnĂ©. Il se vit destituĂ© et envoyĂ© en exil Ă  LĂ©rida, sous le prĂ©texte d’un mouvement dĂ©mocratique qui Ă©clata Ă  Saragosse, chef-lieu de son gouvernement.

Cette disgrĂące, Ă  laquelle il mit fin en publiant un MĂ©moire justificatif de sa conduite, accrut Ă  tel point la popularitĂ© de Riego que son nom devint parmi les comuneros un cri de ralliement. Des manifestations eurent lieu Ă  Madrid pour rĂ©clamer sa libĂ©ration. Les Ă©lections de mars 1822 le portĂšrent aux Cortes Generales, le Parlement espagnol, ce qui accĂ©lĂ©ra sa sortie de prison. Il y siĂ©gea alors pour la premiĂšre fois ; il en fut aussitĂŽt nommĂ© prĂ©sident, et s’acquitta de ses fonctions avec plus de talent qu’on ne l’eĂ»t espĂ©rĂ©.

En décembre 1822, au congrÚs de Vérone, les pays de la Sainte-Alliance jugÚrent qu'une Espagne républicaine serait une menace pour l'équilibre européen, et la France fut désignée pour aller y réintroduire la monarchie absolue.

Intervention Ă©trangĂšre

Le , l'expĂ©dition française franchit la frontiĂšre. À l’approche de l’armĂ©e française, Riego vota, conformĂ©ment Ă  un article exprĂšs de la constitution, la suspension provisoire de l’autoritĂ© royale en mĂȘme temps que celle de l’assemblĂ©e des cortĂšs, qui furent l’une et l’autre remplacĂ©es par une rĂ©gence durant la translation du gouvernement de SĂ©ville Ă  Cadix. Riego prit le commandement de la 3e ArmĂ©e, et rĂ©sista aux envahisseurs avec l'appui de groupes loyalistes locaux. EnvoyĂ© ensuite pour remplacer le gĂ©nĂ©ral Zaias dans le commandement des troupes stationnĂ©es Ă  Malaga, il y dĂ©barqua le 17 aoĂ»t, rĂ©unit aussitĂŽt 3 000 hommes, qu’il conduisit vers les cantonnements de Ballesteros, fit arrĂȘter ce gĂ©nĂ©ral par ses soldats aprĂšs s’ĂȘtre assurĂ© qu’il trahissait la cause des cortĂšs, mais se vit lui-mĂȘme obligĂ© de renoncer Ă  son entreprise par l’arrivĂ©e d’une division française.

D’échecs en Ă©checs, il se replia vers la province de JaĂ©n, espĂ©rant gagner les montagnes ; l’ennemi ne lui en laissa pas le temps : un autre corps français, parti d’Andujar, le vint placer entre deux feux. Les siens se dĂ©bandĂšrent ; il fut griĂšvement blessĂ©, et ne parvint qu’avec peine Ă  Ă©chapper Ă  ses vainqueurs. L’infortunĂ© gĂ©nĂ©ral, accompagnĂ© seulement de deux officiers, erra d’abord pendant deux jours sans guide Ă  travers les sentiers les moins frĂ©quentĂ©s ; et bientĂŽt aprĂšs, un ermite de la Torrer-de-Pedro-Gil et un habitant de Vilches, que la nĂ©cessitĂ© l’avait obligĂ© de prendre pour conducteurs, se hĂątĂšrent de le livrer le 15 septembre avec ses compagnons au magistrat d’Arquillos, et cet alcade les fit conduire tous trois garrottĂ©s Ă  la Caroline. ArrachĂ© aux cachots de cette ville sur la rĂ©clamation d’un officier français pour ĂȘtre dirigĂ© sur le quartier gĂ©nĂ©ral Ă  Andujar, Riego ne lui fut livrĂ© que pour ĂȘtre remis presque aussitĂŽt aux agents du parti dont il avait si gĂ©nĂ©reusement mĂ©ritĂ© l’implacable haine.

Condamnation Ă  mort

On l’envoya Ă  Madrid pour ĂȘtre jugĂ©, et il est digne de remarquer qu’on se contenta, pour Ă©tablir la procĂ©dure, du fait qu’il avait votĂ© la suspension du roi Ă  Cadix. Bien qu'une amnistie gĂ©nĂ©rale ait Ă©tĂ© dĂ©crĂ©tĂ©e, la cour royale jugea Riego coupable de trahison, Ă©tant donnĂ© qu'il Ă©tait un des membres du parlement s'Ă©tant exprimĂ© en faveur de la rĂ©duction des prĂ©rogatives du roi.

Le , au milieu de la nuit, Riego fut transfĂ©rĂ© Ă  la prison de la Tour ; le lendemain Ă  midi, on le conduisit Ă  la chapelle, assistĂ© de deux moines. Le , Ă  midi et demi, il fut traĂźnĂ© Ă  l’échafaud au milieu des cris de la populace. Il fut pendu sur la place de la Cebada, Ă  Madrid. Le soir, son cadavre fut transportĂ© dans une Ă©glise voisine et enterrĂ© au Campo Santo par la confrĂ©rie de la CharitĂ©.

Le supplice de Riego fit beaucoup de sensation en France et en Angleterre. L’épouse du gĂ©nĂ©ral et son oncle, Don Miguel del Riego, chanoine d’Oviedo, qui s’étaient rĂ©fugiĂ©s Ă  Londres, sollicitĂšrent par lettres l’ambassadeur de France, M. le prince de Polignac, et le ministre des affaires Ă©trangĂšres de France, essayant d’obtenir l’intervention du gouvernement français auprĂšs de Ferdinand VII en faveur du gĂ©nĂ©ral Riego. L’ambassadeur français rĂ©pondit avec quelque politesse, mais le ministre des affaires Ă©trangĂšres ne daigna faire aucune rĂ©ponse.

L’Himno de Riego, une chanson Ă©crite Ă  la mĂ©moire de Riego, devint l'hymne de la Seconde RĂ©publique espagnole (1931-1939). Son portrait est toujours accrochĂ© au parlement.

Notes et références

  1. (es) « Biographie de Rafael del Riego », sur el-caminoreal.com (consulté le )
  2. (es) « Biographie de Rafael del Riego », sur artehistoria.com (consulté le )
  3. (es) « Biographie de Rafael del Riego », sur fuenterrebollo.com (consulté le )
  4. (es) Fernando Álvarez Balbuena, « Rafael del Riego — El hĂ©roe que perdiĂł un Imperio », sur nodulo.org, (consultĂ© le )
  5. Carr 2003, p. 134.
  6. (es) Javier Fernåndez López, Militares contra el Estado : España siglos XIX y XX, Madrid, Taurus, , 1re éd., 303 p. (ISBN 84-306-0495-2), p. 242-244.

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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