El País
El País (litt. « Le Pays » en espagnol) est un journal espagnol fondé en 1976, dont la version en ligne constitue le site d'information en langue espagnole le plus consulté au monde, avec près de 19 000 000 de lecteurs uniques (2017)[4]. Avec un tirage d'environ 110 000 exemplaires (2019)[5], sa version papier compte environ un million de lecteurs par jour (2020)[6].
El País | |
Pays | Espagne |
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Langue | espagnol (+ catalan, portugais brésilien et anglais en ligne) |
Périodicité | quotidienne |
Format | berlinois |
Genre | généraliste |
Prix au numéro | 1,40 euro du lundi au vendredi 1,80 euro le samedi 2,50 euros le dimanche[1] |
Diffusion | 145 191 ex. (2018[2]) |
Fondateur | José Ortega Spottorno Jesús de Polanco Juan Luis Cebrián |
Date de fondation | |
Éditeur | Ediciones El País, S.L. |
Ville d’édition | Madrid |
Propriétaire | Prisa |
Directeur de publication | Javier Moreno Barber (es) |
ISSN | 1697-9397 |
Site web | elpais.com |
Supplément | |
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Ce quotidien est écrit en espagnol, mais il propose en ligne des versions en catalan, portugais brésilien et anglais. Certains suppléments, comme Quadern Catalunya, sont rédigés dans d'autres langues d'Espagne, pour intégrer les nuances régionales.
Le siège social et la rédaction centrale de El País se trouvent à Madrid. Le journal édite des éditions territoriales depuis les principales villes d'Espagne (Barcelone, Séville, Valence, Bilbao, Saint-Jacques-de-Compostelle), dans lesquelles il a des délégations. De plus, El País imprime et distribue une « édition globale » en Amérique latine.
Ce quotidien appartient au plus important groupe de médias espagnol, Prisa. En 2011, le groupe Prisa a annoncé la plus grosse perte de son histoire, 451 000 000 euros, un chiffre six fois supérieur à celui enregistré en 2010.
La société à travers laquelle ce journal mène ses enquêtes est OPINA Institut.
Sa directrice est Pepa Bueno.
Histoire
El País est fondé par Jose Ortega Spottorno (en) et sa première édition date du , six mois après la mort de Franco, au début de la transition espagnole[7]. Il est le premier journal à vocation clairement démocrate, dans un contexte où le reste des journaux espagnols venaient de la période franquiste. Le journal est conçu par Reinhard Gade et Julio Alonso. El País est devenu le journal de l'Espagne démocratique, à un moment où la transition du franquisme à la démocratie est encore en plein essor. Son premier directeur (jusqu'en 1988) était Juan Luis Cebrián, qui venait du journal Informaciones.
El País suit une ligne éditoriale de centre gauche et est considéré comme proche des socialistes[8]. Courrier international le décrit « comme l'un des vingt meilleurs journaux du monde[9] ».
En 1989, El País a initié des collaborations avec d'autres journaux européens. Il participe à un réseau de ressources en commun avec La Repubblica (Italie) et Le Monde (France). Depuis , un supplément anglophone d’El País est inclus dans la version espagnole du International Herald Tribune.
Le , The New York Times a annoncé la sortie de son New York Times International Weekly dans El País, entre autres journaux européens.
En , le journal décide d'offrir un journal gratuit et actualisé en permanence, 24 horas[10] (français : « 24 Heures »). Au format PDF et comptant une dizaine de pages, toute personne connectée à Internet peut le télécharger et l'imprimer[11].
Le , le journal connaît son premier grand changement de maquette depuis sa création en abandonnant notamment le Times New Roman au profit de la police Majerit, dessinée par le typographe portugais Mário Feliciano et en affichant en une l'accent aigu sur le « i » du nom du journal. De même, la phrase située en une devient El periódico global en español (français : « Le journal global en espagnol ») puis simplement El periódico global en lieu et place de la phrase historique El diario independiente de la mañana (français : « Le quotidien indépendant du matin »).
El País est de — à l'occasion du trentième anniversaire du journal — à 2014 dirigé par Javier Moreno Barber (es).
En 2012, la diffusion est de 324 814 exemplaires[12].
Le , Antonio Caño (es) prend la direction du journal[13] - [14]. La chute des ventes du journal sous la direction d'Antonio Caño est importante. C'est ainsi qu'El País voit ses ventes (en kiosque et par abonnement) passer de 224 551 exemplaires journaliers en avril 2014 à 145 191 exemplaires journaliers en 2018, soit une chute de plus de 35 %[2].
En juin 2018, devant les mauvais résultats du journal, Antonio Caño est remplacé par Soledad Gallego-Díaz (es)[2]. Cette destitution suit de près la mise à l'écart de Juan Luis Cebrián, l'un des trois fondateurs, directeur de la publication de 1976 à 1988, puis conseiller délégué de la direction. Juan Luis Cebrián était proche de Mariano Rajoy et de Soraya Sáenz de Santamaría, personnalités politiques du parti conservateur PP, et le journal s'éloignait de plus en plus de son lectorat historique de gauche[2].
Ligne éditoriale
Depuis toujours, le journal se définit comme ayant une tendance « européiste ». Il a montré à plusieurs reprises son soutien à la figure du roi Juan Carlos Ier pour sa contribution à la consolidation démocratique, en particulier, pour son intervention décisive pour annuler la tentative de coup d'État du 23-F. Le journal est caractérisé par le traitement d'informations et nouvelles internationales, la culture et l'économie, tout cela en plus des informations sur l'Espagne. Des chroniqueurs et contributeurs occasionnels provenant de différents milieux sociaux offrent leur collaboration, tout en suivant la ligne éditoriale du journal démocratique et pro-européen.
Longtemps considéré comme porte-voix de la gauche progressiste, El País est aujourd'hui perçu comme plus libéral qu'autrefois[2].
En Catalogne, ses ventes s'effondrent, passant de 20 766 exemplaires journaliers en avril 2014 à 9 023 exemplaires journaliers en 2018, soit une chute de plus de 55 %[2].
Version papier de El País
Officiellement, El País se caractérise par sa simplicité d'expression, à la fois dans le traitement de l'information que dans l'esthétique : les pages cinq colonnes permettent de faire passer l'information clairement. Les photographies et graphisme viennent jouer un rôle secondaire en tant que soutien simple à l'information écrite. Depuis sa fondation jusqu'à la fin de 2007, le journal a toujours maintenu le même design, avec peu d'évolution (avec utilisation exclusive de photographies en noir et blanc, mais aujourd'hui, a accepté les photographies couleur, principalement dans les divers suppléments), et la même typographie : le Times New Roman.
Version électronique de El País
Le 4 mai 1996, El País est devenu le deuxième journal en Espagne à offrir une édition électronique en ligne, El País numérique (après le journal catalan Avui). Il a également été le premier journal espagnol le 18 novembre 2002 à imposer un système de paiement pour accéder au contenu de l'information de son site Web. Ce changement a entraîné une diminution des visites sur le site. Avant de prendre cette décision, El País a été suspendu en 2002 par le Bureau de contrôle numérique de la diffusion en Espagne pendant quatre mois pour avoir commis deux fautes graves. Le 3 juin 2005 El País remet un contenu gratuit tous les jours, et permet aux abonnés d'accéder à certains suppléments comme le contenu multimédia et les versions PDF des journaux.
Le 6 octobre 2014, El País lance une édition en ligne en catalan, elpais.cat, en pleine montée indépendantiste de cette région où il fait concurrence à La Vanguardia, le plus vendu des journaux catalans[15].
En février 2021, le journal a informé ses lecteurs qu'il serait "100 % numérique" à partir du 16 février 2021 et que sa version imprimée ne serait plus distribuée en Europe (à l'exception de l'Espagne)[16].
Suppléments
- Lundi :
- Éducation
- Mardi :
- Santé
- Mercredi :
- Futur et sciences
- Jeudi :
- The New York Times, version USA traduite en espagnol
- Vendredi :
- Cinéma
- Propiedades, supplément immobilier
- Samedi :
- Babelia, le supplément culturel spécialisé en littérature
- El Viajero supplément voyages
- La revista del sabado
- S Moda
- Dimanche :
- El País semanal, autrefois intitulé EP[S] - supplément mode, reportage et articles d'opinions
- Domingo, reportages et interviews
- Negocios, supplément économique
Suppléments mensuels
- Motor, supplément sur le monde de l'automobile. Publication le premier samedi tous les mois, et ce depuis avril 2006.
- Tierra, supplément sur la Nature et l'Écologie, il sort le troisième samedi du mois.
Suppléments disparus
- Pequeño País, supplément pour les enfants arrêté en 2009
- Ocio, supplément culturel du vendredi
- Ciberpaís, supplément du jeudi sur l'informatique et électronique. Arrêté en septembre 2010, le supplément est remplacé par une rubrique permanente dans le journal appelée Tecnología
- EP[3], ou connu sous le nom de El País de las Tentaciones, supplément pour les adolescents. Arrêté en septembre 2011 pour avoir sa rubrique uniquement sur le web
Le journal a également cherché à publier des versions locales de El País :
- Andalucía (1995)
- Cataluña
- Comunidad Valenciana (1995)
- Galicia
- Madrid (1993)
- País Vasco (1997)
Directeurs
El País a été dirigé par six directeurs depuis sa fondation en 1976.
En février 2014, il est annoncé que Antonio Caño (es) sera le prochain directeur du journal. Le , le conseil d'administration ratifie cette décision qui est effective le [13] - [14].
En juin 2018, il est annoncé que Soledad Gallego-Díaz (es) sera la prochaine directrice du journal. Elle remplace Antonio Caño qui paie ainsi les mauvais résultats du journal qui a vu ses ventes fortement diminuées depuis son arrivée en 2014[2].
- 1976-1988 : Juan Luis Cebrián
- 1988-1993 : Joaquín Estefanía (es)
- 1993-2006 : Jesús Ceberio
- 2006-2014 : Javier Moreno (es)
- 2014-2018 : Antonio Caño (es)
- Depuis 2018 : Soledad Gallego-Díaz (es)
Contributeurs notables
Notes et références
- (es) « El Mundo, ABC y La Razón preparan un aumento del precio a 1,40 euros por ejemplar tras la subida de El País: el diario de Prisa ni les consultó ni les informó », sur elpais.com, (consulté le )
- (ca) Alex Gutiérrez, « Gallego-Díaz dirigirà 'El País' (cap a l'esquerra) », Ara, (ISSN 2014-010X, lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Liste des suppléments avec lien vers leur site dédié », sur elpais.com (consulté le ).
- (es) « Los lectores confían en El País en tiempos de noticias falsas », El País, (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le ).
- (es) « OJD febrero: sigue la sangría de El País con una caída de 51.000 ejemplares de difusión », sur El Español, (consulté le ).
- (es) « Nombre de lecteurs quotidiens », sur reporting.aimc.es (consulté le ).
- Bernard Bessière, La culture espagnole : les mutations de l'après-franquisme (1975-1992), Éditions L'Harmattan, , p. 351
- La nouvelle formule d'"El Pais" opère un changement de cap, lemonde.fr, 19 octobre 2007
- Planète presse, Courrierinternational.com
- (es) Site Web de 24 Horas
- Avec El País, imprime toi-même ton gratuit, Libération, 12 mai 2006
- (es)
- (es) « Antonio Caño, nombrado nuevo director de EL PAÍS », El País, (ISSN 1697-9397, lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Antonio Caño asume la dirección de EL PAÍS », El País, (ISSN 1697-9397, lire en ligne, consulté le ).
- « Le quotidien El País lance une version en ligne en Catalan », Ijsberg Magazine, 6 octobre 2014
- Verónica Jiménez, « El País deja de publicar la edición impresa para Europa », www.elconfidencialdigital.com, (consulté le )
Liens externes
- (mul) Site officiel
- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) El País au International Herald Tribune