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FĂȘte du Travail

La fĂȘte du Travail est un jour fĂ©riĂ© annuel cĂ©lĂ©brant les conquĂȘtes des travailleurs, et trouvant son origine dans les combats pour la journĂ©e de huit heures. Elle est synonyme de la journĂ©e internationale des travailleurs dans la plupart des pays.

FĂȘte du Travail
DĂ©filĂ© de la fĂȘte du Travail, Ă  Toronto au Canada, le 4 septembre 2011.
DĂ©filĂ© de la fĂȘte du Travail, Ă  Toronto au Canada, le .

Type fĂȘte civile
Date 1er mai ou 1er lundi de septembre
Observances manifestations

Le 20 juillet 1889, la IIe Internationale socialiste décide de faire de chaque une journée de grÚve et de manifestation avec pour objectif la réduction de la journée de travail à huit heures. La revendication étant satisfaite lors de l'entre-deux-guerres dans la plupart des pays européens industrialisés, cette journée devient au XXe siÚcle une journée de lutte et de célébration des combats des salariés et du mouvement ouvrier.

Dans certains pays, comme la France, l'Allemagne, l'Italie et le Japon, le terme « fĂȘte du Travail » est controversĂ© car ayant Ă©tĂ© dĂ©tournĂ© de sa signification historique par certains partis et gouvernements, en particulier le pĂ©tainisme et le fascisme, mais aussi plus rĂ©cemment par Emmanuel Macron ou Giorgia Meloni. Pour Ă©viter toute ambiguĂŻtĂ©, certains prĂ©fĂšrent ainsi employer le terme complet : « journĂ©e internationale de lutte pour les droits des travailleuses et travailleurs ».

Au Canada et aux États-Unis, la fĂȘte du travail est distincte de la journĂ©e internationale des travailleurs, elle est un jour fĂ©riĂ© du mois de septembre[1] - [2]. De mĂȘme en Australie oĂč elle est fĂȘtĂ©e Ă  diffĂ©rentes dates proches du printemps ou de l’automne.

La fĂȘte du Travail est fĂ©riĂ©e dans la plupart des pays comme la Belgique, l'Allemagne, la France, le SĂ©nĂ©gal, l’Italie, l'Espagne, le Luxembourg et Portugal. Elle est parfois associĂ©e Ă  d’autres festivitĂ©s ou traditions populaires.

Histoire

Les premiĂšres « fĂȘtes du Travail »

Les premiĂšres cĂ©lĂ©brations de « fĂȘtes du travail » existent dĂšs la fin du XVIIIe siĂšcle, leur date varie selon le lieu et les Ă©poques[3].

En France, dĂšs 1793, le calendrier rĂ©publicain de Fabre d’Églantine proposait une fĂȘte du Travail au 3e jour des sansculottides[4]. Cette journĂ©e des travailleurs fut instituĂ©e au 1er pluviĂŽse (20 janvier) par Saint-Just, et fut cĂ©lĂ©brĂ©e pendant quelques annĂ©es[5].

En 1867, au familistĂšre Godin de Guise naĂźt une fĂȘte du travail[6], alors que Jean-Baptiste AndrĂ© Godin venait tout juste d'achever la rĂ©daction de Solutions sociales. La date de la manifestation est fixĂ©e au 5 juin ; elle est toujours cĂ©lĂ©brĂ©e aujourd'hui.

La premiĂšre proposition de Labor Day serait due, selon le dĂ©partement du Travail des États-Unis, Ă  Peter J. McGuire, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la ConfrĂ©rie des charpentiers et des menuisiers avec l'aide d'un cofondateur de la FĂ©dĂ©ration amĂ©ricaine du travail (American Federation of Labor ou AFL), afin d'honorer « Ceux qui de la nature brute ont taillĂ© et ouvragĂ© toute la splendeur que nous contemplons. »[7]. Les ouvriers new-yorkais manifestĂšrent pour la premiĂšre fois le mardi 5 septembre 1882. De l'hĂŽtel de ville Ă  la place des syndicats, 10 000 ouvriers marchĂšrent, inaugurant le tout premier dĂ©filĂ© de la fĂȘte du Travail.

FĂȘte du Travail et journĂ©e internationale des Travailleurs

La fĂȘte internationale telle qu'elle est cĂ©lĂ©brĂ©e de nos jours tire son origine des combats du mouvement ouvrier pour obtenir la journĂ©e de huit heures, Ă  la fin du XIXe siĂšcle[3].

Aux États-Unis, au cours de leur congrĂšs de 1884, les syndicats amĂ©ricains se donnent deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journĂ©e de travail Ă  huit heures. Ils choisissent de lancer leur action le 1er mai, date du moving day parce que beaucoup d’entreprises amĂ©ricaines entament ce jour-lĂ  leur annĂ©e comptable, et que les contrats ont leur terme ce jour-lĂ , l'ouvrier devant dĂ©mĂ©nager (d'oĂč le terme de moving day) pour retrouver du travail. La grĂšve gĂ©nĂ©rale du , impulsĂ©e par les anarchistes, est largement suivie[8]. Ils sont environ 340 000 dans tout le pays.

À Chicago, la grĂšve se prolonge dans certaines entreprises, et le , une manifestation fait trois morts parmi les grĂ©vistes de la sociĂ©tĂ© McCormick Harvester. Le lendemain a lieu une marche de protestation et dans la soirĂ©e, tandis que la manifestation se disperse Ă  Haymarket Square, il ne reste plus que 200 manifestants face Ă  autant de policiers.

C’est alors qu'une bombe explose devant les forces de l’ordre. Elle fait un mort dans les rangs de la police. Sept autres policiers sont tuĂ©s dans la bagarre qui s’ensuit. À la suite de cet attentat, cinq syndicalistes anarchistes sont condamnĂ©s Ă  mort (Albert Parsons, Adolph Fischer, George Engel, August Spies et Louis Lingg) ; quatre seront pendus le vendredi (connu depuis comme Black Friday ou « vendredi noir ») malgrĂ© l’inexistence de preuves, le dernier (Louis Lingg) s’étant suicidĂ© dans sa cellule. Trois autres sont condamnĂ©s Ă  perpĂ©tuitĂ©. Lors du procĂšs, le procureur Julius Grinnel dĂ©clare dans sa plaidoirie :

« Nous savons que ces huit hommes ne sont pas plus coupables que les milliers de personnes qui les suivaient, mais ils ont été choisis parce qu'ils sont des meneurs ; Messieurs du jury, faites d'eux un exemple, faites-les pendre, et vous sauverez nos institutions et notre société. »

En 1893, le gouverneur de l'Illinois John Peter Altgeld gracie les 3 syndicalistes encore dĂ©tenus, en raison de la fragilitĂ© de l'enquĂȘte et du processus judiciaire[9]. Il accuse Ă©galement le chef de la police de Chicago d'avoir crĂ©Ă© le violent climat de rĂ©pression ayant conduit Ă  cet attentat[10]. Un extrait de ce pardon est gravĂ© sur sa stĂšle au Graceland Cemetery de Chicago.

En 1889, la IIe Internationale socialiste se rĂ©unit Ă  Paris, Ă  l'occasion du centenaire de la RĂ©volution française et de l’exposition universelle.

Sous l’impulsion de Jules Guesde et de son PO (Guesde inventera le terme de « fĂȘtes du Travail » en 1890[3]) et sur une proposition de Raymond Lavigne, cette Internationale dĂ©cide le de faire de chaque 1er mai une journĂ©e de manifestation avec pour objectif la rĂ©duction de la journĂ©e de travail Ă  huit heures (soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul Ă©tant chĂŽmĂ©)[11].

Le , l'événement est ainsi célébré dans la plupart des pays, avec des participations diverses.

Le , Ă  Fourmies, dans le Nord, en France, la manifestation tourne au drame : la police tire sur les ouvriers et fait neuf morts (voir la Fusillade de Fourmies et affaire de Clichy). Avec ce nouveau drame, le 1er mai s’enracine dans la tradition de lutte des ouvriers europĂ©ens. Les militants Ă©pinglent une Ă©glantine Ă©carlate (Rosa rubiginosa), fleur traditionnelle du Nord, en souvenir du sang versĂ© et en rĂ©fĂ©rence Ă  Fabre d'Églantine[12].

Quelques mois plus tard, Ă  Bruxelles, l'Internationale socialiste renouvelle le caractĂšre revendicatif et international du 1er mai.

C'est avec la rĂ©solution suivante prise dans l'Ă©tĂ© de 1885, par le Central Labor Union fondĂ© Ă  New York en mars 1882 que le 1er mai se changea en 1er lundi de septembre aux États-Unis. Alors que d’autres organisations syndicales avaient dĂ©jĂ  votĂ© et adoptĂ© une proposition visant Ă  honorer le 1er mai 1886.

« ConsidĂ©rant que diffĂ©rents jours de l'annĂ©e sont consacrĂ©s par la loi comme jour de repos en mĂ©moire d'Ă©vĂ©nements importants, et considĂ©rant qu'il n'en est aucun qui se rapporte Ă  une dĂ©monstration ouvriĂšre, le Central Labor Union dĂ©clare le premier lundi de septembre de chaque annĂ©e Labor Day et dĂ©cide que ce jour sera observĂ© comme jour de repos. Nous demandons Ă  toutes les organisations centrales de travailleurs dans tous les États-Unis de s'unir Ă  nous pour exĂ©cuter dans sa lettre et dans son esprit la prĂ©sente rĂ©solution. »

Le 11 mai 1894, les ouvriers de Pullman Palace Car Company Ă  Chicago protestent contre des rĂ©ductions de salaire et le licenciement des reprĂ©sentants des syndicats. Ils cherchent l'appui de leur syndicat central menĂ© par Eugene V. Debs. Le 26 juin, l'Union amĂ©ricaine des chemins de fer appelle Ă  un boycott de toutes les voitures ferroviaires de Pullman. Dans les jours qui suivent, 50 000 ouvriers du rail se conforment Ă  cette directive et la circulation ferroviaire Ă  Chicago s’arrĂȘte.

Le 4 juillet, le prĂ©sident amĂ©ricain Grover Cleveland envoie 12 000 hommes de troupe pour briser le mouvement, s'ensuivent des Ă©meutes et des affrontements violents. Deux hommes sont tuĂ©s au cours de ces affrontements, Ă  Kensington, prĂšs de Chicago. La grĂšve est dĂ©clarĂ©e terminĂ©e le , les ouvriers de Pullman prenant mĂȘme l’engagement de ne plus se syndiquer[13].

En raison de la brutalitĂ© dĂ©montrĂ©e, les reprĂ©sentants s'Ă©meuvent et ceux de Washington rĂ©ussissent Ă  faire passer la proposition d’un jour chĂŽmĂ© (le 1er lundi de septembre) pour honorer les travailleurs. Le prĂ©sident lui-mĂȘme signe le projet de loi instaurant officiellement le Labor Day (six jours Ă  peine aprĂšs l’intervention de l’armĂ©e) dans l’espoir de se faire rĂ©Ă©lire la mĂȘme annĂ©e, mais cet espoir s’est avĂ©rĂ© vain[13].

En 1920, la Russie bolchevique dĂ©cide que le 1er mai sera dĂ©sormais chĂŽmĂ© et deviendra la fĂȘte lĂ©gale des travailleurs.

Le pape Pie XII institue en 1955 la fĂȘte de saint Joseph artisan, patron des travailleurs, cĂ©lĂ©brĂ©e le 1er mai.

Dans le monde

Aujourd’hui, la fĂȘte du Travail ou des Travailleurs est commĂ©morĂ©e par un jour fĂ©riĂ© chĂŽmĂ©[14] le 1er mai dans la plupart des pays ayant instituĂ© une telle fĂȘte, comme la France[15].

Amérique du Nord

En AmĂ©rique du Nord, il existe une distinction entre fĂȘte du Travail et fĂȘte des Travailleurs.

Manifestation du 1er mai Ă  Chicago (2012)

Aux États-Unis, le Labor Day (ou fĂȘte du Travail[16]) n'est pas directement liĂ© aux fameuses journĂ©es de Ă  Chicago dites Haymarket affair.

  • En effet la fĂȘte du Travail (Labor Day) est cĂ©lĂ©brĂ©e le premier lundi de septembre, il s’agit d’un jour fĂ©riĂ© et chĂŽmĂ© marquant traditionnellement la rentrĂ©e (scolaire, artistique) aprĂšs les vacances d’étĂ©. Elle n'a pratiquement plus de signification politique particuliĂšre.
  • La fĂȘte des Travailleurs a lieu, quant Ă  elle, le 1er mai. Ce jour n’est pas fĂ©riĂ©, mais est trĂšs largement cĂ©lĂ©brĂ© par les syndicats ainsi que les partis, groupes et organisations de gauche ; elle est vue comme une journĂ©e de la cĂ©lĂ©bration de la classe ouvriĂšre.

Au Canada, la fĂȘte du Travail est cĂ©lĂ©brĂ©e le premier lundi de septembre depuis 1894[17]. Au QuĂ©bec, les grandes centrales syndicales ainsi que quelques partis et organisations de gauche manifestent le 1er mai. Plus rĂ©cemment, les institutions syndicales quĂ©bĂ©coises ont tendance Ă  cĂ©lĂ©brer la fĂȘte des travailleurs par des rassemblements festifs le samedi ou le dimanche prĂ©cĂ©dant ou suivant le 1er mai, plutĂŽt que la journĂ©e mĂȘme lorsque celle-ci tombe un jour ouvrable. MalgrĂ© cette nouvelle tendance, des manifestations sont organisĂ©es le 1er mai de chaque annĂ©e par des collectifs et organismes anticapitalistes. Traditionnellement, lorsqu’il y a une augmentation du salaire minimum au QuĂ©bec, cela a lieu le 1er mai.

CaraĂŻbes

À TrinitĂ©-et-Tobago, la fĂȘte du Travail (Labour Day) est marquĂ©e le 19 juin depuis 1973 pour commĂ©morer les Ă©meutes populaires de 1937. En RĂ©publique dominicaine, la « fĂȘte des Travailleurs » est cĂ©lĂ©brĂ©e le 30 avril et est un jour fĂ©riĂ©. À Cuba, el dĂ­a de los trabajadores est cĂ©lĂ©brĂ© le 1er mai et est un jour fĂ©riĂ©. Durant ce jour, de nombreux dĂ©filĂ©s de travailleurs ont lieu dans les rues du pays.

En Asie

En IndonĂ©sie, la fĂȘte du Travail a commencĂ© Ă  ĂȘtre cĂ©lĂ©brĂ©e en 1920 Ă  l'Ă©poque coloniale. Sous le rĂ©gime Suharto, fĂȘter le 1er mai Ă©tait une activitĂ© subversive. Depuis la dĂ©mission de Suharto en 1998, le 1er mai est cĂ©lĂ©brĂ© par les syndicats mais n'est toujours pas jour chĂŽmĂ©.

En Iran, les ouvriers iraniens demandent tous les ans depuis 2007 l’autorisation de se rĂ©unir le 1er mai pour cĂ©lĂ©brer la FĂȘte des travailleurs ; ils l'ont obtenu pour la premiĂšre fois en 2015, « rendue possible trĂšs probablement par l’approche moins sĂ©curitaire du prĂ©sident Hassan Rohani, au pouvoir depuis aoĂ»t 2013 »[18].

En Jordanie, le 1er mai est aussi l'occasion de souhaiter bonne fĂȘte aux travailleurs.

En Irak, le 1er mai est un jour fĂ©riĂ© lĂ©galement pour tous les ministĂšres et travailleurs attachĂ©s et non-attachĂ©s Ă  l’État.

En Israël, le 1er mai n'est pas chÎmé.

La fĂȘte du Travail est une fĂȘte nationale cĂ©lĂ©brĂ©e au Liban le 1er mai de chaque annĂ©e ; jour lĂ©galement fĂ©riĂ©. Quand ce jour fĂ©riĂ© tombe un dimanche, le lendemain est chĂŽmĂ©.

Officiellement, la Chine cĂ©lĂ©brait auparavant la fĂȘte du Travail (ćŠłćŠšèŠ‚ LĂĄodĂČngjiĂ©) pendant trois jours, sauf depuis 2008, oĂč les travailleurs n'ont que le 1er mai. Cependant une grande partie des magasins restent ouverts. La Chine, le ViĂȘt Nam, le Laos et la CorĂ©e du Nord s'inscrivent dans la tradition ouvriĂšre du 1er mai chĂŽmĂ© introduit par la IIe Internationale ; le Parti Unique s'y retrouve politiquement et symboliquement. Quant Ă  la CorĂ©e du Sud, elle reste l'un des seuls pays asiatiques qui donne au 1er mai le mĂȘme symbole occidental et dĂ©mocratique Ă  la fĂȘte du Travail (녞동절, No Dong Jeol).

Au Japon, la fĂȘte du travail (ć‹€ćŠŽæ„ŸèŹăźæ—„, Kinrƍ Kansha no Hi) est cĂ©lĂ©brĂ©e le 23 novembre, jour fĂ©riĂ©. Ce jour de congĂ© fut Ă©tabli en 1948, pour louer le travail et cĂ©lĂ©brer la production. Avant cela, le 23 novembre Ă©tait cĂ©lĂ©brĂ© comme une fĂȘte de la moisson impĂ©riale appelĂ©e Niiname-sai (æ–°ć˜—ç„­).

En Belgique

En Belgique, le 1er mai est un jour fĂ©riĂ© national[19] et chĂŽmĂ©[20] ; lorsque le 1er mai coĂŻncide avec un dimanche ou un jour habituel d'inactivitĂ©, il est remplacĂ© par un jour habituel d'activitĂ©[20] ; le jour de remplacement peut ĂȘtre fixĂ© par les organes paritaires, tel le conseil d'entreprise ou la commission paritaire[20]. Le travail le 1er mai ne peut ĂȘtre autorisĂ© que dans des cas oĂč le travail du dimanche peut lui-mĂȘme ĂȘtre autorisĂ© ; le travailleur qui a Ă©tĂ© occupĂ© le 1er mai a droit Ă  un repos compensatoire qui doit lui ĂȘtre octroyĂ© dans les six semaines qui suivent[20].

En France

L'Ă©glantine ou Rosa rubiginosa.
Un bouquet de muguet, offert le 1er mai.

En France, dĂšs 1890, les manifestants du 1er mai ont pris l'habitude de dĂ©filer en portant Ă  la boutonniĂšre un triangle rouge. Celui-ci est quelques annĂ©es plus tard remplacĂ© par la fleur d'Ă©glantine (Rosa rubiginosa), reprenant peut-ĂȘtre les coutumes de l'arbre de mai.

En 1907, Ă  Paris, le muguet remplace l'Ă©glantine en reprenant une ancienne coutume remontant Ă  la Renaissance, Ă  l'Ă©poque de Charles IX[21] et qui consistait Ă  offrir le muguet de mai. Le muguet est alors portĂ© Ă  la boutonniĂšre avec un ruban rouge[22]. À partir de ce dĂ©but de XXe siĂšcle, il devient donc habituel, Ă  l'occasion du 1er mai, d'offrir ce brin de muguet, symbole du printemps en Île-de-France.

Aujourd'hui, une tolérance de l'administration fiscale dans certaines communes permet aux particuliers et aux organisations de travailleurs de vendre les brins de muguet sans formalités ni taxes sur la voie publique[23] en respectant toutefois les autres obligations légales (il s'agit par exemple de muguet du jardin ou des bois et non pas de muguet acheté, sinon ce serait de la revente).

Le 1er mai, avant d'ĂȘtre la journĂ©e des travailleurs, Ă©tait cĂ©lĂ©brĂ© en Europe par les coutumes de l'arbre de mai. Il en subsiste quelque chose dans certains des premiers dĂ©filĂ©s.

Le , le SĂ©nat ratifie la journĂ©e de huit heures et fait du 1er mai suivant une journĂ©e chĂŽmĂ©e, sans en faire une fĂȘte officielle.

Le , le marĂ©chal PĂ©tain instaure officiellement par la loi Belin le 1er mai comme « la fĂȘte du Travail et de la Concorde sociale »[24], appliquant ainsi la devise Travail, Famille, Patrie : par son refus Ă  la fois du capitalisme et du socialisme, le rĂ©gime pĂ©tainiste recherche une troisiĂšme voie fondĂ©e sur le corporatisme, dĂ©baptisant « la fĂȘte des travailleurs » qui faisait trop rĂ©fĂ©rence Ă  la lutte des classes[3]. À l’initiative de RenĂ© Belin, ancien dirigeant de l’aile anticommuniste de la CGT (ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale du travail) devenu secrĂ©taire d’État au travail dans le gouvernement de François Darlan, le jour devient fĂ©riĂ©, chĂŽmĂ© et payĂ©[25]. La radio ne manque pas de souligner que le 1er mai coĂŻncide aussi avec la fĂȘte du saint patron du marĂ©chal, saint Philippe. L’églantine rouge, associĂ©e Ă  la gauche, est remplacĂ©e par le muguet. Cette fĂȘte disparaĂźt Ă  la LibĂ©ration[3].

La loi no 46-828 du fait du un jour chĂŽmĂ© et payĂ©[26]. En , sur proposition du dĂ©putĂ© socialiste Daniel Mayer et avec le soutien du ministre communiste du Travail Ambroise Croizat, le 1er mai est rĂ©instituĂ© jour chĂŽmĂ© et payĂ© dans le code du travail, sans ĂȘtre une fĂȘte nationale[27] (mais il n’est pas officiellement dĂ©signĂ© comme fĂȘte du Travail). La loi no 48-746 du fait du 1er mai un jour fĂ©riĂ© et chĂŽmĂ© mais payĂ©[28]. Cette loi est reprise dans le code du travail sans lui donner de dĂ©nomination officielle (Article L3133-1 du Code du Travail[29]).

Beaucoup Ă  gauche, notamment les partis politiques et les syndicats[30] - [31] - [32], voudraient que la fĂȘte du Travail redevienne la fĂȘte des Travailleurs, c'est Ă  dire la journĂ©e internationale de lutte pour les droits des travailleurs[33], rejetant les mesures de PĂ©tain [32]. Cette controverse est toujours d'actualitĂ© en 2023[32] - [33]. MĂȘme l’églantine rouge (d’origine rĂ©volutionnaire) est encore partie de ces revendications, bien que la vente libre du muguet par tous et toutes ce jour-lĂ  donne aussi l’occasion aux syndicats de rencontrer la population et de faire connaĂźtre leurs activitĂ©s et revendications.

Cette fĂȘte disparaĂźt dans les annĂ©es 1950 et 1960, les dĂ©filĂ©s Ă©tant interdits lors des guerres d’Indochine et d'AlgĂ©rie. Il faut attendre le pour que la CGT organise, pour la premiĂšre fois depuis 1954, une grande manifestation dans les rues de Paris, choisissant de dĂ©filer avec le Parti communiste ; ce dĂ©filĂ© rĂ©unit des dizaines de milliers de manifestants[34] - [35]. Le lendemain, aprĂšs de nouveaux incidents Ă  Nanterre, le doyen dĂ©cide de fermer la facultĂ©[35].

Des manifestations syndicales, voire intersyndicales ou unitaires (selon les années, les revendications et les mouvements sociaux en cours), ont lieu dans les grandes villes de France le 1er mai, les plus importantes d'entre elles ayant traditionnellement lieu à Paris.

Alors que la SFIO a abandonnĂ© au mouvement syndical la maĂźtrise du 1er mai dĂšs sa naissance, certains partis tentent de se rĂ©approprier cette fĂȘte, tel le Front national qui y dĂ©file depuis 1988 pour rendre hommage Ă  Jeanne d'Arc[36], l'UMP du prĂ©sident de la RĂ©publique Nicolas Sarkozy qui rassemble ses partisans en 2012 en se rĂ©clamant de la fĂȘte du « vrai travail »[37], ou Renaissance du prĂ©sident Emmanuel Macron qui souhaite en 2019 un bon 1er mai Ă  « ceux qui aiment le travail », avant d'ĂȘtre repris par des historiens pour ce contre-sens[38]. En 2023, le parti prĂ©sidentiel est Ă  nouveau repris par la gauche pour son utilisation du terme "fĂȘte du Travail"[32] - [33], en plein mouvement social contre sa rĂ©forme des retraites visant Ă  allonger l'Ăąge de dĂ©part et la durĂ©e de cotisation.

En Allemagne

En Allemagne, le 1er mai est chĂŽmĂ©. On porte traditionnellement un Ɠillet rouge Ă  la boutonniĂšre pour la fĂȘte du Travail (Tag der Arbeit). Cette tradition remonte au , oĂč pour rĂ©pondre Ă  l'appel de la IIe Internationale malgrĂ© l’interdiction de manifester prĂ©vue par la Sozialistengesetz, les militants dĂ©cident de se retrouver dans des parcs en portant un Ɠillet rouge en signe de reconnaissance.

Sous le TroisiĂšme Reich Ă  partir de 1934 la FĂȘte nationale du peuple allemand, ou journĂ©e nationale du travail remplace les festivitĂ©s du 1er mai[39].

PlutÎt délaissé en République fédérale d'Allemagne, ce symbole était trÚs utilisé en République démocratique allemande, entre autres par les organisations de jeunesse.

En certains endroits, comme Ă  Stuttgart, les enfants profitent de la nuit prĂ©cĂ©dant le 1er mai pour faire des farces d’une façon qui rappelle l'Halloween[40].

En Suisse

En Suisse, le 1er mai n'est chĂŽmĂ© que dans certains cantons (BĂąle, Jura, NeuchĂątel, Schaffhouse, Soleure, Tessin, Thurgovie, Zurich) ou districts. Les syndicats organisent des dĂ©filĂ©s dans l'aprĂšs-midi ou en fin de journĂ©e, dans les cantons oĂč ce jour n'est pas chĂŽmĂ©[41].

Dans le canton de Fribourg, il existe une tradition invitant les enfants à se rendre de maison en maison pour y chanter le retour du printemps. Les enfants reçoivent généralement, en échange de leurs chants, une piÚce d'argent et une sucrerie ou un chocolat.

En Italie

Juste aprĂšs la diffusion de la nouvelle de l'assassinat de dirigeants anarchistes de Chicago, en 1888, les habitants de Livourne se retournĂšrent d'abord contre les navires amĂ©ricains ancrĂ©s dans le port, puis contre le siĂšge de la police, oĂč on disait que le consul amĂ©ricain s'Ă©tait rĂ©fugiĂ©.

Parmi les premiers documents de la fĂȘte filmĂ©s en Italie, le producteur de films Cataldo Balducci prĂ©sente le documentaire Un magnifique Ă©vĂ©nement pour le Ă  Andria convoquĂ© par les classes laborieuses, qui rend compte de la fĂȘte en sept plans, et l'on peut ainsi voir le cortĂšge serpentant Ă  travers les rues bondĂ©es de la ville : les hommes portant tous leur chapeau, suivent avec quelques drapeaux la fanfare qui joue.

En Italie, la fĂȘte a Ă©tĂ© supprimĂ©e au cours de la pĂ©riode fasciste — qui a prĂ©fĂ©rĂ© cĂ©lĂ©brer la fĂȘte du Travail italien (Festa del lavoro italiano) le 21 avril, soit Ă  la date de la Natale di Roma, jour supposĂ© de la fondation de Rome — mais a Ă©tĂ© restaurĂ©e peu aprĂšs la fin de la guerre, en 1945.

En 1947, la célébration a été marquée à Portella della Ginestra (PA), lorsque la bande de Salvatore Giuliano a tiré sur un cortÚge d'environ deux mille travailleurs au sein du parti, tuant onze personnes et faisant cinquante blessés. Cet événement passa à l'histoire sous le nom de massacre de Portella della Ginestra.

Depuis 1990, les syndicats italiens CGIL, CISL et UIL, en collaboration avec la municipalitĂ© de Rome ont organisĂ© un concert annuel pour fĂȘter le 1er mai de chaque annĂ©e en prĂ©sence de centaines de milliers de personnes.

En 2023, la premiÚre ministre italienne Giorgia Meloni choisit le 1er mai pour réformer le marché du travail et supprimer le revenu de citoyenneté[42] qui avait sorti de la pauvreté un million de personnes depuis son institution en 2019[43], ce que les syndicats dénoncent comme une « provocation »[42].

Voir aussi

Générale

  • AurĂ©lie Carrier, Le Grand soir aura-t-il lieu ? Histoire d'un Ă©vĂ©nement annoncĂ© : le Ă  Paris, mĂ©moire de master 2 d'histoire, D. Kalifa et S. Venayre (dir.), UniversitĂ© Paris 1, 2010[44].
  • Maurice Dommanget, Histoire du Premier mai, Ă©d. Le Mot et le reste, 1953 ; rĂ©Ă©d. 2006 (ISBN 2-915378-23-1)
  • Danielle Tartakowsky, La Part du rĂȘve - Histoire du 1er mai en France, Ă©d. Hachette, Paris, 2005 (ISBN 2-01-235771-7)
  • AndrĂ© Rossel-Kirschen, Histoire internationale du Premier mai, Ă©dition de la Courtille, 1977 ; rĂ©Ă©d. 1984 (ISBN 2-7207-0043-6) Scan de l'ouvrage, site de l'auteur
  • « Le Premier mai dans l'Histoire », Les Cahiers no 2 du Centre d'histoire syndicale de l'union rĂ©gionale Force ouvriĂšre Île-de-France (rĂ©dacteur en chef : Marc Blondel)
  • AndrĂ© LaranĂ©, « TragĂ©dies et joies du 1er Mai - JournĂ©e de 8 heures et fĂȘte du Travail », Herodote.net, 29 avril 2015, lire en ligne.
  • Jean-Jacques Gandini, « Histoire du Premier mai », Le Monde diplomatique, aoĂ»t 2006, lire en ligne.

France

Notes et références

  1. John Robert Colombo. FĂȘte du Travail, EncyclopĂ©die canadienne.
  2. TERMIUMÂź > Clefs du français pratique > EntrĂ©es commençant par F > fĂȘtes, Bureau de la traduction, Gouvernement du Canada.
  3. Franck Ferrand, « L'histoire du 1er mai » sur europe1.fr, 1er mai 2013.
  4. Voir le Rapport sur le calendrier républicain sur wikisource.
  5. Maurice Dommanget, Histoire du premier mai, Éd. de la TĂȘte de feuilles, , p. 368.
  6. Au FamilistĂšre de Guise (Aisne), une fĂȘte du travail pour honorer
 un patron Le Monde du 30 avril 2011.
  7. La place de Peter McGuire dans l'histoire de la FĂȘte du travail n'est pas incontestĂ©e. Beaucoup croient que Matthew Maguire, un machiniste, et non Peter McGuire, proposa cette fĂȘte le premier. La recherche rĂ©cente semble soutenir la controverse que Matthew Maguire, qui sera plus tard secrĂ©taire de l'association internationale des machinistes de Paterson, New Jersey, proposa ce jour en 1882 alors qu’il Ă©tait secrĂ©taire du syndicat central Ă  New York. Ce qui est clair c’est que le syndicat central adopta une proposition de Labor Day et nomma un comitĂ© pour prĂ©voir une manifestation avec un pique-nique ladite annĂ©e.
  8. Normand Baillargeon, L'ordre moins le pouvoir, Éditions Agone, (lire en ligne), p. 99-100.
  9. « Les origines anarchistes du Premier Mai », Le Monde libertaire, vol. SupplĂ©ment, no 1593,‎ , p. 4.
  10. « Alors que certains hommes se résignent à recevoir des coups de matraque et voir leurs frÚres se faire abattre, il en est d'autres qui se révolteront et nourriront une haine qui les poussera à se venger, et les événements qui ont précédé la tragédie de Haymarket indiquent que la bombe a été lancée par quelqu'un qui, de son propre chef, cherchait simplement à se venger personnellement d'avoir été matraqué, et en cela le capitaine Bonfield est le véritable responsable de la mort des agents de police. » Cité dans Reasons for pardoning Fielden, Neebe and Schwab (1893), p. 49, Musée d'histoire de Chicago.
  11. Adrien Veber, « Le Premier Mai », La Revue socialiste, vol. 19,‎ , p. 564 (ISSN 0035-4139, lire en ligne).
  12. VĂ©ronique Dumas, « Le 1er Mai », Historia,‎ , p. 112.
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    • QUID 2002
    • Loi du 12 avril 1941, modifiĂ©e par la loi du 26 avril 1941, instituant le 1er mai jour fĂ©riĂ©, fĂȘte du travail et de la concorde sociale.
      • Art. 1er : le 1er mai est jour fĂ©riĂ©.
      • Art. 2 : ce jour sera chĂŽmĂ© comme fĂȘte du travail et de la concorde sociale sans qu’il en rĂ©sulte une rĂ©duction du salaire des travailleurs. Dans les cas oĂč, en raison de la nature du travail, celui-ci ne pourrait ĂȘtre interrompu, le travailleur bĂ©nĂ©ficiera d’une indemnitĂ© compensatoire Ă  la charge de l’employeur.
  25. Loi no 46-828 du sur la journée du , dans Journal officiel de la République française : lois et décrets, , p. 3536.
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