Mai
Mai est le cinquiÚme mois des calendriers grégorien et julien. Ce mois dure 31 jours. Il est le troisiÚme mois du printemps météorologique dans l'hémisphÚre nord, alors qu'il est associé à l'automne dans l'hémisphÚre sud, mais aussi le premier mois estival (hivernal dans l'hémisphÚre austral).
Ă lâorigine, câĂ©tait le troisiĂšme mois du calendrier romain.
Origine du nom
Le nom vient du latin maius (le mois de mai), en référence à la divinité italique Maia[1].
Historique
Ă lâorigine dans le calendrier romain dit romulĂ©en qui comprend dix mois[2], le mois de mai (en latin maius) est le troisiĂšme mois de l'annĂ©e. Les Romains ayant pris l'habitude de personnifier et de dĂ©ifier tous les faits qu'ils ont du mal Ă expliquer, ils rangent d'un cĂŽtĂ© les « bons » dieux, et de l'autre les « mauvais » dieux, et prennent soin de se mettre sous la protection des premiers, pour se prĂ©server des seconds[3]. Ainsi dans ce calendrier romain, seuls les quatre premiers mois de l'annĂ©e portent (ou se rapportent) Ă des dieux protecteurs, dont trois sont en rĂ©alitĂ© des dĂ©esses : Martius (mois de mars) consacrĂ© au dieu romain Mars, Aprilis (mois d'avril) consacrĂ© Ă Aphrodite, Maius (mois de mai) en l'honneur de Maia, Iunius (mois de juin) en l'honneur de Junon. Les autres mois ne sont dĂ©signĂ©s que par le chiffre qui les place et qui permet de les distinguer dans le cours de l'annĂ©e. Dans ce contexte, mars est le premier mois de lâannĂ©e romaine pour honorer le fondateur de Rome Romulus dont le pĂšre Ă©tait le dieu Mars[4] mais Ă©galement pour honorer le dieu agricole et guerrier[5] : cette divinitĂ© romaine prĂ©side au printemps, au retour des beaux jours favorables Ă l'agriculture[6], et inaugure dans le calendrier la nouvelle annĂ©e qui met un terme Ă la trĂȘve militaire traditionnelle ouverte d'octobre[7] Ă la fin fĂ©vrier[8]. Janvier devient le premier mois du calendrier soit sous Numa Pompilius, soit sous les decemviri vers 450 av. J.-C. Cependant, les annĂ©es romaines sont identifiĂ©es par deux consuls, qui prennent leurs fonction le 1er mai et le 15 mars avant 153 av. J.-C., puis le 1er janvier aprĂšs cette date[9].
C'est Romulus qui aurait donnĂ© ce nom en lâhonneur des sĂ©nateurs appelĂ©s maiores.
Au Moyen Ăge, les pays de la chrĂ©tientĂ© utilisent le calendrier julien et commencent la numĂ©rotation de l'annĂ©e Ă une fĂȘte religieuse importante, le 25 dĂ©cembre (style de la NativitĂ© de JĂ©sus), le 25 mars (style florentin ou style de l'Annonciation), voire Ă PĂąques (style de PĂąques) comme dans certaines rĂ©gions françaises[10]. Cependant, les calendriers mĂ©diĂ©vaux continuent Ă afficher les annĂ©es selon la coutume romaine, en douze colonnes allant de janvier Ă dĂ©cembre. Ă cette Ă©poque, les scribes traduisent parfois l'appellation « Maius mensis » (mois de Maia) par « Madona mensis » (mois de la Madone), d'oĂč l'appellation du « mois de Marie » donnĂ©e au mois de mai[11].
En France, janvier s'impose comme le 1er mois lorsque le roi Charles IX dĂ©cide, par lâĂdit de Roussillon en 1564, que lâannĂ©e dĂ©buterait dĂ©sormais le 1er janvier[12]. Le pape GrĂ©goire XIII Ă©tend cette mesure Ă l'ensemble de la chrĂ©tientĂ© avec l'adoption du calendrier grĂ©gorien en 1582.
Traditions
Dâun point de vue mythologique, mai est, le mois des fĂȘtes en lâhonneur de la vĂ©gĂ©tation, des fleurs, des sources et de lâeau. Dans certaines traditions, c'est le mois du retour des morts et des ancĂȘtres mythiques.
Dans la tradition des Romains, le mois de mai était celui de Maia, déesse de la fécondité.
Dans le monde celtique, la date du 1er mai est celle de la fĂȘte de Beltaine, la grande fĂȘte celtique du dieu Bel, correspondant au dieu gaulois Belenos. Câest une fĂȘte du feu.
Chez les catholiques et selon une tradition d'origine mĂ©diĂ©vale, mai est mois de Marie[13]. Il commence avec la fĂȘte de saint Joseph l'artisan, le 1er mai[14], et se termine par la cĂ©lĂ©bration de la Visitation de la Vierge Marie Ă sa cousine Ălisabeth[15]. Les apparitions de Fatima ont eu lieu au mois de mai. Mai est aussi, traditionnellement, le mois des communions (premiĂšre communion et communion solennelle).
Le mois de mai est Ă©galement celui des arbres de mai, festivitĂ© frĂ©quente en Europe occidentale et les pays nordiques, connue sous le nom de Meyboom, Maypole, Maibaum, Maggiolata, etc. Le cĆur de ces rites est la plantation d'un arbre (ou d'un mat qui le reprĂ©sente), qui actualise lâacte primordial de la rĂ©gĂ©nĂ©ration.
Mai est aussi le mois de la déesse des forces de la nuit, Lilith, célébrée pendant les floralies.
FĂȘtes notables
Le 1er mai, la FĂȘte internationale du Travail est cĂ©lĂ©brĂ©e presque partout dans le monde avec les exceptions notables du Canada et des Ătats-Unis oĂč cette fĂȘte est plutĂŽt cĂ©lĂ©brĂ©e le premier lundi de septembre. Le 1er mai est Ă©galement la fĂȘte de saint Joseph l'artisan.
Pour les Occidentaux, le 31 mai est la fĂȘte de la Visitation de la Vierge Marie.
Dictons
Ces dictons traditionnels[16], parfois discutables, ne traduisent une réalité que pour les pays tempérés de l'hémisphÚre nord :
- « Au mois de mai, manteau jeté. »
- « En avril, ne te dĂ©couvre pas dâun fil ; en mai, fais ce qu'il te plaĂźt. »[17]
- « Femme de mai plaßt toujours. »
- « Mai froid nâenrichit. »
- « Mai pluvieux marie le laboureur et sa fille. »
- « Mai pluvieux, laboureur joyeux. »
- « Mariages de mai ne fleurissent jamais. »
- « Pendant le joli mois de mai, couvre-toi plus que jamais. »[18]
- « Si le dicton dit vrai, méchante femme s'épouse en mai. »
- « Mai, mois fleuri, mois béni. »
- « Mai, mois de fleurs, mois de pleurs. »
- « Le mariage du mai ne se dure jamais. »
- « Fais provision de confiture en mai et août »[19].
Mai et la météorologie
Dans la plupart des régions tempérées de l'hémisphÚre nord, le mois de Mai marque généralement une rupture nette avec les températures de l'hiver. Les gelées disparaissent. Les premiÚres chaleurs du pré-été surviennent. L'ensoleillement augmente sensiblement. Les premiers orages peuvent éclater.
Notes et références
- CNRS, Université de Lorraine, « Trésor de la Langue Française informatisé » (consulté le )
- Ce choix du systÚme décimal est expliqué par Ovide, Les Fastes I, 30-34 : « Dix mois suffisent pour que l'enfant sorte du sein de sa mÚre ».
- Jean-Claude Even, Calendrier romain: méthode de recherche et de vérification des dates, de Jules César à l'an 2000, J.C. Even, , p. 33.
- Ovide, Les Fastes I, 40
- Mars repose sur un radical indo-europĂ©en *MÄwort-, dĂ©signant une divinitĂ© aux attributs guerriers mais aussi fertiles et agricoles. cf.(en) J. P. Mallory, Douglas Q. Adams, Encyclopedia of Indo-European Culture, Taylor & Francis, , p. 630-631.
- En astrologie, le 1er décan du Bélier est gouverné par la planÚte Mars et correspond à la résurrection de l'année, l'aurore d'un cycle nouveau.
- Cette pĂ©riode correspond Ă©galement au mois de mouharram qui marquait dans le calendrier musulman le dĂ©but d'une pĂ©riode de quatre mois durant lesquels une trĂȘve sacrĂ©e devait ĂȘtre observĂ©e tandis que toute hostilitĂ© devait cesser le septiĂšme mois du calendrier, le rajab. cf. Pierre Cuperly, FĂȘtes et priĂšres des grandes religions, Editions de l'Atelier, , p. 38.
- JoĂ«l Schmidt, « Mars, notre PĂšre », L'Histoire, no 10,â , p. 93.
- (en) Broughton Richmond, Time Measurement and Calendar Construction, Brill Archive, , p. 113.
- René Kahn, Régulation temporelle et territoires urbains : habiter l'espace et le temps d'une ville, L'Harmattan, , p. 65-66.
- Jean-Claude Even, « opcit », p. 36
- Didier Philippe, Petit lexique des fĂȘtes religieuses et laĂŻques, Albin Michel, , p. 79.
- Jean-Claude Even, Calendrier romain : Méthode de recherche et de vérification des dates, de Jules César à l'an 2000, J.C. Even, , 127 p. (présentation en ligne), p. 38.
- (en) William E. Lori, « St. Joseph the Worker », Columbia, vol. 96, no 5,â , p. 4.
- « Pourquoi Mai est le mois de Marie ? », sur DiocÚse d'Arras (consulté le )
- Anne-Christine Beauviala, MĂ©tĂ©o et dictons rĂ©gionaux, Ăditeur : Christine Bonneton, 2010.
- Traditions et soins d'aujourd'hui : anthropologie du corps et professions de santĂ©, de Françoise Loux, paru aux Ă©ditions InterĂditions en 1995, page 70 (ISBN 2-7296-0153-8)
- Biorythmes, climat et santé : ces horloges internes et externes qui vous gouvernent, de MichÚle Didou-Manent et Ky Tran, paru aux éditions Ellébore en 2002, page 65 (ISBN 2-86898-063-5)
- GeneviÚve BollÚme, La Bible bleue. Anthologie d'une littérature populaire, Flammarion, , p. 280.
Voir aussi
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) British Museum
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :