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Arbre de mai

La tradition de l’arbre de mai est un rite de fĂ©conditĂ© liĂ© au retour de la frondaison ; elle consiste Ă  planter un arbre ou un mĂąt qui le reprĂ©sente dans le courant du mois de mai.

Danse du MĂąt de Mai (MayPole), Ă©glise de Bishopstone, Sussex, Grande-Bretagne.

RĂ©pandue dans toute l'Europe, elle connaĂźt diffĂ©rentes variantes et dĂ©clinaisons de son nom : arbre de joie ou arbre de mai, le mai, arbre individuel, arbre d’amour et leurs traductions : MeyBoom (Belgique), MaiBaum (Allemagne), MayPole (anglais), Palo de Mayo (espagnol), MajStĂ„ng (suĂ©dois), GaĂŻTanĂĄki ("mĂąt enrubannĂ©", GrĂšce), TanneMaie (Alsace), MĂ­ BhealTaine (gaĂ©lique d'Irlande), ArminDeni (roumain), IrminDen (bulgare), MĂĄjka (RĂ©publique tchĂšque), MajĂłwka (Pologne), Maggiolat


Les origines

Le mois de mai est traditionnellement le mois des fĂȘtes liĂ©es au retour des frondaisons et Ă  la fĂ©conditĂ©. Dans ce cadre, l’arbre symbolise les forces de la Nature.

Au concile de Milan de 1579, l’Église catholique proscrivit cette tradition paĂŻenne et ses rites apparentĂ©s, stipulant l’interdiction « le premier jour de mai, fĂȘte des apĂŽtres saint Jacques et saint Philippe, de couper les arbres avec leurs branches, de les promener dans les rues et dans les carrefours, et de les planter ensuite avec des cĂ©rĂ©monies folles et ridicules[1]. »

Les origines de ce rituel des rubans associé à un arbre remontent loin dans le passé, et ressortissent probablement d'un cÎté au rituel de momification égyptien avec ses bandelettes, et de l'autre au trÚs ancien archétype de l'Arbre de vie ou de l'Arbre-Monde.

En Égypte antique l’érection du pilier Djed se produisait durant les trĂšs importantes fĂȘtes du mois de Khoiak. Des rubans de momification permettaient de reconstituer le corps d'Osiris dĂ©chiquetĂ© par Seth. L’érection du pilier Djed reprĂ©sentait symboliquement la capacitĂ© de rĂ©gĂ©nĂ©rescence du dieu. Lazare de BĂ©thanie, lors de sa rĂ©surrection, apparaĂźt Ă©galement entourĂ© de plusieurs femmes et enrubannĂ© de bandelettes de momification, comme une suite ou une rĂ©surgence des pratiques de rĂ©gĂ©nĂ©ration liĂ©es aux mythes osiriens. À l’origine (trĂšs ancienne, selon Georges Posener : c'est un « fĂ©tiche prĂ©historique »[2]), le symbole du pilier Djed est parfois interprĂ©tĂ© comme la figuration stylisĂ©e d'un arbre en fleurs ou d'un arbre Ă©branchĂ©, ou comme un mĂąt constituĂ© de faisceaux de tiges vĂ©gĂ©tales (peut-ĂȘtre une haute gerbe de cĂ©rĂ©ales), ou encore un pieu Ă  entailles, ou enfin il serait l’évocation d’une colonne vertĂ©brale, l’épine dorsale d’un bovidĂ©[2]. Au Nouvel Empire il sera clairement identifiĂ© Ă  la colonne vertĂ©brale du corps cosmique d’Osiris[2]. Toujours est-il que ce talisman jouait un rĂŽle dans les rites de fertilitĂ©, et que, par assimilation au mythe osirien, il symbolise la rĂ©surrection. Il est donc probablement l'avatar Ă©gyptien du mythe de l'Arbre de vie[3] - [2].

En GrĂšce antique, les MĂ©nades (Bacchantes chez les Romains) effectuent une danse de Mai Ă  base de rubans dans le but de reconstituer le corps de Zagreus / Dionysos qui a Ă©tĂ© dĂ©coupĂ© en neuf morceaux par les Titans[4], ce qui n’est pas sans rappeler aussi le mythe d’Osiris. On trouve ainsi, sur des poteries grecques du Ve siĂšcle av. J.-C., Dionysos reprĂ©sentĂ© comme un arbre habillĂ© et masquĂ©, couronnĂ© et entourĂ© de MĂ©nades enroulant des rubans (Ă  base de feuilles et de fleurs) autour de son corps dĂ©membrĂ©.

  • Aux origines du rite de l'Arbre de Mai
  • Deux dĂ©esses pleurant Osiris sous forme d'un pilier-djed. Pectoral en feuilles d'or au dĂ©cor repoussĂ©. Époque ptolĂ©maĂŻque, 332-30 av. J.-C. MusĂ©e du Louvre.
    Deux dĂ©esses pleurant Osiris sous forme d'un pilier-djed. Pectoral en feuilles d'or au dĂ©cor repoussĂ©. Époque ptolĂ©maĂŻque, 332-30 av. J.-C. MusĂ©e du Louvre.
  • Amulettes Ă©gyptiennes : le pilier Djed aux cĂŽtĂ©s de l'Oeil d'Horus et du NƓud d'Isis. MusĂ©e du Louvre.
    Amulettes Ă©gyptiennes : le pilier Djed aux cĂŽtĂ©s de l'Oeil d'Horus et du NƓud d'Isis. MusĂ©e du Louvre.
  • La rĂ©surrection de Lazare momifiĂ© avec ses bandelettes. École grecque (XVIIe siĂšcle). MusĂ©e des Beaux-Arts (Paris).
    La rĂ©surrection de Lazare momifiĂ© avec ses bandelettes. École grecque (XVIIe siĂšcle). MusĂ©e des Beaux-Arts (Paris).
  • Stamnos, vase grec du Ve siĂšcle av. J.-C., avec des MĂ©nades entourant le totem de Dionysos, cĂ©ramique dite "Ă  figures rouges", vers 430 av. J.-C. (Princeton University Art Museum).
    Stamnos, vase grec du Ve siÚcle av. J.-C., avec des Ménades entourant le totem de Dionysos, céramique dite "à figures rouges", vers 430 av. J.-C. (Princeton University Art Museum).

En Europe occidentale et centrale

BhealTaine en Irlande

Le mĂąt de BelTane/BelTaine se dit BhealTaine en gaĂ©lique d'Irlande. MĂ­ BhealTaine, c'est le mois de BelTane. Les festivitĂ©s associĂ©es s'appellent LĂĄ BealTaine en Irlande et Latha BeallTainn en Écosse. LĂĄ Buidhe BealTaine signifie le « jour brillant/lumineux de mai ». En gaĂ©lique d'Écosse le mois de mai se dit CĂšiTean (et aussi a’ MhĂ igh). Les feux de BelTane sont Ă©quivalents aux feux dits de « la Saint-Jean ». Eadar dĂ  theine BheallTainn signifie « entre deux feux de Beltane » en gaĂ©lique d'Écosse. MĂ­ Bheal est Ă©quivalent Ă  MayPole en anglais moderne.

Sur l'Ăźle de Man (dialecte manx) BelTane se dit BoalTinn ou BoalDyn. La racine Bel / Beal / Boal signifie blanc, brillant, lumineux, comme les flammes du feu.

Y FeDwen Fai au pays de Galles

Au Pays de Galles l'arbre de Mai se nomme Y FeDwen Fai. L'arbre-mùt est peint et décoré de rubans et de fleurs.

Autres noms : GƔyl Calan Mai, neu Calan HaF; Gla'Mai neu, GlaMai ar lafar.

MayPole en Grande-Bretagne

Reine de Mai, Melberby, Grande-Bretagne.

L'arbre de Mai se dit MayPole en Grande-Bretagne. La ville de MayBole se dit Am Magh BaoGhail en gaĂ©lique d'Écosse.

Le MajStÄng en SuÚde

En SuĂšde la fĂȘte du MajStĂ„ng / MidSommarStĂ„ng est la plus importante de l'annĂ©e. Elle correspond Ă  la fĂȘte d'Yvan Kupala des Slaves (feux de la Saint-Jean lors du solstice d'Ă©tĂ©).

JuhannusSalko en Finlande

La fĂȘte du solstice d'Ă©tĂ©, du milieu de l'Ă©tĂ© (Suomalainen juhannus) est le jour du drapeau finlandais. La fĂȘte commence Ă  18 heures et dure toute la nuit. Les jours les plus longs de l'annĂ©e ont Ă©tĂ© appelĂ©s « jours de nidification » car le soleil est alors dans le nid d'oiseau en haut du mĂąt. Le soleil reste dans le nid pendant quelques jours jusqu'Ă  ce que le mouvement du soleil recommence, dĂ©but d'un nouveau cycle solaire. Cette phase de revirement/inversion cosmique (passage d'un phase ascendante Ă  une phase ascendante) Ă©tait perçue comme une situation magique durant laquelle des esprits pouvaient venir se manifester. Des feux sont allumĂ©s pour chasser les mauvais esprit.

Kupolines (ou Rasa) en Lituanie

Le solstice d'Ă©tĂ© est l'occasion d'une grande fĂȘte en Lettonie, Kupolines ou Rasa.

Ligo en Lettonie

Le solstice d'Ă©tĂ© est l'occasion d'une grande fĂȘte en Lettonie, Ligo Diena et Jani. Des mĂąts dĂ©corĂ©s de fleurs et de feuilles sont installĂ©s. Le sommet du mĂąt est ensuite enflammĂ© (photo). Les fidĂšles pratiquant ce rite portent des couronnes vĂ©gĂ©tales sur la tĂȘte. Ligo Diena signifie jour des herbes. Jani, prĂ©nom trĂšs courant en Lettonie, signifie Jean. Environ 15000 choristes se rassemblent chaque annĂ©e pour chanter Ligo, chant national (VidĂ©o[5]:)

JaaniPĂ€ev en Estonie

JaaniPÀev, JaaniÔhtu et JaanilaupÀev sont les jours les plus importants du calendrier estonien. Des mùts sont installés et des feux allumés dans un climat de convivialité.

Le GaĂŻTanĂĄki en GrĂšce

Sur l'Ăźle d'Andros, dans les Cyclades, un GaĂŻTanĂĄki (ÎłÎ±ÏŠÏ„Î±ÎœÎŹÎșÎč, « mĂąt enrubannĂ© ») est installĂ© sur la place KaĂ­ris de Chora lors d'une fĂȘte[6]. Ce rituel se produit Ă©galement dans d'autres endroits de la GrĂšce[7], comme Ă  Livadia, capitale de la BĂ©otie, oĂč lors du carnaval des chars et des mascarades dĂ©filent jusqu’à la place centrale de la ville oĂč sont tressĂ©s les GaĂŻtanakia. Ou encore sur l'Ăźle de CythĂšre (Kythira). Il correspond au çiçekli direği ("pĂŽle fleuri") en turc. La gaida grecque (gaĂŻta galicienne) est un instrument de musique Ă  vent.

La Sărbătoarea de ArminDeni en Roumanie

En Roumanie, pour la Sărbătoarea de ArminDeni [8] - [9], des jeunes hommes vont couper des arbres en forĂȘt, les Ă©laguent et les hissient ensuite au cƓur de la ville ou du village. Chez les Saxons l'arbre de vie s'appelle IrminSul.

Le jour de l'ArminDeni (ArmenDina, ArminDin ou encore ArminDer la rosĂ©e est recueillie au petit matin et elle sert pour se laver. C'est la promesse d'une bonne santĂ©[10]. Le mĂȘme rituel avec la rosĂ©e se produit lors de la fĂȘte d'Ivan Kupala (SobotKov) des Slaves. L'ArminDeni est cĂ©lĂ©brĂ© le 1er mai en Transylvanie, au Banat, en Bucovine et en Moldavie. Dans le pays de LăpuƟ, elle l'est lors de la PentecĂŽte et en Muntenie et Oltenie, le , lors de la SĂąnGiorz (Saint-Georges).

Lors de l'ArminDeni du vin rouge est mĂ©langĂ© Ă  de l'absinthe et est utilisĂ© pour « Ă©changer du sang et protĂ©ger contre les maladies». Selon la tradition populaire roumaine la peste ne peut ĂȘtre repoussĂ©e que le jour d'ArminDeni et seulement avec la feuille d'absinthe. Des brins d'absinthe sont fixĂ©s sur les chapeaux, vĂȘtements et fenĂȘtres le jour de l'ArminDeni, tout comme les brins de Muguet (porte-bonheur) du 1er mai en France. Les larmes (rosĂ©e, eau de lune) versĂ©es par la Vierge Marie au pied de la croix (c'est-Ă -dire du mĂąt de mai) auraient donnĂ© naissance aux fleurs de muguet. Au XIVe siĂšcle on tressait en France des couronnes de fleurs le 1er mai pour les offrir Ă  la Vierge. Les Slaves tressent aussi des couronnes de fleurs le jour de la fĂȘte d'Ivan Kupala. Tout comme les suĂ©dois lors de la fĂȘte du MajStĂ„ng, une couronne de fleurs et feuilles est d'ailleurs placĂ©e au sommet du mĂąt. Le Christ sur la croix porte aussi une couronne vĂ©gĂ©tale (Ziziphus spina-christi).

IrminDen en Bulgarie

En Bulgarie l'arbre de mai s'appelle: IrminDen ou encore Yeremiya, Eremiya, IriMa, Zamski Den.

MĂĄjusFa en Hongrie

Fa signifie arbre en hongrois. À NagykƑrös des restes de sanglier sacrifiĂ© Ă©taient dĂ©posĂ© au niveau de l'arbre de mai, le MĂĄjusFa, le plus souvent un peuplier garni de rubans colorĂ©s.

Festa dos Maios en Galice

En Galice, la Festa dos Maios (la fĂȘte des Mais / Mages). Les cĂ©lĂ©brations qui ont lieu Ă  Orense, Pontevedra, Poyo, El Morrazo et VillagarcĂ­a de Arosa sont populaires. Un concours est organisĂ© dans lequel les meilleurs maios sont attribuĂ©s, qui sont des compositions faites avec de la mousse, des fougĂšres et des chapelets de "carrabouxos ou de bugallos" en tant que matĂ©riaux plus usuels, dans certaines rĂ©gions, des Ɠufs, des fleurs et des fougĂšres sont Ă©galement ajoutĂ©s. Ils peuvent ĂȘtre utilisĂ©s dans deux types de travaux: les traditionnels, sous forme de pyramides Ă  base carrĂ©e ou triangulaire, de grande hauteur recouverts de mousse, et les artistes, qui constituent des sculptures authentiques, reprĂ©sentant des constructions, des croix et des scĂšnes anciennes de la vie quotidienne la galice

Cruz de Maio au Portugal

L'arbre de Mai se dit Cruz de Maio ou Cruz de Mata au Portugal.

L'albero di maggio en Italie

L'arbre de mai s'appelle Albero di Maggio en Italie, ou encore Albero della Cuccagna, le MĂąt de Cocagne en français, Kukkanja en Maltais, Cucanya en Catalan. À Camino al Tagliamento , dans la province d'Udine, dĂ©but juin, lors de la fĂȘte du village du vin et du taureau, a lieu la fĂȘte de l'arbre de mai. Le poteau, place au-dessus d'une riviĂšre, est saupoudrĂ© de graisse et les concurrents doivent le recouvrir sur toute sa longueur, puis plonger dans les eaux glacĂ©es pour prendre 2 bouteilles placĂ©es en rĂ©compense. Dans la ville de Martone, la fĂȘte s'appelle A'NTinna .

Île de Chypre

Une statuette de terre cuite datant du VIe siÚcle av. J.-C., illustre l'exécution, par trois personnes, d'une ronde autour d'un arbre.

Le MaiStange / MaiBaum en Allemagne

MaiBaum, Munich.

En Allemagne l'arbre de mai porte le nom de MaiStange ou de MaiBaum, ou encore de Maie[11] - [12].

Maibaum à Erling (Haute-BaviÚre) avec sa décoration abondante.

En BaviĂšre, la tradition du mĂąt de mai remonte Ă  longtemps. Il s’agirait d’un vestige des Celtes qui ont peuplĂ© le Sud de l’Allemagne : venant des steppes orientales, ils vĂ©nĂ©raient la nature et cĂ©lĂ©braient le dĂ©but de l’étĂ©, le 1er mai, en Ă©rigeant un arbre autour duquel ils dansaient pour chasser les mauvais esprits.

Depuis le XVIIIe siĂšcle, et encore plus depuis la Seconde Guerre mondiale, le mĂąt de mai est devenu le symbole des villes et villages de la BaviĂšre du Sud. Il reprĂ©sente l’honneur de la commune et de sa communautĂ©.

Il est source de compĂ©tition entre les villages bavarois, qui rivalisent d’ingĂ©niositĂ© et d’efforts pour se doter du plus grand et du plus bel arbre. Aussi, des hauteurs de 30 mĂštres ne sont-elles pas rares


Et jusqu’à ce qu’il soit Ă©rigĂ©, le jour de la cĂ©rĂ©monie, il fait l’objet de toutes les convoitises et Ă  ce titre, il est jalousement surveillĂ©, jour et nuit, par les hommes de la commune, pour dĂ©courager les Ă©ventuels ravisseurs
 L’enjeu est de taille, car en cas de vol, les victimes se verraient dans l’obligation de verser une rançon en nature (biĂšre et victuailles) et surtout de porter le poids de la honte !

DĂ©pourvu de son Ă©corce, le tronc d’arbre dont on se sert pour ce mĂąt de mai est ensuite peint en bandes blanches et bleues (les couleurs de la BaviĂšre) et le sommet du mĂąt est dĂ©corĂ© d’une couronne en branches de sapin. Bien souvent, on retrouve tout le long du mĂąt, des figurines reprĂ©sentant les diffĂ©rents corps de mĂ©tiers, comme le cordonnier, le ramoneur, le menuisier, le charpentier, etc.

Une fois l’arbre prĂȘt, et l’heure de la cĂ©rĂ©monie arrivĂ©e, les hommes de la commune doivent se prĂ©parer Ă  installer le mĂąt au centre du village, souvent sur la place principale. C’est l’occasion de faire la fĂȘte, au son de la fanfare et les groupes folkloriques sont prĂ©sents pour accompagner cette cĂ©rĂ©monie, et soutenir moralement les hommes qui devront dĂ©ployer tous leurs efforts pour hisser le mĂąt. C’est, en effet, une vĂ©ritable Ă©preuve de force qui requiert puissance, savoir-faire et prĂ©cision, durant prĂšs de deux heures. Tout est fait manuellement sous les ordres d’un chef attentif qui veille Ă  la rĂ©ussite de l’épreuve en toute sĂ©curitĂ©.

Devant un tel exercice, on ne s’étonnera donc pas que le mĂąt de mai soit conservĂ© en l’état, en gĂ©nĂ©ral cinq ans, et pour certaines communes au moins trois ans.

La mĂĄjka (ou mĂĄje) en RĂ©publique tchĂšque

Érection d'un arbre de mai en RĂ©publique tchĂšque.

En BohĂȘme et en Moravie, l'arbre de mai est un conifĂšre, voire un bouleau, auquel on a coupĂ© les branches, enlevĂ© l’écorce et que l’on a Ă©tĂȘtĂ©. Il doit ĂȘtre le plus haut possible. La partie supĂ©rieure est dĂ©corĂ©e avec des rubans en tissu colorĂ© ou de papier crĂ©pon ; on y accroche Ă©galement un sapin fraĂźchement coupĂ© et une couronne de fleurs.

Le plus souvent il est Ă©rigĂ© le ou le 1er mai de chaque annĂ©e ; cette mise en place nĂ©cessite beaucoup de mains d’Ɠuvre, car l'arbre est dressĂ© Ă  la force des bras et des mains. La nuit qui suit cette installation, ce mĂąt est jalousement gardĂ© afin d’éviter que les hommes des villages voisins ne viennent l’abattre ou lui couper la partie supĂ©rieure. S’ils y parvenaient cela serait de mauvais augure.

Il arrive Ă©galement que les garçons Ă©rigent des arbres de mai plus petits devant la maison des jeunes filles pour qui ils Ă©prouvent un grand respect ou auxquelles ils souhaitent montrer une marque d’amour !

Cet Ă©vĂ©nement annuel est souvent associĂ© Ă  la Nuit de Walpurgis (en tchĂšque : PĂĄlenĂ­ čarodějnic), fĂȘte nĂ©o-paĂŻenne pendant laquelle on brĂ»le les sorciĂšres.

MajĂłwka en Pologne

La période de festivité liée à l'arbre de mai s'appelle Majówka

Le feuillu en Suisse

Le canton de GenÚve célÚbre « le Feuillu » le premier dimanche de mai.

Le Meyboom Ă  Bruxelles

À Bruxelles, le Meyboom est plantĂ© le - veille de la Saint-Laurent, patron de la Compagnie chargĂ©e de la tradition. Le Meyboom est attestĂ© depuis 1213 et est ainsi la plus ancienne tradition de la capitale. Elle relĂšve du patrimoine oral et immatĂ©riel de l’humanitĂ© depuis .

Lors de l'achùvement du gros Ɠuvre d'un bñtiment les ouvriers fixent un arbrisseau au sommet de la charpente. Quoiqu'il s'agisse là d'un bouquet final, à Bruxelles ainsi qu’en Flandre on emploie pour cette tradition le nom de Meyboom.

Le Meyboom Ă  Louvain

Le Meyboom Ă  Louvain remonte Ă  1939.

La plantation de mai Ă  Silly

À Silly, le hameau de Saint Marcoult plante chaque annĂ©e un arbre de mai. La petite agglomĂ©ration est groupĂ©e dans une clairiĂšre de la forĂȘt domaniale autour de la chapelle. Saint Marcoult est vĂ©nĂ©rĂ© depuis fort longtemps. Il a vĂ©cu au VIe siĂšcle et aurait Ă©tĂ© abbĂ© d’un monastĂšre en Normandie. Il est connu comme guĂ©risseur des Ă©crouelles. C’est en son honneur que l’arbre a Ă©tĂ© plantĂ© Ă  l’origine. Sa fĂȘte est cĂ©lĂ©brĂ©e le premier dimanche de mai. L’usage est fort ancien mais connu depuis la fin du XIXe siĂšcle. Il Ă©tait offert autrefois aux jeunes filles du hameau et fait penser aux bouquets de mai. Vers 1900, le mai Ă©tait un bouleau ou un peuplier de haute futaie. Aujourd’hui, un chĂȘne de grande taille (14 ou 15 m) est abattu le samedi matin et copieusement arrosĂ© de biĂšre ou de geniĂšvre. Il est surmontĂ© d’un jeune bouleau feuillu.

Le dimanche aprĂšs-midi (de nos jours le dernier dimanche d’avril) l’arbre est amenĂ© au hameau et mis en vente aux enchĂšres au profit de la fĂȘte. Il est dressĂ© entre 16 et 18 heures Ă  l’aide d’échelles de diffĂ©rentes hauteurs. L’effort des pousseurs est gĂ©nĂ©reusement soutenu par d’abondantes libations. Une fois l’arbre en place, la cloche de la chapelle tinte. Il sera dĂ©plantĂ© Ă  la fin du mois dans une ambiance plus intime mais toujours abondamment arrosĂ©e.

Les traditions en France

Muguet du 1er mai.
Danse des cordelles Ă  Saint-Tropez

Olivettes et Cordelles Ă  la Renaissance

À la Renaissance, en France, la danse des Olivettes consistait Ă  tresser et Ă  dĂ©tresser autour du mĂąt de mai des rubans fixĂ©s au sommet[13].

Elle est équivalente à la « danse des Cordelles » que l'on pratiquait en Provence, et que l'on trouvera illustrée en référence (texte[14], et vidéo[15]).

"Es Laab stecke" dans Le DĂ©partement de la Moselle

En Moselle, cette tradition a lieu lors des cĂ©lĂ©brations de du passage du 30 avril au premier mai. La nuit qui prĂ©cĂšde le premier mai est appelĂ©e Hexenaat ou HexenĂ Ă cht dans l'Est de la Moselle. "Es Laab stecke, es Loib stecken" est une locution qui signifie littĂ©ralement "planter, piquer le feuillage", elle consiste pour les garçons Ă  parer la maison de la fille aimĂ©e de branches cueillies dans la nuit, ou trĂšs le matin dans la forĂȘt. Dans certains villages on pratique la tradition du Maiboom , Maibaam , un petit arbre ou des branchages dĂ©corĂ©s sont accrochĂ©s aux grilles de l'Ă©glise, ou dans d'autres localitĂ©s Ă  la fontaine du village.

TanneMaie en Alsace

En Alsace l'arbre de mai s'appelle TanneMaie[16]. Une commune alsacienne porte le nom de DanneMarie (DĂ mMerkĂŹrch)

Monde occitan

Arbre de mai Ă  Domme, en Dordogne.

En CorrĂšze, mais aussi en Gironde, en Dordogne, dans le Lot, dans le Limousin ou le Val d’Aoste, la coutume de planter un arbre de mai en l’honneur des Ă©lus locaux est vivace. Les hommes vont chercher l’arbre dans la forĂȘt. Puis on le dĂ©core de drapeaux, rubans, d’une pancarte portant l’inscription « Honneur Ă  notre Ă©lu(e) ». Puis on dresse l’arbre devant la maison de ce dernier qui, en remerciement doit rĂ©galer gĂ©nĂ©reusement ses Ă©lecteurs.

Selon les endroits, cette tradition s’est Ă©tendue aux patrons d’une petite entreprise (« Honneur au patron »), aux couples nouvellement installĂ©s dans une maison et aux mariĂ©s. Dans ce dernier cas, le plantage de l’arbre se fait quelques semaines avant le mariage et est l’occasion d’une fĂȘte moins formelle entre habitants du village. Il arrive alors que l’on enterre une ou plusieurs bouteilles au pied de l’arbre. Celles-ci seront bues Ă  la naissance du premier enfant.

En Provence

À Cucuron, dans le Vaucluse, on plante l’arbre de Mai le samedi qui suit le . Il s’agit d’un peuplier qui doit dĂ©passer le clocher de l’église (24 m). On le fait dĂ©filer dans la ville, un jeune garçon assis dessus Ă  califourchon (« L’Enseigne »). Une fois l’arbre dressĂ© devant l’église, suit une grande fĂȘte populaire Ă  la fois paĂŻenne (culte du printemps) et chrĂ©tienne (en l’honneur de Sainte Tulle, patronne de Cucuron, qui sauva la citĂ© de la peste en 1720). Il restera plantĂ© jusqu’au .

À Varages, dans le Var, l’arbre de mai est coupĂ© dans la nuit du au 1er mai en un lieu secret et portĂ© Ă  dos d’homme jusqu’à la place de l’église oĂč il est Ă©rigĂ©. Il reste alors en place un mois et Ă  l’occasion de la fĂȘte de Saint Photin (premier dimanche de juin), l’arbre est Ă  nouveau portĂ©, jusqu’à la chapelle San-Foutin qui domine le village, cette ascension si unique est partagĂ©e par les nombreux porteurs dĂ©sireux de faire honneur au saint patron ainsi qu’aux couleurs du village. À l’occasion de la Saint-Jean, l’arbre est alors dĂ©bitĂ© et dressĂ© en bĂ»cher pour le traditionnel feu, ceci prĂ©cĂ©dĂ© de l’offerte de la pomme.

Aux Baux-de-Provence, TréMaïé signifie « Trois Maries ».

En Gascogne

Arbre de mai Ă  Saint-FĂ©lix-de-Foncaude.

Dans les Landes de Gascogne, le premier mai est l’occasion de planter l’arbre de mai. GĂ©nĂ©ralement, on le plante en l’honneur d’une personne : 18 ans, Ăąge rond (20, 30
), retraite, naissance, d’un groupe de personnes (mariage) ou en l'honneur des Ă©lus locaux. Traditionnellement, l’arbre (un pin dĂ©corĂ© ou un « mai ») est plantĂ© devant la maison de la personne en son absence. Ensuite, celle-ci invite les gens et un pot est organisĂ© (la « maillade » ou « mayade »). Plus tard, quand l’arbre meurt, et plus gĂ©nĂ©ralement Ă  l’automne, l’arbre est enlevĂ© et ceci est un prĂ©texte Ă  faire un deuxiĂšme apĂ©ritif ou une fĂȘte. En gros, cette tradition permet de renforcer les liens avec son voisinage comme lors des fĂȘtes de quartier.

Arbre de mai de Locronan

À Locronan, dans le FinistĂšre, un arbre de mai est plantĂ© chaque annĂ©e le premier samedi de mai. Il s’agit d’un hĂȘtre dressĂ© sur la place principale pour fĂȘter l’arrivĂ©e de la belle saison. Cet arbre sera abattu au mois de juin, pour le solstice d’étĂ©. Le tronc est alors vendu aux enchĂšres et les branches seront utilisĂ©es pour le feu de la Saint-Jean. Selon la tradition, ce sont les jeunes qui se chargent de la plantation et de l’abattage, mais aujourd’hui, beaucoup ne rĂ©pondent plus Ă  l’appel et si la pratique n’a aucun mal Ă  perdurer, elle a Ă©voluĂ© vers tous types de population.

Le rituel de l’arbre de mai de Locronan est inscrit Ă  l’Inventaire du patrimoine culturel immatĂ©riel en France[17].

À Locronan, les traces attestant de la pratique de l’arbre de mai ne remontent qu’au XXe siĂšcle. Cependant, on peut penser que la pratique remonte Ă  bien plus loin, dans le cadre des pratiques rituelles exĂ©cutĂ©es au mois de mai pour les « calendes de mai ». En effet, le calendrier breton est divisĂ© en deux parties, les « calendes de mai » (Kala-mae) et les « calendes d’hiver » (Kala-goañv). Chaque entrĂ©e dans les calendes est cĂ©lĂ©brĂ©e lors de rituels.

Le calendrier celte marque Ă©galement la date de la Saint-Jean, qui se caractĂ©rise pour l’allumage d’un grand feu. Cette pratique est associĂ©e Ă  l’arbre de mai car l’arbre plantĂ© dĂ©but mai est abattu et brulĂ© lors du feu de la Saint-Jean. De plus, le choix de la variĂ©tĂ© de l’arbre n’est pas anodin. Il s’agit d’un hĂȘtre, car ce dernier est l’un des arbres sacrĂ©s de la civilisation celtique[18]. Il symbolise Ă©galement le renouveau de la nature Ă  cause de l’apparition prĂ©coce de ses feuilles[19].

La plantation de l’arbre

La tradition veut que chaque annĂ©e, un hĂȘtre soit Ă©rigĂ© sur la place de l’Église, place principale de Locronan. Ce rituel s’exĂ©cute le samedi prĂ©cĂ©dent le premier dimanche de mai. La tradition veut que ce soient les jeunes du village qui aillent chercher l’arbre en forĂȘt, le ramĂšne et le plantent Ă  la seule force des bras. Ce dernier point est de moins en moins courant, l’arbre est souvent Ă©levĂ©, comme en, 2015, Ă  l’élĂ©vateur[20]. Quelques branches Ă©taient auparavant ĂŽtĂ©es de l’arbre et dĂ©posĂ©es sous les fenĂȘtres des filles courtisĂ©es. Ces branches Ă©taient alors dĂ©nommĂ©es « mais d’amour » ou « mais aux filles ».

L’abattage de l’arbre de mai

L’abattage de l’arbre de mai au mois de juin fait l’objet de festivitĂ©s trĂšs suivies par les habitants de Locronan, contrairement Ă  la plantation. Les jeunes de 19 ans, filles et garçons, sont alors chargĂ©s d’abattre Ă  la force des bras et dotĂ©s d’une scie Ă  deux manches, l’arbre Ă©rigĂ© quelques semaines plus tĂŽt. De nombreux spectateurs viennent les encourager et parfois les aider dans leur tĂąche trĂšs physique. Des musiciens amateurs accompagnent la scĂšne en musique.

Les enchĂšres du tronc se dĂ©roulent Ă  la suite, sur la place oĂč se tenait l’arbre. Les bĂ©nĂ©fices obtenus sont en gĂ©nĂ©ral reversĂ©s aux jeunes de l’annĂ©e.

Le feu de la Saint-Jean est ensuite allumĂ©, auparavant sur la place de l’Église mais Ă  prĂ©sent sur le parking Saint-Germain. La soirĂ©e se termine par un repas et un fest-noz organisĂ© par la commune de Locronan et ses associations.

Dans les villages de l’est de la France, le mai, arbre individuel, arbre d’amour

Le charivari, le matin du 1er mai.
L’arbre, le « mai ».

Il s’agit d’un jeune arbre ou d’un rameau, que les jeunes gens installent devant la porte ou contre le mur du domicile des jeunes filles Ă  marier, dans la nuit du au 1er mai (ou le dernier dimanche de mai dans certaines rĂ©gions), pour les honorer.

En remerciement, pour « arroser » leur mai, les filles offrent gùteaux et boissons - autrefois à titre individuel - de nos jours collectivement, prenant en compte le peu de disponibilité de la jeunesse, retenue à la semaine loin du village.

La fontaine est Ă©galement ornĂ©e d’un jeune arbre pour, selon la tradition orale, s’assurer qu’elle coulera durant toute l’annĂ©e.

Un langage Ă©tait autrefois associĂ© Ă  l’essence de l’arbre :

  • l’églantier - tu es mon grand amour
  • le charme - tu es charmante
  • l’aulne - tu es belle
  • le foyard (hĂȘtre) – amour le plus profond
  • le sapin – fille volage ou bĂȘcheuse
  • le pin – fille hardie
  • le sureau – fille inconstante, fille dĂ©shonorĂ©e
  • le cerisier – fille facile
  • le saule - fille pleureuse ou fille volage
  • l’aubĂ©pine - fille estimable, annonce d’un prochain mariage
  • l’olivier - symbole de paix et de fĂ©conditĂ©, confirmait le mariage
  • le tilleul - l’arbre aux Ă©pousailles
  • le lilas - fille belle et modeste, de bonne rĂ©putation, amours naissants
  • l’acacia - amours platoniques
  • le mimosa - amours secrĂštes, je n’aime que vous
  • le noisetier - symbole de fertilitĂ©
  • l’amandier - fille Ă©tourdie
  • le chĂȘne - fille constante ou inconstante
  • le houx - fille cruelle
  • le genĂȘt - fille repoussante
  • le peuplier - fille gĂ©missante
  • le romarin - fille douteuse
  • le bleuet - fille dĂ©licate
  • le volubilis - fille attachante
  • la marguerite - fille candide, amours partagĂ©es
  • le basilic - fille modeste
  • l’oranger - fille sympathique
  • la primevĂšre - fille affectueuse
  • la paquerette - fille attachante
  • l’if - fille malĂ©fique
  • l’ortie - symbole de rupture
  • figuier - fille repoussante

L’usage actuel, consensuel, est gĂ©nĂ©ralement le hĂȘtre.

Cette nuit est Ă©galement mise Ă  profit pour se dĂ©fouler et effectuer un charivari, un chambardement : vacarme sous les fenĂȘtres des personnes grincheuses, dĂ©placement des objets les plus divers : pots de fleur, volets, portique, banc, matĂ©riel agricole, pile de bois
 À chacun le lendemain de rĂ©cupĂ©rer son bien !

En Russie

SeMik et Kupala en Russie

Lors de la fĂȘte du SeMik (ĐĄĐ”ĐŒĐžĐș) ou SiĂ©mik, au cours du mois de juin (solstice d'Ă©tĂ©), les jeunes femmes tressaient des couronnes de bouleau pour dĂ©corer leur village et les accrochaient Ă  leur arbre bien aimĂ©. Puis elles organisaient des danses (des rondes). Selon une supplique des prĂȘtres de Novgorod datĂ©e de 1636, « elles se mettent Ă  chanter des chansons diaboliques, Ă  taper dans leurs mains et Ă  faire toute sorte de choses impies ».

Lors de la fĂȘte d'Ivan Kupala (mĂȘme pĂ©riode solsticiale) les jeunes hommes vont dans les bois et abattent un grand arbre (un bouleau ou un saule) et l'installent au cƓur de leur village ce qui s'accompagne de danses folkloriques. Les jeunes femmes dĂ©corent l'arbre avec des fleurs et des rubans colorĂ©s. Sous l'arbre, une grande poupĂ©e est placĂ©e sur de la paille ou de l'argile, qui symbolise la divinitĂ© Yarila. Le jour de cette fĂȘte la rosĂ©e matinale est collectĂ©e, et sert Ă  un rituel purificateur.

Ysyakh des Yakoutes en Sibérie

Le peuple yakoute (rĂ©publique de Sakha) cĂ©lĂšbre le solstice d'Ă©tĂ© avec une fĂȘte nommĂ©e Ysyakh, durant laquelle un cheval est attachĂ© Ă  un mĂąt et des danses circulaires sont effectuĂ©es. Il s'agit d'un rituel faisant partie du Tengrisme (religion). Des danses circulaires sont rĂ©alisĂ©es autour d'un mĂąt . La danse nationale de Yakoutie, Osuokhay, est rĂ©alisĂ©e autour d'Aal Luuk Mas (l'arbre sacrĂ©) hissĂ© spĂ©cialement pour la fĂȘte d'Isyakh.

En Asie

Pinnal KolaTtam en Inde

Dans l'Ă©tat indien d'Andhra-Pradesh, la fĂȘte de Kolannalu Attam (ou Pinnal KolaTtam) consiste notamment Ă  enrubanner un mĂąt (on pourra voir des vidĂ©os de ce rituel aux liens donnĂ©s en rĂ©fĂ©rence[21] - [22]). Au Pays de Galles, cette fĂȘte s'appelle Calan Mai ; et WalPurgisNacht en Allemagne. Cette vidĂ©o[23] illustre l'enrubannage d'un mĂąt durant la nuit de Walpurgis. Dans les Ă©tats indiens du Kerala et du Tamil Nadu la fĂȘte s'appelle Kummi. Et Kolata dans l'Ă©tat de Karnataka.

"CĂąy nĂȘu" au Vietnam (le mĂąt du TĂȘt)

« L’érection du CĂąy nĂȘu est un ancien rite populaire des Vietnamiens. Selon la coutume, il s’agit d’une longue perche, de 5 Ă  7 mĂštres, d’un bambou prĂ©cis, le phyllostachys (Parashorea chinensis), ou gĂŽ chĂČ en Vietnamien, au sommet duquel on fixe un cesseau et un parchemin rouge. Le bambou symbolise trĂšs justement la vitalitĂ©, la souplesse et la rĂ©sistance. Ce mĂąt est Ă©rigĂ© devant les maisons, les temples, les palais et les pagodes pendant le TĂȘt afin d’écarter les dĂ©mons et les fantĂŽmes : en effet, selon la croyance populaire traditionnelle des Vietnamiens, il dĂ©limite la frontiĂšre entre le monde des vivants et celui des dĂ©mons (
) Le CĂąy nĂȘu est aussi appelĂ© l’arbre de l’univers. “Selon les lĂ©gendes, les objets suspendus sur le mĂąt et le bruit du +khanh+ font comprendre aux dĂ©mons et aux fantĂŽmes que la terre sur laquelle il se dresse a un propriĂ©taire, afin qu’ils ne l’approchent pas”, explique le professeur NgĂŽ Duc Thinh, ancien directeur de l’Institut de recherche sur la culture du Vietnam[24]. »

En Amérique

Wakan Tanka des Indiens Sioux

Chez les Amérindiens (notamment les Sioux) la danse du Soleil a lieu lors du solstice d'été autour d'un mùt (Wakan Tanka), arbre qui a été abattu quelques jours avant.

Au Mexique les voladores de Papantla, attachés par des cordes-rubans, tournent autour d'un mùt.

Le PotoMitan des Antillais a une fonction similaire.

Cruz de Mayo en Espagne et Amérique latine

La fiesta de las Cruces (« FĂȘte des Croix ») ou Cruz de Mayo (« Croix de Mai ») est une fĂȘte cĂ©lĂ©brĂ©e le dans de nombreuses rĂ©gions d’Espagne et d’AmĂ©rique hispanique. Une croix fleurie est dressĂ©e.

Le Palo de Mayo (« pĂŽle/pilier/mĂąt de Mai » comme le MayPole anglais) est une danse afro-caribĂ©enne avec des mouvements sensuels, pratiquĂ©e dans la zone caribĂ©enne (Nicaragua, BĂ©lize, Ăźle de Bahia au Honduras, Bocas des Toron Ă  Panama et Puerto Rico). La fĂȘte s'appelle Mayo Ya au Nicaragua.

Notes et références

  1. Nouvelle Clio, no 30, p. 257.
  2. CitĂ© dans : « Le pilier Djed : l’étrange fĂ©tiche prĂ©historique », sur PHARAON, le magazine de l’Égypte Ă©ternelle, (consultĂ© le ).
  3. Société de l'arbre du Québec, et Dan Thuy, « L'Arbre de Vie », sur Carnet de vie, 2002 et 2011 (consulté le ).
  4. « Racines et Traditions en Pays d'Europe », sur racines.traditions.free.fr (consulté le ).
  5. мроĐč ĐŸĐŸĐ¶Đ°Ń€ŃĐșĐžĐč, « 15000 choristes chantent Ligo, chant folklorique de la Lettonie. Sous-titres en français » (consultĂ© le ).
  6. (grk) « GaïTanaki », sur androsfilm.gr.
  7. ÎœÏ€ÎŹÎŒÏ€Î·Ï‚ ΀σώλης, « Î ÎŸÎ›Î™Î€Î™ÎŁÎ€Î™ÎšÎŸÎŁ ÎŁÎ„Î›Î›ÎŸÎ“ÎŸÎŁ ΩΙΛΟΘΕΗΣ ΑΥ΀ΑΣ «ΓΑÎȘ΀ΑΝΑΚΙ» 18 - 2 - 2018 »,‎ (consultĂ© le ).
  8. (ro) « Obicei popular cu „armindeni” la Avirg - Buna Ziua Fagaras », sur bunaziuafagaras.info (consultĂ© le ).
  9. (ro) « 1 Mai - Sărbătoarea de Armindeni. Tradiții populare romĂąnești », Libertatea.ro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  10. (ro) « Ce mai serbează romĂąnii de 1 Mai. TradiĆŁii Ɵi obiceiuri de Armindeni - Jurnal Spiritual », Jurnal Spiritual,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  11. « L’Arbre de Mai – Les Portes du Sidh » (consultĂ© le ).
  12. (de) Wald- und Feldculte, chap. III.5 « Baumseele als VegetationdÀmon : Maibaum », dans Wald- und Feldculte, (lire en ligne).
  13. « Les quatre thÚmes », sur dansesanciennesamontreal.com (consulté le ).
  14. « Les danses provençales - Passion Provence », sur passionprovence.org, (consulté le ).
  15. Mathieu Masse, « La danse des Cordelles Flour d'Inmourtalo » (consulté le ).
  16. « Association Le Vieil Erstein Ăčn rund um's Kanton - Les croyances populaires », sur vieil-erstein.alsace (consultĂ© le ).
  17. Fiche d’inventaire de l’« Arbre de mai de Locronan » au patrimoine culturel immatĂ©riel français, sur culturecommunication.gouv.fr (consultĂ©e le 26 octobre 2015)
  18. « Arbre de mai », ville de Locronan.
  19. « Arbre de mai », Office de tourisme de Locronan.
  20. « La tradition de l’arbre de mai a Ă©tĂ© respectĂ©e, article du journal Ouest-France, 03/05/2015
  21. TELUGU BOOK OF RECORDS, « INDIAN FOLK DANCE ‘KOLATTAM’ PERFORMANCE BY WOMEN » (consultĂ© le ).
  22. Telugu Association of Florida TampaBay, « 20 Folk Kolannalu Attam - TAF Ugadi 2018 » (consulté le ).
  23. fauntube, « FAUN - Walpurgisnacht (official video) » (consulté le ).
  24. Le Courrier du Vietnam, « Le mĂąt rituel, protecteur de la famille durant le TĂȘt », sur lecourrier.vn (consultĂ© le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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