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Orge commune

Hordeum vulgare

L’orge commune (Hordeum vulgare) est une cĂ©rĂ©ale Ă  paille, plante herbacĂ©e annuelle de la famille des Poaceae, sous-famille des Pooideae. Elle fait partie des plus anciennes cĂ©rĂ©ales cultivĂ©es[1]. Bien adaptĂ©e au climat mĂ©diterranĂ©en du fait de sa rusticitĂ©, elle constituait ainsi la principale cĂ©rĂ©ale cultivĂ©e dans l'AntiquitĂ© grecque et Ă©tait consommĂ©e sous forme de galette ou de bouillie (maza). L'orge pousse aussi bien sous les tropiques qu’à 4 500 m d’altitude au Tibet.

Le mot orge est féminin, mais les termes orge mondé et orge perlé sont masculins.

L'orge commune est caractérisée par ses épis aux longues barbes. Elle fait partie des plantes appelées couramment « herbe à chat ».

Description

Hordeum vulgare est une plante herbacĂ©e annuelle, Ă  tiges dressĂ©es, robustes, poussant en touffes et pouvant atteindre de 60 Ă  120 cm de haut.

Les feuilles peu nombreuses sont alternes, au limbe linĂ©aire-lancĂ©olĂ©, la feuille supĂ©rieure trĂšs proche de l'Ă©pi. Le limbe foliaire peut atteindre 25 cm de long sur environ 1,5 cm de large La gaine est lisse, striĂ©e, avec une ligule courte et membraneuse.

  • Ligule auriculĂ©e.
    Ligule auriculée.
  • Groupe de trois Ă©pillets fertiles chez une variĂ©tĂ© d'orge Ă  six rangs.
    Groupe de trois épillets fertiles chez une variété d'orge à six rangs.
  • Grains d'orge « vĂȘtus » (glumelles adhĂ©rant au caryopse).
    Grains d'orge « vĂȘtus » (glumelles adhĂ©rant au caryopse).
  • Grains d'orge dĂ©cortiquĂ©s (Ă  droite) et non-dĂ©cortiquĂ©s (Ă  gauche).
    Grains d'orge décortiqués (à droite) et non-décortiqués (à gauche).

L'inflorescence est un Ă©pi terminal pouvant atteindre 20 cm de long, comprimĂ©, de forme linĂ©aire oblongue. Les Ă©pillets, sessiles, sont disposĂ©s trois par trois (triplets caractĂ©ristiques du genre Hordeum) sur les deux cĂŽtĂ©s d'un rachis aplati. Ces Ă©pillets sont tous fertiles chez les variĂ©tĂ©s d'orge Ă  6 rangs, tandis que chez les orges Ă  2 rangs les Ă©pillets latĂ©raux sont stĂ©riles ou rudimentaires. Chaque Ă©pillet est entourĂ© par deux glumes Ă©troites, petites, portant une arĂȘte courte. La lemme lancĂ©olĂ©e, prĂ©sentant 5 nervures, est prolongĂ©e par une longue arĂȘte droite ou recourbĂ©e. La palĂ©ole est lĂ©gĂšrement plus petite que la lemme, avec les marges inflĂ©chies. On compte trois Ă©tamines par fleuron.

Le fruit est un caryopse de forme ellipsoĂŻde, d'environ 0,9 cm de long, se terminant en pointe courte, rainurĂ© sur la face interne, lisse, libre (chez les variĂ©tĂ©s d'orge Ă  grains nus) ou adhĂ©rent Ă  la palĂ©ole, ou Ă  la fois Ă  la lemme et Ă  la palĂ©ole (chez les variĂ©tĂ©s d'orge Ă  grains vĂȘtus). On compte en moyenne 30 870 grains par kilogramme[2].

Distribution et habitat

Hordeum vulgare est probablement originaire du Moyen-Orient, jusqu'Ă  l'Afghanistan et au Nord de l'Inde. Cette espĂšce est la cĂ©rĂ©ale cultivĂ©e qui a de nos jours la plus vaste distribution, Ă©tant prĂ©sente dans toutes les rĂ©gions tempĂ©rĂ©es du globe, depuis le cercle Arctique jusqu'aux hautes montagnes des rĂ©gions tropicales. Les restes les plus anciens connus, datant d'environ 7500 avant J.-C., ont Ă©tĂ© trouvĂ©s en Iran, mais on ne sait toujours pas si son aire originelle se trouve en Égypte, en Éthiopie, au Proche-Orient ou au Tibet[2].

GĂ©ographiquement, l'orge commune est par exemple cultivĂ©e depuis Alta en NorvĂšge (70Âș de latitude nord) jusqu'Ă  Tombouctou au Mali (environ 17Âș de latitude nord). Dans les AmĂ©riques, cette culture se retrouve depuis 65Âș de latitude nord en Alaska jusqu'Ă  53Âș de latitude sud dans le sud du Chili[3].

Histoire

Tablette d'argile en Ă©criture cunĂ©iforme, datant de l'an 4 du rĂšgne d'Urukagina (vers 2350 avant J.-C.), provenant de Girsu (Irak), montrant un dĂ©compte des rations mensuelles d'orge attribuĂ©es aux adultes (30 ou 40 pintes) et aux enfants (20 pintes) - British Museum (Londres).

L'orge commune est l'une des premiĂšres cĂ©rĂ©ales domestiquĂ©es. Elle est attestĂ©e dans le Croissant fertile, rĂ©gion d'Asie occidentale relativement bien pourvue en eau, et dans la vallĂ©e du Nil dans le nord-est de l'Afrique, il y a prĂšs de 15 000 ans[4]. DĂšs l'AntiquitĂ© de l'orge est utilisĂ©e pour faire de la biĂšre dans des microbrasseries en Égypte et en Chine, il y a 5 000 ans[5].

Cette cĂ©rĂ©ale est apparue Ă  la mĂȘme Ă©poque que l'engrain et l'amidonnier[6]. L'orge sauvage (Hordeum vulgare subsp. spontaneum) s'Ă©tend de l'Afrique du Nord et de la CrĂšte Ă  l'ouest jusqu'au Tibet Ă  l'est[7]. La premiĂšre preuve de l'existence de l'orge sauvage dans un contexte archĂ©ologique remonte Ă  l'ÉpipalĂ©olithique sur le site d'Ohalo II Ă  l'extrĂ©mitĂ© mĂ©ridionale du lac de TibĂ©riade. Les restes ont Ă©tĂ© datĂ©s Ă  environ 8500 ans av. J.-C.[7]. La premiĂšre apparition de l'orge cultivĂ©e se rencontre sur des sites du NĂ©olithique acĂ©ramique (« prĂ©-poterie ») au Proche-Orient, tels que les couches du NĂ©olithique prĂ©cĂ©ramique B du Tell Abu Hureyra en Syrie. En 4200 av. J.-C., l'orge cultivĂ©e est prĂ©sente jusque dans l'est de la Finlande[8]. L'orge est cultivĂ©e dans la pĂ©ninsule corĂ©enne depuis le dĂ©but de la pĂ©riode de la cĂ©ramique Mumun (vers 1500-850 av. J.-C.), ainsi que d'autres plantes telles que le millet, le blĂ© et les lĂ©gumineuses[9].

Dans l'Europe médiévale, le pain fabriqué à partir d'orge et de seigle était la nourriture de base des paysans, tandis que les classes supérieures consommaient des produits à base de blé[10]. Les pommes de terre se sont largement substituées à l'orge en Europe de l'Est au cours du XIXe siÚcle[11].

Génétique

Le génome de l'Orge cultivée a été séquencé en 2012[12], grùce aux efforts du consortium international de séquençage de l'orge (IBSC, International Barley Sequencing Consortium) et du consortium britannique de séquençage de l'orge (UK Barley Sequencing Consortium).

Ce génome est composé de sept paires de chromosomes nucléaires (désignations recommandées : 1H, 2H, 3H, 4H, 5H, 6H et 7H), d'un génome mitochondrial et d'un génome chloroplastique, avec un total de 5000 Mbp[13]

Des informations biologiques abondantes sur le génome de l'orge sont déjà accessibles gratuitement dans plusieurs bases de données[14].

Taxinomie

Synonymes

Selon Catalogue of Life (19 novembre 2016)[15] :

Liste des sous-espÚces et variétés botaniques

Selon Tropicos (19 novembre 2016)[16] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes) :

Variétés cultivées (cultivars)

Parmi les variĂ©tĂ©s cultivĂ©es (ou cultivars), on distingue dans les champs les « orges d’hiver », les « orges de printemps » et les « escourgeons ».

Les « orges d'hiver » au sens gĂ©nĂ©ral sont rĂ©sistantes au froid environ jusqu'Ă  −15 °C, elles ont des Ă©pis plats Ă  deux rangs de grains. Elles se sĂšment fin septembre - dĂ©but octobre, ayant besoin d’ĂȘtre bien installĂ©es avant l’hiver.

Les « orges de printemps », sensibles au gel, au cycle vĂ©gĂ©tatif plus court, se sĂšment en fĂ©vrier - mars. Il en existe plus de 1 000 variĂ©tĂ©s. Leur culture est assez exigeante.

Les escourgeons reprĂ©sentent des variĂ©tĂ©s d'orge Ă  six rangs, c'est-Ă -dire avec des Ă©pis cylindriques Ă  six rangs de grains. Il s'agit d'un point de vue cultural d'une orge d'hiver, qui prĂ©sente Ă  peu prĂšs les mĂȘmes caractĂ©ristiques culturales et de rĂ©sistance au froid que les orges d'hiver ci-dessus.

Les grains arrondis et marqués d'un trait dans la longueur sont présentés « mondés » (complets) ou « perlés » (polis et raffinés).

Quelques variétés cultivées en France :

  • d'hiver Ă  2 rangs : Amillis, Augusta, Campanile, Fouga, KWS Cassia...
  • d'hiver Ă  2 rangs brassicoles : Arcadia, Astrid, Malicorne, Vanessa, etc.
    • d'hiver Ă  6 rangs : Amistar, Atenon, Etincel, Isocel, KWS Tonic, Passerel, Touareg...
  • de printemps Ă  2 rangs : BĂ©rĂ©nice, Galaxis, KWS Dante, Marigold, Yvette, etc.
  • de printemps Ă  2 rangs brassicoles : Arcadia, Astoria, BĂ©atrix, Brennus, Explorer, KWS Fabienne, NĂ©vada, etc.
  • hybride d'hiver Ă  6 rangs : Bagoo, Hobbit, Smooth, etc.

Plus de 600 variĂ©tĂ©s sont inscrites au Catalogue officiel français des espĂšces et variĂ©tĂ©s[17] crĂ©Ă©es par prĂšs de 20 entreprises de sĂ©lection et plus de 1300 sont inscrites au Catalogue europĂ©en [18].

Production

Production mondiale

En 2014, la production mondiale d’orge s'est Ă©levĂ©e Ă  144 millions de tonnes pour une surface emblavĂ©e de 49,5 millions d’hectares, soit un rendement moyen de 29,1 quintaux par hectare (source FAO).

Principaux pays producteurs en 2014[19]
PaysSurface cultivée
(milliers ha)
Rendement
(kg/ha)
Production
(Mt)
% mondial
1 Russie9 0022 27120 44414,2 %
2 France1 7706 65111 7718,2 %
3 Allemagne1 5747 34711 5638,0 %
4 Australie11 3688079 1746,4 %
5 Ukraine3 0033 0129 0466,3 %
6 Canada2 1363 3337 1194,9 %
7 Espagne2 7862 4896 9344,8 %
8 Royaume-Uni1 0806 3996 9114,8 %
9 Turquie2 7192 3176 3004,4 %
10 États-Unis9893 8933 8492,7 %
11 Danemark6045 8703 5482,5 %
12 Pologne8084 0523 2752,3 %
13 Iran1 7801 8043 2122,2 %
14 Argentine8893 2642 9012,0 %
15 Kazakhstan1 9141 2602 4121,7 %
Total monde49 5652 912144 334100 %

Production française

En 2022 la production d’orges d’hiver atteint en France 8,25 millions de tonnes, pour une surface cultivĂ©e de 1 268 000 hectares, soit un rendement de 65 quintaux Ă  l’hectare. La principale rĂ©gion productrice est la rĂ©gion Centre. Les surfaces consacrĂ©es aux orges de printemps sont,,elles,  de 555 000 hectares[20].

Utilisation

Orge, grains entiers
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules 1331 kJ
(Calories) (314 kcal)
Principaux composants
Glucides 63,30 g
– Amidon 61,59 g
– Sucres 1,71 g
Fibres alimentaires 9,80 g
Protéines 11,20 g
Lipides 2,10 g
– SaturĂ©s 0,53 g
– OmĂ©ga-3 0,11 g
– OmĂ©ga-6 1,15 g
– OmĂ©ga-9 0,23 g
Eau 12,20 g
Cendres totales 2,25 g
Minéraux et oligo-éléments
Bore 0,458 mg
Calcium 38 mg
Chlore 23 mg
Chrome 0,013 mg
Cobalt 0,0068 mg
Cuivre 0,427 mg
Fer 2,8 mg
Fluor 0,120 mg
Iode 0,0074 mg
Magnésium 114 mg
ManganĂšse 1,4 mg
Nickel 0,027 mg
Phosphore 342 mg
Potassium 444 mg
Sélénium 0,0070 mg
Sodium 18 mg
Zinc 2,8 mg
Vitamines
Provitamine A 0,0010 mg
Vitamine B1 0,430 mg
Vitamine B2 0,180 mg
Vitamine B3 (ou PP) 4,8 mg
Vitamine B5 0,680 mg
Vitamine B6 0,560 mg
Vitamine B9 0,065 mg
Vitamine E 0,674 mg
Acides aminés
Acide aspartique 719 mg
Acide glutamique 3031 mg
Alanine 548 mg
Arginine 535 mg
Cystine 176 mg
Glycine 532 mg
Histidine 229 mg
Isoleucine 449 mg
Leucine 795 mg
Lysine 390 mg
MĂ©thionine 243 mg
Phénylalanine 602 mg
Proline 1392 mg
SĂ©rine 488 mg
Thréonine 405 mg
Tryptophane 150 mg
Tyrosine 341 mg
Valine 597 mg
Acides gras
Acide myristique 40 mg
Acide palmitique 450 mg
Acide stéarique 40 mg
Acide palmitoléique 20 mg
Acide oléique 230 mg
Acide linoléique 1150 mg
Acide alpha-linolénique 110 mg

Source : Souci, Fachmann, Kraut : La composition des aliments. Tableaux des valeurs nutritives, 7e Ă©dition, 2008, MedPharm Scientific Publishers / Taylor & Francis, (ISBN 978-3-8047-5038-8)

Au niveau mondial, l'utilisation de l'orge se répartit entre l'alimentation animale (55 à 60 %), la production de malt (30 à 40 %), l'alimentation humaine (2 à 3 %) et la production de semences (5 %)[21].

Alimentation animale

L’orge, cĂ©rĂ©ale secondaire, est une importante ressource Ă©nergĂ©tique en alimentation animale (orge de mouture) mais pauvre en protĂ©ines elle demande Ă  ĂȘtre complĂ©tĂ©e.

La biĂšre est produite Ă  partir de grains d'orge.

Malterie

En alimentation humaine, son principal dĂ©bouchĂ© est la brasserie. L’orge, aprĂšs avoir subi l'opĂ©ration de maltage donne le malt, dont le produit de fermentation est la biĂšre. Les malteurs sont exigeants en termes de calibrage et de teneur en protĂ©ines. L'orge de qualitĂ© optimale doit avoir une humiditĂ© infĂ©rieure Ă  14,5 %, un taux de protĂ©ines compris entre 9,5 % et 11,5 %, une Ă©nergie germinative supĂ©rieure Ă  95 %, ainsi qu'un calibrage (grains dont la taille est supĂ©rieure Ă  2,5 mm) supĂ©rieur Ă  90 %. Ce sont les variĂ©tĂ©s de printemps qui ont leur prĂ©fĂ©rence.

Le malt d'orge sert Ă©galement Ă  la production du whisky.

Le sirop d'orge malté, un concentré édulcorant, est produit à partir des grains d'orge maltée.

Alimentation humaine

Verre de café d'orge.

L’orge est rĂ©putĂ©e pour favoriser une bonne digestion et pour son apport en fibres, vitamines du groupe B, sĂ©lĂ©nium, phosphore, fer, zinc, cuivre et magnĂ©sium. Elle contient huit acides aminĂ©s essentiels et a une action favorable sur le taux de sucre dans le sang, le cholestĂ©rol et la flore intestinale[22].

Orge perlĂ© - orge mondĂ© : sous forme de grains, on retrouve notamment l’orge mondĂ©, dont la premiĂšre enveloppe extĂ©rieure a Ă©tĂ© retirĂ©e, mais qui conserve le son et le germe. On retrouve aussi l’orge perlĂ©, dont les grains ont subi de multiples abrasions (on l’a poli pour lui donner l’apparence d’une perle), et perdu le germe ainsi qu’une plus grande couche extĂ©rieure, et avec lequel on peut faire des farines. L’orge mondĂ© est plus nutritif, car il a conservĂ© la plus grande partie de ses nutriments.

L'orge perlĂ© peut ĂȘtre utilisĂ© en salades composĂ©es, avec des lĂ©gumes, ou ajoutĂ© dans les potages.

Dans l'Antiquité, l'orge était l'aliment de base des Grecs qui la consommaient sous la forme d'une galette appelée maza. Celle-ci se confectionnait chez soi et se mangeait en tous lieux. Thucydide (III, 49) évoque ainsi les marins d'AthÚnes à MytilÚne qui s'en nourrissent « sans quitter le banc des rameurs ».

Les Tibétains ont fait de la farine d'orge grillée, appelée tsampa, leur aliment traditionnel de base[23].

En Afrique du Nord, on fabrique de la semoule d'orge.

Le jus d'herbe d'orge, à titre de complément alimentaire, vit ses vertus révélées par le pharmacien japonais Yoshihide Hagiwara dans les années 1960. Les jus d'herbes étaient alors déjà en vogue (notamment celui d'herbe de blé), mais le jus d'herbe d'orge, en plus de sa teneur en nombreux micro-nutriments (dont vitamine B9 et Superoxyde dismutase), fut reconnu particuliÚrement riche en antioxydants (2-O-Glycosylisovitexine / 2-O-GIV).

Autres

L'orge est également l'une des plantes qualifiées d'« herbe à chat » par le langage populaire, en raison de l'attirance qu'ont les chats pour ses jeunes pousses. Ce sont le plus souvent d'ailleurs des grains d'orge germés ou non (et souvent mélangés avec des graines de sorgho) qui sont vendus sous le nom d'herbe à chat[24], en profitant parfois d'une confusion avec les véritables herbes-aux-chats.

Maladies

L'orge cultivĂ©e peut ĂȘtre sensible Ă  de nombreuses maladies[25], mais les sĂ©lectionneurs se sont efforcĂ©s d'incorporer des caractĂšres de rĂ©sistance dans le gĂ©nome de divers cultivars. Les dĂ©gĂąts causĂ©s par les maladies dĂ©pendent de la sensibiltĂ© de la variĂ©tĂ© cultivĂ©e, mais aussi des conditions environnementales pendant la pĂ©riode de dĂ©veloppement de la maladie.

Cette plante est sensible à diverses maladies virales, notamment au virus de la mosaïque modérée de l'orge (BaMMV, Barley mild mosaic bymovirus)[26] - [27], ou bactériennes comme la glume noire ou brûlure bactérienne due à Xanthomonas translucens pv. translucens[28].

Parmi les maladies cryptogamiques les plus graves susceptibles d'affecter les cultures d'orge figurent en particulier l'oïdium ou « blanc » causé par Blumeria graminis f.sp. hordei, la maladie des taches brunes causée par Rhynchosporium secalis, la rouille naine causée par Puccinia hordei, la rouille couronnée causée par Puccinia coronata, et diverses maladies (helminthosporiose ou brûlure des épis) dues à Cochliobolus sativus. L'orge est également sensible à la fusariose des épis due à Gibberella zeae (anamorphe :Fusarium graminearum).

Jaunisse nanisante de l'orge

La jaunisse nanisante de l'orge (JNO) est une maladie due Ă  un virus transmis par les pucerons d'automne (Rhopalosiphum padi). C’est au cours du prĂ©lĂšvement de la sĂšve sur une plante contaminĂ©e par des virus que les pucerons acquiĂšrent eux-mĂȘmes les virus, ensuite ils contamineront d'autres plants d'orge lors de leur prise de nourriture[29].

Le premier symptĂŽme de la jaunisse est le rabougrissement du plant accompagnĂ© de la coloration jaune, rouge ou violacĂ©e de la pointe des feuilles. Les plants infectĂ©s par ce virus se trouvent par plaques de 1-2 m de diamĂštre, mais peuvent aussi ĂȘtre distribuĂ©es uniformĂ©ment Ă  la grandeur du champ si les pucerons y pullulent partout. Les pertes de rendement sont Ă©troitement liĂ©es au stade de la culture oĂč se produit l'infection. En gĂ©nĂ©ral, les pertes sont plus importantes lorsque l'infection se propage aux jeunes plantules Ă  l'automne (> 30 %) plutĂŽt qu'au printemps.

Lorsque les symptĂŽmes de jaunissement ou de rougissement apparaissent, il est trop tard pour agir. Le virus de la JNO se multiplie dans le phloĂšme. La prĂ©sence du virus dans la plante empĂȘche la migration correcte des substances Ă©laborĂ©es, ce qui explique un systĂšme racinaire moins dĂ©veloppĂ©, des grains petits, ridĂ©s et de mauvaise qualitĂ©. Cependant, les grains d’un champ virosĂ© ne transmettent pas la jaunisse, car il n’y a pas passage du virus dans les grains.

Calendrier républicain

L'orge voit son nom attribué au 29e jour du mois de vendémiaire du calendrier républicain ou révolutionnaire français[30], généralement chaque 20 octobre du calendrier grégorien.

Notes et références

  1. Les premiÚres céréales sauvages et domestiques au Proche Orient néolithique
  2. (en) « Hordeum vulgare L. », sur New Crop Resource Online Program, Université Purdue, (consulté le ).
  3. (en) Helena Gomez-Macpherson, « Hordeum vulgare », sur EcoPort, Université de Floride (UF), Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et National Museum of Natural History (NMNH) (consulté le ).
  4. (en) Badr, A.; M, K.; Sch, R.; Rabey, H.E.; Effgen, S.; Ibrahim, H.H.; Pozzi, C.; Rohde, W.; Salamini, F., « On the Origin and Domestication History of Barley (Hordeum vulgare) », Molecular Biology and Evolution, vol. 17, no 4,‎ , p. 499–510 (DOI 10.1093/oxfordjournals.molbev.a026330).
  5. (en) Jiajing Wanga, Li Liua, Terry Ballc, Linjie Yud, Yuanqing Lie & Fulai Xingf, « Revealing a 5,000-y-old beer recipe in China », Proceedings of the National Academy of Sciences,‎ (DOI 10.1073/pnas.1601465113).
  6. (it) Antonio Saltini, I semi della civiltĂ . Grano, riso e mais nella storia delle societĂ  umane : prefazione di Luigi BernabĂČ Brea, Bologne, Nuova Terra Antica, , 150 p. (ISBN 978-88-96459-01-0).
  7. (en) Daniel Zohary et Maria Hopf, Domestication of Plants in the Old World : The Origin and Spread of Cultivated Plants in West Asia, Europe, and the Nile Valley, Oxford, Oxford University Press, , 59–69 p. (ISBN 0-19-850357-1, lire en ligne).
  8. (en) « Maanviljely levisi Suomeen ItÀ-Aasiasta jo 7000 vuotta sitten - Ajankohtaista - Tammikuu 2013 - Humanistinen tiedekunta - Helsingin yliopisto » (consulté le ).
  9. (en) Gary W. Crawford et Gyoung-Ah Lee, « Agricultural Origins in the Korean Peninsula », Antiquity, vol. 77, no 295,‎ , p. 87–95 (ISSN 0003-598X, DOI 10.1017/s0003598x00061378).
  10. McGee 1986, p. 235
  11. (en) Claudia Roden, The Book of Jewish Food : An Odyssey from Samarkand to New York, Knopf, , 668 p. (ISBN 0-394-53258-9), p. 135.
  12. (en) Klaus F. X. Mayer, Robbie Waugh, Peter Langridge, Timothy J. Close, Roger P. Wise, Andreas Graner et Takashi Matsumoto, « A physical, genetic and functional sequence assembly of the barley genome », Nature, vol. 491,‎ , p. 711–716 (ISSN 0028-0836, DOI 10.1038/nature11543, lire en ligne, consultĂ© le ).
  13. (en) mapview, « Hordeum vulgare (barley) genome view », sur National Center for Biotechnology Information (NCBI) (consulté le ).
  14. (en) « Barley-resources », sur UK Barley Genome Sequencing Consortium (consulté le ).
  15. Catalogue of Life Checklist, consulté le 19 novembre 2016
  16. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 19 novembre 2016
  17. Consultation en ligne de la liste des variétés inscrites au catalogue officiel sur le site de Semae
  18. Plant variety database European commission
  19. « FAOSTAT », sur faostat3.fao.org (consulté le )
  20. Infos rapides, grandes cultures, Agreste, juin 2022  
  21. (en) Steven E. Ullrich, Barley : Production, Improvement, and Uses, t. 12, John Wiley & Sons, coll. « World Agriculture Series », , 500 p. (ISBN 978-0-470-95862-9, lire en ligne), p. 3.
  22. Whfoods.org
  23. Françoise Pommaret, Le Tibet, une civilisation blessée, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Histoire » (no 427), Paris, 2002
  24. Comme le fait par exemple la maison Vilmorin : voir cette page de son catalogue
  25. « Les maladies de l'orge », sur Syngenta (consulté le ).
  26. (en) Brunt, A. A., Crabtree, K., Dallwitz, M. J., Gibbs, A. J., Watson, L. and Zurcher, E. J. (editors), « Plant Viruses Online: Descriptions and Lists from the VIDE Database », .
  27. ValĂ©rie cadot, « MosaĂŻques de l’orge : Identification des virus prĂ©dominants impactant sur le rendement et la qualitĂ© technologique, en vue d’orienter la sĂ©lection vers une rĂ©sistance durable », sur Arvalis, (consultĂ© le )
  28. « Fiche informative sur les organismes de quarantaine - Xanthomonas translucens pv. translucens », sur Organisme de quarantaine OEPP, Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP) (consulté le )
  29. « Jaunisse nanisante de l'orge », sur fiches.arvalis-infos.fr
  30. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait Ă  la Convention nationale dans la sĂ©ance du 3 du second mois de la seconde annĂ©e de la RĂ©publique Française, p. 19.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Références taxinomiques

Autres

Bibliographie

  • (en) Steven E. Ullrich, Barley : Production, Improvement, and Uses, t. 12, John Wiley & Sons, coll. « World Agriculture Series », , 500 p. (ISBN 978-0-470-95862-9, lire en ligne).
  • (en) R. von Bothmer, T. van Hintum, H. KnĂŒpffer, K. Sato, Diversity in Barley (Hordeum vulgare), t. 7, Elsevier -annĂ©e= 2003, coll. « Developments in Plant Genetics and Breeding », , 300 p. (ISBN 978-0-08-053047-5, lire en ligne).
  • Liu F, Sun GL, Salomon B, von Bothmer R (2002) Characterization of genetic diversity in core collection accessions of wild barley, Hordeum vulgare ssp. spontaneum . Hereditas 136:67–73
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