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Greenpeace

Greenpeace (litt. « paix verte ») est une organisation non gouvernementale internationale (ONGI) de protection de l'environnement prĂ©sente dans plus de 55 pays Ă  travers le monde. FondĂ©e en 1971 par les militants du mouvement Don't Make a Wave Committee visant Ă  s'opposer aux essais nuclĂ©aires aux États-Unis, l'organisation Greenpeace est un groupe de plaidoyers luttant contre ce qu'elle estime ĂȘtre les plus grandes menaces pour l'environnement et la biodiversitĂ© sur la planĂšte.

Greenpeace
Greenpeace dans le monde.
Marche pour le climat, Ă  Madrid, un jour avant la COP21.
Histoire
Fondation
1971
Prédécesseur
Organisation
Membres
3 200 000 ()
Volontaires
47 000 ()
Effectif
5 898 employĂ©s ()
Fondateurs
Directrices
Chiffre d'affaires
410 000 000 d’euros ()
RĂ©compenses
Site web

Historique

Origines

À la fin des annĂ©es 1960 et au dĂ©but des annĂ©es 1970, le militantisme pacifique est bien connu du grand public, mais le principe de protection de l'environnement n'en est qu'Ă  ses balbutiements. C'est justement la combinaison de ces deux concepts qui va conduire Ă  la crĂ©ation de Greenpeace : vert (« green ») et paix (« peace »). En effet, Ă  cette Ă©poque, au Canada, trois groupes se forment afin de promouvoir la paix et l'action environnementale : la Scientific Pollution and Environmental Control Society (SPEC), les Green Panthers et un dernier groupe liĂ© Ă  l'association amĂ©ricaine Ă©cologiste Sierra Club. Ce sont les essais nuclĂ©aires menĂ©s depuis 1965 par les États-Unis sur l'Ăźle d'Amchitka en Alaska qui marquent le dĂ©but de l'aventure[1].

En 1969 notamment, les AmĂ©ricains annoncent qu'un test d'une grande envergure, utilisant une bombe d'une mĂ©gatonne, aura lieu Ă  Amchitka. Un journaliste de Vancouver, Bob Hunter, Ă©crit alors dans le journal Vancouver Sun que les explosions prĂšs d'une ligne de faille pourraient dĂ©clencher un tremblement de terre et un tsunami destructeur : « Les États-Unis vont commencer Ă  jouer Ă  la roulette russe avec un pistolet nuclĂ©aire pressĂ© contre la tĂȘte du monde qui pourrait balayer d'un bout Ă  l'autre du Pacifique ». Cette annonce engendre la naissance d'une campagne intitulĂ©e Don't Make a Wave (« Ne faites pas de vague ») dont l'objectif est de protester contre les essais nuclĂ©aires. MalgrĂ© tout, en octobre 1969, la bombe explose, Ă  4 000 pieds de profondeur, et les États-Unis annoncent un mois plus tard qu'un second test est prĂ©vu pour 1971, avec une bombe cinq fois plus puissante[1].

MĂȘme si aucun tsunami n'a finalement lieu, les membres des groupes souhaitent s'engager plus activement contre ces essais. GrĂące aux fonds rĂ©coltĂ©s lors d'un concert-bĂ©nĂ©fice organisĂ© le 16 octobre 1970 au Pacific Coliseum de Vancouver, le comitĂ© Don't Make a Wave affrĂšte un bateau de pĂȘche, le Phyliss Cormack, et le rebaptise « Greenpeace » pour le voyage[2]. Le 15 septembre 1971 marque donc le dĂ©but du mouvement international de Greenpeace[1]. Ce jour-lĂ , un groupe hĂ©tĂ©roclite de 12 militants embarque sur le chalutier de pĂȘche : le propriĂ©taire du bateau John Cormack, les Ă©cologistes Jim Bohlen, Bill Darnell et Patrick Moore, le mĂ©decin Lyle Thurston, l'ingĂ©nieur Dave Birmingham, le gĂ©ographe Terry A. Simmons, le politologue Richard Fineberg, les journalistes Bob Hunter, Ben Metcalfe et Bob Cummings, et enfin le photographe Bob Keziere[3].

Le chalutier n'atteint pas la zone d'explosion car il est interceptĂ© par un navire de la Garde cĂŽtiĂšre amĂ©ricaine. Ce dernier force les militants Ă  rebrousser chemin, mais plusieurs membres d'Ă©quipage signeront ensuite une lettre de soutien au comitĂ©[1]. DĂšs 1972, notamment grĂące Ă  l'attention des mĂ©dias sur les actions des militants pour une paix verte, les États-Unis cessent leurs essais nuclĂ©aires atmosphĂ©riques[4]. Le comitĂ© dĂ©cide donc de changer officiellement son nom : c'est ainsi que le bureau provincial des sociĂ©tĂ©s Ă  Victoria enregistre le le nom de Greenpeace Foundation[5].

Années 1970

Greenpeace dĂ©cide de continuer son combat et se concentre ensuite sur les essais nuclĂ©aires atmosphĂ©riques français sur l'atoll de Moruroa en PolynĂ©sie française. La jeune organisation a besoin d'aide pour ses protestations qu'elle trouve auprĂšs de David McTaggart, un ancien homme d'affaires canadien qui navigue dĂ©sormais dans le Pacifique Ă  bord de Vega, son voilier de 12,6 mĂštres. En 1972, le voilier est rebaptisĂ© Greenpeace III et se rend dans la zone d'exclusion de Moruroa pour tenter de perturber les essais nuclĂ©aires français. Le navire est finalement Ă©cartĂ© par les autoritĂ©s françaises mais David McTaggart dĂ©cide d'y retourner l'annĂ©e suivante. Malheureusement, en tentant violemment d'arrĂȘter la manifestation, la marine française blesse ce dernier Ă  l'Ɠil. Cependant, l'incident est photographiĂ© et rendu public. En 1974, la France dĂ©cide de cesser ses essais nuclĂ©aires atmosphĂ©riques[6].

Alors que les actions de Greenpeace sont d'abord centrées sur un objectif de paix anti-nucléaire, l'organisation commence à se concentrer davantage sur les questions environnementales à partir de 1975[1]. En effet, le Phyllis Cormack part affronter les baleiniers soviétiques sur la cÎte de Californie. Leur objectif : perturber la chasse en se plaçant entre les harpons et les baleines[7]. A bord du navire, 13 militants de Greenpeace sont présents, dont leur premier officier Paul Watson qui sera si choqué par l'aventure qu'il fondera en 1977 l'ONG Sea Shepherd Conservation Society afin de se consacrer à la défense des océans[8] - [9].

En 1979, Greenpeace devient une organisation internationale quand les bureaux présents dans différentes régions du monde fusionnent afin de constituer Greenpeace International[1] - [9]. C'est David McTaggart qui, grùce à son intervention pour mettre fin aux essais nucléaires de la France, en deviendra le Président[6].

Années 1980

Le Rainbow Warrior (ici en 2018)

À la fin des annĂ©es 1970 et au dĂ©but des annĂ©es 1980, Greenpeace a aussi pour objectif de perturber la chasse aux phoques. Dans le golfe du Saint-Laurent au Canada en 1982 par exemple, les activistes aspergent prĂšs de 150 bĂ©bĂ©s phoques du Groenland avec un colorant vert inoffensif dans le but de rendre les peaux commercialement inutilisables[10]. La mĂȘme annĂ©e, l'Europe dĂ©cide d'arrĂȘter dĂ©finitivement l'importation de peaux de bĂ©bĂ©s phoques[11]. En outre, la Commission BaleiniĂšre Internationale (CBI) met en place un moratoire international sur la chasse commerciale Ă  la baleine, ratifiĂ© par un grand nombre de pays et entrĂ© en vigueur en 1986. Il interdit officiellement la pĂȘche de ces animaux[12]. Autre combat de Greenpeace, la lutte contre les dĂ©chets toxiques rejetĂ©s en mer, rĂ©compensĂ©e par la mise en place en 1983 d'un moratoire sur l'immersion des dĂ©chets radioactifs par la Convention de Londres, confirmĂ© en 1993[13].

1985 marque l'histoire de l'ONG qui perd l'un de ses activistes Ă  la suite d'un attentat commis par les autoritĂ©s françaises contre leur bateau, le Rainbow Warrior I. En 1978, Greenpeace lance en effet le premier Rainbow Warrior (littĂ©ralement « Guerrier de l'arc-en-ciel »), un ancien chalutier de pĂȘche nommĂ© ainsi d'aprĂšs le livre Warriors of the Rainbow, qui a inspirĂ© Bob Hunter, l'un des premiers activistes, lors du premier voyage Ă  Amchitka[1]. DĂ©corĂ© d'un arc-en-ciel, le navire est utilisĂ© par Greenpeace dans ses campagnes entre 1978 et 1985, contre la chasse aux baleines, aux phoques ou encore le dĂ©versement en mer de dĂ©chets radioactifs. En 1985, alors que le Rainbow Warrior est parti protester contre les essais nuclĂ©aires français dans le Pacifique, il est coulĂ© dans le port d'Auckland en Nouvelle-ZĂ©lande par les services secrets français Ă  la demande du ministre de la DĂ©fense de l'Ă©poque, Charles Hernu. Le Rainbow Warrior fait naufrage, engendrant le dĂ©cĂšs du photographe d'origine portugaise Fernando Pereira[14].

En 1989, l'organisation installe son siĂšge Ă  Amsterdam (Pays-Bas), d'oĂč sont dĂ©finies et coordonnĂ©es les campagnes de l'ONG[15].

Années 1990

Actions réguliÚres contre les groupes pétroliers (ici au siÚge britannique d'Esso en 2003)

1995 est une date importante pour Greenpeace qui rĂ©ussit Ă  annuler la dĂ©cision d’un gĂ©ant pĂ©trolier. En effet, cette annĂ©e-lĂ , des militants occupent la plate-forme pĂ©troliĂšre Brent Spar dans l'Atlantique Nord-Est car l’entreprise Shell souhaite immerger la structure qui contient des restes de pĂ©trole et autres produits chimiques[16]. Les mĂ©dias couvrent la manifestation. Des appels au boycott des stations-service appartenant Ă  Shell sont lancĂ©s dans de nombreux pays europĂ©ens. La pression de l'opinion publique conduit Shell Ă  revenir sur sa dĂ©cision initiale et la sociĂ©tĂ© accepte de dĂ©manteler l’installation pĂ©troliĂšre sur terre[17]. La campagne de Greenpeace influencera l'adoption en 1998 d'un rĂšglement administrĂ© par la Convention Oslo-Paris (OSPAR) qui interdit dĂ©finitivement l'immersion en mer des plates-formes pĂ©troliĂšres[18].

1997 est également une date clé pour les militants car aprÚs la campagne menée depuis 1988 par Greenpeace et d'autres organisations en faveur d'une action urgente pour protéger le climat, les ministres des pays industrialisés adoptent le protocole de Kyoto, acceptant de fixer des objectifs juridiquement contraignants de réduction des gaz à effet de serre[19].

Greenpeace continue Ă©galement ses combats pour la sortie du nuclĂ©aire, civil ou militaire, ainsi que sa lutte contre la pollution chimique. L’organisation lance tout au long des annĂ©es 1990 diverses actions en ce sens. Par exemple, en 1991, alors que la centrale nuclĂ©aire de Cattenom en Moselle met en service son dernier rĂ©acteur, Greenpeace survole le site avec un dirigeable pour exprimer son dĂ©saccord[20]. En 1993, des activistes bloquent plusieurs jours l’accĂšs Ă  l'usine de chlore Elf-Atochem (aujourd'hui Arkema) situĂ©e Ă  Fos-sur-Mer afin de lutter contre la production de chlore[21]. En 1998, une montgolfiĂšre envoyĂ©e par Greenpeace proteste contre les essais nuclĂ©aires de l'Inde et du Pakistan en survolant le Taj Mahal avec le slogan : « Le dĂ©sarmement nuclĂ©aire, maintenant ! »[22].

L’organisation intensifie aussi de plus en plus son combat contre la dĂ©forestation. Par exemple, en 1998, Greenpeace se rend en Équateur afin d'Ă©tudier l'impact social, Ă©conomique et environnemental de l'abattage des forĂȘts de mangroves pour l'Ă©levage de crevettes[23].

Années 2000

Manifestations réguliÚres contre les mines de charbon allemandes (ici en 2018)

Les annĂ©es 2000 sont symbolisĂ©es par les images de la statue du Christ RĂ©dempteur habillĂ©e Ă  deux reprises d’une banderole Greenpeace en faveur de la protection de l’environnement. En 2002, les militants se rendent en effet Ă  Rio de Janeiro au BrĂ©sil pour protester contre les rĂ©sultats du Sommet mondial sur le dĂ©veloppement durable qui vient de se terminer Ă  Johannesburg. Ils suspendent sur le monument emblĂ©matique de la ville une immense banderole avec le message suivant : « Rio plus 10, une seconde chance ? » en rĂ©fĂ©rence au Sommet de la Terre qui a eu lieu dans la ville en 1992. Les militants souhaitent ainsi signifier aux dirigeants mondiaux qui ont assistĂ© au Sommet mondial sur le dĂ©veloppement durable qu’ils ont manquĂ© l'occasion de mettre fin Ă  la pollution et Ă  la pauvretĂ© mondiales[24]. Les activistes rĂ©itĂšrent en 2006 avec la lĂ©gende « L'avenir de la planĂšte est entre vos mains », afin d’inciter les gouvernements Ă  agir pour la protection de la biodiversitĂ©[25].

Au cours de ces annĂ©es, l’organisation rĂ©alise Ă©galement de nombreuses actions contre la dĂ©forestation. Par exemple, en 2002, au large de SĂšte dans le sud de la France, des militants interceptent un bateau avec Ă  son bord une cargaison de bois en provenance du Liberia. Leur but : dĂ©noncer les importations de bois exotiques dans un objectif industriel[26]. AprĂšs une action militante puis de nombreux Ă©changes avec le groupe Lapeyre, Greenpeace obtient Ă©galement de l’entreprise l’adoption de la norme FSC pour l'ensemble de ses importations de bois tropicaux[27]. En 2002 toujours, Ă  la suite de dix annĂ©es de campagne en Amazonie, l'exploitation de l'acajou est inscrit Ă  la Cites (convention internationale sur la protection de la faune et de la flore), ce qui permettra d'assurer la survie de cet arbre, son commerce Ă©tant limitĂ© et mieux contrĂŽlĂ©[27]. Enfin, l’organisation continue ses actions pour protĂ©ger les forĂȘts primaires dans la province canadienne de Colombie-Britannique[28].

Greenpeace mĂšne aussi d’autres actions pour protĂ©ger l’environnement. Par exemple, Ă  la fin de la dĂ©cennie, elle obtient de l'entreprise Apple le retrait de la plupart des substances toxiques contenues dans certains de ses ordinateurs[29]. En 2007, elle livre plusieurs tonnes de maĂŻs transgĂ©nique devant le siĂšge de Nicolas Sarkozy alors candidat Ă  l’élection prĂ©sidentielle afin de l’inciter Ă  se positionner contre la culture des OGM[30]. En 2008, des militants bloquent la mine Ă  ciel ouvert de JĂ€nschwalde en Allemagne afin de protester contre les importantes Ă©missions de dioxyde de carbone liĂ©es Ă  l’utilisation du charbon[31]. En 2009, Greenpeace s'introduit dans l'enceinte de l'AssemblĂ©e nationale pour peser sur les dĂ©bats des dĂ©putĂ©s français Ă  quelques jours du lancement du sommet de Copenhague relatif au dĂ©rĂšglement climatique[32].

Années 2010

Action de protestation en 2010 dénonçant les conséquences du Barrage de Belo Monte.

Durant cette dĂ©cennie, Greenpeace remporte de nombreuses batailles, menĂ©es pour certaines depuis de longues annĂ©es. Par exemple, en 2010, le groupe suisse NestlĂ© rompt son partenariat avec l'entreprise Smart, auprĂšs de laquelle il s'approvisionnait en huile de palme. L'entreprise cĂšde aux exigences d'une campagne mondiale contre sa marque Kit Kat menĂ©e par les militants de Greenpeace et dĂ©nonçant la destruction des forĂȘts tropicales indonĂ©siennes[33]. En 2010 encore, des militants s'enchaĂźnent Ă  une voie ferrĂ©e afin de dĂ©noncer l’exportation de dĂ©chets nuclĂ©aires français vers la Russie. AprĂšs 25 ans de combat, Greenpeace se fĂ©licite de la dĂ©cision d’Areva (aujourd'hui Orano) qui met finalement un terme Ă  cette pratique[34]. En 2015, Shell renonce Ă  ses projets de forage en Arctique aprĂšs un combat marquĂ© notamment, en 2013, par le Grand Prix de Formule 1 situĂ© en Belgique. En effet, des militants y dĂ©ploient plusieurs banderoles, avant le dĂ©part de la course, puis lors de la remise des prix, pour dĂ©noncer les activitĂ©s de Shell, partenaire de l'Ă©curie Ferrari et sponsor de ce Grand Prix belge[35]. En 2016 encore, 85 % de la forĂȘt du Grand Ours au Canada sont enfin sanctuarisĂ©s, aprĂšs une bataille d’une vingtaine d’annĂ©es[28].

En revanche, d’autres combats sont perdus, comme la construction du barrage de Belo Monte en Amazonie[36]. MalgrĂ© de nombreuses actions pour dĂ©noncer les consĂ©quences Ă©cologiques et sociales du projet, comme le dĂ©versement en 2010 de trois tonnes de fumier devant l'Agence nationale d'Ă©nergie Ă©lectrique (ANEEL) Ă  Brasilia, le barrage est inaugurĂ© en 2019[37].

D’autres Ă©vĂ©nements marquants jalonnent les annĂ©es 2010, comme la confĂ©rence de 2013 sur le changement climatique Ă  Varsovie que Greenpeace, mais aussi d’autres organisations telles que WWF, dĂ©cide de boycotter, au motif que celle-ci ne « dĂ©bouche sur rien »[38]. En 2014, Greenpeace profite d’un vide juridique pour fonder un nouveau pays, la RĂ©publique glaciaire, composĂ© de 23 000 kmÂČ de glaciers prĂšs de Santiago au Chili[39]. L’organisation explique que l'appropriation des glaciers est possible car la constitution chilienne ne les mentionne pas comme bien public devant ĂȘtre protĂ©gĂ©. Le but des militants est d’alerter sur la nĂ©cessitĂ© d’une loi qui garantit la protection des glaciers, qui permette de prendre soin de ces rĂ©serves d'eau stratĂ©giques pour le pays et Ă©vite toute menace qui les affecte[40].

L’organisation continue aussi ses actions pour la prĂ©servation des ocĂ©ans comme en 2014 contre l'entreprise Petit Navire. Des militants de Greenpeace se rassemblent devant le siĂšge avec une imitation d’une boĂźte de thon portant l'inscription « Requin, Raie, Tortue, BĂ©bĂ© Thon : Petit Navire, le bon goĂ»t du carnage » ainsi que des banderoles expliquant que l’entreprise capture inutilement chaque annĂ©e 2000 tonnes d’espĂšces. Greenpeace reproche ainsi Ă  Petit navire de s’approvisionner auprĂšs de fournisseurs dont les pratiques de pĂȘche ne sont pas durables[41].

Enfin, Greenpeace est aussi prĂ©sente sur d’autres fronts, comme la crise migratoire et la politique. Par exemple, en 2016, des militants se rĂ©unissent sur l’üle de Lesbos en GrĂšce en formant un signe de paix Ă  l’aide de 3 000 gilets de sauvetages pour dĂ©noncer le sort des migrants[42]. Dans l'entre-deux-tours de l'Ă©lection prĂ©sidentielle française de 2017 qui oppose Marine Le Pen et Emmanuel Macron, Greenpeace appelle implicitement dans une tribune avec soixante autres associations Ă  faire barrage Ă  la candidate du Rassemblement National[43].

Années 2020

Manifestations réguliÚres pour la préservation de l'environnement (ici en 2021)

Le combat contre l’inaction climatique s’intensifie.

Par exemple, en 2020, des militants escaladent la grue de rĂ©novation de Notre-Dame de Paris afin d’appeler le prĂ©sident de la RĂ©publique Ă  agir dans la lutte contre le rĂ©chauffement climatique. Ils y installent en effet une banderole sur laquelle il est notĂ© : « Climat : aux actes ! »[44]. En 2021, avant le match France-Allemagne de l’Euro 2020, un activiste s’introduit dans le stade Ă  l’aide d’un paramoteur portant le message « Kick out oil » (« Dehors le pĂ©trole »)[45]. La mĂȘme annĂ©e, des militants s’introduisent dans l'aĂ©roport Charles de Gaulle en escaladant une clĂŽture au bord du tarmac. Leur objectif : peindre en vert un Boeing 777 d'Air France afin d’inciter le gouvernement français Ă  limiter le trafic aĂ©rien et lutter ainsi contre le rĂ©chauffement climatique[46].

En 2021, Greenpeace critique également la pratique de la compensation carbone, l'une des stratégies mises en place par les entreprises pour compenser leurs impacts sur l'environnement et atténuer le changement climatique. Son directeur exécutif, dans un éditorial publié par illuminem.com [archive] avant la 26e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, qualifie la pratique de « mensonge dangereux sur le climat », d'« hypocrisie » et de « fumée dont profitent les pires pollueurs ». L'organisation propose des sanctions directes et des limites d'émission strictes pour les entreprises polluantes, plutÎt que des incitations financiÚres pour compenser les émissions de carbone[47].

Organisation

Instances dirigeantes

Greenpeace est composée de Greenpeace International basé à Amsterdam et de 28 bureaux régionaux opérant dans 55 pays différents[48].

Le conseil d'administration de Greenpeace International se compose gĂ©nĂ©ralement de sept membres, Ă©lus pour une pĂ©riode de trois ans par le conseil lors de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale annuelle. Il est le garant de l'intĂ©gritĂ© de l'organisation et veille au respect des normes de bonne gouvernance et de gestion financiĂšre internationalement reconnues. Il approuve le budget et les comptes auditĂ©s de Greenpeace International. Il nomme et supervise les directeurs exĂ©cutifs de Greenpeace International. Il est responsable des dĂ©cisions stratĂ©giques relatives aux campagnes de grande envergure, Ă  la politique organisationnelle et Ă  la planification du programme mondial. L'actuelle prĂ©sidente du conseil d'administration est Ayesha Imam[49].

Le directeur exécutif de Greenpeace International est responsable de la gestion de Greenpeace International. Il dirige une équipe de stratégie et de gestion et a différents rÎles comme : faciliter la mise en place du programme de campagne mondiale à long terme ; coordonner les campagnes menées par les bureaux régionaux afin de s'assurer qu'elles sont cohérentes et contribuent au programme de campagne mondiale ; exploiter la flotte de Greenpeace ; suivre les performances stratégiques et financiÚres des bureaux régionaux ; développer les présences de Greenpeace dans de nouvelles régions prioritaires ; assurer la collecte de fonds, les ressources humaines, la formation, le soutien scientifique et juridique à l'attention des bureaux régionaux. Au début des années 2020, Greenpeace International emploie environ 260 personnes, plus les équipages des navires. L'actuelle directrice par intérim de Greenpeace International est Norma Torres[50].

Les bureaux rĂ©gionaux prĂ©sents dans le monde entier sont responsables de la mise en Ɠuvre et de l'exĂ©cution des campagnes qui relĂšvent du programme de campagne mondiale Ă  long terme. Chaque bureau se compose d'une ou plusieurs entitĂ©s juridiques distinctes et a son propre conseil d'administration dans un rĂŽle de surveillance. Ces conseils sont gĂ©nĂ©ralement Ă©lus par des membres votants composĂ©s de bĂ©nĂ©voles et d'activistes fermement ancrĂ©s dans les communautĂ©s environnementales locales[51].

En 2000, Greenpeace International emploie 1 400 employĂ©s[27]. 20 ans plus tard, l’organisation compte 2 500 salariĂ©s dans le monde entier[52].

Adhérents et bénévoles

Des enfants militant pour Greenpeace (2018)

Au dĂ©but des annĂ©es 2020, l’organisation compte 3 millions d’adhĂ©rents, dont 230 000 en France. Greenpeace n’accepte aucun don d’entreprise ni aucune subvention publique. Les adhĂ©rents garantissent donc l’indĂ©pendance financiĂšre de l’organisation grĂące Ă  leur(s) don(s)[53].

Parmi ces adhĂ©rents, Greenpeace International compte, dans les annĂ©es 2000, 10 000 volontaires[27]. 20 ans plus tard, l’organisation en dĂ©nombre 36 000[52]. Ces volontaires sont des bĂ©nĂ©voles qui participent Ă  la vie de l’association, au siĂšge, dans les groupes locaux, sur internet ou sur le terrain. Ils peuvent Ă©galement prendre part aux campagnes, qu’elles soient informatives ou dissuasives. Les militants peuvent ainsi s’ils le souhaitent devenir activistes, c’est-Ă -dire participer aux actions non violentes[54] - [55].

Financement

Au dĂ©but des annĂ©es 2000, le financement de Greenpeace International (150 millions d'euros) est assurĂ© par 2,8 millions de membres donateurs[27]. Ses recettes proviennent exclusivement des dons de ses adhĂ©rents (notamment Ă  travers des campagnes dites de street fundraising (en))[56]. À la mĂȘme Ă©poque, le WWF, autre organisation non gouvernementale internationale vouĂ©e Ă  la protection de l'environnement, compte prĂšs de cinq millions de membres, mais son budget est quatre fois moindre[27].

À la fin des annĂ©es 2010, le budget de Greenpeace est d’environ 340 millions d’euros[57]. En 2020, le budget de l’organisation repose toujours uniquement sur la gĂ©nĂ©rositĂ© des adhĂ©rents, pour un montant de 410 millions d'euros[58]. Par exemple, la branche allemande, l'une des plus actives et des plus importantes, compte, en 2014, 120 membres salariĂ©s Ă  plein temps et dispose d’une part importante du budget de l'organisation (55 millions d’euros)[59]. La branche française est elle aussi active, avec, en 2020, 150 salariĂ©s au siĂšge parisien et 27,3 millions d’euros de ressources. 18 % de ce montant revient Ă  Greenpeace International dans l’objectif d’aider les bureaux les plus instables sur le plan financier[53]. La section suisse de Greenpeace, fondĂ©e en 1984, revendique de son cĂŽtĂ© 145 000 donateurs. Elle compte 70 collaborateurs et possĂšde un budget de prĂšs de 23 millions d'euros en 2018[60]. La Grande-Bretagne et les États-Unis font aussi partie des bureaux rĂ©gionaux les plus importants en matiĂšre de budget[58].

En 2014, Greenpeace perd 3,8 millions d'euros sur le marché des taux de change[61].

Présence internationale

Greenpeace International

Le siĂšge international de Greenpeace est situĂ© aux Pays-Bas. Cependant, l'organisation est prĂ©sente dans plus de 55 pays[48]. Ainsi, Greenpeace possĂšde 28 bureaux dans le monde entier : en Europe, en AmĂ©rique du Sud et du Nord, en Asie et dans le Pacifique[62]. Au dĂ©but des annĂ©es 2020, elle emploie 2 500 salariĂ©s aux quatre coins de la planĂšte. Elle compte Ă©galement 3 millions d’adhĂ©rents et 36 000 bĂ©nĂ©voles[52].

Greenpeace Europe

Greenpeace International dispose d'un rĂ©seau d'organisations nationales (une seule par pays) dont certaines fondĂ©es avant la crĂ©ation du regroupement international. L'unitĂ© europĂ©enne, Greenpeace European Unit, est fondĂ©e en 1989, la mĂȘme annĂ©e que la crĂ©ation du bureau europĂ©en des politiques publiques de WWF. Cette unitĂ© est Ă©troitement reliĂ©e Ă  Greenpeace international (unitĂ© politique et scientifique), qui au lancement a dĂ©localisĂ© une partie de son Ă©quipe de lobbyistes Ă  Bruxelles[63].

Depuis 1991, le bureau europĂ©en de Greenpeace est membre d'une coalition avec neuf autres ONG, nommĂ©e le Green 10 ou G 10, pour reprĂ©senter les intĂ©rĂȘts environnementaux et peser sur le processus europĂ©en de dĂ©cision[63] - [64].

La dotation financiÚre du bureau relÚve de Greenpeace international. Cette dotation a une influence directe sur les effectifs des salariés du bureau à Bruxelles : ils étaient 10 au départ, pour descendre à deux fin 2002 et remonter à 10 l'année suivante[63].

Au-delà de l'Union européenne au sens strict, son champ d'action recouvre l'ensemble des pays scandinaves ainsi que la Turquie[63].

Greenpeace France

Greenpeace France
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Historique

Greenpeace France est une association loi de 1901. Elle est issue de la fondation en 1977 d'un bureau français de Greenpeace. En 1987, aprĂšs la polĂ©mique consĂ©cutive Ă  la destruction du Rainbow Warrior par les services secrets français en 1985, elle doit fermer ses portes, qu’elle rouvre finalement deux ans plus tard en 1989[53].

Financement

Greenpeace France indique que le nombre de ses donateurs privĂ©s est passĂ© de 23 000 en 1998 Ă  140 000 en 2011, 180 000 en 2016 et 220 000 en 2018. En 2020, elle compte prĂšs de 230 000 adhĂ©rents, pour un budget annuel de presque 28 millions d'euros. Ses ressources proviennent intĂ©gralement et exclusivement des donateurs privĂ©s. Elle ne perçoit donc aucune subvention ni de l'État, ni d'entreprise[53].

La branche française a une taille importante, avec 150 salariĂ©s en 2020, Ă©tablis dans le siĂšge parisien du dixiĂšme arrondissement, rue d’Enghien. Dans les annĂ©es 2010, le nombre d’employĂ©s est deux fois moins important, les besoins liĂ©s au numĂ©rique Ă©tant encore limitĂ©s[53].

Greenpeace France travaille en totale autonomie. Elle collabore toutefois avec le siĂšge international de Greenpeace, dans un but notamment d’harmonisation des campagnes mondiales. En outre, prĂšs de 18 % de son budget annuel est prĂ©levĂ© par Greenpeace International qui le reverse ensuite aux bureaux qui ont des besoins financiers[53].

Un rapport de la Cour des comptes de 2012 consacrĂ© Ă  l'emploi des fonds collectĂ©s par l'association Greenpeace France prĂ©cise les informations suivantes : « Le mouvement Greenpeace revendique le fait de n’ĂȘtre financĂ© que par des personnes physiques et refuse toute subvention provenant de personnes publiques ou d’entreprises : la Cour a, en effet, constatĂ©, lors de son enquĂȘte, que cette rĂšgle de principe est respectĂ©e par Greenpeace France. » Les dĂ©penses sont donc jugĂ©es conformes par la Cour des comptes qui relĂšve nĂ©anmoins deux axes d'Ă©volution. Elle rapporte que si presque 35 % des fonds collectĂ©s sont consacrĂ©s Ă  la recherche de fonds, 50 % seulement sont consacrĂ©s aux actions sociales, ce qui pourrait ĂȘtre plus important selon la Cour des comptes. Le rapport indique Ă©galement que 20 % des fonds collectĂ©s sont reversĂ©s Ă  Greenpeace international, sans imputation des fonds versĂ©s, ce qui ne permet pas un contrĂŽle par la Cour des comptes[65].

Pour le deuxiĂšme semestre de l'annĂ©e 2017, Greenpeace France dĂ©clare Ă  la Haute AutoritĂ© pour la transparence de la vie publique exercer des actions de reprĂ©sentation d'intĂ©rĂȘts pour un montant compris entre 700 000 et 800 000 euros et avoir employĂ© dix personnes dans ce cadre. Pour l'annĂ©e 2021, Greenpeace France dĂ©clare exercer des actions de reprĂ©sentation d'intĂ©rĂȘts pour un montant compris entre 25 000 et 50 000 euros et avoir employĂ© seulement une personne dans ce cadre [66].

Présidence et direction

Jean Chesneaux, militant politique communiste puis maoĂŻste, fut prĂ©sident de Greenpeace France de 1997 Ă  2004 ; Katia Kanas prend ensuite la prĂ©sidence. En , Robert Lion a succĂ©dĂ© Ă  Katia Kanas Ă  la prĂ©sidence de l'association. Il quitte ses fonctions un an plus tard pour rejoindre Europe Écologie. Greenpeace France est prĂ©sidĂ©e par CĂ©line Rodriguez, puis par Sylvain Breuzard depuis dĂ©but 2012[67].

Le poste de directeur général est occupé par Pascal Husting de 2005 à 2011, puis par Jean-François Julliard depuis le [68].

Année Nom
1997-2003Bruno Rebelle
2003-2004MichĂšle Rivasi
2005-2011Pascal Husting
Depuis 2012Jean-Francois Julliard

Groupes locaux

Greenpeace est présent dans les grandes villes françaises à travers prÚs de trente groupes locaux. Leur objectif est d'informer et sensibiliser les citoyens au niveau local en relayant les campagnes nationales et internationales de l'ONG[55] - [69].

Actions

Actions organisées en France

Greenpeace rĂ©alise de nombreuses actions sur le territoire français depuis sa crĂ©ation, contre la pollution chimique et le rĂ©chauffement climatique, ou encore pour la prĂ©servation des mers, l'abandon de la culture des OGM et la protection des forĂȘts (voir Historique).

Actions relatives aux centrales nucléaires françaises

Greenpeace lutte activement pour la sortie du nucléaire civil. Elle organise réguliÚrement des intrusions médiatisées dans des centrales nucléaires françaises, en particulier à partir des années 2000, comme par exemple :

Ces intrusions font l'objet de condamnations par la justice française de plus en plus sévÚres, notamment à la suite de la création des zones nucléaires à accÚs réglementé (ZNAR), pour lesquelles des sanctions sont applicables en cas de franchissement non autorisé[81].

Greenpeace milite aux cÎtés de l'association Stop EPR ni à Penly ni ailleurs : elles lancent conjointement à plusieurs reprises une procédure judiciaire contre la mise en service de l'EPR de Flamanville en France[82].

Partenariat avec des entreprises

Greenpeace affirme n'avoir aucun lien commercial avec des entreprises. Cependant, elle peut ĂȘtre amenĂ©e Ă  soutenir certaines initiatives issues d'entreprises. Ainsi, afin de soutenir le dĂ©veloppement des Ă©nergies renouvelables, Greenpeace France est membre fondateur et partenaire associĂ© du fournisseur d'Ă©nergie Enercoop[83].

Revendications

Militants de Greenpeace

AprÚs avoir consacré ses premiÚres années à la lutte contre les essais nucléaires et à la défense des espÚces (en particulier contre l'extinction des baleines), Greenpeace milite pour de nombreuses causes comme :

Greenpeace réalise de nombreuses actions non violentes aux quatre coins de la planÚte pour défendre ces causes (voir Historique).

MĂ©thodes

La méthode de Greenpeace repose en partie sur des actions directes, parfois trÚs médiatisées, qui ont fait sa renommée[84]. S'appuyant sur les retombées de ces actions pour informer les médias et le public, l'organisation agit aussi en tant que lobby auprÚs des autorités politiques et des dirigeants d'entreprises afin de promouvoir les changements appropriés. L'organisation s'est également spécialisée dans l'expertise écologique[85].

Greenpeace utilise plusieurs méthodes, afin de mener à bien ses campagnes. Il est possible de déconstruire la façon dont elle les conçoit en quatre étapes.

PremiĂšre Ă©tape

PremiĂšrement, elle procĂšde Ă  une « cueillette d'infos » pour se procurer des informations sur une cause, Ă©tudier le marchĂ© qu'elle veut attaquer, faire de la recherche et Ă©couter ce que les communautĂ©s ont Ă  lui dire[86]. Parfois, les tĂ©moignages des diffĂ©rentes communautĂ©s peuvent ĂȘtre Ă  l'origine d'une campagne. Par exemple, lors de la campagne sur la forĂȘt du Grand Ours au Canada[87], les communautĂ©s amĂ©rindiennes de la rĂ©gion sont elles-mĂȘmes venues contacter Greenpeace, en 1994, pour lui demander de les soutenir dans la lutte contre les compagnies forestiĂšres qui pratiquent de la dĂ©forestation massive sur leur territoire traditionnel[88]. En plus, pour mener Ă  bien ses campagnes, Greenpeace possĂšde de nombreux spĂ©cialistes dans plusieurs domaines tels que des environnementalistes, des chimistes, des biologistes, etc. Elle peut donc effectuer ses propres recherches et se fonder sur les informations que ses chercheurs recueillent. Par exemple, Ă  la suite des tĂ©moignages des communautĂ©s amĂ©rindiennes, elle investit 100 000 dollars canadiens dans une Ă©tude qui durera plus de deux ans[89].

DeuxiĂšme Ă©tape

Militantes de Greenpeace

DeuxiĂšmement, l'ONG effectue de « l'Ă©ducation et de la sensibilisation auprĂšs des citoyens », afin de communiquer avec ceux-ci sur les problĂšmes et sur les revendications de Greenpeace[90]. Afin de sensibiliser la population, elle utilise des images choquantes montrant des coupes rases des forĂȘts et des images de la fonte de glaciers, etc. Par exemple, dans le cadre de sa campagne dans les annĂ©es 1990 pour la protection de la forĂȘt du Grand Ours[87] et contre l'exploitation arboricole de celle-ci, Greenpeace Canada utilise des images de diffĂ©rentes espĂšces d'ours, de loups et de caribous qui seraient menacĂ©es si la forĂȘt devait ĂȘtre rasĂ©e, afin de montrer que la dĂ©forestation affecte l'Ă©cosystĂšme tout entier[91]. Greenpeace a donc recours aux mĂ©dias afin de faire prendre conscience Ă  la population des enjeux environnementaux en montrant des images qui vont l'Ă©mouvoir[92].

Ainsi, Greenpeace se doit de bien manier les mĂ©dias, dont la tĂ©lĂ©vision, afin de diffuser ses idĂ©es. L'une des maniĂšres dont elle les diffuse est en crĂ©ant des « stunts », qui peuvent ĂȘtre dĂ©finis comme Ă©tant une action qui est prĂ©parĂ©e Ă  l'avance et crĂ©Ă©e de toutes piĂšces[93]. Par exemple, des blocages de rues vont ĂȘtre prĂ©parĂ©s Ă  l'avance avec un message qui est fait pour respecter les contraintes que la tĂ©lĂ©vision impose, telles que la durĂ©e d'une prĂ©sentation[93]. De plus, dans un objectif sensationnaliste plĂ©biscitĂ© par certains mĂ©dias, elle peut dĂ©cider de mettre en scĂšne un Ă©vĂ©nement, comme l'organisation, en lien avec la police, d'arrestations de manifestants de l'ONG, filmĂ©es avec une durĂ©e adĂ©quate permettant de rentrer dans le cadre tĂ©lĂ©visuel[93]. Elle travaille aussi avec des chaines tĂ©lĂ©visĂ©es en filmant elle-mĂȘme, grĂące Ă  ses propres camĂ©ras et Ă  ses studios, toutes les actions qui se dĂ©roulent lors des manifestations. Elle les apporte ensuite Ă  des chaines tĂ©lĂ©visĂ©es qui ne pouvaient pas ĂȘtre prĂ©sentes Ă  l'Ă©vĂšnement, afin qu'elles diffusent leurs vidĂ©os[93]. De plus, elle utilise la tĂ©lĂ©vision comme un moyen, Ă  travers la diffusion d'images, de susciter des Ă©motions et ainsi rallier plus de gens Ă  sa cause. Par exemple, pour rĂ©colter des fonds pour ses campagnes, elle prĂ©fĂšre publier des images de bĂ©bĂ©s phoques tuĂ©s plutĂŽt que de diffuser de l'information sur les dermaptĂšres, une espĂšce de perce-oreilles depuis disparue de l'Ăźle de Sainte-HĂ©lĂšne[94]. Ainsi, en diffusant des scĂ©narios et ce genre d'images, Greenpeace peut augmenter le financement qu'elle reçoit de la population, notamment celle qui ne dĂ©sire pas prendre part Ă  des manifestations mais qui souhaite malgrĂ© tout participer en faisant des donations depuis son tĂ©lĂ©viseur[94].

Cependant, la tĂ©lĂ©vision n'est pas la seule mĂ©thode que Greenpeace utilise pour ses campagnes. En effet, elle dispose d'un autobus et d'un bateau qui lui permettent d'effectuer des actions marines, telles que mesurer la radioactivitĂ© dans les eaux, en plus de servir de point d'information et de propagande[95]. D'ailleurs, dans les pays non maritimes, c'est l'autobus de Greenpeace qui sert d'abord de moyen de propagande[96]. Puis, en 1996, en Autriche, est crĂ©Ă© un modĂšle nommĂ© : « direct dialogue », implantĂ© en 1998[97]. Celui-ci se traduit par l'embauche de professionnels du marketing qui sont rĂ©munĂ©rĂ©s sur une base fixe et avec une commission s'ils atteignent le quota d'adhĂ©rents fixĂ©. Ces professionnels sont recrutĂ©s par Greenpeace pour leurs compĂ©tences en marketing et communication[97]. La nouveautĂ© de ce modĂšle repose sur le fait que les recruteurs se rendent dans la rue et demandent aux passants de soutenir Greenpeace au moyen de contributions monĂ©taires qui seront prĂ©levĂ©es du compte du donneur suivant un montant fixe[97]. À l'Ă©poque, ce nouveau programme est synonyme d'un succĂšs financier pour l'ONG, si bien, qu'elle dĂ©cide d'abandonner tous ses autres moyens de collecte. Ainsi, si Greenpeace France compte en 1998 sept salariĂ©s, un million d'euros de ressources et 1 800 adhĂ©rents, Ă  la fin de l'annĂ©e 2004, elle possĂšde un budget de 4,8 millions d'euros, 8 600 adhĂ©rents et 45 salariĂ©s permanents[98]. Ce programme est crĂ©Ă© dans le but de recruter plus d'adhĂ©rents, mais surtout de toucher davantage la jeune gĂ©nĂ©ration. En effet, il avait Ă©tĂ© observĂ© que la population ciblĂ©e par les ONG en gĂ©nĂ©ral Ă©tait de 60 ans et plus. Or, Greenpeace souhaitait obtenir le soutien financier d'une autre tranche d'Ăąge qui n'avait pas encore Ă©tĂ© sollicitĂ©e[98].

Dans les annĂ©es 2010, l’arrivĂ©e d’Internet offre un nouveau mode de militantisme : le cybermilitantisme. Les pĂ©titions, les vidĂ©os et les campagnes sur les rĂ©seaux sociaux Ă  l’aide d’hashtags, loin d’ĂȘtre anecdotiques, ont un impact important sur les actions de Greenpeace. Elles permettent d’informer, de mobiliser mais reprĂ©sentent Ă©galement un moyen de pression. Par exemple, en 2014, Greenpeace publie une vidĂ©o montrant un monde Lego se noyant dans le pĂ©trole, sur une interprĂ©tation mĂ©lancolique du thĂšme principal du film Lego, afin de dĂ©noncer le partenariat de longue date de Lego avec la sociĂ©tĂ© pĂ©troliĂšre Shell. La vidĂ©o obtient prĂšs de six millions de vues et prend de l’ampleur sur les rĂ©seaux sociaux. Une pĂ©tition circule Ă©galement et atteint plus d’un million de signatures. Au bout de quelques semaines, l’entreprise Lego est contrainte de mettre fin Ă  son partenariat datant d’une soixantaine d’annĂ©es[99]. De plus, ces nouvelles technologies de l’information modifient et amplifient les besoins en main d’Ɠuvre et expliquent aussi la hausse du nombre d’employĂ©s au sein de l’organisation[53].

TroisiĂšme Ă©tape

La troisiĂšme Ă©tape du modĂšle est celle oĂč Greenpeace effectue « des revendications par la pression envers les cibles ». À l'image de la campagne contre le partenariat de Lego avec Shell, Greenpeace utilise des moyens de pression comme le boycott des produits par les clients, le lobbying ou l'attaque de l'image des cibles avec des actions directes et avec l'aide d'alliĂ©s puissants tels que des actionnaires[99] - [100]. En effet, si les groupes ne veulent pas changer leurs pratiques, Greenpeace s'attaquera Ă  leur image de marque en montrant leur manque de collaboration, afin de gagner des alliĂ©s auprĂšs des clients ou des actionnaires, qui vont eux-aussi faire pression en causant des pertes financiĂšres[101].

QuatriĂšme Ă©tape

La derniĂšre Ă©tape reprĂ©sente les « nĂ©gociations ». Cette Ă©tape n'a lieu que lorsque les pressions de l'ONG ont fait effet. A l'image de la campagne de Greenpeace contre le groupe Lapeyre engendrant de nombreux Ă©changes puis l’adoption de la norme FSC pour l'ensemble de ses importations de bois tropicaux, le but de cette Ă©tape est de trouver des solutions qui vont faire consensus entre les communautĂ©s, les entreprises et les pouvoirs publics afin de protĂ©ger les Ă©cosystĂšmes[27] - [100].

Le MV Arctic Sunrise, un navire de Greenpeace.

Greenpeace est trÚs connue pour l'utilisation de bateaux lors de ses campagnes de protestation et d'intervention directe. DÚs sa création, l'organisation utilise des navires pour réaliser des actions à travers toutes les mers du globe. S'il lui arrive d'affréter des bateaux, elle en achÚte également et les transforme pour mener à bien ses missions. L'un d'entre eux, le Rainbow Warrior I, devient célÚbre en 1985 dans ce qui est appelé en France « l'affaire du Rainbow Warrior » ou « l'affaire Greenpeace » : les services secrets français le font couler avec deux mines magnétiques placées sous sa coque par des plongeurs de l'armée française dans le port d'Auckland alors que le bateau se prépare à une croisiÚre de protestation contre les essais nucléaires français de Moruroa. Au cours de cet attentat organisé par le gouvernement français, le photographe Fernando Pereira est tué[102].

La flotte de Greenpeace comprend en 2020 trois navires[103] :

  • le Rainbow Warrior III, un voilier de 57,9 mĂštres de long et 680 tonnes, est inaugurĂ© le [104] ;
  • le MV Arctic Sunrise, un ancien chasseur de phoque, long de 49,62 mĂštres, large de 11,50 mĂštres, dĂ©plaçant 497 tonnes, est rachetĂ© par Greenpeace en 1995[105] ;
  • le MV Esperanza, un navire de 72 mĂštres de long, 14 mĂštres de large, avec une vitesse maximale de 15 nƓuds, est lancĂ© en 2002[106] - [107].

Certains bureaux régionaux ont aussi leur propre bateau, comme Greenpeace Allemagne qui possÚde le Beluga II, long de 34 mÚtres, large de 5,6 mÚtres, déplaçant 115 tonnes et entré en service en 2004 pour remplacer l'ancien navire le Beluga[108].

Les anciens navires de la flotte de Greenpeace sont les suivants :

Action directe non violente

L’action directe non violente est au cƓur du fonctionnement de Greenpeace car elle utilise la protestation pacifique pour exiger un changement social et politique. L'organisation a d'ailleurs Ă©tĂ© fondĂ©e sur ces principes pacifiques lorsque le 15 septembre 1971 un groupe de militants embarque sur un chalutier de pĂȘche pour protester contre les essais nuclĂ©aires amĂ©ricains. Ces militants sont appelĂ©s des activistes[1].

L'action directe non violente est centrĂ©e sur deux principes : un engagement de la part de l'activiste Ă  manifester pacifiquement et une prise de responsabilitĂ© personnelle. Greenpeace propose une formation Ă  tout bĂ©nĂ©vole souhaitant devenir activiste et chaque personne qui y participe doit suivre une session sur les principes fondamentaux de la manifestation pacifique. En effet, l’activiste doit ĂȘtre attachĂ© aux principes de non-violence et avoir une comprĂ©hension de base de Greenpeace et de son travail. De plus, l’engagement doit ĂȘtre pris au sĂ©rieux par le militant car chaque action directe comporte un risque d'arrestation et donc des consĂ©quences personnelles potentiellement importantes. Les informations juridiques et le support sont toujours disponibles afin de permettre au militant de prendre une dĂ©cision. Faire partie d'une telle Ă©quipe s'accompagne Ă©galement de responsabilitĂ©s. Les actions directes se dĂ©roulent souvent dans des endroits difficiles ou inhabituels et la sĂ©curitĂ© est primordiale, de sorte que ceux qui y participent doivent ĂȘtre lucides et fiables[55].

Pour chaque action, de nombreux rĂŽles doivent ĂȘtre remplis et, en fonction des compĂ©tences et de l’expĂ©rience de chacun, les tĂąches demandĂ©es sont diverses. Elles ont chacune leur importance car rien n’est laissĂ© au hasard. Chaque action est minutieusement prĂ©parĂ©e et expliquĂ©e, dans la plus grande discrĂ©tion. Chaque militant connaĂźt le rĂŽle qu’il devra jouer et peut ainsi s’y prĂ©parer, mĂȘme si l’improvisation est aussi souvent de rigueur[55].

En 2012, il y aurait environ 1 000 à 1 500 activistes dans le monde, dont moins d’une centaine en France[55].

Critiques

Bennett Metcalfe

Bennett Metcalfe, l'un des premiers dirigeants de Greenpeace dĂ©cĂ©dĂ© en 2003, aurait vivement critiquĂ© l'organisation : « Quand je repense Ă  toutes ces annĂ©es, Ă  tout ce qui s’est passĂ© depuis que nous avons fondĂ© cette organisation, j’ai vraiment l’impression d’avoir crĂ©Ă© un monstre »[58].

Patrick Moore

Dans les annĂ©es 2000, l'Ă©cologiste canadien Patrick Moore, l'un des membres fondateurs de Greenpeace, se prononce en faveur de l'emploi de l'Ă©nergie nuclĂ©aire aprĂšs s'y ĂȘtre farouchement opposĂ©[111] - [112]. Selon lui, elle est indispensable pour rĂ©duire l’utilisation des combustibles fossiles et l'Ă©mission des gaz Ă  effet de serre[113] - [114]. Patrick Moore est depuis devenu critique de Greenpeace et climatosceptique[115]. Il affirme en effet en 2014 : « La certitude de nombreux scientifiques que l'homme est la principale cause du changement climatique, y compris du rĂ©chauffement de la planĂšte, n'est pas fondĂ©e sur la reproduction d'Ă©vĂ©nements observables. Elle repose sur deux choses seulement, l'effet thĂ©orique des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre d'origine humaine, principalement le dioxyde de carbone, et les prĂ©dictions des modĂšles informatiques utilisant ces calculs thĂ©oriques. Il n'y a pas de preuve scientifique du tout »[116].

Pascal Husting

Dans son livre Qui a tué l'écologie ? paru en 2011, le journaliste Fabrice Nicolino dénonce l'évolution de Greenpeace vers une organisation capitaliste dirigée essentiellement par des professionnels et non plus par des militants[117]. Il donne l'exemple de Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France de 2005 à 2011, qui a longtemps travaillé dans le monde de la finance[118].

En juin 2014, le journal The Guardian révÚle que l'ancien directeur général de Greenpeace France, Pascal Husting, prend l'avion pour faire le trajet entre son domicile au Luxembourg et son lieu de travail à Amsterdam deux fois par mois. Pourtant, l'ONG estime que la réduction des émissions de CO2, indispensable à la lutte contre le dérÚglement climatique, passe par une baisse drastique des voyages en avion, notamment pour les courtes distances[119]. L'intéressé reconnaßt qu'il a fait « une erreur »[120].

Jon Burgwald

En 2016, le directeur de Greenpeace Arctique Jon Burgwald s'exhibe en fourrure de phoque et s'exprime sur ses comptes Twitter et Facebook depuis un défilé de mode organisé par l'entreprise danoise The Great Greenland Fur Tannery comme suit : « La fourrure de phoque, c'est cool ! ». Face à la polémique, Greenpeace explique que l'objet de la visite est de soutenir les communautés locales, qui se nourrissent de la chasse aux phoques traditionnelle, et réitÚre son opposition farouche à toute forme de commercialisation et d'industrialisation de la chasse aux phoques[121].

Catastrophe nucléaire de Tchernobyl

Greenpeace estime que le nombre total de morts liĂ©s Ă  la catastrophe nuclĂ©aire de Tchernobyl est de 200 000[122]. L'OMS de son cĂŽtĂ© annonce en 2005 un total de 4 000 dĂ©cĂšs, soit 50 fois moins[123]. En 2008, l'UNSCEAR, le ComitĂ© scientifique des Nations unies pour l'Ă©tude des effets des rayonnements ionisants, ne dĂ©nombre de son cĂŽtĂ© que vingt-huit dĂ©cĂšs, dus aux irradiations aigĂŒes dans les semaines qui ont suivi la catastrophe[122]. Le comitĂ© refuse en effet de se prononcer sur le nombre de dĂ©cĂšs Ă  venir. L'IRSN, l'Institut de Radioprotection et de SĂ»retĂ© NuclĂ©aire français, Ă©crit donc en 2016 que « trente ans aprĂšs l'accident, il est impossible de dresser un bilan sanitaire exhaustif. Et pour cause : les rĂ©sultats disponibles sont limitĂ©s par la qualitĂ© des Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques rĂ©alisĂ©es, la difficultĂ© d'identifier prĂ©cisĂ©ment les populations exposĂ©es et les incertitudes associĂ©es aux estimations dosimĂ©triques. Surtout, la rĂ©alisation de bilans sanitaires est rendue extrĂȘmement compliquĂ©e par les changements socio-Ă©conomiques majeurs survenus dans ces rĂ©gions suite Ă  la chute de l'Union soviĂ©tique »[124].

Moutons de Patagonie

Au dĂ©but des annĂ©es 1990, Greenpeace prĂ©tend que des bergers de Patagonie et leurs moutons perdent la vue en raison du trou de la couche d'ozone. Un reporter amĂ©ricain mĂšne alors son enquĂȘte en 1992 et ne trouve qu'un seul et unique ranch avec des moutons aveugles, Ă  cause d'une maladie parasitaire[125].

Brent Spar

Une autre affaire est celle de Brent Spar. Sur la base d'un prĂ©lĂšvement, Greenpeace affirme que prĂšs de 5 000 tonnes de pĂ©trole demeurent encore dans les rĂ©servoirs de cette plate-forme pĂ©troliĂšre que le groupe Shell envisage de couler dans l'OcĂ©an Atlantique. De son cĂŽtĂ©, Shell dĂ©clare qu'il n'y a que 100 tonnes de boue huileuse Ă  l'intĂ©rieur, dont la majeure partie est constituĂ©e de vase inerte. Greenpeace explique que les conteneurs d'Ă©chantillonnage ont pu prendre du pĂ©trole piĂ©gĂ© dans les tuyaux et qu'ils n'ont pas tenu compte de la longueur des tuyaux de ventilation. Elle prĂ©sente donc publiquement ses excuses auprĂšs de Shell dans un communiquĂ© le [126].

Nucléaire civil

Greenpeace est réguliÚrement critiquée par certains scientifiques et journalistes pour son opposition systématique au nucléaire civil.

Sur la catastrophe nuclĂ©aire de Tchernobyl par exemple, le spĂ©cialiste Jean-Marc Jancovici ne comprend pas l’opposition de certaines ONG environnementales aux conclusions de l’agence onusienne UNSCEAR, alors que ces mĂȘmes associations dĂ©fendent aussi les rapports du GIEC, un organisme Ă©galement rattachĂ© Ă  l'ONU[127].

D’autre part, il est reprochĂ© Ă  Greenpeace de surestimer les bĂ©nĂ©fices environnementaux des Ă©nergies bas carbone, et notamment des Ă©oliennes, qui, bien que produisant de l'Ă©nergie renouvelable, ont aussi des consĂ©quences nĂ©fastes sur l’environnement et la biodiversitĂ©[128] - [129].

En 2022, Greenpeace est accusĂ©e par des journalistes et Ă©conomistes de vouloir redĂ©marrer les centrales Ă  charbon en Allemagne, au dĂ©triment des consĂ©quences environnementales, dans le but de fermer la totalitĂ© des centrales nuclĂ©aires[130] - [131]. L’organisation rĂ©torque qu’elle ne soutient en aucun cas les Ă©nergies fossiles mais que face aux consĂ©quences Ă©nergĂ©tiques de l’invasion russe en Ukraine, de la dĂ©pendance au gaz russe et de la dĂ©faillance du parc nuclĂ©aire allemand, la rĂ©ouverture est nĂ©cessaire tout en demeurant temporaire[132].

Ampoules fluo-compactes

En 2007, en marge de la rĂ©union berlinoise des ministres de l’Énergie de l’Union europĂ©enne, Greenpeace Ă©crase Ă  l'aide d'un rouleau compresseur des milliers d'ampoules Ă  incandescence afin de protester contre leur impact sur le rĂ©chauffement climatique[133]. Depuis, l'utilisation de ces ampoules est interdite[134]. Dans un documentaire, nommĂ© Bulb fiction et sorti en 2012, Christoph Mayr s'interroge sur le combat de Greenpeace Ă  Bruxelles contre ces ampoules, au profit des ampoules fluo-compactes[135]. L'association est pourtant en possession d'un rapport mettant en lumiĂšre les risques liĂ©s Ă  l'utilisation des lampes fluorescentes[136]. En effet, elles prĂ©sentent du mercure, dangereux pour la santĂ© et l'environnement[137].

Commerce international de l'ours polaire

En 2013, les États-Unis et la Russie proposent, sans succĂšs, de faire passer l'ours polaire comme espĂšce menacĂ©e en Annexe I de la CITES (Convention sur le commerce international des espĂšces de faune et de flore sauvages menacĂ©es d'extinction), afin d'interdire son commerce international. Greenpeace, comme WWF, refuse de soutenir la proposition, craignant que l'interdiction totale de la chasse favorise le braconnage et dĂ©savantage la population inuite dĂ©jĂ  appauvrie[138]. La branche française de l'ONG Sea Shepherd fait savoir sur les rĂ©seaux sociaux qu'elle est consternĂ©e par cette prise de position[139].

Riz doré

Alors que Greenpeace s'oppose aux aliments génétiquement modifiés, plus de 100 lauréats du prix Nobel prennent position du cÎté des OGM. En effet, en 2016, ils signent une lettre exhortant Greenpeace à mettre fin à son opposition systématique aux OGM, et plus précisément, à cesser ses efforts pour bloquer l'introduction d'une souche de riz génétiquement modifiée : le riz doré. Selon ses partisans, cette souche pourrait réduire les carences en vitamine A à l'origine de la cécité et de la mort d'enfants dans les pays en développement[140].

Greenpeace, cependant, juge que le projet du riz dorĂ© n’est en rien une solution. Elle considĂšre qu’il est plus utile de donner aux agriculteurs les moyens d'accĂ©der Ă  une alimentation Ă©quilibrĂ©e et nutritive et d’investir dans une agriculture Ă©cologique rĂ©siliente au climat. Elle considĂšre Ă©galement qu’aucune preuve ne permet d’assurer l’innocuitĂ© sanitaire et environnementale du riz dorĂ©[141].

Vaccin contre la Covid-19

Les partisans des techniques de gĂ©nie gĂ©nĂ©tique reprochent Ă  Greenpeace sa position sur ce sujet, qui alimente selon eux le mouvement anti-vaccination (notamment contre les vaccins obtenus par gĂ©nie gĂ©nĂ©tique) lors de la pandĂ©mie de Covid-19[142]. Greenpeace met en effet en garde dans une note datĂ©e de 2021 contre « l’utilisation de ce que l’on appelle les techniques d’édition gĂ©nomique (ou du gĂ©nome) telles que CRISPR-Cas, qui pourraient non seulement exacerber les consĂ©quences nĂ©gatives de l’agriculture intensive sur l’environnement, les animaux et les ĂȘtres humains, mais aussi transformer la nature et les populations (par le biais de notre alimentation) en laboratoire gĂ©ant d’expĂ©rimentation du gĂ©nie gĂ©nĂ©tique, entraĂźnant des rĂ©sultats incertains et potentiellement irrĂ©versibles »[143].

Marketing communicationnel

Puisque Greenpeace se veut ĂȘtre une ONG neutre, elle refuse les subventions gouvernementales, ainsi que les dons des entreprises, ce qui l'oblige Ă  trouver des financements dans d'autres domaines. Eric Dacheux, professeur en sciences de l'information et de la communication, s'interroge sur son indĂ©pendance financiĂšre dans l'ouvrage Greenpeace : entre mĂ©dias, espace public et marchĂ©, quelle logique communicationnelle ? paru en 1997. Il y Ă©crit en effet que Greenpeace dĂ©pense 22 % de son budget en communication : elle use de ses compĂ©tences dans ce domaine pour trouver des sources de financement en crĂ©ant notamment des liens avec des partenaires et des alliĂ©s, comme Ikea. Elle s'associe en outre avec un constructeur allemand afin de vendre un rĂ©frigĂ©rateur qui serait Ă©cologique, nommĂ© Greenfreeze. Elle possĂšde aussi des fermes sans engrais chimiques. Elle prĂ©sente enfin en 1995, dans un palace de Berlin, une voiture Ă©cologique nommĂ©e la Gringo[144]. À cette Ă©poque, son implication dans le marchĂ© mĂšne d'ailleurs Ă  de la controverse Ă  l'intĂ©rieur mĂȘme de l'organisation entre ceux qui prĂŽnent les valeurs de base anti-productivistes de Greenpeace et ceux qui veulent lui rapporter plus de profits grĂące au marketing communicationnel[145].

Hewlett-Packard

Selon le magazine Le Point, depuis 2007, la Fondation David-et-Lucile-Packard, crĂ©Ă©e par le cofondateur de la multinationale Hewlett-Packard (HP) avec son Ă©pouse, verse des sommes trĂšs importantes Ă  Greenpeace chaque annĂ©e. La totalitĂ© des dons s'Ă©lĂšve Ă  une quinzaine de millions d'euros. Or, les versements auraient commencĂ© quelques mois aprĂšs la mise en place d’une campagne virulente contre le principal concurrent d’HP, Apple, au sujet des substances dangereuses retrouvĂ©es dans ses produits. Face Ă  cette accusation, Greenpeace rĂ©torque que les activitĂ©s de la David and Lucile Packard Foundation ne sont pas en lien avec celles de la sociĂ©tĂ© HP et ne servent qu’un objectif philanthropique[58].

Promotion de l'Ă©olien

L’opposition farouche de Greenpeace envers l’industrie du nuclĂ©aire fait Ă©galement dĂ©bat. En effet, ses prises de position en faveur de l'Ă©olien sont souvent controversĂ©es, car l’organisation Ă©lude la question des consĂ©quences environnementales de cette Ă©nergie renouvelable. Certains journalistes et scientifiques y voient mĂȘme lĂ  un conflit d’intĂ©rĂȘt. En effet, Greenpeace est membre fondateur et partenaire associĂ© du fournisseur d'Ă©nergie renouvelable Enercoop, qu’elle qualifie de meilleur producteur d’électricitĂ© verte. En outre, Greenpeace est actionnaire de la coopĂ©rative Greenpeace Energy, co-fondĂ©e par Greenpeace Allemagne tout en Ă©tant indĂ©pendante. Or, Greenpeace Energy, appelĂ©e aujourd'hui Green Planet Energy, propose des offres d'Ă©nergie renouvelable Ă  ses clients. Les scientifiques se posent donc la question de l’intĂ©rĂȘt financier de Greenpeace dans sa lutte contre l’énergie nuclĂ©aire et sa promotion de l'Ă©olien[146].

Site archéologique péruvien

En décembre 2014, alors que se tient la conférence de Lima sur les changements climatiques, des activistes de Greenpeace s'introduisent illégalement sur le site archéologique de Nazca pour y déployer une banderole visant à sensibiliser à l'impact du réchauffement climatique[147].

Selon les autoritĂ©s locales, les activistes de Greenpeace ont commis des dĂ©gradations sur le site en y entrant en simples chaussures de sport alors que des chaussures spĂ©ciales doivent ĂȘtre normalement utilisĂ©es pour ne pas endommager le site, trĂšs fragile[147]. Ils ont notamment abĂźmĂ© un animal gravĂ© dans le sol il y a 2 000 ans[148]. Le ministĂšre de la culture pĂ©ruvien Ă©voque un « attentat » contre le patrimoine culturel[147]. Face au tollĂ©, Greenpeace prĂ©sente finalement ses excuses quelques jours plus tard[149].

Le gouvernement pĂ©ruvien engage alors des poursuites judiciaires contre l'ONG[150]. En fĂ©vrier 2015, le PĂ©rou fait auprĂšs de l'Argentine une premiĂšre demande d'extradition d'un des activistes impliquĂ©s pour qu'il y soit jugĂ©[151]. Un activiste autrichien, Wolfgang Sadik, est condamnĂ© en dĂ©cembre 2017 Ă  une peine de 3 ans et 4 mois de prison avec sursis, ainsi que 650 000 sols (environ 200 000 dollars US) d'amende[152].

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 Stopper le rĂ©chauffement climatique ne se fera pas en un jour, mais hier, la CITES aurait pu sauver des centaines d'ours polaires sur l abase d'une simple rĂ©solution. On continuera donc Ă  tuer pour le plaisir et pour le buisness cet animal "Totem", reconnu par tous comme Ă©tant en voie de disparition et dont l'image est utilisĂ©e sans retenue pour collecter des fonds par des organismes qui au mieux ont refusĂ© de prendre position ( Greenpeace) sur le passage en Annexe 1, au pire, s'y sont opposĂ©s. AFFLIGEANT. NB : Ă  noter que ce passage en annexe 1, n'aurait eu aucun impact sur la chasse dite de "subsistance" pratiquĂ©e par les Inuits. Elle aurait uniquement rĂ©gulĂ© le Commerce International qui ne fait qu'augmenter
 Ă  mesure que le nombre d'ours polaires baisse. Cette rĂ©solution n'aurait donc eu d'impact que sur les chasseurs nantis prĂȘts Ă  dĂ©bourser 30 000 dollars pour rentrer dans leur pays avec une descende de lit en peau d'Ours polaire. On ne remercie pas la France et sa ministre de l'environnment Delphine Batho, pour son opposition Ă  la proposition. Consultez l'excellent dossier illustrĂ© et chiffrĂ© sur le sujet : http://www.nrdc.org/wildlife/cites/polar-bear/files/polar-bear-OV-COP16-french.pdf Article Le Monde sur le rejet de la proposition : http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/03/07/le-commerce-international-de-l-ours-polaire-ne-sera-pas-interdit_1844333_3244.html », sur facebook.com (consultĂ© le )
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Voir aussi

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  • Thibault Kerlirzin, Greenpeace, une ONG Ă  double fond(s), Va Press, Versailles, 2018,224 pages

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