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ForĂȘt tropicale

La forĂȘt tropicale est la forĂȘt caractĂ©ristique des rĂ©gions tropicales et Ă©quatoriales. Sous ce terme se cachent des rĂ©alitĂ©s trĂšs diffĂ©rentes, des forĂȘts tropophiles, composĂ©es d'arbres assez Ă©pars poussant sous un climat tropical de savane, Ă  la forĂȘt dite tropicale humide dans des zones Ă  climat Ă©quatorial, en passant par les forĂȘts de nuages relativement froides.

ForĂȘt tropicale primaire de BĂ©bour (Île de La RĂ©union).

En 2015, les forĂȘts tropicales couvrent 1 770 millions d’hectares, dont environ 840 millions en AmĂ©rique du Sud (dont la forĂȘt amazonienne), 600 millions en Afrique (dont la forĂȘt du bassin du Congo) et 300 millions en Asie (dont la forĂȘt indonĂ©sienne)[1].

N'ayant pas ou peu Ă©tĂ© affectĂ©es par les derniĂšres glaciations, ce sont les forĂȘts les plus riches du monde au regard de la biodiversitĂ©. Les forĂȘts tropicales humides abritent la moitiĂ© des espĂšces animales terrestres et les deux tiers des espĂšces vĂ©gĂ©tales existantes[2]. Cependant, elles sont souvent menacĂ©es par la conversion en zones agricoles ou sylvicoles, et localement par la dĂ©forestation, la surexploitation, la fragmentation Ă©cologique et/ou les incendies.

Description

ForĂȘt tropicale en Afrique.

La forĂȘt tropicale peut ĂȘtre sĂšche ou humide, en fonction du type de climat et du type de sol. On estime que l'ensemble des forĂȘts tropicales de la planĂšte recĂšlent au moins 92,2 % des espĂšces vivantes, animales et vĂ©gĂ©tales. Plus des deux tiers de ces forĂȘts se regroupent au sein des pays suivants : le BrĂ©sil (en Amazonie), la Bolivie (en Amazonie), la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo et l'IndonĂ©sie.

Elles reprĂ©sentent ainsi un enjeu majeur dans la protection de la biodiversitĂ©. Par ailleurs, les deux seules forĂȘts tropicales au monde n'appartenant pas Ă  un pays du tiers monde ou en voie de dĂ©veloppement sont la forĂȘt australienne et la Guyane française dont plus de 90 % du territoire est composĂ©e de forĂȘt primaire, ce qui reprĂ©sente une des plus vastes zones intactes au monde.

Un grand nombre d'espĂšces d'arbres, une faible densitĂ© d'adultes de chaque espĂšce et de longues distances sĂ©parant les adultes d’une mĂȘme espĂšce sont trois caractĂ©ristiques de beaucoup de forĂȘts tropicales de basse altitude[3].

Ces trois traits pourraient en grande partie rĂ©sulter d’un effet de la prĂ©dation sur les semences et semis dans un environnement relativement stable[3]. Plus on s’éloigne de la ceinture Ă©quatoriale humide et chaude pour s’approcher des pĂŽles et des dĂ©serts ou des zones tempĂ©rĂ©es, plus ce phĂ©nomĂšne s'attĂ©nue, ce qui pourrait s’expliquer dans ces rĂ©gions par l'imprĂ©visibilitĂ© accrue de l'environnement physique liĂ©e aux saisons et Ă  certaines contraintes mĂ©tĂ©orologiques qui rendent la production de graines et semis plus incertaine pour les prĂ©dateurs herbivores [3].

Protection

Les solutions proposĂ©es pour prĂ©server et sauver les forĂȘts tropicales se situent Ă  deux niveaux: le premier niveau consiste Ă  des mesures visant Ă  arrĂȘter la diminution des espaces forestiers causĂ©es par l'exploitation forestiĂšre et le second niveau est la restauration des ressources perdues par le reboisement notamment.

La protection peut ĂȘtre assurĂ©e par des parcs nationaux, localement par des rĂ©serves naturelles, dans le cadre de la convention de Rio sur la biodiversitĂ©, puisque les pays n'ont pas pu s'entendre en 1992, ni depuis sur une convention internationale sur la protection des forĂȘts. Certains Ă©colabels tels que le FSC contribuent aussi Ă  leur protection, lĂ  oĂč ils sont mis en place.

Planter et prĂ©server des forĂȘts tropicales pourrait ralentir le rĂ©chauffement climatique, alors que planter des forĂȘts dans les hautes latitudes pourrait contribuer au rĂ©chauffement[4]. En effet, seules les forĂȘts tropicales sont fortement bĂ©nĂ©fiques au ralentissement du rĂ©chauffement global car non seulement elles absorbent le gaz carbonique mais elles favorisent Ă©galement les nuages qui aident Ă  refroidir la planĂšte. Cependant, selon une Ă©tude publiĂ©e en 2019 qui s'appuie sur les observations de 2010 Ă  2017 du satellite Soil Moisture and Ocean Salinity satellite (SMOS), les forĂȘts tropicales ont perdu leur rĂŽle de puits de carbone sur cette pĂ©riode, et pourraient s'avĂ©rer neutres voire Ă©mettrices de gaz Ă  effet de serre en pĂ©riode de sĂ©cheresse[5]. Les climatologues estiment que si la forĂȘt amazonienne perdait 20 Ă  25 % de sa couverture originelle, cela pourrait entrainer l’effondrement de l'Ă©cosystĂšme, avec plusieurs milliards de tonnes de carbones libĂ©rĂ©es dans l'atmosphĂšre; ce qui affecterait irrĂ©versiblement les rĂ©gimes de prĂ©cipitations et aggraverait le rĂ©chauffement climatique, entrainant une sĂ©cheresse mondiale[6].

Les associations de protection de l'environnement agissent pour la protection des forĂȘts tropicales. En particulier, l'association allemande Sauvons la forĂȘt Ɠuvre pour la prĂ©servation des forĂȘts tropicales et le respect des droits de leurs habitants, par la mobilisation des citoyens, en organisant des pĂ©titions en ligne[7].

MalgrĂ© les moyens mis en Ɠuvre, 12 millions d'hectares de forĂȘts tropicales ont Ă©tĂ© dĂ©truits en 2018 (une superficie Ă©quivalente Ă  celle d'un pays comme le Nicaragua). Les pays les plus touchĂ©s sont le BrĂ©sil, l'IndonĂ©sie, la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, la Colombie et la Bolivie[8].

La rĂ©duction de la pauvretĂ© joue Ă©galement un rĂŽle clĂ© dans la protection des forĂȘts tropicales car c'est la pauvretĂ© qui poussent les populations locales Ă  utiliser les ressources forestiĂšres pour gagner leur vie ou pour se nourrir[6].

Grands types d'Ă©cosystĂšmes forestiers tropicaux

En France d'outre-mer

Dans la France d'outre-mer la forĂȘt tropicale et Ă©quatoriale la plus grande est celle de Guyane. Elle est en partie protĂ©gĂ©e, par plusieurs rĂ©serves naturelles (ex : rĂ©serve naturelle nationale de la TrinitĂ© et un parc national (au Sud de la Guyane). Elle est Ă©tudiĂ©e par le MusĂ©um, le CNRS, l'INRA, l'IRD, l'ONF et l'ONCFS puis l'Agence nationale de la biodiversitĂ©, notamment via des stations scientifiques qui servent de base Ă  de nombreuses missions en forĂȘt (ex : station scientifique de Saint-EugĂšne) ou dans les rĂ©serves[9].

Notes et références

  1. Rodney J. Keenan, Gregory A. Reams, FrĂ©dĂ©ric Achard et Joberto V. de Freitas, « Dynamics of global forest area: Results from the FAO Global Forest Resources Assessment 2015 », Forest Ecology and Management, changes in Global Forest Resources from 1990 to 2015, vol. 352,‎ , p. 9–20 (DOI 10.1016/j.foreco.2015.06.014, lire en ligne, consultĂ© le )
  2. Simon G. Dures (trad. Marc Sigala), Les ForĂȘts Tropicales, un patrimoine Ă  saver, Paris, L'imprĂ©vu, , 192 p. (ISBN 979-10-295-0910-0), p. 7
  3. Mangan, S. A. et al. (2010) “Negative plant–soil feedback predicts tree-species relative abundance in a tropical forest”. Nature 466, 752–755 (rĂ©sumĂ©)
  4. (en) G. Bala, K. Caldeira, M. Wickett et T. J. Phillips, « Combined climate and carbon-cycle effects of large-scale deforestation », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 104,‎ , p. 6550–6555 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, PMID 17420463, PMCID 1871823, DOI 10.1073/pnas.0608998104, lire en ligne, consultĂ© le )
  5. Sylvestre Huet, « Les forĂȘts tropicales ne capturent plus le CO2 », sur lemonde.fr, (consultĂ© le ).
  6. Simon D. Dures, Les ForĂȘts Tropicales: Un patrimoine Ă  sauver, Paris, L'ImprĂ©vu, , 192 p. (ISBN 979-10-295-0910-0), p. 181-182
  7. Site de Sauvons la forĂȘt
  8. « Environnement : 12 millions d'hectares de forĂȘts tropicales dĂ©truites en 2018 », sur Europe 1 (consultĂ© le )
  9. Claessens, O., Granjon, L., de Massary, J. C., & RlNGUET, S. (2002) La station de recherches de Saint-EugÚne: situation, environnement et présentation générale. Revue d'écologie.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • [Burnham & Johnson 2004] (en) Robyn J. Burnham et Kirk R. Johnson, « South American palaeobotany and the origins of neotropical rainforests », Philosophical Transactions of the Royal Society of London, vol. 359, no 1450 « Origins of neotropical rainforests in South America »,‎ (ISSN 0962-8436, DOI 10.1098/rstb.2004.1531, lire en ligne [PDF] sur ctfs.si.edu, consultĂ© en ).
  • Simon G. Dures (trad. Marc Sigala), Les forĂȘts tropicales humides, un patrimoine Ă  sauver , Paris, L'imprĂ©vu, 2020, 192 p. (ISBN 979-10-295-0910-0)

Liens externes

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