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ForĂȘt amazonienne

La forĂȘt amazonienne (en portugais floresta amazĂŽnica ; en espagnol selva amazĂłnica ; en anglais : Amazon rainforest), Ă©galement connue sous le nom d'« Amazonie » ou « jungle amazonienne », est une forĂȘt Ă©quatoriale d'AmĂ©rique du Sud couvrant la totalitĂ© du bassin amazonien ainsi que des zones pĂ©riphĂ©riques comme le plateau des Guyanes. Elle s'Ă©tend sur neuf pays, principalement au BrĂ©sil (63 %).

ForĂȘt amazonienne
Image illustrative de l’article ForĂȘt amazonienne
Carte gĂ©ographique des Ă©corĂ©gions de la forĂȘt amazonienne dĂ©limitĂ©es par le WWF. Les lignes en blanc dĂ©limitent les contours de la forĂȘt amazonienne. Le bassin de l'Amazone est indiquĂ© en bleu.
Localisation
CoordonnĂ©es 3° 10â€Č sud, 60° 02â€Č ouest
Pays Drapeau du Brésil Brésil
Drapeau du PĂ©rou PĂ©rou
Drapeau de la Colombie Colombie
Drapeau du Venezuela Venezuela
Drapeau de la France France (Guyane)
Drapeau du Suriname Suriname
Drapeau du Guyana Guyana
Drapeau de la Bolivie Bolivie
Drapeau de l'Équateur Équateur
GĂ©ographie
Superficie 550 000 000 ha
Altitude
· Maximale
· Minimale

2 995[1] m
0 m
Population 34 000 000
Géolocalisation sur la carte : Amérique du Sud
(Voir situation sur carte : Amérique du Sud)
ForĂȘt amazonienne
Les bords du fleuve Amazone dans l'État brĂ©silien du ParĂĄ.

Avec prĂšs de 390 milliards d'arbres (16 000 espĂšces selon les estimations), 13 % des arbres de la planĂšte (il y a presque 50 fois plus d'arbres dans la forĂȘt amazonienne que d'ĂȘtres humains sur l'ensemble de la planĂšte[2]), la forĂȘt amazonienne est l'une des trois plus importantes forĂȘts primaires du monde[3]. Elle est souvent — mais improprement — qualifiĂ©e de « poumon de la Terre » (en rĂ©alitĂ© l'ocĂ©an mondial produit bien plus d'oxygĂšne)[4] ; elle produirait de 6 — le plus probable — Ă  5 % de l'oxygĂšne[5] - [6], et serait mĂȘme devenue une source plutĂŽt qu'un puits de CO2, ce pourquoi des scientifiques appellent Ă  ce que sa dĂ©gradation soit traitĂ©e dans l'agenda de la COP26 en novembre 2021[7].

C'est le plus grand rĂ©servoir de biodiversitĂ© au monde, menacĂ© par le rĂ©chauffement climatique[8], l'orpaillage et la dĂ©forestation (depuis 1970, 18 % Ă  20 % de la forĂȘt originelle ont disparu). Elle abrite trois grandes aires protĂ©gĂ©es : le complexe de conservation de l'Amazonie centrale[9] au BrĂ©sil, le parc national de ManĂș[10] au PĂ©rou et le parc national Noel Kempff Mercado[11] en Bolivie ; inscrites sur la liste du patrimoine mondial par l'organisation des Nations unies pour l'Ă©ducation, la science et la culture (UNESCO). Le parc amazonien de Guyane, en Guyane française, est le plus grand parc national français mais aussi le plus grand parc de l'Union europĂ©enne[12] ; couvrant prĂšs de 34 000 km2, il constitue, avec le parc national des montagnes du Tumucumaque qui lui est adjacent, l'un des plus grands espaces naturels protĂ©gĂ©s au monde[13].

Étymologie

L'aumÎnier de l'expédition Gaspard de Carvajal le , dans son journal de voyage racontant l'exploration de la région équatoriale d'Amérique du Sud, note que les Espagnols ont rencontré une tribu de femmes guerriÚres farouches, dont la reine se nommait Conor. Le chef d'expédition, Francisco de Orellana, appela le fleuve, le fleuve des Amazones, parce que celles-ci lui rappelaient les légendaires femmes-guerriÚres Amazones d'Asie décrites par Hérodote et Diodore de Sicile dans la mythologie grecque[14]. Les amazones d'Amazonie sont parfois représentées avec la peau blanche.

Histoire et géographie

La ForĂȘt amazonienne couvre 5,5 millions de km2 sur les 7,3 millions de km2 du bassin amazonien. La forĂȘt vierge s'est formĂ©e durant l'ÉocĂšne par suite de la baisse globale des tempĂ©ratures tropicales lorsque l'ocĂ©an Atlantique s'est suffisamment Ă©largi pour fournir un climat chaud et humide au bassin amazonien. Elle existe depuis au moins 55 Ma. Auparavant, le biotope de la rĂ©gion Ă©tait de type savane. AprĂšs l'extinction CrĂ©tacĂ©-Tertiaire Ă  la fin du CrĂ©tacĂ©, il y a 65 Ma, la disparition des dinosaures et le climat plus humide ont permis son dĂ©veloppement.

Durant l'OligocĂšne, la forĂȘt couvrait une bande relativement Ă©troite, en majeure partie au-dessus du 15e parallĂšle nord. Elle s'est Ă©largie au cours du MiocĂšne moyen, et s'est rĂ©tractĂ©e Ă  nouveau lors de la derniĂšre Ăšre glaciaire[15] pour regagner du terrain depuis 10 000 ans environ, permettant la survie et l'Ă©volution d'une grande diversitĂ© d'espĂšces.

Biodiversité

Le fleuve Amazone s'Ă©coulant dans la forĂȘt tropicale.

Selon le WWF[16], l'Amazonie comprend 50 Ă  70 % de la biodiversitĂ© mondiale[17]. Les scientifiques proposent un chiffre plus modeste et Ă©valuent cette biodiversitĂ© Ă  9,5 %[18] - [19]. La rĂ©gion abriterait environ 30 % des espĂšces d'insectes qui se concentrent essentiellement dans la canopĂ©e[20] et au moins 14 000 espĂšces de plantes[21], 2 200 poissons[22], 1 294 oiseaux, 427 mammifĂšres, 428 amphibiens et 378 reptiles ont Ă©tĂ© scientifiquement classĂ©s dans la rĂ©gion[23]. Les scientifiques ont dĂ©crit entre 96 660 et 128 843 espĂšces d'invertĂ©brĂ©s uniquement au BrĂ©sil[19]. Une espĂšce d'oiseau sur cinq dans le monde vit dans la forĂȘt amazonienne, et une espĂšce de poisson sur cinq vit dans ses riviĂšres.

En 2013, la forĂȘt amazonienne est composĂ©e d'environ 390 milliards d'arbres et d'environ 16 000 espĂšces[24]. L'inventaire de la forĂȘt a Ă©tĂ© effectuĂ© par une Ă©quipe internationale de scientifiques dans une Ă©tude publiĂ©e le 18 octobre 2013. En raison de la taille immense de la forĂȘt, ce rĂ©sultat a nĂ©cessitĂ© la mise en commun du travail de plus d'une centaine de chercheurs du monde entier, dont six Français, rassemblĂ©s dans le rĂ©seau ATDN (Amazon Tree Diversity Network)[25].

La diversitĂ© d'espĂšces de plantes est la plus importante sur Terre. La biomasse des arbres vivants en Amazonie centrale est de 365 Â± 47 t/ha[26]. Actuellement, environ 438 000 espĂšces de plantes ayant un intĂ©rĂȘt Ă©conomique et social ont Ă©tĂ© rĂ©pertoriĂ©es dans la rĂ©gion, et beaucoup plus restent Ă  dĂ©couvrir ou Ă  classifier[27].

Écosystùmes

ForĂȘt amazonienne.

Cycle de l'eau

La forĂȘt joue un rĂŽle majeur dans sa propre survie, en recyclant les prĂ©cipitations : la vĂ©gĂ©tation pompe l'eau du sol et la libĂšre dans l'atmosphĂšre sous forme de vapeur d'eau (via l'Ă©vapotranspiration), ce qui recharge l'atmosphĂšre en humiditĂ© et contribue Ă  former des nuages et de nouvelles prĂ©cipitations. Chaque arbre est ainsi un climatiseur naturel. L'Ă©vapotranspiration qui peut atteindre 2 m d'eau par an, et renvoie prĂšs de 50 % du volume des prĂ©cipitations dans l'atmosphĂšre sous forme de vapeur d’eau[28]. Cela crĂ©e d'importants continuum thermo-hygromĂ©trique. Certains chercheurs parlent d'« hydroclimat » pour dĂ©crire ce phĂ©nomĂšne[29] - [30]. Dans les parties les plus humides du massif amazonien, une molĂ©cule d'eau traversant la rĂ©gion peut tomber sous forme de pluie, ĂȘtre Ă©vaporĂ©e ou Ă©vapotranspirĂ©e puis retomber sous forme de pluie jusqu'Ă  six fois de suite avant de quitter la rĂ©gion ou aboutir en mer[31]. La forĂȘt gĂ©nĂšre ainsi des « rues de nuages » produits par les grands cours d'eau du bassin amazonien, ainsi que des riviĂšres volantes (« riviĂšres aĂ©riennes de vapeur »)[32], rĂ©duisant certains effets du dĂ©rĂšglement climatique[33] - [34].

Les arbres des forĂȘts Ă©mettent des composĂ©s organiques volatils (isoprĂšne, monoterpĂšne)[35] et des aĂ©rosols carbonĂ©s biogĂ©niques (bactĂ©ries, spores de champignons)[36] qui agissent dans l'atmosphĂšre comme noyaux de condensation favorisant la formation de prĂ©cipitations[37].

AssĂšchement, rĂ©chauffement et menaces pour la forĂȘt

Au XXe siĂšcle, la tempĂ©rature moyenne a augmentĂ© de 1 Ă  1,5 °C en Amazonie[38]. De 2005 Ă  2020, trois sĂ©cheresses graves ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es[8], et de 1970 Ă  2020 la saison sĂšche est passĂ©e de quatre mois Ă  prĂšs de cinq dans plusieurs rĂ©gions[39] alors que les neiges et glaciers andins qui alimentent le bassin amazonien en eau montrent des signes de rapide dĂ©clin[40]. Le cycle de l'eau, intrinsĂšquement liĂ©e Ă  la forĂȘt dans cette rĂ©gion du monde[41], pourrait donc ĂȘtre perturbĂ© Ă  grande Ă©chelle[42]. Parmi d'autres biomarqueurs on a montrĂ© rĂ©cemment (2018, 2019) que la composition de la forĂȘt est dĂ©jĂ  en train de changer en rĂ©ponse au rĂ©chauffement[43] ; les arbres typiques de la forĂȘt Ă©quatoriale humide (Essences lĂ©gumineuses du genre Inga par exemple) rĂ©gressent ou disparaissent au profit d'essences adaptĂ©es aux climats plus secs, tel le Noyer du BrĂ©sil (Bertholletia excelsa)[44], ce qui impliquerait de revoir les stratĂ©gies agricoles et de protection de la biodiversitĂ©[45].

Durant les graves sĂ©cheresses de 2005, 2007 et 2010, la part touchĂ©e par les incendies et feux de sous-bois a dĂ©passĂ© celle de la dĂ©forestation directe par l'Homme. En dix ans, 85 500 km2 ont Ă©tĂ© ainsi dĂ©truits (prĂšs de 3 % du massif amazonien). Mi-aoĂ»t 2019, lors des feux de forĂȘt de 2019 en Amazonie, l'Institut national de recherches spatiales avait dĂ©jĂ  rĂ©pertoriĂ© « 39 194 feux » depuis janvier[46] soit une augmentation de 77 % du nombre d'incendies par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode en 2018. Cette tendance a Ă©tĂ© pour partie attribuĂ©e Ă  la rhĂ©torique anti-environnementaliste du nouveau prĂ©sident Jair Bolsonaro et de son gouvernement[47].
Fin 2019, les pays du G7 ont proposĂ© au BrĂ©sil un soutien financier d'au moins 20 millions d'euros pour lutter contre les feux de forĂȘt, soutien refusĂ© par J. Bolsonaro[48] qui a rĂ©pondu qu'il est plus pertinent de planter de nouvelles forĂȘts en Europe (en fait en France, au Danemark, en Chine et dans de nombreux pays, les surfaces arborĂ©es regagnent du terrain, sans toutefois pouvoir compenser les Ă©missions de CO2 de ces pays)[49].

Dans le mĂȘme temps la connectivitĂ© Ă©cologique et le cycle de l'eau sont trĂšs perturbĂ©s par les grands barrages situĂ©s entre les Andes et les estuaires : 142 barrages existaient en 2018 et 160 Ă©taient en projet sur des riviĂšres coulant des Andes vers l'Amazonie, affectant dĂ©jĂ  six des huit grands sous-bassins andins de l'Amazone. Les projets de barrages fragmenteront aussi cinq des huit principaux systĂšmes - Napo, Marañón, Ucayali, Beni et MamorĂ©, sachant que 671 espĂšces de poissons d'eau douce ont rĂ©cemment Ă©tĂ© identifiĂ©s dans les parties hautes (> 500 m) de ces riviĂšres, dont des espĂšces endĂ©miques et migratrices. Enfin ces riviĂšres andines apportaient l'essentiel des sĂ©diments de l'Amazonie principale ; les barrages affecteront donc aussi l'hydrogĂ©omorphologie des plaines inondables et les services Ă©cosystĂ©miques[50].

Point de non-retour proche ?

Il y a un consensus pour dire qu'au delĂ  d'un certain seuil, le recul des arbres (dĂ©forestation, feux et sĂ©cheresses) induit une diminution des prĂ©cipitations et de l'hygromĂ©trie, qui Ă  son tour tue une partie des arbres ; plusieurs Ă©tudes concluent mĂȘme Ă  une possible savanisation des parties dĂ©forestĂ©es de l'Amazonie avant 2100[51] - [52] - [53] (et avec une grande perte de biodiversitĂ©)[54]. Selon un modĂšle rĂ©cent (2018) « Seule l'Amazonie occidentale prĂšs des montagnes des Andes resterait luxuriante - lĂ , les courants d'air sont forcĂ©s de remonter sur les montagnes, provoquant la condensation de la vapeur d'eau et la chute sous forme de pluie »[54].

En fĂ©vrier 2018, puis fin 2019, Carlos Nobre (climatologue de l'UniversitĂ© de SĂŁo Paulo) et Thomas Lovejoy ont alertĂ© sur le fait que l'Amazonie est peut-ĂȘtre beaucoup plus proche d'un point de non-retour qu'on le pensait jusqu'alors[55] - [56] - [57], montrant que supprimer 20 Ă  25% de la forĂȘt tropicale pourrait conduire Ă  un point de basculement vers la savane (pour l'Amazonie orientale, mĂ©ridionale et centrale)[57]. Selon eux, il reste peu de temps pour sauver ce massif : « Si la mortalitĂ© des arbres que nous constatons se poursuit pendant encore 10 Ă  15 ans (jusqu'en 2030-2035), alors le sud de l'Amazonie se transformera en savane »[57]. D'autres chercheurs, comme Paulo Brando (Ă©cologie Ă  l'UniversitĂ© de Californie), estiment qu'il faudrait plus de 20% de perte pour dĂ©finitivement perdre l'Amazonie ou que le phĂ©nomĂšne pourrait ĂȘtre plus lent, mais tous admettent l'existence d'un point de bascule et la nĂ©cessitĂ© d'agir pour ne pas l'atteindre[57] qui n'induirait pas qu'un effondrement rĂ©gional de la biodiversitĂ© : des milliards de tonnes de CO2 seraient Ă©mises dans l'atmosphĂšre par les feux et la dĂ©composition de milliards d'arbres, modifiant le climat et notamment la pluviomĂ©trie Ă  bien plus grande Ă©chelle, voire dans le monde[57]. Peter Cox, climatologue Ă  l'UniversitĂ© d'Exeter, l'un des premiers Ă  avoir tentĂ© de calculer un point de basculement pour l'Amazonie estime qu'on manque de donnĂ©es pour le calculer et ajoute que « cette idĂ©e pourrait donner la fausse impression que l'Amazonie est en sĂ©curitĂ© en dessous d'un certain seuil de dĂ©forestation et condamnĂ©e au-dessus »[57]. En 2022, un rapport du RAISG (Red Amazonica de Informacion Socioambiental Georreferenciada) affirme que depuis 1985, 26% de la forĂȘt amazonienne a en effet Ă©tĂ© perdue (20%) ou se trouve en Ă©tat de dĂ©gradation avancĂ©e (6%), ce qui serait donc au-delĂ  du point de basculement gĂ©nĂ©ralement admis[58] - [59].

Un fort dĂ©clin des pollinisateurs est Ă©galement attendu : une projection faite Ă  partir de donnĂ©es disponibles sur 216 espĂšces d'abeilles de la forĂȘt nationale de CarajĂĄs (Amazonie orientale, ParĂĄ, BrĂ©sil) conclut que 95 % des espĂšces d'abeilles dĂ©clineront dans toute leur aire de rĂ©partition, et que seules 15 Ă  4 % (espĂšces ubiquistes ou gĂ©nĂ©ralistes) trouveront des habitats climatiquement appropriĂ©s dans la zone d'Ă©tude (CarajĂĄs), probablement au dĂ©triment de la production agricole[60] - [61].

Activités humaines

Témoignages anciens de présence humaine au sein de la biodiversité végétale

L'Amazonie est souvent prĂ©sentĂ©e comme l'une des forĂȘts primaires portant le moins de traces de l’homme. Pour les botanistes, cette forĂȘt vierge a nĂ©anmoins Ă©tĂ© façonnĂ©e par les activitĂ©s des peuples anciens qui y ont notamment changĂ© la rĂ©partition des arbres[62].

Par exemple les descendants de palmiers de culture sont cinq fois plus susceptibles d'ĂȘtre reprĂ©sentĂ©s en Amazonie que les palmiers naturels, particuliĂšrement autour des vestiges de colonies prĂ©colombiennes - ou dans les zones trĂšs habitĂ©es avant l'arrivĂ©e de Christophe Colomb. Des motifs vĂ©gĂ©taux visibles d’avion pourraient mĂȘme aider les archĂ©ologues avec l’aide de botanistes Ă  dĂ©couvrir des vestiges de colonies humaines encore inconnus[62].

Une base de donnĂ©es dĂ©nommĂ©e Amazon Tree Diversity Network[63] a Ă©tĂ© produite par des universitaires pour Ă©valuer les modĂšles de biodiversitĂ© de la forĂȘt pluvieuse, avec un focus sur 4 962 espĂšces d’arbres et palmiers (dont 85 domestiquĂ©es). Parmi ces derniers environ 20 tels que Bertholletia excelsa (produisant la noix du BrĂ©sil) et Theobroma cacao (Ă  l‘origine du chocolat) semblent sur-reprĂ©sentĂ©s. Pour savoir si l’Homme ou l'environnement pouvaient expliquer ceci, on a Ă©tudiĂ© la rĂ©partition des espĂšces domestiquĂ©es sur plus de 3 000 sites archĂ©ologiques prĂ©colombiens connus et dans des zones de peuplement connues ou probables, notamment prĂšs des berges : ces espĂšces domestiquĂ©es y Ă©taient en effet statistiquement plus frĂ©quentes que les espĂšces non domestiquĂ©es[62]. Environ 20 % de la rĂ©partition de ces espĂšces domestiquĂ©es serait explicable par l’influence humaine et 30 % probablement due Ă  des facteurs environnementaux (pĂ©dologie notamment). Dans le sud-ouest de l’Amazonie autrefois occupĂ© par les prĂ©colombiens, 30 % de la distribution des espĂšces domestiquĂ©es rĂ©sulterait de la prĂ©sence humaine alors que moins de 10 % dĂ©pendrait de facteurs environnementaux[62].

La part des origines humaines et naturelle de ces espĂšces reste difficile Ă  Ă©tablir car, comme le rappelle Crystal McMichael (palĂ©oĂ©cologue de l'universitĂ© d'Amsterdam), les peuples anciens, tout comme les populations modernes s'installent prĂ©fĂ©rentiellement dans des rĂ©gions semblables riches en ressources. Ils ont pu ĂȘtre attirĂ©s par des rĂ©gions dĂ©jĂ  riche en espĂšces utiles pour eux tout en crĂ©ant ou entretenant des conditions plus favorables aux plantes domestiquĂ©es qu’à leurs parents sauvages note Mark Bush (Ă©cologue de l'Institut de technologie de Floride Ă  Melbourne). En outre des espĂšces domestiquĂ©es pourraient re-coloniser des zones perturbĂ©es (par des tempĂȘtes, chablis, incendies ou Ă©rosions de berges par exemple) plus facilement que les non-domestiquĂ©s ; sans aide humaine. Ainsi l'abandon des sites mayas d’AmĂ©rique centrale a permis Ă  des arbres du genre Brosimum de spontanĂ©ment (re)coloniser la rĂ©gion, lĂ  oĂč les chercheurs ont longtemps cru que les Mayas les avaient dĂ©libĂ©rĂ©ment plantĂ©s[64] - [65]. Levis et son Ă©quipe pourraient observer un phĂ©nomĂšne similaire estime Bush[62]. L’influence humaine sur les Ă©cosystĂšmes se poursuit de nos jours : la rĂ©partition actuelle et future de la flore amazonienne est modifiĂ©e par des Ă©tablissements humains modernes et anciens. la comprĂ©hension de ces modĂšles devrait permettre de trouver des endroits oĂč les gens ont vĂ©cu il y a des milliers d'annĂ©es[62].

DĂ©forestation

DĂ©forestation, statuts et occupation de l'Amazonie brĂ©silienne en aoĂ»t 2009. Les points rouges indiquent les zones de dĂ©forestation et les points noirs celles les plus rĂ©centes. Sources : Imazon[66]/AgĂȘncia Brasil[67]

Dans la rĂ©gion, la dĂ©forestation consiste essentiellement Ă  convertir les zones boisĂ©es en champs agricoles. Plus du cinquiĂšme de la forĂȘt amazonienne a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©truit, et celle qui reste est menacĂ©e. En dix ans, la surface de forĂȘt perdue en Amazonie atteint entre 415 000 et 587 000 km2 ; Ă  titre de comparaison la France a une superficie totale (sans les territoires d'outre-mer) de 547 030 km2. La majeure partie des terres converties sert Ă  produire de la nourriture pour le bĂ©tail[68].

Au BrĂ©sil, l' INPE (Instituto Nacional de Pesquisas Espaciais /Institut national de recherche spatiale) produit tous les ans des chiffres sur la dĂ©forestation. Leur estimation est basĂ©e sur 100 Ă  220 images prises durant la saison sĂšche par les satellites du programme Landsat, et considĂšre uniquement la perte du biome de la forĂȘt amazonienne, pas la perte d'espace naturel ou de savane dans la forĂȘt. Selon l'INPE, le biome de la forĂȘt amazonienne, originellement de 4 100 000 km2 au BrĂ©sil, a Ă©tĂ© rĂ©duit Ă  3 403 000 km2 en 2005, ce qui reprĂ©sente une perte de 17,1 %[69].

Selon un scénario de la Banque mondiale[70], on envisage, au rythme actuel, que 40 % de l'Amazonie aura disparu en 2050[71]. Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), c'est 55 % d'ici 2030[72]. Certaines hypothÚses, et leurs conséquences sur le climat mondial, sont encore plus alarmistes[73] - [74].

Déforestation en Amazonie brésilienne en 2016.

La production de viande et de produits laitiers serait Ă  l'origine de 80 % de la dĂ©forestation de la forĂȘt amazonienne[75].

Protection de la forĂȘt

Des lois visant Ă  protĂ©ger la forĂȘt commencent Ă  apparaitre aprĂšs la chute de la dictature, malgrĂ© de fortes rĂ©ticences des milieux militaires et conservateurs. En dĂ©cembre 1991, l’ancien ministre des armĂ©es LeĂŽnidas Pires Gonçalves, dans un entretien donnĂ© Ă  la presse, explique que le secrĂ©taire d’État Ă  l’environnement lui inspire « la mĂȘme haine que celle qu’il avait Ă©prouvĂ©e jadis pour le dirigeant communiste LuĂ­s Carlos Prestes »[76].

À l'Ă©tranger, aprĂšs la dĂ©couverte des destructions considĂ©rables causĂ©es par la dictature militaire, des personnalitĂ©s suggĂšrent une mise sous tutelle internationale de l'Amazonie. Cette idĂ©e est toutefois largement rejetĂ©e au BrĂ©sil. En novembre 2000, au cours d’un dĂ©bat dans une universitĂ© amĂ©ricaine, Cristovam Buarque, l’un des dirigeants du Parti des travailleurs, est interrogĂ© sur l’idĂ©e d’internationaliser l’Amazonie et donne une rĂ©ponse demeurĂ©e cĂ©lĂšbre au BrĂ©sil : « Si les États-Unis souhaitent internationaliser l’Amazonie afin de ne pas courir le risque de l’abandonner Ă  la responsabilitĂ© des seuls BrĂ©siliens, alors internationalisons Ă©galement l’arsenal nuclĂ©aire amĂ©ricain. Ne serait-ce que parce que les États-Unis ont dĂ©jĂ  fait la dĂ©monstration qu’ils sont capables de l’utiliser, provoquant une destruction bien supĂ©rieure aux incendies (
) que nous observons au BrĂ©sil »[76].

La France a crĂ©Ă©, en 2007, le parc amazonien de Guyane, qui, avec les rĂ©serves brĂ©siliennes, forme la plus vaste aire protĂ©gĂ©e de forĂȘt tropicale au monde.

En septembre 2017, l’entreprise Rock in Rio a dĂ©cidĂ©, jusqu'en 2023, de reboiser 30 000 hectares de forĂȘt Amazonienne au BrĂ©sil soit 0,005 % de la superficie totale, en plantant 73 millions d'arbres, dont 200 types de graines diffĂ©rentes. C'est le plus grand projet de reforestation au monde[77]. Les chances de succĂšs des projets de restauration dĂ©pendent aussi de l'Ă©volution future du climat et de la gestion des feux et des herbivores[78]. Dans la partie pĂ©ruvienne de la forĂȘt, le Centro de InnovaciĂłn CientĂ­fica AmazĂłnica a entrepris d'aider les gestionnaires de la RĂ©serve nationale Tambopata Ă  lancer un programme de reforestation afin de rĂ©habiliter les parcelles dĂ©frichĂ©es et dĂ©gradĂ©es par les orpailleurs[79].

DĂ©but 2020, un ample collectif d’organisations comme la CONFENIAE et l’AIDESEP, la Fondation Pachamama, Amazon Watch ou Pachamama Alliance guidĂ©es par les communautĂ©s indigĂšnes d’Amazonie ont proposĂ© de protĂ©ger la zone des Bassins SacrĂ©s (Cuencas Sagradas), ses 30 millions d’hectares de forĂȘt tropicale et les 500 000 indigĂšnes de plus de 25 nationalitĂ©s diffĂ©rentes vivant en son sein, dont certains en isolement volontaire, en lançant l'initiative Bassins SacrĂ©s, Territoires pour la Vie[80].

Appauvrissement des sols

La dĂ©forestation de la forĂȘt amazonienne menace beaucoup d'espĂšces comme les grenouilles dendrobates, qui sont trĂšs sensibles aux changements environnementaux (image : Dendrobates tinctorius).

Bien que peu fertiles, la majoritĂ© des terres amazoniennes non inondables (terra firme) sont parsemĂ©es de poches de bonnes terres (terra roxa). Mais ces terres, sous l'influence de l'activitĂ© humaine, sont devenues des anthrosols (milieux naturels transformĂ©s par l'homme), enrichis par l'accumulation progressive de dĂ©chets et de cendres. Une partie des bonnes terres restantes sont cultivĂ©es par l'homme, ce qui met en danger la forĂȘt amazonienne et l'Ă©loigne de sa naturalitĂ©.

L'écosystÚme forestier est vulnérable au moindre changement local, tel que sécheresse, déforestation, ouverture de la canopée[81]. Ces derniers assÚchent les strates, détruisent les micro-organismes assurant le renouvellement organe-minéral, et induisent une érosion du sol et le lessivage des éléments nutritifs. Un effondrement de la biomasse est constatée dans les parcelles fragmentées[82]

Mise en valeur

L'Amazonie n'est pas propice à l'agriculture intensive, mais elle possÚde les ressources nécessaires pour nourrir les Indiens d'Amazonie. Une agriculture intensive semble néanmoins localement possible (voir à ce sujet terra preta).

Les terres amazoniennes sont utilisées pour augmenter les surfaces de gigantesques exploitations agricoles consacrées au soja (transgénique en général) ou à l'élevage extensif de bovins dont les terres sont défendues par des pistoleros, sortes de gardes privés chargés de protéger la propriété fonciÚre. Ils s'opposent notamment à des mouvements comme le MST.

Des recherches faites aprÚs 1966 ont montré que le sous-sol recÚle de nombreuses richesses (dont pétrole et or).

RĂ©seau routier

L'Amazonie est traversĂ©e par de nombreuses routes et autoroutes, pour la plupart illĂ©galement construites[83] par les exploitants forestiers pour accĂ©der au cƓur de la forĂȘt et aux essences rares. Ce rĂ©seau de plus de 170 000 km permet le transport du bois et des bĂ»cherons, mais il est aussi une source de fragmentation Ă©cologique et permet aussi aux grands propriĂ©taires de s'approprier illĂ©galement les terres qui longent ces axes, souvent en falsifiant les titres de propriĂ©tĂ©s ou en usant de la corruption (ces actes d'appropriation se nomment grilagem).

Seules quelques voies de communication sont officielles comme :

La forĂȘt amazonienne n'est pas le poumon de la Terre

Au dĂ©but des annĂ©es 1970, une mauvaise interprĂ©tation d’une interview tĂ©lĂ©phonique de Harald Sioli, chercheur allemand connu pour ses travaux pionniers sur l'Ă©cologie amazonienne, conduit la presse brĂ©silienne Ă  adopter la mĂ©taphore anthropocentrique de « poumon du monde » pour dĂ©signer cette forĂȘt[84].

Il est courant de parler de « poumon de la Terre » ou de « poumon vert » pour Ă©voquer le rĂŽle de production d'oxygĂšne de l'Amazonie, en affirmant parfois qu'elle produirait 50 % de l'oxygĂšne de la planĂšte[85] ou 20 %[86]. En rĂ©alitĂ© le phytoplancton ocĂ©anique, via la photosynthĂšse produit de 60 Ă  80 % de l'oxygĂšne atmosphĂ©rique[87] (ce qui vaut aux ocĂ©ans d'ĂȘtre qualifiĂ©s de « poumon bleu »)[88] - [89]. Ces mĂ©taphores sont inexactes (le poumon ne produit pas d'oxygĂšne, il en consomme via la respiration)[90]. Enfin, la forĂȘt amazonienne quand elle est proche de son climax, est Ă  peu prĂšs en Ă©quilibre sur elle-mĂȘme[91] : le bilan de photosynthĂšse-respiration pour cet Ă©cosystĂšme est alors nul du point de vue de l'oxygĂšne[92].

Les arbres puisent dans l'atmosphĂšre le CO2 qu'ils dĂ©composent pour retenir le carbone et rejeter l'oxygĂšne, contribuant au puits de carbone, mais l'Amazonie se dĂ©grade et n'attĂ©nue plus, de ce point de vue, l'ampleur du rĂ©chauffement climatique[93]. Des travaux publiĂ©s en 2019[94], confirmant des Ă©tudes prĂ©cĂ©dentes[95] - [96], achĂšvent ce mythe du « poumon vert tropical »[97] - [98] - [99]. Les stocks de carbone de la biomasse aĂ©rienne produits dans les rĂ©gions tropicales (notamment les forĂȘts prĂ©servĂ©es au centre des bassins d'Amazonie et du Congo) sont nĂ©gativement compensĂ©s par les pertes liĂ©es Ă  la dĂ©forestation (voir dĂ©forestation du bassin amazonien) ou au dĂ©pĂ©rissement, notamment liĂ© au rĂ©chauffement (en particulier les sĂ©cheresses caractĂ©ristiques des annĂ©es El Niño)[100] - [101] - [102]. « En Amazonie, la dĂ©forestation contribue au rĂ©chauffement climatique en provoquant prĂšs de 20 % des Ă©missions mondiales de dioxyde de carbone[103] ». Les grandes forĂȘts tropicales, qui contiennent un tiers des trois trillions d'arbres prĂ©sents sur la planĂšte[98], et qui Ă©taient autrefois des puits de carbone dans la biomasse aĂ©rienne, « deviennent globalement neutres. Elles pourraient mĂȘme devenir une source de carbone atmosphĂ©rique dans un proche avenir, accĂ©lĂ©rant ainsi le rĂ©chauffement climatique[104] ». En raison d'une forte baisse des prĂ©cipitations sur l'Amazonie orientale (sans doute une consĂ©quence du rĂ©chauffement climatique) et d'un accroissement des feux naturels ou provoquĂ©s par l'homme, la forĂȘt amazonienne serait devenue au XXIe siĂšcle une source plutĂŽt qu'un puits de CO2[105].

La forĂȘt amazonienne, en tant que forĂȘt tropicale humide, est par contre un « climatiseur de la terre ».


Notes et références

  1. Au sommet du Pico da Neblina, au Brésil.
  2. 390 milliards contre 3 000 milliards.
  3. Avec les pĂŽles de forĂȘts du Bassin du Congo et d' IndonĂ©sie.
  4. Les mers produisent 135 milliards de tonnes d'oxygĂšne par an alors que la flore terrestre (arbres, arbustes, herbes, mousses
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