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Paraponera

Paraponera est un genre de Fourmis (Formicidae) de la sous-famille des Ponerinae et de la tribu des Paraponerini. Elle est souvent appelée fourmi balle de fusil en raison de sa piqûre extrêmement douloureuse, comparée à l'impact d'un coup de fusil. En Guyane, on la nomme fourmi flamande.

Paraponera clavata.

Historique et dénomination

Le genre Paraponera a été décrit par l'entomologiste Frederick Smith en 1858[1].

L'espèce Paraponera clavata a été décrite par l'entomologiste et économiste Johan Christian Fabricius en 1775[2].

L'historien Charlevoix a rémarqué cette fourmi en 1730 sous le nom flamande[3].

Noms vernaculaires

  • Conga « les combattantes ».
  • Ticondera « qui font mal avec leurs abdomens ».
  • Bala au Costa Rica.
  • Bullet ant en anglais, litt. « fourmi-balle », car sa piqĂ»re est aussi douloureuse qu'une balle de fusil.
  • Fourmi 24 heures ou hormigas veinticuatro, « durĂ©e potentielle de la douleur ressentie ».

Taxinomie

Liste des espèces

  • Paraponera clavata (Fabricius, 1775) ; espèces type pour le genre
  • Paraponera dieteri (Baroni Urbani (it), 1994) ; espèce Ă©teinte

Description

Les ouvrières de Paraponera clavata mesurent entre 18 et 30 mm de long et les reines sont de la mĂŞme taille car, comme d'autres poneromorphes primitives, les fourmis Paraponera n'ont pas de polymorphisme.

Le nid

Paraponera clavata vit dans les forĂŞts tropicales, du sud du Nicaragua et du Honduras jusqu'au Paraguay[2]. Une fourmilière de Paraponera est constituĂ©e de quelques dizaines de fourmis jusqu’à une centaine d’individus. C'est donc une petite colonie comparativement Ă  d'autres fourmis, mais les Paraponera sont des fourmis extrĂŞmement agressives qui n'hĂ©sitent pas Ă  attaquer quand elles sont dĂ©rangĂ©es, ce qui est très impressionnant Ă©tant donnĂ© la grande taille des fourmis, soit 18–25 mm. Le nid se situe gĂ©nĂ©ralement Ă  la base du tronc d'un gros arbre, entre les racines.

Elles chassent individuellement sur toute la hauteur de l’arbre, à la recherche de proies, et aussi au sol, aux alentours du nid. Ce sont des fourmis essentiellement insectivores mais qui se nourrissent aussi de sève de plantes et de nectar.

Une piqûre très douloureuse

Très connues en AmĂ©rique centrale et du Sud, ces fourmis y sont craintes et respectĂ©es. La fourmi possède, pour se dĂ©fendre, un long dard ; la piqĂ»re est très douloureuse pour l'humain et son effet est instantanĂ©[4]. La ponĂ©ratoxine (un peptide neurotoxique) et de l'acide formique sont prĂ©sents dans le venin, ce qui le rend particulièrement efficace. Elle est appelĂ©e « la fourmi 24 heures » dans certains pays pour signifier la durĂ©e des douleurs ressenties, mais, en fait, selon l'endroit oĂą l'on est piquĂ©, le temps de la douleur de la piqĂ»re varie. La douleur qui irradie dans tout le membre touchĂ©, parfois accompagnĂ©e de spasmes, peut durer plus de six heures. Très intense au dĂ©but, elle diminue avec les heures[5].

L’entomologiste américain Justin Orvel Schmidt a établi une échelle, qui va de 0 à 4, de la pénibilité des piqûres d’hyménoptères. Pour cela, il se laissa piquer par un grand nombre d’entre eux dont presque tous les types d'abeilles, de guêpes et de fourmis. La Fourmi Paraponera arrive en tête de ce classement avec une note de 4,0+. La piqûre est décrite dans l'échelle de la douleur de Schmidt comme : douleur pure, intense, brillante[6].

Culture

Plastron de Paraponera.

Certaines populations indigènes amazoniennes du Brésil et de Guyane française comme les Wayana, les Wayãpi, les Apalai, les Satéré-mawé se servent de fourmis des genres Paraponera ou Dinoponera dans leur rite de passage ou rite initiatique pour les garçons, parfois les filles, au moment de la puberté. Ils confectionnent différents types de nattes de feuillage ou de joncs ressemblant dans certains cas à un « plastron » et y insèrent une quinzaine ou plus de ces fourmis, parfois également des guêpes. Chez les Wayana et les Apalai, cette vannerie, richement décorée de plumes d'oiseaux, est appelée kunana ; elle est la « représentation d’un esprit puissant » et peut avoir une forme de poisson, d'oiseau ou d'écureuil. Cette vannerie est apposée sur la poitrine ou le dos du postulant durant plusieurs minutes. L'initié doit montrer sa capacité à résister à la douleur de la façon la plus stoïque possible. Dans d’autres populations, le jeune homme doit s’accroupir à proximité du nid de fourmis plaçant ses bras croisés près de l'entrée jusqu’à dix minutes. Le but de cette épreuve consiste également à affirmer son courage.

Notes et références

Notes

  1. (en) F. Smith, Catalogue of hymenopterous insects in the collection of the British Museum part VI. Formicidae, Londres, British Museum, (lire en ligne [PDF]), p. 100.
  2. « Paraponera clavata (Fabricius, 1775) », sur Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
  3. Pierre François Xavier de Charlevoix, Histoire de l'Isle Espagnole ou de S. Domingue, Ecrite Particulierement sur de Memoires Manuscrits de P. Jean-Baptiste le Pers, Jesuite, Missionaire à Saint Domingue, & sur les Pieces Originales, qui se Conservent au Dépôt de la Marine, Vol. I, Paris, F. Barois, (lire en ligne), p. 34
  4. « Il se fait piquer par la fourmi dont la piqûre est la plus douloureuse au monde… », sur Atlantico.fr (consulté le ).
  5. (en) V.B. Gerritsen, « Princess Bala's sting », Protein Spotlight, no 14,‎ , p. 1–2 (ISSN 1424-4721, lire en ligne [PDF]).
  6. (en) Z. Gough, « The World's Most Painful Insect Sting », BBC Earth,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Références externes

Liens externes

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