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Wayana

Le peuple Wayana est l'un des six peuples amérindiens vivant en Guyane, sur les rives du fleuve Maroni et de la riviÚre Tampok. Ces Amérindiens, originaires du sud de l'actuelle Guyane[1], autrefois aussi appelés Roucouyennes, vivent au bord de l'eau en communautés villageoises.

Wayana
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Populations importantes par région
Drapeau de la Guyane Guyane 1 000
Autres
Langues Wayana
Religions Animisme
Ethnies liées Autres peuples caraïbes, Kali'na

Langue et culture

Pagnes émerillons (Tengue à gauche pour les femmes et Calembé à droite pour les hommes)[2].
Les Wayanas étaient connus pour leurs vanneries, variées et complexes[3] - [4]. Ici : paniers tressés roucouyennes (wayanas) et un éventail tressé vers 1880[5].
Pirogues wayana, 1979.
Maluwana, un ciel de case Wayana.

Habitat

Peuple caribe, comme les Kali'nas, les Wayanas habitent une vaste zone frontaliÚre entre le Brésil, le Surinam et la Guyane française. En Guyane, ils vivent sur le Litany (Aletani), nom donné à la partie du Maroni en amont de Maripasoula. Les Wayanas partagent leur territoire socioculturel avec les Apalaï, aussi Caribe. Ceux-ci sont moins d'une cinquantaine d'individus en Guyane. Ils vivent dans la commune de Maripasoula entre le bourg de Maripasoula et le village Pidima.

Autrefois, les villages rĂ©unissaient 20 Ă  30 personnes, le long des grands cours d’eau. Ils changeaient de lieu environ tous les sept ans, guidĂ©s par les anciens. Aujourd’hui, les Wayanas se sĂ©dentarisent et les villages atteignent ou dĂ©passent les 100 personnes. Quelques maisons avec murs, sur pilotis sont apparues, mais la plupart sont des habitats lĂ©gers de type carbet.

Les Wayanas ont toujours Ă©tĂ© en relation avec les populations du BrĂ©sil. Ils vivaient sur le Jari (actuellement abandonnĂ©) et vivent encore sur le Paru de l’Este et ont longtemps vĂ©cu « de part et d’autre de la ligne de partage des eaux, entre les affluents de l’Amazone et du Maroni »[1]. Selon un travail rĂ©cent de cartographie participative les Wayana de Guyane se sont dĂ©placĂ©s depuis les Tumuc-Humac au bas-Litani dans un contexte marquĂ© Ă  la fois par des guerres interethniques et par la colonisation, et selon la mĂ©moire commune d'attaques de monstres aquatiques (le tulupele) qui, selon Fleury et al. (2016) symbolisent les dangers cachĂ©s des fleuves et riviĂšres de leur environnement[1].
Au BrĂ©sil, le territoire des Wayana se situe Ă  l'intĂ©rieur du Parque IndĂ­gena do Tumucumaque et de la Terre IndigĂšne du Parou de Leste, sous l’égide de la Fondation Nationale de l’Indien (FUNAI). Au Surinam, le groupe se trouve sur le Haut-Tapanahony, et sur le fleuve Maroni entre le Surinam et la Guyane française. Au BrĂ©sil et au Surinam, ils sont encadrĂ©s par des missionnaires protestants Ă©vangĂ©liques amĂ©ricains et aujourd'hui par des missionnaires Wayana du Suriname.

Alimentation et mode de vie

Certains Wayanas ont dĂ©laissĂ© la pĂȘche et la chasse traditionnelle. L’arc a Ă©tĂ© remplacĂ© par le fusil, et l’hameçon est apparu, de mĂȘme que les filets synthĂ©tiques, mais ils restent nombreux Ă  ĂȘtre fidĂšles aux valeurs traditionnelles.

Les Wayanas sont traditionnellement de grands consommateurs de poisson, pĂȘchĂ© plusieurs fois par jour Ă  l'hameçon, Ă  l'Ă©pervier (filet), au harpon, Ă  l'arc ou Ă  la nivrĂ©e, c’est-Ă -dire Ă  l'aide de poisons vĂ©gĂ©taux (rotĂ©none) introduits dans des zones lentiques facilitant la capture des poissons. DĂšs l'Ăąge de 5 ou 6 ans, les enfants apprennent Ă  pĂȘcher les espĂšces disponibles, au grĂ© des saisons. Ils acquiĂšrent trĂšs vite une bonne connaissance du fleuve, de ses abords et de ses dangers.

La chasse de subsistance Ă©tait pratiquĂ©e une Ă  plusieurs fois dans la semaine (voire moins souvent). Comme la cueillette, elle amĂšne quelques complĂ©ments alimentaires. Il faut chasser de plus en plus loin autour des villages pour trouver du gibier, souvent en concurrence avec des chasseurs professionnels ou des orpailleurs Ă  la recherche de « viande de bois » (Ă©quivalent forestier de la « viande de brousse ». De plus, ce dĂ©partement est le seul de France oĂč la rĂ©glementation est quasi inexistante : « l’article L. 420-4 du Code de l'environnement prĂ©voit que la partie chasse du mĂȘme code n’y est pas applicable (Ă  l’exception des articles L. 421-1 et L. 428-24 relatifs Ă  l’ONCFS) »[6]. en outre, la viande peut ĂȘtre contaminĂ©e par la grenaille de plomb (toxique et alors source de saturnisme direct ou indirect (via le saturnisme animal), pendant que le poisson est, lui, de plus en plus polluĂ© par le mercure des chercheurs d'or. Depuis 2006, les ORGFH sont le cadre rĂ©glementaire, soutenu par des arrĂȘtĂ©s prĂ©fectoraux rĂ©glementant le commerce des espĂšces non domestiques et par une liste d'espĂšces protĂ©gĂ©es[6].

En complément de la ration protéique, le manioc est le féculent qui jouait le rÎle central (fabrication du couac, de la cassave et de la biÚre traditionnelle), puis le riz (cultivé par d'autres ethnies ou acheté aux commerçants) est aussi apparu.

Une partie des ressources vient des achats ou Ă©changes divers et d'aides de l'administration (comme le RMI).

Les femmes crĂ©ent parures et bijoux et elles ornent les poteries et objets du quotidien, ou Ă  valeur plus rituelle, de motifs ancestraux transmis – comme les techniques – de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. C'est devenu une source de revenu.

Rituel du Maraké

Le rituel d'initiation connu sous le nom de MarakĂ© (eputop) est une des grandes cĂ©rĂ©monies des ApalaĂŻ et des Wayanas. C’est un moment clĂ© de l’initiation qui rĂšgle le passage de l’enfance Ă  l’ñge adulte, avec des chants rituels de la catĂ©gorie Kalawu. Lors de ce rite, les postulants tĂ«pijem filles et garçons reçoivent des applications d'insectes hymĂ©noptĂšres venimeux sur leur corps[7] On frĂŽlait la peau du corps de l’initiĂ© d’un « counana » (kunana), une vannerie carrĂ©e pour les filles et une vannerie zoomorphe (en forme d’animal, poisson, oiseau ou animal mythique) pour les garçons. Elle est ornĂ©e de plumes colorĂ©es, dont une partie centrale est tissĂ©e de maniĂšre Ă  pouvoir y emprisonner des fourmis (ilak), dont la piqĂ»re est trĂšs douloureuse, ou des guĂȘpes (okomĂ«). Les adolescents en cours d’initiation, encouragĂ©s par les familles devaient supporter la douleur sans gĂ©mir.

Une technique assez proche consiste Ă  porter l’objet comme une cuirasse immunisante durant plusieurs heures. AprĂšs la sĂ©ance, le porteur Ă©tait rĂ©putĂ© immunisĂ© contre les blessures par flĂšche.

Le MarakĂ© a fait l'objet d'une inscription Ă  l'inventaire du patrimoine immatĂ©riel de la France par le ministĂšre de la Culture en 2011, qui a demandĂ© son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, au titre du Patrimoine culturel immatĂ©riel[8]. Sa proclamation a Ă©tĂ© reportĂ©e afin de tenir compte de la zone transfrontaliĂšre. Le dossier sera reprĂ©sentĂ© plus tard.

Projet SAWA

Un projet collaboratif baptisĂ© SAWA (acronyme de Savoirs autochtones wayana-apalaĂŻ) a Ă©tĂ© lancĂ© par les Wayana, relatif Ă  la conservation, redĂ©couverte et valorisation des savoirs et savoir-faire Wayana d’autrefois[9]. Mis en Ɠuvre Ă  partir de 2016, il a permis de commencer Ă  rĂ©analyser les objets, rĂ©cits, tĂ©moignages et chants collectĂ©s par les anthropologues et conservĂ©s en mĂ©tropole, et permettre aux jeunes Wananas d'avoir accĂšs Ă  cette mĂ©moire archivĂ©e dans les musĂ©es et institutions en France mĂ©tropolitaine[9].

Dans ce cadre, un portail numĂ©rique trilingue, dit WATAU, a Ă©tĂ© prĂ©figurĂ©, avant mĂȘme que l'Internet soit disponible pour les amĂ©rindiens Ă©loignĂ© des grandes villes en Guyane. Cette dĂ©marche intĂšgre « une rĂ©flexion sur les pratiques de restitution et leur incidence sur la transmission des savoirs « traditionnels », ainsi que sur les modalitĂ©s d’appropriation des nouveaux outils et technologies de mĂ©diation dans les communautĂ©s autochtones[9]. Son originalitĂ© est d’accorder un rĂŽle central aux populations sources en crĂ©ant les conditions de participation active d’une Ă©quipe wayana-apalaĂŻ, notamment Ă  la conception du principal outil de restitution, le portail WATAU »[9].

Histoire

XVIIIe siĂšcle

Selon l'ethnologue français contemporain Éric Navet, l'ethnie karib des Wayana commence, dĂšs 1760, Ă  dĂ©border sur le versant des monts Tumuc-Humac, en Guyane française, guerroyant contre l'ethnie WayĂŁpi du groupe Tupi-Guarani, originaire du bas Rio Xingu, alors en migration vers le nord[10].

XIXe siĂšcle

Une fois la paix conclue avec les WayĂŁpi par des intermariages, les Wayana, alors Ă©valuĂ©s en 1890 au nombre de 1 500 individus, devinrent « peu Ă  peu le maillon central d'un grand rĂ©seau commercial »[10]. Le centre de la Guyane est encore en pleine phase d'exploration[11]

Années d'aprÚs-guerres

Les Wayana ne sont plus alors Ă©valuĂ©s qu'Ă  moins de 500 individus vers 1950[10].

Années 1980

Selon le recensement de l'INSEE de 1982, rĂ©partie en trois sous-groupes dĂ©pendant de trois administrations diffĂ©rentes, BrĂ©sil, Surinam et Guyane française, la population totale des Wayana serait de 970 individus dont 550 individus rĂ©sidant dans dix communautĂ©s sur la rive française de l'Itany[12].

Mythes et choc des cultures

Maluwana: Iconographie wayana ; Exemple de figures zoomorphes.

Les Wayanas, comme toutes les communautĂ©s, ont un corpus de mythes fondateurs, des rĂ©cits animaliers, d'histoires familiale et de groupe, ainsi qu'une symbolique propre traduite par des motifs particuliers sur les objets rituels ou du quotidien. La culture Wayana est notamment caractĂ©risĂ©es par des figures zoomorphes trĂšs particuliĂšres (Ă©galement prĂ©sentes chez les des Apalais). Selon AĂŻmawalĂ© Opposa, qui, en Guyane PrĂšs de Talweg est l’un des derniers peintres de ciels de case, ces figures (ex. photo ci-jointe) sont des motifs traditionnels des Wayanas notamment appliquĂ©es sur les ciels de case. Le ciel de case ou maluwana est un plateau de bois taillĂ© dans un morceau de contrefort de fromager (ceiba pentandra) rond, enchassĂ© sous la couverture de feuillage, au sommet d'un poteau supportant le faĂźte du tukusipan (carbet] communautaire oĂč se dĂ©roulent les rĂ©unions publiques, les fĂȘte et le marakĂ©). Le plateau de bois est poli, et noirci au feu et enduit de sĂšve d'Apulukum, qui leur donne cet aspect vernissĂ© et renforce leur Ă©tanchĂ©itĂ©.. Il est ornĂ© de motifs zoomorphes peints, en couleur faites autrefois avec des pigments naturels, sur fond noir et aujourd'hui avec de la peinture acrylique qui offre des couleurs plus vives. Selon les Wayanas, ces motifs protĂšgent la communautĂ© vivant lĂ , ainsi que le village, Ă©voquant divers animaux [mythique jaguar Ă  deux tĂȘtes, Apuweika ; tapir ; tamanoir (Walissime) ; oiseau/poule (kulasi) ; monstre-Ă©cureuil ; chenille urticante Tokokosi ou ElukĂ« et animaux ou monstres aquatiques tel que poisson-animal esprit des eaux (Molokot) ; poisson ; grenouille (kuto-pipak) ; tortue ((Kuliputpe, la femme du Dieu Kuyuli, transformĂ©e en tortue aquatique)
] ; et parfois des personnages. Chaque motif Ă©voque un mythe ou une lĂ©gende[13] - [14] - [15] - [16].

Les mythes et les histoires des Wayanas Ă©taient aussi transmis de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration par des chanteurs et grands narrateurs de rĂ©cits mythiques. L'un des mieux connus, mort en 2001, Ă©tait « Kuliyaman », dont une partie du savoir a Ă©tĂ© enregistrĂ©e par son fils Mataliwa ainsi que par l’anthropologue Jean Chapuis[17].

Selon les Wayanas, le monde est apparu dans une Ăšre de transformation oĂč tout pouvait se transformer en n’importe quoi d’autre. Les ĂȘtres vivants et minĂ©raux que nous connaissons seraient alors apparus, crĂ©Ă©s par deux personnages mythiques, « Kuyuli », le Dieu suprĂȘme polymorphe et « Mopo », qui ont aussi crĂ©Ă© les plantes, animaux, champignons, les montagnes, les mers et les fleuves et tout ce qui est sous le ciel et au-delĂ . Ce monde persiste, avec des choses cachĂ©es, accessibles aux seuls chamans.

Ulinumtop eitoponpë uhpak : les guerres du passé

AprÚs la création du monde actuel, les mythes racontent que les Wayanas se sont longuement battus entre clans.

La mĂ©moire collective Ă©voque la geste de Kailawa (Kailawa EitoponpĂ«) et l’histoire de SikĂ«puli, deux hĂ©ros mythiques qui ont prĂ©cĂ©dĂ© l’installation d’une Ăšre de paix qui perdure encore entre les peuples de la rĂ©gion.

Hemalë Eitop tom : les temps actuels

C'est une Ăšre de troc entre ethnies qui a Ă©tĂ© marquĂ©e, selon le conteur Kuliyaman, par la rencontre avec les Occidentaux et les Alukus (marrons, peuples d’origine africaine descendants des esclaves amenĂ©s par les EuropĂ©ens qui se sont enfuis dans la jungle avant d’établir des villages le long du fleuve Maroni). C’est une Ă©poque d’étonnement et d'ouverture, mais aussi de bouleversement social, dramatique pour toutes les ethnies de la forĂȘt qui seront dĂ©cimĂ©es par les Ă©pidĂ©mies apportĂ©es par les nouveaux arrivants.

Les missionnaires chrĂ©tiens et protestants ont voulu apporter leur religion. Les administrations n'ont pas su adapter l'Ă©cole[18] et les dispensaires Ă  des villages qui, pour des raisons culturelles et peut-ĂȘtre sanitaires, dĂ©mĂ©nageaient environ tous les sept ans. L'orpaillage et le tourisme amĂšnent de nouvelles populations Ă  entrer en contact avec les Wayanas, qui peuvent ne pas disposer de l'immunitĂ© protectrice contre des microbes ou parasites nouveaux pour eux (la coqueluche tue encore des enfants non vaccinĂ©s), d'autant que le mercure peut affaiblir l'immunitĂ© naturelle.

Une désespérance et une solastalgie sont entretenues ou accrue par l'alcool, la violence, les menaces, les vols, viols et pillages qui accompagnent ou suivent souvent l'arrivée des chercheurs d'or. Elles sont, en plus du mercure qui souille les fleuves et pollue les poissons et la chaine alimentaire, sans doute une des causes des épidémies de suicide qui se développent chez les jeunes Wayanas depuis la fin des années 1990. En 2019, le taux de suicide est environ vingt fois plus élevé chez les Wayana qu'en France métropolitaine[19].

Territoires

En France, un arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral français du a reconnu aux AmĂ©rindiens un territoire protĂ©gĂ© au Sud de la Guyane.

Sur cette zone de 30 000 km2, soumise Ă  autorisation par cet arrĂȘtĂ©, vivent quatre ethnies amĂ©rindiennes : Wayana et ApalaĂŻ (caribe), WayĂŁpi et Teko (Tupi-Guarani). ThĂ©oriquement ce territoire est protĂ©gĂ©, en rĂ©alitĂ© il fait toujours l'objet d'activitĂ©s illĂ©gales, de recherche d'or notamment, et d'incursions de personnes non autorisĂ©es.

Les principaux villages guyanais wayana sont :

  • ÉlahĂ© (ou Malipahpan, sur le Tampok)
  • KayodĂ© (sur le Tampok)
  • AntĂ©cume-Pata (sur le Haut-Maroni)
  • Taluhwen (sur le Haut-Maroni : 3° 22â€Č 54″ N, 54° 03â€Č 01″ O)
  • Twenke (ou Kulumuli, sur le Haut-Maroni : 3° 23â€Č 01″ N, 54° 03â€Č 16″ O)

Menaces

Comme les autres AmĂ©rindiens vivant Ă  l'intĂ©rieur de la Guyane (WayĂŁpi, Emerillons/Tekos), les Wayanas sont constamment victimes des activitĂ©s des orpailleurs clandestins brĂ©siliens (empoisonnement au mercure, vols, menaces de mort, coups de feu). Leurs territoires du Haut-Maroni et une partie du bassin aval sont particuliĂšrement touchĂ©s depuis les annĂ©es 1990 par la recherche effrĂ©nĂ©e de l'or, souvent illĂ©gale et toujours trĂšs destructrice pour l'environnement. Entre 2000 et 2004, les associations de dĂ©fense des populations amĂ©rindiennes ont recensĂ© environ 10 000 travailleurs clandestins sur des camps d’orpaillage, trente barges flottantes sur le seul fleuve Approuague et douze camps d’orpaillage dans la rĂ©serve naturelle des Nouragues. Les bases scientifiques, les rĂ©serves naturelles ne sont pas Ă©pargnĂ©es (2 gardes tuĂ©s en 2006).

  • L'imprĂ©gnation mercurielle d'une grande partie des Wayanas et des Emerillons est scientifiquement avĂ©rĂ©e depuis vingt ans. De par leur nĂ©cessaire consommation de poisson, ces communautĂ©s sont encore plus exposĂ©es que les autres.
  • Cette situation est dĂ©noncĂ©e depuis les annĂ©es 1990 au moins, par l'INSERM, l'InVS, le CIRAD et le CNRS et bien d'autres structures scientifiques, ainsi que par les ONG locales et mondiales et par la FĂ©dĂ©ration des organisations amĂ©rindiennes de Guyane (FOAG).
  • La FOAG a dĂ©posĂ© le au doyen des juges d'instruction du tribunal de grande instance de Cayenne une plainte collective au nom des communautĂ©s Wayanas et ÉmĂ©rillons des Villages AmĂ©rindiens du Haut-Maroni et du Tampoc. La plainte contre X a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e pour infraction aux articles 221-5, 221-6, 222-15, 223-1 et 223-6 du Code pĂ©nal français et tous autres crimes et dĂ©lits qui pourraient apparaĂźtre en cours d'instruction.
  • La conclusion de la vaste Ă©tude Ă©pidĂ©miologique[20] publiĂ©e mi-2007 montre que la situation a fortement empirĂ© en dix ans (de 1997 Ă  2006), et confirme que le risque augmente avec les annĂ©es : sur le Haut Maroni des taux de 12,2 ÎŒg/g de cheveux ont Ă©tĂ© relevĂ©s chez la population amĂ©rindienne, contre 10,6 ÎŒg/g en 1997. Le taux d’adultes dĂ©passant les concentrations en mercure de 10 ÎŒg/g (seuil de l’Organisation mondiale de la santĂ©) est passĂ© de 64 Ă  83 %, et il est passĂ© chez les enfants de 50 Ă  54 %.

Mais les actions de l'État (police, gendarmerie, ONCFS, ONF, douanes, etc. n'ont pas mobilisĂ© de moyens proportionnĂ©s Ă  l'ampleur du problĂšme et sont apparues tardivement. Elles n'ont pas eu de rĂ©sultats mesurables sur la contamination gĂ©nĂ©rale des Ă©cosystĂšmes par le mercure. Le commerce lĂ©gal ou illĂ©gal du mercure ne semblent pas non plus faire l'objet du contrĂŽle qui serait justifiĂ© ne serait-ce qu'en raison de la toxicitĂ© de ce produit.

Santé

Des problÚmes neurologiques, intellectuels, des réflexes ostéotendineux accrus, un défaut de coordination des membres, une diminution des capacités visuospatiale, et parfois des malformations congénitales sont observés chez les Wayanas depuis plusieurs années, évoquant les troubles induits par le mercure, notamment observés à Minamata avant l'apparition de graves malformations chez les enfants et des troubles pouvant conduire à une mort particuliÚrement douloureuse (tétanie
).

Ces symptĂŽmes dĂ©crits par la population Wayana et Émerillon elles-mĂȘmes correspondent Ă  ceux qu'on peut attendre Ă©tant donnĂ© les taux de mercure mesurĂ©s dans leurs cheveux dĂšs les annĂ©es 1990 (11,7 Â”g/g pour les adultes et 14 Â”g/g pour les enfants (limite maximale OMS = 10 Â”g/g, limite jugĂ©e trop Ă©levĂ©e par certains experts). Dans les annĂ©es 1990 Ă  2004, certains villages Wayanas, 65 % des adultes et 80 % des enfants prĂ©sentent une imprĂ©gnation au mercure supĂ©rieure Ă  la norme de l’OMS, avec jusqu'Ă  27,2 Â”g. En moyenne, la population guyanaise non amĂ©rindienne connaĂźt une concentration maximale de ”g/g de cheveux, lĂ©gĂšrement plus Ă©levĂ©e que la normale, mais trĂšs infĂ©rieure Ă  celle des Wayanas.

Le Dr Cardoso a montrĂ© qu'en 2005, c'Ă©taient 84 % des adultes Wayanas et Tekos qui prĂ©sentent des concentrations en mercure dans les cheveux dĂ©passant la barre de 10 Â”g/g fixĂ©e par l’OMS, contre 64 % lors de l’enquĂȘte de 1997. Et les enfants, les plus vulnĂ©rables au mercure, sont passĂ©s de 50 Ă  54 % au-dessus de 10 Â”g/g.

En 1998, l’Inserm avait dĂ©jĂ  dĂ©tectĂ© les altĂ©rations du champ visuel, des troubles de la coordination et de la mobilitĂ©, typiques de l’intoxication mercurielle, chez les enfants. Les instituteurs constatent des troubles de la cognition; Ces signes laissent craindre des dĂ©ficiences probablement irrĂ©versibles selon les Ă©tudes de rĂ©fĂ©rence (par exemple aux Îles FĂ©roĂ© chez des enfants intoxiquĂ©s Ă  des taux Ă©quivalents).

Hormis quelques cas isolĂ©s Ă©loignĂ©s des sites polluĂ©s par les chercheurs d’or, les AmĂ©rindiens du Haut-Maroni sont les Guyanais les plus contaminĂ©s par le mercure.

ProblÚme sous-estimé par les études ?

Une enquĂȘte rĂ©cente sur les malformations congĂ©nitales dans les villages isolĂ©s du Haut-Maroni a Ă©tĂ© faite par l’épidĂ©miologue Thierry Cardoso. Elle a portĂ© sur 246 naissances officielles pour la pĂ©riode - ). Le Dr Cardoso a conclu Ă  un nombre « non excessif » de malformations ; « les 8 malformations congĂ©nitales observĂ©es (2 hydrocĂ©phalies, une trisomie, une agĂ©nĂ©sie des 2 oreilles, une imperforation anale et du conduit auditif, une anomalie vasculaire et une autre d’un rein) ne peuvent ĂȘtre liĂ©es au mercure ».

Cette étude pourrait présenter deux biais importants :

  1. Elle s’est focalisĂ©e sur des malformations visibles. D’autres mĂ©decins et toxicologues estiment que c’est une erreur car le mercure attaque d’abord le systĂšme nerveux central et provoque dĂ©jĂ  des troubles fonctionnels chez les enfants, et on sait que l’intoxication augmente depuis 15 ans.
    — « On est en train de fabriquer des crĂ©tins », conclut un mĂ©decin[21].
  2. Traditionnellement, chez les Wayanas comme dans de nombreuses communautĂ©s autochtones, les bĂ©bĂ©s malformĂ©s ou prĂ©maturĂ©s (et un jumeau sur deux) Ă©taient tuĂ©s par la famille Ă  la naissance. Cela s’est pratiquĂ© jusqu’à l’arrivĂ©e des europĂ©ens sur le Maroni, voire jusqu’en 1970 ou 1996 selon les indiens qui en parlent.
    — « Ça se fait moins depuis que les femmes enceintes sont dĂ©clarĂ©es, mais ça se fait encore en cachette. C’est triste de laisser grandir un enfant handicapĂ© »
    — « Chez nous, les bĂ©bĂ©s malformĂ©s ont Ă©tĂ© tuĂ©s par les parents jusqu’en 1996 environ »

Le problĂšme se poserait encore pour la fille enceinte sans mari. Si personne ne l’adopte, le bĂ©bĂ© peut ĂȘtre Ă©liminĂ© par la famille. Dans les communautĂ©s isolĂ©es, les grossesses ne sont pas toutes dĂ©clarĂ©es, et un mort Ă  la naissance ne fait pas l’objet de vĂ©rification.

Les Indiens, soit parce qu’il savent ces pratiques interdites, soit pour des raisons culturelles, n’en parlent pas aux enquĂȘteurs. L’étude pourrait donc avoir involontairement sous-estimĂ© le nombre rĂ©el de malformations congĂ©nitales[22].

Sources de mercure

Quatre poissons carnivores, hĂ©las les plus faciles Ă  pĂȘcher sont les plus Ă  risque : l’huluwi, l’aĂŻmara, le mitala et le piraĂŻ, apportent Ă  eux seuls 70 % du mercure de leur alimentation.

Trois sources de contamination des poissons :
  • Le mercure oxydĂ© stockĂ© dans les sols est naturellement trĂšs prĂ©sent en Guyane (huit fois plus en moyenne qu’en mĂ©tropole). L’homme le libĂšre essentiellement dans l'air et par la boue apportĂ©e aux fleuves du fait de l'utilisation des puissants jets d'eau sous pression des orpailleurs. La simple dĂ©forestation, le feu et les amĂ©nagements routiers sont aussi sources de libĂ©ration importante de mercure dans l'environnement ;
  • le mercure utilisĂ© au dĂ©but du XXe siĂšcle pour amalgamer l’or au cours de la ruĂ©e ;
  • Celui massivement utilisĂ© depuis la reprise de cette activitĂ© dans les annĂ©es 1990, grĂące notamment Ă  la publication des rĂ©sultats d'Ă©tude des richesses du sous-sol par le BRGM.

MĂ©diatisation du problĂšme

Le film « La Loi de la jungle, chronique d'une zone de non-droit » du documentaliste Philippe Lafaix a dénoncé le problÚme de l'orpaillage (parfois qualifié d'orpillage), mais malgré plus d'une centaine de projections publiques unanimement saluées par les spectateurs et bien qu'honoré par plusieurs récompenses importantes (dont prix du documentaire au Festival international du film d'environnement de Paris, et prix du meilleur film pour les droits de l'Homme au CinéEco au Portugal), il n'a été diffusé qu'une seule fois en France par une seule chaßne de télévision. Une version trÚs compressée a été durant plusieurs années consultable sur Internet : elle est à nouveau accessible (voir liens externes)[23].

Le documentaire Dirty Paradise du cinĂ©aste Daniel Schweizer est un long mĂ©trage pour le cinĂ©ma qui raconte l'histoire des Wayana des annĂ©es 1950 Ă  aujourd'hui, avec des archives de l'expĂ©dition de Dominique Dabois et retrouve le petit Indien Parana plus de cinquante ans aprĂšs. Ce documentaire montre les consĂ©quences de l'orpaillage illĂ©gal pour ces AmĂ©rindiens. Le film a reçu le Grand Prix du FIFDH 2010, Festival International des Films sur les Droits Humains de GenĂšve et le Prix de la meilleure image du C&Ciiff, Festival International du Film Interculturel 2010. En 2011 il a aussi reçu le Prix Allemand « Film fĂŒr Eine Welt » du Nordrhein-Westphalen. Ce documentaire est sorti dans de nombreux festivals de cinĂ©ma, en salle de cinĂ©ma mais aussi Ă  la TĂ©lĂ©vision Suisse Romande et sur la chaĂźne ARTE. Il est aussi consultable sur Internet et disponible en DVD.

L'inaction des pouvoirs publics est aussi dénoncée par Michel Onfray dans son essai Nager avec les piranhas (2017).

La série Guyane traite largement des Wayanas victimes des orpailleurs.

Solutions envisagées

Le principe pollueur-payeur, comme toute interdiction de l'orpaillage semblent politiquement et techniquement particuliÚrement difficiles à appliquer. Les opérations de police de type Anaconda ou Harpie n'ont qu'un succÚs provisoire, les orpailleurs étant prévenus par téléphone de l'arrivée des forces de l'ordre et revenant souvent peu aprÚs leur départ.

On a envisagé une certification de provenance, voire une campagne incitant à boycotter cet or, mais ces solutions semblent difficiles à envisager et les nombreuses campagnes de type pétition sont restées à ce jour sans effets durables sur le terrain.

La pollution mercurielle est durable, mĂȘme si l’on arrĂȘtait l’orpaillage. L'administration semble maintenant vouloir encourager les Indiens du fleuve Ă  changer d’alimentation. L'InVs alerte sur l'importance de ne pas bouleverser l’équilibre nutritionnel traditionnel, sous peine de se retrouver avec des diabĂštes, des hypertensions et problĂšmes cardio-vasculaires, comme chez les Inuits au QuĂ©bec ou dans d'autre populations autochtones ayant adoptĂ© des coutumes alimentaires de type occidental.

Un tel changement est Ă©galement psychologiquement et culturellement trĂšs dĂ©licat, chez un peuple de pĂȘcheurs.

Le Conseil des droits de l’homme de l'ONU a dĂ©but adoptĂ© la DĂ©claration des droits des peuples autochtones qui Ă©tait en instance depuis plus de douze ans. Ce pourrait ĂȘtre un nouvel outil utile pour la dĂ©fense des droits des AmĂ©rindiens Ă  la santĂ© et Ă  un environnement prĂ©servĂ©, droit Ă©galement assurĂ© par la constitution française.

Aménagement durable

L'ouverture d'une transamazonienne est-ouest (RN2) qui coupe la Guyane sur 80 km (Axe Cayenne - BrĂ©sil) est le premier facteur de fragmentation Ă©cologique dans cette rĂ©gion qui Ă©tait l'une des rares au monde Ă  ĂȘtre Ă©pargnĂ©e, mais c'est aussi une invite de plus pour les touristes qui affluent Ă  Saint-Georges-de-l'Oyapock, chasseurs professionnels et braconniers Ă  remonter le fleuve pour se rendre en territoire en principe interdit depuis 1970 afin de protĂ©ger les AmĂ©rindiens WayĂŁpi et Tekos.

L'avion, l'hélicoptÚre, les pirogues métalliques à moteurs et le développement des quads, ainsi que l'apparition du GPS et du téléphone portable ou satellitaire ont facilité les intrusions de plus en plus fréquentes vers des zones autrefois difficilement accessibles.

Les nombreuses campagnes des ONG locales ou internationales n'ont pas suffi Ă  faire cesser l'orpaillage ni Ă  le rĂ©duire ou Ă  le rendre propre (au regard du mercure qui pourrait en grande partie ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©).

AndrĂ© Cognat, français mĂ©tropolitain d’origine, est intĂ©grĂ© depuis 1961 dans un village Wayana qu'il a contribuĂ© Ă  fonder : AntĂ©cume-Pata. Il fait partie de ceux qui ont mĂ©diatisĂ© les difficultĂ©s que connaissent les AmĂ©rindiens, notamment par son livre J’ai choisi d’ĂȘtre indien[24] - [25] et par ses interventions dans plusieurs documentaires Ă  caractĂšre Ă©ducatif ou ethnographique.

RĂ©action de l'administration

La prĂ©fecture a tardivement interdit l’utilisation du mercure (le ). Mais outre qu'elle n'est pas respectĂ©e par les orpailleurs clandestins, cette mesure sera sans effet sur le mercure dĂ©jĂ  accumulĂ© dans la chaĂźne alimentaire, ni sur le mercure libĂ©rĂ© par l’érosion des sols.

Le mercure reste en vente libre au Suriname voisin, oĂč l'orpaillage est Ă©galement une source grave de problĂšmes de santĂ© environnementale.

Galerie

Photos de la vie au village Wayana d'Antécume-Pata en 1979 :

  • Franchissement d'un rapide
    Franchissement d'un rapide
  • franchissement du LĂ©ssĂ© DĂ©dĂ© (saut en aval de Grand-Santi, sur le Maroni)
    franchissement du Léssé Dédé (saut en aval de Grand-Santi, sur le Maroni)
  • Construction d'un chĂąteau d'eau Ă  Antecume-Pata (village Wayana)
    Construction d'un chĂąteau d'eau Ă  Antecume-Pata (village Wayana)
  • Il faudra huit jours de travaux aux soldats et aux amĂ©rindiens pour terminer la construction (12 m de haut)
    Il faudra huit jours de travaux aux soldats et aux amĂ©rindiens pour terminer la construction (12 m de haut)
  • Les madriers sont en bois de wacapou (Vouacapoua americana)
    Les madriers sont en bois de wacapou (Vouacapoua americana)
  • La structure supportera une citerne de 1 000 litres
    La structure supportera une citerne de 1 000 litres
  • [Quoi ?]
  • [Quoi ?]
  • [Quoi ?]
  • Le manioc sĂšche dans des vanneries.
    Le manioc sĂšche dans des vanneries.
  • [Quoi ?]
  • [Quoi ?]
  • Transport de cassaves (galettes de manioc)
    Transport de cassaves (galettes de manioc)
  • [Quoi ?]
  • [Quoi ?]
  • [Quoi ?]

Notes et références

  1. Fleury et al. 2016.
  2. Henri Coudreau, Chez nos Indiens : quatre années dans la Guyane française (1887-1891), Paris, Hachette, , 614 p. (BNF 34139685, SUDOC 024157244, lire en ligne sur Gallica), p. 606.
  3. Damien Davy (2007), « Vannerie et vanniers » : approche ethnologique d’une activitĂ© artisanale en Guyane française, ThĂšse de doctorat : Ethnologie, UniversitĂ© d’OrlĂ©ans, 527 p.
  4. Patrimoine culturel et tourisme alternatif: Afrique, Amériques, Caraïbe, Europe, KARTHALA Editions, (ISBN 978-2-8111-0246-3, lire en ligne).
  5. Henri Coudreau, Chez nos Indiens : quatre années dans la Guyane française (1887-1891), Paris, Hachette, , 614 p. (BNF 34139685, SUDOC 024157244, lire en ligne sur Gallica), p. 94.
  6. Hansen Ă©ric. et al. (2009) RĂ©glementation de la chasse en Guyane, une situation particuliĂšre, Faune sauvage, 284, p. 87‑89.
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  8. Fiche d'inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France consacrée au Maraké
  9. « SAWA - Le projet Watau (français) Watau », sur watau.fr (consulté le )
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 La derniĂšre frontiĂšre pour les Peuples Indiens de Guyane Française », Nittassinan, revue trimestrielle du C.S.I.A,‎ , p. 14.
  11. Froidevaux, Henri (1894) « Explorations françaises Ă  l’intĂ©rieur de la Guyane pendant le second quart du XVIIIe siĂšcle (1720-1742) », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de GĂ©ographie Historique et Descriptive, Paris, pp. 3-88.
  12. Navet 1990, p. 15.
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  14. Marie Fleury, « Ciel de case:Mythes et Art autour du maluwana », sur Boukan & Une Saison en Guyane (consulté le )
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  20. Ă©tude conduite de 1994 Ă  2006, par l’Institut de veille sanitaire, la Cellule inter-rĂ©gionale d’épidĂ©miologie d’intervention (Cire) Antilles Guyane et la Direction de la santĂ© et du dĂ©veloppement social de la Guyane et du conseil gĂ©nĂ©ral, publiĂ©e dans le Bulletin d'alerte et de surveillance Antilles Guyane de juillet 2007.
  21. source : RFI
  22. Sources : Akama Opoya, amérindien Wayana, médiateur culturel à Kayodé, interviewés par RFI et Aïkuwalé Alémin, amérindien et agent de santé à Antécume-Pata
  23. Le 22 mars 2005, Canal+ a diffusĂ© Ă  21h40 (rediffusĂ© le 4 avril) un reportage de 90 minutes : « Comment l'or empoisonne la Guyane » rĂ©alisĂ© sur le mĂȘme thĂšme, par Patrice Des Mazery et Philippe Lafaix
  24. AndrĂ© Cognat, J'ai choisi d'ĂȘtre Indien, Paris, Flammarion, coll. « L'Aventure vĂ©cue », , 251 p. (BNF 32953055, SUDOC 066238641).
  25. AndrĂ© Cognat, J'ai choisi d'ĂȘtre Indien, Paris, L'Harmattan, coll. « Vivre lĂ -bas », , 2e Ă©d., 250 p. (ISBN 2-7384-0584-3, BNF 36640518, SUDOC 001612875).

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

Littérature orale

  • (pt) Eliane Camargo, Da oralidade Ă  escrita : relatos de homens e mulheres wayana : textos colhidos e trad. por Eliane Camargo, Paris, Association d'ethnolinguistique amĂ©rindienne, , 52 p.
  • Eliane Camargo et HervĂ© RiviĂšre, « Trois chants de guerre wayana », Revue Amerindia, nos 26-27,‎ 2001-2002, p. 37.
  • Jean Chapuis, Wayana eitoponpĂ« : une histoire orale des Indiens Wayana / recueillie, coordonnĂ©e, prĂ©sentĂ©e et annotĂ©e par Jean Chapuis. suivi du Kalau : recueilli et coordonnĂ© par HervĂ© RiviĂšre, Cayenne, Ibis rouge, , 1065 p.
  • Akama Opoya et Didier Maurel (ill. Jean Bossard), Histoire du ciel et du jaguar : conte wayana de Guyane : histoire racontĂ©e par Grand-mĂšre Alimina ; transcription en wayana, Akama Opoya
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Études

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  • Schoepf, D. (1971). Essai sur la plumasserie des Indiens Kayapo, Wayana et Urubu-BrĂ©sil. MusĂ©e d'ethnographie.
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Publications faites par les wayanas

Filmographie

  • La liane mystĂ©rieuse des Wayana, film documentaire de Luc Riolon, IRD Audiovisuel, Bondy, 2004, 26 min (DVD).
  • Dirty Paradise, film documentaire de Daniel Schweizer, Suisse/France, 2009, 70 min, dans lequel le rĂ©alisateur donne la parole Ă  Parana (qui fut le hĂ©ros d'un livre pour enfant ; Parana le petit indien, par D Darbois et F MaziĂšre) et Ă  ses trois enfants, ainsi qu'Ă  des Wayana de Guyane et du Surinam victimes des orpailleurs (extraits sur You Tube) site web.
  • « Kalimata, ou l'art de la poterie chez les Wayana », film documentaire de Marie Fleury, GADEPAM, Cayenne, 2007, 26 min (DVD).
  • Guyane, au cƓur du voyage (4e partie, 5e partie), Guillaume Levet (You tube)
  • la loi de la Jungle, P Lafaix (You tube)
  • Jeunes marins reporters, sĂ©rie documentaire sur le sĂ©jour de jeunes Français parmi les Wayanas Ă  AntĂ©cume-Pata
  • Wayana eitoponpĂ« : une histoire Wayana, court mĂ©trage de Julien Morand et Tanguy Giroud, 2018, 6 min (film sur YouTube)

Annexes

Articles connexes

Droit international
Essai

Liens externes

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