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Intoxication au mercure

L'intoxication au mercure est également appelée hydrargisme, hydrargyrie ou hydrargyrisme.

Intoxication au mercure
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
L'extraction du mercure est depuis l'Antiquité une premiÚre source de pollution, mais aussi de contamination humaine (ici Mine néerlandaise de mercure de Tegorah, premiÚre moitié du XXe siÚcle, Sambas, Bornéo)
Classification et ressources externes
CIM-10 T56.1
CIM-9 985.0
DiseasesDB 8057
MedlinePlus 002476
eMedicine 1175560
MeSH D008630

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Le mercure est un métal dans tous les cas trÚs toxique mais il est important de distinguer les effets des sels de mercure (mercure sous forme ionisée) Hg2+ et Hg+ du mercure métallique Hg0, des effets des composés organiques du mercure (méthylmercure CH3Hg notamment) beaucoup plus toxiques.

Cet élément est d'autant plus nocif qu'il s'évapore facilement et que ses vapeurs sont aisément assimilées par l'organisme. De plus, l'absorption simultanée de cuivre, de zinc ou de plomb tend à accroßtre le pouvoir nocif du mercure.

SymptĂŽmes

Ils sont nombreux et variés, et dépendent des formes et de la gravité de l'intoxication, car la toxicité du mercure ou de certains de ses composés varie selon les composés ou la forme (liquide ou vapeur..) du mercure.

Cette toxicité affecte principalement :

Certaines intoxications dont l'intoxication aiguĂ« au mercure[7] peuvent aussi affecter le champ visuel (voire conduire Ă  la cĂ©citĂ©), et il a Ă©tĂ© rĂ©cemment (2015) confirmĂ© que le risque de glaucome augmente statistiquement chez les personnes ayant un taux sanguin de mercure plus Ă©levĂ© que la moyenne (cette Ă©tude a aussi mis en Ă©vidence un risque accru en cas de faible taux sanguin de manganĂšse, alors qu'aucune association n'a Ă©tĂ© dĂ©couverte pour le plomb et le cadmium sanguin ou l'arsenic dans les urines, selon une Ă©tude basĂ©e sur 2 600 corĂ©ens de 19 ans et plus[8].

Histoire

À l'Ă©poque romaine, les criminels condamnĂ©s Ă  travailler dans les mines de sulfure de mercure (HgS) avaient une courte espĂ©rance de vie. Au Ier siĂšcle, Pline l'Ancien dĂ©crivait dĂ©jĂ  les symptĂŽmes de l'empoisonnement au mercure.

Ce problĂšme reste actuel : aux États-Unis, aujourd'hui, prĂšs de 12 % des femmes en Ăąge de procrĂ©er ont un taux de mercure sanguin supĂ©rieur aux recommandations de l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis. En 2006 une Ă©tude menĂ©e par l'Agence française de sĂ©curitĂ© sanitaire des aliments avait Ă©tabli qu'en France 32% des femmes en Ăąge de procrĂ©er dĂ©passaient la dose hebdomadaire tolĂ©rable provisoire (DHTP)[9]. Le mĂ©thylmercure, transmis Ă  l'enfant entre autres lors de la grossesse, affecte le fonctionnement de son cerveau.
Une Ă©tude en Espagne a Ă©tabli en 2010 un lien entre la prĂ©sence de mercure dans les cheveux des enfants (en moyenne 1 ÎŒg/g), et des rĂ©sultats infĂ©rieurs lors des tests de langage et de mĂ©moire[10].
Une nouvelle étude publiée en a porté sur les effets sociopsychopathologiques de l'exposition à de faibles doses de plomb et/ou de mercure chez des enfants au moment de la puberté (sur un échantillon bi-racial de 203 enfants de 9 à 11 ans) ; celle-ci a inclus des tests de réactivité vagale face au stress, réactivité réflexe qui est contrÎlée par le systÚme parasympathique, et a conclu que plus le taux de mercure sanguin de l'enfant en puberté est élevé, plus il présente de risques de troubles du spectre autistique si l'enfant fait partie de ceux qui présentent un tonus vagal prolongé lors d'un stress aigu (alors que le plomb ne semble pas modifier la réactivité vagale). Les auteurs invitent à prolonger ces recherches pour confirmer cette causalité ou préciser les mécanismes en jeu[11].

Les maladies professionnelles

Des solutions de nitrate de mercure ont servi à préserver et traiter les peaux et feutres en vue de la fabrication de chapeaux. Cela aurait inspiré Lewis Carroll pour le personnage du chapelier fou dans Alice au pays des merveilles. En France, les maladies liées au mercure ont été parmi les premiÚres reconnues comme maladies professionnelles dÚs 1919.

À la suite des progrĂšs de la chimie analytique et pour mieux dĂ©tecter les intoxications chroniques ou aiguĂ«s par des mĂ©taux et mĂ©talloĂŻdes toxiques, des praticiens et chercheurs hospitaliers ont rĂ©cemment (2010) proposĂ© de complĂ©ter les bilans sanguins et bilans de santĂ© classiques par un profil mĂ©tallique incluant notamment le mercure, le plomb et le cadmium, mais aussi d'autres mĂ©taux ou mĂ©talloĂŻdes toxiques[12].

Les intoxications aiguës accidentelles

  • Incendie d'Idrija (SlovĂ©nie) en 1803 : 900 personnes intoxiquĂ©es.
  • Accident Ă  bord du navire Triumph en 1810 : ce navire transportait des vessies de mercure. Leur ouverture accidentelle et les vapeurs de mercure consĂ©cutives causĂšrent la mort de 3 personnes. 200 autres tombĂšrent malades.
  • Mort en juin 1997 d'un professeur de chimie Karen Wetterhahn.

Consommation de semences empoisonnées

On a utilisé dÚs 1890 des composés à base de mercure pour une meilleure conservation des semences. Cette pratique s'est généralisée à partir de 1915. Cela a donné lieu depuis à de nombreux accidents. Des personnes furent empoisonnées en consommant par erreur des semences traitées. Voici les exemples connus :

Le traitement des semences à l'aide de composés mercuriques est interdit depuis 1982 en Europe de l'Ouest.

Les composés utilisés pour le traitement étaient notamment : le chlorophénylmercure, l'acétate de phénylmercure, le chlorure de méthylmercure, le phosphate d'éthylmercure, etc.

Consommation de poissons et fruits de mer

Ce problÚme a été porté à la connaissance du grand public par la tragédie de la baie de Minamata au Japon.

Le poisson et les fruits de mer restent l'une des premiĂšres sources de mercure alimentaire au Japon et dans le monde. Ceci a notamment Ă©tĂ© confirmĂ© par une Ă©tude durant laquelle est survenu le grand SĂ©isme de 2011 de la cĂŽte Pacifique du Tƍhoku (magnitude 9,0) est survenu au milieu d'une Ă©tude de 7 ans sur la contamination par le mercure (suivi de prĂšs de 500 couples mĂšre-enfant : 157 enfants suivis avant la catastrophe et 335 aprĂšs la catastrophe). Les niveaux totaux de mercure (THg) ont Ă©tĂ© suivis pour cette cohorte, ainsi que le lien entre niveaux de THg Ă  la naissance et le moment de l'Ă©tude. Les 2 groupes (prĂ©-dĂ©sastre et post-dĂ©sastre) ne prĂ©sentaient pas de diffĂ©rences pour le sang de cordon (16,3 et 16,1 ng g-1, respectivement) de mĂȘme pour le mercure dans les cheveux maternels Ă  la parturition (2,57 et 2,55 ÎŒg g-1, respectivement), par contre le THg mesurĂ© dans les cheveux des enfants de 7 ans Ă©taient nettement plus bas dans le groupe post-catastrophe (1,79 ÎŒg g-1) que dans l'autre groupe (2,51 ÎŒg g-1) et cette diffĂ©rence restait significative aprĂšs ajustement pour le niveau d'exposition prĂ©natale de THg. Dans tous les cas le THG sang-cordon Ă©tait significativement corrĂ©lĂ© au THg des cheveux maternels Ă  l'accouchement et des cheveux des enfants de 7 ans, cependant une diminution moyenne de 29 % du taux de mercure des cheveux des enfants Ă©tait observĂ© aprĂšs la catastrophe ; elle ne semble pouvoir s'expliquer que par le fait que ces enfants n'ont pas pu consommer de poisson et fruits de mer comme d'habitude, en raison des effets du tremblement de terre sur la pĂȘche (bateaux et infrastructures dĂ©truites par le tsunami et Crainte de manger des poissons radioactifs). Les auteurs insistent sur le fait que le taux de mercure Ă  7 ans reflĂ©taient nĂ©anmoins encore « dans une certaine mesure » le niveau d'exposition prĂ©natale.

L'utilisation du mercure dans l'exploitation aurifĂšre en forĂȘts tropicales pose aussi de graves problĂšmes de santĂ© publique pour les populations indigĂšnes (entre autres chez les AmĂ©rindiens de Guyane, qui consomment beaucoup de poissons contaminĂ©s par les sites d'orpaillage).

Certaines populations inuit et/ou insulaires qui dépendent beaucoup du poisson ou des produits de la mer pour la ration protéique et leur alimentation sont également trÚs concernées (aux Seychelles par exemple[14]).

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, il convient par prĂ©caution d'Ă©viter que les femmes enceintes et les enfants de moins de 2 ans consomment plusieurs fois par mois des gros poissons de haute mer (Ă©viter dorade, espadon, marlin, grenadier, bar, requin et thon) : un poisson contaminĂ© peut contenir 23 mg de mercure par kg de poids humide. Le contenu intracellulaire en mercure dans le phytoplancton peut ĂȘtre 100 000 fois supĂ©rieure la concentration de l'eau environnante[15]. Attention, les poissons prĂ©dateurs d'eau douce peuvent Ă©galement ĂȘtre contaminĂ©s. La concentration du mercure des mollusques bivalves filtres, est de 50 mg par kilo en moyenne pour les moules : la prudence reste de mise, les moules et les huĂźtres peuvent en outre prĂ©senter des concentrations de polluants en particulier des taux de cadmium particuliĂšrement Ă©levĂ©s[16] — jusqu'Ă  18 600 ÎŒg par kilo[17].

Normes sur la présence de mercure dans les poissons

Les normes varient d'un pays Ă  l'autre. L'OMS a adoptĂ© en 2003 une dose hebdomadaire totale provisoire (DHTP) de 1,6 ug meHg/kg mc/sem[18]. Aux États-Unis, le seuil Ă  ne pas dĂ©passer de mĂ©thylmercure est de 0,7 ug meHg/kg mc/sem[18]. En France, l'AFSSA estimait en 2004 qu'il n'Ă©tait pas nĂ©cessaire de modifier la recommandation de 2002, Ă  savoir 3,3 ug meHg/kg mc/sem. Les normes pour la commercialisation du poisson en Europe varient suivant les espĂšces : pour certains poissons, qui se trouvent ĂȘtre parmi les plus polluĂ©s — raie, thon, espadon, dorade
 — la dose de mercure admissible est deux fois plus Ă©levĂ©e que pour les autres espĂšces commercialisĂ©es en Europe[9] - [19].

Du mercure comme remĂšde

Le calomel (chlorure mercureux) était autrefois utilisé comme diurétique et purgatif. Un tel traitement pourrait avoir causé la mort d'AgnÚs Sorel, dont l'autopsie, effectuée en 2004, révéla une grave intoxication au mercure.

Le mercure et la syphilis

En 1527, Paracelse préconisait déjà le mercure en poudre comme principe actif d'onguent (pommade grise) pour guérir la syphilis. Ce remÚde a malheureusement été plus ou moins utilisé jusqu'à l'arrivée de la pénicilline.

Le mercure dans la vie quotidienne

Dans les amalgames dentaires

Un amalgame dentaire contient en moyenne environ un gramme de mercure

Il s'agit de la « premiĂšre source d'exposition au mercure des EuropĂ©ens et particuliĂšrement des Français »[20]. 15 Ă  17 tonnes de mercure sont utilisĂ©es chaque annĂ©e en France pour la fabrication des amalgames dentaires[21].Un amalgame dentaire contient environ g de mercure, dont une partie est progressivement relarguĂ©e dans la bouche[22] - [23] - [24]. La quantitĂ© de mercure libĂ©rĂ©e dĂ©pend des conditions : qualitĂ© de l'amalgame et en particulier polissage, aciditĂ© et tempĂ©rature des aliments, prĂ©sence d'autres mĂ©taux dans la bouche, mastication de chewing gum


  • En fin de vie, de nombreux patients ont entre 5 et 10 amalgames, voire plus.
  • Le doute sur la toxicitĂ© de l'amalgame, couplĂ© au risque environnemental liĂ© Ă  la prĂ©sence de mercure, a conduit certains pays d'Europe (Allemagne, Autriche, SuĂšde, Danemark) Ă  limiter son emploi[25].

La Russie et le Japon ont respectivement interdit l'usage d'amalgames dentaires au mercure en 1975 et 1982[20]. Depuis le , la NorvÚge a interdit l'utilisation du mercure dans les amalgames dentaires (et « interdit l'usage du mercure dans toutes les applications »[26])[27].

La Convention de Minamata sur le mercure de [28] n'a pas banni l'utilisation des amalgames dentaires au mercure, mais demande aux signataires de prendre des mesures pour Ă©liminer progressivement leur utilisation. De nombreux pays, mĂȘme parmi les plus pauvres du monde, ont signĂ© la convention et se sont engagĂ©s Ă  passer Ă  une dentisterie sans mercure d’ici 2015 : l'Uruguay, le Cameroun, les Philippines, le Bangladesh, la Nouvelle-ZĂ©lande, la Suisse, etc.[29].

Cosmétiques

Le « mercure et ses composĂ©s » entrent dans la « liste des substances interdites dans les produits cosmĂ©tiques » (Journal officiel de l’Union europĂ©enne, Annexe II, numĂ©ro d’ordre 221), « sauf exception reprise dans l’annexe V ».

Annexe V : Liste des agents conservateurs admis dans les produits cosmétiques.

Type de produit (uniquement dans les) : « Produits pour les yeux ».

Concentration maximale dans les prĂ©parations prĂȘtes Ă  l'emploi : « 0,007 % en Hg ».

ThermomĂštre et tensiomĂštre

Les thermomÚtres et tensiomÚtres à mercure sont interdits à la vente depuis 1998, mais ils sont encore trÚs fréquents chez les particuliers.

Ampoules fluorescentes

Chacune de ces lampes contient environ mg de mercure, souvent indiqué sous la forme [<mg Hg].

Conservateur mercuriel dans les vaccins

On utilise depuis les annĂ©es 1930 le thiomersal (ThimĂ©rosal aux États-Unis et Canada) comme agent conservateur dans les vaccins. En 1999, Ă  la suite d'une enquĂȘte de la FDA sur la quantitĂ© de mercure dans les aliments, le service de la santĂ© publique amĂ©ricain recommandait la suppression des dĂ©rivĂ©s de mercure dans les vaccins. DĂ©but 2009, plusieurs Ă©tudes scientifiques sont revenues sur le sujet, mais aucune ne montre de lien Ă©vident entre la prĂ©sence de thiomersal et l'apparition de trouble neuropsychologique[30] - [31].

Au QuĂ©bec, le mercure a Ă©tĂ© supprimĂ© en 1996[32] de tous les vaccins administrĂ©s aux enfants, Ă  l’exception de celui contre la grippe. Cela a Ă©tĂ© fait car combinĂ© avec quatre autres vaccins dans la mĂȘme injection, celui contre la polio ne survivrait pas en prĂ©sence de mercure. Le mercure a aussi Ă©tĂ© retirĂ© en 1992 au Danemark et en 2001 aux États-Unis, pour les mĂȘmes raisons. Dans tous les cas, ce retrait n’a eu aucun effet[32] sur les taux d’autisme. Dr Fombonne prĂ©cise [33]: « Du point de vue scientifique, la question est entiĂšrement rĂ©glĂ©e depuis des annĂ©es, mais il y a un contexte lĂ©gal aux États-Unis oĂč plusieurs familles continuent Ă  poursuivre le gouvernement et les fabricants de vaccins dans l’espoir d’obtenir des compensations financiĂšres extrĂȘmement juteuses. Il y a Ă©galement des centaines de firmes d’avocats impliquĂ©es dans ces causes qui veulent s’en mettre plein les poches et qui ont intĂ©rĂȘt Ă  ce que la controverse persiste mĂȘme si les scientifiques l’ont rĂ©glĂ©e »

Merbromine

La merbromine (Mercurochrome) a longtemps été utilisée comme antiseptique. Cependant, des craintes concernant sa toxicité font qu'on lui préfÚre des molécules plus récentes comme la povidone iodée (Bétadine). La marque « Mercurochrome » continue à fabriquer des antiseptiques, mais sans mercure. Par exemple, au Québec, Jean Coutu vend un produit du nom de « Mercurochrome » dont l'ingrédient actif est en fait de la chlorhexidine.

RÚgles et seuils de précaution

Sauf précisions, on parle ici de mercure inorganique sous forme de sels Hg2+ et Hg+ [34]. Les valeurs concernant les formes organiques du mercure sont en général inférieures. Les valeurs ne sont données qu'à titre indicatif. Le mercure élémentaire Hg0 étant peu réactif et peu toxique sauf si inhalé sous forme de vapeur.

L'OMS fixe la dose hebdomadaire tolĂ©rable provisoire (en) (DHTP) de mercure Ă  5 ÎŒg par kg de poids corporel[35].

En France, le ministÚre du Travail a fixé[36] des valeurs limites moyennes d'exposition VME (sur 8 heures, et en milieu professionnel) de :

  • 0,10 mg/m3 (exprimĂ© en Hg) pour les composĂ©s minĂ©raux du mercure[37] ;
  • 0,05 mg/m3 pour les vapeurs de mercure (car pĂ©nĂ©trant facilement la barriĂšre pulmonaire) ;
  • 0,01 mg/m3 pour les formes organiques du mercure (dĂ©rivĂ©s alkylĂ©s), car beaucoup plus toxiques[35].

On ne doit pas dépasser une concentration de 0,3 ”g/m3 pendant 24 heures consécutives pour l'air ambiant.

L'eau potable ne doit pas contenir plus de ”g de mercure par litre d'eau[38].

Pour l'adulte, les premiers effets visibles d'une intoxication au mercure ont lieu à partir de 100 ”g/l de sang, avec des symptÎmes neurologiques à partir de 200 à 500 ”g/l[37].

La valeur limite pour les travailleurs exposés est généralement fixée à 15 ”g/l de sang, 5 ”g/l de sang pour la population générale (soit ”g/g de créatine pour l'urine)[39].

En France, et dans de nombreux pays, les maladies professionnelles dues au mercure sont à déclaration obligatoire[40]. Les travailleurs exposés doivent faire l'objet d'une surveillance spéciale[41]. L'utilisation de cet élément polluant est aujourd'hui proscrite pour presque tous ses anciens usages, et son rejet est contrÎlé[37].

L'étiquetage fait aussi l'objet d'une réglementation et certains travaux nécessitant de manipuler du mercure sont interdits aux femmes, aux moins de 18 ans et aux salariés intérimaires ou temporaires[37].

Traitement

Le traitement se fait avec un chĂ©lateur : DMSA, DMPS. Mal pratiquĂ©, il peut s'avĂ©rer plus nocif que bĂ©nĂ©fique et doit ĂȘtre effectuĂ© sous le suivi d'un mĂ©decin expĂ©rimentĂ©.

Une étude japonaise a en 2000 conclu à un effet protecteur de la mélatonine chez des souris de laboratoire exposées à des doses mortelles de chlorure de mercure (meilleure survie et symptÎmes retardés)[42].

Produits naturels

La chlorelle a la rĂ©putation d'Ă©liminer les mĂ©taux lourds de l'organisme, mais aucune Ă©tude scientifique ne l'a encore dĂ©montrĂ©. Des tests en laboratoire ont montrĂ© au contraire que des lots de chlorelle du commerce pouvaient ĂȘtre contaminĂ©s par de l'aluminium, de l'Ă©tain, du plomb et de l'arsenic[43]
L'ail des ours, la coriandre, etc. sont également mentionnés, mais là encore, aucune étude scientifique ne semble avoir confirmé leur efficacité.

Notes et références

  1. Cheryl A. Fields, Jonathan Borak et Elan D. Louis, « Mercury-induced motor and sensory neurotoxicity: systematic review of workers currently exposed to mercury vapor », Critical Reviews in Toxicology, vol. 47, no 10,‎ , p. 815–848 (ISSN 1040-8444 et 1547-6898, DOI 10.1080/10408444.2017.1342598, lire en ligne, consultĂ© le )
  2. (en) Li Z, Dong T, Proschel C, Noble M. 2007 « Chemically diverse toxicants converge on Fyn and c-Cbl to disrupt precursor cell function » PLoS Biol. 5(2):e35.
  3. Sharma, Mukesh Kumar, et al. "Modification of mercury-induced biochemical alterations in blood of Swiss albino mice by Spirulina fusiformis." Environmental toxicology and pharmacology 20.2 (2005): 289-296.
  4. Waalkes, Michael P., et al. "Metals and disorders of cell accumulation: modulation of apoptosis and cell proliferation." Toxicological Sciences 56.2 (2000): 255-261.
  5. Nagashima, Kazuo. "Review Article: A Review of Experimental Methylmercury Toxicity in Rats: Neuropathology and Evidence for Apoptosis." Toxicologic Pathology 25.6 (1997): 624-631.
  6. Ehrenstein C et al. "Methyl mercury uptake and associations with the induction of chromosomal aberrations in Chinese hamster ovary (CHO) cells." Chemico-biological interactions 141.3 (2002): 259-274 (résumé)
  7. Saint-Amour D, Ethier A.A, Boucher O, Plusquellec P, Bastien C, Dewailly É, ... & Muckle G (2012) Contribution des neurosciences cognitives pour l'Ă©tude de l'impact des contaminants environnementaux sur le dĂ©veloppement des fonctions cĂ©rĂ©brales. Revue de neuropsychologie, 4(3), 163-173.
  8. Lin S.C, Singh K & Lin S.C. (2015). Association Between Body Levels of Trace Metals and Glaucoma Prevalence. JAMA ophthalmology.(résumé)
  9. "Sous le signe de mercure", Le Canard Enchaßné, 27 mai 2015
  10. (en) Freire C, Ramos R, Lopez-Espinosa MJ, DĂ­ez S, Vioque J, Ballester F, FernĂĄndez MF, « Hair mercury levels, fish consumption, and cognitive development in preschool children from Granada, Spain », Environ Res, vol. 110, no 1,‎ , p. 96-104. (PMID 19909946, DOI 10.1016/j.envres.2009.10.005)
  11. Brooks B. Gump & al. (2017) Background lead and mercury exposures: Psychological and behavioral problems in children Author links open overlay panel | Environmental Research | Volume 158, octobre, Pages 576-582 | https://doi.org/10.1016/j.envres.2017.06.033 |(résumé)
  12. Jean-Pierre Goullé, Elodie Saussereau, Loïc Mahieu, Daniel Bouige, Michel Guerbet, Christian Lacroix (2010) Une nouvelle approche biologique : le profil métallique ; Annales de Biologie Clinique. Volume 68, Numéro 4, 429-40, juillet-août 2010 ; DOI : 10.1684/abc.2010.0442 (résumé)
  13. Articles en anglais : Science (revue) 1973, 181, 230.
  14. Myers, G. J., Marsh, D. O., Davidson, P. W., Cox, C., Shamlaye, C. F., Tanner, M., et al. (1995). Main neurodevelopmental study of Seychellois children following in utero exposure to methylmercury from a maternal fish diet: outcome at six months. Neurotoxicology, 16(4), 653-664
  15. (en) Paul C. Pickhardt et Nicholas S. Fisher, « Accumulation of Inorganic and Methylmercury by Freshwater Phytoplankton in Two Contrasting Water Bodies », Environmental Science & Technology, vol. 41, no 1,‎ , p. 125–131 (ISSN 0013-936X et 1520-5851, DOI 10.1021/es060966w, lire en ligne, consultĂ© le )
  16. Marie Langre et Maurice Rabache, Toxiques alimentaires, 2004, Ed.Librio Santé
  17. Selon la Dose Hebdomadaire Tolérable de l'OMS la dose maximale est de 96 ”g/semaine pour un adulte de 60 kg.
  18. "Les populations citadines ne sont pas suffisamment protégées de la contamination mercurielle par consommation de poissons" Pr Jean-Paul Bourdineaud, 18 mai 2015, http://www.criigen.org
  19. « RĂšglement (CE) no 629/2008 de la Commission du 2 juillet 2008 modifiant le rĂšglement (CE) no 1881/2006 portant fixation de teneurs maximales pour certains contaminants dans les denrĂ©es alimentaires » : la teneur admissible varie d'1 mg·kg-1 pour des poissons tels que le thon ou la dorade Ă  0,1 mg kg−1 pour la sardine ou l'anchois.
  20. http://non-au-mercure-dentaire.org NĂ©gociations internationales sur le mercure : un bilan en demi-teintes] 22-01-2013.
  21. Les amalgames dentaires au mercure amenés à disparaßtre par Brigitte BÚgue, 21-01-2013.
  22. Cambayrac 2011, Ch. 2, § Migration du mercure dans la bouche et § Les micro-tubules : « »
  23. « En regard des dents chargĂ©es en divers alliages, on peut voir apparaĂźtre des tatouages gris mĂ©tallisĂ© au niveau de la gencive, [
] Je ne les ai jamais vus jusqu'Ă  aujourd'hui disparaĂźtre mĂȘme aprĂšs la dĂ©pose des mĂ©taux. Ces tatouages reprĂ©sentent une des matĂ©rialisations de lâ€˜Ă©lectrolyse, avec pour consĂ©quence la fixation des particules mĂ©talliques dans les tissus. » « Ces dents, des annĂ©es plus tard, dĂ©gorgent encore des particules mĂ©talliques. » – Dr Sandrine Valette, La guĂ©rison de la bouche, Mercure Dauphinois, p. 80 et 162. CitĂ© par Cambayrac.
  24. (en) Vimy M J & Lorscheider F L. « Intraoral air mercury released from dental amalgam », Journal of dental research 1985; 64(8):1069-71.
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  26. Cambayrac 2011
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  32. (en) Revue Pediatrics vol. 118 No , 1er juillet 2006. P e139-150.
    1. "(...) from 1996 onward, all immunizations were thimerosal-free (...)" : "à partir de 1996, toutes les vaccinations ne contenaient plus de thimérosal ".
    2. "The findings ruled out an association (...)" : "Les résultats ont exclu un possible lien".
  33. "Silence on vaccine..." Analyse de Brigitte Axelrad - SPS no 289, janvier 2010. "Le Dr Fombonne précise (...)"
  34. « Mercury, inorganic (EHC 118, 1991) », sur inchem.org (consulté le )
  35. Dr Pascal Andujar ; Cours intitulĂ© Le mercure, pour le DiplĂŽme Inter-Universitaire (DIU) de Toxicologie MĂ©dicale - 2009-2010 ; UnitĂ© de pathologie professionnelle – CHI CrĂ©teil ; UniversitĂ© Paris 12 (PPT, 42 pages), consultĂ©e 2010 06 25
  36. Circulaire du ministÚre du travail du 13 mai 1987, non parue au JO, citée par l'INRS (fiche toxicologique)
  37. Fiche toxicologique no 55 de l'INRS : mercure et composés minéraux
  38. ArrĂȘtĂ© du 11 janvier 2007 relatif aux limites et rĂ©fĂ©rences de qualitĂ© des eaux brutes et des eaux destinĂ©es Ă  la consommation humaine mentionnĂ©es aux articles R. 1321-2, R. 1321-3, R. 1321-7 et R. 1321-38 du code de la santĂ© publique (lire en ligne)
  39. Programme des Nations unies pour l'environnement, « Rapport d’information sur les systĂšmes harmonisĂ©s pour mesurer la charge corporelle du mercure » [PDF], (consultĂ© le ), p. 3/6)
  40. Article L 461-4 du Code de la sécurité sociale ; Voir tableau no 2
  41. Circulaire du ministĂšre du travail du 2 mai 1985 (non parue au JO) concernant les salariĂ©es en Ă©tat de grossesse, et arrĂȘtĂ© du 11 juillet 1977 (JO du 24 juillet 1977) fixant la liste des travaux nĂ©cessitant une surveillance mĂ©dicale spĂ©ciale (travaux comportant la prĂ©paration, l'emploi, la manipulation ou l'exposition au mercure et Ă  ses composĂ©s)
  42. Kim, Choong-Yong et al. "Protective effect of melatonin on methylmercury-Induced mortality in mice." The Tohoku journal of experimental medicine 191.4 (2000): 241-246 (résumé)
  43. Françoise Cambayrac, Vérités sur les maladies émergentes, Mosaïque-santé, 2011

Bien qu'issus de sources fiables, les chiffres donnĂ©s le sont Ă  titre indicatif et ne sauraient ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme les plus rĂ©cents.

Voir aussi

Bibliographie

  • Françoise Cambayrac (prĂ©f. Pr. Sandhaus et Dr. Dussert), VĂ©ritĂ©s sur les maladies Ă©mergentes : fatigue chronique, fibromyalgie, spasmophilie, Ă©lectrosensibilitĂ©, dĂ©pression, maladies auto-immunes, allergies, sclĂ©rose en plaques, autisme, alzheimer, MosaĂŻque-santĂ©, coll. « Collection VĂ©ritĂ©s », , 397 p. (ISBN 2-84939-047-X, OCLC 762893558, BNF 42511113)
    TrĂšs complet sur l'intoxication chronique par le mercure des amalgames (description des symptĂŽmes, outils diagnostics, traitements).
  • Christianne BĂ©e, Mon Retour Ă  la Vie : Le long cheminement de la dĂ©toxication des mĂ©taux lourds, Éditions Baudelaire, . RĂ©cit et tĂ©moignage d'une intoxication aux mĂ©taux lourds, l'errance angoissante Ă  travers un univers mĂ©dical dĂ©semparĂ© et incapable d'enrayer le mal mystĂ©rieux qui frappe de plus en plus de monde, un message d'espoir... PrĂ©face du Professeur AndrĂ© Picot (CNRS).
  • Francine Lehner, Maladies liĂ©es aux mĂ©taux lourds, Éditions A la carte, 2001. TĂ©moignage d'une pharmacienne touchĂ©e par les effets secondaires d'un dĂ©sinfectant contenant du mercure : la recherche des causes et le traitement.
  • Henri Desoille, Jean Scherrer, RenĂ© Truhaut, PrĂ©cis de mĂ©decine du travail, Masson, Paris (1984) 4e Ă©dition - chapitre « Mercure »
  • Philippe Guerrier et al. Guide de gestion du mercure pour les Ă©tablissements de santĂ© au QuĂ©bec, ComitĂ© de santĂ© environnementale du QuĂ©bec (1997)
  • (en) Boudou, A., Ribeyre, F., 1985. Experimental study of trophic contamination of Salmo gairdneri by two mercury compoundsÐ HgCl2 and CH3HgCl. Analysis at the organism and organ levels. Water Air Soil Poll. 26, 137±148.
Articles
  • (en) Geier DA, Carmody T, Kern JK, King PG, Geier MR. A dose-dependent relationship between mercury exposure from dental amalgams and urinary mercury levels: a further assessment of the Casa Pia Children's Dental Amalgam Trial. Hum Exp Toxicol. 2012 Jan;31(1):11-7.
  • (en) Link B, Gabrio T, Zöllner I, Jaroni H, Piechotowski I, Schilling B, Felder-Kennel A, Flicker-Klein A, König M, Maisner V, Schick KH, Fischer G. Decrease of internal exposure to chlororganic compounds and heavy metals in children in Baden-WĂŒrttemberg between 1996/1997 and 2008/2009. Int J Hyg Environ Health. 2012 Feb;215(2):196-201.
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Articles connexes

Liens externes

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