Intoxication au mercure
L'intoxication au mercure est également appelée hydrargisme, hydrargyrie ou hydrargyrisme.
Causes | Mercure |
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SymptĂŽmes | Irritation oculaire (d), protĂ©inurie, amaigrissement, anorexie, trouble gastro-intestinal (en), stomatite, fatigue, indĂ©cision (d), irritabilitĂ©, insomnie, tremblement, pneumopathie chimique (en), bronchite, dyspnĂ©e, douleur thoracique, toux, dermatite irritative (en), irritation (en), ĆdĂšme du poumon, insuffisance respiratoire, nĂ©phropathie, insuffisance rĂ©nale chronique, tachycardie, hypertension artĂ©rielle, dysgueusie, salivation, dysphagie, crampe abdominale, diarrhĂ©e, cĂ©phalĂ©e, asthĂ©nie, altĂ©ration visuelle (d), exanthĂšme et dermite de contact |
Traitement | Thérapie par chélation |
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MĂ©dicament | PĂ©nicillamine |
Spécialité | Médecine d'urgence |
CIM-10 | T56.1 |
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CIM-9 | 985.0 |
DiseasesDB | 8057 |
MedlinePlus | 002476 |
eMedicine | 1175560 |
MeSH | D008630 |
Mise en garde médicale
Le mercure est un métal dans tous les cas trÚs toxique mais il est important de distinguer les effets des sels de mercure (mercure sous forme ionisée) Hg2+ et Hg+ du mercure métallique Hg0, des effets des composés organiques du mercure (méthylmercure CH3Hg notamment) beaucoup plus toxiques.
Cet élément est d'autant plus nocif qu'il s'évapore facilement et que ses vapeurs sont aisément assimilées par l'organisme. De plus, l'absorption simultanée de cuivre, de zinc ou de plomb tend à accroßtre le pouvoir nocif du mercure.
SymptĂŽmes
Ils sont nombreux et variés, et dépendent des formes et de la gravité de l'intoxication, car la toxicité du mercure ou de certains de ses composés varie selon les composés ou la forme (liquide ou vapeur..) du mercure.
Cette toxicité affecte principalement :
- les fonctions cérébrales (le mercure est neurotoxique)[1]
- les fonctions rénales (néphrotoxique)
- le systĂšme endocrinien ; le mercure est soupçonnĂ© d'ĂȘtre un Perturbateur endocrinien
- la vie cellulaire : on a montrĂ© rĂ©cemment (2007) que â mĂȘme Ă faible dose â il a un effet cytotoxique sur les cellules souches du systĂšme nerveux central (de mĂȘme que de faibles doses de plomb ou de paraquat)[2]. Il peut affecter la division cellulaire ; le mercure est soupçonnĂ© de pouvoir induire ou co-induire certains cancers (On a par exemple observĂ© des cas de leucĂ©mie au Japon concomitants Ă Minamata). Sur le modĂšle animal, il peut induire des altĂ©rations du sang[3], une apoptose[4] - [5] et des aberrations chromosomiques[6].
Certaines intoxications dont l'intoxication aiguë au mercure[7] peuvent aussi affecter le champ visuel (voire conduire à la cécité), et il a été récemment (2015) confirmé que le risque de glaucome augmente statistiquement chez les personnes ayant un taux sanguin de mercure plus élevé que la moyenne (cette étude a aussi mis en évidence un risque accru en cas de faible taux sanguin de manganÚse, alors qu'aucune association n'a été découverte pour le plomb et le cadmium sanguin ou l'arsenic dans les urines, selon une étude basée sur 2 600 coréens de 19 ans et plus[8].
Histoire
à l'époque romaine, les criminels condamnés à travailler dans les mines de sulfure de mercure (HgS) avaient une courte espérance de vie. Au Ier siÚcle, Pline l'Ancien décrivait déjà les symptÎmes de l'empoisonnement au mercure.
Ce problĂšme reste actuel : aux Ătats-Unis, aujourd'hui, prĂšs de 12 % des femmes en Ăąge de procrĂ©er ont un taux de mercure sanguin supĂ©rieur aux recommandations de l'Agence de protection de l'environnement des Ătats-Unis. En 2006 une Ă©tude menĂ©e par l'Agence française de sĂ©curitĂ© sanitaire des aliments avait Ă©tabli qu'en France 32% des femmes en Ăąge de procrĂ©er dĂ©passaient la dose hebdomadaire tolĂ©rable provisoire (DHTP)[9]. Le mĂ©thylmercure, transmis Ă l'enfant entre autres lors de la grossesse, affecte le fonctionnement de son cerveau.
Une Ă©tude en Espagne a Ă©tabli en 2010 un lien entre la prĂ©sence de mercure dans les cheveux des enfants (en moyenne 1 ÎŒg/g), et des rĂ©sultats infĂ©rieurs lors des tests de langage et de mĂ©moire[10].
Une nouvelle étude publiée en a porté sur les effets sociopsychopathologiques de l'exposition à de faibles doses de plomb et/ou de mercure chez des enfants au moment de la puberté (sur un échantillon bi-racial de 203 enfants de 9 à 11 ans) ; celle-ci a inclus des tests de réactivité vagale face au stress, réactivité réflexe qui est contrÎlée par le systÚme parasympathique, et a conclu que plus le taux de mercure sanguin de l'enfant en puberté est élevé, plus il présente de risques de troubles du spectre autistique si l'enfant fait partie de ceux qui présentent un tonus vagal prolongé lors d'un stress aigu (alors que le plomb ne semble pas modifier la réactivité vagale). Les auteurs invitent à prolonger ces recherches pour confirmer cette causalité ou préciser les mécanismes en jeu[11].
Les maladies professionnelles
Des solutions de nitrate de mercure ont servi à préserver et traiter les peaux et feutres en vue de la fabrication de chapeaux. Cela aurait inspiré Lewis Carroll pour le personnage du chapelier fou dans Alice au pays des merveilles. En France, les maladies liées au mercure ont été parmi les premiÚres reconnues comme maladies professionnelles dÚs 1919.
à la suite des progrÚs de la chimie analytique et pour mieux détecter les intoxications chroniques ou aiguës par des métaux et métalloïdes toxiques, des praticiens et chercheurs hospitaliers ont récemment (2010) proposé de compléter les bilans sanguins et bilans de santé classiques par un profil métallique incluant notamment le mercure, le plomb et le cadmium, mais aussi d'autres métaux ou métalloïdes toxiques[12].
Les intoxications aiguës accidentelles
- Incendie d'Idrija (Slovénie) en 1803 : 900 personnes intoxiquées.
- Accident à bord du navire Triumph en 1810 : ce navire transportait des vessies de mercure. Leur ouverture accidentelle et les vapeurs de mercure consécutives causÚrent la mort de 3 personnes. 200 autres tombÚrent malades.
- Mort en juin 1997 d'un professeur de chimie Karen Wetterhahn.
Consommation de semences empoisonnées
On a utilisé dÚs 1890 des composés à base de mercure pour une meilleure conservation des semences. Cette pratique s'est généralisée à partir de 1915. Cela a donné lieu depuis à de nombreux accidents. Des personnes furent empoisonnées en consommant par erreur des semences traitées. Voici les exemples connus :
- Irak :
- Pakistan : 1961 - 4 morts.
- Guatemala : 1966 - 20 morts.
- Russie : 1970 - 2 morts.
- Ghana : 1974 - 20 morts.
- Ătats-Unis 1970 - 3 morts
Le traitement des semences à l'aide de composés mercuriques est interdit depuis 1982 en Europe de l'Ouest.
Les composés utilisés pour le traitement étaient notamment : le chlorophénylmercure, l'acétate de phénylmercure, le chlorure de méthylmercure, le phosphate d'éthylmercure, etc.
Consommation de poissons et fruits de mer
Ce problÚme a été porté à la connaissance du grand public par la tragédie de la baie de Minamata au Japon.
Le poisson et les fruits de mer restent l'une des premiĂšres sources de mercure alimentaire au Japon et dans le monde. Ceci a notamment Ă©tĂ© confirmĂ© par une Ă©tude durant laquelle est survenu le grand SĂ©isme de 2011 de la cĂŽte Pacifique du TĆhoku (magnitude 9,0) est survenu au milieu d'une Ă©tude de 7 ans sur la contamination par le mercure (suivi de prĂšs de 500 couples mĂšre-enfant : 157 enfants suivis avant la catastrophe et 335 aprĂšs la catastrophe). Les niveaux totaux de mercure (THg) ont Ă©tĂ© suivis pour cette cohorte, ainsi que le lien entre niveaux de THg Ă la naissance et le moment de l'Ă©tude. Les 2 groupes (prĂ©-dĂ©sastre et post-dĂ©sastre) ne prĂ©sentaient pas de diffĂ©rences pour le sang de cordon (16,3 et 16,1 ng g-1, respectivement) de mĂȘme pour le mercure dans les cheveux maternels Ă la parturition (2,57 et 2,55 ÎŒg g-1, respectivement), par contre le THg mesurĂ© dans les cheveux des enfants de 7 ans Ă©taient nettement plus bas dans le groupe post-catastrophe (1,79 ÎŒg g-1) que dans l'autre groupe (2,51 ÎŒg g-1) et cette diffĂ©rence restait significative aprĂšs ajustement pour le niveau d'exposition prĂ©natale de THg. Dans tous les cas le THG sang-cordon Ă©tait significativement corrĂ©lĂ© au THg des cheveux maternels Ă l'accouchement et des cheveux des enfants de 7 ans, cependant une diminution moyenne de 29 % du taux de mercure des cheveux des enfants Ă©tait observĂ© aprĂšs la catastrophe ; elle ne semble pouvoir s'expliquer que par le fait que ces enfants n'ont pas pu consommer de poisson et fruits de mer comme d'habitude, en raison des effets du tremblement de terre sur la pĂȘche (bateaux et infrastructures dĂ©truites par le tsunami et Crainte de manger des poissons radioactifs). Les auteurs insistent sur le fait que le taux de mercure Ă 7 ans reflĂ©taient nĂ©anmoins encore « dans une certaine mesure » le niveau d'exposition prĂ©natale.
L'utilisation du mercure dans l'exploitation aurifĂšre en forĂȘts tropicales pose aussi de graves problĂšmes de santĂ© publique pour les populations indigĂšnes (entre autres chez les AmĂ©rindiens de Guyane, qui consomment beaucoup de poissons contaminĂ©s par les sites d'orpaillage).
Certaines populations inuit et/ou insulaires qui dépendent beaucoup du poisson ou des produits de la mer pour la ration protéique et leur alimentation sont également trÚs concernées (aux Seychelles par exemple[14]).
De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, il convient par prĂ©caution d'Ă©viter que les femmes enceintes et les enfants de moins de 2 ans consomment plusieurs fois par mois des gros poissons de haute mer (Ă©viter dorade, espadon, marlin, grenadier, bar, requin et thon) : un poisson contaminĂ© peut contenir 23 mg de mercure par kg de poids humide. Le contenu intracellulaire en mercure dans le phytoplancton peut ĂȘtre 100 000 fois supĂ©rieure la concentration de l'eau environnante[15]. Attention, les poissons prĂ©dateurs d'eau douce peuvent Ă©galement ĂȘtre contaminĂ©s. La concentration du mercure des mollusques bivalves filtres, est de 50 mg par kilo en moyenne pour les moules : la prudence reste de mise, les moules et les huĂźtres peuvent en outre prĂ©senter des concentrations de polluants en particulier des taux de cadmium particuliĂšrement Ă©levĂ©s[16] â jusqu'Ă 18 600 ÎŒg par kilo[17].
Normes sur la présence de mercure dans les poissons
Les normes varient d'un pays Ă l'autre. L'OMS a adoptĂ© en 2003 une dose hebdomadaire totale provisoire (DHTP) de 1,6 ug meHg/kg mc/sem[18]. Aux Ătats-Unis, le seuil Ă ne pas dĂ©passer de mĂ©thylmercure est de 0,7 ug meHg/kg mc/sem[18]. En France, l'AFSSA estimait en 2004 qu'il n'Ă©tait pas nĂ©cessaire de modifier la recommandation de 2002, Ă savoir 3,3 ug meHg/kg mc/sem. Les normes pour la commercialisation du poisson en Europe varient suivant les espĂšces : pour certains poissons, qui se trouvent ĂȘtre parmi les plus polluĂ©s â raie, thon, espadon, dorade⊠â la dose de mercure admissible est deux fois plus Ă©levĂ©e que pour les autres espĂšces commercialisĂ©es en Europe[9] - [19].
Du mercure comme remĂšde
Le calomel (chlorure mercureux) était autrefois utilisé comme diurétique et purgatif. Un tel traitement pourrait avoir causé la mort d'AgnÚs Sorel, dont l'autopsie, effectuée en 2004, révéla une grave intoxication au mercure.
Le mercure et la syphilis
En 1527, Paracelse préconisait déjà le mercure en poudre comme principe actif d'onguent (pommade grise) pour guérir la syphilis. Ce remÚde a malheureusement été plus ou moins utilisé jusqu'à l'arrivée de la pénicilline.
Le mercure dans la vie quotidienne
Dans les amalgames dentaires
Il s'agit de la « premiĂšre source d'exposition au mercure des EuropĂ©ens et particuliĂšrement des Français »[20]. 15 Ă 17 tonnes de mercure sont utilisĂ©es chaque annĂ©e en France pour la fabrication des amalgames dentaires[21].Un amalgame dentaire contient environ 1 g de mercure, dont une partie est progressivement relarguĂ©e dans la bouche[22] - [23] - [24]. La quantitĂ© de mercure libĂ©rĂ©e dĂ©pend des conditions : qualitĂ© de l'amalgame et en particulier polissage, aciditĂ© et tempĂ©rature des aliments, prĂ©sence d'autres mĂ©taux dans la bouche, mastication de chewing gumâŠ
- En fin de vie, de nombreux patients ont entre 5 et 10 amalgames, voire plus.
- Le doute sur la toxicité de l'amalgame, couplé au risque environnemental lié à la présence de mercure, a conduit certains pays d'Europe (Allemagne, Autriche, SuÚde, Danemark) à limiter son emploi[25].
La Russie et le Japon ont respectivement interdit l'usage d'amalgames dentaires au mercure en 1975 et 1982[20]. Depuis le , la NorvÚge a interdit l'utilisation du mercure dans les amalgames dentaires (et « interdit l'usage du mercure dans toutes les applications »[26])[27].
La Convention de Minamata sur le mercure de [28] n'a pas banni l'utilisation des amalgames dentaires au mercure, mais demande aux signataires de prendre des mesures pour Ă©liminer progressivement leur utilisation. De nombreux pays, mĂȘme parmi les plus pauvres du monde, ont signĂ© la convention et se sont engagĂ©s Ă passer Ă une dentisterie sans mercure dâici 2015 : l'Uruguay, le Cameroun, les Philippines, le Bangladesh, la Nouvelle-ZĂ©lande, la Suisse, etc.[29].
Cosmétiques
Le « mercure et ses composĂ©s » entrent dans la « liste des substances interdites dans les produits cosmĂ©tiques » (Journal officiel de lâUnion europĂ©enne, Annexe II, numĂ©ro dâordre 221), « sauf exception reprise dans lâannexe V ».
Annexe V : Liste des agents conservateurs admis dans les produits cosmétiques.
Type de produit (uniquement dans les) : « Produits pour les yeux ».
Concentration maximale dans les prĂ©parations prĂȘtes Ă l'emploi : « 0,007 % en Hg ».
ThermomĂštre et tensiomĂštre
Les thermomÚtres et tensiomÚtres à mercure sont interdits à la vente depuis 1998, mais ils sont encore trÚs fréquents chez les particuliers.
Ampoules fluorescentes
Chacune de ces lampes contient environ 3 mg de mercure, souvent indiqué sous la forme [<5 mg Hg].
Conservateur mercuriel dans les vaccins
On utilise depuis les annĂ©es 1930 le thiomersal (ThimĂ©rosal aux Ătats-Unis et Canada) comme agent conservateur dans les vaccins. En 1999, Ă la suite d'une enquĂȘte de la FDA sur la quantitĂ© de mercure dans les aliments, le service de la santĂ© publique amĂ©ricain recommandait la suppression des dĂ©rivĂ©s de mercure dans les vaccins. DĂ©but 2009, plusieurs Ă©tudes scientifiques sont revenues sur le sujet, mais aucune ne montre de lien Ă©vident entre la prĂ©sence de thiomersal et l'apparition de trouble neuropsychologique[30] - [31].
Au QuĂ©bec, le mercure a Ă©tĂ© supprimĂ© en 1996[32] de tous les vaccins administrĂ©s aux enfants, Ă lâexception de celui contre la grippe. Cela a Ă©tĂ© fait car combinĂ© avec quatre autres vaccins dans la mĂȘme injection, celui contre la polio ne survivrait pas en prĂ©sence de mercure. Le mercure a aussi Ă©tĂ© retirĂ© en 1992 au Danemark et en 2001 aux Ătats-Unis, pour les mĂȘmes raisons. Dans tous les cas, ce retrait nâa eu aucun effet[32] sur les taux dâautisme. Dr Fombonne prĂ©cise [33]: « Du point de vue scientifique, la question est entiĂšrement rĂ©glĂ©e depuis des annĂ©es, mais il y a un contexte lĂ©gal aux Ătats-Unis oĂč plusieurs familles continuent Ă poursuivre le gouvernement et les fabricants de vaccins dans lâespoir dâobtenir des compensations financiĂšres extrĂȘmement juteuses. Il y a Ă©galement des centaines de firmes dâavocats impliquĂ©es dans ces causes qui veulent sâen mettre plein les poches et qui ont intĂ©rĂȘt Ă ce que la controverse persiste mĂȘme si les scientifiques lâont rĂ©glĂ©e »
Merbromine
La merbromine (Mercurochrome) a longtemps été utilisée comme antiseptique. Cependant, des craintes concernant sa toxicité font qu'on lui préfÚre des molécules plus récentes comme la povidone iodée (Bétadine). La marque « Mercurochrome » continue à fabriquer des antiseptiques, mais sans mercure. Par exemple, au Québec, Jean Coutu vend un produit du nom de « Mercurochrome » dont l'ingrédient actif est en fait de la chlorhexidine.
RÚgles et seuils de précaution
Sauf précisions, on parle ici de mercure inorganique sous forme de sels Hg2+ et Hg+ [34]. Les valeurs concernant les formes organiques du mercure sont en général inférieures. Les valeurs ne sont données qu'à titre indicatif. Le mercure élémentaire Hg0 étant peu réactif et peu toxique sauf si inhalé sous forme de vapeur.
L'OMS fixe la dose hebdomadaire tolĂ©rable provisoire (en) (DHTP) de mercure Ă 5 ÎŒg par kg de poids corporel[35].
En France, le ministÚre du Travail a fixé[36] des valeurs limites moyennes d'exposition VME (sur 8 heures, et en milieu professionnel) de :
- 0,10 mg/m3 (exprimé en Hg) pour les composés minéraux du mercure[37] ;
- 0,05 mg/m3 pour les vapeurs de mercure (car pénétrant facilement la barriÚre pulmonaire) ;
- 0,01 mg/m3 pour les formes organiques du mercure (dérivés alkylés), car beaucoup plus toxiques[35].
On ne doit pas dépasser une concentration de 0,3 ”g/m3 pendant 24 heures consécutives pour l'air ambiant.
L'eau potable ne doit pas contenir plus de 1 ”g de mercure par litre d'eau[38].
Pour l'adulte, les premiers effets visibles d'une intoxication au mercure ont lieu à partir de 100 ”g/l de sang, avec des symptÎmes neurologiques à partir de 200 à 500 ”g/l[37].
La valeur limite pour les travailleurs exposés est généralement fixée à 15 ”g/l de sang, 5 ”g/l de sang pour la population générale (soit 5 ”g/g de créatine pour l'urine)[39].
En France, et dans de nombreux pays, les maladies professionnelles dues au mercure sont à déclaration obligatoire[40]. Les travailleurs exposés doivent faire l'objet d'une surveillance spéciale[41]. L'utilisation de cet élément polluant est aujourd'hui proscrite pour presque tous ses anciens usages, et son rejet est contrÎlé[37].
L'étiquetage fait aussi l'objet d'une réglementation et certains travaux nécessitant de manipuler du mercure sont interdits aux femmes, aux moins de 18 ans et aux salariés intérimaires ou temporaires[37].
Traitement
Le traitement se fait avec un chĂ©lateur : DMSA, DMPS. Mal pratiquĂ©, il peut s'avĂ©rer plus nocif que bĂ©nĂ©fique et doit ĂȘtre effectuĂ© sous le suivi d'un mĂ©decin expĂ©rimentĂ©.
Une étude japonaise a en 2000 conclu à un effet protecteur de la mélatonine chez des souris de laboratoire exposées à des doses mortelles de chlorure de mercure (meilleure survie et symptÎmes retardés)[42].
Produits naturels
La chlorelle a la rĂ©putation d'Ă©liminer les mĂ©taux lourds de l'organisme, mais aucune Ă©tude scientifique ne l'a encore dĂ©montrĂ©. Des tests en laboratoire ont montrĂ© au contraire que des lots de chlorelle du commerce pouvaient ĂȘtre contaminĂ©s par de l'aluminium, de l'Ă©tain, du plomb et de l'arsenic[43]
L'ail des ours, la coriandre, etc. sont également mentionnés, mais là encore, aucune étude scientifique ne semble avoir confirmé leur efficacité.
Notes et références
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- Article L 461-4 du Code de la sécurité sociale ; Voir tableau no 2
- Circulaire du ministĂšre du travail du 2 mai 1985 (non parue au JO) concernant les salariĂ©es en Ă©tat de grossesse, et arrĂȘtĂ© du 11 juillet 1977 (JO du 24 juillet 1977) fixant la liste des travaux nĂ©cessitant une surveillance mĂ©dicale spĂ©ciale (travaux comportant la prĂ©paration, l'emploi, la manipulation ou l'exposition au mercure et Ă ses composĂ©s)
- Kim, Choong-Yong et al. "Protective effect of melatonin on methylmercury-Induced mortality in mice." The Tohoku journal of experimental medicine 191.4 (2000): 241-246 (résumé)
- Françoise Cambayrac, Vérités sur les maladies émergentes, Mosaïque-santé, 2011
Bien qu'issus de sources fiables, les chiffres donnĂ©s le sont Ă titre indicatif et ne sauraient ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme les plus rĂ©cents.
Voir aussi
Bibliographie
- Françoise Cambayrac (préf. Pr. Sandhaus et Dr. Dussert), Vérités sur les maladies émergentes : fatigue chronique, fibromyalgie, spasmophilie, électrosensibilité, dépression, maladies auto-immunes, allergies, sclérose en plaques, autisme, alzheimer, Mosaïque-santé, coll. « Collection Vérités », , 397 p. (ISBN 2-84939-047-X, OCLC 762893558, BNF 42511113)TrÚs complet sur l'intoxication chronique par le mercure des amalgames (description des symptÎmes, outils diagnostics, traitements).
- Christianne BĂ©e, Mon Retour Ă la Vie : Le long cheminement de la dĂ©toxication des mĂ©taux lourds, Ăditions Baudelaire, . RĂ©cit et tĂ©moignage d'une intoxication aux mĂ©taux lourds, l'errance angoissante Ă travers un univers mĂ©dical dĂ©semparĂ© et incapable d'enrayer le mal mystĂ©rieux qui frappe de plus en plus de monde, un message d'espoir... PrĂ©face du Professeur AndrĂ© Picot (CNRS).
- Francine Lehner, Maladies liĂ©es aux mĂ©taux lourds, Ăditions A la carte, 2001. TĂ©moignage d'une pharmacienne touchĂ©e par les effets secondaires d'un dĂ©sinfectant contenant du mercure : la recherche des causes et le traitement.
- Henri Desoille, Jean Scherrer, René Truhaut, Précis de médecine du travail, Masson, Paris (1984) 4e édition - chapitre « Mercure »
- Philippe Guerrier et al. Guide de gestion du mercure pour les établissements de santé au Québec, Comité de santé environnementale du Québec (1997)
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- Articles
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- (en) « Mercury, inorganic (EHC 118, 1991) », sur inchem.org (consulté le )
- INRS (2003) Exposition professionnelle au mercure des assistantes dentaires DMT, Ă©tudes et enquĂȘte ; Document pour le MĂ©decin du travail N° 93 ; 1e trimestre 2003
Articles connexes
Liens externes
- INRS, Fiche toxicologique 55 (mercure)
- « Mercure fabrication enseignes lumineuses (Fiche INRS) »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?)
- « Exposition professionnelle des assistantes dentaires »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?) Documents pour le médecin du travail INRS