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Arsenic

L'arsenic est l'élément chimique de numéro atomique 33, noté par le symbole As. Son corps simple se présente sous la forme d'un solide cristallin argenté.

Arsenic
Image illustrative de l’article Arsenic
Échantillon d'arsenic.
Position dans le tableau périodique
Symbole As
Nom Arsenic
Numéro atomique 33
Groupe 15
Période 4e période
Bloc Bloc p
Famille d'éléments Métalloïde
Configuration Ă©lectronique [Ar] 3d10 4s2 4p3
Électrons par niveau d’énergie 2, 8, 18, 5
Propriétés atomiques de l'élément
Masse atomique 74,921 595 ± 0,000 006 u
Rayon atomique (calc) 115 pm (114 pm)
Rayon de covalence 119 ± 4 pm[1]
Rayon de van der Waals 185 pm
État d’oxydation ±3, 5
ÉlectronĂ©gativitĂ© (Pauling) 2,18
Oxyde Acide faible
Énergies d’ionisation[2]
1re : 9,788 6 eV 2e : 18,589 2 eV
3e : 28,351 eV 4e : 50,13 eV
5e : 62,63 eV 6e : 127,6 eV
Isotopes les plus stables
Propriétés physiques du corps simple
État ordinaire Solide
Allotrope à l'état standard Arsenic gris (rhomboédrique)
Autres allotropes Arsenic jaune (cubique centré), arsenic noir (orthorhombique)
Masse volumique 5,72 g·cm-3 (gris);
1,97 g·cm-3 (jaune);
4,7–5,1 g·cm-3 (noir)[3]
SystÚme cristallin Rhomboédrique
Dureté (Mohs) 3,5
Couleur gris métallique
Point de fusion 817 °C (36 bar),
pas de fusion Ă  la pression normale[3]
Point d’ébullition 613 °C (sublimation)[3]
Énergie de fusion 369,9 kJ·mol-1
Énergie de vaporisation 34,76 kJ·mol-1
Volume molaire 12,95×10-6 m3·mol-1
Pression de vapeur 7,5×10-3 mmHg (280 °C);

7,5×10-2 mmHg (323 °C);
0,75 mmHg (373 °C);
7,5 mmHg (433 °C);
75 mmHg (508 °C);
750 mmHg (601 °C)[4]

Chaleur massique 330 J·kg-1·K-1
ConductivitĂ© Ă©lectrique 3,45×106 S·m-1
Conductivité thermique 50 W·m-1·K-1
Divers
No CAS 7440-38-2[5]
No ECHA 100.028.316
No CE 231-148-6
Précautions
SGH[3]
SGH06 : ToxiqueSGH09 : Danger pour le milieu aquatique
Danger
H410, P261, P273, P311, P301+P310 et P501
SIMDUT[6]
D1A : MatiÚre trÚs toxique ayant des effets immédiats graves
D1A, D2A,
Transport[3]

Classification du CIRC
Groupe 1 : CancérogÚne pour l'homme[7]

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

L'arsenic appartient au groupe des pnictogÚnes (groupe 15) avec l'azote (N), le phosphore (P), l'antimoine (Sb), le bismuth (Bi) et le moscovium (Mc). Il a des propriétés intermédiaires entre celles des métaux et des non-métaux, comme l'antimoine dont il est proche. Il est généralement considéré comme un métalloïde. C'est un élément hautement toxique et un polluant réglementé depuis 2005 en Europe par une directive[8].

Le groupe des pnictogĂšnes montre une tendance croissante Ă  former des sulfures stables plutĂŽt que des oxydes. De mĂȘme, les ions Ă  base d'As, Sb et Bi sont prĂ©cipitĂ©s par le sulfure d'hydrogĂšne en solution.

L’arsenic est chimiquement trĂšs semblable au phosphore, Ă©lĂ©ment non-mĂ©tal qui le prĂ©cĂšde dans le mĂȘme groupe. On dit qu'il est son « analogue chimique ». Il prĂ©sente aussi une grande analogie avec l'antimoine semi-mĂ©tallique, plus lourd, qui le suit dans le groupe.

Cette matiÚre connue depuis l'Antiquité est aussi un perturbateur endocrinien[9].

Isotopes

L'arsenic possĂšde 33 isotopes connus, de nombre de masse variant de 60 Ă  92, ainsi qu'au moins 10 isomĂšres nuclĂ©aires. Seul un de ces isotopes, 75As, est stable, faisant donc de l'arsenic un Ă©lĂ©ment monoisotopique. Cet isotope Ă©tant Ă©galement le seul prĂ©sent dans la nature, l'arsenic est donc Ă©galement un Ă©lĂ©ment mononuclĂ©idique. Sa masse atomique est de 74,921 60(2) u.

Les radioisotopes de l'arsenic les plus stables sont 73As, qui a une demi-vie de 80 jours, suivi de 74As (17,7 jours) et 76As (1 jour). 78As a une demi-vie de 90 minutes, mais tous les autres isotopes ont une demi-vie inférieure à 1 heure et la plupart inférieure à 1 minute.

Occurrences dans les milieux naturels, géologie et minéralogie

L'arsenic corps simple polymorphe existe à l'état natif au moins sous deux variétés allotropiques, qui sont autant d'espÚces minérales définies de la catégorie élément natif, soient l'arsenic natif et l'arsénolamprite. De grandes masses d'arsenic natif, accumulées lentement par l'effet des eaux acides d'infiltrations miniÚres, ont été trouvées dans les anciennes mines de Sainte-Marie-aux-Mines.

Il existe assez communément dans la nature des arséniures et sulfo-arséniures de fer, de nickel ou de cobalt, qui attestent des combinaisons faciles de l'élément arsenic avec le soufre et nombre de métaux. L'arsenic est souvent associé à l'antimoine, comme le prouve le stibarsen. Il est en particulier assez souvent associé aux métaux précieux comme l'or et l'argent.

L'arsenic est un Ă©lĂ©ment perturbateur occasionnellement retrouvĂ© dans les gisements aurifĂšres. Il est considĂ©rĂ© comme un ennemi par les mĂ©tallurgistes. Plusieurs compagnies miniĂšres le fuient, mais les plus courageuses et tenaces en sont rĂ©compensĂ©es. L'emploi de main-d'Ɠuvre extrĂȘmement compĂ©tente peut compenser l'apport nĂ©gatif de cet Ă©lĂ©ment. Une expertise dans l'extraction profonde de tellures aux cĂŽtĂ©s de gĂ©ologues de haut niveau s'avĂšre un atout non nĂ©gligeable pour la compagnie exploitant le gisement.

Échantillon de minerai d'arsenic natif provenant de St. Andreasberg, Harz et conservĂ© par le Mineralogisches Museum der UniversitĂ€t Bonn.

Il est également présent, sous diverses formes ioniques ou de composés de combinaisons solubles, dans les eaux minérales, à l'état de traces ou de quantités parfois non négligeables. Ainsi les eaux du Mont Dore étaient qualifiées d'arsenicales.

Forme rare (macrocristaux) de l'arsenic, provenant de la mine de Ronna, Ă  Kladno, dans le centre de la BohĂšme en RĂ©publique tchĂšque.

Le clarke s'Ă©lĂšve Ă  g/t[10] : l’arsenic n'est pas un Ă©lĂ©ment trĂšs rare. Il est prĂ©sent dans de nombreux autres minĂ©raux, particuliĂšrement les arsĂ©niures, les arsĂ©niates, quelques sulfosels (alloclasite, cobaltite, Ă©nargite, lautite, luzonite, pearcĂ©ite, proustite, etc.).

Gisements exploitables

Le minerai principal est toutefois le composĂ© minĂ©ral mispickel, une arsĂ©nopyrite de fer oĂč le soufre et l'arsenic peuvent se substituer. L'extraction du mispickel (FeAs et FeS2) semble ancienne : un chauffage en cornue cylindrique, avec ajout de fonte, s'imposait. L'arsenic corps simple volatil s'Ă©levait dans le cylindre supĂ©rieur.

FeAs solide arsĂ©niure de fer, associĂ© dans le mispickel + FeS2 pyrite associĂ©e au mispickel chauffĂ© → As vapeur volatile captĂ©e puis dĂ©pĂŽt sur surface froide + FeS masse solide plus dense

Une distillation sur charbon actif permettait de purifier la matiĂšre arsenic.

Accessoirement, il est possible de considérer le réalgar AsS (« arsenic rouge ») et l'orpiment As2S3 (« arsenic jaune ») comme d'autres minerais.

Flux naturels

Il s'agit d'un oligoélément à trÚs faible dose, mais d'un poison toxique puissant à doses plus élevées.

Le cycle de l’arsenic est mal connu, mais on estime que les bactĂ©ries terrestres produisent environ 26 000 t/an d’arsenic mĂ©thylĂ© volatil aboutissant Ă  l’ocĂ©an. S’y ajoutent 17 000 t/an Ă©mises par les volcans et 2 000 t/an environ issues de l’érosion Ă©olienne des sols. Les sĂ©diments marins en piĂšgent une partie, qui durant un certain temps restera toutefois biodisponible. Ces flux sont Ă  comparer Ă  la production par les activitĂ©s humaines, qui Ă©taient estimĂ©es dans les annĂ©es 1990 Ă  environ 30 000 t/an dans le monde.

Une faible quantitĂ© d’arsenic est prĂ©sente dans tous les organismes marins. Pour des raisons encore mal comprises, les invertĂ©brĂ©s et en particulier les mollusques bivalves (moules, huĂźtres, coquilles Saint-Jacques) de pleine mer sont souvent plus contaminĂ©s (10 Ă  30 ”g/L en gĂ©nĂ©ral) que ceux qui vivent dans les estuaires. Des pics de pollution marine peuvent ĂȘtre constatĂ©s, par exemple autour des sites de munitions immergĂ©es en mer Baltique.

Des taux Ă©levĂ©s (par exemple 2 739 ”g/L chez le polychĂšte Tharyx marioni sont constatĂ©s dans les zones trĂšs polluĂ©es. Chez les poissons, des concentrations de 5 Ă  100 ”g/L sont courantes, plus faibles chez les espĂšces consommant du plancton (bar, maquereau, hareng) (5 Ă  20 ”g/L) et plus Ă©levĂ©es chez les poissons du sommet du rĂ©seau trophique (130 et 230 ”g/L respectivement pour le congre et la roussette).
Les teneurs des poissons plats (plie, sole, flet) variaient de 10 à 60 ”g/L en France dans les années 1990[11].

Corps simple

Propriétés physiques

L'arsenic solide se présente sous trois formes allotropiques dites arsenic jaune, arsenic noir et arsenic gris.

L'arsenic jaune, de formule As4, est non métallique et de structure tétraédrique. On l'obtient par condensation rapide de vapeur d'arsenic. C'est l'analogue de P4 et surtout de Sb4.

L'arsenic noir, parfois qualifiée de semi-métallique, est plus stable. C'est l'analogue de l'antimoine noir et du phosphore noir. Le reflet est nettement métallique, il est modérément conducteur de la chaleur et de l'électricité. C'est un solide cassant de densité avoisinant 5,7 (5,725 pur), de couleur gris de fer à gris métal, doué d'éclat métallique.

L'arsenic chauffé vers 300 °C commence à se sublimer sans fondre. La sublimation est rapide et totale à 613 °C. Les vapeurs se condensent sur les parois ou les surfaces plus froides, en formant petit à petit des rhomboÚdres. Le chimiste allemand Mitscherlich a mesuré une densité de vapeur d'As avoisinant 10,37 sous la pression de vapeur non contrainte d'un volume molaire, autant à 564 °C qu'à 860 °C.

Le point de fusion peut ĂȘtre atteint sous de plus grandes pressions, de l'ordre de 36 atmosphĂšres, Ă  817 °C. On peut faire fondre l'arsenic en le chauffant dans un tube scellĂ© Ă  la lampe Ă  souder, dont la partie infĂ©rieure est en forme de canon de pistolet. Cette forme empĂȘche la dĂ©formation du verre sous la pression de vapeur croissante.

Une synthÚse des résultats expérimentaux concernant le diagramme de phase de l'arsenic est publiée en 1989[12] :

  • le point triple se situe Ă  TT = 817 °C et PT = 36,3 Â± 0,5 bar (35,8 Â± 0,5 atm) ;
  • l'arsenic solide Ă  l'Ă©quilibre est As-α, rhomboĂ©drique (symbole de Pearson hR2 ; groupe d'espace R3m). À 14 °C, sa masse volumique est de 5,73 g/cm3, et donc son volume molaire de 13,08 cm3/mol. Le paramĂštre cristallin a ne dĂ©pend pas significativement de la tempĂ©rature jusqu'Ă  TT, alors que c suit la loi c (nm) = 1,0534 × [1 + 4,747 Ă— 10−5 t (°C)] : le volume molaire est donnĂ© par V (cm3/mol) = 13,071 [1 + 4,747 Ă— 10−5 t (°C)]. À haute pression (vers 120–150 bar Ă  tempĂ©rature ambiante) le solide devient tĂ©tragonal (a = 0,869 1 nm et c = 0,636 3 nm, c/a = 0,732 Â± 0,001). À 140 kbar, l'arsenic tĂ©tragonal devient supraconducteur en dessous de 0,5 K ;
  • Ă©quilibre solide-gaz : au-dessous de PT le solide chauffĂ© se transforme directement en gaz (sublimation). À pression ambiante le point de sublimation est Ă  614 Â± 1 °C. L'arsenic gazeux est essentiellement constituĂ© de tĂ©tramĂšres As4, mais comporte aussi As, As2 et As3 (au total moins de 0,19 % Ă  l'Ă©quilibre avec le solide Ă  614 °C, moins encore Ă  plus basse tempĂ©rature) ;
  • Ă©quilibre solide-liquide : au-dessus de PT le solide chauffĂ© se transforme d'abord en liquide. La pente de la courbe d'Ă©quilibre vaut dT/dP = 0,003 6 K/bar. L'enthalpie de fusion vaut 23,848 kJ/mol. De TT Ă  890 °C, la masse volumique du liquide Ă  l'Ă©quilibre avec le solide varie avec la tempĂ©rature selon la loi ρ (g/cm3) = 5,80 − 0,000535 T (K).

Propriétés chimiques

L'arsenic insoluble dans l'eau se ternit à l'air, il se couvre alors de poussiÚres noires. Il est possible de nettoyer poussiÚres et surface altéré à l'eau de chlore.

L'arsenic chauffé dans l'oxygÚne raréfié, c'est-à-dire le gaz dioxygÚne à faible pression partielle, sous cloche, est phosphorescent. Si la température s'accroßt ou la pression partielle d'oxygÚne s'élÚve, l'arsenic brûle avec une flamme verdùtre.

Projeté sur des charbons ardents, l'arsenic se volatilise avec une odeur d'ail forte. La vapeur est trÚs sensible à l'oxydation chimique, et trÚs vite, de l'anhydride arsénieux As2O3, voire de l'acide arsénieux en milieu humide, apparaßt sous forme de dépÎts.

L'arsenic traité par l'acide nitrique donne de l'acide arsénique présent uniquement en milieu aqueux. Cette réaction oxydante lente est parfois décrite comme une dissolution.

3 As solide cristal + 5 HNO3 aq acide fort concentrĂ© + 2 H2O → 3 H3AsO4 aq acide arsĂ©nique + 5 NO gaz

Cette réaction avec l'acide nitrique est analogue à celle du corps simple P.

Il est plus aisé d'oxyder le corps simple As en portant l'élément à son état d'oxydation le plus élevé, en solution basique qu'en solution acide.

ProjetĂ© en poudre dans un flacon rempli de gaz dichlore, l'arsenic brĂ»le avec une flamme blanche et laisse un dĂ©pĂŽt de AsCl3. La rĂ©action a Ă©galement facilement lieu avec les autres halogĂšnes. Ainsi peuvent ĂȘtre produits directement le bromure AsBr3, les iodures AsI3 et AsI5, voire les fluorures AsF3 et AsF5.

Composés chimiques

Composés inorganiques

L'oxyde d'arsenic ou anhydride arsĂ©nieux As2O3 est amphotĂšre, Ă  l'instar de l'oxyde d'antimoine, ce qui atteste, pour les chimistes, un caractĂšre semi-mĂ©tal de ce mĂ©talloĂŻde. Il existe sous trois formes allotropiques. Sa morphologie peut ĂȘtre amorphe ou vitreuse, ou encore cristalline, soit cubique soit monoclinique.

Le trioxyde d'arsenic, anhydride arsĂ©nieux, ou encore « arsenic blanc », improprement appelĂ© arsenic, de formule As2O3, est un poison violent. Il est nĂ©anmoins indiquĂ© et investiguĂ© comme anticancĂ©reux dans certaines leucĂ©mies[13] - [14] ; ses effets indĂ©sirables incluent troubles hydroĂ©lectrolytiques, arythmie cardiaque, voire l’arrĂȘt cardiaque pouvant entraĂźner la mort.
Il est utilisĂ© pour la fabrication de verre ou de cristal, quand il n’a pas Ă©tĂ© remplacĂ© par le trioxyde d’antimoine, Ă©galement toxique, mais non soumis Ă  la directive Seveso.

L'acide arsénique ou arséniate As2O5 existe également.

La plupart des composĂ©s arsenicaux dĂ©rivent notamment de l'acide arsĂ©nique (H3AsO4) et des trois ions (aciditĂ© faible) : ion dihydrogĂ©noarsĂ©niate (H2AsO4−), ion hydrogĂ©noarsĂ©niate (HAsO42−), ion arsĂ©niate (AsO43−).
Les composés arsenicaux (organiques ou non organiques) sont des molécules surtout utilisées (ou autrefois utilisées car beaucoup sont maintenant interdites) comme biocides (fongicide, herbicide, insecticide, poisons raticides, etc.) ou qui ont été utilisées comme gaz de combat dans les armes chimiques développées durant la PremiÚre Guerre mondiale.

De maniĂšre assez similaire aux oxydes, il existe trois combinaisons communes avec le soufre : As4S4, As2S3 et As2S5

Les caractĂ©ristiques du gaz arsine AsH3 peuvent se rapprocher de la phosphine. Le trihydrure d'arsenic, arsĂ©nure d'hydrogĂšne ou arsine, de formule AsH3, est une substance se vaporisant en un gaz incolore, d’odeur alliacĂ©e nausĂ©abonde, trĂšs toxique qui a Ă©tĂ© utilisĂ© comme gaz de combat, notamment lors de la PremiĂšre Guerre mondiale. L'arsine disparaĂźt en solution alcaline. Comme l'arsenic prĂ©cipite, l'arsine peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un bon rĂ©ducteur en milieu basique.

Le test de Marsh, qui consiste à verser de l'arsenic dans un mélange d'acide fort et de poudre ou fins copeaux de zinc, la réaction générant un flot de gaz arsine ou hydrogÚne arsénié, se déposant en miroir d'arsenic sur une surface préchauffée de verre ou de porcelaine s'applique à la réduction d'un composé d'arsenic (ou d'antimoine). Mais le miroir d'arsenic est facilement dissous par une solution d'hypochlorite de sodium, contrairement à celui d'antimoine.

Les autres sels et composés inorganiques sont le plus souvent :

  • des sels trivalents (As (III), As+3 ; formes variĂ©es d’arsĂ©nites, dĂ©rivĂ©es du trioxyde d'arsenic en solution aqueuse),
  • des sels pentavalents ((As (V), As+5) ; ou arsĂ©niates, dĂ©rivĂ©s du pentoxyde d'arsenic en solution aqueuse), qui sont produits Ă  base de trioxyde d'arsenic, d'acĂ©toarsĂ©nite de cuivre (« Vert de paris », Paris Green), d'arsĂ©niate de plomb, ou d'arsĂ©niate de calcium.

Composés organiques

Ce sont notamment l’arsĂ©nobĂ©taĂŻne et l’arsĂ©nocholine, notamment prĂ©sents dans diverses plantes et organismes marins. Ce sont aussi les mĂ©tabolites de l’arsenic :

Aux doses habituellement présentes dans la Nature ils sont moins toxiques pour les animaux à sang chaud, mais ils contiennent néanmoins de l'arsenic non dégradable.
En mĂ©decine, ils ont remplacĂ© les sels d'arsenic, trop dangereux pour l'ĂȘtre humain et les animaux domestiques[16] et souvent maintenant interdits (sauf exceptions dans certains pays comme les États-Unis, durant un certain temps, comme les produits arsĂ©niĂ©s de traitement du bois, l’arsĂ©niate de plomb comme rĂ©gulateur de croissance pour le raisin, ou l'arsĂ©niate de calcium pour les gazons de golfs qui ont Ă©tĂ© autorisĂ©s par l'EPA aux États-Unis aprĂšs que les autres arsĂ©nicaux non organiques eurent Ă©tĂ© interdits). On les trouve notamment dans certains herbicides trĂšs utilisĂ©s sur les golfs nord-amĂ©ricains ou pour le dĂ©fanage du coton avant rĂ©colte[15].

L'arsĂ©nite de soude n'a Ă©tĂ© en France interdite sur la vigne comme pesticide (insecticide utilisĂ© contre la pyrale de la vigne, les carpocapses les vers des pommes et des poires, des altises, la pyrale, la cochylis et l’eudĂ©mis puis comme fongicide) que le par le ministĂšre de l'Agriculture sous l'Ă©gide de Jean Glavany et en 2004 par la Commission europĂ©enne[17]. Peu aprĂšs, des viticulteurs soutenus par la FNSEA rĂ©clamaient sa rĂ©autorisation pour lutter contre l'esca (aussi dit maladie du bois de vigne, d'abord attribuĂ©e Ă  deux basidiomycĂštes, mais qui serait due Ă  un complexe d'au moins cinq organismes)[18]. Des composĂ©s arsĂ©nicaux inorganiques interdits en Europe ou aux États-Unis peuvent encore ĂȘtre utilisĂ©s comme pesticides dans certains pays, et ils ont de nombreux autres usages dans le monde entier[15].

  • Durant la Seconde Guerre mondiale (octobre 1943), la rĂ©glementation s'intĂ©resse Ă  l’arsenic dans les raticides et taupicides, dans lesquels l'arsenic sera peu Ă  peu remplacĂ© par des anticoagulants, de la strychnine, des anti-vitamines K ou des sels de thallium en mĂ©lange avec divers ingrĂ©dients.
  • En 1973, un dĂ©cret interdit en France tous les herbicides arsenicaux, mais ils restent trĂšs utilisĂ©s aux États-Unis.

Histoire

Son nom vient du syriaque ܠܐ ܙܐܩܱܝܐ (al) zarniqa, issu du persan ŰČŰ±Ù†ÙŠŰź zarnikh signifiant « jaune » puis « orpiment » (sulfure naturel d'arsenic servant Ă  peindre la peau des ĂȘtres humains sur les fresques de la GrĂšce antique). Le terme est adoptĂ© dans la langue grecque sous la forme ጀρσΔΜÎčÎșόΜ / arsenikĂłn, qui correspond en Ă©tymologie populaire Ă  la forme neutre du grec ጀρσΔΜÎčÎșός / arsenikĂłs, « qui dompte le mĂąle » en raison de sa forte toxicitĂ©. Le terme grec est lui-mĂȘme adoptĂ© en latin sous la forme arsenicum, qui donne en français arsenic[19]. Le prĂ©nom ArsĂšne est tirĂ© de la mĂȘme racine grecque arsen (« mĂąle »).
L'adjectif arsenical au singulier, arsenicale au féminin, arsenicaux au pluriel qualifie un corps ou une matiÚre qui contient de l'arsenic.

À l'Ăąge du Bronze ancien le bronze est souvent composĂ© d'un alliage Ă  base de cuivre et d'arsenic, ce pourquoi les archĂ©ologues nomment parfois cette pĂ©riode l'Ăąge du Bronze-Arsenic : employĂ© comme durcissant et pour augmenter la brillance du mĂ©tal, cet arsenic, selon les cas est une impuretĂ© naturelle du minerai de cuivre ou il a Ă©tĂ© ajoutĂ© intentionnellement comme adjuvant. Au Bronze final se substitue Ă  ce bronze arsĂ©niĂ© un alliage cuivre-Ă©tain permettant de fabriquer des mĂ©taux plus rĂ©sistants et ductiles (Ăąge du Bronze-Étain)[20].

Durant l'Antiquité, l'arsenic est toujours utilisé pour la métallurgie (durcissant de nombreux métaux) mais aussi dans les arts (pigments, peinture) et la médecine sous deux formes inorganiques à l'état naturel, du tri sulfure d'arsenic (l'orpiment As2S3) et du quadrisulfure d'arsenic (réalgar As4S4)[21]. Hippocrate les utilise au Ve siÚcle av. J.-C. pour soigner les ulcÚres cutanés. Depuis lors, la pharmacopée grecque et chinoise s'en sert pour traiter ou freiner la syphilis, le cancer, la tuberculose ou le paludisme[22].

Au VIIIe siĂšcle, l'alchimiste arabe Jabir Ibn Hayyan est probablement le premier Ă  prĂ©parer le trioxide d'arsenic en l'isolant de son composĂ© minĂ©ral : cette poudre blanche sans goĂ»t et sans odeur la rendra indĂ©celable jusqu'au XXe siĂšcle car elle donne les mĂȘmes symptĂŽmes que des intoxications alimentaires, ce qui lui confĂšre le titre de « poison des rois et roi des poisons »[23].

Symbole alchimique de l'arsenic.

On attribue Ă  Albert le Grand d'ĂȘtre le premier Ă  avoir isolĂ© l'Ă©lĂ©ment arsenic en 1250[24].

Au XVIIe siĂšcle l'arsenic va ĂȘtre utilisĂ© comme poison sous le nom de « poudre de succession » par un rĂ©seau composĂ© essentiellement de femmes de la noblesse dans le but d'accĂ©lĂ©rer certains hĂ©ritages par des meurtres[22].

Le liquide fumant de Cadet (composĂ© As2(CH3)4O prĂ©parĂ© en 1760 par le chimiste Louis Claude Cadet de Gassicourt) est le premier composĂ© organomĂ©tallique Ă  avoir Ă©tĂ© synthĂ©tisĂ© par l'ĂȘtre humain[25].

Le vert de Scheele à base d'arséniate de cuivre, inventé par Carl Wilhelm Scheele en 1775, remplace comme pigment vert le carbonate de cuivre. Pigment de peinture, il colore les papiers peints, les jouets d'enfants puis est remplacé par le vert de Schweinfurt tout aussi toxique[26].

La liqueur de Fowler à base d'arsénite de potassium découverte en 1786 par Thomas Fowler est utilisée comme remÚde et tonique pendant plus de 150 ans.

Les composĂ©s Ă  base d'arsenic sont utilisĂ©s dans les teintures, l'oxyde d'arsenic jouant le rĂŽle de mordant, pigments de rĂ©algar ou d'orpiment, leur toxicitĂ© Ă©tant Ă  l'origine — qui se rĂ©vĂšle fausse en fait — du bannissement de la couleur verte au thĂ©Ăątre[27].

À partir de 1740, on le retrouve dans les traitements des semences Ă  l'arsenic (tels le vert de Paris utilisĂ© comme insecticide ou raticide) mais sa toxicitĂ© entraĂźne son interdiction dans cette industrie en 1808[28].

En 1908, Paul Ehrlich met au point un composé arsenical, le Salvarsan, considéré comme le premier agent anti-infectieux et chimiothérapeutique.

Il a Ă©tĂ© utilisĂ© pour augmenter la toxicitĂ© de certaines armes chimiques (dont l'YpĂ©rite), sous forme d’arsine notamment, dĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale. La destruction d'armes chimiques aprĂšs les opĂ©rations de dĂ©sobusage a Ă©tĂ© source de pollutions durables[29]. Sous forme d’arsine il a Ă©tĂ© prĂ©sent dans certaines munitions chimiques de la PremiĂšre Guerre mondiale et des annĂ©es qui ont suivi (fabriquĂ©es, non utilisĂ©es puis dĂ©mantelĂ©es ou jetĂ©es en mer). Les arsines sont employĂ©es comme arme chimique durant la PremiĂšre Guerre mondiale, notamment celles chargĂ©es dans des obus Ă  « croix bleue ». En France, durant la PremiĂšre Guerre mondiale, en 1916, l'arsenic est utilisĂ© dans les armes chimiques. Pourtant, pour Ă©viter dans le civil que ces produits soient utilisĂ©s comme poison contre des humains, un dĂ©cret prĂ©cise que « Article 1er : les composĂ©s arsenicaux insolubles destinĂ©s Ă  la destruction des parasites de l’agriculture ne peuvent ĂȘtre vendus ni employĂ©s en nature. Ils doivent ĂȘtre mĂ©langĂ©s avec une substance odorante et colorĂ©e en vert, suivant la formule indiquĂ©e Ă  l’article ter de l’article ci-aprĂšs » (dĂ©cret du 15 dĂ©cembre 1916).
« Les composĂ©s arsenicaux destinĂ©s Ă  la destruction des parasites nuisibles Ă  l’agriculture ne peuvent ĂȘtre dĂ©livrĂ©s ou employĂ©s pour cet usage qu’à l’état de mĂ©lange avec des dĂ©naturants d’aprĂšs la formule suivante ‱ produits arsenicaux insolubles 1 000 g ‱ pyridine ou phĂ©nol brut ou nitrobenzine : 20 g ‱ vert sulfoconjuguĂ© : 2 g », mĂ©lange devant ĂȘtre tout Ă  fait homogĂšne. De plus, pour limiter les risques de dĂ©tournement, le gouvernement impose que tout commerce de prĂ©parations arsenicales doit « avoir un registre cotĂ© et paraphĂ© par le Maire ou le Commissaire de police. Toute prĂ©paration arsenicale doit ĂȘtre inscrite sur ledit registre »[30].

Les peintures anciennes exposĂ©es Ă  la lumiĂšre dans les musĂ©es et qui utilisent des pigments contenant de l'arsenic, tels l'orpiment, voient ce composĂ© photo-oxydĂ© en anhydride sulfureux qui rend la peinture cassante et en trioxyde d'arsenic (employĂ© jadis comme mort aux rats, ce composĂ© n'est pas libĂ©rĂ© en quantitĂ© suffisante pour ĂȘtre dangereux pour l'ĂȘtre humain) qui donne Ă  la toile une teinte blanchĂątre, d'oĂč la nĂ©cessitĂ© de poser des filtres sur les fenĂȘtres des salles des musĂ©es actuels[31].

Sous forme d’arsĂ©niate de plomb notamment, il a Ă©tĂ© utilisĂ© comme pesticide, qui a Ă©tĂ© une source frĂ©quente d’empoisonnement des utilisateurs ou de consommateurs de produits traitĂ©s. Il continue Ă  polluer l’environnement longtemps aprĂšs son utilisation, le plomb et l’arsenic n’étant pas biodĂ©gradables ni dĂ©gradables Ă  Ă©chelle humaine de temps.

Utilisations

  • C'est l'agent de l’arsenicage qui consiste Ă  immerger des cuirs et peaux dans une solution d'arsĂ©niate de soude pour Ă©liminer les parasites (dermertes, anthrĂšnes) : ces peaux arseniquĂ©es n'empĂȘchent pas la prolifĂ©ration de bactĂ©ries de putrĂ©faction[32].
  • AdditionnĂ© au plomb, avec un peu d'antimoine, Ă  raison de 5 Ă  8 %, il durcit lĂ©gĂšrement la grenaille de plomb des cartouches de chasse (encore autorisĂ©es et utilisĂ©es en France, hormis dans les zones humides et vers les zones humides oĂč elles sont interdites). Sans cela, les billes de plomb, s'Ă©craserait les unes contre les autres au moment du tir et se dĂ©formeraient en perdant de leur Ă©nergie cinĂ©tique et de leurs qualitĂ©s balistiques. Il sert aussi de durcisseur au plomb des cartouches munitions de guerre. Dans les deux cas, il freine aussi la formation d’oxyde de plomb.
  • AdditionnĂ© au mĂ©lange plomb-antimoine des Ă©lectrodes, il amĂ©liore le fonctionnement des accumulateurs.
  • MĂ©langĂ© avec du cuivre et du chrome (CCA) c’est un produit de traitement du bois (qui lui donne une couleur verdĂątre). Bien que controversĂ© en raison de sa toxicitĂ©, de sa rĂ©manence et du fait qu’il soit partiellement soluble dans l’eau et les pluies, ce traitement reste autorisĂ© dans la plupart des pays.
  • Il est depuis peu utilisĂ© sur les « tambours » des imprimantes dites « lasers » et des photocopieuses, fax. Pur ou sous forme de sĂ©lĂ©niure, sa sensibilitĂ© Ă  la lumiĂšre permet de dĂ©charger la tension Ă©lectrostatique qui retient le toner.
  • Les alliages composĂ©s d’arsenic et de gallium (GaAs) ou d’indium (InAs) donnent des matĂ©riaux semi-conducteurs (dits III-V par rĂ©fĂ©rence aux colonnes de la table des Ă©lĂ©ments), utilisĂ©s pour la fabrication de cellules photovoltaĂŻques, de diodes Ă©lectroluminescentes (DEL) et de transistors Ă  trĂšs haute frĂ©quence.
    Plus chers et de mise en Ɠuvre plus complexe que le silicium, leur marchĂ© reste marginal, mais leur rĂŽle est essentiel en opto-Ă©lectronique, oĂč les performances du silicium sont moins bonnes.
  • Les insecticides anti-fourmis en contiennent souvent (dimethylarsinate de sodium), bien que l'usage de celui-ci soit interdit dans l'Union europĂ©enne.
  • La roxarsone (commercialisĂ©e aux États-Unis sous le nom « 3-Nitro »[33]) est un antibiotique organo-arsĂ©niĂ©. Il est utilisĂ© depuis les annĂ©es 1970 (rĂ©cemment interdit en Europe, mais encore utilisĂ© dans de nombreux pays, dont aux États-Unis comme additif alimentaire dans l'alimentation animale) pour traiter les maladies causĂ©es par les coccidies et pour Ă©viter les « troubles de croissance » des porcs et volailles (hormis dans le Maryland oĂč il est interdit depuis 2013[34]). Selon une Ă©tude rĂ©cente, cet arsenic inorganique serait particuliĂšrement concentrĂ© dans les poulets industriels traitĂ©s aux antibiotiques. Le laboratoire Pfizer a annoncĂ©, en 2011, la suspension de la vente[35], mais malgrĂ© les protestations d'associations environnementalistes ou de consommateurs, il est encore en 2013 autorisĂ©e par la FDA. Les inventeurs de ce produit affirmaient qu'il serait excrĂ©tĂ© sous la mĂȘme forme[36]. On a ensuite montrĂ© que les oiseaux peuvent mĂ©taboliser l'arsenic organique en une forme inorganique beaucoup plus toxique[36]. De plus, alors que les excrĂ©ments frais de volaille ne contiennent presque que la forme organique de l'arsenic ; une fois dans le sol, les bactĂ©ries le transforment en arsenic inorganique trĂšs toxique, retrouvĂ© dans les eaux de ruissellement et les sĂ©diments[37]. Les excrĂ©ments de volailles traitĂ©s Ă  la roxarsone Ă©pandus comme engrais la pĂ©ninsule de Delmarva ont libĂ©rĂ© assez d'arsenic pour polluer le sol au-delĂ  des normes fĂ©dĂ©rales de remĂ©diation (sans toutefois Ă  ce jour affecter la nappe)[37]. Une Ă©tude de la FDA a montrĂ© que les foies de volailles ayant consommĂ© de mĂ©dicament contenait plus d'arsenic que ceux d'animaux n'en ayant pas consommĂ©[36]. Pourtant, selon Christopher Loder (porte parole de Pfizer), ce laboratoire n'aurait « pas connaissance de preuves dĂ©montrant qu'utiliser des roxarsone est source de risque pour l'environnement ».

MĂ©thodes d'analyse

Plusieurs méthodes sont employées, dont :

  • quantification de l’arsenic total d’un Ă©chantillon ;
  • Ă©tude de la spĂ©ciation de l’échantillon, c’est-Ă -dire des diffĂ©rentes formes chimiques ou organiques d’arsenic prĂ©sentes et quantification ;
  • analyse de l’arsenic parmi d’autres mĂ©taux, via par exemple l’analyse par fluorescence X.

Analyse des Ă©chantillons d'eau

Une bonne mĂ©thode d’analyse doit avant tout minimiser les interfĂ©rences de maniĂšre Ă  ĂȘtre suffisamment sensible pour obtenir de bonnes limites de dĂ©tection et de quantification. Ces limites doivent ĂȘtre infĂ©rieures aux normes nationales en vigueur. De plus la mĂ©thode doit ĂȘtre validĂ©e en termes de domaine de linĂ©aritĂ©, de rĂ©plicabilitĂ©, de rĂ©pĂ©tabilitĂ© et de justesse. Il est Ă©galement important de connaĂźtre le taux de rĂ©cupĂ©ration pour ajuster les rĂ©sultats.

PrélÚvement et conservation de l'échantillon

L’analyse de l’arsenic Ă©tant gĂ©nĂ©ralement une analyse de trace il est indispensable de prĂ©lever les Ă©chantillons dans des contenants prĂ©alablement lavĂ©s avec de l’acide nitrique ou de l’acide chlorhydrique et rincĂ©s Ă  l’eau dĂ©minĂ©ralisĂ©e. Pour garantir la conservation de l’échantillon, celui-ci devra ĂȘtre acidifiĂ© et ne pas ĂȘtre en contact avec l’air.

Techniques courantes en laboratoire

Il existe une large gamme de mĂ©thodes pour analyser les Ă©chantillons liquides contenant l’arsenic. Le choix de la mĂ©thode se fait en fonction des limites de dĂ©tections dĂ©sirĂ©es et de la concentration attendue. Parmi elles :

  • la colorimĂ©trie : peu prĂ©cise ;
  • la spectromĂ©trie d'absorption atomique de flamme (FAAS) : trĂšs interfĂ©rĂ©e et manque de sensibilitĂ© ;
  • la spectromĂ©trie d’absorption atomique avec atomisation Ă©lectrothermique (GF- AAS). La mesure se base sur l’injection directe de l’échantillon dans un tube graphite, chauffĂ© Ă©lectriquement avec atomisation Ă©lectrothermique ;
  • la gĂ©nĂ©ration d’hydrure suivie d’une dĂ©tection par spectroscopie d'absorption atomique (HG-AAS) ou par fluorescence atomique (HG-AFS). Dans un premier temps l’As(V) est rĂ©duit en As(III) avec de l’iodure de sodium. L’arsenic est ensuite transformĂ© en un arsine volatil sous l’action du borohydride de sodium (NaBH4) en milieu acide. L’arsine formĂ© est ensuite oxydĂ© en arsenic Ă©lĂ©mentaire dans une cellule chauffĂ©e et dosĂ©e par spectrophotomĂ©trie d’absorption atomique. ;
  • la spectromĂ©trie d'Ă©mission atomique dans un plasma d’argon (ICP-AES) (voir Torche Ă  plasma) ;
  • la spectromĂ©trie de masse par torche Ă  plasma (ICP-MS). L’échantillon est introduit dans un plasma d’argon, cela permet son ionisation, le spectromĂštre de masse sĂ©pare ensuite les ions en fonction du rapport m/z (masse/charge). Cette mĂ©thode comporte de nombreux avantages : Ă©tant donnĂ© qu’il n’y a qu’un seul isotope stable pour m/z = 75, la dĂ©termination de l’arsenic est simple. De plus les limites de dĂ©tection sont trĂšs faibles. Par contre, il y a un problĂšme d’interfĂ©rences isobariques dans les Ă©chantillons Ă  concentration Ă©levĂ©e en chlorure (prĂ©sence de ArCl). De plus le coĂ»t d’investissement est Ă©levĂ© et l’utilisateur doit ĂȘtre compĂ©tent.

MĂ©thodes d'analyse sur site

L’EPA a validĂ© quelques mĂ©thodes d’analyse sur site[38]. Les trois premiĂšres sont basĂ©es sur la gĂ©nĂ©ration d’arsine. La mesure se fait par comparaison du changement de couleur de la solution avec les Ă©chelles de couleur fournies avec le kit.

  • Peters Engineering As 75 PeCo test kit.
  • Envitop Ltd. As-Top Water arsenic test kit.
  • Industrial Test Systems, Inc., QuickT test kit arsenic analysis systems.

Le quatriÚme kit utilise une méthode voltamétrique.

  • Nano-Band Explorer Portable Water Analyzer.

Des analyseurs portables (il existe aussi des appareils de fluorescence X portables, plus coûteux)

Extraction de l'Ă©chantillon

Les Ă©chantillons sont gĂ©nĂ©ralement prĂ©alablement sĂ©chĂ©s et tamisĂ©s. On procĂšde ensuite Ă  leur solubilisation soit par attaque acide sur plaque ou Ă  reflux, soit par attaque acide en micro-ondes fermĂ© pour ne rien perdre. Il n’existe cependant pas de mĂ©thode normalisĂ©e pour l’arsenic dans les sols et sĂ©diments. L’échantillon est alors sous forme liquide et acidifiĂ©e.

On peut de mĂȘme procĂ©der Ă  une analyse directe de l’échantillon sans minĂ©ralisation prĂ©alable.

MĂ©thodes courantes en laboratoire

  • MĂȘmes mĂ©thodes que pour l’analyse de l’eau aprĂšs la mise en solution des Ă©chantillons.
  • L’activation neutronique instrumentale (INAA) : utilisĂ©e comme technique de rĂ©fĂ©rence mais nĂ©cessitant l’accĂšs Ă  un rĂ©acteur nuclĂ©aire.
  • La fluorescence X et ses contraintes : prĂ©paration des Ă©chantillons, Ă©talonnage et prise en compte des effets de matrice.

Spéciation

Biométhylation : on a montré[39] en microcosmes, mésocosmes[40] et en laboratoire que dans le sol, l'eau, les sédiments ou le tube digestif, les microbes peuvent méthyler ou déméthyler l'arsenic, et transformer des espÚces inorganiques de l'arsenic en formes organiques, et inversement[39].

Enjeux : la connaissance de la spĂ©ciation de l’arsenic permet de mieux mesurer l’impact et le risque environnemental, car la nature de l'espĂšce chimique affecte la biodisponibilitĂ©, la toxicologie et la mobilitĂ© et bioturbation de l’arsenic[41].

Implications analytiques : une analyse physico-chimique complĂšte d'un environnement implique l'identification et quantification de nombreuses espĂšces. Or celles-ci peuvent assez rapidement Ă©voluer, la stabilitĂ© des Ă©chantillons est donc importante, du prĂ©lĂšvement Ă  l’analyse. L’extraction de l’arsenic ne doit pas modifier ses formes chimiques. Les techniques d’analyse doivent ĂȘtre sensibles, sĂ©lectives et rapides pour Ă©viter la conversion des espĂšces prĂ©sentes.

Stabilité de l'échantillon

Elle peut ĂȘtre obtenue en ajoutant un agent chĂ©latant comme l’EDTA (acide Ă©thylĂšnediaminetĂ©traacĂ©tique), et en rĂ©frigĂ©rant les Ă©chantillons (Ă  tempĂ©rature ambiante, seules les solutions trĂšs concentrĂ©es restent stables).

La stabilitĂ© dĂ©pend de la nature de l’analyse : l’arsenic organique (mĂ©thylĂ©) est plus stable que l’arsenic inorganique.

Extraction

Pour extraire l’arsenic sans modifier ses formes chimiques, il faut un solvant n’interfĂ©rant pas avec la dĂ©tection.

Le lessivage des sols permet de se rendre compte de la mobilitĂ© de l’arsenic (qui dĂ©pend de la composition chimique du sol, du pH, des micro-organismes, etc.). Pour extraire rapidement l’arsenic, des solvants forts sont utilisĂ©s et ils interfĂšrent ensuite avec la sĂ©paration HPLC.

Techniques de séparation

La chromatographie en phase liquide Ă  haute performance (CLHP) est la technique la plus souvent utilisĂ©e. Ainsi on utilise la chromatographie de paire d’ions pour sĂ©parer les espĂšces neutres des espĂšces ioniques (cations ou anions), la chromatographie Ă  Ă©change d'ions (Ă©change d’anions pour sĂ©parer As(III), As(V), MMA, DMA, de cations pour sĂ©parer l’arsĂ©nobĂ©taĂŻne, l’oxyde trimĂ©thylarsine et Me4As+).

La chromatographie d'exclusion stĂ©rique peut Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©e en tant que technique prĂ©parative.

L’électrophorĂšse capillaire est peu utilisĂ©e Ă  cause des interfĂ©rences dues Ă  la matrice de l’échantillon. Cette technique est utilisĂ©e pour l’analyse de standard ou d’échantillons dont la matrice est simple.

Techniques de détection

Les principales techniques utilisées sont :

  • la spectroscopie d'absorption atomique et l’ICP-AES. Ces techniques sont efficaces pour des Ă©chantillons trĂšs concentrĂ©s mais pas assez sensibles pour l’analyse de trace. Il faut alors les combiner avec la gĂ©nĂ©ration d’hydrure. La gĂ©nĂ©ration d’hydrure est une rĂ©action rapide qui augmente de dix Ă  cent fois la sensibilitĂ©. Cela permet aussi de supprimer l’effet de matrice de l’échantillon ;
  • ICP-MS. Cette technique est ultrasensible et permet d’analyser diffĂ©rents Ă©lĂ©ments en mĂȘme temps. De plus le couplage avec l’HPLC est facile et il est possible de mesurer les ratios isotopiques ce qui rend la dĂ©termination des espĂšces plus prĂ©cise ;
  • la spectromĂ©trie de masse avec une source Ă©lectrospray. Cela permet une analyse directe ou couplĂ©e avec HPLC et ajoute le paramĂštre identification des espĂšces arsĂ©niĂ©es en plus de les quantifier. Cela est particuliĂšrement intĂ©ressant pour les molĂ©cules organiques complexes.

Toxicologie

NapolĂ©on Bonaparte aurait pu ĂȘtre empoisonnĂ© par de l'arsenic, bien qu'une rĂ©cente Ă©tude semble dĂ©mentir cette hypothĂšse[42].
Ancienne boite d'insecticide Ă  base de sels d'arsenic.

Facteurs de toxicité

La toxicitĂ© de l’arsenic[43] dĂ©pend de sa nature chimique : l'arsenic inorganique est beaucoup plus toxique que l'arsenic organique (son niveau de toxicitĂ© dĂ©pend aussi de son degrĂ© d’oxydation : As(0) > As(III) > As(V)[44]).

L'arsenic est dit inorganique quand il est sous sa forme pure ou qu'il est liĂ© Ă  l’oxygĂšne, au chlore ou au soufre. Il est alors trĂšs dangereux, mĂȘme Ă  faible dose, surtout en cas d’exposition rĂ©pĂ©tĂ©e. Il est dit organique quand il est chimiquement liĂ© au carbone ou Ă  l'hydrogĂšne. Sous cette forme, il est toxique Ă  forte dose mais nĂ©cessaire Ă  faible dose pour le bon fonctionnement de l'organisme. C'est un « ultra oligo-Ă©lĂ©ment » essentiel pour l’ĂȘtre humain, le poulet, la chĂšvre, le porc et quelques autres espĂšces. Les besoins pour l’ĂȘtre humain ont Ă©tĂ© Ă©valuĂ©s entre 10 et 20 Â”g/j. Ils sont largement couverts par l’alimentation[45] - [46].

Effets biochimiques majeurs

  • L'arsenic dĂ©couple la chaĂźne respiratoire en se substituant au phosphore (dans le phosphate, dans la rĂ©action de formation de l’ATP).
  • Les protĂ©ines coagulent quand la concentration en arsenic inorganique est forte : rĂ©action arsenic/liens sulfures ou rĂ©action arsenic/site actif.
  • Il se complexe avec les groupes sulfhydryle des enzymes.
  • C'est un perturbateur endocrinien.
  • Il perturbe aussi la diffĂ©rentiation cellulaire[47], ce qui contribue Ă  ses propriĂ©tĂ©s cancĂ©rogĂšnes[48].

Imprégnation de la population

Elle varie beaucoup selon le contexte biogéographique et industriel, le métier, le mode de vie, l'alimentation (cf. consommation de fruits de mer, poissons marins carnivores ou gibier), et le contexte géologique et environnemental.

Du point de vue de la santĂ© publique, l'embryon, le fƓtus et la femme enceinte sont a priori plus vulnĂ©rables en termes de risques.

En France, le « Volet pĂ©rinatal » du programme national de biosurveillance a Ă©valuĂ© l’imprĂ©gnation des femmes enceintes notamment par l’arsenic (et d'autres mĂ©taux et quelques polluants organiques) Ă  l'occasion du suivi d'une cohorte de 4 145 femmes enceintes (« Cohorte Elfe » comprenant des femmes ayant accouchĂ© en France en 2011 hors Corse et TOM)[49]. Le dosage urinaire[50] de 990 femmes enceintes arrivant Ă  la maternitĂ© a confirmĂ© l'omniprĂ©sence de l'arsenic dans l'environnement (et nos organismes). Les niveaux mesurĂ©s (moyenne gĂ©omĂ©trique Ă  11,0 ÎŒg/L, soit 15,1 ÎŒg/g de crĂ©atinine) sont proches des moyennes trouvĂ©es chez les femmes (enceintes ou non) en France et dans plusieurs pays ou rĂ©gions d'Europe et d'Australie. Ils sont en revanche plus Ă©levĂ©s que les niveaux mesurĂ©s aux États-Unis et au Canada au sein de la population gĂ©nĂ©rale adulte. Ce travail confirme une sur-imprĂ©gnation des Français par l’arsenic total (comparativement Ă  l'AmĂ©rique du Nord), dĂ©jĂ  montrĂ© en 2007 par un Ă©tude ENNS (Étude nationale nutrition santĂ© mise en Ɠuvre par SantĂ© publique France), qui semble au moins en grande partie liĂ© Ă  une consommation plus Ă©levĂ©e de produits de la mer qui sont des sources reconnues d'exposition Ă  l'arsenic[49].

Toxicocinétique et métabolisation

Son degré d'absorption et de rétention (cinétique) par l'organisme, ainsi que sa modification (métabolisation) dans l'organisme vont fortement dépendre[51] :

  • de sa forme chimique, autrement dit de sa spĂ©ciation (espĂšce chimique) ; organique ou minĂ©rale) ;
  • de sa valence (l'arsenic est souvent trivalent ou pentavalent dans l'environnement industriel) ;
  • de sa forme physique (vapeur, nanoparticule, aĂ©rosol, particule, poussiĂšre, etc.) ou de sa granulomĂ©trie voire de la forme du fragment s'il s'agit d'un morceau d'arsenic ou de ses composĂ©s ;
  • de la voie d'incorporation ; sa mĂ©tabolisation et son Ă©limination ou transfert vers certains organes se feront diffĂ©remment selon la voie d'incorporation (orale, pulmonaire, percutanĂ©e, etc.).
    À titre d'exemple, en moyenne et dans un milieu de travail exposĂ© Ă  ce risque, 80 % environ de l'arsenic ingĂ©rĂ© passe dans le sang contre 40 Ă  60 % de l'arsenic inhalĂ© sous forme de poussiĂšres et vapeurs[51]. Une faible contamination percutanĂ©e existe aussi[51].

Distribution : elle se fait rapidement, dĂšs que l'arsenic a pĂ©nĂ©trĂ© l'organisme. Ce dernier se fixe aux protĂ©ines et tend Ă  s'accumuler dans le foie, la peau, les phanĂšres et les poumons (oĂč il peut ĂȘtre trouvĂ© longtemps aprĂšs la contamination alors que sa demi-vie sanguine, triphasique, est de 2-3 heures, 30 heures et 200 heures[51].)

Métabolisation : elle varie selon l'espÚce chimique. Par exemple, l'arsenic pentavalent est métabolisé en arsenic trivalent, qui sera méthylé (méthylation oxydative avec formation d'acide monométhylarsonique (MMA). Ce MMA trivalent et hautement toxique sera ensuite transformé en acide diméthylarsinique (DMA) pentavalent et peu toxique.
En termes de médecine du travail, les métabolites recherchées dans les analyses d'urine sont généralement l'Arsénite de cuivre ; l'Arsénite de sodium ; le Pentoxyde de diarsenic ; le Trichlorure d'arsenic et le Trioxyde de diarsenic[51].

Demi-vie des métabolites : elle varie de deux à six jours (selon l'espÚce chimique de départ).

Excrétion : 70 % des composés arsénieux inorganiques absorbés sont éliminés dans les urines. La moitié de l'arsenic est ainsi éliminé en 48 heures et 90 % en six jours[51]. Il l'est sous forme de dérivés monométhylés (et notamment sous forme d'acide monométhylarsonique ; 25 % du total environ), de dérivés diméthylés (acide diméthylarsinique pour 50 % environ) et sous forme inchangée pour le reste[51].
La bile transfĂšre aussi de l'arsenic vers l'intestin.
Comme dans le cas du plomb et du mercure, le rĂ©seau sanguin en exporte aussi vers les phanĂšres (poils, cheveux oĂč il persiste jusqu'Ă  leur chute et au-delĂ )[51].

Comme pour le plomb ou d'autres toxiques, il existe des différences interindividuelles de métabolisation[51], liées à la santé, l'ùge et le sexe de l'individu, sans doute sur des bases au moins en partie génétiques.

Intoxication aiguë

Elle se traduit par des symptĂŽmes immĂ©diats, dont des vomissements, des douleurs Ɠsophagiennes et abdominales et des diarrhĂ©es sanguinolentes, entraĂźnant le collapsus et la mort.

Intoxication par exposition chronique

L’arsĂ©nicisme[32] est l'exposition Ă  de petites doses d'arsenic (via une eau de boisson polluĂ©e par exemple[52]). Ses symptĂŽmes sont la mĂ©lanodermie, l'hyperkĂ©ratose des mains et des pieds, l'alopĂ©cie et une polynĂ©vrite douloureuse, la striure des ongles.
Il est un facteur de risque de :

Les premiĂšres manifestations visibles sont gĂ©nĂ©ralement cutanĂ©es, avec une augmentation de la pigmentation. Le cancer survient plus tardivement et peut mettre plus de 10 ans Ă  apparaĂźtre.

Selon Manote, l’absorption d’arsenic par la peau ne prĂ©senterait paradoxalement apparemment pas de risque pour la santĂ©[58].

L’arsenic est souvent employĂ© comme poison, d’oĂč le titre Arsenic et vieilles dentelles. Certains chercheurs supposent que NapolĂ©on Ier aurait Ă©tĂ© empoisonnĂ© Ă  l’arsenic, en raison de la forte concentration en arsenic dans ses cheveux (l'arsenic tend Ă  s'accumuler dans les phanĂšres du corps), cependant, l'arsenic Ă©tait aussi utilisĂ© Ă  cette Ă©poque comme agent de conservation, d'oĂč les doutes Ă  propos de cet empoisonnement[58] ; diverses affaires judiciaires ont Ă©tĂ© liĂ©es Ă  l'empoisonnement Ă  l'arsenic, notamment l'affaire Marie Lafarge et l'affaire Marie Besnard.

Perturbation endocrinienne

L'arsenic est aussi un puissant perturbateur endocrinien[59] - [60] - [61]. Cet effet sur la santĂ© est documentĂ© chez l'ĂȘtre humain et sur le modĂšle animal en laboratoire dĂšs 10 Ă  50 ppb, et Ă  des doses encore bien plus faibles sur culture cellulaire, ce qui en fait un contaminant prĂ©occupant de l'eau potable et de l'environnement dans certaines rĂ©gions du monde[59].

Il perturbe les rĂ©cepteurs stĂ©roĂŻdes des androgĂšnes, de la progestĂ©rone, de minĂ©ralocorticoĂŻdes et glucocorticoĂŻdes, ainsi que la rĂ©gulation des gĂšnes Ă  des taux aussi bas que 0,01 ”M (environ 0,7 ppb)[59]. De trĂšs faibles doses ont renforcĂ© la transcription des gĂšnes dĂ©pendant d'un mĂ©diateur hormonal, tandis que des doses lĂ©gĂšrement plus Ă©levĂ©es mais non cytotoxiques l'ont inhibĂ©e, in vivo et dans les cultures cellulaires[59]. Ce pourrait ĂȘtre l'une des explications de ses propriĂ©tĂ©s cancĂ©rigĂšnes[59]. Chez le rat les analyses histologiques et molĂ©culaires montrent que l'arsenic inhibe le dĂ©veloppement de la prostate Ă  la prĂ©pubertĂ©, « en compromettant la maturation structurelle et fonctionnelle de la prostate chez les rats pubertaires aux deux doses Ă©valuĂ©es dans cette Ă©tude » (au moins dĂšs 0,01 mg de NaAsO2 par litre d'eau de boisson Ă  la prĂ©pubertĂ© et dĂšs 10,0 mg/L Ă  la pubertĂ©)[62].

Écotoxicologie

Zones de forte teneur en arsenic des eaux souterraines.

L'arsenic est un oligo-Ă©lĂ©ment Ă  trĂšs faible dose, et certains organismes (champignons ou levures telles que Saccharomyces[63] et bactĂ©ries notamment, mais aussi certaines plantes) disposent de mĂ©canismes d'adaptation Ă  sa toxicitĂ© Ă  faible dose[64] - [65]. Mais dans l'environnement – oĂč il est parfois un contaminant naturel des nappes phrĂ©atiques, au Bangladesh par exemple[66]– on le considĂšre comme un polluant au-delĂ  de seuils d'Ă©cotoxicitĂ©, qui varient selon sa forme chimique et la nature des sols (la teneur du sol en humus et en fer contrĂŽlent fortement sa biodisponibilitĂ©)[67] - [68]. De plus, la toxicitĂ© de l'arsenic est liĂ©e Ă  sa biodisponibilitĂ© et Ă  sa bioaccumulation, deux facteurs qui dĂ©pendent du contexte pĂ©dologique, mais aussi de la spĂ©ciation de l'arsenic[69]. Comme pour d'autres toxiques tels que le mercure, cette spĂ©ciation est dans l'environnement rĂ©el trĂšs complexe (pour ses deux grandes formes ; organiques et inorganiques), en raison d'interconversions possibles et frĂ©quentes entre les espĂšces chimiques, contrĂŽlĂ©es par des processus Ă  la fois biotiques et abiotiques[70].

Son caractÚre de perturbateur endocrinien est également démontré sur le modÚle animal, mais avec des conséquences et niveaux d'effets mal évalués au niveau écosystémiques.

Carte des risques pour l'arsenic dans les eaux souterraines

Environ un tiers de la population mondiale consomme de l’eau potable provenant des nappes phrĂ©atiques. Un nombre approximatif de trois cents millions de personnes puisent leur eau dans des nappes phrĂ©atiques fortement polluĂ©es par de l’arsenic et du fluorure[71]. Ces Ă©lĂ©ments traces sont le plus souvent d’origine naturelle et proviennent des roches et des sĂ©diments lessivĂ©s par l’eau. En 2008, l’Institut suisse de recherche de l’eau Eawag a prĂ©sentĂ© une nouvelle mĂ©thode permettant d'Ă©tablir des cartes des risques pour les substances toxiques gĂ©ogĂšnes dans les eaux souterraines[72] - [73] - [74] - [75]. Cela permet de dĂ©terminer plus efficacement quelles sources devraient ĂȘtre contrĂŽlĂ©es. En 2016, le groupe de recherche a mis ses connaissances en libre accĂšs sur la plate-forme GAP (Groundwater Assessment Platform) (www.gapmaps.org). Celle-ci permet aux spĂ©cialistes du monde entier de charger leurs propres donnĂ©es de mesure, de les visualiser, et de crĂ©er des cartes des risques pour des rĂ©gions de leur choix. La plate-forme sert Ă©galement de forum d’échange de connaissances afin de contribuer au dĂ©veloppement de mĂ©thodes visant Ă  Ă©liminer les substances toxiques de l’eau.

Origines et biodisponibilité

Elles sont liĂ©es au contexte et aux processus biogĂ©ochimiques et gĂ©ochimiques[76] Son origine peut ĂȘtre naturelle, il est alors souvent associĂ© Ă  l'or (Au), Ă  l'argent (Ag), au cuivre (Cu) et au sĂ©lĂ©nium (Se) en particulier[77] - [70]), mais la plupart du temps, sa prĂ©sence Ă  forte dose dans les sĂ©diments ou le sol a une origine industrielle (mines, mĂ©tallurgie, production de pesticides) ou agro-industrielle (pesticides arsĂ©niĂ©s massivement utilisĂ©s sur les riziĂšres[70], les vergers[70], les cultures de coton[70], les golfs[78]).

AccĂšs et sortie d'une ancienne mine d'arsenic.

De nombreux sols industriels sont polluĂ©s par de l'arsenic, de mĂȘme que la nappe quand elle est prĂ©sente. En France, par exemple, sur 4 142 sites polluĂ©s rĂ©pertoriĂ©s par les donnĂ©es disponibles, « les sols de 488 d'entre eux (soit 12 %) sont polluĂ©s par l'arsenic, tandis que la pollution des nappes ne concerne que 257 sites polluĂ©s (soit 6 %) »[79].

L'arsenic est aussi parfois trÚs présent dans les sols agricoles, voire dans certains jardins et vergers anciens, à la suite de son utilisation massive par plusieurs dizaines de marques de pesticides[68].
Ainsi, aux États-Unis, une Ă©tude faite dans l'État du New Jersey, basĂ©e sur les donnĂ©es publiquement disponibles au milieu des annĂ©es 1990[68] a cherchĂ© Ă  Ă©valuer les quantitĂ©s d'arsĂ©niates de plomb et de calcium Ă©pandus sur terrains de golf, gazons et champs de l'État du New Jersey. Les quantitĂ©s Ă©pandues ont pu ĂȘtre estimĂ©s Ă  22 226 tonnes pour l'arsĂ©niate de plomb et 8 165 tonnes pour l'arsĂ©niate de calcium en 80 ans (de 1900 Ă  1980) ; soit un total cumulĂ© Ă©quivalent Ă  environ 6 804 tonnes d'arsenic pur pour cette pĂ©riode, ce qui a pu expliquer les teneurs Ă©levĂ©es de plomb et d'arsenic des sols de cet État. Les auteurs de l'Ă©tude rappellent cependant que des Ă©valuations de l'exposition humaine nĂ©cessitent que des donnĂ©es sur la consommation locale en ces pesticides soient rendues publiques[68].
Une des molĂ©cules actives trĂšs utilisĂ©es est le mĂ©thanearsĂ©niate monosodique (MSMA, Ă©pandu sur le coton pour le dĂ©fanage chimique en prĂ©-rĂ©colte, et sur les terrains de golf notamment). Cette molĂ©cule, de mĂȘme que le mĂ©thanearsĂ©niate disodique, a remplacĂ© l'arsĂ©niate de plomb[80] et l'arsĂ©niate de calcium[68] trop toxiques. C'est une molĂ©cule Ă  la fois fongicide, dĂ©sherbante et insecticide, trĂšs utilisĂ©e aux États-Unis (1 800 t/an) sur les champs de coton[81] et les golfs[78].

En AmĂ©rique du Nord, il a aussi Ă©tĂ© localement trĂšs utilisĂ© en forĂȘt pour traiter les rĂ©sineux contre les invasions de scolytes, peut-ĂȘtre maladroitement, car il contribue Ă  attirer les scolytes et Ă  empoisonner leurs prĂ©dateurs.

Il s'agit parfois d'une sĂ©quelle de guerre. On a ainsi trouvĂ© en Belgique en plein champ en lisiĂšre d'une zone forestiĂšre un site trĂšs polluĂ© par le dĂ©mantĂšlement aprĂšs-guerre de munitions chimiques[82]. De mĂȘme a-t-on trouvĂ© jusqu'Ă  plus de 100 mg/kg d'arsenic dans le sol et jusqu'Ă  plus de 1 000 ”g/L en pleine forĂȘt de Verdun sur un ancien site de dĂ©mantĂšlement de munitions de la PremiĂšre Guerre mondiale. Une entreprise y avait brĂ»lĂ© durant la reconstruction le contenu chimique de plus de 200 000 obus chimiques allemands contenant notamment du chlorure de diphĂ©nylarsine et du cyanure de diphĂ©nylarsine)[83].

Tous ces usages sont sources de pollution durable du sol, de l'eau et des biotopes, dont la gravitĂ© pour la santĂ© et les Ă©cosystĂšmes est encore discutĂ©e. Parce qu'il a Ă©tĂ© trĂšs utilisĂ© comme pesticide et qu'il ne se dĂ©grade pas, l'arsenic serait devenu le second polluant le plus prĂ©occupant dans les sols aux États-Unis[84].

Chez les animaux

Hautement toxique autant pour l'ĂȘtre humain que pour l'animal, que ce soit Ă  forte dose ou Ă  faible dose, l'effet reste le mĂȘme. L'animal qui l'ingĂšre dans de la nourriture ne fera aucune diffĂ©rence et dĂ©cĂ©dera dans les douze heures qui suivent.

Chez les végétaux

Des pollutions par l'arsenic sont frĂ©quentes dans les zones miniĂšres[85] oĂč il peut venir renforcer la toxicitĂ© d'autres contaminants (mercure autour des anciennes mines de ce mĂ©tal, par exemple[86]). On le trouve aussi Ă  l'intĂ©rieur et autour de certaines zones industrielles oĂč il peut polluer les sols et contaminer les cultures alimentaires ainsi que les animaux consommĂ©s par l'ĂȘtre humain.

Au-delà d'un certain seuil de phytotoxicité[87] l'arsenic, par des processus encore incomplÚtement compris[88], modifie le métabolisme, inhibe la croissance, puis tue les plantes, monocotylédones comme dicotylédones[87].

Les plantes accumulent Ă  la fois des formes organiques et inorganiques de l'arsenic, mais on ne sait pas encore clairement si elles peuvent ou non transformer des formes inorganiques en formes organiques. On sait qu'une complexation par la phytochĂ©latine est utilisĂ©e par un grand nombre d'espĂšces vĂ©gĂ©tales pour se dĂ©toxifier des formes inorganiques et potentiellement d'espĂšces organiques de l'arsenic[70]. Certains taxons ou variĂ©tĂ©s ont Ă©voluĂ© en dĂ©veloppant des rĂ©sistances aux arsĂ©niates. S'il est connu depuis longtemps que l'arsĂ©nite et l'arsĂ©niate ont une action toxique par rĂ©action avec des groupes-SH et en entrant en compĂ©tition avec le phosphate dans le mĂ©tabolisme cellulaire, on a aussi montrĂ© (2002) que le stress oxydant causĂ©e par la rĂ©duction et l'oxydation cellulaire doit aussi ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une des explications de la toxicitĂ© de ces ions[70].

Au contraire de ce qui se passe pour les animaux, ce sont les formes non organiques de l'arsenic qui sont les plus toxiques pour les plantes, mais avec de fortes différences selon le type de sol[87]. Ces différences selon le sol sont expliquées par une biodisponibilité de l'arsenic liée à sa spéciation et à son degré d'adsorption sur l'argile ou les complexes argilo-humiques ou la matiÚre organique du sol. La marge est parfois trÚs étroite entre la teneur naturelle du fond géochimique et le niveau toxique pour la plupart des plantes[87].
Par exemple, l'arsenic inorganique (mĂ©talloĂŻde) est cinq fois plus toxique dans les sables et les limons (moyenne gĂ©omĂ©trique (MG) des seuils de phytotoxicitĂ© signalĂ©s par la littĂ©rature 40 mg/kg) que dans les sols argileux (oĂč la MG passe Ă  200 mg/kg)[87], ce qui explique qu'il n'y a pas de norme sol pour l'arsenic, car une norme pour l'arsenic dans les sols devrait ĂȘtre adaptĂ©e au type de sol[87], ce qui rendrait difficile son application.

  • Certaines plantes (telles les fougĂšres Pityrogramma calomelanos[89] ou Pteris vittata[90] ou Pteris cretica[91] (proposĂ©es pour la phytoremĂ©diation) ont dĂ©veloppĂ© une certaine tolĂ©rance aux dĂ©sherbants Ă  base de dĂ©rivĂ©s organiques d'arsenic ; en rĂ©duisant l'arsĂ©niate en arsenite, et en translocalisant les toxines vers les parties aĂ©riennes (avec stockage vacuolaire)[92]. Ainsi, sur un sol contenant 97 ppm d'arsenic, les feuilles de P. Vittata (plante hyperaccumulatrice) peuvent (aprĂšs 20 j de croissance) en bioaccumuler 7 000 ppm[93].
  • Sur certains terrils et crassiers miniers riches en arsenic, certaines souches d'herbacĂ©es (« mĂ©tallotolĂ©rantes » ou « mĂ©tallophytes »), Agrostis tenuis notamment, survivent Ă  des taux d'arsenic qui tueraient la plupart des plantes. Elles survivent Ă  condition qu'il soit sous forme d'arsĂ©niate et non d'arsĂ©nite[94] - [95] et dans ce cas, l'arsĂ©niate est la forme la plus lixiviable de l'arsenic.
  • En milieu aride, une Parkinsonia (Parkinsonia Florida) bioconcentre l'arsenic (deux fois mieux — dans ses racines — quand elle a poussĂ© dans un sol sableux que dans un sol limoneux). Comme elle peut ĂȘtre cultivĂ©e, elle a Ă©tĂ© proposĂ©e pour la phytoremĂ©diation de l'arsenic en rĂ©gion semi-arides[96].
  • À Löcknitz, Allemagne, oĂč persiste dans le sol une pollution qui est une sĂ©quelle de toxiques de combat arsĂ©niĂ©s manipulĂ©s durant la Seconde Guerre mondiale, des chercheurs ont montrĂ© que certaines plantes peuvent absorber des quantitĂ©s significatives d'arsenic sans en mourir, pouvant ensuite contaminer le gibier ou le bĂ©tail. C'est le cas par exemple de la houlque laineuse (Holcus lanatus L.), une herbacĂ©e commune en Europe. Sur ce mĂȘme site, des champignons prĂ©levĂ©s sur des sols fortement contaminĂ©s ont montrĂ© des teneurs de 0,12 mg/kg[97].
  • Des enjeux de santĂ© environnementale forts existent car certaines plantes[98] dont en particulier le riz[99] peuvent bioaccumuler des quantitĂ©s significatives d'arsenic[100] quand elles poussent dans de l'eau polluĂ©e, ce qui arrive facilement en aval des champs de coton. Les tomates[101], les haricots et de nombreuses autres plantes comestibles sont aussi concernĂ©es.
    Certains organismes marins tels que les algues peuvent aussi bioconcentrer des quantités significatives d'arsenic sans en mourir[102]. Le cycle et la spéciation de l'arsenic a été étudié pour certains légumes, dont la carotte[103].

Dans le sol

Pratiquement toutes les formes de vie dans le sol[104] — sauf bactĂ©rienne extrĂȘmophiles peut-ĂȘtre — semblent sensibles Ă  l'arsenic, surtout Ă  ses formes inorganiques. Certains champignons microscopiques le captent et pourraient, quand ils sont symbiotes de certaines plantes, faciliter ou au contraire (selon les cas) freiner les transferts d'arsenic du sol aux plantes[105], notamment dans les mĂ©tallophytes[106], ou au contraire le bloquer hors du systĂšme racinaire dans le sol, semble-t-il via une protĂ©ine (la glomaline)[107], que certains auteurs prĂ©conisent de tester pour dĂ©polluer des sols contaminĂ©s par des mĂ©taux[107]. C'est ainsi que la houlque laineuse ou quelques autres espĂšces rĂ©sistent Ă  des sols polluĂ©s par l'arsenic[108].

Une équipe de l'Institut d'astrobiologie de la NASA a publié un article controversé affirmant que la bactérie extrémophile (GFAJ-1) avait la capacité d'intégrer l'arsenic dans son organisme (y compris dans son ADN) à la place du phosphore qui est son analogue chimique (proche voisin dans le tableau de Mendeleiev)[109]. Cette découverte a cependant été invalide par une étude de 2012[110], qui a démontré :

  • que cette souche ne pouvait survivre sans apport de phosphate, mĂȘme en prĂ©sence d'arsenic,
  • que l'ADN de GFAJ-1 ne contenait que des traces d'arsenate, qui de plus n'Ă©taient pas liĂ©es de façon covalente.
  • L'Ă©cotoxicitĂ© d'un environnement enrichi en arsenic semble pouvoir ĂȘtre rĂ©duite par une forte teneur en oxyde de fer ou un apport de zĂ©olite associĂ©s Ă  un apport important en matiĂšre organique du sol[111].
  • Un ajout de compost amendĂ© avec de la zĂ©olite et/ou de l'oxyde de fer (jusqu'Ă  20 % p/p) a Ă©tĂ© testĂ© sur un sol fortement contaminĂ© par l'arsenic (34 470 mg/kg de sol). La biodisponibilitĂ© de l'arsenic a ensuite Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e selon le taux d'arsenic absorbĂ© par du ray-grass (Lolium perenne L.) rĂ©coltĂ© sur ce sol (cultivĂ© sous serre). Les taux d'arsenic dans le ray-grass ont ainsi Ă©tĂ© rĂ©duits Ă  mg/kg (poids sec) que ce soit avec 15 % de compost comprenant 5 % d'oxyde de fer ou avec 15 % de compost enrichi de 5 % de zĂ©olite[111]. Dans les deux cas, les plantes ont absorbĂ© moins de 0,01 % de la teneur totale en arsenic du sol. Dans le sol enrichi en ces compost, la fraction soluble de l'arsenic a Ă©tĂ© rĂ©duite de 10 Ă  37 % et l'arsenic s'est redistribuĂ© principalement dans la matrice de fer et d'oxygĂšne des Ă©chantillons traitĂ©s[111].
  • Il est parfois mĂȘme prĂ©sent dans les prairies[112], Ă  la suite de retombĂ©es aĂ©riennes, d'apports d'effluents ou de ruissellement, ou enfin Ă  la suite de l'utilisation antĂ©rieure de prairies pour le traitement des bois destinĂ©s Ă  faire des piquets ou poteaux. Une Ă©tude nĂ©ozĂ©landaises a ainsi portĂ© sur 50 Ă©chantillons de sols de prairies permanentes, collectĂ©s prĂšs de Levin, en 1989. Ces prairies Ă  raygrass (Lolium perenne) et trĂšfle rampant (trifolium repens) avaient Ă©tĂ© diversement polluĂ©es par trois mĂ©taux (19 Ă  835 mg/kg de cuivre, 47 Ă  739 mg/kg de chrome, et 12 Ă  790 mg/kg d'arsenic dans les cinq premiers centimĂštres du sol), Ă  la suite du traitement de bois de pin (pinus radiata).
    Les analyses de sol ont montrĂ© que les teneurs en Cu, Cr, et As restaient corrĂ©lĂ©es entre elles, et qu'elles diminuaient avec la profondeur (mesures faites Ă  30 cm)[112].
    Dans des parcelles moyennement à hautement contaminées, du coton enfoui ne se décomposait presque pas, preuve d'une inhibition de l'activité des décomposeurs. Un autre indice était la disparition totale des lombrics (Lumbricus rosea et Aporrectodea rubellus) dans les parcelles moyennement à trÚs contaminées. Ailleurs, on n'a pas mis en évidence d'accumulation particuliÚre de métaux lourds dans les tissus de vers de terre[112].
    Le sol Ă©tait plus compactĂ©, et donc asphyxiant et moins drainant lĂ  oĂč les lombricidĂ©s avaient disparu[112].
    Une prĂ©sence plus importante d'enchytrĂ©ides (petits vers translucides habituellement associĂ©s aux sols asphyxiants, acides et pauvres) et de nĂ©matodes a Ă©tĂ© constatĂ©e dans les parcelles faiblement contaminĂ©es. La diversitĂ© des nĂ©matodes Ă©tait plus grande Ă  faible (0-cm) ou moyenne (5-10 cm) profondeur que dans les parcelles tĂ©moins ou celles trĂšs contaminĂ©es[112].
    La proportion de « ravageurs » augmentait avec la contamination.
    La respiration du sols diminuait sur les sols contaminés[112].
    La contamination réduisait la nitrification, cependant la totalité de l'azote minéral était transformé en nitrates aprÚs 14 jours[112].
    L'activitĂ© Sulfatase a Ă©tĂ© l'activitĂ© enzymatique la plus rĂ©duite par les fortes contaminations. À 100 mg/kg, le Cu, Cr et As n'ont causĂ© qu'une faible inhibition de l'activitĂ© biologique globale du sol. Des effets plus dĂ©lĂ©tĂšres sur la vie du sol Ă©taient observĂ©s Ă  400 et 800 mg/kg[112]. Dans le cas prĂ©sent (oĂč les apports en mĂ©taux ont cessĂ©), les effets globaux sur la production fourragĂšre ont semblĂ© ne pas justifier une dĂ©pollution des sites[112].
  • Dans des conditions anoxiques et rĂ©ductrices (remontĂ©e de nappe ou inondation notamment), de l'arsenic pur peut ĂȘtre libĂ©rĂ© des formes complexĂ©es ou organiques[113]. Dans les riziĂšres il semble pouvoir ĂȘtre un facteur de stĂ©rilitĂ© du riz[114]

Synergies

Elles sont mal connues, mais elles existent.

  • Par exemple, une exposition Ă  l'arsenic seul ne semble pas avoir d'effet mutagĂšne sur l'organisme ; mais si elle est associĂ©e Ă  des radiations UV de courte longueur d'onde, l'arsenic agit comme un promoteur de tumeur dans le processus de carcinogĂ©nĂšse[115].

Cinétique environnementale

La cinétique de l'arsenic dans l'environnement varie selon le contexte pédogéologique, l'acidité des eaux lixiviantes, et sa spéciation.

Habituellement, l’arsenic est dispersĂ© et se retrouve en faible quantitĂ© dans l’environnement. Les concentrations habituelles sont :

  • dans les sols : entre 2 et 15 mg/L ;
  • dans l’eau : moins de 10 ”g/L ;
  • dans les aliments : moins de 0,1 mg/kg ;
  • dans l’air : entre 0,005 et 0,1 mg/m3.

Les activités miniÚres (extraction du plomb, zinc argent mais aussi du fer[116] sont des sources de pollution par l'arsenic), la lixiviation et le ruissellement[40] sont contrÎlés par de nombreux facteurs.
À titre d'exemple[40], en mĂ©socosme de laboratoire de 0,9 m3, incluant 200 litres d'eau, aprĂšs quatre mois de lixiviation d'un sol polluĂ© par un pesticide arsenical, rĂ©guliĂšrement arrosĂ©, 0,6 % de l'arsenic total du sol (40 mg) a Ă©tĂ© relarguĂ© dans l'eau. Sur cette quantitĂ© relarguĂ©e, 7,5 % Ă©taient en solution dans la colonne d'eau, 44 % Ă©taient dans les sĂ©diments peu profonds et 48,5 % plus profondĂ©ment enfouis dans le sĂ©diment. Dans la nature, le courant, la bioturbation et la bioconcentration peuvent modifier la cinĂ©tique de cet arsenic lessivĂ©. Ici, diffĂ©rentes formes d'arsenic ; arsenite [As (III)], arsĂ©niate de [As (V)], acide monomĂ©thylarsonique (AMMA) et acide dimĂ©thylarsinique (DMAA), ont Ă©tĂ© recherchĂ©s dans l'eau lixiviĂ©e et dans l'eau interstitielle des sĂ©diments[40]. Seul l'arsĂ©niate a Ă©tĂ© lessivĂ© dans le sol. Dans l'eau du mĂ©socosme il Ă©tait l'espĂšce dissoute prĂ©dominante, mais du DMAA et des espĂšces particulaires ont aussi Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s. Dans les sĂ©diments superficiels, l'arsĂ©niate Ă©tait ici encore l'espĂšce la plus abondante avec un peu de DMAA, alors que dans les sĂ©diments profonds l'arsĂ©nite Ă©tait prĂ©dominant[40].

Golfs

Les composĂ©s organo-arsĂ©niĂ©s actuellement utilisĂ©s dans les golfs ne sont pas rĂ©putĂ©s trĂšs toxiques pour l’ĂȘtre humain ou les animaux Ă  sang chaud, mais leur dĂ©composition dans l'environnement laisse des sous-produits arsenicaux inorganiques hautement toxiques, et Ă©ventuellement susceptibles de bioaccumulation ou bioconcentration.
L'association golfique USGA a sponsorisĂ© une Ă©tude visant Ă  modĂ©liser le devenir dans le sol et l'eau d’infiltration des diffĂ©rentes formes (« espĂšces ») d'arsenic provenant du mĂ©thanearsĂ©niate monosodique (MSMA) notamment dans la zone racinaire du gazon. Pour cela un Ă©quivalent gazon de golf a Ă©tĂ© semĂ© et entretenu par l’UniversitĂ© de Floride[117] et des lysimĂštres ont permis d'y mesurer la quantitĂ© d’eau percolant au travers des racines du gazon et dans le sol, ainsi que la quantitĂ© de nitrate et de MSMA lessivĂ©s au passage (avec Ă©valuation de l'arsenic total et de sa spĂ©ciation). Il Ă©tait intĂ©ressant d'Ă©valuer les flux de nitrates en mĂȘme temps que ceux d'arsenic, car l'arsenic (sous forme d'arsenite par exemple) agit synergiquement avec l’azote dans certains processus toxiques et d’acidification[118] Les rĂ©sultats ont confirmĂ© que comme dans les sols naturels ou agricoles, la composition du substrat (proportion de tourbe, argile et sable) influence fortement la mobilitĂ© et la lixiviation de l’arsenic[40], diffĂ©remment selon ses espĂšces. Quatre produits de dĂ©gradation du MSMA Ă©taient attendus. Ils ont Ă©tĂ© recherchĂ©s et trouvĂ©s dans les lysimĂštres ; l'arsĂ©nite (AsIII), l'arsĂ©niate (ASV), l'acide monomĂ©thylarsinique (MMAA) et l’acide dimĂ©thylarsinique (DMAA).

Vignes

Le mĂ©tier de viticulteur est l'un de ceux qui Ă©taient encore rĂ©cemment les plus exposĂ©s aux pesticides arsĂ©nicaux. Ils ont Ă©tĂ© utilisĂ©s durant plus d'un siĂšcle sur la vignes comme insecticides et fongicides. ThĂ©oriquement interdit en 1973, leur usage s'est en France prolongĂ© grĂące Ă  une dĂ©rogation autorisant les vignerons Ă  continuer Ă  les utiliser (jusqu’en 2001) pour traiter l’Esca, une maladie fongique incurable du bois des ceps de vigne). Ces pesticides peuvent induire plusieurs types de cancers (carcinome basocellulaire cutanĂ©, carcinome spinocellulaire, cancer bronchique primitif, cancer des voies urinaires, adĂ©nocarcinome hĂ©patocellulaire et angiosarcome du foie). De mĂȘme que d'autres groupes de pesticides utilisĂ©s en agriculture, ils sont aussi suspectĂ©s d’augmenter le risque de maladie de Parkinson et de lymphome non hodgkinien[119], d'ĂȘtre des perturbateurs endocriniens et facteurs de dĂ©lĂ©tion de la spermatogenĂšse. En 2018, une Ă©tude[119] a Ă©valuĂ© qu'en vingt ans (de 1979 Ă  2000), le nombre d’ouvriers agricoles exposĂ©s a diminuĂ© de prĂšs de 40 % (passant de 101 359 Ă  61 376) alors que les effectifs des exploitations viticoles chutaient de plus de moitiĂ© en France, et alors que la « main d’Ɠuvre familiale » de l’ensemble des exploitations agricoles de France mĂ©tropolitaine restait stable (3,6 Ă  4,2 %) sur la pĂ©riode. L’exposition a augmentĂ© parmi la main-d’Ɠuvre familiale et la main-d’Ɠuvre salariĂ©e des viticulteurs Ă  but rĂ©crĂ©atif ou professionnel (10,5 Ă  19,6 %) et chez celles cultivant la vigne dans un but exclusivement professionnel (20 Ă  25 %). Les auteurs de l'Ă©tude estiment qu'un meilleur suivi post-professionnel est nĂ©cessaire, avec « le cas Ă©chĂ©ant, une reconnaissance en maladie professionnelle »[119].

Risques alimentaires

Il peut nous affecter via une contamination des aliments, ou via la pollution de nappes phrĂ©atiques, constatĂ©e notamment localement en AmĂ©rique du Nord, ou massivement en Asie du Sud-Est dans de grandes zones de culture du riz (Ouest du Bengale, Bangladesh et Viet-nam oĂč au moins dix millions de personnes sont exposĂ©es Ă  des taux d'arsenic dans l'eau dĂ©passant les seuils de toxicitĂ©[120].) ; jusqu'Ă  un million de puits creusĂ©s dans les dĂ©pĂŽts alluviaux du Gange pourraient ĂȘtre contaminĂ©s par l'arsenic, avec des taux atteignant localement 1 000 mg/L au Bangladesh et au Bengale occidental et 3 000 ”g/L au ViĂȘt Nam ; l'irrigation du riz par une eau contaminĂ©e peut le contaminer[121] - [122] - [123] - [124] - [125].

Un Japonais moyen en 2006-2010 ingĂ©rait quotidiennement 2,31 ÎŒg/kg de poids corporel et par jour d'arsenic total (TA) ; et 0,260 ÎŒg/kg et par jour d'arsenic inorganique (iAs) [Ă  comparer Ă  0,092 8 ÎŒg/kg et par jour de plomb, un mĂ©tal souvent associĂ© Ă  l'arsenic dans la nature et l'industrie mĂ©tallurgique], soit respectivement 138 ÎŒg d'arsenic total/personne et par jour, et 15,3 ÎŒg d'arsenic inorganique/personne et par jour, l'apport journalier variant selon le sexe, principalement en raison de la quantitĂ© d'aliments ingĂ©rĂ©s et beaucoup selon l'Ăąge, le lieu de vie et le type de communautĂ© (urbaine / agricole / de pĂȘcheurs), « reflĂ©tant probablement la consommation de poisson/algues »[126].

Dans le monde (y compris en Europe) une source frĂ©quente d'arsenic alimentaire est le riz (s'il est consommĂ© abondamment et s'il provient de riziĂšres naturellement riches en arsenic). En , l’Administration vĂ©tĂ©rinaire et alimentaire du Danemark (DVFA) a ainsi recommandĂ© de ne pas donner trop de produits Ă  base de riz aux enfants, en raison de leur teneur Ă©levĂ©e en arsenic[127], de maniĂšre Ă  ne pas dĂ©passer les doses jugĂ©es dangereuses pour la santĂ© par l'autoritĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© des aliments (Efsa) qui a en 2009 modifiĂ© son Ă©valuation de dose hebdomadaire tolĂ©rable (DHT) la portant Ă  15 Â”g/kg de poids corporel dose Ă  partir de laquelle de premiers effets apparaissent pour la santĂ©[128].

Normes

L'arsenic est un oligoélément, mais à trÚs faible dose.

L’OMS, l’EPA (Environmental Protection Agency), SantĂ© Canada, la France (en 2003) ou encore l’UE ont fixĂ© la limite de concentration maximum de l’arsenic dans l’eau Ă  0,01 mg/L (10 ”g/L[129]) tandis que le rĂšglement sur la qualitĂ© de l’eau potable du QuĂ©bec datant de 2001 fixait la limite Ă  0,025 mg/L. Cette limite a Ă©tĂ© diminuĂ©e en 2013 Ă  0,01 mg/L (10 ”g/L[129]). Le Bangladesh et l’Inde oĂč certaines rĂ©gions sont naturellement, de par leur sous-sol et leurs nappes contaminĂ©es en arsenic fixent la limite Ă  0,05 mg/L.

Cette limite ne s'applique pas en France aux eaux minérales[130] mais uniquement à l'eau du robinet et aux eaux de source, de fait l'information sur la quantité d'arsenic n'apparait pas non plus sur l'étiquette informative des bouteilles, afin de ne pas porter préjudice à certaines marques inscrites dans le patrimoine national ou local.

MalgrĂ© ces normes, certains pays sont encore aujourd’hui souvent au-dessus des limites d’exposition selon l’OMS. Parmi eux, l’Argentine, l’Australie, le Bangladesh, le Chili, la Chine, les États-Unis, la Hongrie, l’Inde, le Mexique, le PĂ©rou et la ThaĂŻlande. Des effets nĂ©gatifs sur la santĂ© ont Ă©tĂ© observĂ©s au Bangladesh, en Chine, aux États-Unis et en Inde.

Des biomarqueurs peuvent avoir une valeur seuil spéciale, dédiée, dite « valeur de biomonitoring équivalent » (BE), quand elle sera convertie en doses externes à partir de modÚles pharmacocinétiques, correspondront à une valeur de référence sanitaire établie ; il existe ainsi des systÚmes de conversion (en quelque sorte en équivalent toxique) de l'arsenic organique vers l'arsenic minéral[131].

Recherche et développement

  • 2007, France. Un groupe de chercheurs a mis en Ă©vidence que la bactĂ©rie Herminiimonas arsenicoxydans Ă©tait capable, non seulement de transformer l’arsenic en une forme moins toxique, mais aussi capable d’isoler cet arsenic dans une matrice de sucres. (Pour rappel, au Bangladesh et en Chine, la concentration en arsenic dans l’eau dĂ©passe les taux recommandĂ©s par l’OMS fixĂ©s Ă  0,01 mg/L).
  • 2007, France et États-Unis. Par analogie avec le traitement d'une forme de la leucĂ©mie aiguĂ« promyĂ©locytaire, oĂč il induit la dĂ©gradation d'une oncoprotĂ©ine spĂ©cifique[132], le trioxyde d'arsenic As2O3 a Ă©tĂ© utilisĂ© avec succĂšs sur un modĂšle animal de lupus Ă©rythĂ©mateux. Des chercheurs pensent pouvoir Ă©tendre son application Ă  d'autres maladies auto-immunes[133].
  • 2008 : Thomas Kulp et ses collĂšgues de l'Institut d'Ă©tudes gĂ©ologiques des États-Unis ont trouvĂ© une nouvelle et unique forme de photosynthĂšse basĂ©e sur l’arsenic. Une « bactĂ©rie pourpre » et une cyanobactĂ©rie dĂ©couvertes dans le Lac Mono (lac salĂ©) en Californie peuvent vivre sans consommer d’eau libre, en oxydant l'arsĂ©nite (forme dissoute d’arsenic) pour en faire de l'arsĂ©niate, et ensuite fabriquer des molĂ©cules organiques. Une colonie de ces bactĂ©ries a pu ĂȘtre cultivĂ©e uniquement en prĂ©sence d’arsĂ©nite. Il est possible que des bactĂ©ries de ce type ait fait partie des premiĂšres bactĂ©ries Ă  peupler la Terre primitive[134]. Cette bactĂ©rie pourrait ĂȘtre bioindicatrice de sols trĂšs polluĂ©s par de l'arsenic.
  • 2010 : La NASA dĂ©couvre une bactĂ©rie dans le lac Mono capable de remplacer une des briques Ă©lĂ©mentaires de la vie, le phosphore, par l'arsenic. Cette annonce a depuis fait l'objet d'une rĂ©futation[135].

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Voir aussi

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Bases de données toxicologiques

Dans la fiction

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