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Carl Wilhelm Scheele

Carl Wilhelm Scheele (né en à Stralsund en Poméranie suédoise et mort le à Köping) est un chimiste suédois-allemand. Il est particulièrement connu pour avoir découvert nombre d'éléments et composés chimiques, comme l'oxygène et le chlore.

Carl Wilhelm Scheele
Carl Wilhelm Scheele
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  43 ans)
Köping
Formation
Activités
Conjoint
Sara Margarethe Pohl (d)
Maison natale de Carl Wilhelm Scheele

Chimiste hors pair, il avait la particularité d'utiliser des instruments rudimentaires (il recueillait notamment des gaz dans des vessies de porcs).

Biographie

Il naît à Stralsund dans la Maison Scheele aujourd'hui en Allemagne, qui est à l'époque une province suédoise dans le Saint-Empire romain germanique. Étant issu d'une famille allemande nombreuse, il n'eut pas une éducation générale complète et n'est pas initié à la science[1]. À 14 ans, il travaille à Göteborg en tant qu'apprenti apothicaire. Par la présence des nombreux produits, il s'initie à la chimie en consultant quelques livres. En 1768, il travaille comme pharmacien à Stockholm[2].

En 1770, il part Ă  Uppsala[2] oĂą il suit des cours de chimie Ă  l'universitĂ© de la ville et travaille sous la direction du chimiste Torbern Olof Bergman, qui devient un ami. C'est lĂ  qu'il dĂ©couvre l'hydroxyde de baryum, le chlore (qu'il nomme « acide muriatique dĂ©phlogistiquĂ© » en rĂ©fĂ©rence Ă  la thĂ©orie du phlogistique de l'Ă©poque) et surtout l'oxygène un peu avant 1773. Ce dernier est redĂ©couvert de manière indĂ©pendante en 1774 par le chimiste Joseph Priestley Ă  qui l'on attribue cette dĂ©couverte. La publication de ses travaux est consignĂ©e dans son seul ouvrage, Chemische Abhandlung von der Luft und dem Feuer (en français, TraitĂ© chimique de l'air et du feu), qui ne sera publiĂ© qu'en 1777. Ses travaux vont Ă©galement permettre l'isolation du manganèse en 1774 par son collègue Johan Gottlieb Gahn.

Soutenu par Bergman, les travaux de Scheele sont reconnus par ses pairs lors de son élection à l'Académie royale des sciences de Suède le . C'est la première et dernière fois qu'un étudiant en pharmacie reçoit cet honneur[2].

Pharmacie de Carl Scheele à Köping.

Sa nouvelle notoriété lui permet de recevoir des offres de tout le pays. Il part s'installer à Köping, où la ville lui offre une pharmacie appartenant à un apothicaire nommé Pohls venant de décéder et afin de garder cette célébrité dans la ville[2].

Son commerce est géré par la veuve de Pohls, ce qui lui permet de poursuivre laborieusement ses recherches en chimie[2]. C'est ainsi qu'il découvre plusieurs autres éléments chimiques : le molybdène en 1778 et le tungstène en 1781, et des composés chimiques comme l'acide citrique, le cyanure d'hydrogène, le fluorure d'hydrogène et l'hydrogène sulfuré.

En 1783, il obtient de la glycérine[3]en faisant bouillir de l'huile d'olive avec de l'oxyde de plomb.

Comme de nombreux autres chimistes de son époque, il travaille dans des conditions particulièrement dangereuses et qui l'expose à de nombreux produits toxiques, nuisibles à sa santé. Il lui arrive même de goûter certaines des substances qu'il découvre, y compris des produits très toxiques comme le cyanure d'hydrogène.

Conscient de sa santé fragile, qu'il considère comme le mal de tous les apothicaires, il épouse la veuve de Pohls pour qu'elle puisse hériter de son commerce. Deux jours après son mariage, il décède à l'âge de 43 ans, vraisemblablement à cause de sa longue exposition aux différents produits toxiques qu'il manipulait.

On lui doit en 1778 la description de la molybdénite et un minéral lui est dédiée : la scheelite.

Ĺ’uvres et publications

  • TraitĂ© chimique de l'air et du feu, traduit de l'allemand par le Baron De Dietrich avec une introduction de Tobern Bergmann, Paris, 1781, 267 p., lire en ligne sur Gallica et texte intĂ©gral.
  • SupplĂ©ment au TraitĂ© chimique de l'air et du feu (de M. Scheele), Paris, 1785, traduit et augmentĂ© par le Baron de Dietrich. Texte intĂ©gral.
  • MĂ©moires de Chymie, traduits du suĂ©dois et de l'allemand, Barrois & Cuchet, Dijon, 1785.

Bibliographie

  • (de) Otto Zekert, Carl Wilhelm Sheele dans Gesellschaft fĂĽr Geschichte der Pharmazie, Berlin, 1931, 33 p.
  • Chabot H., « Qui a dĂ©couvert le chlore ? » dans L’actualitĂ© chimique, , n° 316, p. 2-6. Texte intĂ©gral.
  • Scheidecker-Chevallier M., Histoire de la dĂ©couverte du fluor : un record dans les Ă©pisodes tragiques de la chimie, Actes des 15e JIREC : sĂ©curitĂ© et protection de l’environnement dans l’enseignement de la chimie, Besançon, 26-. Texte intĂ©gral.

Références

  1. (en) Aaron John Ihde, The Development of Modern Chemistry, New York, Courier Dover Publications, , 851 p. (ISBN 0-486-64235-6, lire en ligne), p. 50 et suivantes.
  2. (en) Bruce Mattson, « Carl Wilhelm Scheele », sur Université de Greighton, (consulté le ).
  3. Cordella C., « Le glycérol un alcool pas comme les autres… » dans Biofutur, n°241, fév. 2004, p. 15-17. Texte intégral.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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