Plutonium
Le plutonium est l'élément chimique de symbole Pu et de numéro atomique 94. C'est un métal radioactif transuranien de la famille des actinides. Il se présente sous la forme d'un solide cristallisé dont les surfaces fraßches sont gris argenté mais se couvrent en quelques minutes, en présence d'humidité, d'une couche terne de couleur grise, tirant parfois sur le vert olive, constituée d'oxydes et d'hydrures ; l'accroissement de volume qui en résulte peut atteindre 70 % d'un bloc de plutonium pur, et la substance ainsi formée tend à se désagréger en une poudre pyrophorique.
Le plutonium a été produit et isolé pour la premiÚre fois le 14 décembre 1940 à l'université de Californie à Berkeley en bombardant de l'uranium 238 par du deutérium. Venant à la suite de l'uranium et du neptunium dans le tableau périodique, ce nouvel élément chimique a été nommé en référence à Pluton, qui vient à la suite des planÚtes Uranus et Neptune dans le SystÚme solaire. C'est un élément synthétique, produit artificiellement par l'homme, mais on rapporte également l'observation de traces de plutonium naturel dans des minerais d'uranium. Il s'agit d'un métal lourd radiotoxique qui tend à s'accumuler dans les os et, dans une moindre mesure, dans le foie. On observe couramment quatre états d'oxydation du plutonium, de +3 à +6 (l'état +7 est rare), avec des colorations distinctes. La structure électronique du métal pur est déterminée par la bande 5f, qui présente la plus grande densité d'états au niveau de Fermi ; particuliÚrement étroite, la bande 5f tend à localiser les électrons qui s'y trouvent, de sorte que le plutonium pur à température ambiante est semblable aux matériaux à fermions lourds, avec une capacité thermique et une résistivité électrique élevées.
On connaßt pas moins de six allotropes du plutonium à pression atmosphérique, et un septiÚme au-delà de 60 MPa. Ils ont des propriétés bien tranchées et souvent inhabituelles pour un métal. Ainsi, le plutonium α, stable à température ambiante, est l'un des trÚs rares métaux à cristalliser dans le systÚme monoclinique ; ses propriétés physiques et structurelles relÚvent davantage des minéraux que des métaux usuels, tandis que ses propriétés mécaniques rappellent celles de la fonte. Le plutonium Ύ, stable à température plus élevée ou avec une faible fraction molaire de gallium, cristallise en revanche dans une maille cubique à faces centrées, avec une masse volumique inférieure de prÚs de 20 % à celle du plutonium α ; il est davantage métallique, avec des propriétés mécaniques semblables à l'aluminium, mais un coefficient de dilatation thermique négatif (il se contracte en chauffant). Le plutonium est également l'un des rares éléments chimiques dont le liquide est plus dense que le solide au point de fusion. L'existence de multiples allotropes aux énergies internes voisines rend la mise en forme du plutonium particuliÚrement délicate, au point qu'on utilise plutÎt un alliage plutonium-gallium, qui stabilise la phase Ύ à température ambiante, ce qui facilite l'usinage des piÚces en plutonium.
Le plutonium 239 et le plutonium 241 sont des isotopes fissiles par neutrons thermiques, ce qui signifie qu'ils peuvent contribuer Ă une rĂ©action nuclĂ©aire en chaĂźne et qu'ils peuvent ĂȘtre utilisĂ©s dans la conception d'armes nuclĂ©aires et de rĂ©acteurs nuclĂ©aires. Le plutonium 240 prĂ©sente un taux de fission spontanĂ©e trĂšs Ă©levĂ© qui impose d'en maintenir un taux infĂ©rieur Ă 7 % dans le plutonium de qualitĂ© militaire. Le plutonium 238 a une demi-vie de 88 ans et Ă©met des particules α ; c'est une source de chaleur souvent utilisĂ©e par les gĂ©nĂ©rateurs thermoĂ©lectriques Ă radioisotopes pour alimenter certaines sondes spatiales en Ă©lectricitĂ©. La sĂ©paration des isotopes du plutonium est difficile et ils sont gĂ©nĂ©ralement produits spĂ©cifiquement par des rĂ©acteurs spĂ©cialisĂ©s. La production de plutonium en quantitĂ© suffisante a Ă©tĂ© l'un des objectifs du projet Manhattan au cours de la Seconde Guerre mondiale afin de dĂ©velopper les premiĂšres bombes nuclĂ©aires. La premiĂšre explosion atomique, l'essai Trinity, a utilisĂ© une charge en plutonium, de mĂȘme que Fat Man, la bombe atomique larguĂ©e sur Nagasaki ; la bombe Little Boy larguĂ©e trois jours plus tĂŽt sur Hiroshima avait quant Ă elle un cĆur en uranium enrichi.
Propriétés
- Plutonium vu par la tranche sur le salt cake issu du procĂ©dĂ© multicycle de rĂ©duction directe d'oxyde (MCDOR) : le dioxyde de plutonium PuO2 est dissous dans le chlorure de calcium CaCl2 fondu de 820 Ă 875 °C dans un creuset en oxyde de magnĂ©sium MgO pour y ĂȘtre rĂ©duit en plutonium mĂ©tallique[5].
- Rayon métallique (en noir) des actinides. On observe que le rayon métallique du protactinium, de l'uranium, du neptunium et du plutonium est sensiblement inférieur à celui des autres actinides (thorium, américium, curium, berkélium, etc.). Cet effet est imputable aux électrons des orbitales 5f.
Physique
Le plutonium est un métal de la famille des actinides présentant, comme la plupart des autres métaux, un aspect argenté brillant comme le nickel. Cependant, au contact de l'air, il se recouvre rapidement d'une couche terne grisùtre, avec des couleurs pouvant tirer sur le jaune ou le vert olive, cette derniÚre teinte provenant du dioxyde de plutonium[6] PuO2.
Comme le neptunium et l'uranium â et, dans une moindre mesure, le protactinium â la structure Ă©lectronique du plutonium aux conditions normales de tempĂ©rature et de pression est dĂ©terminĂ©e par les orbitales 5f, qui contribuent de maniĂšre prĂ©pondĂ©rante aux liaisons interatomiques. Les distances entre atomes s'en trouvent rĂ©duites dans ces matĂ©riaux, qui prĂ©sentent de ce fait une masse volumique particuliĂšrement Ă©levĂ©e : celle du plutonium vaut 19,816 g/cm3, plus du double de celle de l'einsteinium (8,84 g/cm3), qui a pourtant une masse atomique supĂ©rieure. Or les distances interatomiques dans un cristal influencent la largeur des bandes Ă©lectroniques : plus ces distances sont petites, plus les bandes sont Ă©troites. La bande 5f Ă©tant mathĂ©matiquement moins large que les bandes 6d et 7s, elle devient ici suffisamment Ă©troite pour tendre Ă localiser les Ă©lectrons dans le cristal, dont les propriĂ©tĂ©s mĂ©talliques sont par consĂ©quent fortement dĂ©gradĂ©es[7]. De lĂ provient toute la complexitĂ© du plutonium : compte tenu de la structure de bandes trĂšs particuliĂšre du matĂ©riau, oĂč les bandes 5f et 6d ont des niveaux d'Ă©nergie trĂšs voisins, les Ă©lectrons 5f du plutonium sont Ă la limite entre Ă©tat localisĂ© et Ă©tat dĂ©localisĂ© dans le cristal, de sorte qu'une lĂ©gĂšre variation d'Ă©nergie interne suffit pour passer de l'un Ă l'autre, ce qui se traduit par des modifications brutales des propriĂ©tĂ©s macroscopiques du matĂ©riau.
Conséquence de l'influence des électrons 5f, les cristaux des actinides légers sont moins symétriques que ceux des métaux usuels, car les orbitales 5f sont trÚs directionnelles[8], et contraignent la géométrie des cristaux. Le protactinium cristallise dans le systÚme quadratique, moins symétrique que ceux des métaux usuels, tandis que l'uranium et le neptunium cristallisent dans le systÚme orthorhombique, encore moins symétrique, et que le plutonium cristallise dans le systÚme monoclinique, le moins symétrique de tous. Il s'ensuit que le plutonium à l'état standard est peu ductile, peu malléable, peu plastique, et est au contraire plutÎt dur et fragile ; on compare souvent ses propriétés mécaniques à celles de la fonte grise[9].
Autre conséquence de l'influence des électrons 5f, le plutonium à l'état standard présente une faible conductivité électrique et une faible conductivité thermique, mais une capacité thermique élevée, ce qui l'apparente aux matériaux à fermions lourds[7]. De plus, sa conductivité électrique tend à décroßtre lorsqu'on refroidit le matériau[10], ce qui est à l'opposé du comportement habituel des métaux. La tendance s'observe jusqu'à 100 K, puis s'inverse pour le plutonium frais ; la résistivité croßt cependant avec le temps en raison des dommages au réseau cristallin dus à la radioactivité.
Métal | Conductivité thermique |
Résistivité électrique |
Compressibilité | Module d'Young |
---|---|---|---|---|
Plutonium α | 4,2 W/m/K | 1,45 ”Ω m | 0,020 GPaâ1 | 100 GPa |
Plutonium ÎŽ (Pu-Ga) | 9,2 W/m/K | 1,00 ”Ω m | 0,033 GPaâ1 | 42 GPa |
Acier inoxydable | 15 W/m/K | 0,7 ”Ω m | 0,000 7 GPaâ1 | 180 GPa |
Aluminium | 222 W/m/K | 0,029 ”Ω m | 0,015 GPa-1 | 70 GPa |
D'une maniÚre générale, la radioactivité désorganise la structure cristalline du plutonium par accumulation de défauts cristallins[8]. Cependant, l'auto-irradiation peut également chauffer suffisamment le matériau pour conduire à un recuit, ce qui contrebalance l'effet précédent pour des températures supérieures à 1 000 K[12].
Isotopes
On connaßt une vingtaine d'isotopes du plutonium. Le plutonium 244 présente la demi-vie la plus longue, avec 80,8 millions d'années, suivi par le plutonium 242, avec 373 300 ans, et le plutonium 239, avec 24 110 ans. Tous les autres isotopes du plutonium ont une demi-vie inférieure à 7 000 ans. Le plutonium présente également huit isomÚres nucléaires, dont la demi-vie est toujours inférieure à une seconde[14].
Les isotopes connus du plutonium ont une masse atomique allant de 228 Ă 247. Le mode de dĂ©sintĂ©gration privilĂ©giĂ© des isotopes plus lĂ©gers que le plutonium 244 est la fission spontanĂ©e et la dĂ©sintĂ©gration α, qui produit essentiellement du neptunium et de l'uranium, ainsi qu'une grande variĂ©tĂ© de produits de fission. Le mode de dĂ©sintĂ©gration privilĂ©giĂ© des isotopes plus lourds que le plutonium 244 est la dĂ©sintĂ©gration ÎČ, qui produit essentiellement de l'amĂ©ricium. Le plutonium 241 est l'isotope parent de la sĂ©rie de dĂ©sintĂ©gration du neptunium, qui donne de l'amĂ©ricium 241 par dĂ©sintĂ©gration ÎČ[14] - [15].
Le plutonium 239 est, avec l'uranium 233 et l'uranium 235, l'un des trois principaux isotopes fissiles utilisĂ©s par l'industrie nuclĂ©aire ou Ă des fins militaires. Le plutonium 241 est Ă©galement fortement fissile, c'est-Ă -dire qu'il peut fissionner sous l'impact d'un neutron thermique en libĂ©rant suffisamment d'autres neutrons pour permettre la fission d'autres atomes et entretenir ainsi une rĂ©action en chaĂźne ; il est cependant bien plus radioactif que le plutonium 239, et produit, par dĂ©sintĂ©gration ÎČ, de l'amĂ©ricium 241, un fort Ă©metteur de particules α indĂ©sirables dans les applications habituelles du plutonium. Soumis Ă des neutrons thermiques, les isotopes 239Pu et 241Pu ont une probabilitĂ© d'environ 3â4 de fissionner et d'environ 1â4 de donner du 240Pu et du 242Pu respectivement, de sorte que le taux de 240Pu dans le plutonium rĂ©siduel aprĂšs une rĂ©action nuclĂ©aire est supĂ©rieur Ă celui du plutonium initial.
Sensiblement moins radioactif que la plupart des autres isotopes, le plutonium 239 pur présente cependant un facteur de multiplication keff supérieur à 1, ce qui signifie que ce matériau peut atteindre la masse critique pour peu qu'une quantité suffisante de matiÚre soit rassemblée dans le volume approprié[16]. Au cours de la fission d'un atome, une fraction de l'énergie de liaison nucléaire, qui assure la cohésion du noyau atomique, est libérée sous forme d'énergie électromagnétique et d'énergie cinétique, cette derniÚre étant rapidement convertie en énergie thermique. La fission d'un kilogramme de plutonium 239 peut produire une explosion équivalente à 21 kt de TNT (88 000 GJ). C'est cette énergie qui est utilisée par les réacteurs nucléaires et les armes nucléaires[15].
La prĂ©sence de plutonium 240 dans une masse de plutonium 239 limite l'intĂ©rĂȘt militaire de celui-ci car cet isotope prĂ©sente un taux de fission spontanĂ©e supĂ©rieur de plus de quatre ordres de grandeur Ă celui du plutonium 239 â environ 440 fissions/s/g, soit plus de 1 000 neutrons/s/g[17] â ce qui dĂ©grade les performances explosives du matĂ©riau et accroĂźt les risques d'explosion incontrĂŽlĂ©e[18]. Le plutonium est dit de qualitĂ© militaire (weapon-grade) lorsqu'il contient moins de 7 % de plutonium 240, et de qualitĂ© combustible (fuel-grade) lorsqu'il en contient moins de 19 %. Le plutonium haute qualitĂ© (supergrade), contenant moins de 4 % de plutonium 240, est utilisĂ©, en raison de sa plus faible radioactivitĂ©, pour les armes nuclĂ©aires devant ĂȘtre conservĂ©es Ă proximitĂ© immĂ©diate des Ă©quipages, dans les sous-marins nuclĂ©aires lanceurs d'engins et les divers types de navires de guerre par exemple[19]. Le plutonium 238 n'est pas fissile mais peut facilement ĂȘtre fissionnĂ© sous l'effet de neutrons rapides ainsi que d'une radioactivitĂ© α[15].
Les deux principaux isotopes synthĂ©tisĂ©s sont le plutonium 238 et le plutonium 239[15]. Le plutonium 239 est produit par capture neutronique puis dĂ©sintĂ©gration ÎČ Ă partir d'uranium 238[20] :
Les neutrons issus de la fission de l'uranium 235 sont absorbĂ©s par les noyaux d'uranium 238 pour former de l'uranium 239 ; une dĂ©sintĂ©gration ÎČ convertit alors un neutron en proton pour former du neptunium 239, converti par une seconde dĂ©sintĂ©gration ÎČ en plutonium 239.
Le plutonium 238 est produit par bombardement d'uranium 238 avec des ions de deutérium[21] :
Radioactivité
Hormis le plutonium 240, qui prĂ©sente un fort taux de fission spontanĂ©e, et le plutonium 241, qui se dĂ©sintĂšgre par radioactivitĂ© ÎČ, la dĂ©sintĂ©gration spontanĂ©e des principaux isotopes du plutonium se fait essentiellement par radioactivitĂ© α, c'est-Ă -dire par Ă©mission de particules α (He2+) qui se recombinent avec des Ă©lectrons du mĂ©tal pour former de l'hĂ©lium, tandis que le plutonium est transmutĂ© en uranium. Ainsi, un cĆur typique d'arme nuclĂ©aire de 5 kg contient 12,5 ĂâŻ1024 atomes donnant une activitĂ© de 11,5 ĂâŻ1012 Bq (dĂ©sintĂ©grations par seconde) Ă©mettant des particules α, ce qui correspond globalement Ă une puissance de 9,68 W [22] - [23].
Modes de désintégration principaux d'isotopes du plutonium[24] Isotope Période radioactive
Activité
massiqueMode de
désintégrationNucléide
filsRapport de
branchementĂnergie de
dĂ©sintĂ©gration238Pu 87,76 ans 6,34 ĂâŻ1011 Bq/g RadioactivitĂ© α 234U 71,04 % 5,499 MeV 28,84 % 5,457 MeV 239Pu 24 130 ans 2,295 ĂâŻ109 Bq/g RadioactivitĂ© α 235U 73,30 % 5,156 MeV 15,10 % 5,144 MeV 11,45 % 5,106 MeV 240Pu 6 567,5 ans 8,40 ĂâŻ109 Bq/g RadioactivitĂ© α 236U 72,90 % 5,168 MeV 27,00 % 5,124 MeV 241Pu 14,29 ans 3,81 ĂâŻ1012 Bq/g RadioactivitĂ© ÎČ 241Am 99,99 % 20,81 keV
Les radioisotopes du plutonium libĂšrent une chaleur de dĂ©sintĂ©gration variable selon les isotopes considĂ©rĂ©s. Cette grandeur est gĂ©nĂ©ralement donnĂ©e en watts par kilogramme ou en milliwatts par gramme. Elle peut atteindre des valeurs significatives dans les piĂšces en plutonium de grande taille (par exemple, dans les tĂȘtes nuclĂ©aires). Tous les isotopes du plutonium libĂšrent Ă©galement de faibles rayons Îł.
Chaleur de dĂ©sintĂ©gration d'isotopes du plutonium[25] Isotope Chaleur de dĂ©sintĂ©gration Fission spontanĂ©e (neutrons) Remarques 238Pu 560 W/kg 2 600 gâ1 sâ1 Chaleur de dĂ©sintĂ©gration trĂšs Ă©levĂ©e mise Ă profit dans les gĂ©nĂ©rateurs thermoĂ©lectriques Ă radioisotope 239Pu 1,9 W/kg 0,022 gâ1 sâ1 Principal isotope fissile du plutonium. 240Pu 6,8 W/kg 910 gâ1 sâ1 Principale impuretĂ© du plutonium 239. La qualitĂ© d'un plutonium est gĂ©nĂ©ralement exprimĂ©e en pourcentage de 240Pu. Son taux de fission spontanĂ©e est dĂ©favorable aux applications militaires. 241Pu 4,2 W/kg 0,049 gâ1 sâ1 Se dĂ©sintĂšgre en amĂ©ricium 241. Son accumulation prĂ©sente un risque d'irradiation par les piĂšces de plutonium anciennes. 242Pu 0,1 W/kg 1 700 gâ1 sâ1
Allotropes
Il existe six allotropes du plutonium à pression atmosphérique, et un septiÚme au-delà de 60 MPa[8]. Ces allotropes ont une énergie interne qui varie peu tandis que leurs propriétés physiques varient de façon spectaculaire. La masse volumique du plutonium pur à pression atmosphérique vaut ainsi 19,86 g/cm3 pour le plutonium α à température ambiante, mais seulement 15,92 g/cm3 pour le plutonium Ύ à 125 °C[26], soit une densité 20 % plus faible, correspondant à un allongement linéaire de plus de 7,6 %. Le plutonium peut ainsi réagir violemment à des changements de pression, de température ou d'environnement chimique, et les transitions de phase peuvent s'accompagner de changements de volume significatifs et brutaux[8].
Phases du plutonium à pression atmosphérique[26] Phase SystÚme cristallin Température de
transition de phaseMasse volumique[alpha 1] α Monoclinique simple â[alpha 2] 19,86 g/cm3 ÎČ Monoclinique Ă bases centrĂ©es 124,5 °C 17,70 g/cm3 Îł Orthorhombique Ă faces centrĂ©es 214,8 °C 17,14 g/cm3 ÎŽ Cubique Ă faces centrĂ©es 320,0 °C 15,92 g/cm3 ÎŽâ Quadratique centrĂ© 462,9 °C 16,00 g/cm3 Δ Cubique centrĂ© 482,6 °C 16,51 g/cm3 Liquide ~640 °C 16,65 g/cm3
- Monoclinique (α)
- Monoclinique Ă bases centrĂ©es (ÎČ)
- Orthorhombique à faces centrées (γ)
- TĂ©tragonal centrĂ© (ÎŽâ)
- Cubique centré (Δ)
L'existence d'allotropes aussi diffĂ©rents pour des Ă©nergies internes aussi voisines rend la mise en forme du plutonium pur particuliĂšrement dĂ©licate. Son Ă©tat standard, la phase α, est monoclinique, faisant du plutonium pur Ă tempĂ©rature ambiante un matĂ©riau dur et cassant comme la fonte grise, qui se prĂȘte fort peu Ă l'usinage et est susceptible de connaĂźtre de brusques variations de gĂ©omĂ©trie sous l'effet d'Ă©chauffements modĂ©rĂ©s. En revanche, la phase ÎŽ est cubique Ă faces centrĂ©es, comme de nombreux mĂ©taux usuels tels que l'aluminium et le nickel, et prĂ©sente des propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques semblables Ă celles de l'aluminium. Stable de 320,0 Ă 462,9 °C pour le plutonium pur, la phase ÎŽ peut ĂȘtre stabilisĂ©e jusqu'Ă tempĂ©rature ambiante moyennant l'adjonction d'une petite quantitĂ© de gallium, d'aluminium, d'amĂ©ricium, de scandium ou de cĂ©rium, qui permet d'usiner et de souder des piĂšces en plutonium[10]. L'alliage plutonium-gallium est frĂ©quemment utilisĂ© Ă cet effet, car il permet de s'affranchir des transitions de phases non dĂ©sirĂ©es entraĂźnant des distorsions dues Ă des gonflements ou des contractions localisĂ©s dans la piĂšce. Le silicium, l'indium, le zinc et le zirconium permettent la formation d'une phase ÎŽ mĂ©tastable par refroidissement rapide. L'adjonction de grandes quantitĂ©s d'hafnium, d'holmium et de thallium permet Ă©galement de prĂ©server la phase ÎŽ jusqu'Ă la tempĂ©rature ambiante. Le neptunium est le seul Ă©lĂ©ment qui stabilise la phase α monoclinique Ă tempĂ©rature plus Ă©levĂ©e[8].
L'élasticité de la phase Ύ est anisotrope, pouvant varier d'un facteur six à sept selon les directions[27].
Dans les armes à fission, l'onde de choc qui comprime le noyau (au-delà de quelques dizaines de kilobars) provoque également une transition de la phase Ύ vers la forme α, nettement plus dense, ce qui permet d'atteindre plus facilement la criticité[27].
Alliages
Les alliages de plutonium peuvent ĂȘtre obtenus en ajoutant un mĂ©tal Ă du plutonium fondu. Si le mĂ©tal ajoutĂ© est suffisamment rĂ©ducteur, le plutonium peut ĂȘtre apportĂ© sous forme d'oxydes ou d'halogĂ©nures. L'alliage plutonium-gallium et l'alliage plutonium-aluminium, qui stabilisent la phase ÎŽ du plutonium Ă tempĂ©rature ambiante, sont obtenus en ajoutant du trifluorure de plutonium PuF3 Ă du gallium ou de l'aluminium fondus, ce qui prĂ©sente l'avantage d'Ă©viter de manipuler du plutonium mĂ©tallique, trĂšs rĂ©actif[28].
- Plutonium-gallium Pu-Ga â Alliage principal utilisĂ© pour la mise en forme, l'usinage et le soudage de piĂšces en plutonium en Ă©vitant les problĂšmes structurels posĂ©s par les transitions de phases αâÎŽ. Il est utilisĂ© principalement pour la rĂ©alisation d'armes nuclĂ©aires Ă implosion[29].
- Plutonium-aluminium Pu-Al â Alternative Ă l'alliage plutonium-gallium, mais tend Ă interagir avec les particules α en Ă©mettant des neutrons, ce qui rĂ©duit son intĂ©rĂȘt pour rĂ©aliser des armes nuclĂ©aires. Il peut en revanche ĂȘtre utilisĂ© pour rĂ©aliser du combustible nuclĂ©aire[30].
- Plutonium-gallium-cobalt PuCoGa5 â Supraconducteur non conventionnel prĂ©sentant une supraconductivitĂ© en dessous de 18,5 K, un ordre de grandeur au-dessus du plus Ă©levĂ© des systĂšmes Ă fermions lourds, et avec un courant critique Ă©levĂ©.
- Plutonium-cĂ©rium Pu-Ce et plutonium-cĂ©rium-cobalt Pu-Ce-Co â Peuvent ĂȘtre utilisĂ©s comme combustibles nuclĂ©aires.
- Uranium-plutonium U-Pu â Avec environ 15 Ă 30 % d'atomes de plutonium, cet alliage peut ĂȘtre utilisĂ© comme combustible nuclĂ©aire pour surgĂ©nĂ©rateurs. Il est pyrophorique et trĂšs sensible Ă la corrosion au point de s'enflammer ou de se dĂ©sintĂ©grer au contact de l'air, ce qui nĂ©cessite de l'allier Ă d'autres constituants. L'addition d'aluminium, de carbone ou de cuivre n'apporte aucune amĂ©lioration notable, tandis que le zirconium et le fer amĂ©liorent la rĂ©sistance Ă la corrosion, mais ne permettent pas d'Ă©viter la dĂ©sintĂ©gration aprĂšs plusieurs mois d'exposition Ă l'air. L'addition de titane ou de zirconium Ă©lĂšve le point de fusion de l'alliage[31].
- Uranium-plutonium-zirconium U-Pu-Zr â Peut ĂȘtre utilisĂ© comme combustible nuclĂ©aire, notamment pour surgĂ©nĂ©rateurs[32] - [33]. Le titane et le zirconium accroissent la rĂ©sistance Ă la corrosion, rĂ©duisent l'inflammabilitĂ© et amĂ©liorent la ductilitĂ©, la rĂ©sistance, l'usinabilitĂ© et les caractĂ©ristiques thermiques. L'alliage uranium-plutonium-molybdĂšne U-Pu-Mo prĂ©sente la meilleure rĂ©sistance Ă la corrosion, mais le titane et le zirconium sont prĂ©fĂ©rĂ©s au molybdĂšne en raison de meilleures propriĂ©tĂ©s physiques[31].
- Thorium-uranium-plutonium Th-U-Pu â ĂtudiĂ© comme possible combustible nuclĂ©aire pour surgĂ©nĂ©rateurs[31].
Chimie
Le plutonium pur à température ambiante présente des surfaces argentées qui ternissent en quelques minutes au contact de l'air[15]. Il présente quatre états d'oxydation courants en solution aqueuse, plus un cinquiÚme plus rare[35] :
- Pu(III), sous forme d'ion Pu3+ (bleu lavande)
- Pu(IV), sous forme d'ion Pu4+ (brun jaune)
- Pu(V), sous forme d'ion PuO2+ (rose pĂąle)[alpha 3]
- Pu(VI), sous forme d'ion PuO22+ (rose orangé)
- Pu(VII), sous forme d'ion PuO53â (vert ; cet ion heptavalent est rare).
Un complexe avec du plutonium Ă l'Ă©tat d'oxydation formel +2, le [K(2.2.2-cryptand)][PuIICpâł3], oĂč Cpâł = C5H3(SiMe3)2, a Ă©galement Ă©tĂ© publiĂ©[37].
La couleur des solutions d'ions de plutonium dépend à la fois de l'état d'oxydation et de la nature de l'anion acide[38]. C'est ce dernier qui influence le degré de complexation du plutonium.
Le plutonium mĂ©tallique est obtenu en faisant rĂ©agir du tĂ©trafluorure de plutonium PuF4 avec du baryum, du calcium ou du lithium Ă 1 200 °C[39]. Il est attaquĂ© par les acides, l'oxygĂšne et la vapeur d'eau, mais pas par les bases. Il se dissout facilement dans l'acide chlorhydrique HCl, l'acide iodhydrique HI et l'acide perchlorique HClO4 concentrĂ©s[10]. Le plutonium fondu doit ĂȘtre maintenu sous vide ou sous atmosphĂšre inerte afin d'Ă©viter la rĂ©action avec l'air[10]. Ă 135 °C, le plutonium mĂ©tallique s'enflamme Ă l'air libre, et explose en prĂ©sence de tĂ©trachloromĂ©thane[40] CCl4.
Le plutonium rĂ©agit avec le carbone pour former des carbures de plutonium Pu3C2, PuC1-ÎŽ, Pu2C3 et PuC2 ; il rĂ©agit avec l'azote N2 pour former un nitrure PuN, et avec le silicium pour former un siliciure PuSi2[35] - [40] ; il rĂ©agit avec les halogĂšnes X2, oĂč X peut reprĂ©senter de fluor, le chlore, le brome et l'iode, en donnant des trihalogĂ©nures PuX3. Avec le fluor, outre le trifluorure de plutonium PuF3, on observe Ă©galement du tĂ©trafluorure de plutonium PuF4 ainsi que de l'hexafluorure de plutonium PuF6. Il se forme par ailleurs des oxyhalogĂ©nures PuOCl, PuOBr et PuOI.
Les creusets utilisĂ©s avec du plutonium doivent ĂȘtre en mesure de supporter les propriĂ©tĂ©s trĂšs rĂ©ductrices de ce mĂ©tal. Les mĂ©taux rĂ©fractaires, tels que le tantale et le tungstĂšne, ainsi que les oxydes, borures, carbures, nitrures et siliciures les plus stables, peuvent convenir. La fusion dans un four Ă arc Ă©lectrique peut permettre de produire de petits lingots de plutonium mĂ©tallique sans avoir besoin d'un creuset[10].
Corrosion
Le plutonium pur exposé à l'humidité, que ce soit dans l'air ou dans l'argon, se recouvre en quelques minutes d'une couche terne constituée d'un mélange d'oxydes et d'hydrures[26], qui se désagrÚge en formant une fine poussiÚre volatile dont l'inhalation peut constituer un risque sanitaire sérieux. C'est la raison pour laquelle le plutonium est manipulé dans des boßtes à gants qui préviennent la dispersion atmosphérique de ces poussiÚres.
Plus précisément, le plutonium exposé à l'air sec se recouvre d'une couche de dioxyde de plutonium PuO2 qui assure une passivation remarquable du métal, réduisant la progression de l'oxydation dans le matériau à une valeur aussi faible que 20 pm/h[41]. En revanche, la présence d'humidité introduit des hydrures PuHx, avec 1,9 < x < 3, qui catalysent la corrosion par l'oxygÚne O2, tandis que l'humidité en l'absence d'oxygÚne introduit des oxydes intermédiaires comme le sesquioxyde Pu2O3 qui favorisent la corrosion par l'hydrogÚne. Enfin, l'humidité en présence d'oxygÚne conduit à l'oxydation du dioxyde PuO2 pour former un oxyde supérieur PuO2+x sur la couche de dioxyde qui semble favoriser la corrosion du métal dans l'air humide[41].
Les poudres de plutonium, de ses hydrures et de certains oxydes tels que Pu2O3 sont pyrophoriques, c'est-à -dire qu'elles peuvent prendre feu spontanément au contact de l'air à température ambiante, et sont par conséquent manipulées sous atmosphÚre sÚche inerte d'azote N2 ou d'argon Ar. Le plutonium massif ne s'enflamme qu'au-dessus de 400 °C. Le Pu2O3 s'échauffe spontanément et se transforme en dioxyde de plutonium PuO2, qui est stable dans l'air sec, mais réagit à chaud avec la vapeur d'eau[42]. Les réactions en jeu seraient ainsi :
Le plutonium réagit également avec l'hydrogÚne H2 pour former des hydrures PuHx, avec 1,9 < x < 3 :
- 2 Pu + x H2 ⶠ2 PuHx.
La valeur de x dépend de la pression partielle d'hydrogÚne et de la température de réaction. Ces hydrures, qui sont solides cristallisés dans le systÚme cubique à faces centrées, sont rapidement oxydés par l'air, et se dissocient en leurs éléments constituants lorsqu'ils sont chauffés sous vide dynamique, c'est-à -dire avec pompage continu de l'hydrogÚne libéré.
Sûreté
Différents types de risques sont à considérer s'agissant de la manipulation du plutonium, qui dépendent étroitement des isotopes en jeu. Les accidents de criticité surviennent lors d'erreurs de manipulation conduisant à la formation d'une masse critique de plutonium et sont susceptibles de provoquer un syndrome d'irradiation aiguë. La radiotoxicité et la reprotoxicité se manifestent à la suite de l'absorption de plutonium dans l'organisme conduisant à l'irradiation des tissus avec des rayonnements ionisants pouvant provoquer des mutations génétiques et induire des cancers.
Les isotopes du plutonium les plus courants sont avant tout des Ă©metteurs α, irradiant des particules α de 4,9 Ă 5,5 MeV qui sont facilement arrĂȘtĂ©es par toute substance solide, notamment l'Ă©piderme. Le plutonium 241 Ă©met des rayons ÎČ, plus pĂ©nĂ©trants que les rayons α, mais d'Ă peine 5,2 keV.
D'un point de vue chimique, le plutonium est combustible et pyrophorique, de sorte qu'il présente un risque d'incendie. Sa toxicité chimique, en revanche, n'est pas particuliÚrement significative.
Criticité
L'accumulation de plutonium dans un volume approchant de la masse critique est susceptible de conduire au déclenchement d'une réaction nucléaire émettant une quantité létale de neutrons et de rayons γ[10]. Le risque est d'autant plus grand avec le plutonium que la masse critique du plutonium 239 n'est généralement que le tiers de celle de l'uranium 235[15]. Ce risque est accru en solution en raison de l'effet modérateur de l'hydrogÚne de l'eau, qui thermalise les neutrons[35].
Plusieurs accidents de criticitĂ© impliquant du plutonium ont Ă©tĂ© rapportĂ©s au XXe siĂšcle, certains ayant entraĂźnĂ© la mort de personnes touchĂ©es. Ce fut par exemple le cas au laboratoire national de Los Alamos le 21 aoĂ»t 1945 lors d'une erreur de manipulation de briques en carbure de tungstĂšne utilisĂ©es comme rĂ©flecteurs de neutrons autour d'une sphĂšre en plutonium de qualitĂ© militaire, ce qui causa 25 jours plus tard la mort d'Harry Daghlian Jr., alors chercheur du projet Manhattan, Ă la suite d'un syndrome d'irradiation aiguĂ« consĂ©cutif Ă la dose qu'il a reçue, estimĂ©e Ă 5,1 Sv[43] - [44]. Neuf mois plus tard, Louis Slotin mourut Ă©galement Ă Los Alamos d'un accident semblable en manipulant des rĂ©flecteurs en bĂ©ryllium autour de la mĂȘme sphĂšre en plutonium, appelĂ©e demon core[45]. Toujours Ă Los Alamos, un accident diffĂ©rent est survenu en , coĂ»tant la vie Ă un laborantin, nommĂ© Cecil Kelley, lors d'une opĂ©ration de purification du plutonium, Ă la suite de la formation d'une masse critique dans un rĂ©cipient de mĂ©lange. D'autres accidents de ce type se sont produits Ă travers le monde, que ce soit aux Ătats-Unis, en Union soviĂ©tique, au Japon ou dans d'autres pays[46].
Radiotoxicité
ĂlĂ©ment synthĂ©tique produit spĂ©cifiquement pour sa radioactivitĂ©, le plutonium est surtout connu pour sa radiotoxicitĂ©. Celle-ci rĂ©sulte de trois types de rayonnements ionisants : les rayons α (particules α), les rayons ÎČ (Ă©lectrons) et les rayons Îł (photons Ă©nergĂ©tiques). L'exposition aiguĂ« ou prolongĂ©e Ă ces rayonnements prĂ©sente des risques pour la santĂ©, susceptibles de se manifester dans le cadre d'un syndrome d'irradiation aiguĂ«, avec mutations gĂ©nĂ©tiques et cancers. Les risques croissent avec la dose absorbĂ©e, mesurĂ©e en grays (Gy), et plus prĂ©cisĂ©ment en fonction de la dose Ă©quivalente, mesurĂ©e en sieverts (Sv), qui pondĂšre l'impact physiologique des diffĂ©rents types de rayonnements reçus en fonction de leur capacitĂ© Ă causer des dommages dans les tissus irradiĂ©s. Cette pondĂ©ration est introduite par le facteur de dose, mesurĂ© typiquement en microsieverts par becquerel (”Sv/Bq) :
Isotope Plutonium 238 Plutonium 239 Plutonium 240 Plutonium 241 Plutonium 242 Activité massique[47] ~630 GBq/g ~2,3 GBq/g ~8,5 GBq/g ~3 700 GBq/g ~0,15 GBq/g Facteur de dose[48] 0,23 ”Sv/Bq 0,25 ”Sv/Bq 0,25 ”Sv/Bq 0,004 8 ”Sv/Bq 0,24 ”Sv/Bq
Ainsi, les rayons Îł traversent tous les tissus et touchent l'ensemble de l'organisme, tandis que les rayons ÎČ sont moins pĂ©nĂ©trants et que les rayons α ne franchissent pas l'Ă©piderme mais sont bien plus Ă©nergĂ©tiques (quelques mĂ©gaĂ©lectron-volts, contre quelques kiloĂ©lectron-volts pour les rayons ÎČ et Îł). Ainsi, les particules α sont dangereuses lorsqu'elles sont Ă©mises au sein mĂȘme des tissus par le plutonium absorbĂ©[40]. Le principal risque est l'inhalation de particules contenant du plutonium, notamment sous forme de dioxyde de plutonium PuO2, qui se forme rapidement au contact de l'air et qui tend Ă se dĂ©sagrĂ©ger en fines poussiĂšres en prĂ©sence d'humiditĂ©. On a ainsi montrĂ© une incidence accrue du cancer du poumon chez des salariĂ©s du secteur nuclĂ©aire[49]. Le risque de cancer du poumon croĂźt lorsque la dose Ă©quivalente de plutonium inhalĂ© atteint 400 mSv[50]. En revanche, l'ingestion ne permet d'absorber que 0,04 % du PuO2 ingĂ©rĂ©[40]. Les risques concernent Ă©galement les os, oĂč le plutonium s'accumule, ainsi que le foie, oĂč il est concentrĂ©[10].
Tous les isotopes du plutonium ne prĂ©sentent pas le mĂȘme niveau de radiotoxicitĂ©. Le plutonium de qualitĂ© militaire, constituĂ© Ă plus de 92 % de plutonium 239, prĂ©sente ainsi une radiotoxicitĂ© plutĂŽt modĂ©rĂ©e[51], en raison de son activitĂ© massique plus faible que celle du plutonium 240 et surtout du plutonium 238. Le plutonium 241 a une activitĂ© un millier de fois plus Ă©levĂ©e, Ă©mettant des rayons ÎČ qui sont plus pĂ©nĂ©trants que le rayonnement α, bien qu'un millier de fois moins Ă©nergĂ©tiques.
Ănergie par mode de dĂ©sintĂ©gration[47] Isotope Plutonium 238 Plutonium 239 Plutonium 240 Plutonium 241 Plutonium 242 Rayonnement α 5,5 MeV 5,1 MeV 5,2 MeV < 1 keV 4,9 MeV Rayonnement ÎČ 11 keV 6,7 keV 11 keV 5,2 keV 8,7 keV Rayonnement Îł 1,8 keV < 1 keV 1,7 keV < 1 keV 1,4 keV
Le plutonium 238 présente la plus forte radiotoxicité, tandis que le plutonium 241, dont la concentration dans le plutonium croßt avec le temps, produit rapidement de l'américium 241, qui émet des rayons γ énergétiques susceptibles d'exposer l'environnement à une irradiation significative[52].
La dose mortelle par syndrome d'irradiation aiguë constatée sur les expérimentations in vivo est de l'ordre de 400 à 4 000 ”g/kg en une seule prise, une contamination chronique ayant des effets plus diffus[53]. On estime de ce fait qu'une quantité de l'ordre d'une dizaine de milligrammes provoque le décÚs d'une personne ayant inhalé en une seule fois des oxydes de plutonium. En effet, les tests effectués sur des babouins et des chiens conduisent à estimer pour l'homme une mortalité de 50 % au bout de 30 jours avec 9 mg, au bout d'un an avec 0,9 mg et 1 000 jours avec 0,4 mg[54].
L'apparition de tumeurs pulmonaires a été mise en évidence chez le chien et le rat aprÚs inhalation de composés peu solubles tels que les oxydes de plutonium : la relation dose-effet mise en évidence comporte un seuil d'apparition des tumeurs pour une dose au poumon autour de 1 Gy[54] - [55]. Ce seuil d'apparition des tumeurs correspondrait chez l'homme à un dépÎt pulmonaire d'environ 200 kBq, soit 87 ”g) de 239PuO2[54].
Inflammabilité
Le plutonium présente un risque d'incendie, particuliÚrement lorsqu'il est sous forme de poudre finement divisée. En présence d'humidité, il forme à sa surface des hydrures qui sont pyrophoriques et sont susceptibles de prendre feu à température ambiante. Le risque est réel, et s'est matérialisé en 1969 par un important feu de plutonium au laboratoire national de Rocky Flats[56]. L'accroissement de volume résultant de l'oxydation du plutonium peut atteindre 70 % et briser les récipients de confinement[42]. La radioactivité de ce métal combustible constitue un risque supplémentaire.
L'oxyde de magnésium MgO est sans doute la substance la plus efficace pour éteindre un feu de plutonium : il refroidit le métal en agissant comme dissipateur thermique tout en coupant l'alimentation en oxygÚne de la combustion. Afin de prévenir les risques d'incendie, il est recommandé de manipuler le plutonium sous atmosphÚre sÚche inerte[42].
Toxicologie
Le plutonium prĂ©sente la toxicitĂ© d'un mĂ©tal lourd au mĂȘme titre que l'uranium, par exemple, mais elle est moins documentĂ©e que celle de ce dernier, et les Ă©tudes ne placent pas la toxicitĂ© chimique comme risque majeur associĂ© au plutonium[57] - [58]. Plusieurs populations exposĂ©es Ă des poussiĂšres de plutonium ont Ă©tĂ© suivies de prĂšs afin d'Ă©valuer l'impact sur leur santĂ© de leur contamination au plutonium[59], comme les personnes rĂ©sidant Ă proximitĂ© de sites d'expĂ©rimentation nuclĂ©aires atmosphĂ©riques lorsqu'ils Ă©taient autorisĂ©s, les personnes travaillant dans des installations nuclĂ©aires, les rescapĂ©s du bombardement atomique de Nagasaki, voire des patients « en phase terminale » de maladies mortelles Ă qui a Ă©tĂ© injectĂ© du plutonium dans les annĂ©es 1945-1946 pour en observer la mĂ©tabolisation dans le corps humain. Ces Ă©tudes ne montrent gĂ©nĂ©ralement pas de toxicitĂ© particuliĂšrement Ă©levĂ©e pour le plutonium, avec des exemples de cas cĂ©lĂšbres comme celui d'Albert Stevens, citĂ© par Bernard Cohen (en)[58], qui vĂ©cut jusqu'Ă un Ăąge avancĂ© aprĂšs avoir subi des injections de plutonium. Plusieurs dizaines de chercheurs du laboratoire national de Los Alamos ont Ă©galement inhalĂ© des quantitĂ©s significatives de poussiĂšres de plutonium dans les annĂ©es 1940 sans dĂ©velopper de cancer du poumon[60].
Certains discours antinucléaires[61] - [62] - [63] - [64] - [65] - [66] affirment que « l'ingestion d'un seul millioniÚme de gramme est fatale », ce qui n'est pas étayé par la documentation existante[67]. Les données épidémiologiques des membres du « club des UPPU[alpha 4] », c'est-à -dire des 26 personnes ayant travaillé au laboratoire national de Los Alamos sur du plutonium et en ayant ingéré au point qu'il était suivi dans les urines, montrent par exemple une mortalité et un taux de cancers inférieurs à la moyenne[68].
L'affirmation selon laquelle « Il suffirait de quelques centaines de grammes de plutonium répandue uniformément sur terre, pour y effacer toute forme de vie humaine »[66] n'est pas non plus conforme aux données disponibles. On estime en effet que la dispersion d'une masse de l'ordre du kilogramme sur une surface de quelques centaines de kilomÚtres carrés (soit dans un rayon d'environ 10 km) conduit à une contamination inférieure au centiÚme de microgramme par mÚtre carré[65] - [69], de sorte quelques centaines de grammes répartis uniformément à la surface de la Terre seraient bien en deçà de toute quantité détectable.
Il convient également de distinguer la radiotoxicité du plutonium 238, qui est particuliÚrement élevée, de celle du plutonium 239 employé par l'armée et l'industrie nucléaire, dont la radioactivité spontanée est sensiblement moindre. Ces deux isotopes sont produits en quantités trÚs différentes, par des circuits distincts et pour des usages qui n'ont aucun rapport : le plutonium 238 est produit à raison de quelques kilogrammes essentiellement comme source d'énergie embarquée pour générateur thermoélectrique à radioisotope, tandis que le plutonium 239 est produit à raison de plusieurs tonnes pour tirer profit de sa nature d'isotope fissile dans des réacteurs nucléaires ou des armes nucléaires[70].
Toxicodynamique
Chez l'homme, le plutonium absorbĂ© est transportĂ© par des transferrines[71] - [72] - [73] - [74] et est stockĂ© dans le sang par la ferritine[75] - [76] - [77] - [78] pour finir par s'accumuler essentiellement dans les os, Ă©galement dans le foie, et, dans une moindre mesure, dans les poumons[79]. Il demeure dans le corps humain avec une demi-vie biologique d'environ 50 ans[80]. Un moyen courant d'en limiter les effets est d'injecter un complexe d'acide diĂ©thylĂšne-triamine penta-acĂ©tique[81] - [82] - [83] (DTPA, parfois appelĂ© « acide pentĂ©tique ») avec du calcium[84] ou du zinc[85] dans les 24 h suivant la contamination, ce qui limite la fixation du plutonium, ainsi que de l'amĂ©ricium et du curium. D'autres chĂ©lateurs peuvent Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©s, comme l'entĂ©robactine[86] et la dĂ©fĂ©roxamine, certains avec une meilleure efficacitĂ© que le DTPA, comme le 3,4,3-LIHOPO ou la DFO-HOPO[87] (dĂ©fĂ©roxamine-hydroxypyridinone).
On estime que chez l'Homme, 10 % du plutonium qui a franchi la barriĂšre intestinale ou pulmonaire quitte le corps (via l'urine, et les excrĂ©ments). Le reste aprĂšs passage dans le sang se fixe pour moitiĂ© dans le foie et pour moitiĂ© dans le squelette, oĂč il demeure trĂšs longtemps et pour partie Ă vie (Le DOE amĂ©ricain estime que la demi-vie dans l'organe est respectivement de 20 et 50 ans pour le foie et l'os, selon des modĂšles simplifiĂ©s ne tenant pas compte de redistributions intermĂ©diaires (en cas de fracture et/ou de mĂ©nopause (cf. dĂ©calcification) et lors du recyclage normal de l'os, etc). Le DOE prĂ©cise que le taux accumulĂ© dans le foie et le squelette dĂ©pend aussi de l'Ăąge de l'individu (l'absorption dans le foie augmente avec l'Ăąge), et qu'en fait, le plutonium se fixe d'abord sur la surface corticale et trabĂ©culaire des os avant d'ĂȘtre lentement redistribuĂ© dans tout le volume minĂ©ral osseux.
Applications
Militaires
Le plutonium 239 est un isotope fissile clĂ© pour la rĂ©alisation d'armes nuclĂ©aires en raison de sa relative facilitĂ© de mise en Ćuvre et de sa disponibilitĂ© assez Ă©levĂ©e. Il est possible de rĂ©duire la masse critique nĂ©cessaire Ă l'explosion en entourant le cĆur de plutonium par des rĂ©flecteurs de neutrons qui ont le double rĂŽle d'augmenter le flux de neutrons thermiques dans le cĆur et de retarder l'expansion thermique de ce dernier afin d'y prolonger la rĂ©action en chaĂźne et d'accroĂźtre la puissance de l'explosion nuclĂ©aire.
Une masse de 10 kg de plutonium 239 sans rĂ©flecteur suffit gĂ©nĂ©ralement pour atteindre la criticitĂ©[88] ; cette masse peut ĂȘtre divisĂ©e par deux par une conception optimisĂ©e. C'est environ le tiers de la masse critique de l'uranium 235.
La bombe Fat Man larguĂ©e sur Nagasaki par les Ătats-Unis le 9 aoĂ»t 1945 utilisait une charge de 6,4 kg d'alliage plutonium-gallium 239Pu-240Pu-Ga 96:1:3 autour d'une source de neutrons d'amorçage Be-210Po le tout cernĂ© de lentilles explosives comprimant le plutonium pour en accroĂźtre significativement la masse volumique et donc la puissance de l'explosion, qui atteignit l'Ă©quivalent de 20 000 t de TNT[89]. Il est en thĂ©orie possible de rĂ©duire la masse de plutonium nĂ©cessaire dans une arme nuclĂ©aire pour atteindre la criticitĂ© Ă moins de 4 kg moyennant une conception suffisamment Ă©laborĂ©e.
Civiles
Le combustible nuclĂ©aire usagĂ© provenant de rĂ©acteurs Ă eau lĂ©gĂšre conventionnels contient un mĂ©lange d'isotopes 238Pu, 239Pu, 240Pu et 242Pu. Ce mĂ©lange n'est pas suffisamment enrichi en plutonium 239 pour permettre la rĂ©alisation d'armes nuclĂ©aires mais peut ĂȘtre recyclĂ© en combustible MOX. Les captures neutroniques accidentelles au cours de la rĂ©action nuclĂ©aire accroissent la quantitĂ© de plutonium 240 et de plutonium 242 chaque fois que le plutonium est irradiĂ© dans un rĂ©acteur Ă neutrons thermiques de sorte que, Ă l'issue d'un premier cycle, le plutonium ne peut plus ĂȘtre utilisĂ© que par des rĂ©acteurs Ă neutrons rapides. Si de tels rĂ©acteurs ne sont pas disponibles, ce qui est gĂ©nĂ©ralement le cas, le plutonium en excĂšs est gĂ©nĂ©ralement Ă©liminĂ© en formant des dĂ©chets radioactifs Ă vie longue. La volontĂ© de rĂ©duire la quantitĂ© de tels dĂ©chets et de les valoriser a poussĂ© Ă rĂ©aliser davantage de rĂ©acteurs Ă neutrons rapides[90].
Le procĂ©dĂ© chimique le plus courant, dit PUREX, permet le retraitement du combustible nuclĂ©aire usĂ© en extrayant le plutonium et l'uranium qu'il contient afin de former un mĂ©lange d'oxydes dit MOX, essentiellement du dioxyde d'uranium UO2 et du dioxyde de plutonium PuO2, pouvant ĂȘtre utilisĂ© Ă nouveau dans des rĂ©acteurs nuclĂ©aires. Du plutonium de qualitĂ© militaire peut ĂȘtre ajoutĂ© Ă ce mĂ©lange pour en accroĂźtre les performances Ă©nergĂ©tiques. Le MOX peut ĂȘtre utilisĂ© dans les rĂ©acteurs Ă eau lĂ©gĂšre et contient environ 60 kg par tonne de combustible ; aprĂšs quatre annĂ©es d'utilisation, les trois quarts du plutonium sont consommĂ©s. Les surgĂ©nĂ©rateurs sont conçus afin d'optimiser l'utilisation des neutrons produits au cours de la rĂ©action nuclĂ©aire en les utilisant pour produire, Ă partir d'atomes fertiles, davantage de matĂ©riau fissile qu'ils en consomment[90].
Le MOX est utilisĂ© depuis les annĂ©es 1980, notamment en Europe. Les Ătats-Unis et la Russie ont signĂ©, en , l'Accord de gestion et de traitement du plutonium (PMDA) par lequel ils entendent Ă©liminer 34 tonnes de plutonium de qualitĂ© militaire ; le DOE amĂ©ricain prĂ©voit d'avoir recyclĂ© cette masse de plutonium en MOX avant la fin de l'annĂ©e 2019[91].
Le MOX accroĂźt le rendement Ă©nergĂ©tique total. Une barre de combustible nuclĂ©aire est retraitĂ©e aprĂšs une utilisation de trois ans afin d'en extraire les dĂ©chets, qui reprĂ©sentent alors environ 3 % de la masse totale de ces barres[40]. Les isotopes d'uranium et de plutonium produits au cours de ces trois annĂ©es d'exploitation[alpha 5] sont laissĂ©s dans la barre de combustible, qui retourne dans un rĂ©acteur pour y ĂȘtre utilisĂ©. La prĂ©sence de gallium jusqu'Ă hauteur de 1 % pondĂ©ral dans le plutonium de qualitĂ© militaire peut interfĂ©rer avec l'utilisation Ă long terme de ce matĂ©riau dans un rĂ©acteur Ă eau lĂ©gĂšre[92].
Les plus grandes installations déclarées de recyclage du plutonium sont les unités B205 (en) et THORP (en)[alpha 6] de Sellafield, au Royaume-Uni ; l'usine de retraitement de la Hague, en France ; l'usine nucléaire de Rokkasho, au Japon ; et le complexe nucléaire Maïak en Russie ; il existe d'autres sites déclarés plus modestes, par exemple en Inde et au Pakistan.
Spatiales
Le plutonium 238 a une demi-vie de 87,74 ans. Il Ă©met une grande quantitĂ© d'Ă©nergie thermique accompagnĂ©e de faibles flux de neutrons et de photons d'Ă©nergie gamma. Un kilogramme de cet isotope peut dĂ©gager une puissance thermique d'environ 570 W. Il Ă©met principalement des particules α d'Ă©nergie Ă©levĂ©e mais qui sont faiblement pĂ©nĂ©trantes, de sorte qu'il ne nĂ©cessite qu'un blindage lĂ©ger. Une feuille de papier suffit pour arrĂȘter des rayons α[94].
Ces caractéristiques font de cet isotope du plutonium une source thermique particuliÚrement intéressante pour les applications embarquées devant fonctionner sans possibilité de maintenance directe pendant la durée d'une vie humaine. Il a par conséquent été utilisé comme source de chaleur dans les générateurs thermiques à radioisotope (RTG) et éléments chauffants à radioisotope (RHU) comme ceux des sondes Cassini-Huygens[95], Voyager, Galileo et New Horizons, ainsi que le rover Curiosity de Mars Science Laboratory.
Les sondes jumelles Voyager ont été lancées en 1977, chacune avec une source en plutonium libérant une puissance de 500 W. Plus de 30 ans plus tard, ces sources d'énergie libéraient encore une puissance de 300 W permettant un fonctionnement limité des sondes[96]. Une version plus ancienne de cette technologie alimentait les cinq Apollo Lunar Surface Experiments Packages à partir d'Apollo 12 en 1969[40].
Le plutonium 238 a Ă©galement Ă©tĂ© utilisĂ© avec succĂšs pour alimenter des stimulateurs cardiaques afin d'Ă©viter les interventions chirurgicales rĂ©pĂ©tĂ©es pour remplacer la source d'Ă©nergie[97]. Le plutonium 238 a depuis Ă©tĂ© largement remplacĂ© dans cet usage par les piles au lithium, mais il restait encore en 2003 entre 50 et 100 patients aux Ătats-Unis Ă©quipĂ©s de stimulateurs cardiaques alimentĂ©s au plutonium 238[98].
Sécurité
Le plutonium Ă©tant susceptible d'ĂȘtre utilisĂ© Ă des fins militaires ou terroristes, il fait l'objet de nombreux textes et conventions internationaux visant Ă en prĂ©venir la prolifĂ©ration. Le plutonium recyclĂ© Ă partir de combustible nuclĂ©aire usĂ© prĂ©sente un risque de prolifĂ©ration limitĂ© en raison de sa contamination Ă©levĂ©e en isotopes non fissiles tels que le plutonium 240 et le plutonium 242, dont l'Ă©limination n'est pas rĂ©alisable.
Un rĂ©acteur opĂ©rant avec un taux de combustion trĂšs faible produit peu de ces isotopes indĂ©sirables et laisse donc un matĂ©riau nuclĂ©aire potentiellement utilisable Ă des fins militaires. Le plutonium de qualitĂ© militaire est censĂ© ĂȘtre constituĂ© au moins de 92 % de plutonium 239, mais il est techniquement possible de faire exploser une bombe nuclĂ©aire de faible puissance Ă partir de plutonium ne contenant que 85 % de plutonium 239[alpha 7]. Le plutonium produit par un rĂ©acteur Ă eau lĂ©gĂšre avec un taux de combustion normal contient gĂ©nĂ©ralement moins de 60 % de plutonium 239, 10 % de plutonium 241 fissile et jusqu'Ă 30 % d'isotopes indĂ©sirables plutonium 240 et 242. On ignore s'il est possible de faire exploser un engin nuclĂ©aire constituĂ© d'un tel matĂ©riau, cependant un tel engin pourrait probablement rĂ©pandre de la matiĂšre radioactive sur une surface Ă©tendue.
L'Agence internationale de l'Ă©nergie atomique classifie ainsi tous les isotopes du plutonium, qu'ils soient fissiles ou non, comme matĂ©riau directement utilisable Ă des fins nuclĂ©aires, c'est-Ă -dire comme matĂ©riau nuclĂ©aire qui peut ĂȘtre utilisĂ© pour la fabrication d'explosifs nuclĂ©aires sans transmutation ni enrichissement supplĂ©mentaire. En France, le plutonium est une matiĂšre nuclĂ©aire dont la dĂ©tention est rĂ©glementĂ©e par le chapitre III du code de la DĂ©fense[100].
Origine
Le plutonium est un élément chimique qui est des plus rares dans la nature et presque exclusivement produit par l'homme de 1940 à nos jours. Cependant, de 4 à 30 kg de plutonium 239 seraient produits chaque année sur Terre par radioactivité α de l'uranium sur des éléments plus légers ainsi que sous l'effet des rayons cosmiques[101]. C'est le deuxiÚme des transuraniens à avoir été découvert.
L'isotope 238Pu a été produit en 1940 en bombardant une cible d'uranium par du deutérium au cyclotron de Berkeley[102]. Durant le projet Manhattan, le plutonium 239 avait le nom de code 49, le '4' étant le dernier chiffre de 94 (le numéro atomique) et le '9', le dernier chiffre de 239, la masse atomique de l'isotope utilisé pour la bombe, le 239Pu[103].
Il n'y a plus de plutonium en quantitĂ©s dĂ©tectables remontant Ă une nuclĂ©osynthĂšse primordiale. Des publications anciennes font toutefois Ă©tat d'observations de plutonium 244 naturel[104]. On trouve par ailleurs des traces de plutonium 239 dans les minerais d'uranium naturel (de mĂȘme que du neptunium), oĂč il rĂ©sulte de l'irradiation de l'uranium par le trĂšs faible taux de neutrons crĂ©Ă©s par la dĂ©sintĂ©gration spontanĂ©e de l'uranium.
Il a Ă©tĂ© produit plus massivement (et existe encore en quantitĂ©s infimes) sous forme de 239Pu dans des structures gĂ©ologiques particuliĂšres, oĂč de l'uranium a Ă©tĂ© naturellement concentrĂ© par des processus gĂ©ologiques il y a environ 2 milliards d'annĂ©es, pour atteindre une criticitĂ© suffisante pour engendrer une rĂ©action nuclĂ©aire naturelle. Son taux de formation dans le minerai d'uranium a ainsi Ă©tĂ© accĂ©lĂ©rĂ© par des rĂ©actions nuclĂ©aires rendues possibles par un accident de criticitĂ© naturel. C'est le cas sur le site du rĂ©acteur nuclĂ©aire naturel d'Oklo.
Production
Plutonium 238
Dans les centrales nucléaires, du plutonium 238 est formé parallÚlement au plutonium 239, par la chaßne de transformation commençant par l'uranium 235 fissible.
- L'uranium 235 qui capture un neutron thermique peut se stabiliser par émission d'un rayonnement γ dans 16 % des cas. Il forme alors un atome 236U, relativement stable (demi-vie de 23 millions d'années).
- Une deuxiĂšme capture neutronique le transforme en 237U (pour mĂ©moire, des noyaux 238U peuvent Ă©galement subir une rĂ©action (n,â2n) qui les transforme en 237U par perte d'un neutron). L'uranium 237 est instable avec une demi-vie de 6,75 jours, et se transforme par Ă©mission ÎČâ en neptunium 237, relativement stable (demi-vie de 2,2 millions d'annĂ©es).
- Une troisiĂšme capture neutronique transforme le noyau en neptunium 238, instable de demi-vie 2,1 jours, qui se transforme en plutonium 238 par Ă©mission ÎČâ.
Le plutonium 238, d'une demi-vie de 86,41 ans, est un émetteur trÚs puissant de rayonnement α. En raison de son activité massique α et γ élevée, il est utilisé comme source de neutrons (par « réaction α » avec des éléments légers), comme source de chaleur et comme source d'énergie électrique (générateurs thermoélectriques à radiositopes). Les utilisations du 238Pu pour produire de l'électricité sont cantonnées aux utilisations spatiales, et, par le passé, à certains stimulateurs cardiaques.
On prépare le plutonium 238 à partir de l'irradiation neutronique du neptunium 237, un actinide mineur récupéré pendant le retraitement, ou à partir de l'irradiation de l'américium, en réacteur. Dans les deux cas, pour extraire le plutonium 238 des cibles, on les soumet à un traitement chimique, comportant une dissolution nitrique.
Il n'y a qu'environ 700 g/t de neptunium 237 dans le combustible des réacteurs à eau ordinaire irradié pendant 3 ans, et il faut l'extraire sélectivement.
Plutonium 239
L'irradiation de l'uranium 238 dans les réacteurs nucléaires génÚre du plutonium 239 par capture de neutrons. Dans un premier temps, un atome d'uranium 238 capture un neutron et se transforme transitoirement en uranium 239. Cette réaction de capture est plus facile avec des neutrons rapides qu'avec des neutrons thermiques, mais est présente dans les deux cas.
L'uranium 239 formĂ© est fortement instable. Il se transforme rapidement (avec une demi-vie de 23,5 minutes) en neptunium par radioactivitĂ© ÎČâ :
Le neptunium 239 est Ă©galement instable, et subit Ă son tour une dĂ©croissance ÎČâ (avec une demi-vie de 2,36 jours) qui le transforme en plutonium 239 relativement stable (demi-vie de 24 000 ans).
Le plutonium 239 est fissile, et il peut donc contribuer à la réaction en chaine du réacteur. De ce fait, pour le bilan énergétique d'un réacteur nucléaire, le potentiel énergétique de l'uranium présent dans le réacteur comprend non seulement celui de l'uranium 235 initialement présent, mais également celui de l'uranium 238 fertile qui aura été transmuté en plutonium.
Soumis à un flux neutronique en réacteur, le plutonium 239 peut également capturer un neutron sans subir de fission. Quand le combustible subit des périodes d'irradiation de plus en plus longues, les isotopes supérieurs s'accumulent de cette maniÚre, en raison de l'absorption de neutrons par le plutonium 239 et ses produits. Il se forme ainsi des isotopes 240Pu, 241Pu, 242Pu, jusqu'au 243Pu instable qui se désintÚgre en américium 243.
L'isotope intéressant par son caractÚre fissile est le 239Pu, relativement stable à échelle humaine (24 000 ans).
Le rythme de production d'un isotope dépend de la disponibilité de son précurseur, qui doit avoir eu le temps de s'accumuler. Dans un combustible neuf, le 239Pu se forme donc linéairement en fonction du temps, la proportion de 240Pu augmente suivant une loi au carré du temps (en t2), celle de 241Pu suivant une loi au cube du temps (en t3), et ainsi de suite.
Ainsi, quand on utilise un réacteur spécifique pour la fabrication du « plutonium militaire », le combustible utilisé pour la production du plutonium aussi bien que les cibles et la couverture s'il y en a, sont extraits aprÚs un bref séjour (quelques semaines) dans le réacteur afin d'avoir l'assurance que le plutonium 239 est aussi pur que possible. En revanche, pour des usages civils, une brÚve irradiation n'extrait pas toute l'énergie que le combustible peut produire. On n'enlÚve donc le combustible des réacteurs électrogÚnes qu'aprÚs un séjour beaucoup plus long (3 ou 4 ans).
En premiÚre approximation, un réacteur produit typiquement 0,8 atome de 239Pu pour chaque fission de 235U, soit un gramme de plutonium par jour et par MW de puissance thermique (les réacteurs à eau légÚre produisant moins que les graphite-gaz). Ainsi, en France, les réacteurs nucléaires produisent chaque année environ 11 tonnes de plutonium[105].
Plutonium 240
Le 240Pu est simplement fertile et présente une radioactivité « seulement » quatre fois plus élevée que le 239Pu (avec une demi-vie de 6 500 ans).
Plutonium 241
Le 241Pu est Ă©galement fissile, mais extrĂȘmement radioactif (demi-vie de 14,29 ans).
En outre il se désintÚgre en produisant de l'américium 241 neutrophage, qui réduit par son accumulation éventuelle l'efficacité des dispositifs nucléaires militaires ou civils.
Plutonium 242
Le 242Pu a une durée de vie beaucoup plus longue que les précédents (373 000 ans). Il n'est pas fissile en neutrons thermiques. Sa section efficace est beaucoup plus faible que celle des autres isotopes ; le recyclage successif du plutonium en réacteur tend donc à accumuler le plutonium sous cette forme trÚs peu fertile.
Plutonium 243
Le 243Pu est instable (demi-vie de moins de 5 heures) et se désintÚgre en américium 243.
Plutonium 244
Le plutonium 244, l'isotope le plus stable d'une demi-vie de 80 millions d'annĂ©es, ne se forme pas dans les rĂ©acteurs nuclĂ©aires. En effet, les captures neutroniques successives partant de l'uranium 239 conduisent au 243Pu, de trĂšs faible demi-vie (de l'ordre de cinq heures). MĂȘme dans des rĂ©acteurs « Ă haut flux », le 243Pu se transforme rapidement en 243Am, sans avoir le temps de capturer un neutron supplĂ©mentaire pour former le 244Pu.
En revanche, des flux neutroniques plus importants permettent cette formation. Il est synthétisé lors des explosions nucléaires ou par nucléosynthÚse stellaire lors de l'explosion d'une supernova. Ainsi, en 1952, l'explosion de la premiÚre bombe thermonucléaire américaine (test Ivy Mike) a ainsi produit deux radioisotopes alors encore inconnus : le plutonium 244 (244Pu) et le plutonium 246 (246Pu). Les traces de 244Pu dans l'environnement sont généralement attribuées aux essais nucléaires atmosphériques ainsi qu'à des reliquats de 244Pu primordial.
Stocks mondiaux
AprÚs prÚs de 70 ans d'une production mondiale toujours croissante, les stocks déclarés de plutonium atteignent un total de 500 tonnes à la fin de l'année 2013, dont 52 % d'origine civile et 48 % militaire[106]. Les stocks déclarés sont essentiellement répartis entre 5 pays :
- Russie : 178 tonnes soit 35,6 %
- Royaume-Uni : 107,2 tonnes soit 21,4 %
- Ătats-Unis : 88,3 tonnes soit 17,7 %
- France : 66,2 tonnes soit 13,2 %
- Japon : 47,1 tonnes soit 9,4 %
- Reste du monde : 13 tonnes soit 3 %
Notes
- à la température de transition de phase.
- Masse volumique correspondante donnée à 0 °C.
- L'ion PuO2+ est instable en solution et se dismute en Pu4+ et PuO22+ ; le Pu4+ oxyde alors le PuO2+ rĂ©siduel en PuO22+ en devenant lui-mĂȘme du Pu3+. Une solution de PuO2+ devient donc au fil du temps un mĂ©lange de PuO22+ et de Pu3+. L'ion UO2+ est instable pour la mĂȘme raison[36].
- En anglais, UPPU se lit you pee Pu, c'est-à -dire « tu pisses du plutonium ».
- La composition isotopique du plutonium dans un combustible nucléaire usagé est de l'ordre de 58 % de 239Pu, 24 % de 240Pu, 11 % de 241Pu, 5 % de 242Pu et 2 % de 238Pu[40].
- Une fuite importante de plutonium et d'uranium est survenue le 19 avril 2005 à l'usine THORP (en) à la suite d'une rupture de soudure dans une des cuves de retraitement. 200 kg de plutonium ont été perdus avec 83 000 L de matiÚre radioactive provenant d'une cuve en béton armé conçue pour recueillir d'éventuelles pertes. Cette fuite a fait suite à une rupture de canalisation qui n'avait pas été détectée, les techniciens ayant ignoré, durant plusieurs mois, les indicateurs d'alerte à ce sujet, qui signalaient une perte de masse dans la cuve signifiant une fuite. Craignant un accident de criticité, l'autorité de sûreté a provisoirement fermé l'une des deux installations jumelles[93].
- Les Ătats-Unis ont ainsi fait exploser un engin nuclĂ©aire en 1962 Ă partir de combustible usĂ© provenant d'un rĂ©acteur britannique Magnox, trĂšs probablement celui de la centrale nuclĂ©aire de Chapelcross, de type Calder Hall ; la composition isotopique de ce plutonium n'a pas Ă©tĂ© rendue publique mais n'excĂšde certainement pas 85 % de plutonium 239[99].
Notes et références
- (en) Beatriz Cordero, VerĂłnica GĂłmez, Ana E. Platero-Prats, Marc RevĂ©s, Jorge EcheverrĂa, Eduard Cremades, Flavia BarragĂĄn et Santiago Alvarez, « Covalent radii revisited », Dalton Transactions,â , p. 2832 - 2838 (DOI 10.1039/b801115j)
- (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC, , 89e Ă©d., p. 10-203
- (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press Inc, , 90e éd., 2804 p., Relié (ISBN 978-1-420-09084-0)
- fiche IFA GESTIS
- (en) David L. Clark, Gordon Jarvinen, Cynthia Kowalczyk, Jim Rubin et Mary Ann Stroud, « Nitric Acid Processing » [PDF], Actinide Research Quarterly â 3rd Quarter 2008, sur Actinide Research Quarterly (ARQ) sur le site du Los Alamos National Laboratory, Seaborg Institute for Transactinium Science, (consultĂ© le ), p. 10
-
(en) David L. Clark, Gordon Jarvinen, Cynthia Kowalczyk, Jim Rubin et Mary Ann Stroud, « Nitric Acid Processing » [PDF], Actinide Research Quarterly â 3rd Quarter 2008, sur Actinide Research Quarterly (ARQ) sur le site du Los Alamos National Laboratory, Seaborg Institute for Transactinium Science, (consultĂ© le ), p. 6 :
« While plutonium dioxide is normally olive green, samples can be various colors. It is generally believed that the color is a function of chemical purity, stoichiometry, particle size, and method of preparation, although the color resulting from a given preparation method is not always reproducible. »
- (en) A. Michael Boring et James L. Smith, « Plutonium Condensed-Matter Physics â A survey of theory and experiment », Los Alamos Science, no 26,â , p. 90-127 (lire en ligne)
- (en) Siegfried S. Hecker, « Plutonium and Its Alloys â From atoms to microstructure », Los Alamos Science, no 26,â , p. 290-335 (lire en ligne)
- (en) Siegfried S. Hecker et Michael F. Stevens, « Mechanical Behavior of Plutonium and Its Alloys », Los Alamos Science, no 26,â , p. 336-355 (lire en ligne)
- (en) William N. Miner et Fred W. Schonfeld, « Plutonium », The Encyclopedia of the Chemical Elements, 1968, Clifford A. Hampel, Reinhold Book Corporation, New York, pp. 540â546
- (en) Siegfried S. Hecker, « Plutonium, an element at odds with itself », Los Alamos Science, no 26,â , p. 16-23 (lire en ligne)
- (en) Siegfried S. Hecker et Joseph C. Martz, « Aging of Plutonium and Its Alloys », Los Alamos Science, no 26,â , p. 238-243 (lire en ligne)
- (en) Dana C. Christensen, « The Future Role of Plutonium Technology », Los Alamos Science, no 23,â , p. 168-173 (lire en ligne)
- (en) « Chart of Nuclides », sur National Nuclear Data Center (consulté le ).
- (en) David L. Heiserman, « Element 94: Plutonium », Exploring Chemical Elements and their Compounds, 1992, TAB Books, New York (NY), pp. 337â340. (ISBN 0-8306-3018-X).
- (en) Isaac Asimov, Nuclear Reactors, Understanding Physics, 1988, Barnes & Noble Publishing, New York. (ISBN 0-88029-251-2).
- (en) Samuel Glasstone et Leslie M. Redman, « An introduction to nuclear weapons » [PDF], sur web.archive.org, Atomic Energy Commission, (consulté le ).
- (en) F. G. Gosling, (1999). The Manhattan Project: Making the Atomic Bomb « Copie archivée » (version du 24 février 2009 sur Internet Archive) [PDF], 1999, United States Department of Energy, Oak Ridge. (ISBN 0-7881-7880-6)
- (en) « Plutonium: the 50 Years » [PDF], sur web.archive.org, U.S. Department of Energy, (consulté le ).
- (en) J. W. Kennedy, G. T. Seaborg, E. SegrĂš et A. C. Wahl, « Properties of 94(239) », Physical Review, vol. 70, nos 7-8,â , p. 555-556 (DOI 10.1103/PhysRev.70.555, Bibcode 1946PhRv...70..555K, lire en ligne)
- (en) Louis A. Turner, « Atomic Energy from U238 », Physical Review, vol. 69, nos 7-8,â , p. 366-366 (DOI 10.1103/PhysRev.69.366, Bibcode 1946PhRv...69..366T, lire en ligne)
- (en) David L. Heiserman, Exploring Chemical Elements and their Compounds, New York (NY), TAB Books, , 1re Ă©d., 376 p. (ISBN 978-0-8306-3018-9, LCCN 91017687), « Element 94: Plutonium », p. 337â340
- (en) Richard Rhodes, The Making of the Atomic Bomb, New York, Simon & Schuster, , 1re Ă©d., 886 p., poche (ISBN 978-0-671-65719-2, LCCN 86015445), p. 659â660 Leona Marshall : « Quand vous en prenez un lingot en main, on sent qu'il est chaud comme un lapin vivant ».
- K. Beaugelin-Seiller, D. Boust, P. Germain, S. Roussel-Debet et C. Colle, « Plutonium et environnement » [PDF], Fiche Radionucléide, sur http://www.irsn.fr/, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, (consulté le ).
- (en) « Can Reactor Grade Plutonium Produce Nuclear Fission Weapons? », sur http://www.cnfc.or.jp/, Council for Nuclear Fuel Cycle Institute for Energy Economics Japan, (consulté le ).
- (en) « Plutonium, Radioactive » [html], National Institutes of Health (consulté le ).
- (en) « Plutonium Crystal Phase Transitions », GlobalSecurity.org
- (en) Kenton James Moody, Ian D. Hutcheon et Patrick M. Grant, Nuclear forensic analysis, 2005, CRC Press, p. 169. (ISBN 0-8493-1513-1)
- (en) David G. Kolman et Lisa P. Colletti, « Aqueous Corrosion Behavior of Plutonium Metal and PlutoniumâGallium Alloys Exposed to Aqueous Nitrate and Chloride Solutions », Journal of the Electrochemical Society, vol. 155, no 12,â , C565-C570 (DOI 10.1149/1.2976352, lire en ligne)
- (en) D. G. Hurst, A. G. Ward, Canadian Research Reactors [PDF], 1956, Atomic Energy of Canada Limited, Ottawa.
- (en) A. E. Kay, Plutonium 1965, 1965, Taylor & Francis.
- (en) Gerard L. Hofman, R. G. Pahl, C. E. Lahm et D. L. Porter, « Swelling behavior of U-Pu-Zr fuel », Metallurgical Transactions A, vol. 21, no 2,â , p. 517-528 (DOI 10.1007/BF02671924, Bibcode 1990MTA....21..517H, lire en ligne)
- (en) R. G. Pahl, D. L. Porter, C. E. Lahm et G. L. Hofman, « Experimental studies of U-Pu-Zr fast reactor fuel pins in the experimental breeder reactor-ll », Metallurgical Transactions A, vol. 21, no 7,â , p. 1863â1870 (DOI 10.1007/BF02647233, Bibcode 1990MTA....21.1863P, lire en ligne)
- (en) David L. Clark, « The Chemical Complexities of Plutonium », Los Alamos Science, no 26,â , p. 364-381 (lire en ligne)
- (en) David R. Lide, Handbook of Chemistry and Physics, 2006, CRC Press, Taylor & Francis Group 87e Ă©dition, Boca Raton. (ISBN 0-8493-0487-3)
- (en) William J. Crooks, « Nuclear Criticality Safety Engineering Training Module 10 â Criticality Safety in Material Processing Operations, Part 1 » [PDF], 2002.
- (en) Cory J. Windorff, Guo P. Chen, Justin N. Cross, William J. Evans, Filipp Furche, Andrew J. Gaunt, Michael T. Janicke, Stosh A. Kozimor et Brian L. Scott, « Identification of the Formal +2 Oxidation State of Plutonium: Synthesis and Characterization of {PuII[C5H3(SiMe3)2]3}â », Journal of the American Chemical Society, vol. 139, no 11,â , p. 3970-3973 (PMID 28235179, DOI 10.1021/jacs.7b00706, lire en ligne)
- (en) George Matlack, A Plutonium Primer: An Introduction to Plutonium Chemistry and Its Radioactivity, Los Alamos national Laboratory, janvier 2003.
- (en) Mary Eagleson, Concise Encyclopedia Chemistry, 1994, Walter de Gruyter, Berlin, p. 840. (ISBN 978-3-11-011451-5).
- (en) John Emsley, (2001). « Plutonium », Nature's Building Blocks: An AâZ Guide to the Elements, 2001, Oxford University Press, Oxford (UK). (ISBN 0-19-850340-7).
- (en) John M. Haschke, Thomas H. Allen et Luis A. Morales, « Surface and Corrosion Chemistry of Plutonium », Los Alamos Science, no 26,â , p. 252-273 (lire en ligne)
- (en) « Plutonium », Primer on Spontaneous Heating and Pyrophoricity, sur web.archive.org, U.S. Department of Energy, Washington, D.C. 20585, (consulté le ).
- (en) Kevin N. Roark, « Criticality accidents report issued », laboratoire national de Los Alamos, 8 octobre 2008
- (en) Jon Hunner, Inventing Los Alamos, 2004 (ISBN 978-0-8061-3891-6).
- (en) « Raemer Schreiber », Staff Biographies, Los Alamos 16 novembre 2008.
- (en) William R. Stratton, « A Review of Criticality Accidents » [PDF], Laboratoire national de Los Alamos, (consulté le ).
- (en) John Peterson, Margaret MacDonell, Lynne Haroun et Fred Monette, « Radiological and Chemical Fact Sheets to Support Health Risk Analyses for Contaminated Areas » [PDF], sur Radiation Emergency Medical Management, Argonne National Laboratory Environmental Science Division, (consulté le ).
- Ch. O. Bacri, « La gestion des déchets nucléaires » [PDF], De la physique au détecteur, sur http://www.in2p3.fr, IN2P3, (consulté le ), p. 17.
- (en) James Grellier, Will Atkinson, Philippe BĂ©rard, Derek Bingham, Alan Birchall, Eric Blanchardon, Richard Bull, Irina Canu Guseva, CĂ©cile Challeton-de Vathaire, Rupert Cockerill, Minh T. Do, Hilde Engels, Jordi Figuerola, Adrian Foster, Luc Holmstock, Christian Hurtgen, Dominique Laurier, Matthew Puncher, Anthony E. Riddell, Eric Samson, Isabelle Thierry-Chef, Margot Tirmarche, Martine Vrijheid et Elisabeth Cardis, « Risk of lung cancer mortality in nuclear workers from internal exposure to alpha particle-emitting radionuclides », Epidemiology,â (DOI 10.1097/EDE.0000000000000684, lire en ligne)
- (en) Shannon C. Brown, Margaret F. Schonbeck, David McClure, Anna E. BarĂłn, William C. Navidi, Tim Byers et A. James Ruttenber, « Lung Cancer and Internal Lung Doses among Plutonium Workers at the Rocky Flats Plant: A Case-Control Study », American Journal of Epidemiology, vol. 160, no 2,â , p. 163-172 (PMID 15234938, DOI 10.1093/aje/kwh192, lire en ligne)
- FAS fact sheet
- (en) Reuben Rainisch, « Effect of Americium-241 Content on Plutonium Radiation Source Terms » [PDF], American Nuclear Society 1999 Annual Meeting and Embedded Topical at Boston, (consulté le ).
- (en) William Moss et Roger Eckhardt, « The Human Plutonium Injection Experiments », Los Alamos Science, vol. 23,â , p. 177-233 (lire en ligne)
- Guillaume Phan, François RebiĂšre, Jean-Michel Deligne et Jean-RenĂ© Jourdain, « Plutonium : Aspects sanitaires » [PDF], Fiche radionuclĂ©ide, sur http://centredoc.ecole-eme.fr/opac/ de l'Ăcole des mĂ©tiers de l'environnement (France), IRSN, (consultĂ© le ), p. 5.
- Fiche radiotoxicologique Plutonium, CEA, décembre 2005.
- (en) David Albright et Kevin O'Neill, « The Lessons of Nuclear Secrecy at Rocky Flats », sur https://web.archive.org/, Institute for Science and International Security, (consulté le ).
- (en) Bernard L. Cohen, « Hazards from Plutonium Toxicity », Health Physics, vol. 32, no 5,â , p. 359-379 (PMID 881333, DOI 10.1097/00004032-197705000-00003, lire en ligne)
- (en) Bernard L. Cohen, « The Myth of Plutonium Toxicity », sur web.archive.org, (consulté le ).
- (en) « Toxicological Profile for Plutonium », sur ATSDR Toxic Substances Portal, Agency for Toxic Substances & Disease Registry, (consulté le ).
- (en) G. L. Voelz, « What We Have Learned about Plutonium from Human Data », Health Physics, vol. 29, no 4,â , p. 551-561 (PMID 1205858, DOI 10.1097/00004032-197510000-00011, lire en ligne)
- radioactivité naturelle et artificielle, l'électron libre, 12/2002
- Nucléaire : comment en sortir ?, Réseau "Sortir du nucléaire", 2007.
- La lettre d'information avril 2011, EELV Midi-Pyrénées.
- Fleur Australe, GĂ©raldine Danon, Flammarion -Arthaud, 2012.
- Lâexploration spatiale, "nouvelle frontiĂšre" du nuclĂ©aire ?, Sortir du nuclĂ©aire no 56 - Hiver 2012-2013
- Y'a quéqu' chose qui cloche là -d'dans... , Le blog de Gdalia Roulin, Mediapart, 4 juillet 2015.
- (en) « Toxicological Profile for Plutonium » [PDF], Toxic Substances Portal, sur ATSDR - Plutonium, Agency for Toxic Substances and Disease Registry (ATSDR) et U.S. Environmental Protection Agency (EPA), (consulté le ).
- (en) Jeremy Bernstein, Plutonium : a history of the world's most dangerous element, 2007, Joseph Henry Press, Washington, D.C. (ISBN 978-0-309-10296-4)
- The Curiosity Mission: Nukes in Space, Karl Grossman.
- Plutonium Watch: Tracking Plutonium Inventories, ISIS Reports, June 2004.
- (en) G. A. Turner et D. M. Taylor, « The Binding of Plutonium to Serum Proteins in Vitro », Radiation Research, vol. 36, no 1,â , p. 22-30 (PMID 17387923, DOI 10.2307/3572534, JSTOR 3572534, lire en ligne)
- (en) A. R. Chipperfield et D. M. Taylor, « Binding of Plutonium to Glycoproteins in Vitro », Radiation Research, vol. 43, no 2,â , p. 393-402 (PMID 5465552, DOI 10.2307/3573043, JSTOR 3573043, lire en ligne)
- (en) Mark P. Jensen, Drew Gorman-Lewis, Baikuntha Aryal, Tatjana Paunesku, Stefan Vogt, Paul G. Rickert, Soenke Seifert, Barry Lai, Gayle E. Woloschak et L. Soderholm, « An iron-dependent and transferrin-mediated cellular uptake pathway for plutonium », Nature Chemical Biology, vol. 7, no 8,â , p. 560-565 (PMID 21706034, PMCID 3462652, DOI 10.1038/nchembio.594, lire en ligne)
- (en) John R. Cooper et Helen S. Gowing, « The Binding of Americium and Curium to Human Serum Proteins », International Journal of Radiation Biology and Related Studies in Physics, Chemistry and Medicine, vol. 40, no 5,â , p. 569-572 (PMID 6975262, DOI 10.1080/09553008114551541, lire en ligne)
- (en) David M. Taylor et George J. Kontoghiorghes, « Mobilisation of plutonium and iron from transferrin and ferritin by hydroxypyridone chelators », Inorganica Chimica Acta, vol. 125, no 3,â , L35-L38 (DOI 10.1016/S0020-1693(00)84710-6, lire en ligne)
- (en) David M. Taylor, Arnulf Seidel, Felicitas Planas-Bohne, Ute Schuppler, Margarethe Neu-MĂŒller et Rainer E. Wirth, « Biochemical studies of the interactions of plutonium, neptunium and protactinium with blood and liver cell proteins », Inorganica Chimica Acta, vol. 140,â , p. 361-363 (DOI 10.1016/S0020-1693(00)81124-X)
- (en) F. W. Bruenger, B. J. Stover et W. Stevens, « 239Pu(IV): its subcellular distribution and association with ferritin in the canine liver », Health Physics, vol. 21, no 5,â , p. 679-687 (PMID 5112182, DOI 10.1097/00004032-197111000-00009, lire en ligne)
- (en) G. Boocock, C. J. Danpure, D. S. Popplewell et D. M. Taylor, « The Subcellular Distribution of Plutonium in Rat Liver », Radiation Research, vol. 42, no 2,â , p. 381-396 (PMID 4315168, DOI 10.2307/3572805, JSTOR 3572805, lire en ligne)
- (en) N. P. Singh, M. D. E. Wrenn et S. A. Ibrahim, « Plutonium concentration in human tissues: comparison to thorium », Health Physics, vol. 44, no Suppl. 1,â , p. 469-476 (PMID 6862922, DOI 10.1097/00004032-198306001-00045, lire en ligne)
- (en) « Appendix D. Overview of basic radiation physics, chemistry, and biology » [PDF], Toxic Substances Portal, sur ATSDR - Plutonium, Agency for Toxic Substances and Disease Registry (ATSDR) et U.S. Environmental Protection Agency (EPA), (consulté le ), p. D-4.
- (en) K. Konzen et R. Brey, « Development of the Plutonium-DTPA Biokinetic Model », Health Physics, vol. 108, no 6,â , p. 565-573 (PMID 25905517, DOI 10.1097/HP.0000000000000283, lire en ligne)
- (en) M. Alex Brown, Alena Paulenova et Artem V. Gelis, « Aqueous Complexation of Thorium(IV), Uranium(IV), Neptunium(IV), Plutonium(III/IV), and Cerium(III/IV) with DTPA », Inorganic Chemistry, vol. 51, no 14,â , p. 7741-7748 (PMID 22738207, DOI 10.1021/ic300757k, lire en ligne)
- (en) F.MĂ©nĂ©trier, L.Grappin, P.Raynaud, C.Courtay, R.Wood, S.Joussineau, V.List, G. N. Stradling, D. M. Taylor, Ph. BĂ©rard, M. A. Morcillo et J.Rencova, « Treatment of accidental intakes of plutonium and americium: Guidance notes », Applied Radiation and Isotopes, vol. 62, no 6,â , p. 829-846 (PMID 15799861, DOI 10.1016/j.apradiso.2005.01.005, lire en ligne)
- (en) A. L. SĂ©randour, N. Tsapis, C. Gervelas, G. Grillon, M. FrĂ©chou, J. R. Deverre, H. BĂ©nech, E. Fattal, P. Fritsch et J. L. Poncy, « Decorporation of plutonium by pulmonary administration of Ca-DTPA dry powder: a study in rat after lung contamination with different plutonium forms », Radiation Protection Dosimetry, vol. 127, nos 1-4,â , p. 472-476 (PMID 17562654, DOI 10.1093/rpd/ncm300, lire en ligne)
- (en) David M. Taylor, Susan A. Hodgson et Neil Stradling, « Treatment of human contamination with plutonium and americium: would orally administered Ca- or Zn-DTPA be effective? », Radiation Protection Dosimetry, vol. 127, nos 1-4,â , p. 469-471 (PMID 17556346, DOI 10.1093/rpd/ncm299, lire en ligne)
- (en) Pihong Zhao, Vadim V. Romanovski, Donald W. Whisenhunt Jr, Darleane C. Hoffman, Thomas R. Mohs, Jide Xu et Kenneth N. Raymond, « Extraction of plutonium by chelating hydroxypyridinone and catecholamide resins », Solvent Extraction and Ion Exchange, vol. 17, no 5,â , p. 1327-1353 (DOI 10.1080/07366299908934651, lire en ligne)
- (en) V. Volf, R. Burgada, K. N. Raymond et P. W. Durbin, « Early Chelation Therapy for Injected Pu-238 and Am-241 in the Rat: Comparison of 3,4,3-LIHOPO, DFO-HOPO, DTPA-DX, DTPA and DFOA », International Journal of Radiation Biology, vol. 63, no 6,â , p. 785-793 (PMID 8100266, DOI 10.1080/09553009314552191, lire en ligne)
- (en) A. Blanchard, K. R. Yates, J. F. Zino, D. Biswas, D. E. Carlson, H. Hoang et D. Heemstra, « Updated Critical Mass Estimates for Plutonium-238 », sur https://www.osti.gov/, U.S. Department of Energy: Office of Scientific & Technical Information (consulté le ).
- (en) John Malik, « The Yields of the Hiroshima and Nagasaki Nuclear Explosions » [PDF], sur https://fas.org/, Laboratoire national de Los Alamos, (consulté le ).
- (en) C. E. Till, Y. I. Chang, Plentiful Energy: The Story of the Integral Fast Reactor, the Complex History of a Simple Reactor Technology, with Emphasis on Its Scientific Basis for Non-specialists, 2011, Charles E. Till and Yoon Il Chang, pp. 254-256. (ISBN 978-1-4663-8460-6)
- (en) (en) « Plutonium Storage at the Department of Energy's Savannah River Site: First Annual Report to Congress » [PDF], sur https://www.dnfsb.gov, Defense Nuclear Facilities Safety Board, (consulté le ), A-1.
- (en) Theodore M. Besmann, « Thermochemical Behavior of Gallium in Weapons-Material-Derived Mixed-Oxide Light Water Reactor (LWR) Fuel », Journal of the American Ceramic Society, vol. 81, no 12,â , p. 3071â3076 (DOI 10.1111/j.1151-2916.1998.tb02740.x, lire en ligne)
- (en) « Huge radioactive leak closes Thorp nuclear plant », sur https://www.theguardian.com, The Guardian, (consulté le ).
- (en) « From heat sources to heart sources: Los Alamos made material for plutonium-powered pumper », sur http://www.lanl.gov, Laboratoire national de Los Alamos (consulté le ).
- (en) « Why the Cassini Mission Cannot Use Solar Arrays », sur https://web.archive.org, Jet Propulsion Laboratory, (consulté le ).
- (en) « Voyager Spacecraft », sur https://www.jpl.nasa.gov, Jet Propulsion Laboratory (consulté le ).
- (en) Venkateswara Sarma Mallela, V. Ilankumaran et N.Srinivasa Rao, « Trends in Cardiac Pacemaker Batteries », Indian Pacing and Electrophysiology Journal, vol. 4, no 4,â , p. 201-212 (PMID 16943934, PMCID 1502062, lire en ligne)
- (en) « Plutonium Powered Pacemaker (1974) », sur http://www.orau.org, Oak Ridge Associated Universities (en), (consulté le ).
- (en) « Plutonium », sur http://www.world-nuclear.org/, Association nucléaire mondiale (consulté le ).
- « Code de la défense », sur https://www.legifrance.gouv.fr (consulté le ).
- Henri Métivier, « Plutonium - Mythes et réalités » (consulté le )
- Plutonium production, Federation of American Scientists.
- (en) E.F. Hammel, « The taming of "49" â Big Science in little time. Recollections of Edward F. Hammel », Los Alamos Science, Vol 26, Iss. 1, 2000 (consultĂ© le ). Cette convention a Ă©tĂ© Ă©tendue pour tous les actinides, dans les Ă©quations dĂ©crivant la dynamique de leur population dans des rĂ©acteurs. Ainsi, l'isotope 235 de l'uranium (92) reçoit dans les Ă©quations l'indice 25 et ainsi de suite.
- (en) D. C. Hoffman, F. O. Lawrence, J. L. Mewherter et F. M. Rourke, « Detection of Plutonium-244 in Nature », Nature, vol. 234, no 5325,â , p. 132-134 (DOI 10.1038/234132a0, Bibcode 1971Natur.234..132H, lire en ligne)
- Rapport Bataille 1997/1998 au SĂ©nat.
- (en) « Alternatives to MOX - Direct-disposal options for stockpiles of separated plutonium », sur http://fissilematerials.org, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- (en) David R. Lide et al., Handbook of Chemistry and Physics, Boca Raton (FL), CRC Press, Taylor & Francis Group, , 87e Ă©d., 2608 p. (ISBN 0-8493-0487-3)
- Sandrine Matton ; Mesures in vitro et in vivo des paramÚtres de dissolution des oxydes mixtes d'uranium et de plutonium en milieu biologique (In vitro and in vivo measurements of dissolution parameters of mixed uranium and plutonium oxides in biological medium) ; ThÚse de Sandrine Matton (sous la direction de Michel Genet), soutenue à l'université de Paris 11 Orsay (Inist CNRS)
- IEER, Ănergie & SĂ©curitĂ© no 3 Sommaire : L'utilisation du plutonium militaire comme combustible de rĂ©acteur ; Les effets du plutonium sur la santĂ© ; Le MOX en France et en Belgique ; Situation et perspective pour la production du combustible MOX en Russie ; La transmutation n'est pas une alternative Ă l'enfouissement ; La transformation du plutonium avec le temps], Ănergie & SĂ©curitĂ© no 3, 1997 (scan PDF)
Articles connexes
Liens externes
- (en) « Technical data for Plutonium » (consulté le ), avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope
- (en) Les expĂ©rimentations humaines sur le plutonium aux Ătats-Unis (Los Alamos Science, 23, 1995)
- (en) Plutonium, par le "World Nuclear Association"
- « Les isotopes du plutonium et leurs descendants dans le nuclĂ©aire civil » (consultĂ© le ), rapport Ă l'AcadĂ©mie des sciences par Robert Dautray - Paris - - Ăditions Tec & Doc Lavoisier.
- Plutonium, Mythes et Réalités - Janvier 2010 - EDP Sciences.
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 | 18 | ||||||||||||||||
1 | H | He | |||||||||||||||||||||||||||||||
2 | Li | Be | B | C | N | O | F | Ne | |||||||||||||||||||||||||
3 | Na | Mg | Al | Si | P | S | Cl | Ar | |||||||||||||||||||||||||
4 | K | Ca | Sc | Ti | V | Cr | Mn | Fe | Co | Ni | Cu | Zn | Ga | Ge | As | Se | Br | Kr | |||||||||||||||
5 | Rb | Sr | Y | Zr | Nb | Mo | Tc | Ru | Rh | Pd | Ag | Cd | In | Sn | Sb | Te | I | Xe | |||||||||||||||
6 | Cs | Ba | La | Ce | Pr | Nd | Pm | Sm | Eu | Gd | Tb | Dy | Ho | Er | Tm | Yb | Lu | Hf | Ta | W | Re | Os | Ir | Pt | Au | Hg | Tl | Pb | Bi | Po | At | Rn | |
7 | Fr | Ra | Ac | Th | Pa | U | Np | Pu | Am | Cm | Bk | Cf | Es | Fm | Md | No | Lr | Rf | Db | Sg | Bh | Hs | Mt | Ds | Rg | Cn | Nh | Fl | Mc | Lv | Ts | Og | |
8 | 119 | 120 | * | ||||||||||||||||||||||||||||||
* | 121 | 122 | 123 | 124 | 125 | 126 | 127 | 128 | 129 | 130 | 131 | 132 | 133 | 134 | 135 | 136 | 137 | 138 | 139 | 140 | 141 | 142 |