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Alliage plutonium-gallium

L'alliage plutonium-gallium est un alliage de plutonium et de gallium utilisĂ© dans les noyaux des armes nuclĂ©aires, le composant d'une arme nuclĂ©aire oĂč la rĂ©action en chaĂźne de fission dĂ©bute. Cet alliage a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© dans le cadre du Projet Manhattan.

Vue d'ensemble

Le plutonium mĂ©tallique possĂšde de nombreux allotropes solides. La phase ÎŽ est la moins dense et la plus facilement usinable. Elle se forme entre 310 et 452 °C Ă  pression ambiante (1 atmosphĂšre) et est thermodynamiquement instable Ă  des tempĂ©ratures plus basses. Cependant, le plutonium peut ĂȘtre stabilisĂ© en phase ÎŽ par alliage avec une petite quantitĂ© d'un autre mĂ©tal. L'alliage utilisĂ© prĂ©fĂ©rentiellement contient 3,0–3,5 %mol. (0,8–1,0 %m) de gallium.

Pu–Ga a de nombreux avantages[1] :

  • stable entre −75 et 475 °C,
  • trĂšs faible dilatation thermique,
  • faible sensibilitĂ© Ă  la corrosion (4 % du taux de corrosion de plutonium pur),
  • bonne coulabilitĂ© ; puisque le plutonium possĂšde la rare propriĂ©tĂ© que son Ă©tat liquide est plus dense que son Ă©tat solide, la tendance Ă  former des bulles et des dĂ©fauts internes est diminuĂ©e.

Utilisation dans des armes nucléaires

La phase ÎŽ stabilisĂ©e Pu–Ga est ductile et peut ĂȘtre enroulĂ©e en feuilles et usinĂ©e par des mĂ©thodes conventionnelles. Elle est adaptĂ©e pour une mise en forme par pressage Ă  chaud Ă  environ 400 °C. Cette mĂ©thode a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour la mise en forme des premiers noyaux d'armes nuclĂ©aires.

Des noyaux plus modernes sont produits par moulage. Des tests sous-critiques ont montrĂ© que les performances du plutonium moulĂ© ou façonnĂ© sont les mĂȘmes[2] - [3]. Étant donnĂ© que la transition Δ-ÎŽ a lieu durant le refroidissement, le façonnement de Pu-Ga est beaucoup moins problĂ©matique que celui de plutonium pur[4].

Production

Les alliages de plutonium peuvent ĂȘtre produits en ajoutant un mĂ©tal au plutonium en fusion. Cependant, si le mĂ©tal alliĂ© est suffisamment rĂ©ducteur, le plutonium peut ĂȘtre ajoutĂ© sous forme d'oxydes ou ou d'halogĂ©nures. La phase ÎŽ plutonium–gallium et les alliages plutonium–aluminium sont produits par ajout de fluorure de plutonium(III) Ă  du gallium ou de l'aluminium liquide, ce qui a l'avantage d'Ă©viter de traiter directement avec le plutonium mĂ©tallique hautement rĂ©actif[5].

DĂ©veloppement

Au cours du Projet Manhattan, la quantité maximum d'atomes dilués au sein du plutonium qui n'affecte pas l'efficacité de l'explosion a été calculée à 5 %mol.. Deux éléments stabilisants ont été considérés, le silicium et l'aluminium. Cependant, seul l'aluminium a produit des alliages satisfaisant. Mais la tendance de l'aluminium à réagir avec les particules α et émettre des neutrons limite sa teneur maximale à 0,5 %mol. ; l'élément suivant l'aluminium au sein des éléments du groupe 13, le gallium, a donc été testé et a été jugé satisfaisant[6] - [7].

Notes et références

  1. (en) « The drama of plutonium », Nuclear Engineering International, (consulté le )
  2. (en) « Italian Stallions & Plutonium », jeffrey (consulté le )
  3. (en) « Optical Pyrometry on the Armando Subcritical Experiment », Los Alamos National Laboratory (consulté le )
  4. (en) « Plutonium (Pu) » [archive du ], centurychina.com (consulté le )
  5. (en) Kenton James Moody, Ian D. Hutcheon et Patrick M. Grant, Nuclear forensic analysis, CRC Press, (ISBN 978-0-8493-1513-8, lire en ligne)
  6. (en) « First Nuclear Weapons: Nuclear Weapons Frequently Asked Questions », nuclearweaponarchive.org (consulté le )
  7. (en) « Dr Smith goes to Los Alamos », RESONANCE, (consulté le )
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