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DĂ©chet radioactif

Un dĂ©chet radioactif est un dĂ©chet qui, du fait du niveau de sa radioactivitĂ©, nĂ©cessite des mesures de radioprotection[1] particuliĂšres. Ces dĂ©chets doivent rĂ©glementairement faire l'objet d'une caractĂ©risation radiologique (par le producteur de dĂ©chets) et d'un contrĂŽle (par le centre de stockage), afin d'assurer que leur stockage est adaptĂ© Ă  leur radioactivitĂ© Ă©ventuelle, et ne crĂ©e pas de risque radiologique. Le cas Ă©chĂ©ant, dans de nombreux pays, des « dĂ©chets nuclĂ©aires » sans radioactivitĂ© significative peuvent ĂȘtre « libĂ©rĂ©s » aprĂšs contrĂŽle, pour ĂȘtre traitĂ©s comme des dĂ©chets d'activitĂ©s Ă©conomiques de mĂȘme type.

La plus grande partie des déchets radioactifs provient de l'industrie nucléaire qui utilise et génÚre des matiÚres radioactives dans les différentes étapes du cycle du combustible nucléaire. Les déchets radioactifs proviennent également de la médecine nucléaire, d'industries non nucléaires (extraction des terres rares par exemple), de l'utilisation passée d'éléments radioactifs (paratonnerres à l'américium, etc.) ou encore des usages militaires de l'énergie nucléaire (fabrication d'armes atomiques en particulier).

Le terme générique de « déchets radioactifs » recouvre des substances de natures trÚs variées. Ils se distinguent principalement par leur activité : les déchets de « haute activité », cendres du combustible nucléaire, sont plus d'un milliard de fois plus radioactifs que les déchets de « faible activité », dont la radioactivité est en dose moins importante et la période des éléments plus courte. Ils se distinguent également par leur période radioactive. Certains radionucléides dits « à vie courte » subissent une extinction naturelle de leur radioactivité à l'échelle de quelques années. D'autres dits « à vie longue » imposent une gestion à long terme, voire trÚs long terme des déchets dont la durée de vie se compte en millions d'années. Ils se distinguent enfin par leur état (solide, liquide, gazeux) et leur composition chimique.

Le traitement de ces dĂ©chets doit permettre de maĂźtriser le risque radiologique qu'ils peuvent reprĂ©senter, et peut conduire Ă  diffĂ©rentes stratĂ©gies. Le confinement a pour but de les isoler de l'environnement humain pendant une pĂ©riode de temps suffisamment longue pour que toute diffusion ultĂ©rieure de radionuclĂ©ides n'occasionne pas un risque radiologique inacceptable, mĂȘme Ă  longue Ă©chĂ©ance[2]. La dispersion dans l'environnement (sous forme d'effluents liquides ou gazeux et dans des limites d'activitĂ© et de concentration d'activitĂ© strictement contrĂŽlĂ©es) n'est possible que pour des rejets de faible activitĂ©, ou pour des isotopes peu radio-toxiques et Ă  vie courte.

Production de déchets de la filiÚre électronucléaire

Les nombreuses utilisations des propriĂ©tĂ©s de la radioactivitĂ© produisent, depuis le dĂ©but du XXe siĂšcle, des dĂ©chets radioactifs. Ils proviennent aujourd’hui pour l'essentiel des centrales de production d’électricitĂ©, des usines de traitements des combustibles usĂ©s et des autres installations nuclĂ©aires civiles et militaires qui se sont dĂ©veloppĂ©es au cours des derniĂšres dĂ©cennies. Les laboratoires de recherches et les services de mĂ©decine nuclĂ©aire contribuent aussi, Ă  un degrĂ© moindre, Ă  la production des dĂ©chets radioactifs, de mĂȘme que certaines industries utilisant des matiĂšres radioactives ou employant des sources radioactives[1].

Fût jaune utilisé pour des déchets à trÚs faible activité

Nature et classification

DĂ©finition

Selon la dĂ©finition de l'Agence internationale de l'Ă©nergie atomique (AIEA), un dĂ©chet radioactif est « toute matiĂšre pour laquelle aucune utilisation n'est prĂ©vue, et qui contient des radionuclĂ©ides en concentrations supĂ©rieures aux valeurs que les autoritĂ©s compĂ©tentes considĂšrent comme admissibles dans des matĂ©riaux propres Ă  une utilisation sans contrĂŽle »[3]. En France[4], un dĂ©chet radioactif est une matiĂšre radioactive ne pouvant ĂȘtre rĂ©utilisĂ©e ou retraitĂ©e (dans les conditions techniques et Ă©conomiques du moment).

Ne sont considĂ©rĂ©s, au sens juridique, comme « dĂ©chets radioactifs » que les seuls dĂ©chets ultimes. De ce fait, des substances radioactives dĂ©jĂ  utilisĂ©es ne sont pas nĂ©cessairement considĂ©rĂ©es comme des dĂ©chets, mais peuvent ĂȘtre comptabilisĂ©es comme des matiĂšres valorisables, quand elles peuvent faire l'objet d'une utilisation industrielle future (par exemple, l'uranium de traitement, l'uranium appauvri ou le combustible usĂ©).

D'autre part, un dĂ©chet n'a lĂ©galement le caractĂšre « radioactif » que s'il nĂ©cessite des dispositions de contrĂŽle de radioprotection : une substance dont la radioactivitĂ© est suffisamment faible peut ne pas entrer dans la catĂ©gorie de « dĂ©chet radioactif » si sa radioactivitĂ© est suffisamment faible, ou suffisamment diluĂ©e (par rapport aux critĂšres de la CIPR). Ainsi, d'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les rejets d'effluents radioactifs liquides ou gazeux (tritium, carbone 14...) ne sont pas considĂ©rĂ©s comme des dĂ©chets radioactifs si leur activitĂ© ne dĂ©passe pas les limites autorisĂ©es (variables selon les Ă©tats et les Ă©poques), et est considĂ©rĂ©e comme suffisamment faible pour qu'aucune mesure de radioprotection ne soit nĂ©cessaire. De mĂȘme, en France, un arrĂȘtĂ© (qui a fait l'objet d'un avis dĂ©favorable de l'AutoritĂ© de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire[5]) prĂ©cise les conditions de dĂ©rogation pour l'utilisation de rebuts faiblement radioactifs dans la fabrication des produits de grande consommation[6], les matĂ©riaux de construction inclus.

Classification des produits radioactifs

CritÚres retenus pour la classification des déchets radioactifs en France, et par suite pour leur gestion.

Le systÚme de classification des déchets radioactifs ne dépend pas directement de la façon dont sont générés les déchets. Ils sont classés notamment selon les deux critÚres suivants :

  • le niveau de radioactivitĂ©, qui conditionne la dangerositĂ© des produits ;
  • la durĂ©e de leur activitĂ© radioactive, qui peut ĂȘtre calculĂ©e Ă  partir de leur pĂ©riode radioactive et qui dĂ©finit la durĂ©e de nuisance.

La classification suivant l'activité reflÚte les précautions techniques qu'il est nécessaire de prendre en termes de radioprotection ; l'activité reflétant à la fois l'activité intrinsÚque du radionucléide (son activité massique) et son taux de dilution dans le produit considéré. Un déchet est dit :

  • de trĂšs faible activitĂ© (TFA), si son niveau d'activitĂ© est infĂ©rieur Ă  cent becquerels par gramme (ordre de grandeur de la radioactivitĂ© naturelle) ;
  • de faible activitĂ© (FA), si ce niveau est compris entre quelques dizaines de becquerels par gramme et quelques centaines de milliers de becquerels par gramme (dont la teneur en radionuclĂ©ides est suffisamment faible pour ne pas exiger de protection pendant les opĂ©rations normales de manutention et de transport[2]) ;
  • de moyenne activitĂ© (MA), si ce niveau est d'environ un million Ă  un milliard de becquerels par gramme (1 MBq/g Ă  1 GBq/g) ;
  • de haute activitĂ© (HA), si ce niveau est de l'ordre de plusieurs milliards de becquerels par gramme (GBq/g, niveau pour lesquels la puissance spĂ©cifique est de l'ordre du watt par kilogramme, d'oĂč la dĂ©signation de dĂ©chets « chauds »). La « haute activitĂ© » n'a pas de limite supĂ©rieure, les plus actifs des dĂ©chets radioactifs, les produits de fission, peuvent avoir une activitĂ© d'une classe encore supĂ©rieure, se comptant en tĂ©rabecquerels par gramme (TBq/g).

Ainsi, il y a sensiblement un facteur mille d'une catégorie à l'autre, l'activité se comptant respectivement en kilobecquerels par gramme (FA), mégabecquerels par gramme (MA) et gigabecquerels par gramme (HA).

La radiotoxicité des différents radio-isotopes peut varier sur plusieurs ordres de grandeur, mais se compte typiquement en microsieverts par kilobecquerels. En dehors des éléments trÚs radiotoxiques, il faut donc ingérer des quantités de l'ordre du kilogramme pour conduire à des expositions dépassant le seuil réglementaire du millisievert avec des produits de faible activité (kBq/g), ce qui est généralement irréaliste. Inversement, l'activité de produits à haute activité (HA) est généralement suffisante pour provoquer des brûlures si on y reste trop longtemps exposé.

La classification se fait également sur la base de la période radioactive. Les déchets sont qualifiés de :

  • Ă  vie trĂšs courte, si leur pĂ©riode est infĂ©rieure Ă  100 jours (ce qui permet de les gĂ©rer par dĂ©croissance radioactive pour les traiter aprĂšs quelques annĂ©es comme des dĂ©chets industriels normaux) ;
  • Ă  vie courte (VC), si leur radioactivitĂ© provient essentiellement de radionuclĂ©ides qui ont une pĂ©riode de moins de 31 ans (ce qui assure leur disparition Ă  une Ă©chelle historique de quelques siĂšcles) ;
  • Ă  vie longue (VL), s'ils contiennent une importante quantitĂ© de radionuclĂ©ides dont la pĂ©riode dĂ©passe 31 ans (ce qui impose une gestion du confinement et de la dilution compatible avec des Ă©chelles de temps gĂ©ologiques).

D'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, au bout de dix fois la demi-vie d'un radionuclĂ©ide, son activitĂ© a Ă©tĂ© divisĂ©e par 1 024, ce qui le fait passer d'une catĂ©gorie d'activitĂ© Ă  l'autre. Ainsi, au bout de 310 ans, des dĂ©chets « Moyenne activitĂ©-vie courte » n'ont plus qu'une activitĂ© de type « Faible activitĂ©-vie courte » ; et trois siĂšcles supplĂ©mentaires les feront passer dans la catĂ©gorie « trĂšs faible activitĂ© ». En revanche, pour des produits contenant du plutonium (demi-vie de 24 110 ans) le passage d'une catĂ©gorie Ă  l'autre prend 241 000 ans), ce qui rend irrĂ©aliste toute gestion historique de tels dĂ©chets.

D'autres critÚres de classification font intervenir la dangerosité chimique et la nature physico-chimique des déchets. Des radioisotopes seront d'autant plus dangereux qu'ils sont fortement radiotoxiques, qu'ils présentent une toxicité chimique, et qu'ils peuvent passer facilement dans l'environnement (le plus souvent en solution dans l'eau).

Radioactivité naturelle et radioactivité artificielle

La radioactivitĂ© a Ă©tĂ© dĂ©couverte en 1896 par Henri Becquerel, lorsqu'il a constatĂ© l'Ă©mission spontanĂ©e par l’uranium de rayons invisibles, pĂ©nĂ©trants, qui impressionnaient les plaques photographiques et rendaient l'air conducteur. En 1898, Pierre et Marie Curie dĂ©couvrent dans le minerai d'uranium deux autres corps, dont l'Ă©mission est beaucoup plus puissante : le polonium, puis le fameux radium. Ils donnĂšrent alors Ă  ce phĂ©nomĂšne le nom de radioactivitĂ©. tous les trois recevront le prix Nobel en 1903.

En 1934, IrĂšne et FrĂ©dĂ©ric Joliot bombardent une mince plaque d'aluminium avec des α Ă©mis par une source de polonium. Ils observent un rayonnement et la formation de phosphore et de silicium. C'est la dĂ©couverte de radioactivitĂ© artificielle, qui leur vaudra Ă©galement le prix Nobel en 1935. À leur suite, les chercheurs vont irradier les noyaux connus avec des rayonnements divers, et produire un grand nombre de noyaux radioactifs « artificiels ».

Qu'ils soient « naturels » ou « artificiels », les atomes radioactifs Ă©mettent les mĂȘmes rayonnements, avec des effets identiques sur les tissus vivants. On s'en protĂšge de la mĂȘme façon : en gardant ses distances, en limitant la durĂ©e d'exposition, ou en interposant un Ă©cran appropriĂ©[1].

Gestion des différentes catégories de déchets

Schéma de classification de déchets et de leur gestion selon la durée de vie radioactive et l'intensité de radioactivité.

En France, à partir des critÚres internationalement reconnus, différents types de déchets ont été définis par l'Autorité de sûreté nucléaire, chacun nécessitant une gestion différente :

  • les dĂ©chets radioactifs qui nĂ©cessitent des mesures de protection Ă©laborĂ©es et spĂ©cifiques sont les dĂ©chets de haute activitĂ© et Ă  vie longue (HAVL). Ils sont principalement issus du combustible usĂ© des centrales nuclĂ©aires. Leur radioactivitĂ© reste notable pendant des centaines de milliers, voire millions d'annĂ©es (mais pas Ă  un niveau « hautement radioactif » sur toute cette pĂ©riode). L'option de gestion actuellement retenue est le confinement gĂ©ologique. Une fois enfouis, ces dĂ©chets restent in situ des HA-VL pendant une longue durĂ©e : le fait d'ĂȘtre sous terre ne change pas leur nature, ils se transforment en dĂ©chets 'MA' progressivement. La nature de la « barriĂšre » (conditionnement, Ă©volution des couches gĂ©ologiques), plus ou moins sĂ»re sur la longue durĂ©e, est l'Ă©lĂ©ment de sĂ©curitĂ© Ă  Ă©valuer pour dĂ©finir le niveau de protection ;
  • les dĂ©chets Ă  faible et moyenne activitĂ© et Ă  vie courte reprĂ©sentent des volumes beaucoup plus importants, mais les problĂšmes qu'ils posent sont beaucoup plus classiques. Ce sont principalement les dĂ©chets technologiques (gants, combinaisons, outils, etc.) qui ont Ă©tĂ© contaminĂ©s pendant leur utilisation en centrale ou dans une installation du cycle. Ils doivent ĂȘtre gĂ©rĂ©s de maniĂšre Ă  protĂ©ger les populations prĂ©sentes et futures de la radiotoxicitĂ© des substances qu'ils contiennent ; mais Ă©tant « Ă  vie courte », la radioprotection qu'ils imposent ne dĂ©passe pas 300 ans, et peut ĂȘtre gĂ©rĂ©e Ă  Ă©chelle historique. Au-delĂ , cette gestion n'est pas fondamentalement diffĂ©rente de celle de dĂ©chets d'activitĂ©s Ă©conomiques contenant des produits chimiques toxiques, comme des dĂ©chets contaminĂ©s au mercure ou au plomb, dont la toxicitĂ© chimique est Ă©ternelle ;
  • les dĂ©chets dits Ă  « trĂšs faible activitĂ© » (TFA) n'ont la plupart du temps pas de radioactivitĂ© significativement diffĂ©rente de la radioactivitĂ© ambiante : ce sont des dĂ©chets banals, industriels ou mĂ©nagers (gravats, appareillages, consommables, tenues de protection...) qui ont Ă©tĂ© produits dans des zones en contact avec des produits radioactifs, et sont de ce fait susceptibles d'ĂȘtre marquĂ©s par des traces de radioactivitĂ©. Ils ne sont pratiquement pas radioactifs, et les volumes attendus sont beaucoup plus importants que ceux des autres catĂ©gories. De nombreux pays acceptent des « seuils libĂ©ratoires » sur la radioactivitĂ© effective, en dessous desquels les dĂ©chets peuvent ĂȘtre traitĂ©s dans des filiĂšres classiques ; la France prĂ©sente la singularitĂ© de ne pas avoir de seuil libĂ©ratoire, et d'imposer une filiĂšre spĂ©cifique Ă  ces dĂ©chets TFA[7].
Importance relative des déchets radioactifs (France, fin 2019)[8]
NatureVolume produit (xm3) 2019(%)Part de la radioactivité totale (%)
HA4 0900,294,9
MA-VL42 7002,94,9
FA-VL93 6005,90,14
FMA-VC961 00059,60,03
TFA570 00031,30,0001
DSF620--non décomptés
Catégories de déchets radioactifs et filiÚres de gestion associées - ANDRA[8].

Les déchets HA et MA-VL, pour lesquels est envisagé le stockage des déchets radioactifs en couche géologique profonde, concentrent la quasi-totalité de la radioactivité (plus de 99,9 %) mais ne représentent qu'une faible part en volume (de l'ordre de 3,2 %).

Les déchets nucléaires (ainsi que les métaux lourds vers lesquels ils évoluent) sont pris en compte au titre de Chemical pollution and the release of novel entities (« Pollution chimique et le rejet de nouvelles entités ») dans le cadre des limites planétaires[9], reconnues par la France[10].

Les utilisations de la radioactivité

Les interactions entre les rayonnements ionisants et la matiÚre sont nombreuses et variées, par conséquent, de nombreuses applications existent :

  • en gĂ©ologie et archĂ©ologie, certains radionuclĂ©ides, comme le carbone 14, sont utilisĂ©s Ă  des fins de datation. L'analyse de cet Ă©metteur bĂ©ta permet de remonter avec prĂ©cision Ă  la mort d'un organisme vivant si celle-ci s'est produite il y a moins de cinquante mille ans ;
  • en imagerie mĂ©dicale et la radiothĂ©rapie ; l'usage des isotopes radioactifs Ă  des fins de santĂ© publique permet le diagnostic prĂ©coce de nombreuses maladies et la prĂ©vention de centaines de milliers de dĂ©cĂšs prĂ©maturĂ©s. En radiothĂ©rapie, les tumeurs sont irradiĂ©es par des rayons gamma Ă  des doses conduisant Ă  la destruction des cellules cancĂ©reuses ;
  • en agronomie et agroalimentaire, la radioactivitĂ© est utilisĂ©e pour la conservation des aliments par une irradiation qui permet de dĂ©truire les insectes dans les denrĂ©es stockĂ©es ou les micro-organismes dans les Ɠufs ou la viande ;
  • dans l'industrie, on utilise des sources de rayonnements pour le contrĂŽle de la qualitĂ© des piĂšces fabriquĂ©es[11].

Production - Origine

RĂ©sidus des mines d'uranium

Décantation de résidus de traitement miniers au Colorado.

Les résidus des mines d'uranium sont de deux types : Les stériles miniers (non exploités), et les résidus de traitement (dont l'uranium a été extrait).

Les stĂ©riles miniers sont extraits, mais non exploitĂ©s, parce qu'ils prĂ©sentent une teneur en uranium nĂ©gligeable, ou insuffisante pour qu'une exploitation soit Ă©conomiquement rentable. Ces stĂ©riles ont une « teneur de coupure » qui dĂ©pend des conditions Ă©conomiques (en particulier, du cours de l'uranium), mais qui restent typiquement de l'ordre de un pour mille. Ces stĂ©riles non exploitables ont donc une radioactivitĂ© au plus de l'ordre de 100 Bq/g, ce qui est la radioactivitĂ© moyenne des cendres de charbon. Ils sont gĂ©nĂ©ralement laissĂ©s en tas, ou peuvent ĂȘtre utilisĂ©s comme matĂ©riaux de remblais : leur radioactivitĂ© est trĂšs sensiblement supĂ©rieure Ă  celle de roches usuelles (le granite naturel a une radioactivitĂ© de l'ordre de 1 becquerel par gramme, due Ă  la prĂ©sence d’uranium, de l’ordre de 10 ppm), et est facilement dĂ©tectable, mais l'exposition supplĂ©mentaire induite par cette radioactivitĂ© reste largement en deçà du seuil rĂ©glementaire de un mili-sievert par personne et par an, et n'entraĂźne pas d'incidence sanitaire statistiquement dĂ©tectable[12].

Les rĂ©sidus de traitement miniers correspondent aux minerais riches, dont a Ă©tĂ© extrait l'uranium. Ces rĂ©sidus contiennent encore des traces d'uranium, mais surtout l'ensemble des Ă©lĂ©ments de la chaĂźne radioactive de dĂ©sintĂ©gration des uranium 235 et 238. Ces rĂ©sidus contiennent donc des dĂ©chets Ă  vie longue : du thorium 230 (75 000 ans), du radium 226 (1 600 ans) et du protactinium 231 (32 700 ans). Ils contiennent Ă  l'Ă©tat de traces l'ensemble des Ă©lĂ©ments de la chaĂźne radioactive aval, qui emporte 80 % Ă  90 % de la radioactivitĂ© initiale du minerai (laquelle peut ĂȘtre importante).

Ces résidus de traitement miniers peuvent présenter trois types de problÚme pour la radioprotection :

  • l'eau de drainage ou de nappe phrĂ©atique peut entraĂźner des radionuclĂ©ides par lixiviation, et devenir non potable du fait de sa radiotoxicitĂ©. Cette problĂ©matique est relativement facile Ă  maĂźtriser : les radionuclĂ©ides Ă©tant le plus souvent fixĂ©s dans les argiles rĂ©sultant du traitement, l'entraĂźnement par les aquifĂšres est de toute maniĂšre marginal. À titre prĂ©ventif, les rĂ©sidus de traitement sont en principe stockĂ©s et recouverts de maniĂšre Ă  minimiser la lixiviation, et la surveillance des anciens sites miniers comprend souvent une surveillance des radionuclĂ©ides dans les eaux de rĂ©surgence susceptibles d'avoir traversĂ© les rĂ©sidus ;
  • des poussiĂšres radioactives peuvent s'envoler, et contaminer les habitants par voie respiratoire. Cette voie de contamination est extrĂȘmement marginale, et n'a une incidence Ă©ventuelle que pendant l'exploitation, durant laquelle la radioprotection des ouvriers sera de toute maniĂšre dimensionnante par rapport Ă  celle de la population locale. En fin d'exploitation, une couverture sur les rĂ©sidus de traitement stabilise ces poussiĂšres ;
  • les rĂ©sidus de la chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration de l'uranium 238 contiennent du thorium 230 et du radium 226, qui produisent en continu du radon 222. Si la couverture sur les rĂ©sidus est suffisante et reste Ă©tanche, ce radon reste piĂ©gĂ©, et ne prĂ©sente pas de danger particulier. En revanche, si la zone se construit (y compris aprĂšs des milliers d'annĂ©es) en perturbant la couverture, les bĂątiments peuvent piĂ©ger le radon et conduire Ă  des teneurs supĂ©rieures Ă  1 000 Bq/m3, justifiant la mise en place de mesures de rĂ©duction de la teneur en radon : c'est le principal risque Ă  long terme, parce que la mĂ©moire de la prĂ©sence de rĂ©sidus miniers peut s'ĂȘtre perdue entre-temps.

Par ailleurs, indépendamment de ce problÚme de radioprotection, les stériles ou résidus miniers peuvent poser des problÚmes de toxicité chimique, quand l'uranium est présent avec d'autres produits par ailleurs toxiques (plomb, arsenic...).

Sous-produits de l'enrichissement

Stockage de conteneurs d'hexafluorure d'uranium appauvri.

La majoritĂ© des rĂ©acteurs modernes fonctionnent avec de l'uranium enrichi. S'il y a enrichissement de l'uranium d'une part, il reste bien Ă©videmment de l'uranium appauvri d'autre part[13] : l'enrichissement produit des quantitĂ©s importantes d'uranium appauvri, les « queues » du retraitement, qui (sauf prĂ©cision contraire du contrat d'enrichissement) reste la propriĂ©tĂ© de l'enrichisseur. Les pays qui ont une industrie d'enrichissement de l'uranium ont donc d'importants stocks d'uranium appauvri non utilisĂ© (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie). C'est cet uranium appauvri qui est utilisĂ© pour la fabrication du combustible MOX, qui est un mĂ©lange d'oxyde d'uranium appauvri et du plutonium issu lui-mĂȘme du retraitement des combustibles usĂ©s. C'est aussi cet uranium appauvri, qui sert Ă  la fabrication de certains obus capables de transpercer les blindages. Il ne faut pas le confondre avec l'uranium de retraitement (URT), qui est Ă©galement de l'uranium appauvri rĂ©cupĂ©rĂ© Ă  l'occasion du retraitement des combustibles usĂ©s (pour 100 t retraitĂ©es, environ 96 t d'URT, 1 % de plutonium et 3 Ă  4 % de dĂ©chets ultimes vitrifiĂ©s).

Les usines d'enrichissement peuvent également faire du ré-enrichissement. Le ré-enrichissement peut prendre deux formes :

  • lorsque le coĂ»t de l'Ă©nergie devient moindre que le coĂ»t du minerai, l'uranium appauvri peut lui-mĂȘme ĂȘtre rĂ©-enrichi : par exemple, un uranium appauvri Ă  0,45 % pourra ĂȘtre rĂ©-enrichi Ă  0,72 % (pour ĂȘtre utilisĂ© en substitut d'uranium naturel), crĂ©ant des « queues » encore plus appauvries (par exemple, 0,35 %) ;
  • de mĂȘme, l'uranium de retraitement est Ă©galement appauvri par son passage en rĂ©acteur (Ă  des taux de l'ordre de 1 %), et doit ĂȘtre rĂ©-enrichi pour pouvoir ĂȘtre utilisĂ© dans des centrales PWR. Cependant, la manipulation de cet uranium est rendue dĂ©licate par la prĂ©sence de produits de fission tels que le technĂ©tium, l'uranium 232, et quelques transuraniens[14]. Actuellement, seule l'usine russe de Seversk a la capacitĂ© de rĂ©-enrichir cet uranium de retraitement[15]. À terme, ce sera Ă©galement le cas de la future usine Georges-Besse II.

L'uranium appauvri est, pour la plus grande part, entreposé en l'attente d'une valorisation ultérieure[14], car est constitué d'uranium 238, isotope fertile susceptible de produire du combustible nucléaire dans des filiÚres à surgénérateur, dont l'emploi est prévu avec les réacteurs de quatriÚme génération à l'horizon 2050. Ayant des utilisations prévues dans l'industrie nucléaire, l'uranium appauvri n'est pas considéré comme un « déchet nucléaire », que ce soit juridiquement ou économiquement. Cependant, cette utilisation n'est prévue qu'à moyen ou long terme, et dans l'immédiat, l'uranium appauvri est simplement entreposé. Par ailleurs, l'uranium appauvri est également utilisé dÚs à présent dans la fabrication du combustible MOX pour les REP ou les RNR, et à d'autres utilisations quantitativement marginales (obus, lests...).

Le caractĂšre valorisable ou non de ces stocks fait l'objet de polĂ©miques de la part d'associations Ă©cologistes, qui considĂšrent que « si l’uranium retraitĂ© n’est pas nĂ©cessaire, il doit ĂȘtre Ă©liminĂ© comme dĂ©chet radioactif »[15], et que « les contrats citĂ©s dans « L'exutoire Russe » sont en violation claire de la loi russe, et selon cette lĂ©gislation les dĂ©chets d’uranium devraient ĂȘtre renvoyĂ©s dans les pays clients dans leur totalitĂ© »[16] - [17].

Déchets radioactifs de la production électronucléaire

Train évacuant des combustibles irradiés en containers Castors

Une partie importante des combustibles usés issus des réacteurs électrogÚnes ne sont pas à proprement parler des déchets au sens de la définition du terme car valorisables pour partie (cf ci-aprÚs le point « Valorisation du combustible des réacteurs électrogÚnes »).

Les dĂ©chets radioactifs de la production Ă©lectronuclĂ©aire peuvent ĂȘtre regroupĂ©s dans les cinq catĂ©gories :

  • les produits de fission proprement dits, et les actinides mineurs (pour environ 3,5 % de la masse des produits de fission), qui forment des dĂ©chets Ă  trĂšs haute activitĂ© (HA) et Ă  vie longue ; on les appelle aussi « dĂ©chets de type C » ;
  • les structures mĂ©talliques des Ă©lĂ©ments combustibles ; on les appelle aussi « dĂ©chets de type B » ;
  • les dĂ©chets rĂ©sultant de l'exploitation du rĂ©acteur (gants usagĂ©s, solvants de nettoyage
), gĂ©nĂ©ralement de trĂšs faible activitĂ© ; on les appelle aussi « dĂ©chets de type A » ;
  • le tritium, qui prĂ©sente la particularitĂ© d'ĂȘtre en tout ou partie rejetĂ© dans l'atmosphĂšre. Un rĂ©acteur de 900 MWe rejette de l'ordre de 10 TBq/an (soit 0,03 g/an) ;
  • les produits d'activation dans les matĂ©riaux de construction, qui seront Ă  Ă©liminer lors du dĂ©mantĂšlement, de faible Ă  trĂšs faible activitĂ© en dehors de la cuve du rĂ©acteur.

Ces dĂ©chets sont souvent trĂšs lourds (plutonium, uranium, plomb), ce qui impose des prĂ©cautions particuliĂšres pour leur manipulation, mais certains sont trĂšs lĂ©gers (tritium gazeux, difficile Ă  stocker), plus souvent prĂ©sent sous forme d'eau tritiĂ©e ou de solide tritiĂ© ; les dĂ©chets tritiĂ©s solides des petits producteurs pourraient bientĂŽt ĂȘtre entreposĂ©s sur les installations prĂ©vues pour les dĂ©chets d’ITER[18].

Déchets du démantÚlement des installations nucléaires

Le dĂ©mantĂšlement d’une centrale nuclĂ©aire produit 80 % de dĂ©chets « conventionnels » et 20 % de dĂ©chets radioactifs qui, pour la grande majoritĂ©, sont des dĂ©chets TFA. Le reste reprĂ©sente essentiellement des dĂ©chets FMA-VC.

Les matériaux constitutifs des installations nucléaires subissent des irradiations neutroniques prolongées, qui génÚrent des produits d'activation par capture neutronique.

Du fait de cette activation neutronique, les matériaux constituant des installations nucléaires peuvent devenir plus ou moins radioactifs. Cette radioactivité induite dépend du flux neutronique auquel a été soumis le matériau, et des nucléides présents dans ces matériaux, à l'état de constituants ou de traces. C'est d'ailleurs pour cette raison que les matériaux employés dans la construction d'une centrale nucléaire font l'objet de spécifications sévÚres relatives à la composition et à la pureté du matériau.

Les déchets de démantÚlement sont généralement de trÚs faible activité (déchets TFA), soit qu'ils n'aient en réalité pas été irradiés, soit que cette irradiation n'ait eu que des conséquences marginales. L'activation neutronique n'est réellement importante qu'à proximité du réacteur nucléaire proprement dit. Elle concerne en premier lieu la cuve du réacteur, et de maniÚre secondaire les tuyauteries, générateurs de vapeur, pompes primaires et auxiliaires adjacents à la cuve.

Les cuves de rĂ©acteurs nuclĂ©aires relĂšvent typiquement des dĂ©chets « faible et moyenne activitĂ© - vie courte » (FMA-VC), du fait que l'activation neutronique ne conduit qu'Ă  des radioactivitĂ©s de demi-vie compatible avec une gestion historique des dĂ©chets (demi-vie de l'ordre de la dizaine d'annĂ©es au plus). Ces cuves doivent ĂȘtre isolĂ©es et protĂ©gĂ©es (typiquement, par un ennoyage en bĂ©ton), mais Ă  une Ă©chelle millĂ©naire, on suppose que leur radioactivitĂ© n'est plus susceptible de poser un problĂšme au regard de la santĂ© publique.

DĂ©chets de la recherche

De nombreux laboratoires de recherche utilisent ou produisent des radionuclĂ©ides, qu'ils doivent ensuite gĂ©rer en tant que dĂ©chets. Les accĂ©lĂ©rateurs de particules par exemple gĂ©nĂšrent des radionuclĂ©ides (Ă©metteurs alpha, beta ou gamma ou des Ă©metteurs de rayons X de faible Ă©nergie, dits radionuclĂ©ides difficile-a-mesurer (DTM), Ă  la suite des interactions entre particules accĂ©lĂ©rĂ©es avec la matiĂšre et/ou avec les structures environnantes. Une thĂšse rĂ©cente (2017)[19] a ainsi Ă©tudiĂ© les radionuclĂ©ides de plus de 1 000 m3 de dĂ©chets radioactifs du CERN.

Déchets du secteur médical

Les dĂ©chets radioactifs gĂ©nĂ©rĂ©s dans le secteur mĂ©dical contiennent des radionuclĂ©ides en gĂ©nĂ©ral de courtes pĂ©riodes issues des activitĂ©s de mĂ©decine nuclĂ©aire in vivo (scintigraphies et radiothĂ©rapie mĂ©tabolique) et in vitro (radio-immunologie). Parmi ces radionuclĂ©ides, on trouve le technĂ©tium 99 m (6 heures), le fluor 18 (2 heures), l'iode 123 (13,2 heures), l'iode 131 (8 jours), le thallium 201 (3 jours)... RĂ©glementairement parlant, les dĂ©chets contenant ces radionuclĂ©ides peuvent ĂȘtre gĂ©rĂ©s par dĂ©croissance puisque leurs pĂ©riodes sont infĂ©rieures Ă  100 jours. Il faut respecter une durĂ©e de dĂ©croissance d'au moins 10 fois la pĂ©riode de chaque radionuclĂ©ide.

On trouve encore, mais de maniĂšre plus marginale, certains radionuclĂ©ides de pĂ©riodes supĂ©rieures Ă  100 jours, utilisĂ©s pour la radio-immunologie ou la recherche biomĂ©dicale, comme le tritium (12,3 ans) ou le carbone 14 (5 730 ans). Les activitĂ©s mises en Ɠuvre sont trĂšs modĂ©rĂ©es par rapport aux activitĂ©s in vivo (de l'ordre d'une dizaine Ă  quelques centaines de kilobecquerels), mais la rĂ©glementation en vigueur prĂ©voit une Ă©vacuation des dĂ©chets par l'Agence Nationale des DĂ©chets Radioactifs (ANDRA).

Il faut distinguer les dĂ©chets radioactifs solides et les effluents radioactifs liquides ou gazeux. Pour la premiĂšre catĂ©gorie, les services de mĂ©decine nuclĂ©aire doivent prĂ©voir un local de capacitĂ© suffisante pour la gestion par dĂ©croissance. Outre le tri obligatoire par pĂ©riodes le plus en amont possible (par exemple: (fluor 18 - technĂ©tium 99 m - autres isotopes) et la sĂ©paration de ces dĂ©chets dans le local, il peut ĂȘtre intĂ©ressant de sĂ©parer Ă©galement les collecteurs Ă  aiguilles usagĂ©es des autres dĂ©chets solides, ces derniers contenant en gĂ©nĂ©ral des activitĂ©s moindres, entraĂźnant ainsi une Ă©vacuation plus rapide dans le circuit des dĂ©chets classiques.

En dehors de la mise en Ɠuvre d'iode 131, la production d'aĂ©rosols radioactifs reste marginale dans un service de mĂ©decine nuclĂ©aire. Elle se limite souvent aux examens de ventilation pulmonaire utilisant du technĂ©tium 99 m. Dans ce cas, la ventilation doit ĂȘtre rĂ©alisĂ©e dans un local adaptĂ©, en dĂ©pression, sans brassage d'air, et muni d'un systĂšme d'aspiration adaptĂ© aux dimensions du local (hotte ou cĂŽne d'aspiration). Les effluents radioactifs liquides sont principalement issus des opĂ©rations de nettoyage du matĂ©riel de la radiopharmacie (protĂšge-flacons, protĂšge-seringues, pinces...) et du traitement d'Ă©ventuels incidents de contamination surfacique ou des mains des travailleurs. Les services de mĂ©decine nuclĂ©aire doivent ainsi ĂȘtre Ă©quipĂ©s d'Ă©viers actifs, reliĂ© Ă  un systĂšme de deux cuves tampons fonctionnant alternativement en remplissage et en dĂ©croissance. Il est recommandĂ© de doubler systĂ©matiquement chaque Ă©vier actif avec un Ă©vier inactif reliĂ© au rĂ©seau sanitaire classique afin d'Ă©viter un taux de remplissage trop important des cuves. Avant vidange d'une cuve, une analyse par spectromĂ©trie gamma est nĂ©cessaire pour vĂ©rifier que l'activitĂ© volumique contenu dans la cuve est infĂ©rieure Ă  la limite fixĂ©e par voie rĂ©glementaire (10 Bq/L). Il est Ă©galement nĂ©cessaire de disposer de toilettes reliĂ©es Ă  une fosse septique « chaude », permettant de bĂ©nĂ©ficier d'une dĂ©croissance partielle combinĂ©e Ă  une forte dilution. Le dimensionnement de cette fosse septique est de m3 pour un passage de 25 patients par jour.

On notera que la mise en Ɠuvre d'acte de thĂ©rapie mĂ©tabolique par l'iode 131 avec des activitĂ©s supĂ©rieures Ă  740 MBq nĂ©cessite l'hospitalisation des patients en chambres protĂ©gĂ©es. Dans ce cas, les toilettes, les Ă©viers et les douches prĂ©sentes dans les chambres doivent ĂȘtre reliĂ©s Ă  un systĂšme de cuves tampons dĂ©diĂ©es, sĂ©parĂ©es de celles de la mĂ©decine nuclĂ©aire, et de capacitĂ©s suffisantes Ă©tant donnĂ© la pĂ©riode plus longue de l'iode 131 (8 jours). Le seuil rĂ©glementaire pour la vidange dans le rĂ©seau sanitaire classique est de 100 Bq/L.

Modes de gestion

Plusieurs modes de gestion des dĂ©chets radioactifs liquides et solides sont mis en Ɠuvre (selon la nature des dĂ©chets, mais aussi selon les stratĂ©gies nationales et moyens techniques disponibles).

Le déchet est préparé, par exemple déshydraté, stabilisé (vitrifié, fondu ou ennoyé dans une matrice solide) et enfermé en bidons ou conteneurs spéciaux, selon sa dangerosité. Des études portent sur la résistance dans le temps des contenants, mais aussi des matériaux vitrifiés ou de résines polyépoxydes d'enrobage (« réseaux epoxy-amine ») exposés à un rayonnement ionisant interne. Ce rayonnement peut fragiliser le matériau, notamment via l'oxydation par l'air (radio-oxydation) et/ou lors du contact avec l'eau à la suite d'une modification des caractéristiques de diffusivité, capillarité, dureté et/ou solubilité du matériau[20].

Vient ensuite le stade du stockage et de la surveillance pour lesquels aux États-Unis, en Suisse et en France, la loi a Ă©voluĂ© en imposant la rĂ©versibilitĂ©. Au Canada et au Japon, ce sont les gouvernements qui ont rĂ©cemment revu leur doctrine pour aussi y intĂ©grer le principe de rĂ©versibilitĂ© des choix techniques, et des choix politiques (ce qui signifie que mĂȘme en profondeur, un dĂ©chet devrait pouvoir ĂȘtre contrĂŽlĂ© et dĂ©placĂ©) pour notamment laisser ouvert le processus dĂ©cisionnel pour les dĂ©cideurs et citoyens du futur. En SuĂšde et Finlande, ce sont les exploitants nuclĂ©aires eux-mĂȘmes qui ont fait ce choix. Au Royaume-Uni, le dĂ©bat est encore en cours.

AprĂšs 30 ans, la SuĂšde a demandĂ© en juin 2009 Ă  son Agence SKB (agence suĂ©doise de gestion des dĂ©chets nuclĂ©aires) de se prĂ©parer Ă  un enfouissement de cent mille ans pour certains de ses dĂ©chets, dans une couche de granit Ă  500 m de profondeur, dans un site oĂč une centrale est dĂ©jĂ  installĂ©e depuis 1980 (Ă  Östhammar, Ă  environ 100 km au nord de Stockholm), sous rĂ©serve que le tribunal de l'environnement accepte de dĂ©livrer le permis de construire[21].

SĂ©paration et traitement

Le combustible usé des centrales nucléaires contient :

  • d'une part des matiĂšres valorisables (plutonium et/ou uranium) susceptibles de fournir de l'Ă©nergie dans certains rĂ©acteurs (au MOX par exemple), aprĂšs un traitement physico-chimique et de sĂ©paration et tri ;
  • d'autre part des dĂ©chets radioactifs non valorisables (dĂ©chet ultime), les dĂ©chets contiennent notamment des produits de fission et des actinides mineurs. Le recyclage et stockage de ces produits fait l'objet de recherche.

La premiĂšre Ă©tape du traitement du combustible usĂ© des centrales nuclĂ©aires consiste donc Ă  sĂ©parer les dĂ©chets proprement dits des matiĂšres valorisables. Une fois la sĂ©paration opĂ©rĂ©e, les dĂ©chets font l'objet d'un conditionnement adaptĂ© Ă  leur nature, afin de les stabiliser (pour les rendre non dispersables). Pour les dĂ©chets de haute activitĂ© (solution de produits de fission), ce conditionnement est par exemple la vitrification au sein d'une matrice inerte coulĂ©e dans un fĂ»t en inox. Les dĂ©chets de moyenne activitĂ© (coques et embouts) peuvent ĂȘtre compactĂ©s (afin de rĂ©duire leur volume) puis placĂ©s dans des fĂ»ts mĂ©talliques. Les dĂ©chets du procĂ©dĂ© de sĂ©paration en lui-mĂȘme peuvent faire l'objet d'Ă©vacuation sous forme d'effluents liquides ou gazeux ou de conditionnement en attente pour stockage (compactage, cimentation, bituminage...).

Entreposage

L'entreposage des dĂ©chets radioactifs est l'opĂ©ration qui consiste Ă  les placer temporairement dans une installation amĂ©nagĂ©e Ă  cet effet pour permettre une mise en attente, un regroupement, un suivi ou une observation. Il se justifie notamment pour les dĂ©chets dont les filiĂšres associĂ©es sont en cours d’étude. Des entreposages industriels existent d’ores et dĂ©jĂ  sur les sites nuclĂ©aires.

La conception des installations d’entreposage doit allier robustesse et simplicitĂ© et respecter les principes de sĂ»retĂ© et de radioprotection habituellement mis en Ɠuvre pour les installations nuclĂ©aires. L’entreposage Ă©tant par dĂ©finition provisoire, il faut prĂ©voir la surveillance de l’intĂ©gritĂ© des colis afin qu’ils puissent ĂȘtre repris dans des conditions simples et sĂ»res[22].

Stockage

On peut distinguer un stockage de court ou moyen-terme en « piscine » (ou autre lieu du stockage), du stockage dĂ©finitif de long terme (qui correspond Ă  une mise en dĂ©charge, mais qui doit ĂȘtre rĂ©versible selon certaines stratĂ©gies ou lĂ©gislations). Ces lĂ©gislations ou stratĂ©gies peuvent Ă©voluer. Aux États-Unis, le projet de stockage dans les couches de roches volcaniques de Yucca Mountain dans le Nevada, a provisoirement Ă©tĂ© gelĂ© en 2009 par le prĂ©sident Barack Obama, juste avant son ouverture programmĂ©e, pendant qu'en Allemagne, notamment en raison de problĂšmes techniques, le stockage dans la mine de sel de Gorleben a Ă©tĂ© gelĂ©.

Stockage en surface

Dans le passé des déchets faiblement ou moyennement radioactifs ont été utilisés comme matériaux de remblai, légalement ou non. Cela se pratique encore couramment pour les résidus miniers trÚs faiblement radioactifs.

Le stockage en surface de déchets moyennement à hautement radioactif est en général et de plus en plus considéré comme un stockage temporaire, mais des incertitudes existent sur la sécurité des stockages souterrains (avec difficultés avérées dans les mines de sel en Allemagne). Il peut faire suite à un accident, comme à Tchernobyl, dans le cadre du sous-projet « stockage de déchets » (Initiative Franco-Allemande pour Tchernobyl dite IFAT).

Le stockage en surface permet de mieux surveiller l'Ă©volution des dĂ©chets et l'Ă©ventuelle dĂ©gradation de leurs contenants. Des Ă©tudes se poursuivent sur les risques Ă  court, moyen et long terme des deux types de stockages, ainsi que sur la caractĂ©risation radiologique des sites, et Ă©valuation de leur impact sur l’environnement et les populations. Il s'agit notamment de mieux comprendre et mesurer la dissĂ©mination de radionuclĂ©ides dans l’environnement (dĂ©gradation/porositĂ© des bĂ©tons ou aciers, interactions avec les eaux de lixiviation et les roches-hĂŽtes, Ă©volution de la capacitĂ© de rĂ©tention des milieux, risque sismique ou de tsunami, etc.). Pour les Ă©tudes Ă  long terme, on peut s'inspirer de donnĂ©es provenant de l'Ă©tude de site naturels comme celui de Maqarin en Jordanie considĂ©rĂ© par certains gĂ©ologues comme un « analogue naturel d’un site de stockage de dĂ©chets radioactifs du point de vue de l’interaction avec la roche de l’eau alcaline ayant traversĂ© le stockage »[23].

Stockage Ă  faible profondeur

Le stockage Ă  faible profondeur, selon Benjamin Dessus et Bernard Laponche, consiste Ă  entreposer les combustibles irradiĂ©s des centrales sans aucun retraitement dans des galeries creusĂ©es Ă  faible profondeur (une cinquantaine de mĂštres environ) en attendant qu'une solution technique ait Ă©tĂ© trouvĂ©e pour les rendre moins nocifs[24]. C'est la solution prĂ©conisĂ©e en France par plusieurs associations et ONG Ă©cologistes tels que Global Chance ou Greenpeace et une pĂ©tition en sa faveur lancĂ©e en janvier 2018 par l'ancien maire RPR de Verdun ArsĂšne Lux a recueilli presque 10 000 signatures[25]. La poursuite des Ă©tudes Ă  ce sujet comme alternative Ă©ventuelle au stockage Ă  grande profondeur a d'ailleurs Ă©tĂ© demandĂ©e en France par la dĂ©putĂ©e Barbara Pompili lors des travaux de la commission parlementaire d'enquĂȘte sur la sĂ»retĂ© et la sĂ©curitĂ© des installations nuclĂ©aires en 2018[26]. En revanche la Commission nationale d'Ă©valuation[27] et l'AutoritĂ© de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire[28] doutent explicitement de la faisabilitĂ© Ă  terme de cette solution, qui est Ă©galement combattue par de nombreux Ă©cologistes[29]. Par ailleurs, une contre-expertise indĂ©pendante menĂ©e en France sur l’évaluation socio-Ă©conomique de CigĂ©o montre que cela n’est Ă©conomiquement viable que dans l’hypothĂšse oĂč la croissance Ă©conomique se poursuit et oĂč ni la sociĂ©tĂ© ni les institutions ne subissent de catastrophe majeure, ce pendant plusieurs millĂ©naires. DĂšs qu’on envisage en revanche l’éventualitĂ© d’un Ă©vĂ©nement chaotique ou d’une stagnation Ă©conomique durable, la solution du stockage gĂ©ologique profond apparaĂźt, grĂące Ă  sa capacitĂ© de protĂ©ger de façon passive les gĂ©nĂ©rations futures en cas de dĂ©croissance, la plus cohĂ©rente en termes Ă©conomiques[30]. Dans les pays oĂč la piste du stockage Ă  faible profondeur a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e, elle a Ă©tĂ© soit Ă©cartĂ©e, par exemple au Royaume-Uni, soit envisagĂ©e en complĂ©ment ou en attente d’autres solutions, par exemple en Suisse, en SuĂšde, en Finlande et au Canada[31].

Stockage Ă  grande profondeur

Une des solutions actuellement Ă©tudiĂ©es pour gĂ©rer Ă  long terme les dĂ©chets de haute activitĂ© et Ă  vie longue, i.e. les produits de fission (PF) et les actinides mineurs (AMin), consiste Ă  les stocker Ă  grande profondeur (300 Ă  500 m) dans des galeries creusĂ©es dans une couche gĂ©ologique stable, dense et aussi Ă©tanche que possible (le granit, le tuff volcanique ou l'argile, comme cela est envisagĂ© en France). La vitrification permet d'assurer le confinement des matiĂšres durant 10 000 ans, mais de toute façon ce confinement « artificiel » (assurĂ© par les conteneurs) n'est pas la seule barriĂšre prise en compte puisque c'est la roche choisie qui assure une durĂ©e suffisante de protection du milieu.

Stockage en mer

Au cours des annĂ©es 1950, une partie des dĂ©chets provenant des centrales nuclĂ©aires europĂ©ennes et amĂ©ricaines a Ă©tĂ© immergĂ©e dans l’Atlantique, ainsi que dans la Manche entre les Ăźles anglo-normandes et le cap de la Hague. En effet, durant une premiĂšre phase du dĂ©veloppement de l’usage de l’énergie nuclĂ©aire, a prĂ©valu l’idĂ©e que la dispersion large dans l’environnement d’une partie des dĂ©chets radioactifs de faible activitĂ© pouvait ĂȘtre une solution pour le long terme. L'argument avancĂ© Ă©tait alors que la radioactivitĂ© pouvait « se diluer » dans l'eau.

Bien que cette option ait Ă©tĂ© fortement controversĂ©e au sein mĂȘme de la communautĂ© des ingĂ©nieurs du nuclĂ©aire, plus de 100 000 tonnes de dĂ©chets radioactifs ont ainsi Ă©tĂ© dĂ©versĂ©s jusqu’en 1982 dans des conteneurs en bĂ©ton, au fond des ocĂ©ans — dans l'Atlantique principalement — par une douzaine de pays dont principalement :

Certains conteneurs devaient rester étanches environ 500 ans, délai nécessaire pour ramener leur activité à une valeur telle que leur dispersion dans la mer ne pose pas de problÚme. Cela étant, une partie d'entre eux se seraient fissurés ou ouverts 30 ans aprÚs leur immersion. Cela conduit certains opposants à imaginer que certaines particules puissent remonter sur les plages, comme le fait le sable.

Ces déchets immergés ne représentaient nullement la totalité des déchets et il n'a jamais été question que cette pratique soit la solution nominale pour l'ensemble des déchets radioactifs car ce n'était que des campagnes scientifiques destinées à étudier la pertinence de ce mode de stockage[32].

Le 12 mai 1993, les parties contractantes de la Convention internationale de Londres ont votĂ© l’interdiction dĂ©finitive du dĂ©versement en mer de dĂ©chets radioactifs. Depuis, les dĂ©chets sont gĂ©rĂ©s dans la majoritĂ© des cas en centres de stockage.

Par ailleurs et de maniĂšre illĂ©gale, 32 cargos de dĂ©chets radioactifs provenant notamment de l'agence italienne pour la recherche Ă©nergĂ©tique auraient Ă©tĂ© coulĂ©s au large de l'Italie et au large de la Somalie par la ‘Ndrangheta, mafia calabraise, dans les annĂ©es 1980 et 1990[33]. Un de ces cargos, le Cunsky, a Ă©tĂ© retrouvĂ© le Ă  20 milles nautiques des cĂŽtes italiennes sur les indications d'un repenti ; il contenait 120 bidons de dĂ©chets radioactifs provenant de scories non issues de centrales nuclĂ©aires[34], mais selon le Financial Times, le navire retrouvĂ© selon les indications du repenti Ă©tait en fait un bateau coulĂ© en 1917 ne contenant donc pas de dĂ©chets radioactifs[35]. Le navire Korabi contenait lui aussi des dĂ©chets radioactifs venant de scories de hauts fourneaux de cuivre, donc ne venant pas de centrales nuclĂ©aires (mais pouvant Ă©ventuellement les masquer), selon la commission d'enquĂȘte parlementaire italienne chargĂ©e de l'affaire[36]. Cette mĂȘme commission n'a pu confirmer ni infirmer le rejet illicite en mer de dĂ©chets radioactifs provenant de centrales nuclĂ©aires.

Les effluents peu radiotoxiques et à vie courte rejetés en haute mer par des canalisations provenant d'installations nucléaires, comme à la Hague en France et à Sellafield au Royaume-Uni, ne constituent pas des déchets nucléaires au sens strict.

Évacuation spatiale

L'envoi des déchets radioactifs de type C (déchets de haute activité et à vie longue), c'est-à-dire les produits de fission (PF) et les actinides mineurs (AMin), dans l'espace (vers le Soleil a priori) est une possibilité quelquefois évoquée pour les éliminer de la biosphÚre.

En 1980, la NASA a confié à Boeing l'étude d'un projet d'envoi de déchets nucléaires dans l'espace interplanétaire[37]. Cette solution reste assez théorique pour les raisons suivantes :

  • elle ne pourrait concerner que les PF et les AMin ;
  • le prix est un obstacle majeur : le lancement d'une fusĂ©e Ariane 5 coĂ»te 150 millions d'euros ;
  • la quantitĂ© atteint 340 tonnes par an (y compris le conditionnement et les emballages) pour la seule France, bien plus que la capacitĂ© d'une fusĂ©e actuelle. À titre d'exemple, la fusĂ©e Ariane 5 met 10 tonnes maximum en orbite solaire, soit 15 millions d'euros par tonne de dĂ©chets emballĂ©s et 34 lancements par an pour lancer tous les dĂ©chets français. Or aujourd'hui le coĂ»t du stockage profond gĂ©ologique est de 150 000 euros par tonne, donc environ 100 fois moins cher ;
  • le risque de voir les emballages retomber en cas d'incident aprĂšs le lancement n'est pas nĂ©gligeable, auquel s'ajoute le risque de voir la fusĂ©e exploser au lancement et porter les conteneurs Ă  trĂšs forte tempĂ©rature. Pour y remĂ©dier, on a imaginĂ© concevoir Ă  long terme des fusĂ©es Ă  ergol non explosifs (ex. : fusĂ©e Ă  eau vaporisĂ©e par chauffage laser depuis le sol) ;
  • elle demande de trouver des orbites non encombrĂ©es, capables de recevoir le train des dĂ©chets en question envoyĂ©s vers le Soleil (ou Mercure), l'encombrement de l'espace autour de la Terre par des dĂ©chets de natures diverses posant dĂ©jĂ  problĂšme.

Concernant les risques, certains satellites d'observation, satellites espions[38], instruments lunaires, sondes spatiales et astromobiles martiens ont dĂ©jĂ  utilisĂ© du combustible nuclĂ©aire comme source d'Ă©nergie. Ainsi de Nimbus, ALSEP, Ulysses, Cassini, New Horizons et Perseverance. Leurs gĂ©nĂ©rateurs thermoĂ©lectriques Ă  radioisotope, gĂ©nĂ©rateurs Stirling Ă  radioisotope et autres rĂ©acteurs Ă  fission ont emportĂ© dans l'espace plus de 200 kg de plutonium (Ă  82 % du plutonium 238)[39] et de futures missions lointaines en seront Ă©galement pourvues[38] - [40].

Transmutation (projet)

La transmutation consiste à transformer des isotopes radioactifs à vie longue en isotopes à vie courte ou en isotopes stables en vue de réduire la radioactivité à long terme des déchets radioactifs. La transmutation des déchets de haute activité et à vie longue fait l'objet de recherches depuis les années 1990 : en France, dans le cadre de la loi relative aux recherches sur la gestion des déchets radioactifs, dite loi Bataille (1991), le réacteur Phénix a été utilisé pour de telles recherches.

En 2012, des chercheurs belges du SCK-CEN et français du CNRS ont couplĂ© un rĂ©acteur nuclĂ©aire rapide avec un accĂ©lĂ©rateur de particules, ouvrant la voie Ă  la conception de MYRRHA, un dĂ©monstrateur prĂ©industriel d’incinĂ©ration des dĂ©chets radioactifs Ă  vie longue[41].

En avril 2015 a Ă©tĂ© lancĂ© le projet H2020 Myrte « Myrrha Research and Transmutation Endeavour », dans le prolongement du projet europĂ©en Euratom FP7 MAX « MYRRHA Accelerator eXperiment R&D programme », coordonnĂ© par l'institut de Physique nuclĂ©aire. L'objectif de ce projet est de poursuivre les recherches nĂ©cessaires pour dĂ©montrer la faisabilitĂ© de la transmutation des dĂ©chets nuclĂ©aires de haute activitĂ© Ă  l'Ă©chelle industrielle via le dĂ©veloppement du rĂ©acteur de recherche MYRRHA et de son accĂ©lĂ©rateur associĂ©. Des corps radioactifs Ă  vie longue peuvent ĂȘtre ainsi transformĂ©s en atomes Ă  vie plus courte, voire en Ă©lĂ©ments rĂ©utilisables pour d'autres applications[42].

Selon l'UARGA (Union d’Associations de RetraitĂ©s et d’Anciens du NuclĂ©aire), la thĂšse montrant qu'il est possible de transmuter certains radioĂ©lĂ©ments tels que l’amĂ©ricium dans des flux de neutrons rapides, fait malheureusement peu de cas des conditions nĂ©cessaires pour la mise en Ɠuvre de ces procĂ©dĂ©s et de l’analyse des coĂ»ts/bĂ©nĂ©fices qui en rĂ©sultent[43].

Stratégie européenne

Elle est en préparation avec une proposition de directive sur la gestion des déchets radioactifs et du combustible usé, adoptée (2010/11/03) par la Commission européenne, dans le cadre d'un travail préparatoire impliquant le Groupement européen des autorités de sûreté nucléaire (ENSREG).

L'Union europĂ©enne envisage la crĂ©ation d'un ou deux sites de stockage commun des dĂ©chets radioactifs dont le coĂ»t serait moindre que des sites de stockage rĂ©partis dans tous les pays producteurs de dĂ©chets. Quatorze pays ont pris part au projet SAPIERR et sont donc candidats pour accueillir les dĂ©chets de l'UE. Certains de ces pays ont cependant une lĂ©gislation qui interdit l'importation de dĂ©chets. L'UE espĂšre surmonter cet obstacle en crĂ©ant une lĂ©gislation commune au niveau europĂ©en. Un autre obstacle pourrait venir de l'opinion publique qui serait dĂ©favorable au stockage souterrain. L'UE espĂšre que cette opposition s'estompera avec le temps. L'emplacement choisi devrait Ă©galement ĂȘtre bien desservi par les voies de transport fluviales, maritimes ou ferroviaires car le transport par la route aurait un impact environnemental trop important et serait moins acceptable socialement[44].

Stratégies nationales

Allemagne

En 2008, le ministÚre fédéral de l'environnement a institué l'ESK, organe de conseil indépendant constitué de 11 experts internationaux indépendants sur la gestion (Traitement et entreposage) des déchets radioactifs, mais aussi sur la fermeture des installations nucléaires[45].

La recherche d'un site de stockage géologique entamée dans les années 1970 avec le laboratoire de la mine d'Asse II[46] se poursuit alors que diverses expérimentations ont eu lieu :

  • Ă  Gorleben (dans des couches de sel). Le site rencontre l'opposition de la population. En 2010, un convoi de dĂ©chets radioactifs en provenance de France et Ă  destination de Gorleben a Ă©tĂ© accueilli avec violence par les manifestants. Les affrontements ont eu pour consĂ©quences plusieurs blessĂ©s. Une voiture de police a Ă©tĂ© incendiĂ©e[47] ;
  • Ă  Konrad dans une mine de fer utilisĂ©e comme mine, de 1961 Ă  1976[45]. Ce site prĂ©sente l'intĂ©rĂȘt d'ĂȘtre sec[45]. AprĂšs 20 ans d’étude et de planification, le site a Ă©tĂ© autorisĂ© pour entreposage et stockage de 300 000 m3 de dĂ©chets Ă  faible et moyenne intensitĂ© (peu de dĂ©gagement de chaleur) sur neuf niveaux de 800 Ă  1 300 mĂštres de profondeur), avec stockage initial de 88 000 m3 de dĂ©chets provenant d'autres sites, Ă  partir de 2013 au mieux[45] ;
  • dans la mine d'Asse, site expĂ©rimental finalement transformĂ© en dĂ©charge, mais oĂč, Ă  la suite d'infiltrations de saumures[48], et d'une trop grande vulnĂ©rabilitĂ© du site, les dĂ©chets pourraient devoir ĂȘtre Ă©vacuĂ©s. Les Allemands doivent ainsi gĂ©rer 43 000 m3 de dĂ©chets empilĂ©s « sans prĂ©caution » dans une mine de sel qui prend l'eau[49].

Australie

L'Australie a développé le Synroc pour contenir les déchets nucléaires. Le Synroc est une sorte de roche synthétique (Synthetic Rock), inventé en 1978 par le professeur Ted Ringwood de l'Australian National University. Cette technologie est utilisée par l'armée américaine pour confiner ses déchets.

Belgique

Selon les estimations fondées sur les données disponibles au , la quantité de déchets conditionnés que l'ONDRAF aura à gérer d'ici 2070 est estimée aux volumes suivants :

  • 70 500 m3 de dĂ©chets Ă  faible activitĂ© et courte durĂ©e de vie ;
  • 8 900 m3 de dĂ©chets d'activitĂ© moyenne ;
  • de 2 100 Ă  4 700 m3 de dĂ©chets de haute et trĂšs haute activitĂ©.

Pour les dĂ©chets de faible activitĂ©, l'ONDRAF a Ă©tudiĂ©, avec des partenariats locaux, des projets de stockage en surface ou en couche gĂ©ologique (Mol, Dessel, Fleurus). AprĂšs un vote du conseil communal de Fleurus qui a mis fin au processus de consultation engagĂ© dans cette commune, le gouvernement dĂ©cide le 23 juin 2006 de retenir la candidature de la commune de Dessel[50]. L’ONDRAF dĂ©pose une demande d’autorisation auprĂšs de l’Agence fĂ©dĂ©rale de contrĂŽle nuclĂ©aire (AFCN) en 2013, puis un dossier d’évaluation de sĂ»retĂ© en 2019. L’AFCN rend un avis favorable dĂ©but 2023 et un arrĂȘtĂ© royal, publiĂ© en mai, autorise les travaux de construction qui pourraient dĂ©buter en 2024[51].

Pour les dĂ©chets incompatibles avec un stockage en surface (haute activitĂ© et Ă©metteurs alpha Ă  longue durĂ©e de vie), le stockage gĂ©ologique dans l'argile de Boom est Ă  l'Ă©tude depuis 1975. Un laboratoire souterrain dĂ©nommĂ© HADES (High Activity Disposal Experimental Site)[52] existe Ă  Mol depuis 1980 sous le domaine technique du Centre d'Ă©tude de l'Ă©nergie nuclĂ©aire (SCK CEN) qui en a initiĂ© la rĂ©alisation. Le financement du stockage profond repose sur la distinction d’un coĂ»t fixe et d’un coĂ»t variable. Le coĂ»t variable est dĂ» au moment de la production du dĂ©chet. En revanche, le coĂ»t fixe est financĂ©, quelle que soit la quantitĂ© de dĂ©chets produite in fine, par un mĂ©canisme de garantie contractuelle avec les producteurs de dĂ©chets. Cette approche est destinĂ©e Ă  assurer, d’une part la capacitĂ© de financement de l’ensemble des dĂ©chets produits Ă  ce jour, et d’autre part un impact financier des dĂ©chets Ă  produire aussi prĂ©visible que possible.

L'Agence fĂ©dĂ©rale de contrĂŽle nuclĂ©aire (AFCN), du au a soumis Ă  consultation publique ses projets d'arrĂȘtĂ©s Ă  portĂ©e sociale relevant de sa compĂ©tence[53].

Canada

Depuis 1984, l'expĂ©rimentation est en cours dans le laboratoire de recherches souterrain de l'AECL prĂšs du lac Bonnet (granite) (Pinawa, Manitoba) actuellement en cours de fermeture. Depuis quelques annĂ©es, Ontario Power Generation (OPG) s'intĂ©resse aux formations sĂ©dimentaires argileuses comme celles actuellement Ă©tudiĂ©es en Belgique, en Suisse et en France. Une formation marneuse palĂ©ozoique hypersaline situĂ©e Ă  plus de 700 m de profondeur sous le site de la centrale nuclĂ©aire de Bruce (Ontario) au nord des grands lacs amĂ©ricains est en cours de caractĂ©risation.

États-Unis

DĂ©chets radioactifs aux États-Unis.

De trĂšs nombreux sites de stockage en surface pour dĂ©chets de faible activitĂ© sont en exploitation aux États-Unis (voir carte). Le premier et le plus ancien site de stockage de dĂ©chets solides ou liquides est le site de Hanford.

Un stockage gĂ©ologique dans une couche de sel (Waste Isolation Pilot Plant) est en service depuis 1999 pour des dĂ©chets de moyenne activitĂ© d'origine militaire (Carlsbad – Nouveau-Mexique).

Les États-Unis Ă©tudient aussi la possibilitĂ© d'enfouissement dĂ©finitif des combustibles usĂ©s (dĂ©chets fortement radioactifs et Ă  longue durĂ©e de vie) dans le tuf volcanique du site de Yucca Mountain (Nevada). Ce site pourrait recevoir environ 70 000 tonnes de combustibles usĂ©s. Suspendu par l'administration Obama aprĂšs les Ă©lections prĂ©sidentielles de 2008 du fait de l'opposition du gouverneur du Nevada, le projet a Ă©tĂ© relancĂ© en 2018 par une loi adoptĂ©e Ă  une large majoritĂ© Ă  la Chambre des reprĂ©sentants.

Aux États-Unis, le financement est rĂ©alisĂ© Ă  travers l’abondement d’un fonds d’État par une redevance sur le prix de l’électricitĂ©. Ce mode de financement dĂ©responsabilise le producteur de dĂ©chet en en transfĂ©rant la charge sur l’État. Dans ce cadre, l’État est garant du financement de la gestion des dĂ©chets.

France

Selon le Commissariat général au développement durable (2019), possédant 13 % des réacteurs mondiaux en fonctionnement, la France a accumulé en 2013 prÚs de 1,5 million de mÚtres cubes de déchets radioactifs (19 %, soit un cinquiÚme des déchets nucléaires mondiaux). Par suite du vieillissement des centrales et des premiers démantÚlements, ce volume a augmenté de 58 % entre 2002 et 2016[54] et, selon l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA), le volume de 1,6 million de mÚtres cubes a été atteint en 2017.

La gestion de ces dĂ©chets est rĂ©gie par la loi Bataille de 1991, modifiĂ©e en 2006 (loi no 2006-739 du de programme relative Ă  la gestion durable des matiĂšres et dĂ©chets radioactifs). Elle est confiĂ©e Ă  l'ANDRA et s'appuie sur le plan national de gestion des matiĂšres et des dĂ©chets radioactifs. Ce plan est prĂ©vu par l'article 6 de la loi Bataille (codifiĂ© Ă  l’article L. 542-1-2 du code de l'environnement) ; sa seconde version date de 2010. Il doit ĂȘtre rĂ©visĂ© tous les trois ans. Ce plan prĂ©voit une gestion diffĂ©renciĂ©e des dĂ©chets, adaptĂ©e Ă  leur dangerositĂ© et leur durĂ©e de « vie radioactive », selon cinq catĂ©gories de dĂ©chets : haute activitĂ© (H-A, 0,2 % du volume total en 2009), moyenne activitĂ© Ă  vie longue (MA-VL, 3,6 % en 2009), faible activitĂ© Ă  vie longue (FA-VL, 7,2 % en 2009), faible et moyenne activitĂ© Ă  vie courte (FMA-VC, 68,8 % en 2009), trĂšs faible activitĂ© (TFA, 20,1 % en 2009).

Classification des déchets radioactifs et filiÚre de gestion associée (ANDRA)[55]
Catégorie : déchets dits à vie trÚs courte à vie courte à vie longue
à trÚs faible activité VTC

Gestion par décroissance radioactive

TFA

Stockage de surface (Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage)

à faible activité FMAC-VC

Stockage de surface

(Centre de stockage de l'Aube et de la Manche)

FA-VL

Stockage Ă  faible profondeur Ă  l'Ă©tude

à moyenne activité MA-VL

Stockage géologique profond en projet (Cigéo)

à haute activité Non applicable HA

Stockage géologique profond en projet (Cigéo)

En 2017, l'inventaire de l'ANDRA renseigne 1,6 million de mĂštres cubes de dĂ©chet nuclĂ©aires (le dĂ©tail donne H-A : 3 740 m3 ; MA-VL : 42 800 m3 ; FA-VL : 93 600 m3 ; FMA-VC : 938 000 m3 ; TFA : 537 000 m3 ; DSF : 1 770 m3). Ce sont les chiffres habituellement mentionnĂ©s par les mĂ©dias. Pour les dĂ©chets de faible activitĂ© Ă  vie longue (FA-VL), le chiffre de 93 600 m3 reprĂ©sente moins de 0,4 % du volume rĂ©el. Selon la CRIIRAD sont en effet « oubliĂ©s » 282 000 m3 de boues radioactives de l'usine Orano MalvĂ©si et plus de 23 millions de mĂštres cubes de dĂ©chets issus de la lixiviation dynamique du minerai d’uranium, etc. « Au final, il n’y a pas 1,6 million de mmĂštres cubes de dĂ©chets radioactifs en France, mais de l’ordre de 200 millions de mĂštres cubes »[56].

En 2010, la France Ă©valuait Ă  1 320 000 m3 son volume de dĂ©chets radioactifs, en 2015 Ă  1 540 000 m3[57] et cette quantitĂ© devrait s'Ă©lever Ă  2 700 000 m3 d'ici 2030 selon l'ANDRA[58]. Ils proviennent principalement des installations nuclĂ©aires de base ou d'installations nuclĂ©aires de base secrĂštes, et secondairement de divers usages industriels et mĂ©dicaux[59].

La quantitĂ© de dĂ©chets pourrait ĂȘtre multipliĂ©e par trois dans l'hypothĂšse d'un dĂ©mantĂšlement rapide des centrales en fin de vie. Dans cette hypothĂšse, les capacitĂ©s actuelles de stockage pour les dĂ©chets de faible activitĂ© Ă  vie longue s'avĂ©reraient insuffisantes Ă  terme[57].

L'Agence nationale pour la gestion des dĂ©chets radioactifs (ANDRA) Ă©value les dĂ©chets nuclĂ©aires issus de la bombe atomique Ă  9 % du stock global ; ils reprĂ©sentent 148 630 m3 sur les 1 670 000 m3 des dĂ©chets nuclĂ©aires français recensĂ©s en 2021[60]. Ces dĂ©chets rĂ©sultent de la politique de dissuasion nuclĂ©aire qui repose sur le dĂ©veloppement, la fabrication, les essais, le dĂ©ploiement et le dĂ©mantĂšlement des armes nuclĂ©aires, des bĂątiments Ă  propulsion nuclĂ©aire ainsi que des installations affĂ©rentes. Leur augmentation va se poursuivre avec la modernisation et le renouvellement prĂ©vus des bombes atomiques ainsi que des sous-marins et porte-avions Ă  propulsion nuclĂ©aire.

L'ANDRA ne comptabilise pas les dĂ©chets rĂ©sultant des essais nuclĂ©aires français en AlgĂ©rie et pour partie enfouis volontairement dans le Sahara entre 1960 et 1967[61] - [62]. De mĂȘme, elle ne donne aucune indication du volume des dĂ©chets crĂ©Ă©s par les essais souterrains dans les atolls de Moruroa et de Fangataufa[63]. En outre, la France a jetĂ© prĂšs de 15 000 tonnes de dĂ©chets en Atlantique Nord-Est dans les annĂ©es 1960[64].

ICAN France (Campagne internationale pour abolir les armes nuclĂ©aires, Prix Nobel de la paix 2017) et l'Observatoire des armements recommandent notamment que l'Office parlementaire d'Ă©valuation des choix scientifiques et technologiques rĂ©alise un rapport d'information spĂ©cifique sur les dĂ©chets nuclĂ©aires militaires qui examine la question Ă  l'aune des engagements de dĂ©sarmement adoptĂ©s par la France dans le cadre du TraitĂ© de non-prolifĂ©ration (TNP) et dans le cadre du nouveau contexte international avec l'entrĂ©e en vigueur le du TraitĂ© sur l'interdiction des armes nuclĂ©aires (TIAN) adoptĂ© par une large majoritĂ© d'États Ă  l'ONU.

Finlande

La sociĂ©tĂ© Posiva, crĂ©Ă©e en 1995, est chargĂ©e de la gestion des dĂ©chets radioactifs et de la R&D qui est associĂ©e au projet de stockage gĂ©ologique. Elle a crĂ©Ă© en 2004 un laboratoire de recherche, dans le granite, Ă  400 mĂštres de profondeur, sur le site d’Onkalo, Ă  proximitĂ© de la centrale d'Olkiluoto. La demande de permis de construire un site de stockage au mĂȘme endroit a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e en 2012, les travaux de fonçage des puits ont Ă©tĂ© achevĂ©s en 2017, les tunnels sont en cours de creusement et l'entrĂ©e des premiers colis de dĂ©chets est prĂ©vue pour 2025 environ[65].

Les déchets de faible et moyenne activité sont stockés prÚs des centrales dans des silos souterrains creusés dans le granite à faible profondeur, mais leur gestion n'est pas de la responsabilité de la société Posiva.

Japon

Les puits de deux laboratoires souterrains sont actuellement en cours de fonçage :

  • sur l'Ăźle de HonshĆ« Ă  Mizunami (MIU) (prĂšs de Nagoya) (gĂ©ologie cristalline : granite) ;
  • au nord de l'Ăźle d'Hokkaidƍ Ă  Horonobe (prĂšs de Wakkanai) (sĂ©diments siliceux trĂšs riches en diatomĂ©es et Ă  faible teneur en argile). La proximitĂ© de la province pĂ©troliĂšre et gazeuse des Ăźles Sakhaline y explique la prĂ©sence de mĂ©thane.

Roumanie

En 2008, l'Institut de physique et ingénierie nucléaire Horia Hulubei (IFN-HH) recevait des déchets orphelins d'origine inconnue. Certains des déchets stockés sur le site ont fait l'objet de vols[66].

Craignant que la Roumanie participe Ă  la prolifĂ©ration des armes nuclĂ©aires, le DOE amĂ©ricain a financĂ©, en 2009, l'exportation de combustible nuclĂ©aire usagĂ© roumain vers la Russie[67] oĂč les dĂ©chets radioactifs solides sont depuis 1994 gĂ©rĂ©s par Ekomet-S.

Thales développe un laser dans le cadre du projet Extreme Light Infrastructure. Ce laser sera livré en 2017 à l'IFN-HH[68]. Il servira notamment au traitement des matiÚres nucléaires et des déchets radioactifs[69].

Royaume-Uni

Ce pays est avec la France, en raison de son unitĂ© de Sellafield, l'un des pays abritant le plus de dĂ©chets nuclĂ©aires. AprĂšs une pĂ©riode de rejet en mer de dĂ©chets radioactifs (8 000 conteneurs environ dans la fosse des Casquets), puis de stockage provisoire en surface le gouvernement a annoncĂ©[70] ĂȘtre en nĂ©gociation avec trois conseils locaux (un comtĂ© : Cumbria County) et deux des districts de ce comtĂ© : Copeland Borough, Allerdale Borough), pour y installer un futur centre de stockage. La production de dĂ©chets devrait ĂȘtre encore augmentĂ©e car le gouvernement entend doter le pays d'une capacitĂ© de 12 GW supplĂ©mentaires et d'un nouveau centre de recherche.

Slovaquie

La Slovaquie dispose d’un fonds d’État pour le dĂ©mantĂšlement des installations nuclĂ©aires et la gestion du combustible usĂ© et des dĂ©chets radioactifs. Ce fonds est alimentĂ© par le propriĂ©taire des centrales nuclĂ©aires qui verse chaque annĂ©e 6,8 % du prix de vente de l’électricitĂ© commercialisĂ©e par les centrales et 350 000 Sk par mĂ©gawatt de puissance Ă©lectrique installĂ©e. Le ministĂšre de l’Économie nationale est responsable du fonds. Le mode de calcul de la redevance conduit Ă  une dĂ©pendance du montant de l’abondement annuel au prix de l’électricitĂ©.

SuĂšde

Un centre d'entreposage provisoire en subsurface est en service depuis 1985 (CLAB) et des laboratoires souterrains existent (HRL de Aspo). La solution retenue est celle du stockage gĂ©ologique dans le granite Ă  Forsmark, Ă  proximitĂ© de la centrale d'Oskarshamn. La SuĂšde envisage d'« encapsuler » les combustibles nuclĂ©aires usĂ©s dans des conteneurs de fer forgĂ© enrobĂ©s de cuivre[49]. Le projet prĂ©voit d'entreposer dans un premier temps ces conteneurs 40 ans en piscine oĂč une partie de leur chaleur rĂ©siduelle sera Ă©liminĂ©e, ensuite ils seraient introduits dans un tunnel creusĂ© Ă  500 mĂštres de profondeur et comblĂ© par un bouchon de bentonite, une roche prĂ©sentant l'intĂ©rĂȘt de gonfler et de stopper la circulation de l'eau en milieu humide.

Suisse

Les quatre centrales nuclĂ©aires suisses produisent annuellement 700 kg de plutonium. En tout 87 000 m3 de dĂ©chets radioactifs devront ĂȘtre stockĂ©s une fois que les centrales existantes auront Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ©es. La Suisse a envoyĂ© son combustible irradiĂ© dans les usines de retraitement de la Hague en France et de Sellafield en Angleterre jusqu'en 2006. Un moratoire de dix ans a Ă©tĂ© votĂ© depuis lors au Parlement suspendant l'exportation de dĂ©chets radioactifs pour le retraitement.

Le modĂšle suisse prĂ©voit l'entreposage des dĂ©chets dans deux dĂ©pĂŽts distincts selon qu'il s'agit de dĂ©chets hautement radioactifs/dĂ©chets alpha-toxiques/Ă©lĂ©ments de combustible irradiĂ©s ou de dĂ©chets faiblement et moyennement radioactifs. Ils pourraient nĂ©anmoins ĂȘtre stockĂ©s Ă  un seul endroit si un site s'avĂšre adĂ©quat du point de vue gĂ©ologique.

Les producteurs de dĂ©chets radioactifs exploitent depuis 2001 une installation d'entreposage Ă  WĂŒrenlingen (ZWILAG) et envisagent un stockage gĂ©ologique dans la marne ou dans l'argile. Des Ă©tudes de faisabilitĂ© du stockage en profondeur ont Ă©tĂ© approuvĂ©es par le Conseil fĂ©dĂ©ral suisse en 1988 pour les dĂ©chets faiblement radioactifs et en 2006 pour les dĂ©chets hautement radioactifs[71].

Un stockage géologique a également été évoqué dans la couche d'argile à Opalinus. L'adoption d'une procédure de sélection par le Conseil fédéral en avril 2008 initie la recherche de sites pour l'entreposage de déchets radioactifs en Suisse.

La Nagra a proposé des domaines d'implantation géologiques en novembre 2008. Ceux-ci font l'objet d'analyses de sécurité au cours des trois étapes prévues dans le plan sectoriel. Au terme de ce processus de sélection, deux sites par catégorie de déchet seront comparés. Une procédure participative est prévue pour les régions concernées par l'accueil d'un dépÎt.

Un dépÎt pour les déchets faiblement et moyennement radioactifs verra au plus tÎt le jour en 2030 alors qu'un dépÎt pour les déchets hautement radioactifs sera construit au plus tÎt en 2040.

Un laboratoire de recherche est en service depuis 1995 dans l'argile Ă  Opalines au Mont Terri dans le Jura et un autre dans le granite au site du Grimsel.

Turquie

La Turquie dispose d'un centre de traitement des déchets radioactifs à Istanbul.

Chine

La stratĂ©gie chinoise en matiĂšre de fin de cycle a Ă©tĂ© dĂ©finie dans les annĂ©es 1980 et repose sur deux principes : les dĂ©chets de faible et moyenne activitĂ© seront stockĂ©s en surface, dans des stockages rĂ©gionaux ; ceux de haute activitĂ© seront stockĂ©s en profondeur, dans un stockage national que le gouvernement chinois a choisi d’implanter au nord-ouest du pays[72]. Un laboratoire souterrain sera installĂ© dans le Gansu, dont la construction commencera en 2020.

Les acteurs de la gestion des déchets radioactifs en Chine sont la CNNC (China National Nuclear Corporation), qui s'occupe du traitement et du stockage des déchets et la BRIUG (Beijing Research Institute of Uranium Geology), chargée des études et recherches concernant le stockage des déchets de haute activité ainsi que de la recherche de site.

Corée du Sud

La KRMC (Korea Radioactive Waste Management Corporation), agence gouvernementale indĂ©pendante crĂ©Ă©e en 2009, est chargĂ©e de la construction et de l’exploitation de centres de stockage des dĂ©chets de faible et moyenne activitĂ© et des activitĂ©s de recherche associĂ©es. Un centre de stockage des dĂ©chets FMA est en construction prĂšs de la centrale nuclĂ©aire de Wolsong, Ă  80 Ă  100 mĂštres de profondeur, dont l'exploitation se poursuivra jusqu’en 2070. AprĂšs de nombreuses recherches, le principe d'un stockage souterrain en milieu cristallin a Ă©tĂ© retenu pour la gestion des dĂ©chets de haute activitĂ©[72]. Plusieurs sites sont Ă©tudiĂ©s, mais aucune dĂ©cision n'a Ă©tĂ© prise.

ÉlĂ©ments historiques et divers

RĂ©acteurs naturels d'Oklo

Les réacteurs nucléaires naturels d'Oklo, au Gabon, ont fonctionné naturellement pendant des milliers d'années, et ont produit des éléments radioactifs semblables à ceux que l'on trouve dans le combustible irradié (transuraniens, produits de fission notamment).

Les produits de fission et les actinides produits au cours du fonctionnement de ces rĂ©acteurs naturels sont pratiquement restĂ©s Ă  la mĂȘme place durant plusieurs centaines de millions d'annĂ©es et ce, malgrĂ© le climat Ă©quatorial et les variations de la nappe phrĂ©atique. On peut ainsi prĂ©sumer qu'un site de stockage gĂ©ologique bien choisi assure un confinement correct Ă  long terme.

Il faut néanmoins remarquer qu'il s'agit là d'une simple hypothÚse. Il semble difficile d'assumer que tous les sites de stockage des déchets de plusieurs centaines de centrales nucléaires de par le monde seront tous situés dans des zones géologiquement stables pour des milliers voire des millions d'années.

Recyclage du combustible et prospectives

La valorisation du combustible usagĂ© Ă  la suite de la production Ă©lectronuclĂ©aire peut ĂȘtre Ă©tudiĂ©e. Il importe en effet de ne pas confondre dĂ©chet et combustible irradiĂ©.

Présentation

Les combustibles dĂ©chargĂ©s des rĂ©acteurs Ă©lectrogĂšnes ne peuvent ĂȘtre intĂ©gralement considĂ©rĂ©s comme des dĂ©chets puisque :

  • de l'uranium est encore contenu dans ces combustibles usĂ©s en grande quantitĂ© (principalement de l'uranium 238 mais il y a aussi de l'uranium 235 et de l'uranium 236) ;
  • ainsi que du plutonium formĂ© au cours du fonctionnement du rĂ©acteur (principalement du plutonium 239 mais aussi 240 et 241), au moment du transfert en piscine du combustible il y a davantage de plutonium formĂ© que d'uranium 235 restant.

Dans certains pays, tout ou partie des matiÚres valorisables sont récupérées dans les usines de traitement du combustible usé. Dans ce cas, seuls les éléments non-valorisables (produits de fission et actinides mineurs) sont considérés a priori comme déchets.

En l'état actuel des techniques seule une proportion assez faible de matiÚre valorisable est ainsi récupérée ; par exemple en France à partir de sept éléments combustibles fabriqués à partir d'uranium naturel et déchargés des centrales REP on fabrique un nouvel élément combustible de type MOX (mélange d'oxydes d'uranium (238 majoritairement) et de plutonium (239 majoritairement)

Les rĂ©acteurs Ă  neutrons rapides de quatriĂšme gĂ©nĂ©ration ou les rĂ©acteurs pilotĂ©s par accĂ©lĂ©rateur pourront rendre les noyaux Ă©nergĂ©tiquement inexploitĂ©s (essentiellement les noyaux dits fertiles - comme l'uranium-238) fissiles (comme le plutonium-239) et donc exploitables. Ainsi la plus grande partie de l'uranium naturel pourra ĂȘtre fissionnĂ© en rĂ©acteur alors mĂȘme que sans la mise en Ɠuvre de ces rĂ©acteurs seule une proportion voisine de 1,2 Ă  1,3 % le serait (soit donc grossiĂšrement une valeur un peu infĂ©rieure au double de la teneur naturelle en uranium 235)[73].

Le facteur multiplicatif ainsi apporté par les réacteurs de quatriÚme génération, par rapport aux actuels réacteurs à eau, est de l'ordre de 30 à 50. Ce rapport est inférieur au facteur 140 correspondant à la proportion d'uranium 235 dans l'uranium naturel pour les trois raisons majeures suivantes :

  • d'une part mĂȘme sans la mise en Ɠuvre des rĂ©acteurs de la quatriĂšme gĂ©nĂ©ration une bonne quantitĂ© de plutonium formĂ© dans les rĂ©acteurs Ă  eau actuels peut ĂȘtre fissionnĂ©e comme Ă©voquĂ© ci-dessus (c'est ce qu'on appelle le combustible MOX = MĂ©lange d'OXydes) ce qui permet d'atteindre les 1,2 Ă  1,3 % d'uranium fissionnĂ© et non pas seulement 0,7 % ;
  • d'autre part le fonctionnement des rĂ©acteurs conduit Ă  partir de l'uranium issu de la mine (238 et 238) Ă  la formation par capture neutronique de gros atomes non commodĂ©ment utilisables directement: soit donc les actinides mineurs qui dĂ©gradent un peu le bilan ;
  • d'autre part le cycle du combustible avec des retraitements successifs conduit fatalement Ă  des pertes d'uranium et/ou de plutonium qui se trouvent mĂ©langĂ©s aux dĂ©chets destinĂ©s Ă  la vitrification, il n'est donc pas possible d'espĂ©rer fissionner l'intĂ©gralitĂ© des atomes d'uranium extraits du minerai en l'Ă©tat actuel des technologies.

Prospective Ă  long terme

Une tendance pourrait ĂȘtre, dans un contexte incertain de crise Ă©conomique, Ă©cologique et climatique de chercher Ă  limiter la durĂ©e de vie des dĂ©chets. Mais ceci demande d'alors gĂ©rer une radioactivitĂ© croissante « Parce que l'on voudrait remplacer des isotopes radioactifs Ă  vie longue, donc trĂšs peu radioactifs, par des isotopes radioactifs Ă  vie courte, donc trĂšs radioactifs »[74].

À long terme, un facteur multiplicatif, vraisemblablement encore supĂ©rieur au facteur 30 Ă  50 que procure la mise en Ɠuvre des rĂ©acteurs de quatriĂšme gĂ©nĂ©ration peut ĂȘtre espĂ©rĂ© avec les rĂ©acteurs de 4e gĂ©nĂ©ration+ (RN4+ ou cinquiĂšme gĂ©nĂ©ration RN5) mais dans l'Ă©tat actuel des dĂ©veloppements il ne peut ĂȘtre raisonnablement estimĂ© : tout dĂ©pendra des techniques adoptĂ©es, par exemple si l'on recourt Ă  une onde de combustion nuclĂ©aire en premiĂšre Ă©tape ou, en 2e Ă©tape, Ă  un rĂ©acteur Ă  sels fondus, vĂ©ritable usine de retraitement itĂ©ratif et d'exploitation intĂ©grĂ©e (donc potentiellement sans pertes). La remarque fondamentale et rĂ©itĂ©rĂ©e de M. De[75] est qu'Ă  l'aide de ces techniques nous aurons nettement moins de soucis de combustible Ă  moyen terme, que nous pourrons rĂ©utiliser trĂšs longtemps celui que nous avons dĂ©jĂ , sans en racheter d'autre, sans gĂ©nĂ©rer un kilogramme de dĂ©chets nuclĂ©aires supplĂ©mentaires. À l'aide d'une usine de retraitement et exploitation de RN4+, on pourra d'ailleurs faire en sorte de ne plus produire le moindre dĂ©chet final de demi-vie supĂ©rieure Ă  quelques siĂšcles ou mĂȘme dĂ©cennies. Il est donc nĂ©cessaire que dans le cadre du traitĂ© Forum International GĂ©nĂ©ration IV les experts veuillent bien continuer la rĂ©flexion sur les rĂ©acteurs du futur.

En attendant que les experts poursuivent leurs réflexions et leurs travaux, la grande majorité des déchets n'est pas valorisée et reste stockée en surface. Rappelons la période radioactive de quelques isotopes :

PĂ©riodes radioactives de quelques isotopes
isotopepériode
iode131I8,0207 jours
césium134Cs2,0648 ans
krypton85Kr10,76 ans
tritium3H12,32 ans
strontium90Sr28,78 ans
césium137Cs30,15 ans
carbone14C5 730 ans
plutonium239Pu24 110 ans
iode129I15,7 millions d'années
plutonium244Pu80,8 millions d'années
uranium235U703,8 millions d'années
uranium238U4,4688 milliards d'années
thorium232Th14,05 milliards d'années

Notes et références

  1. Bernard Bonin, Les déchets nucléaires : état des lieux et perspectives, Monts, Présence Graphique, , 293 p. (ISBN 978-2-7598-0002-5), p. 13
  2. L'immersion de déchets radioactifs dans l'océan: le point sur la question.
  3. (en) « Managing Radioactive Waste », sur IAEA (consulté le )
  4. Loi no 2006-739 du 28 juin 2006 de programme relative à la gestion durable des matiÚres et déchets radioactifs, article L542-1-1 du code de l'environnement.
  5. « Avis n° 2008-AV-0065 du 19 novembre 2008 de l'ASN », sur ASN (consulté le )
  6. « ArrĂȘtĂ© ministĂ©riel du 5 mai 2009 fixant la composition du dossier et les modalitĂ©s d'information des consommateurs prĂ©vues Ă  l'article R. 1333-5 du code de la santĂ© publique », sur www.legifrance.gouv.fr (consultĂ© le )
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  8. ANDRA et MinistÚre de la transition écologique, Inventaire national des matiÚres et déchets radioactifs 2021, , 28 p. (lire en ligne [PDF]).
  9. (en) « The nine planetary boundaries » [« Les neuf limites planĂ©taires »], sur Stockholm Resilience Centre (en).
  10. « L'environnement en France 2019 » [PDF], sur Commissariat général au développement durable, p. 150 à 152.
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  27. Rapport n°12, juin 2018, §1.10.1 et rapport n° 13, juin 2019, § 2.5, p. 29 : « Au stade actuel des connaissances, l’ampleur des dĂ©veloppements requis au plan scientifique, technologique et industriel est telle qu’il n’est pas rĂ©aliste de fixer une quelconque Ă©chĂ©ance pour une Ă©ventuelle mise en Ɠuvre industrielle de cette approche ».
  28. Selon l'ASN, un entreposage Ă  faible profondeur ne prĂ©sente pas d'avantage dĂ©terminant par rapport Ă  l’entreposage en surface et les perspectives de transmutation Ă  l'Ă©chelle industrielle de dĂ©chets radioactifs dĂ©jĂ  conditionnĂ©s ne sont pas crĂ©dibles (Avis sur la gestion des dĂ©chets de haute activitĂ© et de moyenne activitĂ© Ă  vie longue, site de l’ASN, 14 dĂ©cembre 2020).
  29. StĂ©phane Lhomme, par exemple, qualifie GĂ©rard Mourou de « plaisantin » pour avoir annoncĂ© des recherches visant Ă  « rĂ©gler Ă  grands coups de rayons lasers [...] la question insoluble des dĂ©chets radioactifs » car « ce qui est (et encore : peut-ĂȘtre) possible en laboratoire, sur une quantitĂ© infime et Ă  trĂšs grands frais, est probablement impossible techniquement et assurĂ©ment totalement ruineux si l’on veut s’attaquer aux quantitĂ©s industrielles de dĂ©chets radioactifs produits par l’industrie de l’atome » (« Thorium, DĂ©chets radioactifs, Fusion nuclĂ©aire : canulards et fake news », Observatoire du nuclĂ©aire, 14 fĂ©vrier 2019).
  30. Contre-expertise commandĂ©e par le SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral pour l'investissement (SGPI) sur l’évaluation socio-Ă©conomique de CigĂ©o, voir : Guillaume Guichard, « Stockage des dĂ©chets nuclĂ©aires : le scĂ©nario du chaos, l’argument clĂ© en faveur de CigĂ©o », Le Figaro, 15 septembre 2021.
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Voir aussi

Bibliographie

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  • Pax Christi, Dossier Ă©thique : Gestion des dĂ©chets nuclĂ©aires : rĂ©flexion et questions sur les enjeux Ă©thiques , octobre 2019, http://paxchristi.cef.fr/v2/wp-content/uploads/2-DOCUMENT-INTEGRAL-Octobre-2019-Internet.pdf.
  • Rapport mondial sur les dĂ©chets nuclĂ©aires : focus sur l’Europe, version française du World nuclear waste report, Paris, Heinrich-Böll-Stiftung, novembre 2020.

Articles connexes

Liens externes

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