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Fangataufa

Fangataufa est un atoll situĂ© dans l'archipel des Tuamotu en PolynĂ©sie française. Il a servi — comme un autre site du Pacifique, l'atoll de Moruroa distant de 45 kilomètres —, de terrain d'expĂ©rimentation pour les essais nuclĂ©aires français. Fangataufa (ainsi que Moruroa) appartient en pleine propriĂ©tĂ© Ă  l'État français depuis 1964.

Fangataufa
Vue satellite de la NASA.
Vue satellite de la NASA.
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
Archipel Tuamotu
Localisation Océan Pacifique
CoordonnĂ©es 22° 15′ S, 138° 45′ O
Superficie km2
GĂ©ologie Atoll
Administration
Statut Possession française sous l'autorité directe du gouvernement
DĂ©mographie
Population Aucun habitant (2017[1])
Autres informations
DĂ©couverte 1826
Fuseau horaire UTC-10
Géolocalisation sur la carte : îles Tuamotu
(Voir situation sur carte : îles Tuamotu)
Fangataufa
Fangataufa
Géolocalisation sur la carte : Polynésie française
(Voir situation sur carte : Polynésie française)
Fangataufa
Fangataufa
ĂŽles en France

GĂ©ographie

Fangataufa est un atoll trapĂ©zoĂŻdal de 9,5 km de longueur et 9,5 km de largeur maximales, pour une surface de terres Ă©mergĂ©es de km2 et avec un lagon de 45 km2 accessible par une passe navigable situĂ©e au nord. Il est situĂ© Ă  37 km au sud de Moruroa, l'atoll le plus proche et auquel il est administrativement rattachĂ©, Ă  197 km Ă  l'est de Tematangi, Ă  environ 240 km au sud-ouest des Ă®les Gambier et Ă  1 190 km au sud-est de Tahiti.

D'un point de vue gĂ©ologique, l'atoll est l'excroissance corallienne (de 345 mètres) du sommet du mont volcanique sous-marin homonyme – qui mesure 3 250 mètres depuis le plancher ocĂ©anique –, formĂ© il y a 33,3 Ă  34,7 millions d'annĂ©es[2].

Il est totalement inhabité de manière permanente[1].

Histoire

La première mention de cet atoll par un Européen est faite le par Frederick William Beechey, un capitaine britannique, qui lui donne le nom de « Cockburn Island[3] - [4] », en l'honneur de George Cockburn[5].

Fangataufa, comme tous les atolls de Polynésie française, devient territoire français en 1841.

Zone d'expérimentations nucléaires

Occupé épisodiquement durant le XXe siècle, l'atoll est, avec celui de Moruroa, cédé en 1964 par l'Assemblée territoriale polynésienne à l'État français[6] - [7] alors à la recherche de sites destinés à prendre la succession de celui de Reggane (dans le Tanezrouft) et d'In Ecker (dans le Hoggar) au Sahara algérien.

Le , la 115e Compagnie de marche du gĂ©nie de l'air (CMGA) est mise Ă  la disposition du Commandement interarmĂ©es en vue de son emploi au Centre d'expĂ©rimentations du Pacifique (CEP), dans le cadre des essais nuclĂ©aires français, en PolynĂ©sie française. En 1968, la compagnie a exĂ©cutĂ© les grands chantiers de terrassement, Ă  Fangataufa avec l'extension de l'infrastructure aĂ©rienne et routière : 90 000 m2 de revĂŞtement de la piste d'aviation et des servitudes[8]. Quatre explosions nuclĂ©aires aĂ©riennes y ont Ă©tĂ© effectuĂ©es entre 1966 et 1970 dont le , le premier essai français de bombe H (opĂ©ration Canopus), et 10 explosions souterraines de 1988 Ă  1996.

Depuis 1998

L'île, aujourd'hui inhabitée, fait l'objet depuis 1998 d'une surveillance radiologique avec une campagne annuelle de prélèvements d'échantillons dans l'environnement menée par des personnels de la Défense, du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et de Polynésiens.

Le , l'Assemblée de Polynésie adopte un rapport sur les conséquences des essais nucléaires qui conclut que « les essais nucléaires ont eu un impact majeur sur la santé, l'environnement, la société et l'économie polynésienne »[9]. Le Conseil économique, social et culturel à l'origine de ce rapport recommande que « l'État reconnaisse le fait nucléaire et assume en conséquence sa pleine responsabilité ». Les sous-sols de Mururoa et de Fangataufa recéleraient près de 500 kg de plutonium (voir Moruroa#Essais nucléaires).

Moruroa et Fangataufa appartiennent en pleine propriété à l'État français depuis 1964. Malgré le vote en 2012 par le Sénat d'une loi proposant leur rétrocession à la collectivité de Polynésie française, le gouvernement Ayrault n'inscrit pas la loi à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale[10].

Notes et références

  1. Répartition de la population de la Polynésie française par île en 2017, Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF), consulté le 27 février 2019.
  2. (en) « Fangataufa Atoll », Seamount Catalog, sur EarthRef.org.
  3. Jacques Bonvallot, Pierre Laboute, Francis Rougerie et Emmanuel Vigneron, Les Atolls des Tuamotu, Paris, Éditions de l'Orstom, , 296 p. (ISBN 2-7099-1175-2, lire en ligne), p. 277.
  4. Pierre-Yves Toullelan, Tahiti et ses archipels, Paris, Karthala, coll. « Méridiens », , 230 p. (ISBN 2-86537-291-X, lire en ligne), p. 61.
  5. Les atolls de Mururoa et de Fangataufa (Polynésie française) : Les expérimentations nucléaires, aspects radiologiques (rapport CEA-R-6136), Commissariat à l'énergie atomique, (lire en ligne), p. 6.
  6. Délibération no 64-27 du 6 février 1964 portant cession gracieuse, par le territoire, des atolls de Moruroa et Fangataufa (Tuamotu) à l'État français, Journal officiel de la Polynésie française, 29 février 1964, pp. 98–99, sur Lexpol.
  7. Arrêté no 290 AA/DOM du 8 février 1964 rendant exécutoires les délibérations de la commission permanente de l'assemblée territoriale nos 64-26, 64-27 et 64-28 du 6 février 1964, Journal officiel de la Polynésie française, 29 février 1964, p. 97, sur Lexpol.
  8. Pierre Lajaunie, « Histoire de la 115e Compagnie de marche du génie de l'air », Souvenirs des anciens des atolls de Polynésie.
  9. [PDF] Rapport sur la reconnaissance par l'État des droits des victimes des essais nucléaires français et leurs impacts sur l'environnement, l'économie, le social et la santé publique en Polynésie française du Conseil économique, social et culturel de Polynésie française.
  10. Question no 5966 et réponse publiées au Journal officiel des 2 octobre 2012, p. 5306 (question) et 5 mars 2013, p. 2570 (réponse), sur le site de l'Assemblée nationale.

Voir aussi

Articles connexes

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