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Usine Orano Malvési

L'usine Orano MalvĂ©si[3] (avant 2018, Areva MalvĂ©si) est une usine de raffinage et de conversion[4] du yellowcake (un concentrĂ© de minerai d'uranium) sous la forme de tĂ©trafluorure d'uranium (UF4) situĂ©e Ă  Narbonne dans la zone industrielle de Malvezy. Elle a Ă©tĂ© exploitĂ©e par la Comurhex pendant 39 ans[5], avant d'ĂȘtre intĂ©grĂ©e dans le groupe Areva en 2014. Cette usine, spĂ©cialisĂ©e dans la chimie de l'uranium, Ă©pure des concentrĂ©s de minerais d'uranium pour en extraire des produits destinĂ©s Ă  ĂȘtre transformĂ©s en combustible nuclĂ©aire. En 2020, reprĂ©sente prĂšs de 500 emplois dont 350 regroupant les activitĂ©s Chimie-Enrichissement, IngĂ©nierie/ Projets, DĂ©mantĂšlement & Services et 150 salariĂ©s d’entreprises extĂ©rieures partenaires[6].

Usine Orano Malvési
Image illustrative de l’article Usine Orano MalvĂ©si
Entrée de l'usine de Malvési en 2009
Type d'installation
Domaine Installation nucléaire
Sous-domaine Nucléaire civil et militaire
Type Transformation et stockage de substances radioactives
Type2 Conversion de concentrés uranifÚres en tétrafluorure d'uranium (UF4)
Localisation
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Occitanie
DĂ©partement Aude
Commune Narbonne
CoordonnĂ©es 43° 12â€Č 49″ nord, 2° 58â€Č 48″ est
Vie de l'installation
Exploitant Orano Cycle
N° INB 175 (ECRIN)
Autorisée le
Année de construction 1958
Date de mise en service 1959
Coût inconnu
Statut en service
Direction Daniel bect [1]
Production
Production annuelle 10 500 t d'uranium (2013)[2]
Production totale 400 000 t d'uranium
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Usine Orano Malvési
GĂ©olocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)
Usine Orano Malvési

La zone industrielle de Malvezy, d'une superficie de 160 hectares[7], comprend 31 000 m2 de bĂąti et hĂ©berge l'usine d'Orano ainsi que plusieurs petites et moyennes industries : GĂ©rard Bertrand (viticulture), Arterris (agriculture), Cegelec NuclĂ©aire Sud-Est (Vinci Énergies), Camions du Midi (Camidi), etc. Cette zone comprend aussi une centrale solaire photovoltaĂŻque, une douzaine de bassins de dĂ©cantation, d’évaporation, de lagunage des eaux usĂ©es et de stockage de plus de 1 000 000 m3 de rĂ©sidus radioactifs. Le site de MalvĂ©si est rattachĂ© Ă  l'usine Comurhex de Pierrelatte opĂ©rĂ©e par Orano.

Vue nord, 2015
Vue nord ouest, 2019

Site

Minerai de soufre provenant de Malvési

Le site est une ancienne carriĂšre de soufre, exploitĂ©e de 1935 Ă  1953, pour la production de dioxyde de soufre (Ɠnologie), principalement destinĂ© au vignoble du Languedoc[8]. L’exploitation de la mine de soufre a laissĂ© sur le site un massif de rĂ©sidus dans lequel ont Ă©tĂ© creusĂ©s les premiers bassins de l'usine atomique[9].

Sur le site, les deux vents dominants sont : le cers, un vent soufflant du nord-ouest pratiquement toute l'annĂ©e ; et le marin, un vent en provenance de la mer MĂ©diterranĂ©e situĂ©e Ă  environ 17 km au sud-est[10]. Le site aurait Ă©tĂ© choisi par le commissariat Ă  l'Énergie atomique en raison de son climat favorable Ă  l'Ă©vaporation par les actions combinĂ©es du Soleil et des vents. Narbonne compte 300 jours d'ensoleillement par an.

L'usine de MalvĂ©si est situĂ©e Ă  une altitude de 9 mĂštres NGF[10] au pied de l'oppidum de MontlaurĂšs, un site archĂ©ologique de la civilisation celtique. L'usine est alimentĂ©e en eau par la source de l'Oeillal, une source vauclusienne qui jaillit au sud de l'oppidum[11]. La source et l'ensemble des eaux rejetĂ©es par l'usine alimentent le canal de Tauran, qui se dĂ©verse dans le canal de la Robine, traverse le centre-ville de Narbonne, puis se jette dans l'Ă©tang de Bages-Sigean.

Historique

AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, la conversion des concentrĂ©s de minerais d'uranium dĂ©bute en rĂ©gion parisienne Ă  l'usine du Bouchet. Cette usine alimente les premiers rĂ©acteurs nuclĂ©aires construits Ă  Fontenay-aux-Roses, Saclay, Grenoble et Marcoule, Ă  des fins civiles (production d’électricitĂ©, mĂ©decine, par exemple)  ou militaires (dĂ©fense nationale)[12].

Le général de Gaulle inaugure l'usine en 1959.

En 1956, le CEA prend la dĂ©cision de dĂ©centraliser le raffinage de l'uranium. Georges Guille (SFIO), alors secrĂ©taire d'État chargĂ© des Relations avec les AssemblĂ©es et de l'Énergie atomique du gouvernement Guy Mollet, nĂ©gocie l'installation d'une usine sur le site de MalvĂ©si. La production de l'usine du Bouchet est alors limitĂ©e Ă  500 tonnes par an, tandis que celle de MalvĂ©si est envisagĂ©e dans un premier temps Ă  1 000 t/an, avec possibilitĂ© d'extension Ă  2 000 t[13]. L'usine atomique de MalvĂ©si est construite en 1958, puis inaugurĂ©e par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle en 1959.

Pour exploiter l'usine de Malvézi, le CEA fonde la Société de Raffinage de l'Uranium (SRU), filiale commune du CEA, de la Compagnie Saint-Gobain et de la Société des Potasses et Engrais Chimiques (PEC)[13].

1959 : démarrage de la production

En 1959, l'usine commence la production d'uranium mĂ©tal (sous forme de lingots d'uranium non enrichi) utilisĂ©s par les rĂ©acteurs de la filiĂšre uranium naturel graphite gaz (UNGG). Les unitĂ©s de production d'uranium mĂ©tal de MalvĂ©si atteignent un maximum d'environ 1 800 t/an en 1965, annĂ©e du lancement du chantier du dernier rĂ©acteur de la filiĂšre française UNGG, le rĂ©acteur Bugey-1 de la centrale nuclĂ©aire du Bugey.

Puis la production d'uranium mĂ©tal dĂ©cline Ă  la suite de l'abandon de la filiĂšre UNGG, au profit de la filiĂšre amĂ©ricaine des rĂ©acteurs Ă  eau pressurisĂ©e de Westinghouse Electric, utilisant de l'uranium enrichi. À partir de 1964, les activitĂ©s de l'installation nuclĂ©aire de MalvĂ©si se sont recentrĂ©es sur la production du tĂ©trafluorure d'uranium (UF4) devant ensuite ĂȘtre converti Ă  l'Usine Comurhex de Pierrelatte, avant d'ĂȘtre enrichi Ă  l'usine militaire de Pierrelatte, pour la fabrication de combustible destinĂ© Ă  la fabrication des bombes atomiques en France.

1971 : création de la Comurhex

En 1971, la SRU fusionne avec la SociĂ©tĂ© des Usines Chimiques de Pierrelatte pour donner la sociĂ©tĂ© Comurhex (pour COnversion MĂ©tal URanium HEXafluorure), devenue en 1992 filiale Ă  100 % de la Cogema renommĂ©e Areva NC, et devenue Orano en 2018[14]. La production subit une forte augmentation dans les annĂ©es 1970, pour atteindre entre 8 000 et 11 000 t pendant les annĂ©es 1980.

De 1960 Ă  1983, l'usine de MalvĂ©si convertit non seulement du yellowcake issu des mines d'uranium, mais Ă©galement de l'uranium de retraitement (URT) provenant du traitement de combustibles nuclĂ©aires irradiĂ©s du site nuclĂ©aire de Marcoule (Gard). L'usine traite notamment du nitrate d'uranyle extrait des barres irradiĂ©es dans les rĂ©acteurs G1, G2 et G3[15]. Les dĂ©chets produits Ă  cette Ă©poque, contenant notamment du plutonium, de l’amĂ©ricium 241 et du technĂ©tium 99, sont alors entreposĂ©s dans les bassins sur le site mĂȘme de l’usine et sont toujours en place en 2009[16].

En 1975, les bassins de décantation B3, B5 et B6 sont creusés dans le massif de stériles de l'ancienne mine de soufre[17].

Carte de France de l'industrie nucléaire en 1976

En 1976, les mines d'uranium françaises, exploitées par le CEA depuis la Seconde Guerre mondiale, sont cédées à la Compagnie générale des matiÚres atomiques.

Années 80 et 90 : montée en puissance de l'usine

À partir de 1980, de nouveaux bassins d'Ă©vaporation (B7, B8 et B9) ont Ă©tĂ© creusĂ©s en contrebas du massif de stĂ©riles de la mine de soufre.

Des recherches en uranium effectuées par la COGEMA dans le Minervois avortent à Laure-Minervois en 1981, sous la pression de la population.

En 1984, le conseil gĂ©nĂ©ral de l’Aude s'oppose au projet de mine d'uranium dans le Lauragais dit « concession de TrĂ©ville »[18].

Un nouveau projet de mine d'uranium dans le Minervois est prĂ©sentĂ© par la Cogema lors d'une enquĂȘte publique en 1987[19]. Le , le journal local l'IndĂ©pendant publie un article sur une rencontre avec un groupe d'extraterrestres Ă  proximitĂ© de l'entrĂ©e de l'usine de MalvĂ©si. À la suite de cet article, la gendarmerie nationale française effectue une enquĂȘte et se rend sur les lieux accompagnĂ©e du tĂ©moin, sans dĂ©couvrir de preuves matĂ©rielles de cette rencontre. Le GEIPAN classe ce phĂ©nomĂšne comme non identifiable faute de donnĂ©es prĂ©cises[20].

La production annuelle maximale de 14 000 t est quasiment atteinte en 1997. En 1999 est rĂ©alisĂ©e la dĂ©viation des eaux de l'Oeillal et du drainage des bassins de dĂ©cantation.

En , la direction annonce prévoir la suppression de 63 emplois sur les 285 salariés Comurhex de l'usine de Malvési du fait d'une réorganisation de l'entreprise entre le siÚge, Comurhex Pierrelatte et Comurhex Malvési[21].

Le , la COGEMA abandonne son projet de mine d'uranium dans le Minervois aprĂšs 23 ans d'oppositions locales[22].

Années 2000

Production de l'usine de Malvési sur la période 1959-2012

En 2001, 63 emplois sont supprimés et la CGT dénonce la dégradation des conditions de sécurité des salariés[23].

En 2003 est mis en service une installation de traitement des rejets gazeux d'ammoniac.

En 2004, Ă  la suite de fortes pluies, une digue du bassin B2 se rompt, entrainant l'Ă©coulement de boues nitratĂ©es sur douze hectares, 15 000 m3 selon la DĂ©pĂȘche[24], 30 000 m3 selon l'association Ă©cologiste du sud-ouest ECCLA[25]. La prĂ©fecture de l'Aude interdit alors d'utiliser les bassins B1 et B2[26]. À la suite de la rupture de cette digue est creusĂ© le bassin B10[17], et divers travaux d'amĂ©nagement des bassins sont menĂ©s jusqu'en 2006[27].

En est créé un Comité Local d'Information et de Concertation (CLIC) sur la zone industrielle de Malvési[28]. Depuis lors le CLIC se réunit au moins une fois par an[28].

La production annuelle maximale de 14 000 t est Ă  nouveau atteinte en 2005.

Fin 2005-dĂ©but 2006, 6 mois de prĂ©cipitations exceptionnelles font dĂ©border les lagunes de 30 000 m3 d'effluents nitratĂ©s qui se rĂ©pandent sur le site[29].

Les bassins B11 et B12 sont construits sur la période de 2006 à 2008[30] - [31].

BassinsConstructionCapacitéSurfaceUtilisation (2015)
B1-B21959291 700 m36 haEntreposage
B3197516 300 m30,9 haDĂ©cantation
B5197533 300 m31,9 ha
B6197561 200 m31,8 ha
B7>198054 825 m32,3 haÉvaporation
B8>198070 380 m33,2 ha
B9>198074 725 m32,4 ha
B102004121 440 m33,6 ha
B11200670 000 m32,4 ha
B12200851 000 m32,8 ha

La consommation d'eau de l'usine atteint en 2005 130 mĂštres cubes par tonne d'uranium produite, soit 1,82 million de mĂštres cubes d'eau consommĂ©e dans l'annĂ©e[32].

En , la mise en service d'une nouvelle installation de refroidissement ramĂšne la consommation d'eau Ă  100 000 m3 par an[33].

Crise du nucléaire

En novembre et , Areva suspend pour deux mois la production de la Comurhex Ă  MalvĂ©si, en raison d'une chute des commandes aprĂšs la catastrophe de Fukushima[34]. Selon Luc Oursel, prĂ©sident d'Areva, « il n'y a pas de chĂŽmage technique, le personnel va prendre des vacances ou suivre des activitĂ©s de formation »[35] - [36]. Le syndicat Force OuvriĂšre (FO) Ă©voque quant Ă  lui un arrĂȘt supplĂ©mentaire de quatre mois en 2012[37].

En 2012, le groupe Areva produit 9 762 tonnes d'uranium (t/u), - une production annuelle globalement stable - dont 3 661 t/u du Kazakhstan, 3 576 t/u du Niger et 2 271 t/u du Canada[38].

Installation nucléaire de Base ECRIN

Monticule de déchets des anciens bassins B1 et B2 constituant l'INB ECRIN
Plan de la base vie construite en 2008 au démarrage du projet Comurhex II

La CRIIRAD analyse en 2006 le contenu de boues rĂ©pandues dans l’environnement par la rupture de la digue du bassin B2, survenue en 2004, et y constate la prĂ©sence de traces d’amĂ©ricium[39], Ă  un niveau de 670 Bq kg−1. Cet isotope artificiel est un descendant du plutonium, rĂ©sultant de la conversion dans le passĂ© de l'usine de lots d'uranium de retraitement[40] (de 1960 Ă  1983)[41]. La CRIIRAD ne dĂ©tecte pas de plutonium, mais en suppose l'existence, parce que l'amĂ©ricium est un descendant du plutonium 241 dans sa chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration[39].

Ce marquage ne prĂ©sente pas de danger particulier en termes de radioprotection. Un gramme d'amĂ©ricium 241 (le seul isotope produit en rĂ©acteur nuclĂ©aire) prĂ©sente par lui-mĂȘme une radioactivitĂ© de 127 Ă— 1012 Bq kg−1. Les traces dĂ©tectĂ©es correspondent donc Ă  un marquage de 5,3 Ă— 10−12, c'est-Ă -dire des parties par million de partie par million). La dose efficace engagĂ©e de l'amĂ©ricium (en Sieverts par Becquerels) est de 2,0 Ă— 10−7 Sv Bq−1. Autrement dit, pour les concentrations relevĂ©es, les boues entraĂźnent une irradiation par l'amĂ©ricium de 0,134 mSv kg−1 : il faudrait en avaler 7,46 kg dans l'annĂ©e (20 g jour−1) pour dĂ©passer la limite rĂ©glementaire de 1mSV/an.

Mais ce marquage, qui signe le passage d'uranium de retraitement, implique que l'usine ne s'est pas limitĂ©e Ă  « mettre en Ɠuvre des substances radioactives exclusivement sous forme de minerai d'uranium ou de rĂ©sidus ou de produits de traitement de ce minerai ». L'usine a Ă©galement mis en Ɠuvre dans le passĂ© ces radionuclĂ©ides artificiels, qui se trouvent encore dans les bassins. De ce fait, un tel enreposage sort de l'exception posĂ©e par le dĂ©cret no 2007-830, et ne peut rĂ©glementairement ĂȘtre effectuĂ© que dans une installation nuclĂ©aire de base[42]. En , l’AutoritĂ© de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire considĂšre que les deux bassins oĂč restent des traces d'amĂ©ricium constituent rĂ©glementairement un entreposage de matiĂšres nuclĂ©aires, et relĂšvent du rĂ©gime juridique des installations nuclĂ©aire de base (INB)[43]. Pour l'ASN, les enjeux de sĂ»retĂ© restent cependant limitĂ©s, avec un risque sanitaire faible liĂ© Ă  la dispersion des radionuclĂ©ides, et le site fait l’objet d’un bon suivi du marquage environnemental. Du jusqu’au , la prĂ©fecture de l'Aude a ouvert une enquĂȘte publique pour la crĂ©ation de l'INB ECRIN (Entreposage ConfinĂ© des RĂ©sidus Issus de la conversioN) pour deux bassins de MalvĂ©si. Le collectif audois pour la sortie du nuclĂ©aire rĂ©clame alors le classement de l’intĂ©gralitĂ© du site de la Comurhex comme installation nuclĂ©aire de base[44].

En , considĂ©rant que ces bassins ont existĂ© pendant ces trois derniĂšres annĂ©es sans l’autorisation requise, le RĂ©seau Sortir du nuclĂ©aire a dĂ©posĂ© une plainte[45], laquelle est classĂ©e sans suite en , les faits Ă©tant prescrits.

C'est par décret du 20 juillet 2015, qu'Areva NC a été autorisé à créer et à exploiter l'installation nucléaire de base ECRIN sur le site de l'exploitant Areva NC Malvési, dont l'exploitation est autorisée pour une durée de trente ans[46].

Intégration de l'usine dans Areva NC

Logo d'Areva

En , environ 60 % des 250 salariés font grÚve pour protester contre les conditions du projet d'intégration de l'usine dans Areva NC[47]. Les syndicats entament alors une longue négociation sur la complémentaire retraite, la rémunération de l'ancienneté et le congé de fin de carriÚre[48].

En , le directeur du site Jean-Marc Ligney annonce que l'usine va devenir « Areva NC MalvĂ©si »[49]. En , Jean-Marc Ligney est remplacĂ© par Éric Delaunay Ă  la direction du site[1]. Le , l'entreprise Comurhex est radiĂ©e[5], et le site est renommĂ© « Areva MalvĂ©si » dans le cadre de la fusion de la Comurhex au sein de la maison mĂšre Areva NC.

Lancement de Comurhex 2

En 2016 et 2017, les nouveaux ateliers COMURHEX II de dissolution, concentration et dĂ©nitration par isoflash sont progressivement montĂ©s en puissance. L'usine produit alors 9 005 tonnes d'UF4 en 2016 puis 6 617 tonnes en 2017. Fin 2017, l'Usine Comurhex de Pierrelatte est mise Ă  l'arrĂȘt et les programmes d'essais de la nouvelle usine construite dans le cadre de Comurhex II sont rĂ©alisĂ©s pendant l'annĂ©e 2018. Cette annĂ©e-lĂ , l'usine produit « seulement » 1051 tonnes d'UF4[50].

En 2018, aprÚs la restructuration de la filiÚre nucléaire française, le site devient « Orano Malvési »[51].

Situation mondiale de l'usine

L'usine Orano MalvĂ©si est l'une des premiĂšres raffineries d'uranium au monde. AssociĂ©e Ă  l'usine Comurhex de Pierrelatte, ces deux usines convertissent en UF6 environ un cinquiĂšme de la capacitĂ© mondiale en uranium. En 2012, le parc des 58 rĂ©acteurs nuclĂ©aires français a besoin d'environ 8 000 tonnes d’uranium naturel par an, tandis que la totalitĂ© des rĂ©acteurs europĂ©ens de l'OCDE nĂ©cessitent environ 17 000 tonnes[52].

Autres usines similaires dans le monde

Malvési traite environ un quart de l'uranium naturel dans le monde (2015)

Hormis les usines de conversion de MalvĂ©si (15 000 t/U) et du Tricastin en France, il existe quatre grandes usines de conversion des concentrĂ©s de minerais d’uranium dans le monde Ă  fin 2020[53] :

Depuis 2007, un projet est en cours au Kazakhstan : la sociĂ©tĂ© canadienne Cameco coopĂšre avec la sociĂ©tĂ© kazakh Kazatomprom pour construire une usine de conversion sur le site de l'usine mĂ©tallurgique d'Oulba Ă  Öskemen dans le Kazakhstan-Oriental. Le Canada et le Kazakhstan veulent investir 200 millions de dollars dans cette usine de conversion, d'une capacitĂ© prĂ©visionnelle de 6 000 tonnes d'uranium par an[57].

D'autres complexes nucléaires raffinent et convertissent moins de 1 % des concentrés d'uranium mondiaux, notamment Tokai-mura (Japon), Dimona (Israël), Dera Ghazi (Pakistan), Hyderabad (Inde), Ispahan (Iran), Pilcaniyeu (Argentine), Pelindaba (Afrique du Sud), etc.[58] - [59].

Origine des concentrés d'uranium

L'uranium arrive parfois via le port du Havre ou d'autres ports européens, puis est acheminé par le train jusqu'à Malvési.
Convoi de minerai d'uranium en provenance d'Allemagne à destination de l'usine de Malvési
État de la voie ferrĂ©e appartenant Ă  RFF et menant Ă  l'usine Malvesi, septembre 2019

Dans la chaine du combustible nucléaire, le raffinage de l'uranium suit l'extraction de l'uranium réalisée dans les mines d'uranium.

Exploitation de l'uranium en France

En 1988, la production d'uranium dans les mines françaises atteint un pic de 3 400 tonnes, ce qui permet alors Ă  la France de couvrir la moitiĂ© des besoins des rĂ©acteurs nuclĂ©aires français. Les mines françaises sont gĂ©rĂ©es par des divisions de la Compagnie gĂ©nĂ©rale des matiĂšres nuclĂ©aires (COGEMA), et notamment la Division miniĂšre de VendĂ©e. En France, l'industrie de l'uranium s'est dĂ©veloppĂ©e au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Elle a vĂ©cu son apogĂ©e au cours des annĂ©es 80 pour dĂ©cliner ensuite. La derniĂšre mine d'uranium a ainsi fermĂ© ses portes en mai 2001[60].

Importation de l'uranium depuis l'Ă©tranger

Depuis la fermeture de la derniÚre mine d'uranium française en 2001, les concentrés de minerais d'uranium (yellowcake) proviennent uniquement des mines étrangÚres d'Orano, situées principalement dans les pays suivants : Niger, Canada et Kazakhstan. Fournis par la filiale Orano Mining, ils sont acheminés selon leur origine :

Stockage de l'uranium sur site

Futs d'uranium stockés sur la partie nord du site de l'usine de Malvési

Sur la partie nord du site de MalvĂ©si est situĂ©e une aire de stockage des concentrĂ©s d'uranium (yellowcake) d'une capacitĂ© de 25 000 t en 1990, pouvant ĂȘtre portĂ©e Ă  40 000 t.

En 2015, le site de MalvĂ©si stockait 20 000 tonnes de concentrĂ©s d'uranium, puis seulement 8 000 en 2017[65].

Expédition de la production

Le tétraflurorure d'uranium (UF4) produit à Malvési est acheminé par voie terrestre sur le site nucléaire du Tricastin.

En 2009, les principaux clients de l'usine Ă©taient EDF (49 %), le Japon (14 %) et les États-Unis (9 %)[66]. À la suite de la catastrophe de Fukushima, l'usine ne vend plus d'uranium au Japon en raison de l'arrĂȘt des rĂ©acteurs nuclĂ©aires. Selon la CGT, en 2015, l'uranium converti qu'Areva vendait aux Japonais est vendu aux États-Unis[67].

Environ les 3 quarts de la production est expédiée à l'usine Comurhex de Pierrelatte dans la DrÎme, le reste étant exporté. Le tétrafluorure d'uranium (UF4) produit à Malvési est alors transformé sous la forme gazeuse d'hexafluorure d'uranium (UF6) puis enrichi en uranium 235 dans l'usine Georges Besse II.

Transports par camion

Jusqu'en 2013, des poids-lourds quittaient quotidiennement l’usine de MalvĂ©si, chargĂ©s de 60 t de tĂ©traflurorure d'uranium (UF4) avant de partir vers le site nuclĂ©aire de Tricastin en empruntant l’autoroute Languedocienne (A9) puis l’autoroute du Soleil (A7)[68].

Transport par train

Depuis 2014, le tĂ©trafluorure d'uranium produit Ă  MalvĂ©si est expĂ©diĂ© Ă  Pierrelatte par le train. En 2017, un train de 320 tonnes d'uranium est expĂ©diĂ© chaque semaine[69].

Blocages des transports d'UF4

Le , un camion chargé d'UF4 sortant de l'usine est bloqué par une cinquantaine de militants du collectif « stop uranium » à l'entrée d'un rond-point de la rocade de Narbonne[70]. Une militante est alors interpellée pour entrave à la circulation. Le , 23 personnes se sont présentées devant le tribunal de Narbonne comme comparants volontaires[71]. Le , Le tribunal de Narbonne a reconnu la militante coupable d'entrave à la circulation et lui a retiré 6 points sur son permis, mais l'a dispensée de peine[72], le procureur ayant reconnu la légitimité de l'action militante[73].

Depuis cette action de blocage d'un camion par des militants, les transports d’UF4 provenant de l’usine ne partent plus par camion mais en train, une fois par semaine tous les samedis matin[74].

Le samedi , une cinquantaine de militants du collectif "stop uranium" ont bloquĂ© un train sortant de l'usine Areva MalvĂ©si Ă  proximitĂ© du cimetiĂšre de l'Ouest. Le train est restĂ© Ă  l'arrĂȘt pendant environ 2 heures, pendant lesquelles 2 militantes ont escaladĂ© un tripode installĂ© au-dessus des voies[75].

  • Panneau de signalisation sur les parois latĂ©rales d'un wagon d'uranium (UF4)
    Panneau de signalisation sur les parois latérales d'un wagon d'uranium (UF4)
  • Une quarantaine de militants "stop uranium" bloquent un train
    Une quarantaine de militants "stop uranium" bloquent un train

Activités de l'usine

Transformations chimiques

Les transformations chimiques réalisées à Malvési.

L'usine purifie le yellowcake puis rĂ©alise la fluoration de l'uranium en tĂ©trafluorure d'uranium (UF4), par divers processus physico-chimiques mettant en Ɠuvre de l’acide nitrique, de l’ammoniac (3 Ă  4 000 t/an), de l’hydrogĂšne et de l’acide fluorhydrique (4 000 Ă  5 000 t/an).

Les transformations chimiques principales pour la synthÚse de l'UF4 sont regroupées en deux étapes : le raffinage (dissolution, purification, réextraction) et la conversion (précipitation, dénitration, réduction, fluoration) :

Dissolution
Schéma simplifié des procédés chimiques de l'usine de Malvési

Les fĂ»ts et containers de poudre de yellowcake sont ouverts et vidĂ©s par une machine dans un silo, qui dĂ©bouche dans une cuve de dissolution alimentĂ©e en acide nitrique. Le diuranate de sodium - l'un des constituants les plus importants du yellow cake, avec des uranates de magnĂ©sium, d'ammonium, etc. - est attaquĂ© par l'acide nitrique pour obtenir un produit liquide contenant le nitrate d’uranyle de formule chimique UO2(NO3)2, du nitrate de sodium (NaNO3) et diverses impuretĂ©s selon la rĂ©action chimique :

Na2U2O7 + 6HNO3 → 2(UO2(NO3)2 + 2NaNO3 + 3H2O

Ce premier traitement est suivi d'une filtration[76].

Purification

La solution aqueuse de nitrate d'uranyle est envoyée dans une colonne de purification par extraction liquide-liquide avec une solution organique de tributylphosphate (TBP) diluée dans le dodécane et/ou le kérosÚne. La phase aqueuse et la phase organique étant non miscibles, le TBP fixe le nitrate d'uranyle sous forme d'un complexe à la surface de séparation entre les deux phases :

UO22+(aq) + 2NO3−(aq)+ 2TBP(org) → (UO2(NO3)2 . 2TBP)(org)[77]

Les impuretés restent dans la phase aqueuse d'acide nitrique et sont envoyées vers les bassins de décantation autour de l'usine. Cette étape permet alors d'obtenir un nitrate d'uranyle de grande pureté dite "pureté nucléaire" (>99,95 %). La purification est un procédé classique de l'hydrométallurgie. La pureté de l'uranium destiné au combustible nucléaire est bien supérieure à celle obtenue dans la métallurgie classique[78].

RĂ©extraction

L'étape de réextraction consiste à refaire passer le nitrate d'uranyle purifié en phase aqueuse. Elle se produit dans la colonne alimentée cette fois par de l'eau déminéralisée. Le solvant organique récupéré lors de la réextraction est alors recyclé [76].

Précipitation

La dissolution d'ammoniac (NH3) gazeux dans la solution purifiée produit de l'hydroxyde d'ammonium (NH4OH). Celui-ci réagit avec le nitrate d'uranyle pour former un précipité de diuranate d'ammonium (NH4)2U2O7 (DUA) selon la réaction suivante :

2UO2(NO3)2 + 6 NH4OH → (NH4)2U2O7 + 4 NH4NO3[79]
DĂ©nitration
Les différentes formes chimiques de l'uranium : yellowcake (derriÚre à gauche), nitrate d'uranyle (flacon), diuranate d'ammonium (derriÚre à droite) et dioxyde d'uranium (noir)

AprÚs filtration et séchage, le diuranate d'ammonium est calciné (ou dénitraté) en trioxyde d'uranium UO3[80] dans un four à trÚs haute température (environ 400 °C).

(NH4)2U2O7 → 2UO3 + 2NH3 + H2O

Dans le cadre du projet Comurhex II, l’usine de MalvĂ©si va mettre en place un procĂ©dĂ© de dĂ©nitration thermique nommĂ© Isoflash afin de remplacer les Ă©tapes de prĂ©cipitation et calcination du diuranate d’ammonium[81].

RĂ©duction et hydrofluoration
TĂ©trafluorure d'uranium ou "sel vert"

Dans un mĂȘme four en forme de "L", le trioxyde d'uranium est rĂ©duit par le dihydrogĂšne en dioxyde d'uranium (UO2), vers 650−800 °C, puis fluorĂ© en tĂ©trafluorure d'uranium (UF4) par acide fluorhydrique (HF), entre 350 et 600 °C[82].

  • rĂ©duction par l'hydrogĂšne du trioxyde d'uranium en dioxyde d'uranium :
UO3 + H2 → UO2 + H2O
  • hydrofluoration en tĂ©trafluorure d'uranium par passage du dioxyde d'uranium dans de l'acide fluorhydrique (HF) gazeux :
UO2 + 4HF → UF4 + 2H2O

Le tĂ©trafluorure d'uranium (UF4) obtenu peut Ă©ventuellement ĂȘtre rĂ©duit avec du calcium pour obtenir de l'uranium pur sous sa forme mĂ©tallique.

Bassins de lagunage

Carte des bassins de l'usine de Malvési.
Vue sur les Bassins de l'Usine Orano Malvesi, septembre 2019
Un des bassins de l'usine de Malvési - photo prise depuis l'extérieur du site.

Les effluents qui rĂ©sultent du procĂ©dĂ© de purification sont dirigĂ©s vers l'atelier de rĂ©cupĂ©ration, puis envoyĂ©s vers les bassins de lagunage. Le site est Ă©quipĂ© de 12 bassins de lagunage occupant 18 hectares pour la dĂ©cantation et l'Ă©vaporation de 64 000 m3/an d'effluents nitratĂ©s contenant de l'uranium naturel.

Ces bassins recueillent les résidus de traitement de conversion de l'uranium (RTCU) issus de plus de 50 années de production.

La recherche d'une filiĂšre sĂ»re de gestion Ă  long terme est en cours pour les RTCU historiques en raison de leurs spĂ©cificitĂ©s (volumes importants etc.). L'ANDRA prĂ©cise que les dĂ©chets RTCU, produits aprĂšs le 1er janvier 2019, ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©s aux filiĂšres de gestion TFA et FA-VL, en cohĂ©rence avec l'article 63 de l'arrĂȘtĂ© du 23 fĂ©vrier 2017 (dĂ©cret n°2017-231)[83].

DĂ©cantation

Dans les bassins de décantation, les éléments solides se déposent sous l'effet de la gravité et sont laissés sur place. Les effluents liquides surnageant sont transférés par gravité dans les bassins d'évaporation.

Évaporation

Les bassins d'Ă©vaporation fonctionnent comme un marais salant, laissant s’évaporer l’eau naturellement sous l’action du soleil et du vent[85].

  • les bassins B7, B8, B9, B10, B11 et B12 sont des bassins d'Ă©vaporation en activitĂ©.

Stockage de résidus radioactifs

Les eaux usĂ©es par les procĂ©dĂ©s de raffinage et de conversion des minerais d'uranium sont stockĂ©es sur le site dans les bassins Ă  ciel ouvert. À la fin de l'annĂ©e 2010, le volume total des rĂ©sidus radioactifs stockĂ©s sur le site dans les diffĂ©rents bassin atteint un volume de prĂšs de 1 000 000 m3.

INB ECRIN

Les bassins B1 et B2 du site ont Ă©tĂ© dĂ©nommĂ©s ECRIN comme Entreposage ConfinĂ© des RĂ©sidus issus de la conversioN. Il s'agit d'une installation nuclĂ©aire de base en raison des dĂ©chets radioactifs contenus dans de ces bassins. Le rĂ©seau Sortir du nuclĂ©aire rĂ©clame le classement de l’intĂ©gralitĂ© du site de MalvĂ©si comme installation nuclĂ©aire de base en raison du plutonium et autres produits radioactifs prĂ©sents sur le site[44].

L'INB ECRIN est destinée à entreproser des déchets radioactifs de procédé, en attendant la définition et la mise en oeuvre d'une filiÚre de gestion à long terme, dont la recherche s'inscrit dans le cadre des prescriptions du Plan National de Gestion des MatiÚres et des Déchets Radioactifs (PNGMDR).

Centrale solaire

Photo de la centrale solaire de la Narbonnaise

La communautĂ© d'agglomĂ©ration de la Narbonnaise a dĂ©cidĂ© d'installer au lieu-dit MalvĂ©si « la plus importante centrale de production d'Ă©lectricitĂ© solaire photovoltaĂŻque de France, et la troisiĂšme d'Europe ». Le , le maire de Narbonne a signĂ© avec le prĂ©sident d'EDF Énergies Nouvelles France, une promesse de bail emphytĂ©otique de vingt ans sur un terrain pour 80 000 m2 de panneaux solaires, et une production d'environ 10 MW, soit l'Ă©quivalent de la consommation des bĂątiments publics de la ville[86].

Le parc solaire est construit par Belectric sur un ancien site pollué inutilisable. En , EDF inaugure sa plus grande centrale solaire à Malvési[87].

Sûreté

Normes qualité

Le site Orano MalvĂ©si est le premier site industriel français Ă  ĂȘtre certifiĂ© ISO 50001 Ă  la suite d'un audit fin de l’AFNOR. Cette certification, qui s’ajoute Ă  la tri-certification ISO 9001 des SystĂšmes de Management de la qualitĂ©, ISO 14001 des SystĂšmes de Management de l’environnement et OHSAS 18001 des SystĂšmes de Management de la sĂ©curitĂ©, permettra au site de valoriser les certificats d’économies d’énergie[88].

Risque industriel

Usine de Malvési derriÚre la barriÚre de fûts
Orano Malvesi, Zone de Stockage de fûts, 2019

Malvési est une installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE) soumise à la directive Seveso 2 sur « la maßtrise des dangers liés aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses ». Depuis , l'usine est aussi en partie classée installation nucléaire de base (INB), car l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé le classement en INB d'une partie des bassins[43].

Les communes de Narbonne et de Moussan sont classées avec un risque technologique industriel de « seuil haut[89] ».

Le , Ă  l’occasion de la journĂ©e nationale de mobilisation pour la sortie du nuclĂ©aire, une dĂ©lĂ©gation s’est rendue Ă  MalvĂ©si. Elle Ă©tait composĂ©e de citoyens et de reprĂ©sentants de groupes et d’associations tels que Faucheurs volontaires d’OGM, RĂ©seau Sortir du NuclĂ©aire, les Verts, Greenpeace et ConfĂ©dĂ©ration paysanne. Ils ont rappelĂ© que ce site reprĂ©sente une cible prioritaire en cas de guerre ou conflit[90].

MatiÚres et déchets radioactifs

Pancarte route de Malvési

Au , selon l'inventaire de l'ANDRA, les volumes de résidus de traitement de conversion de l'uranium entreposés sur le site de Malvési sont, pour les bassins de décantation 65 800m3, les RTCU historiques 282 000m3, les effluents nitratés 372 000m3, les RTCU de faible activité - à vie longue (FA-VL[91]) 603m3 et les effluents nitratés 702m3[92].

Depuis plusieurs années, le site de Malvési a entrepris des actions visant à résorber les "passifs" de déchets, issus de l'exploitation de l'usine. Le passif a été, dans la majorité, éliminé, excepté les scories (mùchefers) issues de l'incinérateur ainsi que des ferrailles. A fin 2019, le passif des ferrailles a totalement été éliminé. Le passif de scories a fait l'objet d'une étude, prise en charge par l'ANDRA, pour les déchets nucléaires de trÚs faible activité sur le centre du CIRES dans l'Aube, qui a donné lieu à une acceptation pour élimination sur leur site fin 2019. En 2019, plus de 700 tonnes de déchets ont ainsi été expédiées à l'ANDRA.

En , la CRIIRAD réalise des mesures qui mettent en évidence l'irradiation élevée aux limites du site de Malvési[93].

En 2017, une association citoyenne (TCNA) finance des analyses indĂ©pendantes et demande Ă  la CRIIRAD de prĂ©lever des sĂ©diments dans le canal du Tauran et de la Mayrale qui traverse Narbonne.Le rapport de CRIIRAD met en Ă©vidence un excĂšs d’uranium dans les sĂ©diments, trahi par un dĂ©sĂ©quilibre avec son descendant le radium 226, ce qui suggĂšre un apport anthropique.

Incidents et accidents

L'industrie nucléaire est l'une des industries les plus surveillées au monde. Tout événement donne lieu à une déclaration auprÚs des autorités administratives, de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et à l'information du public pour tout événement INES supérieur ou égal à 1. Toutes les déclarations d'anomalie ou d'incident font l'objet d'un retour d'expérience afin d'améliorer la sûreté des installations.

1974 : fuite d'uranium sur les voies ferrées

Le , un choc se produit entre deux containers placĂ©s sur un wagon plate-forme sortant de la gare de Narbonne en direction de MalvĂ©si. De la poudre d'uranate de magnĂ©sium s'est rĂ©pandue sur prĂšs de 4 kilomĂštres de voie ferrĂ©e. Une Ă©quipe de spĂ©cialistes venus de Marcoule a inspectĂ© la voie pendant 24 heures[94]

1979 : explosion

En , une forte explosion se produit dans le bĂątiment de la fluoration mais aucune dispersion de produits radioactifs n’est dĂ©tectĂ©e, pas plus que de vapeurs d’acide[95].

2001 : déraillement en gare de Narbonne

Le , un accident provoque le dĂ©raillement de trois wagons, soit plus de 100 t d’acide fluorhydrique en gare de Narbonne, par effondrement de la voie. Deux wagons ont pu ĂȘtre relevĂ©s le ; le dernier n’a Ă©tĂ© relevĂ© que le aprĂšs une opĂ©ration assez dĂ©licate nĂ©cessitant l’évacuation partielle de la population[96] - [97].

2004 : rupture d'une digue du bassin B2

Le , une digue du bassin de lagunage B2 s'est rompue relĂąchant 30 000 m3 de boues contenant de l'uranium, du radium et divers produits chimiques[98]. Le , l'exploitant entreprend la construction d'un merlon pour retenir les boues. Les boues sont arrĂȘtĂ©es dans le terrain de Comurhex et n'ont pas atteint le canal du Tauran. Trois jours aprĂšs la rupture de la digue, l'utilisation des bassins B1 et B2 pour la dĂ©cantation des effluents liquides est interdite par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral[84]. L'usine a Ă©tĂ© stoppĂ©e pendant 12 jours[99].

Dans les boues relùchées, la presse dénonce la présence de plutonium, car la présence d'un de ses descendants par filiation radioactive, l'américium, a été confirmée.

2005 : principaux incidents

Selon le rapport de la COMURHEX :

  • 28 juin 2005 : fuite de gaz sur un wagon d'ammoniac vidangĂ©,
  • 6 juillet 2005 : dĂ©faillance de la sirĂšne Plan d'OpĂ©ration Interne/Plan Particulier d'Intervention (POI/PPI),
  • 17 octobre 2005 : dĂ©raillement d'un wagon d'ammoniac vidangĂ©,
  • 27 octobre 2005 : rejets de vapeurs nitreuses hors norme.

Depuis 2006

À la fin , des pluies intenses ont inondĂ© la plaine de la LiviĂšre[100], une partie des terrains du site de production et se sont accumulĂ©es sur une zone entourant les bassins de dĂ©cantation et de lagunage des effluents aqueux issus du procĂ©dĂ© de l'usine. Il a subsistĂ© sur le site environ 50 000 m3 d'eaux chargĂ©es en nitrates Ă  une teneur de plusieurs grammes par litre et en uranium Ă  une teneur de 0,5 mg/L, du fait de la mise en contact avec des terrains polluĂ©s. Les teneurs en nitrates, observĂ©es Ă  l'aval de l'usine sur le canal de la Mayral, ont atteint des valeurs de prĂšs de 80 mg/L pour une valeur habituelle de l'ordre de 20 mg/L.

En juin-, une fuite d'effluents contaminés a entraßné une contamination radioactive à l'intérieur du site Comurhex et en limite de site au niveau de deux voies ferrées SNCF.

En , un fût d'uranium en provenance du Niger a été accidentellement entaillé sur environ cm pendant son transport. Une trentaine de kilogrammes de matiÚre se sont répandus dans le conteneur déchargé à Malvési. L'ASN a classé cet événement au niveau 1 (anomalie) de l'échelle INES[101].

Les 23 et 24 , des déversements de fluor et d'uranium sont constatés. Les volumes en fluor représentent trois à quatre fois la dose maximale[102], ce qui cause la mort de poissons et entraßne une action en justice de groupes écologistes. Les eaux contaminées sont déversées dans le canal de Tauran et rejoignent la Robine puis l'étang de Bages-Sigean et enfin la mer à Port-La Nouvelle. L'eau de la Robine est alors interdite pour un usage agricole. Des agents de l'Onema avaient plusieurs fois mis en garde la Comurhex mais la direction n'en avait jamais tenu compte[103]. L'accident n'avait été rendu public qu'un jour et demi aprÚs.

2018 : Explosion d'un fût avec départ de feu

L'incident s'est produit le mercredi 19 septembre à 11 h 20. Trois personnes ont été légÚrement blessées.

Les faits se sont dĂ©roulĂ©s dans le hangar 17BE oĂč sont entreposĂ©s des fĂ»ts de 200 litres contenant des matiĂšres uranifĂšres recyclables (MUR).

Des employĂ©s Ă©taient en train de rĂ©aliser une prise d’échantillon en vue de la caractĂ©risation dĂ©taillĂ©e du contenu lorsque l'explosion s'est produite.

[réf. nécessaire]

ProcĂšs

Travailleurs victimes de la radioactivité

En , la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) reconnaßt le cancer broncho-pulmonaire par inhalation de Bernard Moya, salarié Comurhex durant 32 ans, comme maladie professionnelle liée à la radioactivité qui a entrainé le décÚs de la victime.

Michel Leclerc, travailleur Ă  MalvĂ©si pour un sous-traitant d’ Ă  , a dĂ©veloppĂ© une leucĂ©mie myĂ©loĂŻde chronique. Ses urines ont prĂ©sentĂ© un taux d’uranium trĂšs Ă©levĂ© en . AprĂšs dĂ©claration de la maladie professionnelle en , reconnue par la caisse primaire d'assurance maladie en , le Tribunal des affaires de SĂ©curitĂ© sociale de Carcassonne a condamnĂ© en 1999 la Comurhex aux entiers dĂ©pens pour une faute en relation avec son prĂ©judice[104]. En , le tribunal de grande instance (TGI) de Narbonne reconnaissait la responsabilitĂ© de l'entreprise Comurhex dans la leucĂ©mie dĂ©veloppĂ©e par Michel Leclerc. Le , la cour d'appel de Montpellier a infirmĂ© le jugement du TGI de Narbonne. Le , JosĂ© BovĂ© est venu devant le tribunal de Narbonne soutenir Michel Leclerc dans son procĂšs contre la Comurhex[105].

François Gambart, dĂ©cĂ©dĂ© en 2001, a dĂ©veloppĂ© une leucĂ©mie aiguĂ« mise en Ă©vidence en 1999 et dĂ©clarĂ©e maladie professionnelle en 2000. Devant le refus de prise en charge par la CPAM, les ayants droit ont saisi le Tribunal des affaires de la sĂ©curitĂ© sociale qui a reconnu le caractĂšre professionnel de la maladie par jugement en 2005, confirmĂ© par un arrĂȘt de la chambre sociale de la cour d'appel de Montpellier en 2006[104].

Travailleurs sanctionnés

En , une partie des salariés font grÚve à la suite de mesures disciplinaires prises par la Comurhex à l'encontre de cinq opérateurs et d'un chef de poste[106]. En , le conseil des Prud'hommes a rendu une décision favorable aux salariés visés par des procédures[107]. En , le tribunal de Narbonne juge nulle la demande du syndicat CGT qui avait assigné Areva-Malvesi pour discriminations syndicales envers trois délégués du personnel[108].

En , 95 salariés sont mis à pied pour des raisons de sécurité à la suite d'une action de grÚve lancée par la CGT pour une revalorisation des primes[109]. La CGT décide alors de déposer un recours en justice[110].

Contaminations de l'environnement

Entrée de l'usine de Malvési

Vingt-huit pĂȘcheurs de l'Ă©tang de Bages-Sigean (Aude) ont dĂ©posĂ© une plainte en pour « trouble de jouissance anormale du voisinage, gĂ©nĂ©rateur d'un prĂ©judice financier pour les marins pĂȘcheurs ». Les juges ont condamnĂ© plusieurs entreprises au prorata de leur responsabilitĂ© Ă©tablie par l'expert : la Comurhex, qui a participĂ© Ă  50 % de l'eutrophisation de l'Ă©tang par apports d'azote chroniques ou accidentels de 1990 Ă  1998, devra payer 239 371 â‚Ź de dommages-intĂ©rĂȘts[111].

En , Areva envoie des effluents contenant de 5 Ă  50 fois les concentrations admissibles en uranium, fluor et ammonium dans le canal du Tauran.

En , la Comurhex est Ă  nouveau condamnĂ©e Ă  60 000 â‚Ź d'amende pour avoir dĂ©versĂ© des substances nuisibles dans l'environnement entre le et le [112].

En , le laboratoire de la CRIIRAD réalise une mesure des radiations à la clÎture du site à l'intérieur d'un véhicule. Le taux de radiation mesuré atteint 11176 becquerels de rayonnement gamma. Le responsable du site met en cause le test effectué par la Criirad[113].

RĂ©gime juridique du site

En , le rĂ©seau Sortir du nuclĂ©aire a dĂ©posĂ© une plainte, car des analyses ont rĂ©vĂ©lĂ© qu'une partie des bassins situĂ©s sur le site, placĂ© sous le rĂ©gime juridique des Installations classĂ©es pour la protection de l'environnement, aurait dĂ» relever du rĂ©gime des installations nuclĂ©aires de base (INB) dĂšs 2007[114]. Le , l’ASN autorise la sociĂ©tĂ© Areva par dĂ©cret Ă  crĂ©er et exploiter une installation nuclĂ©aire de base, dĂ©nommĂ©e Ecrin pour Entreposage confinĂ© de rĂ©sidus issus de la conversion[115].

Projet Comurhex II

Schéma du nouveau procédé Comhurex II
Base vie et zone d'entreposage des futs de yellow cake

DÚs 1997, la société Comurhex développe un nouveau procédé sur un pilote au sein du site de Malvési pour obtenir le trioxyde d'uranium par calcination directe du nitrate d'uranyle. Les avantages escomptés sont d'ordre économique (réduire les coûts de production) mais aussi écologique (réduire les rejets d'ammoniaque)[116].

En , Areva annonce son projet - intitulĂ© Comurhex II - de nouvelles usines de conversion de l'uranium. Le projet, qui est rĂ©parti sur les sites Comurhex de MalvĂ©si et de Pierrelatte dans la DrĂŽme, atteint un montant total d'environ 600 millions d'euros. Les travaux de gĂ©nie civil ont commencĂ© en . La pleine capacitĂ© de production est estimĂ©e Ă  15 000 t annuelles, avec une capacitĂ© d'extension possible Ă  21 000 t annuelles[117].

En , Comurhex inaugure sa nouvelle base vie au nord du site. C'est la premiĂšre pierre du projet Comurhex II[118].

En , le ministre de l'industrie Éric Besson, accompagnĂ© par SĂ©bastien de Montessus, le responsable Mines d'Areva, fait un voyage auprĂšs des autoritĂ©s du Kazakhstan car il projette de faire entrer le groupe kazakh Kazatomprom au capital de Comurhex II, en contrepartie de la montĂ©e en rĂ©gime de la mine d'uranium de Tortkuduk d'Areva au Kazakhstan[119].

Début 2012, Areva annonce une dépréciation de 212 millions d'euros sur le projet Comurhex II[120].

DĂ©but 2014, la direction du site annonce que la construction du gĂ©nie civil de la nouvelle usine est achevĂ©[121]. En , selon le quotidien Ă©conomique Les Échos, la nouvelle usine Comurhex 2 connaĂźt des dĂ©rapages budgĂ©taires[122]. En , la CFDT affirme que le dĂ©marrage de Comurhex 2 est reculĂ©, et que l’autorisation de continuer l’exploitation de Comurhex 1 toujours pas obtenue[123]. En , la CGT affirme que le coĂ»t du projet Comurhex II aurait doublĂ© pour atteindre plus de 1,2 milliard d'euros[67].

En 2016, Areva commande Ă  l'entreprise narbonnaise Defacto un dĂ©pliant grand public pour illustrer les mesures de prĂ©caution Ă  prendre en cas d’incident[124].

Projet de traitement des nitrates TDN-THOR

Fresque humaine en forme de papillon rassemblant 1249 personnes, place de l'hÎtel de ville à Narbonne, le 13 mai 2017 pour s'opposer au projet de traitement des nitrates (TDN) de l'usine Areva Malvési (aujourd'hui Orano Malvesi).

En , la construction d'une unitĂ© de "traitement des nitrates" des bassins d'Ă©vaporation et de dĂ©cantation du site de MalvĂ©si est mise Ă  l'enquĂȘte publique. En novembre, le commissaire enquĂȘteur donne un avis favorable au projet, en dĂ©pit de l'avis dĂ©favorable de l'association Rubresus qui met en Ă©vidence l’émission considĂ©rable de polluants atmosphĂ©riques de ce projet. En , Areva signe un contrat avec la sociĂ©tĂ© suĂ©doise Studsvik pour poursuivre les Ă©tudes d'ingĂ©nierie liĂ©es Ă  la mise en place de la technologie THOR (Thermal organic reduction) dans l'unitĂ© de traitement des nitrates (TDN). Un paiement de 18 millions de couronnes suĂ©doises (1,85 million d'euros) est prĂ©vu pour la rĂ©alisation du contrat[125].

En , le collectif de vigilance sur les déchets de Malvési (Covidem) organise une réunion publique à la médiathÚque de Narbonne[126]. La préfecture reporte la décision d'autorisation du projet au mois de . Le samedi , environ 300 personnes manifestent en famille contre le projet TDN-THOR, dans le village de Moussan situé à seulement km de l'usine[127]. Le , les élus de la mairie de Narbonne tiennent un conseil municipal extraordinaire pour entendre les arguments des associations Rubresus et Eccla[128].

Le , la prĂ©fecture de l'Aude reporte Ă  nouveau sa dĂ©cision concernant le projet TDN au . Le , 1249 personnes se rĂ©unissent devant l'hĂŽtel de ville de Narbonne en formant un papillon gĂ©ant pour dire "oui Ă  la vie, non au TDN"[129]. Le , Ă  l'appel des associations locales, Les Familles Papillons, Rubresus et Covidem, prĂšs de 2 000 personnes se rĂ©unissent sur la place de la mairie de Narbonne, pour demander au prĂ©fet, une expertise indĂ©pendante. Le , le prĂ©fet de l'Aude, Mr Alain Thirion annonce dans le journal l'IndĂ©pendant qu'il nomme deux experts indĂ©pendants, et repousse de ce fait la date de sa dĂ©cision prĂ©vue au [130].

Le , le PDG d'Orano Philippe Knoche est en visite à l'usine de Malvési lors d'une opération "portes ouvertes". Il affirme alors que "les études ont conclu que l'impact de TDN serait nul, tant sur les populations que sur l'environnement."[131], ce que contestent les associations environnementales comme TCNA et Rubrésus.

Lors du second tour des élections municipales de 2020 à Narbonne, l'association Transparence des Canaux de la Narbonnaise (TCNA) organise une réunion d'information avec tous les candidats à l'élection. Il s'agit pour TCNA de porter à connaissance un rapport d'audit de la Cour des comptes du Sénat américain (GAO) qui étrille le procédé IWTU (identique à TDN). Avec l'aide de l'association Greenpeace Montpellier et Sortir du Nucléaire 11, les soixante-quatre pages du rapport sont traduites en français et communiquées à la presse. En résumé, le rapport met en évidence le coût faramineux du projet (1 milliard de dollars) et son incapacité à traiter les déchets pour lequel il est destiné.

Projet de production de dioxyde d'uranium NVH

Voie Domitienne devant la mairie de Narbonne.

Depuis , quelques citoyens du narbonnais organisent devant la mairie de Narbonne une opĂ©ration «Sentinelle, anti-pollution-Malvesi», tous les premiers samedis de chaque mois. En silence, ils posent la mĂȘme question restĂ©e sans rĂ©ponse pendant plusieurs mois : «Comptez-vous installer une unitĂ© de production d'oxyde d'uranium appauvri sur le site de MalvĂ©si ?»[132].

Fin , le projet NVH d'Orano Malvési est dispensé d'étude d'impact par la DREAL de l'Occitanie, qui note que ce projet vise à remplacer l'unité de production de l'Usine Areva de Lingen en Allemagne[133].

Fin , le projet NVH (nouvelle voie humide) de production d'un maximum de 300 tonnes de dioxyde d'uranium (UO2) est autorisé par la préfecture de l'Aude[134]. L'UO2 est utilisé dans la fabrication de combustibles nucléaires tels que le combustible MOX.

Le sont invitĂ©s au conseil municipal de la ville de Narbonne deux experts des nouveaux projets de l'usine : AndrĂ© Bories, prĂ©sident de l'association environnementaliste narbonnaise Rubresus, ainsi que StĂ©phan Jolivet, directeur de l'usine Orano MalvĂ©si. Lors de l'intervention d'AndrĂ© Bories, des salariĂ©s de l’usine ont huĂ© et sifflĂ© Ă  plusieurs reprises[135]. Le mĂȘme jour est projetĂ© un film de fiction intitulĂ© "Expertises" au sujet de MalvĂ©si au ThĂ©atre + CinĂ©ma de Narbonne. Lors du dĂ©bat, le rĂ©alisateur Patrick Milani regrette qu'aucun reprĂ©sentant de l'observatoire du site ne soit prĂ©sent pour apporter son point de vue[136].

Notes et références

  1. Narbonne : un nouveau directeur Ă  la Comurhex, Midi Libre, 16 septembre 2013
  2. (en) Information Library â€ș Nuclear Fuel Cycle â€ș Conversion Enrichment and Fabrication - World Nuclear Association
  3. On trouve parfois Malvési orthographié « Malvézy » ou « Malvesy ».
  4. en chimie la conversion correspond à la transformation d'un réactif par une réaction chimique
  5. Présentation de la société Comurhex, sur societe.com
  6. Orano, « Rapport d'information du site Orano Malvési » AccÚs libre [PDF], sur www.orano.group, (consulté le )
  7. « Accompagnement crĂ©ation d’entreprises Grand Narbonne : les zones d’activitĂ©s Ă©conomiques », sur entreprendre.legrandnarbonne.com (consultĂ© le )
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Annexes

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