Soufre (minéral)
Le soufre ou soufre natif est un minéral naturel non-métallique, un corps chimique simple composé de soufre et de formule chimique S8 qui appartient à la catégorie minérale des éléments natifs. C’est une espèce minérale rare dans la nature, agréée par l’Association internationale de minéralogie sous le nom anglo-saxon ou latin équivalent de sulphur, souvent écrit sulfur en américain.
Soufre Catégorie I : Éléments natifs[1] | |
Soufre - Mine de Floristella, Sicile, Italie
| |
Général | |
---|---|
Classe de Strunz | 1.CC.05
|
Classe de Dana | 1.3.5.1
|
Formule chimique | S8 |
Identification | |
Couleur | Jaune, brun jaune, jaune verdâtre, blanc gris jaunâtre, rougeâtre, verdâtre, noir, gris jaunâtre |
Classe cristalline et groupe d'espace | Dipyramidale - F ddd |
Système cristallin | Orthorhombique |
Réseau de Bravais | Faces centrées F |
Clivage | imparfait sur {001}, {110} et {111}. |
Cassure | Minéral sectile, conchoïdale, irrégulière |
Habitus | Bipyramidal, tabulaire, disphénoïdal, massif |
Échelle de Mohs | de 1,5 à 2 |
Trait | blanc incolore |
Éclat | résineux, gras, vitreux |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | nα = 1,958 nβ = 2,038 nγ = 2,245 |
Biréfringence | Biaxial (+)δ = 0,287 |
Dispersion | 2 vz ~ 70° |
Fluorescence ultraviolet | aucune |
Transparence | Transparent, translucide |
Propriétés chimiques | |
Densité | 2,07 |
Température de fusion | 112 °C |
Fusibilité | Très facile avec dégagement d'anhydride sulfureux |
Propriétés physiques | |
Magnétisme | aucun |
Radioactivité | aucune |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
Inventeur et Ă©tymologie
Connu depuis la plus haute Antiquité, sans inventeur ni topotype. (1270) Du latin sulphur (« soufre »). Ce mot proviendrait d’une racine indo-européenne suelf ou swel (« brûler sous forme de feu qui couve », ce que fait un morceau de soufre).
Cristallographie
- Paramètres de la maille conventionnelle : a = 10,45 Å, b = 12,845 Å, c = 24,46 Å, Z = 16 ; V = 3 283,27 Å3.
- Densité calculée = 2,08.
Cristalochimie
Le soufre (S-alpha) forme un trimorphe avec la garibaldite (S-bêta) et la rosickyite (en) (S-gamma) dont la localité type est Havirna, Letovice, Tchéquie.
Gîtologie
- En environnements volcaniques, soit en dépôts directement issus de fumerolles sulfureuses, soit par oxydation partielle de l'hydrogène sulfuré des gaz de ces mêmes fumerolles (Solfatare, champs Phlégréens, golfe de Pouzzoles, ville métropolitaine de Naples, Campanie, Italie)[2].
- Le soufre minéral est surtout le résultat de l'activité bactérienne sur des sulfates. Les gisements les plus importants sont dans les couches sédimentaires d'évaporites avec halite, gypse et anhydrite. C’est le mode de gisement le plus exploité[3].
- De petites quantités de soufre proviennent de la décomposition de sulfures.
Variété
Soufre-sélénifère : de formule (S,Se). Il s'agit d'une association entre soufre natif et sélénium natif.
Essentiellement représenté en Italie (Sicile et Toscane ; Miniera di Le Cetine di Cotorniano, Chiusdino, province de Sienne, Toscane, Italie[4]).
- Synonyme : Soufre sélénien, volcanite (Haidinger)
Gisements remarquables
En France
- Malvési, Les Geyssières, Narbonne, Aude, Languedoc-Roussillon. Ancienne mine de soufre[5].
- Lapanouse-de-Sévérac, Aveyron, Midi-Pyrénées[6].
- Mine Bel Air, La Chapelle-Largeau, Deux-Sèvres, Poitou-Charentes[7].
Dans le monde
- Mine de Floristella, Valguarnera, province d'Enna ; Cianciana, province d'Agrigente, Sicile, Italie[8].
- Volcan Krafla, Islande[9].
- Soufre bitumineux - Cozzodisi, Sicile (8 Ă— 6,5 Ă— 5,8 cm).
- Soufre et aragonite - Cianciana, Sicile, Italie (22 Ă— 18 cm).
- Gypse et soufre - formation du soufre par décomposition du gypse - Cianciana, Sicile (32 × 18 cm).
- Soufre - Malvési, Aude, France (8 × 7 cm).
- Soufre de fumerole (rosickyite) - Volcan Krafla, Islande.
- Molécule de cyclooctasoufre.
Notes et références
- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- Breislak, S. (1792), Essais minéralogiques sur la solfatare de Pouzzole, Giaccio Naples
- planet-terre.ens-lyon.fr
- Sabelli, C. et Brizzi, G. (1984). Alteration minerals of the Cetine mine, Tuscany, Italy. Mineralogical Record, 15: 27-36.
- P. Bariand, F. Cesbron et J. Geffroy (1977), Les minéraux, leurs gisements, leurs associations, Éd. Minéraux et Fossiles, BRGM
- Eytier JR, Eytier Ch, Favreau G, Devouard B, Vigier J (2004). Minéraux de pyrométamorphisme de Lapanouse-de Sévérac (Aveyron). Cahier des Micromonteurs 85: 3-58
- Le Cahier des micromonteurs, 2002, no 75, p. 8-25
- Anthony, Bideaux, Bladh, Nichols, Handbook of Mineralogy, vol. 1, 1990
- Economic Geology (1984): 79: 671-695.