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Non-métal

Un non-mĂ©tal est un Ă©lĂ©ment chimique dont les atomes du corps simple sont unis par des liaisons covalentes ou des liaisons intermolĂ©culaires, et non par des liaisons mĂ©talliques. Ce sont de bons isolants Ă©lectriques et thermiques, pour la plupart trĂšs volatils, caractĂ©risĂ©s par une masse volumique plus faible et des tempĂ©ratures de changement d'Ă©tat gĂ©nĂ©ralement bien plus basses que celles des mĂ©taux, Ă  l'exception notable du carbone. Leur Ă©nergie d'ionisation et leur Ă©lectronĂ©gativitĂ© sont Ă©levĂ©es, leurs oxydes sont acides, et ils forment des liaisons ioniques avec les mĂ©taux, acquĂ©rant ou mettant en commun des Ă©lectrons lorsqu'ils rĂ©agissent avec d'autres Ă©lĂ©ments ou d'autres composĂ©s. À l'Ă©tat solide, ils prĂ©sentent des surfaces ternes ou faiblement brillantes (bien que celles de l'iode aient des reflets mĂ©talliques), sont plutĂŽt fragiles et cassants (Ă  l'exception notable du carbone diamant) et sont dĂ©pourvus de l'Ă©lasticitĂ©, de la mallĂ©abilitĂ© et de la ductilitĂ© caractĂ©ristiques des mĂ©taux.

Dans le tableau périodique, les non-métaux sont confinés dans l'angle supérieur droit, bordés sur leur gauche par les métalloïdes. Dix-sept éléments sont généralement considérés comme non métalliques, parmi lesquels 11 sont gazeux (hydrogÚne, hélium, azote, oxygÚne, fluor, néon, chlore, argon, krypton, xénon et radon) à température et pression ambiantes, 5 sont solides (carbone, phosphore, soufre, sélénium et iode) et 1 est liquide (brome).

Propriétés physiques

Le tableau ci-dessous présente quelques propriétés des non-métaux.

ÉlĂ©ment Masse
atomique
Température
de fusion
Température
d'Ă©bullition
Masse
volumique
Rayon de
covalence
Configuration
Ă©lectronique
[1]
Énergie
d'ionisation
ÉlectronĂ©gativitĂ©
(Pauling)
HydrogĂšne 1,007 975 u −259,16 °C −252,879 °C 0,089 88 g·L-1 31 ± 5 pm 1s1 1 312,0 kJ·mol-1 2,20
HĂ©lium 4,002 602 u —[alpha 1] −268,928 °C 0,178 6 g·L-1 28 pm 1s2 2 372,3 kJ·mol-1 —
Carbone 12,010 6 u 3 642 °C 2,267 g·cm-3 69 pm [He] 2s2 2p2 1 086,5 kJ·mol-1 2,55
Azote 14,006 855 u −210,00 °C −195,795 °C 1,251 g·L-1 71 ± 1 pm [He] 2s2 2p3 1 402,3 kJ·mol-1 3,04
OxygĂšne 15,999 40 u −218,79 °C −182,962 °C 1,429 g·L-1 66 ± 2 pm [He] 2s2 2p4 1 313,9 kJ·mol-1 3,44
Fluor 18,998 403 16 u −219,67 °C −188,11 °C 1,696 g·L-1 64 pm [He] 2s2 2p5 1 681 kJ·mol-1 3,98
NĂ©on 20,179 7(6) u −248,59 °C −246,046 °C 0,900 2 g·L-1 58 pm [He] 2s2 2p6 2 080,7 kJ·mol-1 —
Phosphore 30,973 762 00 u 44,15 °C 280,5 °C 1,823 g·cm-3 107 ± 3 pm [Ne] 3s2 3p3 1 011,8 kJ·mol-1 2,19
Soufre 32,067 5 u 115,21 °C 444,6 °C 2,07 g·cm-3 105 ± 3 pm [Ne] 3s2 3p4 999,6 kJ·mol-1 2,58
Chlore 35,451 5 u −101,5 °C −34,04 °C 3,2 g·L-1 102 ± 4 pm [Ne] 3s2 3p5 1 251,2 kJ·mol-1 3,16
Argon 39,948(1) u −189,34 °C −185,848 °C 1,784 g·L-1 106 ± 10 pm [Ne] 3s2 3p6 1 520,6 kJ·mol-1 —
Sélénium 78,971(8) u 221 °C 685 °C 4,81 g·cm-3 120 ± 4 pm [Ar] 4s2 3d10 4p4 941,0 kJ·mol-1 2,55
Brome 79,904(3) u −7,2 °C 58,8 °C 3,102 8 g·cm-3 120 ± 3 pm [Ar] 4s2 3d10 4p5 1 139,9 kJ·mol-1 2,96
Krypton 83,798(2) u −157,37 °C −153,415 °C 3,749 g·L-1 116 ± 4 pm [Ar] 4s2 3d10 4p6 1 350,8 kJ·mol-1 3,00
Iode 126,904 47 u 113,7 °C 184,3 °C 4,933 g·cm-3 139 ± 3 pm [Kr] 5s2 4d10 5p5 1 008,4 kJ·mol-1 2,66
XĂ©non 131,293(6) u −111,75 °C −108,099 °C 5,894 g·L-1 140 ± 9 pm [Kr] 5s2 4d10 5p6 1 170,4 kJ·mol-1 2,6
Radon [222] −71 °C −61,7 °C 9,73 g·L-1 150 pm [Xe] 6s2 4f14 5d10 6p6 1 037 kJ·mol-1 2,2

Bien que les mĂ©taux soient cinq fois plus nombreux que les non-mĂ©taux, ces derniers constituent la presque totalitĂ© des ĂȘtres vivants : l'hydrogĂšne, le carbone, l'azote, l'oxygĂšne et le phosphore sont les constituants majeurs des molĂ©cules biologiques, tandis que le soufre et, dans une moindre mesure, le sĂ©lĂ©nium entrent dans la composition de nombreuses protĂ©ines. L'oxygĂšne constitue Ă  lui seul prĂšs de la moitiĂ© de la masse de l'Ă©corce terrestre, des ocĂ©ans et de l'atmosphĂšre. Enfin, l'hydrogĂšne et l'hĂ©lium constituent Ă  eux deux plus de 99 % de la matiĂšre baryonique de l'Univers observable.

Typologie des non-métaux

Contrairement aux métaux, les non-métaux forment des corps simples dans lesquels les atomes sont unis par des liaisons covalentes ou des liaisons intermoléculaires, et non par des liaisons métalliques. En parcourant le tableau périodique vers la droite à partir des métalloïdes, les atomes des corps simples ont tendance à former un nombre décroissant de liaisons covalentes avec les atomes voisins.

  • Les atomes du carbone diamant, par exemple, Ă©tablissent des liaisons covalentes avec quatre atomes voisins disposĂ©s au sommet d'un tĂ©traĂšdre rĂ©gulier, ce qui confĂšre une duretĂ© exceptionnelle Ă  la structure cristalline rĂ©sultante. Les atomes du carbone graphite, quant Ă  eux, Ă©tablissent des liaisons avec trois atomes voisins pour former une structure hexagonale plane. Ceux du phosphore blanc Ă©tablissent Ă©galement trois liaisons, pour former une molĂ©cule P4 tĂ©traĂ©drique, tandis que le phosphore noir est caractĂ©risĂ© par une structure rappelant celle du graphite, dans laquelle chaque atome est liĂ© Ă  trois autres.
  • Les atomes de soufre Ă©tablissent, quant Ă  eux, des liaisons avec deux atomes voisins pour former une structure cyclique de cyclooctasoufre S8. Le sĂ©lĂ©nium rouge prĂ©sente Ă©galement de tels cycles Se8, mais le sĂ©lĂ©nium gris, qui est un semiconducteur, prĂ©sente une structure formĂ©e de chaĂźnes linĂ©aires dans laquelle chaque atome est liĂ© Ă  deux autres.
  • L'hydrogĂšne, l'azote, l'oxygĂšne et les halogĂšnes forment des molĂ©cules diatomiques, dans lesquelles chaque atome est liĂ© par covalence Ă  un seul autre atome.
  • Enfin, les gaz nobles sont monoatomiques : chaque atome reste seul et n'a aucun autre atome liĂ© par covalence.

Cette tendance progressive à la réduction du nombre de liaisons covalentes par atome va de pair avec l'affirmation croissante du caractÚre non métallique du corps simple. Elle permet ainsi de classer les non-métaux en trois familles :

  • les non-mĂ©taux polyatomiques, formant quatre, trois ou deux liaisons covalentes par atome, et qui sont tous solides Ă  tempĂ©rature et pression ambiantes, pouvant prĂ©senter des propriĂ©tĂ©s les rapprochant des mĂ©talloĂŻdes (carbone graphite, sĂ©lĂ©nium gris et phosphore noir par exemple) ;
  • les non-mĂ©taux diatomiques, formant une liaison covalente par atome, et donc des molĂ©cules diatomiques, qui peuvent prĂ©senter des phases mĂ©talliques Ă  haute pression (hydrogĂšne mĂ©tallique et phase ζ de l'oxygĂšne par exemple) ;
  • les gaz nobles, monoatomiques, qui sont chimiquement trĂšs peu rĂ©actifs et totalement inertes pour les deux premiers.

Non-métaux polyatomiques

Structure du cyclo-octasoufre S8, allotrope le plus abondant du soufre.

Il existe quatre non-métaux polyatomiques à l'état standard : le carbone, le phosphore, le soufre et le sélénium. Leur coordinence va de 4 pour le diamant à 2 pour le soufre et le sélénium en passant par 3 pour le graphite et le phosphore. Ils sont tous solides à l'état standard, et présentent un caractÚre métallique plus marqués que les autres non-métaux. Ils possÚdent ainsi généralement un allotrope semiconducteur, comme le carbone graphite et le sélénium gris.

Le soufre est le moins métallique des quatre, ses allotropes étant plutÎt cassants et vitreux, avec une faible conductivité électrique. Il peut néanmoins présenter des aspects métalliques, par exemple à travers la malléabilité du soufre amorphe et l'apparence métallique du polythiazyle (SN)x, qui évoque le bronze.

Les non-métaux polyatomiques se distinguent parmi les non-métaux par leur coordinence élevée ainsi que par la température de fusion et la température d'ébullition élevées de leur forme thermodynamiquement la plus stable. Ils possÚdent également l'amplitude liquide la plus large (c'est-à-dire l'intervalle de températures auxquelles ils sont liquides à pression atmosphérique) ainsi que la plus faible volatilité à température ambiante.

Ils prĂ©sentent par ailleurs une allotropie dĂ©veloppĂ©e ainsi qu'une tendance marquĂ©e Ă  la catĂ©nation, mais une faible affinitĂ© avec les liaisons hydrogĂšne. L'aptitude du carbone Ă  la catĂ©nation est fondamentale Ă  la fois en chimie organique et en biochimie, dans la mesure oĂč elle est Ă  la base de toute la chimie des hydrocarbures et assure l'existence des chaĂźnes carbonĂ©es constituant l'ossature d'innombrables molĂ©cules biologiques.

Non-métaux diatomiques

Il existe sept non-métaux diatomiques à l'état standard : l'hydrogÚne (H2), l'azote (N2), l'oxygÚne (O2), le fluor (F2), le chlore (Cl2), le brome (Br2) et l'iode (I2). Cinq d'entre eux sont gazeux à température et pression ambiantes, les deux autres étant volatils à température ambiante. Ce sont généralement de trÚs bons isolants électriques, et sont trÚs électronégatifs. Les exceptions à ces rÚgles générales résident aux extrémités de la famille : l'hydrogÚne est faiblement électronégatif en raison de sa configuration électronique particuliÚre, tandis que l'iode sous forme cristallisée est semiconducteur dans le plan de ses couches atomiques, mais isolant dans la direction orthogonale[2].

Les non-métaux diatomiques sont caractérisés par leur coordinence égale à 1 ainsi que par leur température de fusion et leur température d'ébullition plus basses que celle des non-métaux polyatomiques. Leur amplitude liquide est également plus étroite, et ceux qui ne sont pas condensés sont plus volatils à température ambiante. Ils présentent une allotropie moins développée que celles des non-métaux polyatomiques, ainsi qu'une tendance moins marquée à la concaténation. Ils présentent en revanche une aptitude plus marquée à établir des liaisons hydrogÚne. Enfin, leur énergie d'ionisation est également plus élevée.

Non-métaux monoatomiques : gaz nobles

Les gaz nobles sont au nombre de six : hĂ©lium, nĂ©on, argon, krypton, xĂ©non et radon. Ils forment une famille d'Ă©lĂ©ments particuliĂšrement homogĂšne. Aux conditions normales de tempĂ©rature et de pression, ce sont tous des gaz incolores chimiquement inertes ou trĂšs peu rĂ©actifs. Ils prĂ©sentent chacun l'Ă©nergie d'ionisation la plus Ă©levĂ©e de leur pĂ©riode et n'Ă©tablissent que des liaisons interatomiques trĂšs faibles, d'oĂč une tempĂ©rature de fusion et une tempĂ©rature d'Ă©bullition trĂšs basses (ils sont tous gazeux Ă  pression et tempĂ©rature ambiantes, y compris le radon dont la masse atomique est pourtant supĂ©rieure Ă  celle du plomb).

Propriétés comparées des non-métaux polyatomiques, diatomiques et monoatomiques (gaz nobles)
Propriétés physiques Non-métaux polyatomiques Non-métaux diatomiques Gaz nobles
Coordinence 2, 3, voire 4 (diamant) 1 0
État standard Solide Majoritairement gazeux Gazeux
Apparence Couleurs variables, surfaces d'apparence vitreuse Couleurs variables, surfaces ternes à l'état solide, hormis pour l'iode, à l'éclat partiellement métallique Incolores
Allotropie Nombreux allotropes Peu d'allotropes Pas d'allotropes
ÉlasticitĂ© Corps simples le plus souvent cassants, avec Ă©galement des formes mallĂ©ables (C), souples (P) ou ductiles (C, S, Se)[alpha 2] Cassants Ă  l'Ă©tat solide Mous et sans grande rĂ©sistance mĂ©canique Ă  l'Ă©tat solide (ils sont facilement Ă©crasĂ©s)
ConductivitĂ© Ă©lectrique (S·cm−1) Mauvaise Ă  bonne (de 5,2 × 10−18 pour le soufre Ă  3 × 104 pour le graphite) Mauvaise Ă  faible (d'environ 10−18 pour les gaz diatomiques Ă  1,7 × 10−8 pour l'iode) Mauvaise (~10−18)
Point de fusion (K) PlutĂŽt Ă©levĂ© (389 K Ă  3 800 K) PlutĂŽt bas (15 K Ă  387 K) Bas Ă  trĂšs bas (1 K Ă  202 K)
Point d'Ă©bullition (K) ÉlevĂ© Ă  trĂšs Ă©levĂ© (718 K Ă  4 300 K) Bas Ă  assez Ă©levĂ© (21 K Ă  458 K) Bas Ă  trĂšs bas (5 K Ă  212 K)
Intervalle liquide (K) Assez Ă©tendu (232 Ă  505 K) Plus Ă©troit (6 Ă  70 K) TrĂšs Ă©troit (2 Ă  9 K)
Volatilité (température ambiante) Peu volatils Plus volatils Globalement les plus volatils
Propriétés chimiques Non-métaux polyatomiques Non-métaux diatomiques Gaz nobles
Nature chimique Non métallique à partiellement métallique Non métallique, l'iode étant partiellement métallique Inerte à non métallique, le radon étant partiellement cationique[4]
Énergie d'ionisation (kJ·mol−1) PlutĂŽt basse (9,75 Ă  11,26) Plus Ă©levĂ©e (10,45 Ă  17,42) Parmi les plus Ă©levĂ©es (10,75 Ă  24,59)
ÉlectronĂ©gativitĂ© (Ă©chelle d'Allen) PlutĂŽt basse (2,253 Ă  2,589) Plus Ă©levĂ©e (2,300 Ă  4,193) Parmi les plus Ă©levĂ©es (2,582 Ă  4,789)
États d'oxydation ‱ États d'oxydation positifs et nĂ©gatifs pour tous ces Ă©lĂ©ments
‱ De ‒4 pour C jusqu'à +6 pour S et Se
‱ États d'oxydation nĂ©gatifs pour tous ces Ă©lĂ©ments, mais instable pour H
‱ États d'oxydation positifs pour tous ces Ă©lĂ©ments sauf le F, exceptionnellement pour O
‱ De ‒3 pour N à +7 pour Cl, Br et I
‱ Seuls les Ă©tats d'oxydation positifs ont Ă©tĂ© observĂ©s, et seulement pour les gaz nobles les plus lourds
‱ de +2 pour Kr, Xe et Rn à +8 pour Xe
Caténation Tendance marquée Tendance moindre Peu d'affinité
Liaisons hydrogĂšne Faible aptitude Forte aptitude Connu pour Ar, Kr, Xe
Oxydes ‱ Au moins une forme polymĂ©rique pour tous ces Ă©lĂ©ments
‱ La plupart de ces Ă©lĂ©ments (P, S, Se) forment des verres ; le dioxyde de carbone CO2 forme un verre Ă  40 GPa
‱ Les oxydes d'iode existent sous forme polymĂ©rique
‱ Ces Ă©lĂ©ments ne forment pas de verres
‱ Le XeO2 est polymĂ©rique ; les oxydes des autres gaz nobles sont molĂ©culaires
‱ Ces Ă©lĂ©ments ne forment pas de verres

Allotropie

De nombreux non-métaux possÚdent plusieurs formes allotropiques présentant des propriétés plus ou moins métalliques selon les cas. Le graphite, état standard du carbone, présente ainsi une apparence luisante et est un assez bon conducteur de l'électricité. Le diamant, en revanche, présente une apparence transparente et est un mauvais conducteur de l'électricité, de sorte qu'il n'est clairement pas métallique. Il existe d'autre allotropes du carbone, comme le buckminsterfullerÚne C60. L'azote peut former, outre le diazote N2 standard, du tétrazote N4, allotrope gazeux instable dont la durée de vie est de l'ordre de la microseconde[5]. L'oxygÚne standard est diatomique sous forme de dioxygÚne O2 mais existe également comme molécule triatomique sous forme d'ozone O3 instable ayant une durée de vie de l'ordre de la demi-heure. Le phosphore présente la particularité d'avoir des allotropes plus stables que son état standard, le phosphore blanc P4. Ainsi, le phosphore rouge dérive du phosphore blanc par chauffage au-dessus de 300 °C. Il est d'abord amorphe, puis cristallise dans le systÚme cubique si l'on poursuit le chauffage. Le phosphore noir est la forme thermodynamiquement stable du phosphore, de structure semblable au graphite, avec un éclat brillant et de semblables qualités électriques. Le phosphore existe également sous forme de diphosphore P2 instable[6]. Le soufre possÚde davantage d'allotropes que n'importe quel autre élément. Hormis le soufre dit plastique, tous sont non métalliques. Le sélénium possÚde plusieurs isotopes non métalliques et une forme conductrice de l'électricité, le sélénium gris. L'iode existe également sous forme amorphe semiconductrice[7].

Gaz nobles, halogÚnes et « CHNOPS »

Parmi les non-métaux, il est assez courant de considérer à part les familles des halogÚnes et des gaz nobles, qui présentent des propriétés chimiques trÚs caractéristiques, laissant comme « autres non-métaux » l'hydrogÚne, le carbone, l'azote, l'oxygÚne, le phosphore, le soufre et le sélénium, collectivement représentés par l'acronyme « CHNOPS ».

  • Les gaz nobles forment en effet une famille nettement individualisĂ©e parmi les non-mĂ©taux en raison de leur inertie chimique remarquable, totale pour les deux plus lĂ©gers — hĂ©lium et nĂ©on — et laissant place Ă  une rĂ©activitĂ© chimique trĂšs faible Ă  mesure qu'on descend le long de la 18e colonne, de sorte que le xĂ©non est le plus rĂ©actif de la famille — la chimie du radon est mal connue en raison de la radioactivitĂ© de cet Ă©lĂ©ment.
  • À l'inverse des gaz nobles, les halogĂšnes sont particuliĂšrement rĂ©actifs, mais leur rĂ©activitĂ© chimique dĂ©croĂźt Ă  mesure qu'on descend le long de la 17e colonne. Le fluor est ainsi le plus rĂ©actif des quatre, formant des composĂ©s avec pratiquement tous les autres Ă©lĂ©ments chimiques, hormis l'hĂ©lium et le nĂ©on.
  • Les sept non-mĂ©taux qui n'appartiennent pas Ă  ces deux familles chimiques se trouvent ĂȘtre les sept constituants principaux de la matiĂšre vivante, ce qui leur a valu d'ĂȘtre regroupĂ©s sous l'acronyme CHNOPS — qui n'inclut cependant pas le sĂ©lĂ©nium — notamment dans le domaine de l'exobiologie et des sciences de l'environnement[8]. Le tableau ci-dessous rĂ©sume quelques-unes de leurs propriĂ©tĂ©s :

Notes

  1. L'hĂ©lium Ă  pression atmosphĂ©rique n'existe pas Ă  l'Ă©tat solide ; il se solidifie Ă  −272,2 °C sous une pression d'au moins 2,5 MPa.
  2. Le carbone existe ainsi sous forme de graphite Ă©tendu[3] ou de nanotubes de longueur mĂ©trique, le phosphore existe comme phosphore blanc souple et aussi mou que de la cire, pouvant ĂȘtre coupĂ© au couteau Ă  tempĂ©rature ambiante, le soufre existe sous forme plastique, et le sĂ©lĂ©nium sous forme fil.

Références

  1. (en) CRC Handbook of Chemistry and Physics, section 1 : Basic Constants, Units, and Conversion Factors, sous-section : Electron Configuration of Neutral Atoms in the Ground State, 84e Ă©dition en ligne, CRC Press, Boca Raton, Floride, 2003.
  2. (en) P. G. Nelson, « Classifying Substances by Electrical Character: An Alternative to Classifying by Bond Type », Journal of Chemical Education, vol. 71, no 1,‎ , p. 24 (DOI 10.1021/ed071p24, Bibcode 1994JChEd..71...24N, lire en ligne)
  3. (en) H. Godfrin, « Chapter 4 Experimental properties of 3he adsorbed on graphite », Progress in Low Temperature Physics, vol. 14,‎ , p. 213-320 (DOI 10.1016/S0079-6417(06)80018-1, lire en ligne)
  4. (en) Kenneth S. Pitzer, « Fluorides of radon and element 118 », Journal of the Chemical Society, Chemical Communications, no 18,‎ , p. 760-761 (DOI 10.1039/C3975000760B, lire en ligne)
  5. (en) F. Cacace, G. de Petris et A. Troiani, « Experimental Detection of Tetranitrogen », Science, vol. 295, no 5554,‎ , p. 480-481 (PMID 11799238, DOI 10.1126/science.1067681, Bibcode 2002Sci...295..480C, lire en ligne)
  6. (en) Nicholas A. Piro, Joshua S. Figueroa, Jessica T. McKellar et Christopher C. Cummins, « Triple-Bond Reactivity of Diphosphorus Molecules », Science, vol. 313, no 5791,‎ , p. 1276-1279 (PMID 16946068, DOI 10.1126/science.1129630, Bibcode 2006sci...313.1276p, lire en ligne)
  7. (en) B. V. Shanabrook, J. S. Lannin et I. C. Hisatsune, « Inelastic Light Scattering in a Onefold-Coordinated Amorphous Semiconductor », Physical Review Letters, vol. 46, no 2,‎ , p. 130-133 (DOI 10.1103/PhysRevLett.46.130, Bibcode 1981PhRvL..46..130S, lire en ligne)
  8. (en) Lou Laux, « Global Climate Change: Another Perspective », Bulletin Ecological Society of America, vol. 90, no 2,‎ , p. 194-197 (DOI 10.1890/0012-9623-90.2.194, lire en ligne)

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