Océan
Un ocĂ©an est souvent dĂ©fini, en gĂ©ographie, comme une vaste Ă©tendue d'eau salĂ©e comprise entre deux continents. En fait, il s'agit plutĂŽt d'un volume, dont l'eau est en permanence brassĂ©e par des courants marins. Approximativement 70,8 % de la surface de la Terre est recouverte par l'ocĂ©an mondial, communĂ©ment divisĂ© en cinq ocĂ©ans â Pacifique, Atlantique, Arctique, Austral, Indien â et en plusieurs dizaines de mers. Avec une profondeur moyenne de 3 682 mĂštres[1], les ocĂ©ans reprĂ©sentent 96 % du volume biosphĂ©rique[2].
L'océan mondial, qui abrite la majorité des espÚces vivantes sur Terre (50 à 80 % selon les estimations)[3] - [4], génÚre plus de 60 % des services écosystémiques qui nous permettent de vivre, à commencer par la production de la majeure partie de l'oxygÚne que nous respirons[5]. Il absorbe environ 30 % des émissions de CO2 générées par l'humanité, ce qui provoque son acidification[6].
L'océan mondial régule à plus de 80 % le climat de la Terre. Il joue un rÎle majeur dans la température terrestre.
L'ocĂ©an normal (appelĂ© aussi ocĂ©an de Sverdrup) est un concept utilisĂ© en ocĂ©anographie physique pour dĂ©signer un ocĂ©an homogĂšne en tempĂ©rature (T° uniforme de 2 Ă 4 °C sur les 3 700 mĂštres de profondeur[7]), en pH (les ions carbonates et bicarbonates dissous donne Ă l'eau de mer un pH basique, mais de 1751 Ă 2004, le pH des eaux superficielles des ocĂ©ans a diminuĂ©, passant de 8,25 Ă 8,14 en raison de leur acidification[8]) et en salinitĂ© (teneur en sels de l'ordre de 35 â°)[9].
Cet article traite principalement de l'océan terrestre actuel mais d'autres océans sont également détaillés.
Généralités
Ătymologie
Le mot « ocĂ©an » vient de la divinitĂ© OcĂ©an (en grec ancien ᜚ÎșΔαΜÏÏ / ĂkeanĂłs)[10], l'aĂźnĂ© des Titans dans la mythologie grecque.
Depuis, les gĂ©ographes et ocĂ©anographes ont donnĂ© des critĂšres : les mers sont plus petites, sans qu'il existe une taille limite[12]. L'OcĂ©an arctique est actuellement le plus petit des cinq, sachant qu'il correspond Ă lâagrĂ©gat des mers cĂŽtiĂšres du cercle arctique et de la banquise autour du PĂŽle nord (en tant qu'eau gelĂ©e). Par ailleurs, la dĂ©finition d'un "OcĂ©an austral" indĂ©pendant reste contestĂ©e, dans la mesure oĂč, en l'absence de dĂ©limitations nettes, il peut ĂȘtre rattachĂ© Ă ses trois voisins plus au Nord.
DĂ©coupage
Sur Terre, on appelle « océan Mondial », « océan Planétaire » ou encore plus simplement « l'Océan » (avec une majuscule)[13] la grande étendue d'eau salée ininterrompue encerclant les continents et les archipels. L'Océan a été traditionnellement subdivisé en trois grands ensembles (Atlantique, Indien et Pacifique), séparés par des limites de continents, mais aussi distingués par leurs caractéristiques structurelles, composition et circulation de l'eau.
DĂ©coupage grand public
Pour le grand public, on parle généralement des « cinq océans » suivants, par superficie décroissante :
Nom | Superficie | % des océans | Remarques |
---|---|---|---|
OcĂ©an Pacifique | 165 250 000 km2 | 43,5 | Câest le plus grand et le plus profond des ocĂ©ans puisqu'il recouvre 1/3 de la surface de la planĂšte. Le volcanisme aĂ©rien ou sous-marin y est important dans sa partie centrale et occidentale. Il est trĂšs ouvert au sud vers l'ocĂ©an Antarctique et quasiment fermĂ© au nord par le dĂ©troit de BĂ©ring. |
OcĂ©an Atlantique | 106 400 000 km2 | 28,0 | Câest le 2e ocĂ©an par sa superficie. Il s'Ă©tend du nord au sud sur une largeur de 5 000 km de moyenne et prĂ©sente peu de volcanisme. Le fond de cet ocĂ©an est jeune et il reçoit une grande quantitĂ© d'eau douce avec les nombreux fleuves qui s'y jettent comme l'Amazone, le Congo, le Saint-Laurent, etc. |
Océan Indien | 73 556 000 km2 | 19,4 | Il est situé au sud de l'Asie entre l'Afrique et l'Australie. La majorité de ses eaux se trouvent dans l'hémisphÚre Sud. |
Océan Austral | 20 327 000 km2 | 5,4 | Il entoure le continent antarctique et ses limites sont moins nettes que les autres océans. |
OcĂ©an Arctique | 14 090 000 km2 | 3,7 | Il est centrĂ© sur le pĂŽle Nord et est de petite taille et peu profond. Il est entourĂ© de nombreuses terres et recouvert d'une Ă©paisse couche de glace. L'ocĂ©an Arctique a Ă©tĂ© officiellement adoptĂ© par l'OHI, mais sa faible superficie lui vaut d'ĂȘtre parfois qualifiĂ© de « mer Glaciale Arctique »[13]. |
DĂ©coupage de l'Organisation hydrographique internationale
Si le découpage était à l'origine assez arbitraire, l'Organisation hydrographique internationale propose actuellement des délimitations précises pour chacun d'entre eux.
Le premier texte de référence date de 1928 ; celui-ci délimite sept océans[14] :
- les océans Atlantique Nord, et Atlantique Sud ;
- les océans Pacifique Nord et Pacifique Sud ;
- l'océan Indien ;
- l'océan Arctique ;
- l'océan Austral.
La troisiÚme édition de Limites des océans et des mers[15] est celle qui est en vigueur. Elle est accompagnée de trois cartes :
Les océans Atlantique et Pacifique sont divisés au niveau de l'équateur en océans Atlantique nord et Atlantique sud et Pacifique nord et Pacifique sud. Chacun est à son tour découpé en mers, golfes, baies, détroits, etc. Il existe également des étendues d'eau salée prises à l'intérieur des continents, comme la mer Caspienne, la mer d'Aral, Grand Lac Salé ou encore la mer Morte. Mais, bien que certains soient nommés « mers » en raison de leur taille ou de leur salinité, à proprement parler ils ne sont pas des mers mais des lacs salés, puisqu'ils ne communiquent pas directement avec l'Océan.
Dans l'édition courante de Limites des océans et des mers[15], l'océan Austral est inexistant car ses limites font l'objet de désaccords et n'ont pas été ratifiées à ce jour.
« LâocĂ©an Austral nâa pas toujours Ă©tĂ© reconnu. [âŠ] il disparaĂźt en 1953 dans la troisiĂšme Ă©dition du texte de lâOHI. Depuis 2009, un groupe de travail sâoccupe de mettre Ă jour ce texte, mais celui-ci nâa toujours pas Ă©tĂ© ratifiĂ© »
â Christian Grataloup et Vincent Capdepuy[14].
Un projet de quatriÚme édition[19] est consultable en ligne. Ce projet découpe le monde maritime ainsi :
- Océan Atlantique nord et ses subdivisions ;
- Mer Baltique et ses subdivisions ;
- Mer Méditerranée et ses subdivisions ;
- Océan Atlantique sud et ses subdivisions ;
- Océan Indien et ses subdivisions ;
- Mer de Chine méridionale et mers des archipels orientaux ;
- Océan Pacifique nord et ses subdivisions ;
- Océan Pacifique sud et ses subdivisions ;
- Océan Arctique et ses subdivisions ;
- Océan Austral et ses subdivisions.
Hydronymie
Le Conseil national de l'information géographique[20] a défini la nomenclature des espaces maritimes[21] en collaboration avec :
- le Service hydrographique et océanographique de la Marine ;
- l'Organisation hydrographique internationale ;
- la Commission de toponymie de l'IGN ;
- l'Institut national de la statistique et des Ă©tudes Ă©conomiques.
La Commission nationale de toponymie du CNIG[22] (CNT/CNIG) représente la France auprÚs du Groupe d'experts des Nations unies pour les noms géographiques (GENUNG, en anglais UNGEGN).
Dimensions
Océan | Profondeur | Nom du point | Latitude | Longitude |
---|---|---|---|---|
Arctique | 5 669 m | Molloy Deep (en) (dĂ©troit de Fram) | 79,137 °âŻN | 2,817 °âŻE |
Atlantique | 8 408 m | Axe de la fosse de Porto Rico | 19,613 °âŻN | 67,847 °âŻW |
Indien | 7 290 m | Fosse de Java (en) (point sans nom) | 11,20 °âŻS | 118,47 °âŻE |
Pacifique | 10 925 m | Challenger Deep (fosse des Mariannes) | 11,332 °âŻN | 142,202 °âŻE |
Austral | 7 385 m | Fosse des Sandwich du Sud (point sans nom) | 60,33 °âŻS | 25,28 °âŻW |
Les ocĂ©ans recouvrent environ 361 millions de kilomĂštres carrĂ©s[27], soit 70,8 % de la surface du globe. Leur volume total atteint 1,37 milliard de kilomĂštres cubes[29] et leur profondeur moyenne est de l'ordre de 3 700 Ă 3 800 mĂštres[30]. PrĂšs de la moitiĂ© des eaux ocĂ©aniques dĂ©passe 3 000 m de profondeur ; le point le plus profond est la fosse des Mariannes, avec 11 020 m de profondeur[31]. La masse volumique de l'eau de mer se situant entre 1 020 et 1 035 kg/m3, la masse totale des eaux ocĂ©aniques est d'environ 1,4 ĂâŻ1021 kg, soit 0,023 % de la masse totale de la Terre[32] - [33] (et prĂšs de 2 % ou 1/50e de la masse de la Lune qui est de 7,3 ĂâŻ1022 kg).
Océanographie
L'océanographie est la science étudiant les mers et océans ; elle a véritablement débuté avec les grandes explorations des XVIIIe et XIXe siÚcles. à la croisée de multiples domaines, on la divise couramment en quatre grandes branches[34] - [35] :
- La géologie marine qui étudie les fonds marins ;
- L'ocĂ©anographie physique qui Ă©tudie les caractĂ©ristiques physiques (vagues, marĂ©es, courantsâŠ) ;
- L'océanographie chimique qui s'occupe de la composition de l'eau et de son interaction avec l'atmosphÚre ;
- La biologie marine qui étudie la vie des océans.
On ajoute parfois à ces disciplines la météorologie maritime et l'ingénierie maritime[36]. Ces différents aspects des océans sont décrits ci-dessous.
GĂ©ologie marine : les fonds sous-marins
La géologie marine décrit la structure du fond des océans : géologiquement, un océan est un plancher océanique recouvert par de l'eau. Le plancher ou croûte océanique se distingue de la croûte continentale, par :
- Sa composition : le plancher ocĂ©anique est la fine couche de basalte volcanique solidifiĂ© qui recouvre le manteau lĂ oĂč il n'y a pas de continents. La croute ocĂ©anique a aussi une lithologie plus basique que la croĂ»te continentale ;
- Son épaisseur : 5 à 7 km en moyenne, contre 30 km en moyenne pour la croûte continentale ;
- Une densité plus importante de 3,24 à 3,27, contre 2,7 à 2,8 pour la croûte continentale.
La croûte océanique est aussi la plus jeune, puisqu'elle est formée par les épanchements de lave au sommet des dorsales océaniques. Ainsi, les plus anciennes roches trouvées provenant de la croûte continentale datent de 3 700 millions d'années, tandis que les plus anciennes provenant de la croûte océanique datent de 220 millions d'années. La transition entre croûtes océanique et continentale s'effectue au niveau du plateau continental, soit de façon graduelle (marge passive), soit de façon plus brutale avec une marge active ou zone de subduction. Les géologues observent que les océans se forment généralement dans des zones déjà fracturées, correspondant à la zone de suture d'anciennes chaßnes de montagnes. Ainsi, l'océan Atlantique s'est formé en faisant rejouer des failles qui s'étaient déjà mises en place lors de l'orogenÚse hercynienne (à l'origine de la Pangée).
La gĂ©omorphologie sous-marine distingue les grandes caractĂ©ristiques des fonds. PrĂšs des cĂŽtes, on trouve le plateau continental, de pente trĂšs faible et descendant jusqu'Ă 130â150 m. La pente plus accentuĂ©e (4 Ă 5° en moyenne, localement plus forte) qui lui succĂšde est le talus continental qui descend jusqu'Ă 2 000â3 000 mĂštres, avec Ă son pied le glacis continental oĂč s'accumulent les sĂ©diments. Ces ensembles forment la marge continentale ou prĂ©continent[13]. La majeure partie du fond des ocĂ©ans est formĂ©e de plaines abyssales entre 3 000 et 6 500 mĂštres, de pente trĂšs faible.
Ces paysages sous-marins connaissent des interruptions : les canyons sous-marins entaillent le talus continental, parfois jusqu'au plateau continental sous forme de gouf. Les plaines abyssales sont parsemĂ©es de collines abyssales peu Ă©levĂ©es[37] et coupĂ©es par les longues fosses sous-marines parfois trĂšs profondes, et les dorsales, similaires aux chaĂźnes de montagne sur terre. Au milieu des dorsales, le rift profond (1 500 et 1 800 m) est l'endroit oĂč la nouvelle croĂ»te se crĂ©e par Ă©panchement de lave. Le volcanisme sous-marin donne aussi d'autres paysages comme les monts sous-marins et les volcans sous-marins, devenant des Ăźles volcaniques lorsqu'ils Ă©mergent.
On estime en 2016 que seuls 10 % des fonds marins en dessous de 200 m de profondeur ont été explorés[38].
Océanographie chimique : l'eau de mer
L'eau de mer est l'eau salĂ©e des mers et des ocĂ©ans de la Terre. On dit quâelle est « salĂ©e » parce qu'elle contient des substances dissoutes, les sels, constituĂ©s d'ions, principalement des ions halogĂ©nures comme l'ion chlorure et des ions alcalins comme l'ion sodium. On trouve 30 Ă 40 g de sels dissous pour 1 kg d'eau de mer. L'eau salĂ©e s'oppose Ă l'eau douce, qui contient moins de 1 g de sels dissous par kilogramme. La masse volumique de l'eau de mer Ă la surface est d'environ 1,025 g/ml, supĂ©rieure de 2,5 % Ă celle de l'eau douce (1 g/ml) Ă cause de la masse du sel et de l'Ă©lectrostriction.
Océanographie physique : l'eau en mouvement
L'eau des ocĂ©ans est loin d'ĂȘtre immobile : elle est au contraire constamment en mouvement, mĂȘme quand l'absence de vent lui fait prendre l'aspect d'un miroir. il existe ainsi des mouvements oscillatoires de faible pĂ©riode (les vagues et la houle) ; des mouvements oscillatoires de plus grande pĂ©riode (marĂ©e, oscillation d'inertie, tsunamis et ondes de tempĂȘte) ; et les mouvements non oscillatoires, c'est-Ă -dire les courants marins non liĂ©s Ă des forces pĂ©riodiques (courant gĂ©ostrophique, courant d'Ekman). L'ocĂ©anographie physique Ă©tudie les mouvements et propriĂ©tĂ©s des eaux marines.
Sur une échelle de temps plus longue, l'eustatisme désigne la variation du niveau moyen de la mer (voir l'article sur l'élévation du niveau de la mer).
Vagues
Les vagues peuvent ĂȘtre crĂ©Ă©es par le passage des objets dans l'eau (comme pour le sillage d'un bateau), par la rencontre de courants (comme pour le mascaret crĂ©Ă© par la marĂ©e), mais le plus souvent sont crĂ©Ă©es par le vent soufflant Ă la surface. Les fluctuations de pression associĂ©es Ă la turbulence du vent crĂ©ent des ondes trĂšs courtes, les vagues capillaires, mais aussi plus longues, vagues. La hauteur, la pĂ©riode et la longueur des vagues va s'accroĂźtre avec la force du vent (mesurĂ©e sur l'Ă©chelle de Beaufort), la distance sur laquelle il souffle (le fetch) et la durĂ©e pendant laquelle il souffle.
Si la mer du vent dĂ©signe les vagues activement gĂ©nĂ©rĂ©es par le vent local, la houle dĂ©signe une mer du vent qui s'est propagĂ©e hors de la rĂ©gion oĂč elle a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©rĂ©e[39]. Cette « transformation » de la mer du vent en houle se produit aussi lorsque le vent faiblit et n'est capable que d'entretenir les vagues les plus courtes. Si le vent a soufflĂ© suffisamment fort, longtemps et/ou sur une assez grande distance, la houle en sera d'autant mieux formĂ©e, avec une longueur plus Ă©levĂ©e et une plus grande Ă©nergie emmagasinĂ©e. La houle peut ainsi parcourir d'immenses distances, mĂȘme en l'absence de vent[40] ; on parle alors de « houle rĂ©siduelle ». MalgrĂ© leur apparence rĂ©guliĂšre et sinusoĂŻdale, les vagues et la houle ne sont pas parfaitement pĂ©riodiques, et ne peuvent pas ĂȘtre rĂ©duites Ă une courbe mathĂ©matique simple. On utilise l'analyse spectrale pour les dĂ©composer en somme d'ondes simples.
Le mouvement des vagues est circulaire en eau libre, et son amplitude se rĂ©duit alors que la profondeur augmente. On considĂšre qu'Ă une profondeur Ă©gale Ă la moitiĂ© de la longueur d'onde, le mouvement peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme nul[13] ; les vagues ne concernent donc qu'une mince couche de l'ocĂ©an. En eau peu profonde, en revanche, le mouvement s'aplatit : il devient elliptique prĂšs de la surface, et quasiment horizontal prĂšs du fond. Les vagues approchant d'une cĂŽte finissent donc par s'aplatir sur une pente douce (comme une plage) mais au contraire se cambrent et finissent par dĂ©ferler lorsque les fonds remontent plus brutalement. La morphologie du littoral entraĂźne aussi leur diffraction et rĂ©fraction.
Parmi les vagues particuliÚres, on peut citer les seiches, ondes stationnaires générées dans les baies trÚs fermées, et les vagues scélérates, vague ou groupe de vagues isolé d'amplitude exceptionnelle rencontrées parfois par des navires.
Ondes de tempĂȘte et tsunamis
La pĂ©riode de la houle peut atteindre plusieurs dizaines de secondes, mais dĂ©passe rarement trente secondes. Des ondes plus longues existent : il y a d'une part les « infravagues » d'une pĂ©riode de trente secondes Ă cinq minutes[13], associĂ©es aux groupes de vagues ; d'autre part, les phĂ©nomĂšnes exceptionnels que sont les ondes de tempĂȘte et les tsunamis. Les marĂ©es sont traitĂ©es dans la section suivante.
Les ondes de tempĂȘte surviennent sous une dĂ©pression ou un cyclone tropical : la baisse de pression atmosphĂ©rique fait localement monter le niveau de la mer, ce que le vent et la force de Coriolis peuvent aggraver. Si la configuration des cĂŽtes est telle que l'onde ainsi crĂ©Ă©e se dĂ©place avec la dĂ©pression, un effet de rĂ©sonance amplifie l'onde jusqu'Ă lui faire atteindre des proportions dĂ©vastatrices[41].
Les tsunamis sont causés par des phénomÚnes tectoniques : séisme, glissement de terrain sous-marin, éruption sous-marine. Ils peuvent aussi provenir d'une explosion nucléaire sous-marine ou de l'impact d'une météorite. Créés en profondeur avec une grande longueur d'onde (période de l'ordre de l'heure), ils transportent une énergie bien plus grande que la houle puisque l'onde parcourt toute la hauteur d'eau. Peu visibles en haute mer (leur amplitude ne dépasse guÚre le mÚtre), ils se déplacent à haute vitesse (~800 km/h) et déferlent sur les cÎtes, pouvant dépasser les dix mÚtres d'amplitude.
Marées
Les marĂ©es sont un ensemble d'ondes longues, de pĂ©riode de 12 ou 24 heures gĂ©nĂ©ralement. Elles ont pour origine l'attraction gravitationnelle (plus prĂ©cisĂ©ment la force de marĂ©e) de la Lune et dans une moindre mesure de celle du Soleil. Cette onde se dĂ©place Ă la surface des ocĂ©ans et se voit affectĂ©e par la force de Coriolis et la configuration des terres : au lieu d'avoir une onde unique parcourant la Terre en suivant le mouvement de la Lune, on trouve des configurations complexes, comme des ondes tournant autour de points fixes (les points amphidromiques). L'onde-marĂ©e a une vitesse dĂ©pendant de la profondeur (de l'ordre de 400 nĆuds dans l'Atlantique), et de mĂȘme pour sa longueur d'onde. Celle-ci atteint 9 000 kilomĂštres dans l'Atlantique (par 4 000 mĂštres de fond) et 1 400 kilomĂštres en Manche par 100 mĂštres de fond[42].
La forme des cÎtes peut créer un effet de résonance amplifiant le marnage ; les plus grandes marées se trouvent ainsi dans des baies formant un entonnoir, comme la baie d'Ungava, la baie de Fundy, le canal de Bristol ou la baie du Mont-Saint-Michel. Inversement, les plus faibles marées se trouvent au milieu des océans trÚs ouverts (0,2 mÚtre à Tahiti) et dans les mers trÚs fermées comme en Méditerranée ou dans la Baltique[42]. L'amplitude des marées varie aussi avec les lunaisons : les marées sont plus fortes aux nouvelles lunes et aux pleines lunes, lors des syzygies, ce sont les marées de vives-eaux.
L'onde de marĂ©e comprend un terme semi-diurne (de pĂ©riode 12 heures) et un terme diurne (de pĂ©riode 24 heures). Selon les bassins, l'influence de chaque terme peut ĂȘtre plus ou moins grande. Sur les cĂŽtes d'Europe occidentale, le terme semi-diurne prĂ©vaut, il y a donc deux hautes mers et deux basses mers chaque jour. Le terme diurne prĂ©vaut par exemple en mer de Chine mĂ©ridionale ou dans le golfe du Mexique. La marĂ©e peut aussi ĂȘtre mixte (comme Ă Victoria), semi-diurne avec des inĂ©galitĂ©s diurnes (comme Ă Seattle), ou encore ĂȘtre affectĂ©e par les cĂŽtes, comme Ă Southampton oĂč deux hautes mers se succĂšdent ou le dĂ©troit de Cook oĂč la basse mer succĂšde rapidement Ă la haute mer.
Courants marins
Les courants marins ont diffĂ©rentes origines. Les courants de marĂ©e sont en phase avec la marĂ©e, et sont donc quasi pĂ©riodiques ; ils peuvent atteindre plusieurs nĆuds Ă certains endroits, notamment autour des pointes. Les courants non pĂ©riodiques ont pour origine les vagues, le vent et les diffĂ©rences de densitĂ©.
Le vent et les vagues crĂ©ent des courants de surface (appelĂ©s « courants de dĂ©rive »). Ces courants peuvent se dĂ©composer en un courant quasi permanent (qui varie Ă lâĂ©chelle de quelques heures) et un mouvement de dĂ©rive sous lâeffet du mouvement rapide des vagues (Ă lâĂ©chelle de quelques secondes)[43]. Le courant quasi permanent est accĂ©lĂ©rĂ© par le dĂ©ferlement des vagues, et, dans une moindre mesure, le frottement du vent Ă la surface[44].
Cette accĂ©lĂ©ration du courant se fait dans la direction des vagues et du vent dominant. Toutefois, quand lâeau est assez profonde, la rotation de la terre change la direction du courant au fur et Ă mesure que la profondeur augmente, tandis que les frottements diminuent leur vitesse. Ă une certaine profondeur, le courant voit mĂȘme sa direction sâinverser et sa vitesse sâannuler : câest la spirale dâEkman. Lâinfluence de ces courants se fait sentir essentiellement dans la couche mĂ©langĂ©e Ă la surface de lâocĂ©an, parfois jusquâĂ 400 Ă 800 mĂštres de profondeur maximum. Ces courants peuvent varier considĂ©rablement avec les saisons. Si la couche mĂ©langĂ©e est trĂšs peu Ă©paisse (10 Ă 20 mĂštres), le courant quasi permanent en surface a une direction trĂšs oblique par rapport Ă la direction du vent, et il est quasiment homogĂšne sur la verticale, jusquâĂ la thermocline[45].
En profondeur en revanche, les courants marins sont causĂ©s par les gradients de tempĂ©rature et de salinitĂ© entre les masses dâeau.
En zone littorale, le dĂ©ferlement des vagues est si intense et la profondeur si faible, que les courants atteignent souvent 1 Ă 2 nĆuds.
Masses d'eau
Les courants isolent des masses d'eau qui se caractérisent par leur température, leur salinité et par les communautés d'organismes qu'elles abritent, en particulier les diverses espÚces de phytoplancton et de zooplancton. Ces courants se traduisent ainsi par une structuration latitudinale des masses océaniques en fonction de leurs propriétés physiques, chimiques et biologiques[46].
Biologie marine : la vie dans les océans
La biologie marine est la science qui a pour objet d'étudier la vie marine, et donc océanique, sous toutes ses formes. Alors que la mer recouvre 71 % de la surface de notre planÚte, de par leur profondeur, les océans représentent un volume habitable 300 fois supérieur à celui des habitats terrestres. C'est en cela que la vie océanique est particuliÚre : les 3 dimensions de l'espace sont beaucoup plus occupées que sur Terre. La profondeur joue un rÎle trÚs important dans la répartition des espÚces.
Les espÚces sont en général réparties en fonction de leurs rapports avec le milieu. Une dichotomie est fréquemment réalisée entre le domaine pélagique, peuplé par le pélagos, et le domaine benthique, peuplé par le benthos. Le pélagos est l'ensemble des organismes occupant une colonne d'eau, alors que le benthos est l'ensemble des organismes occupant les fonds marins ou leur surface. Le pélagos est subdivisé en plancton et necton, ce dernier étant l'ensemble des organismes dont la capacité de nage est telle qu'il peut se déplacer contre les courants, les organismes du plancton n'en étant pas capables.
Ce genre de classification aura toutefois des limites, car certains organismes peuvent par exemple ĂȘtre benthiques durant la plus grande partie de leur existence et devenir pĂ©lagiques pour se reproduire comme certains AnnĂ©lides PolychĂštes comme NĂ©rĂ©is ou Syllis (de)[13], et de la mĂȘme façon, on peut trouver des espĂšces qui sont benthiques le jour et pĂ©lagiques la nuit, tels de nombreux crustacĂ©s du genre CumacĂ©s[13].
Relations ĂȘtre humain - ocĂ©an
Selon des données récentes[47] seuls 4 % environ de l'océan mondial serait relativement épargné par les activités humaines et environ 40 % serait trÚs fortement affecté, essentiellement dans l'hémisphÚre Nord, prÚs des pays industrialisés, en Manche-mer du Nord, mer de Chine et le long des littoraux nord-américains ainsi que du Sri Lanka[48].
La perception de la vulnĂ©rabilitĂ© de l'ocĂ©an Ă©volue. Ă titre d'exemple, mi-2009, 76 % des Français interrogĂ©s jugeaient mauvaise la santĂ© des ocĂ©ans[49], 70 % d'entre eux estimant que les mesures de protection Ă©taient insuffisantes[49]. 78 % approuvent le dĂ©veloppement dâactivitĂ©s plus respectueuses de lâenvironnement pour protĂ©ger la mer, mais seulement 11 % souhaitent une diminution de ces activitĂ©s[49].
Exploration
Si le trajet sur la surface les océans est pratiqué de longue date, l'exploration des fonds marins ne fut possible que récemment.
Le point le plus profond des océans est l'abysse Challenger de la fosse des Mariannes, situé dans l'océan Pacifique prÚs des ßles Mariannes du Nord. ComplÚtement exploré en 1951 par le navire britannique Challenger II, un sondeur bathymétrique multifaisceau monté sur le navire Kilo Moana enregistre en 2009 une profondeur de 10 971 m[50].
Le plancher océanique est presque inexploré et n'est pas cartographié. Une carte globale des fonds marins avec une résolution de 10 km, créée en 1995 sur la base des anomalies gravitationnelles de la surface océanique, est en constante amélioration[51], grùce à l'accumulation des mesures altimétriques, dont on calcule une moyenne.
Ressources naturelles et services écosystémiques
L'écosystÚme océanique et cÎtier génÚre une grande biodiversité marine. En s'appuyant sur une revue de la littérature, il est possible d'identifier 74 services écosystémiques directement liés à la biodiversité marine et cÎtiÚre[52] :
- des services de prĂ©lĂšvement ou d'approvisionnement : contribution aux Ă©nergies renouvelables (Ă©nergie marĂ©motrice) et non renouvelables (gisement de gaz et de pĂ©trole), matĂ©riaux de construction (plus de 15 milliards de tonnes sont extraits dans le monde chaque annĂ©e, soit un tonnage Ă©quivalent Ă la production naturelle de ces sĂ©diments par les fleuves[53]), molĂ©cules Ă activitĂ©s pharmacologiques variĂ©es (le criblage d'organismes marins en ayant apportĂ© plus de 15 000 en 2011, telles que la roscovitine, la bryostatine (en))[54], pĂȘcheries, ressources halieutiques (la FAO estime qu'en 2014, chaque humain consomme en moyenne plus de 20 kg/an de poisson[55]. Cette augmentation de la consommation qui Ă©tait de l'ordre de 6 kg/an en 1950 et de 12 kg/an en 1980, est en grande partie due Ă la forte croissance de lâaquaculture, qui fournit dĂ©sormais la moitiĂ© du poisson destinĂ© Ă la consommation humaine, et dans une moindre mesure, de l'amĂ©lioration de lâĂ©tat de certains stocks de poissons due Ă une meilleure gestion des pĂȘches[56]) ;
- des services de support ou de soutien : productivité primaire et secondaire, maintien du cycle de vie pour la faune et la flore, participation aux cycles biogéochimiques (par exemple les scientifiques estiment que le phytoplancton fournit entre 60 et 80 % de l'oxygÚne de l'air[57]) ;
- des services de rĂ©gulation : rĂ©gulation du climat notamment (sĂ©questration du carbone, Ă©mission du DMS, produit par le plancton, qui contrĂŽle la formation des nuages et stabilise le climat selon l'hypothĂšse CLAW), prĂ©vention de lâĂ©rosion (mangroves, dunes), traitement des eaux usĂ©es ;
- des services culturels : Ă©cotourisme, loisirs (pĂȘche rĂ©crĂ©ative, baignades, sports nautiques), bĂ©nĂ©fices spirituels (support d'inspiration, support pour les croyances religieuses), recherche (Hodgkin et Huxley obtiennent le Prix Nobel de physiologie ou mĂ©decine en 1963 pour avoir Ă©lucidĂ© en 1939 les mĂ©canismes ioniques du potentiel d'action sur un axone gĂ©ant de calmar).
Pollution
L'océan Mondial est le réceptacle de nombreuses pollutions apportées par l'air, par les riviÚres, par les littoraux ou directement en mer (impacts des forages pétroliers et des extractions de sables, granulats, algues⊠déchets, dégazages, sédiments et boues de curage et munitions immergées. Les accidents, dont marées noires en sont une autre source importante.
L'ONU s'inquiÚte de voir des phénomÚnes de vastes « zones mortes » apparaßtre (plus d'une centaine dans le monde en 2003), dont sur de vastes masses d'eau en aval du Mississippi, ou en mer Baltique. Selon l'ONU, « prÚs de 40 % des océans sont considérés comme « lourdement affectés » par les activités humaines, dont la pollution, la diminution des stocks de poisson, la destruction d'habitats cÎtiers tels que les récifs de coraux, les mangroves et les algues marines, ainsi que l'implantation d'espÚces aquatiques envahissantes »[38].
Une Ă©tude du Global ocean oxygen network (GO2NE), groupe de travail crĂ©Ă© en 2016 par la Commission ocĂ©anographique intergouvernementale de lâUNESCO, reprĂ©sentant 21 institutions dans 11 pays, rĂ©vĂšle qu'au cours des 50 derniĂšres annĂ©es, la proportion de zones de haute mer dĂ©pourvues de tout oxygĂšne a plus que quadruplĂ© et que les sites Ă faible teneur en oxygĂšne situĂ©s prĂšs des cĂŽtes ont Ă©tĂ© multipliĂ©s par 10 depuis 1950. Les scientifiques estiment que la teneur en oxygĂšne va continuer Ă chuter dans ces deux types de zones au fur et Ă mesure que la Terre se rĂ©chauffera ; pour mettre un terme Ă ce dĂ©clin, il est nĂ©cessaire de limiter le changement climatique et la pollution par les nutriments, en particulier les engrais et les eaux usĂ©es[58].
Une Ă©tude de WWF parue en 2019 indique que la quantitĂ© de dĂ©chets plastiques accumulĂ©e dans lâocĂ©an pourrait doubler dâici 2030 et atteindre 300 millions de tonnes[59].
Vortex de déchets
Les gyres ocĂ©aniques concentrent les matiĂšres polluantes mondiales causĂ©es par les rejets et les activitĂ©s humaines. Ces zones polluĂ©es, appelĂ©es vortex de dĂ©chets, sont prĂ©sentes dans chacun des cinq principaux gyres ocĂ©aniques, notamment celui du Pacifique nord et celui de l'Atlantique nord. Cette pollution engendre la mort de nombreuses espĂšces de la faune marine, notamment par ingestion de matiĂšres plastiques. Cette pollution Ă©tant situĂ©e dans les eaux internationales, aucun des Ătats ne souhaite engager un nettoyage massif de ces zones de l'ocĂ©an.
Protection des océans
La sécurité maritime est gérée sous l'égide de l'ONU par l'organisation maritime internationale (OMI).
Une confĂ©rence mondiale des ocĂ©ans[60] s'est rĂ©unie Ă Manado, en IndonĂ©sie, qui engage ses parties Ă mieux protĂ©ger l'ocĂ©an mondial, et qui s'est conclue par une dĂ©claration (DĂ©claration de Manado[61]). La Commission europĂ©enne met en place une « stratĂ©gie en faveur du dĂ©veloppement de la rĂ©gion de la mer Baltique »[62], qui invite et veut aider les Ătats de la rĂ©gion balte Ă mieux prendre en compte l'environnement.
En 2019, les scientifiques indiquent que le rĂ©chauffement des ocĂ©ans est beaucoup plus rapide que ce qui Ă©tait prĂ©cĂ©demment estimĂ©[63]. Le nombre de jours de canicule marine a augmentĂ© de 54 % entre les pĂ©riodes 1925-1954 et 1987-2016. La frĂ©quence des pics de chaleur a augmentĂ© en moyenne de 34 % tandis que leur intensitĂ© sâest accrue de 17 %[64].
Le rĂ©chauffement climatique pourrait, Ă lui seul, provoquer une disparition de 17 % de la masse des animaux marins dâici 2100, selon l'AcadĂ©mie nationale des sciences des Ătats-Unis[65].
Chaque année, le 8 juin est la journée mondiale consacrée aux océans. En 2020, l'UNESCO prévoit un événement exceptionnel sur la compréhension des mondes marins dans le but d'encourager les bonnes pratiques et d'assurer la protection des milieux[66].
Mythologie
La reprĂ©sentation mythologique de l'ocĂ©an a variĂ© en fonction des Ă©poques et des cultures. Une reprĂ©sentation lui a Ă©tĂ© attribuĂ©e au sein des populations vivant Ă proximitĂ© de l'ocĂ©an, mais Ă©galement au sein de populations en Ă©tant plus Ă©loignĂ©es. Parfois, l'ocĂ©an est assimilĂ© Ă la mer dans la mythologie et les rĂ©cits religieux (dans les mythologies sĂ©mitiques, par exemple, oĂč le terme mer signifie parfois Ă©galement ocĂ©an[67]). Parfois, il en est distinguĂ© (voir ci-dessous).
Mythologie hellénique
Dans la mythologie grecque, Océan est un Titan, fils d'Ouranos (le Ciel) et de Gaïa (la Terre)[68]. Il est souvent représenté sous la forme d'un vieillard assis sur les vagues de l'océan, avec un pique à la main et un monstre marin à cÎté de lui. Il tient une urne et verse de l'eau, symbole de la mer, des fleuves et des fontaines[69]. L'océan Atlantique est associé par Platon à l'ßle légendaire de l'Atlantide[70]. Les Grecs le représentent également comme un gigantesque fleuve encerclant le disque plat de la terre[71].
Mythologie celtique
Il est difficile d'identifier une reprĂ©sentation unitaire ou dominante de l'ocĂ©an Ă travers la mythologie celtique. NĂ©anmoins, l'ocĂ©an y fait l'objet de diverses lĂ©gendes et pratiques cultuelles. Chez les Bretons, la mythique citĂ© d'Ys est localisĂ©e dans l'ocĂ©an. Les Dioscures, auxquels certains Celtes auraient vouĂ© un culte, Ă©taient considĂ©rĂ©s comme des ĂȘtres venus de l'ocĂ©an. Dans la mythologie irlandaise, le Manannan Mac Lir est une divinitĂ© prĂ©sentĂ©e comme Ă©tant le fils de l'ocĂ©an. Avalon, le paradis celtique, Ă©tait Ă©galement reprĂ©sentĂ© comme Ăźle de l'Atlantique, aux cĂŽtĂ©s de nombreuses autres Ăźles lĂ©gendaires de l'ocĂ©an, telles que « Tir na n-Og », la Terre des Jeunes, « Tir na m-Beo », la Terre des Vivants, « Mag Meld », la Plaine de plaisir, « Tir Tairngine », la Terre du bonheur, « Mag Mor », la Grande Plaine, « Tir Aill », l'Autre Monde, ou encore « Tir na m-ban », la Terre des Femmes[72].
Mythologie méso-américaine
Les populations précolombiennes du Mexique ont, pour certaines, également fait une place mythologique à l'océan. C'est le cas des AztÚques, qui l'ont personnifiée en la divinité de Chalchiutlicue. Dans la mythologie et religion mayas, la divinité Kukulkan a émergé de l'océan.
Mythologie japonaise
L'ocĂ©an tenait dans la mythologie japonaise, et le shintoĂŻsme, une place importante. Il Ă©tait associĂ© (sans lui ĂȘtre directement identifiĂ©) Ă Ryujin, dragon-roi des ocĂ©ans, ancĂȘtre du clan impĂ©rial japonais. Il est Ă©galement le thĂ©Ăątre de nombreux rĂ©cits aĂŻnous comme les Yukar et les uepeker.
Relations entre océans et climat
Les océans jouent un rÎle majeur dans le contrÎle du climat global, notamment en atténuant les différences de température entre les régions polaires et équatoriales : les eaux froides s'enfoncent prÚs des pÎles et sont redistribuées par les courants océaniques profonds ; les eaux chaudes sont redistribuées de l'équateur vers les pÎles par la circulation océanique de surface. La forme des océans (globalement allongés nord-sud) a une grande importance, dans le passé géologique elle a été différente au gré de la dérive des continents et l'influence des océans sur le climat a été quantitativement différente.
Les océans et les mers épicontinentales jouent également un rÎle crucial dans la régionalisation du climat, notamment en assurant un climat plus tempéré et plus humide à proximité des cÎtes qu'à l'intérieur des continents et en imposant un régime de moussons dans certaines régions du globe. Les courants marins sont également importants, ils sont par exemple à l'origine de la différence climatique entre les bordures occidentale et orientale de l'Atlantique Nord.
Les océans sont aussi des acteurs importants du cycle du carbone, notamment par une forte dissolution du dioxyde de carbone prÚs des pÎles, son stockage en profondeur et un certain relargage dans les régions équatoriales. Globalement, les océans absorbent une partie importante du CO2 rejeté dans l'atmosphÚre par les activités humaines et atténuent ainsi le réchauffement climatique, par rapport à ce qu'il serait en leur absence. Mais l'efficacité de cette absorption diminue au fur et à mesure du réchauffement des eaux. L'augmentation de la concentration des eaux en CO2 augmente aussi leur acidité, avec des conséquences potentiellement critiques pour les organismes vivant en milieu marin.
Autres océans
Océans disparus
La tectonique des plaques ayant reconfiguré la physionomie de la Terre au cours des Úres géologiques, il a existé plusieurs océans par le passé, désormais disparus (cette liste n'est pas exhaustive, et les dates sont approximatives) :
- Panthalassa (ProtĂ©rozoĂŻque, â900 Ă â650 millions d'annĂ©es), le vaste ocĂ©an entourant le supercontinent de la PangĂ©e, dont l'ocĂ©an Pacifique est le « reste » ;
- l'ocĂ©an IapĂ©tus (PrĂ©cambrien-Silurien, â630 Ă â420 millions d'annĂ©es), prĂ©curseur de l'Atlantique ;
- Tornquist (en) (Cambrien-Ordovicien, â600 Ă â450 millions d'annĂ©es), l'ocĂ©an mĂ©ridional entre Baltica et Avalonia ;
- l'ocĂ©an RhĂ©ique (Silurien-DĂ©vonien, â500 Ă â380 millions d'annĂ©es), Europe et AmĂ©rique ;
- l'ocĂ©an Centralien (Silurien-DĂ©vonien, â440 Ă â410 millions d'annĂ©es), ocĂ©an situĂ© sur l'actuelle Europe de l'Ouest et notamment la France ;
- PalĂ©otĂ©thys (Silurien-Trias, â430 Ă â250 millions d'annĂ©es), sĂ©parait le Gondwana et le Laurussia au PalĂ©ozoĂŻque ;
- TĂ©thys (Permien-CrĂ©tacĂ©, â250 Ă â55 millions d'annĂ©es), situĂ© entre le Gondwana et la Laurasie au MĂ©sozoĂŻque, et dont il subsiste la MĂ©diterranĂ©e.
Le terme « Panthalassa » est aussi utilisĂ© pour tous les cas oĂč la plupart des mers du globe se sont retrouvĂ©es rĂ©unies en un seul bassin principal : son usage est donc sujet Ă dĂ©bat chez les gĂ©ologues, ainsi que ses bornes historiques.
Océans extraterrestres
L'existence d'un ancien océan sur l'hémisphÚre nord de Mars, voir Oceanus Borealis, est actuellement sujet à débat, ainsi que ce qu'il en serait advenu. Des découvertes récentes réalisées par la mission Mars Exploration Rover indiquent que Mars a possédé de l'eau en au moins un endroit.
Il est possible qu'un environnement de type « terrestre » ait existé sur Vénus, avec des mers ou un océan, au début du systÚme solaire lorsque le Soleil était environ 1/4 moins lumineux qu'actuellement. Mais l'effet de serre s'étant emballé, l'eau s'est évaporée, et a été décomposée par les ultraviolets solaires.
Cependant, de l'eau liquide existe sous la surface de plusieurs satellites, protégée du vide et du froid glacial sous une couche de glaces de plusieurs kilomÚtres, ou dizaines de kilomÚtres ; comme Europe ou probablement Callisto et GanymÚde ; des indices indiqueraient qu'un océan interne ammoniaqué séparerait la croûte de glace externe des couches de glaces hautes pressions sur Titan.
Il est possible que d'autres satellites, Triton entre autres, ou mĂȘme Pluton, ou Ăris, possĂ©dĂšrent des ocĂ©ans internes dĂ©sormais gelĂ©s.
On a trouvé que Titan possÚde des hydrocarbures liquides à sa surface, sous la forme de grands lacs plutÎt que de mers. Il n'y a pas « d'océan(s) » global sur la lune géante de Saturne, caché(s) sous ses nuées, comme on le suggérait parfois auparavant, avant l'arrivée de la mission Cassini-Huygens. Par contre, il pourrait y avoir un océan interne (voir ci-dessus).
Ă l'intĂ©rieur des planĂštes gĂ©antes (Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune dans notre SystĂšme solaire), les gaz prĂ©sents en surface deviennent de plus en plus denses avec la profondeur du fait de la pression. Ce faisant, ils se fondent assez rapidement en un « ocĂ©an » d'hydrogĂšne et d'hĂ©lium supercritiques. Cependant, ces planĂštes ne peuvent pas possĂ©der des ocĂ©ans d'eau liquide en dessous de leur atmosphĂšre, les conditions de pression et de tempĂ©rature ne correspondant pas Ă cet Ă©tat et cette molĂ©cule Ă©tant extrĂȘmement peu prĂ©sente.
Notes et références
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Voir aussi
Sources et bibliographie
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Articles connexes
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Plateforme océan et climat (partage de connaissances à l'intention des décideurs)
- Organisation hydrographique internationale
- La cartographie des habitats marins
- Océan et climat sur le site de l'Ifremer
- Océans : Que reste-t-il à découvrir ? sur le site du CNRS