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DĂ©rive de Stokes

La dérive de Stokes est le mouvement de transport de matiÚre associé à la propagation d'une onde dans un milieu matériel.

Illustration de la dĂ©rive de Stokes pour des vagues rĂ©guliĂšres de pĂ©riode 5 s par 25 m de fond. À gauche: vitesses horizontales instantanĂ©es. À droite: vitesses moyennes sur une pĂ©riode des vagues. En noir, la moyenne "EulĂ©rienne", en pointillĂ©s rouges, la moyenne "Lagrangienne".

Pour les ondes de surface dans l'eau ( marĂ©e, vagues , ...) ce transport peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme l'eau transportĂ©e entre les creux et les crĂȘtes des ondes. En effet, sous la crĂȘte, la vitesse des particules est dans le sens de propagation de l'onde. Donc la vitesse moyenne Ă  la hauteur de la crĂȘte est dans le sens de propagation. C'est le point de vue EulĂ©rien. Dans le cas le plus simple des ondes d'Airy (vagues pĂ©riodiques sur fond plat, en absence de courant moyen) ou des ondes de Kelvin (ondes d'Airy de grande longueur d'onde modifiĂ©es par la rotation de la Terre), le transport ne se produit qu'aux niveaux situĂ©s entre creux et crĂȘtes. Dans le cas de la marĂ©e on parle aussi de courant rĂ©siduel Lagrangien, qui englobe le courant rĂ©siduel EulĂ©rien (causĂ© par l'asymĂ©trie du courant de marĂ©e) et la dĂ©rive de Stokes.

On peut aussi interpréter ce transport comme le déplacement des particules fluides. C'est le point de vue Lagrangien. Dans ce cas le transport s'étend sur toute la colonne d'eau, décroissant depuis la surface.

Les deux points de vue sont bien sĂ»r compatibles : le transport sur l'ensemble de la colonne d'eau est Ă©gal dans les deux cas. Pour des vagues pĂ©riodiques, ce dĂ©bit de masse par unitĂ© de longueur de crĂȘte est Ă©gal Ă  avec la densitĂ© d'Ă©nergie mĂ©canique des vagues par unitĂ© de surface, et la vitesse de phase des vagues.

Dérive de Stokes dans les vagues générées par le vent

En pratique la dĂ©rive de Stokes est une partie importante de la dĂ©rive Ă  la surface de l'ocĂ©an, gĂ©nĂ©ralement supĂ©rieure aux courants moyens gĂ©nĂ©rĂ©s par le vent[1]. C'est particuliĂšrement vrai dans l'ocĂ©an oĂč la dĂ©rive de Stokes en surface de l'ordre de 1 Ă  2 % de la vitesse du vent local, alors que le courant moyen induit par le vent est fortement mĂ©langĂ© par la turbulence induite par le dĂ©ferlement, avec des vitesses en surface plutĂŽt proches de 0,5 % de la vitesse du vent.

Toutefois le transport de masse associé aux vagues, la somme des dérives à toutes les profondeurs, est nul dans l'océan profond... à cause de la rotation de la Terre. En effet Klaus Hasselmann a montré comment la force de Coriolis a tendance à générer un courant opposé à la dérive de Stokes, mais relativement homogÚne sur la verticale.

En conclusion, les vagues dans l'océan génÚrent une dérive importante en surface, dans leur direction de propagation, mais aussi, en profondeur, une dérive opposée, qui annule le transport de Stokes.

Notes et références

  1. Etude de la dĂ©rive Ă  la surface sous l'effet du vent Observation and estimation of Lagrangian, Stokes and Eulerian currents induced by wind and waves at the sea surface, F. Ardhuin, L. MariĂ©, N. Rascle, P. Forget, and A. Roland, 2009: J. Phys. Oceanogr., vol. 39, no. 11, pp. 2820–2838

Voir aussi

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