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SĂ©questration du dioxyde de carbone

La séquestration du dioxyde de carbone, appelée plus simplement piégeage du carbone ou séquestration du carbone est le stockage à long terme du dioxyde de carbone hors de l'atmosphÚre. Elle est réalisée de maniÚre naturelle par des processus biologiques et géologiques.

Représentation schématique de certains moyens de stocker le dioxyde de carbone.

Elle peut Ă©galement ĂȘtre rĂ©alisĂ©e par la main de l'homme, via des processus biologiques ou des procĂ©dĂ©s industriels, et est alors connue sous le nom anglais carbon dioxide removal (CDR) ou sous le terme d'Ă©missions nĂ©gatives. C'est l'une des techniques et mesures envisagĂ©es pour atteindre les engagements climatiques et Ă©nergĂ©tiques de la communautĂ© internationale (Accord de Paris). Pour cela, selon le scĂ©nario « technologies propres » (CTS) de l'Agence internationale de l'Ă©nergie, il faut stocker dans le monde 107 Gt CO2 (gigatonnes de dioxyde de carbone) entre 2015 et 2060.

Par ailleurs, des procédés industriels permettent également de capter le CO2 directement à la source, notamment en sortie d'usines ; il s'agit alors de carbon capture and storage (CCS).

Une alternative à la séquestration du CO2 est sa valorisation. On parle alors de « captage et valorisation du dioxyde de carbone » (en anglais « CCUS », acronyme de Carbon Capture, Utilization, and Storage), qui vise à stocker puis à utiliser ou réutiliser le CO2 capté.

Modes de séquestration

SĂ©questration par les forĂȘts.

On distingue trois grands modes de séquestration :

  • la sĂ©questration biologique, qui implique des processus biologiques permettant de capter et stocker le CO2 atmosphĂ©rique par le biais des Ă©quilibres du cycle du carbone. Sur le trĂšs long terme, elle permet la formation des vastes gisements de charbon et de pĂ©trole enfouis dans le sol. La sĂ©questration biologique naturelle peut ĂȘtre renforcĂ©e par l'action de l'homme et constitue alors des Ă©missions nĂ©gatives ;
  • la capture et sĂ©questration industrielle (ou artificielle) du CO2 atmosphĂ©rique, qui permet des Ă©missions nĂ©gatives : bioĂ©nergie avec captage et stockage de dioxyde de carbone (BECCS), capture du dioxyde de carbone dans l'air (DAC), etc. ;
  • la sĂ©questration industrielle (ou artificielle) Ă  la source, qui consiste soit Ă  capter le CO2 industriel Ă  son point d'Ă©mission (centrale Ă©lectrique, cimenterie, aciĂ©rie
), Ă  le concentrer et le transporter vers un site gĂ©ologique adĂ©quat pour son stockage (c'est la sĂ©questration gĂ©ologique du dioxyde de carbone). La sĂ©questration Ă  la source rĂ©duit les Ă©missions atmosphĂ©riques mais ne constitue pas des Ă©missions nĂ©gatives.

Le terme anglophone carbon dioxide removal (CDR), qui correspond Ă©galement Ă  la notion d'« Ă©missions nĂ©gatives » (de CO2), dĂ©signe quant Ă  lui le retrait par l'ĂȘtre humain, via des processus biologiques (stockage dans les puits naturels de carbone via la reforestation, un changement des pratiques agricoles, etc.) ou des procĂ©dĂ©s industriels (bioĂ©nergie avec captage et stockage de dioxyde de carbone, capture du dioxyde de carbone dans l'air
) du CO2 prĂ©sent dans l'atmosphĂšre[1].

La sĂ©questration naturelle s'appuie sur la capacitĂ© des organismes vivants Ă  synthĂ©tiser des molĂ©cules organiques, Ă  partir de CO2 atmosphĂ©rique ou en recyclant de la matiĂšre organique prĂ©existante, et Ă  stocker cette matiĂšre (puits de carbone). Ce processus, complĂ©mentaire de la sĂ©questration gĂ©ologique, est adaptĂ© aux sources d'Ă©missions diffuses (transports, habitat, etc.). La sĂ©questration naturelle est un enjeu important pour la protection et la stabilitĂ© du climat.

La sĂ©questration artificielle est une des pistes explorĂ©es par divers chercheurs, entreprises[2], agences et États pour attĂ©nuer les effets du rĂ©chauffement climatique et notamment dans le cadre du protocole de Kyoto.

SĂ©questration naturelle

La sĂ©questration naturelle se fait dans un puits de carbone comme les ocĂ©ans[3] (CO2 dissous et CO2 fixĂ© dans des organismes photosynthĂ©tiques : algues planctoniques, bactĂ©ries photosynthĂ©tiques), les forĂȘts (au-dessus et en dessous du sol : systĂšme racinaire, humus), et, dans une moindre mesure, les prairies et le reste du couvert vĂ©gĂ©tal, qu'il soit naturel ou sous conduite humaine (pĂąturages, cultures, jardins, etc.).

Compte tenu de l'intrication des menaces sur le climat et la biodiversitĂ©, l'Union internationale pour la conservation de la nature prĂ©conise le recours Ă  des solutions fondĂ©es sur la prĂ©servation ou la restauration des Ă©cosystĂšmes, notamment les forĂȘts[4] - [5].

SĂ©questration du carbone dans les sols

Le sol stocke plus de carbone terrestre que la somme des puits de carbone atmosphérique et végétal. La plus grande densité de ce carbone séquestré se trouve dans les sols des prairies[6] - [7].

Quatre acteurs clés interviennent dans ce processus[8] :

Les pratiques culturales sans labour, en prĂ©sence de paillage, visent Ă  maintenir la sĂ©questration de matiĂšre organique riche en carbone dans le sol. Cette pratique empĂȘche l'exposition du sol Ă  l'oxygĂšne atmosphĂ©rique, la lixiviation et l'Ă©rosion. L'arrĂȘt du labour encouragerait la prĂ©dation des fourmis sur les termites mangeurs de bois, permettrait aux mauvaises herbes de rĂ©gĂ©nĂ©rer le sol et aiderait Ă  ralentir les ruissellements sur les terres[9].

Séquestration du carbone par les océans

Le carbone bleu fait référence au dioxyde de carbone retiré de l'atmosphÚre par les écosystÚmes océaniques cÎtiers du monde, principalement les mangroves, les marais salants, les herbiers marins et potentiellement les macroalgues, par la croissance des plantes et l'accumulation et l'enfouissement de matiÚre organique dans le sol[10] - [11].

SĂ©questration du carbone par les forĂȘts

Le microbiote du sol contribue fortement Ă  la sĂ©questration du carbone dans la vĂ©gĂ©tation et les sols des forĂȘts qui couvrent prĂšs d'un tiers de la surface Ă©mergĂ©e de la planĂšte. La vĂ©gĂ©tation des forĂȘts stocke prĂšs de la moitiĂ© du rĂ©servoir de carbone terrestre et leurs sols 11 %[12], ces deux rĂ©servoirs piĂ©geant annuellement 30 % des Ă©missions de dioxyde de carbone provenant de la combustion des combustibles fossiles[13].

Les forĂȘts du monde contiennent plus de carbone que l’ensemble de l’atmosphĂšre, « avec 650 milliards de tonnes de piĂ©gĂ©, dont 44 pour cent dans la biomasse, 11 pour cent dans le bois mort et la litiĂšre, et 45 pour cent dans le sol. Si la gestion durable, la plantation et la rĂ©habilitation des forĂȘts peuvent conserver ou accroĂźtre les stocks de carbone forestier, la dĂ©forestation, la dĂ©gradation forestiĂšre et une gestion forestiĂšre insuffisante ont pour effet de les rĂ©duire. Cette baisse est principalement imputable Ă  la rĂ©duction de la superficie forestiĂšre mondiale et s’est produite en dĂ©pit de l’augmentation du matĂ©riel sur pied par hectare dans certaines rĂ©gions[14]. »

Longtemps nommĂ©e « poumon vert de la planĂšte » (l'image est un contre-sens car un poumon consomme de l'oxygĂšne et rejette du CO2), la forĂȘt amazonienne Ă©mettrait aujourd'hui plus de CO2 que d'O2, en raison de la dĂ©forestation et du rĂ©chauffement climatique[15].

SĂ©questration par l'arbre urbain et les « forĂȘts urbaines »

Selon une Ă©tude rĂ©cente[16], la ville de Hangzhou (Chine) a une forĂȘt urbaine qui absorbe en moyenne 1,66 t de carbone par hectare et par an et aurait sĂ©questrĂ© Ă  ce jour 30,25 t de carbone par hectare.

Les vĂ©gĂ©taux prĂ©sents dans le milieu urbain contribuent aussi Ă  piĂ©ger du dioxyde de carbone. DiffĂ©rentes Ă©tudes ont Ă©tĂ© menĂ©es pour mesurer la quantitĂ© de gaz concernĂ©e, notamment en Chine et aux États-Unis.

En 2010, une Ă©tude[16] a par exemple cherchĂ© Ă  quantifier le stockage du carbone et la sĂ©questration permise par certaines forĂȘts urbaines au regard des Ă©missions de carbone venant de la consommation d'Ă©nergies fossiles par les sources industrielles de Hangzhou, en Chine). Les donnĂ©es d'inventaire des forĂȘts urbaines, via des Ă©quations basĂ©es sur le volume de biomasse, et le calcul de l'accroissement annuel et via une modĂ©lisation de la productivitĂ© primaire nette (PPN), des estimations de carbone stockĂ© ont Ă©tĂ© faites.

Le carbone total stockĂ© par les forĂȘts urbaines de Hangzhou a ainsi Ă©tĂ© estimĂ© Ă  11,74 MtC (soit environ 30,25 t de carbone par hectare en moyenne). La sĂ©questration du carbone par les forĂȘts urbaines Ă©tait de 1.33 Mt/an, soit une sĂ©questration par hectare de 1,66 t de carbone par hectare et par an. Or, les Ă©missions industrielles de CO2 Ă©taient pour Hangzhou de MtC/an[16].

Dans ce cas, les forĂȘts urbaines semblent donc capables de compenser par sĂ©questration chaque annĂ©e 19 % de la quantitĂ© de carbone Ă©mise par la combustion d'Ă©nergies fossiles par l'industrie locale[16]. Ce taux de carbone sĂ©questrĂ© pourrait encore ĂȘtre amĂ©liorĂ© par des pratiques de gestion adaptĂ©es[16].

Une Ă©tude[17] publiĂ©e en 2011, du mĂȘme type, utilisant aussi des images haute dĂ©finition (Images QuickBird d'), et intĂ©grant une Ă©valuation de la valeur monĂ©taire et compensatoire du carbone stockĂ© (au regard du marchĂ© du carbone) a Ă©tĂ© fait Ă  Shenyang (Liaoning, Chine), ville trĂšs industrialisĂ©e du nord de la chine peu boisĂ©e. La surface boisĂ©e Ă©tait de 101 km2 (5,76 millions d'arbres et 569 arbres par hectare en moyenne), couvrant 22 % de la superficie totale du site d'Ă©tude (intĂ©rieur du 3e anneau routier pĂ©riphĂ©rique de Shenyang). Le statut de ces boisements Ă©tait une conservation d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique ou d'intĂ©rĂȘt social[18] sur prĂšs de 50 % de l'aire d'Ă©tude ; 10,9 ha (environ 10 % du total et avec la plus grande densitĂ© d'arbres ; 905 ± 133 tiges/ha) Ă©taient destinĂ©s Ă  l'exploitation du bois.

Selon les calculs des auteurs, ces forĂȘts urbaines (anciennes ou rĂ©cemment plantĂ©es aux abords du pĂ©riphĂ©rique, abritant 120 espĂšces d'arbres et 53 espĂšces de buissons, les espĂšces les plus communes Ă©tant le peuplier du Canada (Populus ×canadensis, Moench), le saule matsudana Salix matsudana (Ă  croissance rapide), et l'orme de SibĂ©rie Ulmus pumila) peuvent rĂ©ellement jouer un rĂŽle en matiĂšre de stockage de carbone, avec environ 337 000 t de carbone actuellement stockĂ© par an (pour une valeur estimĂ©e de 13,88 millions de dollars), et avec un taux de sĂ©questration du carbone de 29 000 t/an (Ă©quivalent Ă  1,19 million de dollars).

Le carbone stockĂ© par la forĂȘt pĂ©riurbaine correspond Ă  3,02 % des Ă©missions annuelles de carbone provenant de la combustion de combustibles fossiles. La sĂ©questration du carbone pourrait ainsi compenser 0,26 % des Ă©missions annuelles de carbone de Shenyang. L'Ă©tude montre aussi que le stockage de carbone et le taux de sĂ©questration varient fortement selon le type de forĂȘt urbaine (essences, sol, composition en espĂšces, structure forestiĂšre et classes d'Ăąge), et qu'il pourrait ĂȘtre amĂ©liorĂ© par une gestion adaptĂ©e.

En zone subtropicale de Miami-Dade et de Gainesville aux États-Unis, la forĂȘt urbaine a aussi Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e de ce point de vue[19]. Gainesville, oĂč le boisement urbain est plus dense, stocke et sĂ©questre plus de carbone que Miami-Dade, en raison de cet environnement mais aussi du mode d'urbanisation. Les quartiers plantĂ©s de bois de pins et chĂȘnes naturels, ainsi que les mangroves et des boisements subspontanĂ©s (friches...) sĂ©questrent mieux le carbone. Ces boisements ne compensent cependant que peu les Ă©missions urbaines (−3,4 % Ă  Gainesville et −1,8 % Ă  Miami-Dade). De plus, reconvertir l'espace urbain encore disponible en forĂȘt ne diminuerait que peu les Ă©missions de CO2. Pour les annĂ©es 2010, le CO2 captĂ© par les arbres Ă©tait comparable aux effets des autres politiques de rĂ©duction de CO2. Mais au vu des objectifs Ă  long terme, des multiples services Ă©cosystĂ©miques rendus par les boisements, des coĂ»ts, des besoins communautaires, les auteurs jugent que la prĂ©servation des forĂȘts existantes doit ĂȘtre reconsidĂ©rĂ©e en intĂ©grant leur valeur pour la lutte contre le rĂ©chauffement climatique, l'adaptation Ă  ce rĂ©chauffement, et pour la restauration ou conservation d'autres services Ă©cosystĂ©miques[20], dont l'amĂ©lioration de la qualitĂ© de l'air[21] ou la dĂ©pollution de certains sols[22].

Le dĂ©partement des forĂȘts de l'USDA a collectĂ©[23] des donnĂ©es pour 10 grandes villes des États-Unis et pour le couvert forestier nord amĂ©ricain. Selon ces sources, les arbres urbains USA stockeraient actuellement et provisoirement aux États-Unis environ 700 millions de tonnes de carbone (soit un service Ă©quivalent Ă  14,3 milliards de dollars de valeur au « prix du carbone » de 2010, avec un bilan brut de sĂ©questration du carbone de 22,8 millions tC/an (soit un service Ă©cosystĂ©mique correspondant Ă  environ 460 millions de dollars/an).

Ce stockage « urbain » du carbone varie considĂ©rablement selon les villes ; de 1,2 million de t/an Ă  New York, Ă  19 300 tC Ă  Jersey City (New Jersey). En moyenne, ce stockage de carbone a Ă©tĂ© estimĂ© aux États-Unis (pour le dĂ©but des annĂ©es 2000) Ă  25,1 t de carbone par hectare (comparativement Ă  53,5 tC/ha dans les peuplements forestiers).

Un mouvement issu des travaux du botaniste japonais Akira Miyawaki cherche Ă  planter de minuscules forĂȘts denses dans toute l'Europe afin de restaurer la biodiversitĂ© et de lutter contre la crise climatique. Selon leurs promoteurs, ces forĂȘts miniatures poussent 10 fois plus vite et deviennent 30 fois plus denses et 100 fois plus riches en biodiversitĂ© que celles plantĂ©es par des mĂ©thodes conventionnelles. Ce rĂ©sultat est obtenu par la plantation de jeunes arbres rapprochĂ©s, trois par mĂštre carrĂ©, en utilisant des variĂ©tĂ©s indigĂšnes adaptĂ©es aux conditions locales et une grande variĂ©tĂ© d'espĂšces pour recrĂ©er les couches d'une forĂȘt naturelle[24].

Amélioration de la photosynthÚse

L'efficacitĂ© photosynthĂ©tique des plantes peut ĂȘtre augmentĂ©e en modifiant leurs gĂšnes Rubisco pour augmenter leur activitĂ© catalytique, afin d'accroĂźtre la sĂ©questration du carbone[25]. Un des domaines de recherche consiste Ă  augmenter la proportion de plantes photosynthĂ©tiques Ă  fixation du carbone en C4. Les plantes C4 reprĂ©sentent environ 5 % de la biomasse vĂ©gĂ©tale sur terre et 1 % des espĂšces vĂ©gĂ©tales connues[26], mais elles rĂ©alisent environ 30 % de la fixation terrestre du carbone[27]. Dans les feuilles des plantes C3, les photons subissent une photosynthĂšse accompagnĂ©e d'une photorespiration qui protĂšge la photosynthĂšse de la photoinhibition, mais « gaspille » 50 % du carbone potentiellement fixĂ©[28]. La voie photosynthĂ©tique C4 rĂ©duit cependant la photorespiration[29]. Une piste envisagĂ©e par certains chercheurs consiste Ă  tenter de modifier gĂ©nĂ©tiquement les cultures vivriĂšres de base C3 (comme le blĂ©, l'orge, le soja, les pommes de terre et le riz) avec l'appareil photosynthĂ©tique « turbo » des plantes C4[30].

SĂ©questration artificielle

Le dioxyde de carbone pourrait thĂ©oriquement ĂȘtre massivement enfoui, par des mĂ©thodes qu'il faudra sĂ©curiser sur le trĂšs long terme. On considĂšre trois principaux lieux et modes de sĂ©questration :

  1. le substrat gĂ©ologique rocheux (pour une capacitĂ© estimĂ©e d'environ 2 000 Gt de CO2, selon le GIEC qui estime qu'avec des technologies Ă  dĂ©velopper et valider, et une surveillance appropriĂ©e, plus de 99 % du CO2 injectĂ© sur 1 000 ans pourrait ainsi ĂȘtre emprisonnĂ© pour plusieurs millions d'annĂ©es), par injection via des puits sous forme de fluide supercritique dans des roches permĂ©ables (aquifĂšres). Les technologies dĂ©rivent de l'industrie pĂ©troliĂšre (caractĂ©risation de rĂ©servoirs potentiels, forages, gazoduc, compression) qui se positionne sur ce nouveau marchĂ© lui permettant de limiter les Ă©missions en CO2 de son exploitation du carbone fossile. Le risque de remontĂ©e de CO2, massive depuis un puits mal Ă©tanchĂ©ifiĂ©, ou plus diffuse, ou de diffusion du CO2 dans les aquifĂšres supĂ©rieurs, doit ĂȘtre maĂźtrisĂ© ;
  2. les grands fonds océaniques (stockage provisoire et incertain, et à haut risque pour la biodiversité des grands fonds) ;
  3. l'inertage sous forme de carbonates minéraux reconstitués (solution copiant la nature, mais coûteuse en énergie).

Étapes de capture avant le stockage

Avant la phase de séquestration à proprement parler, une étape de captage (et éventuellement de transport) est nécessaire :

  1. La capture du dioxyde de carbone CO2 peut se faire selon plusieurs techniques :
    • en postcombustion (capture dans les fumĂ©es en aval de la combustion),
    • en prĂ©combustion (dĂ©carbonatation du combustible en amont, c'est-Ă -dire avant la combustion. Le carbone est alors enlevĂ© du carburant et stockĂ© en amont de la combustion qui ne concernera que de l'hydrogĂšne en n'Ă©mettant que de la vapeur d'eau et des oxydes d'azote, de soufre, etc.),
    • en oxycombustion (l'oxycombustion consiste Ă  remplacer l'air (le comburant de la chaudiĂšre ou du moteur) par du dioxygĂšne pur, pour n'Ă©mettre qu'un flux de dioxyde de carbone trĂšs concentrĂ© voire pur) ;
    • Capture dans l'air ambiant par adsorption ;
    • Captage direct du dioxyde de carbone ;
  2.  L’entreposage intermĂ©diaire de courte durĂ©e directement aprĂšs le processus de sĂ©paration et en attente du transport et/ou de la sĂ©questration du dioxyde de carbone rĂ©cupĂ©rĂ© ;
  3. Le transport : le plus souvent, le CO2 (sous forme gazeuse ou autre) doit ĂȘtre transportĂ© (par gazoduc ou bateau) de maniĂšre sĂ©curisĂ©e quand le site de stockage est Ă©loignĂ© du site de capture ;

Séquestration dans le substrat géologique rocheux

Si des solutions géotechniques étaient validées et efficaces, selon le GIEC (en 2005), cette solution pourrait potentiellement répondre de 10 % à 55 % de l'effort total de réduction à envisager pour le siÚcle 2000-2100, mais leur fiabilité à long et trÚs long terme reste discutée, notamment face au risque sismique.

  • Dans des gisements d'hydrocarbures Ă©tanches : les gisements de gaz naturel et de pĂ©trole sont les candidats les plus frĂ©quemment citĂ©s pour y sĂ©questrer du CO2 en raison de leur Ă©tanchĂ©itĂ© et de leur stabilitĂ© Ă  l'Ă©chelle des temps gĂ©ologiques. L'injection de CO2 dans des gisements pĂ©troliers Ă©tant d'ailleurs dĂ©jĂ  pratiquĂ©e depuis des dĂ©cennies (surtout au Texas), Ă  des fins de rĂ©cupĂ©ration assistĂ©e : Puissant solvant, le CO2 supercritique aide Ă  rĂ©cupĂ©rer une partie du pĂ©trole rĂ©siduel de gisements difficiles ou en baisse de production. NĂ©anmoins, la grande majoritĂ© des projets de rĂ©cupĂ©ration assistĂ©e Ă  base de CO2 (CO2-EOR, pour (en) enhanced oil recovery) entrepris jusqu'Ă  prĂ©sent utilisent du CO2 issu de sources naturelles.
  • Dans des veines de charbon : sorption sur du charbon inexploitable dans des sĂ©quences de lits de charbon peu Ă©pais, difficilement accessibles Ă  grande profondeur et confinĂ©s par des formations schisteuses peu permĂ©ables. Le mĂ©thane de veines de charbon non exploitĂ©es pourrait ĂȘtre extrait et remplacĂ© par du CO2, la rĂ©cupĂ©ration du mĂ©thane finançant le stockage du CO2. RĂ©injecter du gaz dans les pores du charbon est thĂ©oriquement possible si les couches ne se sont pas tassĂ©es aprĂšs extraction. Des pilotes expĂ©rimentaux testent cette solution, qui pourrait Ă©ventuellement ĂȘtre associĂ©e Ă  la gazĂ©ification du charbon, si des mĂ©thodes probantes et sĂ©curisĂ©es Ă©taient dĂ©veloppĂ©es.
  • Les aquifĂšres salins sont gĂ©ologiquement pour partie comparables aux gisements d'hydrocarbures, mais avec une capacitĂ© bien plus grande. Plusieurs mĂ©canismes de piĂ©geage semblent pouvoir y immobiliser le CO2, avec moins de risque de fuite que dans les bassins houillers ou dans certains champs pĂ©trolifĂšres criblĂ©s de puits et parfois affectĂ©s par des affaissements et donc des fissures dans les terrains surincombants.
  • Autres milieux : le stockage gĂ©ologique entre des strates de schistes serait aussi considĂ©rĂ©. Les solutions aujourd'hui envisagĂ©es visent quasi-toujours des bassins sĂ©dimentaires. Toutefois, dans des rĂ©gions volcaniques, les formations de basalte pourraient aussi servir Ă  stocker du CO2 par rĂ©action du CO2 avec des silicates rĂ©actifs (piĂ©geage minĂ©ral). Le CO2 peut alors rĂ©agir avec le basalte et les nombreuses communautĂ©s microbiennes qui y sont prĂ©sentes[31].

Stockage dans les fonds océaniques

Plusieurs approches sont proposées pour séquestrer du CO2 en mer ou dans les abysses :

  1. ensemencement d'horizons marins superficiels par du fer, car le fer est un facteur limitant pour la croissance du plancton (dont la masse morte piĂ©gerait alors le carbone). En 1990 l’ocĂ©anographe John Martin dans la revue scientifique Nature montrait que le fer naturellement prĂ©sent dans l'eau dopait la croissance du phytoplancton. Le rĂŽle du fer (quand il est biodisponible et bioassimilable) a Ă©tĂ© confirmĂ© par plusieurs Ă©tudes, mais sans que l'on puisse encore savoir si un forçage anthropique par ajout de fer pourrait efficacement et durablement piĂ©ger plus de carbone[32]. L'idĂ©e a germĂ© qu'on pourrait hors de zones dĂ©jĂ  eutrophes ou dystrophes « fertiliser » artificiellement la mer pour accĂ©lĂ©rer sa fonction de « pompe biologique Ă  carbone » (qui absorbe de 10 Ă  20 milliards de tonnes de carbone par an dans les sĂ©diments marins). De 2002 Ă  2005, 12 fertilisations artificielles ont Ă©tĂ© testĂ©es, mais seules trois d'entre elles ont pu faire la preuve qu'il y a rĂ©ellement eu sĂ©questration de carbone, souligne le biogĂ©ochimiste Philip Boyd[33], et on ignore ce qu'il est advenu Ă  long terme du carbone. Une des difficultĂ©s semble ĂȘtre que le fer doit ĂȘtre bioassimilable pour le plancton et trĂšs largement rĂ©parti. D'autre part, les boucles de rĂ©troaction des Ă©cosystĂšmes marins sont encore mal cernĂ©es ;
  2. Rejet en mer (via les fleuves) de grandes quantités de déchets agricoles (résidus de récolte), qui selon Stuart E. Strand et Gregory Benford (du Département de physique et astronomie de l'université de Washington) serait la seule méthode actuellement reproductible, pratique, économique, immédiatement applicable, sans « dommages inacceptables » ayant un impact significatif et pouvant traiter de grandes quantités de carbone pour des milliers d'années[34]. Selon eux : aprÚs 20 ans, 92 % de ce carbone serait séquestré dans les grands fonds alors que la production d'éthanol cellulosique n'a qu'un rendement de 32 % et que le sol n'en aurait séquestré que 14 %[35] - [36]. L'océan profond pourrait ainsi selon eux capter 15 % de l'augmentation annuelle mondiale actuelle du CO2, et le stocker pour des millénaires, sans besoins techniques nouveaux[34]. Mais, outre que l'immersion de déchets est interdite par des conventions internationales, ces déchets intéressent les unités de méthanisation et/ou sont jugés nécessaires à la restauration et conservation de la matiÚre organique des sols cultivés dont pour lutter contre l'érosion et nourrir la microfaune du sol. Ils sont en outre souvent pollués par des pesticides. Jetés dans les fleuves ou sur les littoraux, ils pourraient aggraver certains problÚmes de dystrophisation (efflorescences algales, marées vertes, pullulation de sargasses...), d'anoxie et de zones mortes[34].
  3. dissolution par injection de CO2 Ă  au moins 1 000 m de profondeur, avec le risque de dispersion de ce carbone sous forme d'acide carbonique, et d'impacts mal maĂźtrisables liĂ©s Ă  l'acidification de l'eau ;
  4. injection de CO2 sous trĂšs haute-pression dans des fosses marines (Ă  au moins 3 000 m), oĂč on espĂšre que le CO2 formerait durant un certain temps un lac plus lourd que l’eau de mer, ralentissant sa dissolution du CO2 dans l'environnement. Cette solution a peu de soutiens en raison de ses impacts environnementaux certains sur la faune et les Ă©cosystĂšmes microbiens des grands fonds[37] ;
  5. conversion de CO2 en bicarbonates, hydrates ou matiÚre organique, via le phytoplancton[38], pour induire une nécromasse riche en carbone sédimentant, qui est une derniÚre possibilité, mais les capacités maximales d'absorption naturelle de CO2 par l'océan semblent souvent déjà atteintes.

Stockage minéral

Le stockage sous forme stable et inertĂ©e (par exemple de carbonates insolubles : rĂ©action du CO2 avec certains minĂ©raux silicatĂ©s trĂšs rĂ©actifs tels que l'olivine ou la serpentine prĂ©sent dans les roches basaltiques et mafiques et transformation en carbonate de magnĂ©sium ou de fer insoluble) est la solution Ă©valuĂ©e la plus sĂ»re et durable, mais pour le moment la plus coĂ»teuse et techniquement non maĂźtrisĂ©e Ă  grande Ă©chelle. Cette altĂ©ration forcĂ©e est en particulier trĂšs coĂ»teuse en Ă©nergie (selon le GIEC, en 2005). Avec les technologies actuelles, il faudrait augmenter de 60 Ă  180 % de la consommation de carburant des centrales thermiques, augmentation ne pouvant qu'ĂȘtre partiellement compensĂ©e par des technologies plus efficaces.

Des tests de minĂ©ralisation du CO2 sous forme de carbonates sont effectuĂ©s sur le site de la centrale gĂ©othermique de HellisheiĂ°i (Islande) dans le cadre du projet CarbFix. Le CO2 est injectĂ© avec de l'eau Ă  une profondeur comprise entre 400 et 800 m (il faut 25 tonnes d'eau par tonne de CO2 injectĂ©) et rĂ©agit avec le calcium, le magnĂ©sium et le fer prĂ©sents dans la roche pour former des carbonates. Plus de 95 % du CO2 injectĂ© est minĂ©ralisĂ© au bout de deux ans[39].

En 2023, une Ă©tude destinĂ©e Ă  tester la faisabilitĂ© d'une sĂ©questration Ă  tempĂ©rature ambiante du dioxyde de carbone dans des roches broyĂ©es rĂ©vĂšle qu'il n'y pratiquement pas de carbonatation mais qu'il y a bien une sĂ©questration par adsorption sur les surfaces et aux interfaces entre les minĂ©raux (joints de grains). À la suite du broyage et de la rupture mĂ©canique de liaisons chimiques au sein des minĂ©raux concassĂ©s, de nouvelles surfaces chimiquement rĂ©actives sont formĂ©es. Des gaz, comme le CO2, peuvent alors se sorber prĂ©fĂ©rentiellement sur ces surfaces nouvelles activĂ©es et s'y fixer de façon plus ou moins stable. On peut ainsi stocker 13,9 grammes de CO2 par kilogramme de roche dans du granite et 15,5 g/kg dans du basalte. Cette sĂ©questration pourrait devenir un sous-produit de la fabrication de matĂ©riaux de construction si les granulats (ou agrĂ©gats) les composant peuvent ĂȘtre broyĂ©s sous atmosphĂšre de CO2 pur, ou fortement enrichie avec ce gaz[40] - [41].

Autres processus expérimentaux

  • La capture et la rĂ©duction du CO2 peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©es par des micro-organismes cultivĂ©s en rĂ©acteur et le carbone stockĂ© grĂące Ă  la biomasse produite (qui peut ĂȘtre Ă©ventuellement valorisĂ©e sous forme de matĂ©riaux bio sourcĂ©s, combustibles, produits chimiques, bio plastiques, isolants, etc.). L'Ă©chelle industrielle n'est pas encore atteinte, mais 29 micro-organismes ont Ă©tĂ© retenus sur environ 3 000 Ă  Niederaussem (Allemagne) par une start-up de biotechnologies Brain AG, pour le compte de l'Ă©nergĂ©ticien RWE. Ces micro-organismes seraient les plus performants pour absorber de grandes quantitĂ©s de CO2. Brain AG et RWE envisagent une commercialisation du procĂ©dĂ© avant 2025[42].
  • La sĂ©questration dans des solides (MOF ou Metal–organic framework) ou liquides synthĂ©tiques sophistiquĂ©s est nettement moins prometteuse et peu Ă©conomique Ă  trĂšs grande Ă©chelle. Le tĂ©rĂ©phtalate de chrome (ou « mil-101 ») a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme un candidat thĂ©orique. Il est testĂ© en laboratoire ; le plus performant vers mi-2008 (il peut aussi stocker du mĂ©thane). Sous forme d'une poudre (verte) ; un mĂštre cube de ce produit peut absorber – Ă  haute pression (50 bars) et Ă  25 °C – environ 400 m3 de dioxyde de carbone (25 % de plus que les matĂ©riaux antĂ©rieurement disponibles)[43]. Cependant les quantitĂ©s considĂ©rables de chrome ou de mĂ©taux lourds Ă  engager Ă  trĂšs grande Ă©chelle dans de tels procĂ©dĂ©s, leur relative raretĂ© (et donc leur coĂ»t) et leur grande toxicitĂ© constituent autant de handicaps techniques et financiers probablement insurmontables, sans parler du bilan Ă©nergĂ©tique total gĂ©nĂ©ralement nĂ©gatif et des quantitĂ©s de CO2 prohibitives produites elles aussi par la synthĂšse de ces matĂ©riaux. Toutefois, des matĂ©riaux de synthĂšse Ă  usage rĂ©versible peuvent s'avĂ©rer des outils industriels indispensables pour les opĂ©rations de sĂ©paration, de rĂ©cupĂ©ration et d'entreposage de courte durĂ©e du CO2 dans les usines de capture.

Risques et impacts environnementaux

Ils sont essentiellement sismiques (séisme induit) et liés aux risques de fuites durant la concentration et le transport puis le stockage à court, moyen ou long terme. Ces fuites peuvent affecter l'eau, l'air, les sols ou les nappes. Tous ces impacts sont environnementalement problématiques, mais encore difficiles à modéliser précisément faute de connaissance suffisante, notamment sur l'écologie des grands fonds et sur le fonctionnement écosystémique de l'océan mondial (en particulier sur les trÚs nombreux virus marins qui « contrÎlent » et limitent la croissance du plancton et les effets de la méthanisation).

  • Les effets de l’augmentation du CO2 sur la vie benthique, bathypĂ©lagique et abyssalopĂ©lagique ou hadopĂ©lagique, en particulier de l'acidification sont encore peu Ă©tudiĂ©s. Peu de donnĂ©es concernent les capacitĂ©s d'adaptation et de rĂ©silience des communautĂ©s vivantes Ă  une fuite de CO2[44] - [45]. Mais on sait que le CO2, au-delĂ  de certains seuils, est Ă  la fois un asphyxiant, un eutrophisant et un acidifiant (il forme avec l’eau de l'acide carbonique (H2CO3). Il tuerait la plupart des formes de vies dans les zones oĂč il serait massivement prĂ©sent, dont dans les parties peu diluĂ©es du panache se formant au point de fuite). S’il diffusait en quantitĂ© ou durablement dans la colonne d'eau, il y attaquerait aussi certaines formes de vie planctonique, les coraux et roches calcaires (qui sont un puits de carbone).
    • Le CO2 est un nutriment pour le phytoplancton, mais il sur-favorise le plancton non fixateur de calcium[46], et le dopage de l'activitĂ© planctonique qu'il induit peut rapidement se traduire par des zones marines mortes, une mĂ©thanisation accrue dans les sĂ©diments et/ou la constitution d'hydrates de mĂ©thane dont le comportement en cas de rĂ©chauffement est encore inconnu, mais qui s'ils Ă©taient brutalement relarguĂ©s accĂ©lĂ©reraient le rĂ©chauffement climatique.
    • Une Ă©tude intĂ©grĂ©e et multidisciplinaire de 2018 a portĂ© sur les impacts Ă©cologiques de fuites de CO2 sur l'Ă©cosystĂšme benthique marin, Ă  partir d'une mĂ©ta-analyse d'Ă©tudes expĂ©rimentales[47] et in situ[48]. Elle montre qu'une fuite de CO2 affecterait fortement les processus biogĂ©ochimiques, et la composition des communautĂ©s microbiennes et fauniques. La biodiversitĂ© de fonds marins naturellement ventilĂ©s par du CO2 gĂ©ologique est en effet bien plus faible que celle des sables non-exposĂ©s[48]. Des flux de CO2 de 4 Ă  7 moles par m2 et par heure ont entiĂšrement dissous le carbonate sĂ©dimentaire, et une migration conjointe du fer et des silicates a induit une dystrophisation (explosion du microphytobenthos de +450 %) et des stocks sur pied (+300 %)[48]. Et en dĂ©pit d'une disponibilitĂ© alimentaire apparemment accrue, la biomasse faunique a chutĂ© de −80 % alors que la diversitĂ© trophique diminuait aussi par rapport au site de rĂ©fĂ©rence. La structure des communautĂ©s bactĂ©riennes et ses aspects fonctionnels ont aussi Ă©tĂ© bouleversĂ©s (ex. : modification de la part des hĂ©tĂ©rotrophes et effondrement de 90 % des sulfates microbiens)[48]. Ces modifications persistent tant que le taux de CO2 ne redescend pas[48].
  • La vie semble discrĂšte et clairsemĂ©e dans les grands fonds, mais elle est localement densĂ©ment prĂ©sente (sur les cadavres de cĂ©tacĂ©s, autour des sources chaudes), et de maniĂšre gĂ©nĂ©rale elle semble jouer un rĂŽle majeur dans les processus de sĂ©dimentation et le cycle du carbone.
  • Le temps moyen de circulation de l’eau des grands fonds vers la surface est estimĂ©e Ă  1 600 ans environ, mais avec de grandes variations possibles selon les lieux, les courants et l’activitĂ© volcanique sous-marine (l’effet d’un tsunami sous-marin sur un stockage en profondeur, ou d'un tremblement de terre sur les hydrates de mĂ©thane pourrait ĂȘtre important). Si du mĂ©thane gagnait brutalement et massivement la surface et l’atmosphĂšre, il y accĂ©lĂ©rerait fortement le rĂ©chauffement, d’autant plus vite qu’il aurait au passage dĂ©gradĂ© les puits biologiques ocĂ©aniques de carbone (Cf PhĂ©nomĂšne de zone morte).

Coûts

En France, selon les Ă©valuations de Gaz de France citĂ©es dans un rapport parlementaire de 2006, la capture est la partie la plus coĂ»teuse de l'opĂ©ration (de 40 Ă  60 â‚Ź la tonne de CO2), le coĂ»t du transport Ă©tant de 2 Ă  20 â‚Ź/t de CO2, et le stockage ne comptant que pour de 0,5 Ă  10 â‚Ź/t de CO2, pour un total compris entre 43 et 90 â‚Ź/t de CO2. L'Industrie des hydrocarbures estime elle-mĂȘme que seuls environ 10 % des Ă©missions mondiales pourraient faire l'objet d'un stockage Ă  des coĂ»ts raisonnables (Ă  partir des grandes sources d'Ă©missions, situĂ©es Ă  une relative proximitĂ© de sites potentiels de stockage)[49].

Selon Antoine FrĂ©rot en 2014, alors PDG de Veolia, la capture et sĂ©questration du carbone reprĂ©senteraient un surcoĂ»t de 30 Ă  40 % de l'Ă©lectricitĂ© produite, ce qui n'aurait rien d'excessif en comparaison des surcoĂ»ts de l'Ă©olien et du solaire ; pour financer les investissements nĂ©cessaires, une taxation du CO2 d'au moins 40 €/tonne serait nĂ©cessaire, alors que le prix de marchĂ© se situait alors autour de 7 Ă  8 â‚Ź/t[50].

Le , quatre grands énergéticiens européens : le français EDF, l'allemand RWE, le suédois Vattenfall et l'espagnol Gas Natural Fenosa se sont retirés du projet européen de développement des techniques de captage et de stockage du carbone (CCS) baptisé « plate-forme zéro émission » (ZEP), qui conseille la Commission européenne sur les techniques de captage et de stockage du carbone ; ils estiment qu'ils ne disposent pas actuellement du cadre économique nécessaire en Europe pour faire des CCS une technologie attractive pour l'investissement[51].

Le rapport du Grantham Institute sur la capture et sĂ©questration du carbone (CCS) dans l'Union europĂ©enne, publiĂ© en , relĂšve que la plupart des scĂ©narios de rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre donnent une place majeure Ă  la CCS ; c'est en particulier le cas de l'Energy Roadmap 2050 publiĂ©e en 2011 par la Commission europĂ©enne ; or les efforts du secteur public et du secteur privĂ© pour la promouvoir ont Ă©tĂ© trĂšs faibles, le principal obstacle Ă©tant le coĂ»t d'investissement : 18 Ă  35 milliards d'euros pour les 11 GW prĂ©vus par l'Energy Roadmap pour 2030 et 160 Ă  320 Mds € pour les 100 GW prĂ©vus en 2050. Le prix du carbone devrait atteindre 35 Ă  60 €/tonne de CO2 pour rendre la CCS compĂ©titive dans les centrales Ă  charbon et 90 Ă  105 €/tCO2 pour les centrales Ă  gaz naturel ; un systĂšme de prix garantis semblable Ă  celui en vigueur pour les Ă©nergies renouvelables pourrait rendre la CCS compĂ©titive Ă  partir de 140 €/MWh pour le charbon et 190 €/MWh vers 2020, prix qui pourraient descendre Ă  110 €/MWh vers 2030 ; en comparaison, le gouvernement britannique garantit 190 €/MWh aux Ă©oliennes offshore en 2014/15[52].

LancĂ© en 2019, le projet europĂ©en 3D rassemblant 11 partenaires sous la direction de l'IFPEN doit valider en dĂ©monstration l'usage d'un nouveau solvant permettant de faire baisser le coĂ»t de la capture Ă  moins de 30 € la tonne[53].

Scénarios de l'Agence internationale de l'énergie

Dans le scĂ©nario « 2DS Â» de l'Agence internationale de l'Ă©nergie publiĂ© en 2015 dont l'objectif est de limiter Ă  2 °C le rĂ©chauffement climatique d'ici 2050, la capture et sĂ©questration du carbone (CCS) contribue pour 13 % Ă  la rĂ©duction cumulĂ©e des Ă©missions de CO2 nĂ©cessaire pour atteindre cet objectif. Ceci reprĂ©senterait la capture et le stockage d'environ 6 milliards de tonnes de CO2 par an en 2050, soit prĂšs du triple des Ă©missions du secteur Ă©nergĂ©tique indien en 2015. La moitiĂ© de ces captures serait le fait des secteurs industriels, oĂč contrairement au secteur Ă©lectrique il n'existe pas ou peu de solutions alternatives pour rĂ©duire les Ă©missions. Les centrales Ă  charbon Ă©quipĂ©es de CCS pourraient ĂȘtre compĂ©titives par rapport aux centrales Ă  gaz en Asie vers 2030[54].

Selon le scĂ©nario « technologies propres » (CTS) de l'Agence internationale de l'Ă©nergie (2019), pour atteindre les engagements climatiques et Ă©nergĂ©tiques de l'Accord de Paris sur le climat, il faudrait stocker dans le monde 107 Gt CO2 (gigatonnes de dioxyde de carbone) entre 2015 et 2060[55].

Autres solutions de séquestration artificielle

Il a Ă©tĂ© proposĂ© d'injecter dans les fonds ocĂ©aniques une grande quantitĂ© de biomasse vĂ©gĂ©tale dans les zones oĂč des courants plongent vers les grands fonds, par exemple face Ă  l'estuaire du Mississippi, au golfe du Mexique ou au Nil, mais on trouve dĂ©jĂ  des zones mortes sur ces sites et le risque de consĂ©quences Ă©cologiques inattendues est trĂšs important.

Des méthodes utilisant la catalyse ou inspirées des processus biochimiques naturels sont à l'étude, dont celui dit de la boucle chimique[56].

En France

Selon le Centre interprofessionnel technique d'Ă©tudes de la pollution atmosphĂ©rique (CITEPA) 2015 (p. 238), en 2013, 59 millions de tonnes de CO2 ont Ă©tĂ© sĂ©questrĂ©es dans les Ă©cosystĂšmes forestiers (sous forme de lignine et cellulose d'arbre principalement) notamment grĂące Ă  l'extension des surfaces forestiĂšres inventoriĂ©es (qui reprĂ©sentent 95 % des surfaces forestiĂšres de mĂ©tropole)[57]. Ce chiffre ne tient pas compte des variations de carbone des stocks de bois mort et des sols forestiers (qui auraient pu atteindre 27 millions de tonnes de CO2 en 2013). Ainsi la forĂȘt de MĂ©tropole aurait pu absorber 86 millions de tonnes de CO2 (environ 17 % des Ă©missions françaises de CO2 de 2013[58]).

En Guyane, la forĂȘt sĂ©questrerait actuellement peu de carbone (car proche de son Ă©quilibre) mais les mangroves et les herbiers des collectivitĂ©s d'outre-mer pourraient en absorber 2,5 millions de tonnes de CO2 (en Nouvelle-CalĂ©donie surtout)[57].

Notes et références

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Voir aussi

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