Accueil🇫🇷Chercher

RWE

RWE AG est un conglomérat allemand œuvrant dans le secteur de l'énergie. À travers ses filiales, il distribue électricité, gaz, eau et services environnementaux à plus de 120 millions de clients (particuliers et entreprises), principalement en Europe et en Amérique du Nord.

RWE
Logo de RWE.
(en) Our energy for a sustainable life
Histoire
Fondation
Organisation
Effectif
18 246 employĂ©s (), 19 792 employĂ©s ()
Directeur
Markus Krebber (d) (depuis )
Personnes clés
Werner Brandt (en)
Dagmar MĂĽhlenfeld (d)
Actionnaires
Merzig-Wadern (0 %), Sassenberg (0 %), arrondissement de Borken (0,05 %), Essen (0,26 %), Essener Versorgungs- und Verkehrsgesellschaft (d) (0,56 %), Ruhrbahn (d) (0,03 %), Arrondissement d'Euskirchen (0,02 %), Kreisverkehrsgesellschaft Mettmann (d), arrondissement de Rhin-Berg (0,01 %), Altenkirchen (0,39 %), Gladbeck (0,02 %), Arrondissement de Mettmann (0,01 %), Remscheid (2 %)
Organisation mère
Elektrizitäts-AG vormals W. Lahmeyer & Co (d) ( - )
Chiffre d'affaires
24 526 000 000 d’euros ()
RĂ©sultat net
1 569 000 000 € ()
Capitalisation boursière
28 327 000 000 € ()
RĂ©compense
Prix Verschlossene Auste ()
Produit
Sites web

RWE est le deuxième producteur d'électricité en Allemagne, essentiellement à base de charbon (après E.ON AG)[1].

En 2014, RWE, du fait des émissions de CO2 de ses unités de production, est classé à la première place des pollueurs européens[2]. De ce fait, plusieurs assureurs tels que Axa, Allianz et Zurich refusent désormais d'assurer et de financer RWE ne correspondant plus à leurs critères et aux engagements de réduction des émissions de CO2[3] - [4].

Histoire

Action de la Rheinisch-Westfälische Elektrizitätswerk AG en date du 16 fevrier 1900

La compagnie est fondée en 1898 à Essen sous le nom de Rheinisch-Westfälisches Elektrizitätswerk Aktiengesellschaft (RWE AG - Société par actions des centrales électriques de Rhénanie-Westphalie). Sa première centrale électrique est mise en fonctionnement en 1900, elle est alors détenue en majorité par des collectivités locales. En 1903, le magnat du charbon Hugo Stinnes s'impose à la tête du directoire de la société, et conserve la présidence jusqu'à sa mort en 1924.

En 2001, RWE rachète l'entreprise britannique Thames Water, spécialisé dans la gestion des réseaux d'eau. En , RWE rachète pour 3 milliards de livres le groupe Innogy spécialisé dans la production d'électricité et de gaz au Royaume-Uni. En 2006, les activités de Thames Water sont revendues, RWE gardant les opérations internationales (Hors UK).

Le , Hitachi annonce le rachat de l'entreprise Horizon Nuclear Power (en) appartenant aux entreprises Ă©nergĂ©tiques E.ON et RWE, pour 696 millions de livres (860 millions d'euros), bouclĂ© le [5] - [6]. Horizon Nuclear Power est une entreprise travaillant sur plusieurs projets de centrales nuclĂ©aires au Royaume-Uni, sur le site de la centrale nuclĂ©aire d'Oldbury et sur celui de la centrale nuclĂ©aire de Wylfa.

En , RWE annonce la vente de 2 unités de production de sa filiale RWE Npower à Telecom Plus pour 218 millions de livres[7].

En , pour la première fois en soixante ans, RWE affiche une perte de l'ordre de 2,8 milliards d'euros. D'ici à la fin 2016, l'entreprise annonce son intention de supprimer 1 emploi sur 10, soit 6 700 postes au total, dont 4 700 en Allemagne[8]. À la même date, RWE annonce la vente de sa filiale DEA, spécialisée dans la production et l'exploration de champs pétroliers et gaziers employant 1 400 personnes et possédant 190 licences ou concessions en Europe, à un ensemble d'investisseur conduit par Mikhail Fridman, le tout pour 5,1 milliards d'euros[9].

Un an après son rival E.ON, RWE annonce le sa dĂ©cision de scinder Ă  son tour ses activitĂ©s « de croissance » (Ă©nergies renouvelables, rĂ©seaux et commercialisation) ; la nouvelle structure hĂ©ritera de 40 000 des 60 000 employĂ©s du groupe et sera mise en Bourse en 2016, RWE conservant 51 Ă  90 % du capital ; E.ON va au contraire conserver ses activitĂ©s de croissance et placer ses activitĂ©s traditionnelles (centrales Ă  gaz et charbon) dans une filiale cotĂ©e en Bourse. La dĂ©cision de RWE intervient quelques jours après l'annonce de l'assureur Allianz, qui a dĂ©cidĂ© de ne plus investir dans des sociĂ©tĂ©s rĂ©alisant plus de 30 % de leur chiffre d'affaires avec du charbon ; or RWE gĂ©nère 60 % de sa production Ă©lectrique Ă  base de ce combustible sous forme de houille ou lignite[10].

En , RWE vend sa centrale au charbon de Lynemouth de 420 MW, située au Royaume-Uni, au fonds d'investissement EPH[11].

En , E.ON annonce vouloir acquérir les activités de réseau et de distribution d'Innogy en transférant en échange ses activités de production d'électricité d'origine renouvelables à RWE, qui possédait avant cette annonce 76,8 % d'Innogy[12] - [13].

En , RWE augmente son capital de près de 10 % via un placement privĂ© accĂ©lĂ©rĂ© qui lui a permis de collecter près de 2 milliards d'euros, afin « d'accĂ©lĂ©rer notre croissance continue dans les secteurs Ă©olien et solaire », selon le PDG Rolf Martin Schmitz. RWE veut investir 5 milliards d'euros pour porter sa capacitĂ© installĂ©e en Ă©nergies renouvelables de 8,9 GW Ă  plus de 13 GW d'ici Ă  la fin de 2022. Une partie sera utilisĂ©e pour financer l'acquisition de 2,7 GW de projets de parcs Ă©oliens du fabricant Nordex[14].

Le , Markus Krebber (de), directeur gĂ©nĂ©ral de RWE, annonce vouloir mettre fin Ă  la production d'Ă©lectricitĂ© au lignite en 2030. Trois centrales au lignite d'une capacitĂ© de 1 000 MW chacune seront arrĂŞtĂ©es d'ici Ă  2030 en RhĂ©nanie-du-Nord-Westphalie. Selon le ministre Ă©cologiste de l'Économie, cela devrait permettre d'Ă©viter l'Ă©mission de 280 Mt de CO2. RWE investira plus de 50 milliards €, dont 15 milliards € en Allemagne ; des centrales Ă  charbon devraient Ă©galement ĂŞtre transformĂ©es en centrales Ă©lectriques Ă  gaz[15].

En mars 2023, le fonds souverain du Qatar (QIA) acquiert 9,1 % du capital de RWE, devenant ainsi son premier actionnaire. L'opération s'effectue par conversion en actions d'une obligation de 2,4 milliards d'euros, émise en faveur du Qatar Investment Authority en octobre 2022, afin de finaliser l'acquisition de la branche Cleantech du groupe solaire américain Consolidated Edison pour 6,8 milliards de dollars, faisant de RWE le numéro deux du solaire aux États-Unis, et lui permettant d'y doubler son parc éolien, solaire et de stockage[16].

Principaux actionnaires

Tour de la RWE Ă  Essen

Au [17]:

Ville de Dortmund 4,36%
GIC Private Limited (Investment Management) 3,02%
Ville d'Essen 2,77%
Pictet Asset Management 2,37%
The Vanguard Group 2,34%
BlackRock Fund Advisors 1,82%
Fidelity Management & Research 1,59%
Amundi Asset Management 1,56%
BlackRock Investment Management (UK) 1,47%
DWS Investment 1,29%

En mars 2023, le fonds souverain du Qatar (QIA) acquiert 9,1 % du capital de RWE, devenant ainsi son premier actionnaire[16].

Activités

RWE possède en Angleterre l'entreprise RWE npower (en) et possède aussi d'autres filiales : RWE Power, RWE Energy et RWE Trading.

Aux États-Unis, il achète Consol Energy[18]

Données financières

Données financières en millions d'euros[19]
Années 2002 2003 2004 2005 2006
Chiffre d'affaires 46 633 43 875 42 137 41 189 44 256
RĂ©sultat d'exploitation 7 241 8 476 8 400 8 324 7 861
RĂ©sultat net part du groupe 1 050 953 2 137 2 231 3 847
Dettes financières 15 494 17 838 12 385 11 438 6 864
Effectifs 131 765 127 028 97 777 85 928 68 534
Données financières en millions d'euros
Années 2016 2017 2018
Chiffre d'affaires 45 833 44 585 47 606
RĂ©sultat net part du groupe - 5 700 1 900 335

Controverses

En 2015, un agriculteur péruvien demande un dédommagement au groupe allemand RWE face aux menaces du dérèglement climatique. Les catastrophes climatiques étant générées essentiellement par les activités des grandes entreprises, parmi lesquelles RWE en sa qualité de premier pollueur d'Europe. C'est la première fois que des dommages et intérêts liés à la crise climatique sont exigés par un particulier. En 2016, la plainte est rejetée par le tribunal d’Essen, jugeant la causalité trop complexe. En 2017, la Cour d’appel de Hamm estime au contraire que la responsabilité ne peut pas être exclue du seul fait qu’un grand nombre d’émetteurs contribuent au problème et que tous portent une part de responsabilité[20] - [21].

Ă€ cause de l'exploitation du lignite, l'empreinte carbone de RWE est la pire d'Europe[2].

Quelques exemples de contenus CO2 moyens par kWh produit et par producteur – Données 2016[22] (gCO2-eq/kWh)
Producteur Émissions
directes
Production (TWh)
Groupe RWE 709 208
Statkraft 12 66
Groupe E.ON 32 53
Groupe EDF 72 608
Groupe Vattenfall 195 119
Groupe Engie 299 149
Groupe ENEL 395 146
Uniper 99 438
23 groupes 275 2000

Le contenu CO2 moyen du kilowatt-heure livré ou consommé est relatif aux émissions imputables à la consommation électrique dans un territoire donné. Il prend en compte le contenu CO2 du mix de production, les importations et les consommations des réseaux de transport et de distribution nécessaires pour couvrir la consommation.

Notes et références

  1. Agence France-Presse, « Énergie - Le coût de la stratégie verte de l'Allemagne », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Hayat Gazzane, « Climat : pourquoi le charbon est pointé du doigt » Accès libre, sur Le Figaro, (consulté le )
  3. Sophie Fay, « Axa boycotte un producteur de charbon » Accès libre, sur France Inter, (consulté le )
  4. Arnaud Dumas, Novethic, « Charbon : Axa refuse désormais d'assurer RWE le plus gros émetteur de CO2 d'Europe » Accès libre, sur Boursorama, (consulté le )
  5. (en) Henning Gloystein, Mari Saito, Japan's Hitachi buys UK's Horizon nuclear project, Reuters, le 30 octobre 2012
  6. Nucléaire: Hitachi rachète Horizon pour bâtir des centrales en Grande-Bretagne, AFP sur Google News, le 26 novembre 2012
  7. Telecom Plus to buy two energy units from RWE Npower for $351 million, Reuters, 20 novembre 2013
  8. Cécile Boutelet, « La transition énergétique coûte très cher aux producteurs d'électricité allemands », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  9. RWE to sell DEA to Russian-led investors for $7.1 billion, Christoph Steitz, Reuters, 17 mars 2014
  10. Thibaut Madelin, « RWE scinde à son tour ses activités » Accès libre, sur Les Échos, (consulté le )
  11. (en) « Germany's RWE sells Lynemouth power plant to EPH », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Christoph Steitz et Tom Käckenhoff, « RWE, E.ON reshape German power sector in Innogy asset swap deal », sur Reuters,
  13. Thibaut Madelin, « RWE et E.ON jouent la carte de la spécialisation » Accès libre, sur Les Échos, (consulté le )
  14. Ninon Renaud, « Le plus gros électricien allemand accentue son virage vert » Accès limité, sur Les Échos, (consulté le )
  15. Paul Turban, « Environnement : l'allemand RWE veut sortir du charbon d'ici à 2030 » Accès libre, sur Les Échos, (consulté le )
  16. Le Qatar devient premier actionnaire de l'énergéticien allemand RWE, Les Échos, 2 mars 2023.
  17. « RWE AG : Actionnaires Dirigeants et Profil Société » (consulté le )
  18. (en) Jay P. Pederson, International Directory of Company Histories, St. James Press, (ISBN 978-1-55862-504-4, lire en ligne)
  19. OpesC
  20. Marie-Noëlle Bertrand, « Environnement. Face au réchauffement climatique, les peuples réclament justice », L'Humanité,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  21. Ümit Yoker, « Les pollueurs au tribunal », Horizons, magazine du Fonds national suisse et des Académies suisses des sciences, numéro 131, mars 2022, pages 40-42.
  22. Intensité carbone des énergéticiens européens, PWC, 25 janvier 2018.

Bibliographie

  • Christophe Defeuilley: La transition Ă©nergĂ©tique, École des Ponts ParisTech, revue FLUX, cahiers scientifiques internationaux RĂ©seaux et Territoires, n° 95 (2014),PDF (p. 6–9).
  • Dominique Lorrain : Portraits d'entreprise : RWE AG (Rheinisch Westfälisches Elektrizitätswerk AG)“, FLUX N° 39–40 (2000); S. 94-103 (online).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.