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Ulmus pumila

RĂ©partition

Ulmus pumila est originaire d’Asie centrale (SibĂ©rie orientale, Mongolie, Tibet, nord de la Chine, nord du Cachemire et CorĂ©e)[2] - [3] - [4]. Il est Ă©galement connu sous les noms d'orme asiatique ou d'orme nain. C’est la derniĂšre espĂšce d’arbre rencontrĂ©e dans les rĂ©gions semi-dĂ©sertiques de l’Asie centrale[5]. Il aurait Ă©tĂ© introduit aux États-Unis en 1905 par le Prof. J. G. Jack[6], Ulmus pumila a depuis Ă©tĂ© largement cultivĂ© partout sur le continent amĂ©ricain, en Asie et, dans une moindre mesure, en Europe du Sud. Il s'est naturalisĂ© aux Etats-Unis[7].

Description

L’orme de SibĂ©rie est un arbre de taille petite Ă  moyenne, Ă  feuilles caduques, souvent buissonnant. A maturitĂ©, il peut s'Ă©lever Ă  une hauteur de 25 mĂštres, son tronc pouvant atteindre 1 mĂštre de diamĂštre.

L'écorce est gris foncé, fissurée irréguliÚrement dans le sens de la longueur du tronc. Les branches sont gris jaunùtre, glabres ou pubescentes, sans couche liégeuse, et parsemées de lenticelles.

Les bourgeons d'hiver sont globuleux à ovoïdes de couleur brun foncé à brun rouge,

Les feuilles sont caduques, portées par un pétiole pubescent de 4-10 mm, leur limbe est elliptique-ovale à elliptique-lancéolé (2-8 x 1,2-3,5 cm), elles deviennent jaunes en automne[2].

Les fleurs sont apétales, elles apparaissent avant les feuilles au début du printemps. Chaque fleur mesure environ 3 mm de diamÚtre avec un calice vert à 4-5 lobes, 4-8 étamines à anthÚres rouge brunùtre et un pistil vert avec un style à deux lobes[2] - . Elles sont disposées en faisceaux sur les rameaux de l'année précédente[3] - [8]. la pollinisation est anémogame. Les fleurs qui émergent au début du mois de février sont souvent endommagées par le gel (ce qui a entraßné l'abandon de l'espÚce dans le programme néerlandais de reproduction de l'orme)[9].

Les fruits (samares de 1–1,5 cm de long avec une encoche Ă  leur extrĂ©mitĂ©) sont dispersĂ©s par le vent .

La floraison et la fructification ont lieu de mars Ă  mai. PloĂŻdie : 2n = 28[2].

L'arbre se reproduit Ă©galement par drageonnage[10].

L’arbre atteint rarement plus de 60 ans dans les climats tempĂ©rĂ©s, mais il peut vivre de 100 jusqu'Ă  150 ans dans son milieu d’origine. Un spĂ©cimen gĂ©ant situĂ© Ă  45 km au sud-est de Khan bogd dans le sud du dĂ©sert de Gobi avait une circonfĂ©rence de 5,55 m en 2009 et devait dĂ©passer les 250 ans (Ă©valuation basĂ©e sur la largeur moyenne des cernes annuels d’autres U. pumila dans cette rĂ©gion).

Écologie

Contraintes Ă©cologiques

L'espÚce a un besoin élevé en lumiÚre et ne tolÚre pas l'ombre ; avec une lumiÚre adéquate, elle présente une croissance rapide. L'arbre est également assez intolérant aux conditions de sol humide, poussant mieux sur les sols bien drainés. Bien qu'il soit trÚs résistant à la sécheresse et au froid intense, et capable de pousser sur des sols pauvres, sa courte période de dormance, une floraison précoce au printemps suivie d'une croissance continue jusqu'aux premiÚres gelées d'automne[11], le rendent vulnérable aux dommages causés par le gel.

Ravageurs et maladies

La résistance de l'arbre à la graphiose de l'orme varie considérablement ; par exemple, les arbres du nord-ouest et du nord-est de la Chine présentent une tolérance nettement plus élevée que ceux du centre et du sud de la Chine[12] - [13]. En outre, il est trÚs sensible aux dommages causés par de nombreux insectes et parasites, notamment le coléoptÚre Xanthogaleruca luteola[14], la tenthrÚde en zigzag de l'Orme Aproceros leucopoda[15], la jaunisse de l'orme[16], l'oïdium, les chancres[6], les pucerons, les taches foliaires et, aux Pays-Bas, le champignon Nectria cinnabarina[17]. U. pumila est le plus résistant de tous les ormes à la verticilliose[18].

CaractÚre invasif et hybridation spontanée

En AmĂ©rique du Nord, Ulmus pumila est devenu une espĂšce envahissante dans une grande partie de la rĂ©gion allant du centre du Mexique[19] vers le nord Ă  travers l'est et le centre des États-Unis jusqu'Ă  l'Ontario, au Canada[20] Il s'hybride Ă©galement Ă  l'Ă©tat sauvage avec l'espĂšce indigĂšne Ulmus rubra (orme rouge) dans le centre des États-Unis, ce qui suscite des inquiĂ©tudes quant Ă  la conservation de cette derniĂšre espĂšce[21] - [22]. En AmĂ©rique du Sud, l'arbre s'est rĂ©pandu dans une grande partie de la pampa argentine[23] - [24].

En Europe, il s'est largement rĂ©pandu en Espagne, et s'y hybride largement avec l'orme champĂȘtre (Ulmus minor)[25], ce qui contribue aux problĂšmes de conservation de cette derniĂšre espĂšce[26]. Des recherches Ă©taient en cours au dĂ©but des annĂ©es 2010 sur l'Ă©tendue de l'hybridation avec Ulmus minor en Italie[27].

On trouve souvent l'Ulmus pumila en abondance le long des voies ferrĂ©es, dans les terrains abandonnĂ©s et sur les sols perturbĂ©s. Le gravier le long des lignes de chemin de fer offre des conditions idĂ©ales pour sa croissance : un sol bien drainĂ©, pauvre en nutriments, et une forte luminositĂ© ; ces sites constituent des couloirs qui facilitent sa propagation. En raison de ses exigences Ă©levĂ©es en matiĂšre d'ensoleillement, Ulmus pumilla envahit rarement les forĂȘts matures, et constitue principalement un problĂšme dans les villes, les zones ouvertes[28] - [29], et le long des couloirs de transport.

L'espÚce est désormais répertoriée au Japon comme une espÚce exotique établie et présente à l'état sauvage au Japon[30].

Culture

U. pumila a Ă©tĂ© introduit en Espagne comme plante ornementale, probablement sous le rĂšgne de Philippe II (1556-98)[31], et Ă  partir des annĂ©es 1930 en Italie[27]. Dans ces pays, il s'est naturellement hybridĂ© avec l'orme champĂȘtre (U. minor). En Italie, il a Ă©tĂ© largement utilisĂ© en viticulture, notamment dans la vallĂ©e du PĂŽ, pour soutenir les vignes jusqu'aux annĂ©es 1950, la mĂ©canisation l'ayant ensuite rendu inadaptĂ©.

Trois spĂ©cimens d'Ulmus pumilla ont Ă©tĂ© fournis par la pĂ©piniĂšre SpĂ€th de Berlin au Jardin botanique royal d'Édimbourg en 1902[32].

Aux Etats-Unis il aurait Ă©tĂ© introduit en 1905 par le professeur John George Jack[33], et plus tard par Frank Nicholas Meyer. L'arbre a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© pour ĂȘtre plantĂ© dans des brise-vent Ă  la suite des catastrophes du Dust bowl, sa croissance rapide et sa tolĂ©rance Ă  la sĂ©cheresse et au froid lui ont valu un grand succĂšs. Cependant, l'espĂšce s'est ensuite rĂ©vĂ©lĂ©e sensible Ă  de nombreuses maladies.

Ulmus pumila est peu propice Ă  ĂȘtre utilisĂ© comme arbre ornemental, son longĂ©vitĂ© est faible, son bois fragile, sa couronne n'est pas Ă©lĂ©gante et une mauvaise forme de couronne, mais il a nĂ©anmoins bĂ©nĂ©ficiĂ© d'une certaine popularitĂ© en raison de sa croissance rapide et de l'ombre qu'il procure. Aux États-Unis, dans les annĂ©es 1950, l'arbre a souvent remplacĂ© le troĂšne dans les haies, on le trouve maintenant couramment dans presque tous les États[34].


Notes et références

  1. IPNI. International Plant Names Index. Published on the Internet http://www.ipni.org, The Royal Botanic Gardens, Kew, Harvard University Herbaria & Libraries and Australian National Botanic Gardens., consulté le 13 juillet 2020
  2. Fu, L., Xin, Y. & Whittemore, A. (2002). Ulmaceae, in Wu, Z. & Raven, P. (eds) Flora of China, Vol. 5 (Ulmaceae through Basellaceae). Science Press, Beijing, and Missouri Botanical Garden Press, St. Louis, US.
  3. (en) Référence Flora of China : Ulmus pumila
  4. (en) Référence GRIN : espÚce Ulmus pumila (consulté le )
  5. A. Solla, J. A. MartĂ­n, P. Corral et L. Gil, « Seasonal changes in wood formation of Ulmus pumila and U. minor and its relation with Dutch elm disease », New Phytologist, vol. 166, no 3,‎ , p. 1025–1034 (PMID 15869660, DOI 10.1111/j.1469-8137.2005.01384.x)
  6. D. J. Leopold, « Chinese and Siberian elms », Journal of Arboriculture, vol. 6, no 7,‎ , p. 175–179 (lire en ligne)
  7. H. Hirsch, J. Brunet, J. Zalapa, H. Von Wehrden, M. Hartmann, C. Kleindienst, B. Schlautman, E. Kosman, K. Wesche, D. Renison et I. Hensen, « Intra- and interspecific hybridization in invasive Siberian elm », Biol Invasions, vol. 19, no 6,‎ , p. 1889–1904 (DOI 10.1007/s10530-017-1404-6, hdl 10019.1/122672 AccĂšs libre, S2CID 42755808)
  8. (en) Référence Flora of North America : Ulmus pumila
  9. Went, J. (1954). The Dutch Elm Disease – Summary of fifteen years' hybridization and selection work (1937–1952). European Journal of Plant Pathology. 02(1954); 60(2): 109–1276.
  10. Grbić, M., Skočajić, D., Đukić, M., Đunisijević-Bojović, D., Marković, M. (2015). 'Mass clonal propagation of elm as a way for replacement of endangered autochthonous species'. p.62. Proceedings, International Conference Reforestation Challenges, 3–6 June 2015, Belgrade, Serbia.
  11. Geng, M. A., A provenance test with elm (Ulmus pumila L.) in China, vol. 32, Silvae Genetica, , 37–44 p., chap. 2
  12. (en) Smalley, E. et Guries, R. P., « Breeding elms for resistance to Dutch elm disease », Annual Review of Phytopathology, vol. 31,‎ , p. 25-352
  13. Juan E. Zalapa, Johanne Brunet et Raymond P. Guries, « Genetic diversity and relationships among Dutch elm disease tolerant Ulmus pumila L. Accessions from China », Genome, vol. 51, no 7,‎ , p. 492–500 (PMID 18545273, DOI 10.1139/G08-034, S2CID 28606171, lire en ligne)
  14. (en) Miller, F. et Ware, G., « Resistance of Temperate Chinese Elms (Ulmus spp.) to Feeding of the Adult Elm Leaf Beetle (Coleoptera: Chrysomelidae) », Journal of Economic Entomology, vol. 94, no 1,‎ , p. 162-166 (PMID 11233108, DOI 10.1603/0022-0493-94.1.162)
  15. S Blank, T Kohler, T Pfannenstill et A Liston, « Zig-zagging across Central Europe: recent range extension, dispersal speed and larval hosts of Aproceros leucopoda (Hymenoptera, Argidae) in Germany », Journal of Hymenoptera Research, vol. 41,‎ , p. 57–74 (DOI 10.3897/JHR.41.8681 AccĂšs libre, lire en ligne)
  16. L Mittempergher et A Santini, « The history of elm breeding », Investigacion Agraria: Sistemas y Recursos Forestales, vol. 13, no 1,‎ , p. 161–177 (lire en ligne)
  17. Hans M. Heybroek, « Elm breeding in the Netherlands », Silvae Genetica, vol. 6, nos 3–4,‎ , p. 112–117 (lire en ligne)
  18. Pegg, G. F. et Brady, B. L., Verticillium Wilts, CABI Publishing, (ISBN 978-0-85199-529-8)
  19. Todzia, C. A. et Panero, J. L., « A new species of Ulmus (Ulmaceae) from southern Mexico and a synopsis of the species in Mexico », Brittonia, vol. 50, no 3,‎ , p. 343–347 (DOI 10.2307/2807778, JSTOR 2807778, S2CID 21320752)
  20. McIlvain, E. H. & Armstrong, C. G. (1965). Siberian Elm: A Tough New Invader of Grasslands. Weeds, Vol. 13, No. 3 (July 1965), pp 278 – 279. Weed Science Society of America & Allen Press.
  21. J. E. Zalapa, J. Brunet et R. P. Guries, « Isolation and characterization of microsatellite markers for red elm (Ulmus rubra Muhl.) and cross-species amplification with Siberian elm (Ulmus pumila L.) », Mol Ecol Resour, vol. 8, no 1,‎ , p. 109–12 (PMID 21585729, DOI 10.1111/j.1471-8286.2007.01805.x, S2CID 7294817, lire en ligne)
  22. Elowsky, C. G., Jordon-Thaden, I. E., & Kaul, R. B. (2013). A morphological analysis of a hybrid swarm of native Ulmus rubra and introduced U. pumila (Ulmaceae) in southern Nebraska. Phytoneuron 2013-44: 1–23. (ISSN 2153-733X).
  23. Villamil, C. B., Zalba, S. M. Red de información sobre especies exóticas invasoras – I3N-Argentina Universidad Nacional del Sur Bahía Blanca, Argentina.
  24. Hiersch, H., Hensen, I., Zalapa, J. Guries, R. & Brunet, J. (2013). Is hybridization a necessary condition for the evolution of invasiveness in non-native Siberian elm? Abstracts. Third International Elm Conference 2013. The elm after 100 years of Dutch elm disease. Florence, p45.
  25. U. carpinifolia × U. pumila, Morton Arboretum, Illinois, cirrusimage.com
  26. Miguel ĂĄngel Cogolludo-AgustĂ­n, Dolores AgĂșndez et Luis Gil, « Identification of native and hybrid elms in Spain using isozyme gene markers », Heredity, vol. 85, no 2,‎ , p. 157–166 (PMID 11012718, DOI 10.1046/j.1365-2540.2000.00740.x AccĂšs libre)
  27. Johanne Brunet, Juan E. Zalapa, Francesco Pecori et Alberto Santini, « Hybridization and introgression between the exotic Siberian elm, Ulmus pumila, and the native Field elm, U. minor, in Italy », Biol Invasions, vol. 15, no 12,‎ , p. 2717–2730 (DOI 10.1007/s10530-013-0486-z, S2CID 14385250)
  28. National Audubon Society (2002). Field Guide to North American Trees, Western Region, p. 419-420
  29. « Ulmus pumila (PIER species info) », sur Pacific Island Ecosystems at Risk project (PIER))
  30. Toshikazu Mito et Tetsuro Uesugi, « Invasive Alien Species in Japan: The Status Quo and the New Regulation for Prevention of their Adverse Effects » [archive du ], sur Airies, (consulté le )
  31. Miguel Ángel Cogolludo-AgustĂ­n, Dolores AgĂșndez et Luis Gil, « Identification of native and hybrid elms in Spain using isozyme gene markers », Heredity, vol. 85, no 2,‎ , p. 157–166 (PMID 11012718, DOI 10.1046/j.1365-2540.2000.00740.x AccĂšs libre)
  32. U. pumila herbarium leaf-specimens, RBGE 1902: elmer.rbge.org
  33. D. J. Leopold, « Chinese and Siberian elms », Journal of Arboriculture, vol. 6, no 7,‎ , p. 175–179 (lire en ligne)
  34. Klingaman, G. (1999). Plant of the Week: Siberian Elm. Extension News, University of Arkansas, Division of Agriculture.


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