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Roche

Une roche (du latin vulgaire rocca) est un matĂ©riau naturel presque toujours solide et constituĂ©, essentiellement ou en totalitĂ©, d'un assemblage de minĂ©raux. Les roches comportent parfois des fossiles (dans les roches sĂ©dimentaires), du verre rĂ©sultant du refroidissement rapide d'un liquide (tachylites et obsidiennes produites par le volcanisme, et pseudotachylites produites par frottement) ou des agrĂ©gats d'autres roches. Les roches peuvent ĂȘtre formĂ©es d'une seule espĂšce minĂ©rale (roches monominĂ©rales) ou de plusieurs (roches polyminĂ©rales) ; par exemple :

Un morceau de basalte.

L'ensemble présente une certaine homogénéité statistique. La classification des roches est complexe, car elle est basée sur un grand nombre de critÚres.

La roche présente une grande diversité d'aspects décrits comme suit :

  • souvent dure et cohĂ©rente : elle est dĂ©nommĂ©e pierre (marbre, granite), caillou, galet
 ;
  • friable ou inconsistante Ă  l'image de la craie et du talc pressĂ©s sous les doigts ;
  • plastique comme l'argile humidifiĂ©e ;
  • meuble Ă  l'exemple du sable qui coule dans le sablier ;
  • Ă  la limite liquide — huile — ou gazeuse ;
  • ou permĂ©able comme le calcaire ;
  • ou impermĂ©able comme l'argile.

La science de la description et de l'analyse des roches se nomme la pĂ©trographie (du grec πέτρα / pĂ©tra, « pierre », et graphĂȘ, « description »). La pĂ©trologie (du grec pĂ©tra et Î»ÏŒÎłÎżÏ‚ / lĂłgos, « Ă©tude ») quant Ă  elle, Ă©tudie les mĂ©canismes de formation et de transformation des roches. La discipline scientifique associĂ©e Ă  l'Ă©tude des mouvements et dĂ©formations des roches s'appelle la mĂ©canique des roches.

Un bloc de roche constitue un rocher.

Classification

Par origine

Formation des roches

1 — Érosion, transport, diagenùse
2 — Fusion
3 — Pression tempĂ©rature
4 — Refroidissement

Les roches sont classées selon leur composition, leur origine ou la modalité de leur formation ; d'abord en quatre grandes catégories :

  • les roches magmatiques (ou ignĂ©es), formĂ©es par la solidification de magmas ou de laves :
    • les roches volcaniques (ou extrusives, ou effusives), refroidies brutalement en surface aprĂšs une Ă©ruption volcanique, hĂ©micristallines,
    • les roches plutoniques (ou intrusives) qui se sont refroidies en profondeur, lentement et sans dĂ©gazage dans la chambre magmatique, dites holocristallines,
    • les roches filoniennes (ou hypoabyssales ou hypabyssales), intermĂ©diaires entre les roches extrusives et intrusives, et ayant subi un dĂ©gazage partiel ;
  • les roches mĂ©tamorphiques (ou cristallophylliennes) formĂ©es par la recristallisation (et gĂ©nĂ©ralement la dĂ©formation) de roches sĂ©dimentaires ou magmatiques. Cela se produit sous l'action de la tempĂ©rature et de la pression qui croissent avec la profondeur dans la croĂ»te terrestre ou au contact d'autres roches et la lave ;
  • les roches sĂ©dimentaires, formĂ©es Ă  la surface de la Terre ou dans les mers par l'accumulation en couches de matĂ©riaux sous l'action d'agents exogĂšnes, comme le vent, l'eau ou les squelettes externes de petits organismes aquatiques ;
  • les roches biogĂ©niques, formĂ©es par biolithogenĂšse (par des organismes ou grĂące Ă  eux). C'est notamment le cas des roches stromatolithiques, des roches issues de la tourbe ou de l'accumulation de matiĂšre organique, et des tufs et travertins formĂ©s sur certains bryophytes aquatiques ou semi-aquatiques.

Dureté

On peut également classer les roches en trois types, selon leurs propriétés :

Les roches présentent une dureté qui varie énormément. Le talc et le gypse présentent un indice trÚs faible et s'érodent trÚs facilement. Le corindon et le diamant, quant à eux font partie des roches les plus dures[1].

Texture

L'homogénéité des roches varie en fonction des minéraux. On en distingue quatre types de textures[2] :

Dilatation

Les roches peuvent plus ou moins se dilater.

Perméabilité

Certaines roches sont permĂ©ables, c'est-Ă -dire qu'elles laissent passer l'eau Ă  grande Ă©chelle (permĂ©ables en petit, sur un petit Ă©chantillon) ou Ă  petite Ă©chelle (permĂ©able en grand, par des fissures ou diaclases, par exemple dans les terrains karstiques) ; d'autres sont impermĂ©ables, telles que l'argile. Les roches poreuses, comme le grĂšs, permettent Ă  l'eau de s'infiltrer. Les roches poreuses peuvent ĂȘtre des roches-rĂ©servoirs (gaz naturel, pĂ©trole, eau). Aussi, d'autres roches et minĂ©raux sont solubles[3] - [4] :

  • moins de 0,05 gramme par litre de quartz ;
  • 1 gramme par litre pour les carbonates ;
  • 2,4 grammes par litre de gypse ;
  • 2,5 grammes pour les sulfates ;
  • 300 grammes par litre de sel gemme.

Diagnose

Plusieurs critÚres géologiques conduisent à la diagnose pétrographique et la pétrologie de la roche[5] :

  • prĂ©sence ou non d'une orientation, d'un litage (caractĂ©ristique d'une roche sĂ©dimentaire ou mĂ©tamorphique)
  • prĂ©sence ou non d'une texture (caractĂ©ristique d'une roche sĂ©dimentaire, magmatique ou mĂ©tamorphique) accompagnĂ©e ou remplacĂ©e par une matrice (caractĂ©ristique d'une roche sĂ©dimentaire ou magmatique)
  • prĂ©sence ou non de grains :
  • prĂ©sence ou non de porositĂ©
    • prĂ©sence de bulles sphĂ©riques (issues du dĂ©gazage du magma Ă  son arrivĂ©e Ă  la surface, caractĂ©ristique d'une roche magmatique volcanique)
    • prĂ©sence de porositĂ© intergranulaire (roche sĂ©dimentaire)
  • prĂ©sence de fossiles (roche sĂ©dimentaire ou faiblement mĂ©tamorphisĂ©e)

Associés à une analyse minéralogique, ces critÚres permettent de déterminer le nom d'une roche.

Utilisation

Les roches servent dans de nombreuses utilisations, notamment :

Notes et références

  1. Pierre Pech et Hervé Régnauld, Géographie physique, Paris, PUF, (ISBN 978-2-13-044735-1), p. 241
  2. Pierre Pech et Hervé Régnauld, Géographie physique, Paris, PUF, (ISBN 978-2-13-044735-1), p. 241-242
  3. Pierre Pech et Hervé Regnauld, Géographie physique, Paris, PUF, , p. 247
  4. Pierre Pech et Hervé Regnauld, Paysages et érosion : La Terre à visage découvert, Paris, CNDP, coll. « TDC » (no 749), , p. 10
  5. Jean-François Beaux, Bernard Platevoet et Jean-François Fogelgesang, Atlas de pĂ©trologie, Éditions Dunod, , 144 p.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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