AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

SĂ©isme induit

Un séisme induit est un séisme déclenché directement ou indirectement par des activités humaines. Il se produit quand l'Homme modifie le jeu des forces et contraintes visco-élastiques et poro-élastiques géologiques, par exemple via des modifications géographiques, tridimensionnelles et temporelles de poids, de tensions, de fronts de pression, de points de compression, de déplacement des seuils de rupture mécanique des roches, etc.).

Il peut rĂ©sulter d'une explosion intense (ex : essai nuclĂ©aire souterrain, des rĂ©Ă©quilibrages microgĂ©ologiques faisant suite Ă  des chantiers de grande ampleur (mines profondes Ă  ciel ouvert, canal de Suez), ou Ă  l’extraction, Ă  l’injection ou au dĂ©placement ou Ă  l’accumulation locale de « fluides gĂ©ologiques » (gaz, pĂ©trole, eau) dans les mĂ©canismes de rupture de la croĂ»te superficielle.

Il a généralement des effets trÚs locaux, et le plus souvent imperceptibles pour l'homme. Mais il peut parfois agir sur des objets géologiques à des échelles de dizaines de kilomÚtres.

L'activitĂ© miniĂšre Ă©tant de plus en plus productive et profonde, ce risque pourrait ĂȘtre croissant. L'exploitation du gaz de schiste a, en particulier, provoquĂ© une hausse exponentielle de ces sĂ©ismes (qui en 2017 pourraient affecter jusqu'Ă  3,5 millions d'AmĂ©ricains [1]).

Le cas des séismes induits par l'exploitation houillÚre

Un lien entre l’extraction charbonniĂšre profonde et des tremblements de terre touchant les bassins miniers est pressenti dĂšs les annĂ©es 1860, aprĂšs que de petites secousses aient pĂ©riodiquement secouĂ© les premiĂšres rĂ©gions miniĂšres, dont en Allemagne (tout comme dans le cas des barrages[2] - [3]). Ainsi en 1884, Karl Fuchs (gĂ©ologue et minĂ©ralogiste, professeur Ă  l’UniversitĂ© de Heidelberg s'en prĂ©occupe dans la 4e Ă©dition (en français) de son Ă©tude sur les volcans et les tremblements de terre[4]. Citant plusieurs exemples tels qu'un sĂ©isme survenu Ă  Charleroi en 1869 oĂč "la terre fut crevassĂ©e en beaucoup d’endroits et l’on put constater de nombreux affaissements du sol"[5] et Ă  Kohlscheid (bassin houiller proche d’Aix-la-Chapelle) oĂč la mĂȘme annĂ©e un sĂ©isme est ressenti, ou encore Ă  Herzogenrath et Aix-la-Chapelle respectivement en septembre et en . La Ruhr a Ă©tĂ© touchĂ©e par plusieurs sĂ©ismes locaux de 1860 Ă  1870, Fuchs remarque qu'il s'agit toujours de zones concernĂ©es par une exploitation intensive et rĂ©cente du charbon. Il persiste dans la 6e Ă©dition de son ouvrage (datĂ©e de 1895)[6]. Il pense qu'en plus des vides laissĂ©s par les galeries d'exploitation, une dĂ©composition du charbon en grisou produit aussi des vides souterrains supplĂ©mentaires, sources d'affaissement lent ou d'effondrement soudains se manifestant en surface comme des sĂ©ismes.

Comme l'a récemment montré Kevin Troch, historien de l'exploitation houillÚre [7], durant des décennies les géologues proches des charbonnages (tels que belge Jules Cornet ou De Munck en Europe) nieront cependant toute possibilité de lien de cause à effet entre mines et séismes, et ceci bien que des scientifiques comme Lancaster (directeur de l'Observatoire royal de Belgique) aient trÚs tÎt suspecté un lien avec les affaissements miniers et/ou avec les effondrements qu'ils impliquent parfois en surface, en s'appuyant notamment sur les résultats des premiÚres stations sismologiques.

Au siÚcle suivant (XXe siÚcle) ces séismes se font plus fréquents et éveillent des soupçons chez les gouvernements allemand et polonais ; un premier laboratoire de surveillance de la sismicité induite est installé à Bochum (bassin charbonnier de la Ruhr) en 1908[8] puis en 1920 en Haute Silésie en Pologne[9].

La France et la Belgique s'interrogent mais les charbonnages et leurs géologues nient leur responsabilité (qui serait source de compensations financiÚres trÚs élevées si elle était reconnue alors qu'ils sont déjà confrontés aux coûts des affaissements et d'autres accidents et dégùts miniers.

En 1898 EugĂšne Lagrange (professeur de physique Ă  l'École royale militaire de Belgique), pose l'hypothĂšse qu'un accroissement de la sismicitĂ© prĂ©cĂšde les « coups de grisou Â» propose - devant la SociĂ©tĂ© belge de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie et d’hydrologie - d'installer cinq autres stations qui complĂ©teraient celle d’Uccle (la premiĂšre construite en Belgique, en 1899) : il les envisage sur le littoral, au niveau d'un puits de la mine de charbon de l’Agrappe Ă  Frameries, dans le bois de Colfontaine, dans les carriĂšres de porphyre de Quenast et Ă  LiĂšge (Ă©galement dans une galerie de mine)[10]. Ces stations pourraient amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© miniĂšre (mais aussi rĂ©pondre aux questions posĂ©es par De Munck sur la sismicitĂ© induite). Les charbonnage de l’Agrappe acceptent l'installation d'un sismographe dans une de ses galeries.

AprĂšs un sĂ©isme qui secoue de la vallĂ©e de la Scarpe en 1896, De Munck se demande si « les rĂ©gions minĂ©es par l’industrie du charbon et d’équilibre affaibli, qui s’étendent Ă  la fois dans le Pas-de-Calais, dans le dĂ©partement du Nord et en Belgique, n’avaient pas simplement subi le contre-coup de troubles souterrains graves, perçus aussi en diffĂ©rents points du globe, ou bien si ce n’est pas la suite naturelle d’un ensemble de phĂ©nomĂšnes sismiques constatĂ©s Ă  l’étranger peu avant la date de la secousse franco-belge du 4 septembre [1896] »[11]»

Paul Habets, professeur d’exploitation des mines Ă  l’UniversitĂ© libre de Bruxelles, insiste sur « l’importance qu’il y aurait Ă  ausculter le sol des rĂ©gions charbonniĂšres de notre pays. Il signale que, Ă  cĂŽtĂ© des vibrations intĂ©ressant l’ensemble de la rĂ©gion, il y a des mouvements locaux, souvent plus importants, rĂ©sultant des affaissements causĂ©s par l’exploitation mĂȘme. Ces mouvements peuvent aussi avoir une influence sur les dĂ©gagements du grisou et il importe de distinguer les accroissements de dĂ©gagements dus Ă  ces macrosismes de ceux qui seraient produits par les microsismes d’origine endogĂšne »[12] Ernest Van den Broeck (secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la sociĂ©tĂ© belge de gĂ©ologie) Le il interroge ses collĂšgues : « Quelles relations y-a-t-il entre les dĂ©gagements normaux et anormaux du grisou avec les phĂ©nomĂšnes mĂ©tĂ©orologiques de pression atmosphĂ©rique, de magnĂ©tisme, de manifestations sismiques, d’état Ă©lectrique, d’affaissements produits par des causes naturelles ou accidentelles ? »[13] et pour rĂ©pondre Ă  cette question il veut Ă©tablir des sismographes capables d'enregistrer des Ă©vĂšnements microsismiques prĂšs de sites extractifs[14].

En 1903, la SociĂ©tĂ© belge de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie et d’hydrologie a posĂ© des sismographes Ă  Quenast et aux charbonnages de l'Agrappe dans la fosse Grand-Trait (Ă  850 mĂštres de profondeur) pour dĂ©tecter d'Ă©ventuels liens entre grisou et petits sĂ©ismes[15] - [16], mais elles seront peu utiles et non-pĂ©rennes faute d'une bonne alimentation en Ă©lectricitĂ© et par manque de financements des houillĂšres et du gouvernement belge[17]. EugĂšne Lagrange s'en plaint en 1904 [18], mais prĂ©sente Ă  la SociĂ©tĂ© des donnĂ©es pour le site de Frameries lors de sa sĂ©ance du . Sans doute par peur des rĂ©sultats, le projet est abandonnĂ© en ce qui concerne le sismographe du charbonnage de l'Agrappe[19] ; le projet n'est plus mĂȘme mentionnĂ© aprĂšs 1907.

CÎté Industriels, les géologues belges et français nient rapidement toute responsabilité du dépouillement dans la survenue de tremblements de terre dans des régions pourtant antérieurement réputées trÚs peu sismiques. Pour les séismes de la vallée de la Scarpe (1896) et de Mons (1911), Jules Cornet, Henri Douxami, Fernand Montessus de Ballore parmi d'autres, contestent toute responsabilité de l'Industrie houillÚre[20] - [21] - [22] et qualifient leurs éventuels détracteurs d'affabulateurs et de charlatans.

Jules Cornet et Henri Douxami, contre un grand nombre de savants (moins spécialisés dans le domaine minier et donc moins écoutés), affirment que les secousses d'Havré survenues en 1887 étaient simplement liées à la présence de nombreuses failles et dislocations dans les terrains crétacés surplombant le terrain houiller[21], et non dû à l'exploitation charbonniÚre.
Douxami, insiste sur l’étendue de la zone Ă©picentrale du sĂ©isme (27 kilomĂštres) qui lui paraĂźt "s’accorder difficilement avec la cause gĂ©nĂ©ralement invoquĂ©e [
] nous voulons dire le dĂ©houillement produit par les progrĂšs de l’exploitation amenant un tassement d’anciennes galeries dĂ©houillĂ©es, insuffisamment remblayĂ©es". Montessus de Ballore affirme lui en 1906 que « La bande houillĂšre est assez riche en Ă©picentres sur toute sa longueur, et a Ă©tĂ© parfois Ă©branlĂ©e par de sĂ©vĂšres tremblements de terre [
] Dans le bassin du Douaisis, ces sĂ©ismes sont gĂ©nĂ©ralement attribuĂ©s Ă  des effondrements ou Ă  des tassements dans les galeries anciennes abandonnĂ©es. Cette opinion est contredite par les Ă©tudes classiques de Jicinski[23]. Il a montrĂ© par de nombreuses observations que les mouvements du sol, rĂ©sultant de l’exploitation des mines, sont des phĂ©nomĂšnes d’une extrĂȘme lenteur, exigeant plusieurs annĂ©es pour se parfaire complĂštement, ce qui exclut, d’aprĂšs le mode mĂȘme de leur formation, toute possibilitĂ© de secousses brusques, sĂ©ismiques en un mot. Les chocs du Douaisis ont le plus souvent un caractĂšre trĂšs local et ceux du 12 septembre 1888 et du 9 dĂ©cembre 1892, Ă  Sin-le-Noble, ont Ă©tĂ©, dit-on, accompagnĂ©s d’affaissements d’immeubles. Si donc l’on se reporte aux Ă©tudes prĂ©cĂ©demment rappelĂ©es, au lieu de voir dans ce dernier fait une confirmation de l’opinion courante, il faudra plutĂŽt considĂ©rer l’affaissement comme une consĂ©quence du sĂ©isme que comme son origine »[24].

Jules Cornet rĂ©affirme dans Ă©tude sur le tremblement de terre de la vallĂ©e de la Scarpe en 1896 puis dans un article sur le sĂ©isme de Mons (publication de 1911) qu'en aucun cas les vides issus de l’exploitation de la houille n'auraient pu causer ces sĂ©ismes : Le dĂ©houillement crĂ©e selon lui des affaissements lents et graduels sources d'affaissement et de fissurent des constructions, mais n'est jamais source de secousses brusques et encore moins d’ébranlements perceptibles sur de grandes Ă©tendues[25]. Ce point de vue sera rĂ©guliĂšrement rĂ©pĂ©tĂ© par les gĂ©ologues belges (souvent d'anciens Ă©lĂšves de Cornet, comme argument d’autoritĂ©, par exemple par C Charlier[26], Fourmarier[27] ou encore R MarliĂšre [28] A Renier[29] ou encore C Stevens[30].

En 1912 le gĂ©ologue lillois Henri Douxami (ami de Jules Gosselet) clĂŽt le dĂ©bat par un article basĂ© sur un relevĂ© exhaustif par Gosselet des sĂ©ismes du nord de la France de 330 Ă  1911, dont il cherche des causes[31], tout en niant l’opinion publique liant les rĂ©cents sĂ©ismes Ă  des tassements brutaux de zones profondes dĂ©houillĂ©es et insuffisamment remblayĂ©es ; « Le dĂ©houillement, et d’une façon gĂ©nĂ©rale les exploitations souterraines, ne donne lieu qu’à des affaissements lents et graduels qui abaissent le sol et peuvent fissurer les maisons, mais jamais il ne se produit de secousses brusques ni surtout d’ébranlements sensibles sur de grandes Ă©tendues [
] Pour un certain nombre de savants, les mouvements qui ont si profondĂ©ment dĂ©rangĂ© et disloquĂ© les couches de houille que nous exploitons aujourd’hui ne seraient pas encore terminĂ©s : les morts-terrains qui surmontent la houille dans le Hainaut, sont en effet plissĂ©s et le sillon occupĂ© par la Sambre et la Meuse au pied de l’Ardenne est un sillon qui s’est accentuĂ© depuis que l’homme existe, ainsi que l’a montrĂ© M. Cornet. M. Jules Gosselet a rĂ©vĂ©lĂ© l’existence de grandes cassures ou failles qui ont affectĂ© les terrains crĂ©tacĂ©s et tertiaires plus rĂ©cents que la houille. Il n’est donc pas douteux que la bande houillĂšre qui s’étendu du Boulonnais en France jusqu’à Dortmund en Allemagne ne soit une rĂ©gion instable oĂč des mouvements trĂšs rĂ©cents du sol ont Ă©tĂ© constatĂ©s par les gĂ©ologues, mais pour nous, ce sont seulement les failles et les fractures qui affectent les terrains houillers et les morts terrains qui les surmontent ou simplement ces derniers qui peuvent ĂȘtre le siĂšge, Ă  l’époque actuelle, de mouvements donnant naissance Ă  des tremblements de terre superficiels »[32]. Il fait toutefois une exception pour le sĂ©isme du dans une mine de sel (Ă  Varangeville-Saint-Nicolas en Lorraine), mais dans un contexte non-charbonnier ; « Un Ă©boulement [
] provoqua un Ă©branlement du sol qui fut ressenti Ă  Nancy Ă  12 kilomĂštres de lĂ . C’est, Ă  notre connaissance, un des rares exemples, dans notre rĂ©gion, d’un tremblement de terre, d’ailleurs trĂšs localisĂ©, paraissant bien dĂ»t Ă  l’exploitation humaine »[33].

Aucune de ces affirmations n'est cependant scientifiquement dĂ©montrĂ©e[34], mais permettent aux houillĂšres du Nord-Pas-de-Calais et de Belgique de nier toute responsabilitĂ© dans des sĂ©ismes induits, alors qu'ailleurs en Europe, des outils de surveillance de la sismicitĂ© induite dans les mines de charbon montrent le contraire. La SociĂ©tĂ© belge de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie et d’hydrologie abandonne son projet de rĂ©seau de surveillance face aux freins posĂ©s par les charbonnages et le gouvernement. C'est le CEA qui plus tard pour ses installations nuclĂ©aires gĂšrera le rĂ©seau de sismographes (« RĂ©seau LDG Â» du CEA).

Selon KĂ©vin Troch, ce dĂ©ni de la sĂ©ismicitĂ© induite de la part des gĂ©ologues, des gouvernements et des charbonnages peut ĂȘtre expliquĂ© par les risques trĂšs Ă©levĂ©s de voir l’activitĂ© miniĂšre ĂȘtre interdite ou devenir non-rentable si elle Ă©tait scientifiquement dĂ©montrĂ©e. Ainsi le sĂ©isme de Ransart (1911) est analysĂ© par Cambier qui sait qu'il pourrait menacer les charbonnages du nord-est de Charleroi et de la Basse-Sambre si on l'attribuait Ă  l'exploitation[35]. Les charbonnages sont confrontĂ©s aux coĂ»ts croissants des sĂ©quelles miniĂšres de surface, qui sont heureusement gĂ©ographiquement trĂšs localisĂ©es, au contraire des sĂ©ismes induit qui peuvent toucher des dizaines de km2 avec alors des plaignants potentiellement bien plus nombreux et un risque de contestation des charbonnages et de chĂŽmage par des milliers de familles. Jules Cornet et Henri Douxami rĂ©ussissent Ă  conforter l'industrie ou au moins Ă  entretenir le doute, mais d'autres gĂ©ologues soutiennent qu'il existe des sĂ©ismes induits par le dĂ©houille. C'est le cas de F Montessus de Ballore qui Ă  la fin de son ouvrage GĂ©ographie sismologique crĂ©e le nom de "pseudosĂ©ismes" pour dĂ©signer ces tremblements de terre, suscitĂ©s par les travaux de mines. S'appuyant sur les travaux de Jules Gosselet il y conteste les conclusions nĂ©gatives de Jicinsky et de Cornet qu'il estime ĂȘtre "trop catĂ©goriques"[36], notant que ces sĂ©ismes miniers ont « des caractĂšres trĂšs particuliers : leur aire d’extension est Ă  peu prĂšs circulaire et ne dĂ©passe guĂšre 7 Ă  8 kilomĂštres ; l'intensitĂ© du choc, assez grande au centre, diminue avec une rapiditĂ© bien plus grande que pour les sĂ©ismes ordinaires. N’ayant pas, du moins ainsi qu’on le pense, une origine purement naturelle, mais dĂ©pendant de causes artificielles, on peut les qualifier de « pseudosĂ©ismes » »[36] » ; Il plaide pour que la sĂ©ismicitĂ© induite fasse l'objet de recherche prioritaire pour les charbonnages de France et de Belgique, s'opposant ainsi Ă  ses collĂšgues Jules Cornet et Jicinsky, sans ĂȘtre entendu : La station de l’Agrappe est abandonnĂ©e. Et les recherches sur la sĂ©ismicitĂ© induite ne seront jamais faites dans ces deux pays, car impossibles sans l'appui ou pire sans l'accord des charbonnages.

Sources de séismes induit

Le poids de l'eau accumulée derriÚre un barrage est une des sources possible de séisme induit.

On connaßt différentes sources aux séismes induits :

  • La mise en eau rapide de grands barrages-rĂ©servoirs, ou leur vidange rapide (surtout si la colonne d'eau retenue dĂ©passe 100 m) ;
  • Exploitation intense de grands aquifĂšres ;
  • Exploitation gĂ©othermique profonde (si elle utilise la fracturation hydraulique). Cet effet a notamment Ă©tĂ© dĂ©crit par 2 Ă©tudes dans la revue Science[37] - [38]. Deux cas sont souvent Ă©voquĂ©s : les sĂ©ismes induits de BĂąle (2006) et surtout de Pohang (2017). Ces deux centrales (Ă  systĂšme gĂ©othermique amĂ©liorĂ© par la fracturation)[39] ont Ă©tĂ© stoppĂ©es. L'injection d’un fluide sous pression y a induit de petits tremblements de terre qui ont rĂ©activĂ© des failles proches, induisant un sĂ©isme. Celui de 2017 a Ă©tĂ© classĂ© comme le second tremblement de terre le plus intense et destructeur historiquement enregistrĂ© en CorĂ©e du Sud (135 blessĂ©s ; coĂ»t estimĂ© : 300 milliards de won, soit 290 millions de dollars amĂ©ricains). Il a Ă©tĂ© 1000 fois plus intense que celui de magnitude 3,4 enregistrĂ© Ă  BĂąle en Suisse en 2006.
  • L'exploitation pĂ©troliĂšre ou gaziĂšre, qu'elle se fasse Ă  ciel ouvert ou par puits ou puits + galeries, avec ou sans fracturation hydraulique. Des effets Ă  Ă©chelles dĂ©cakilomĂ©trique ont par exemple Ă©tĂ© constatĂ©s autour des forages du gisement de Lacq, l'un des cas les plus Ă©tudiĂ©s oĂč de faibles contraintes (<1 MPa) ont dĂ©clenchĂ© une activitĂ© sismique trĂšs significative (« 1000 Ă©vĂ©nements de magnitudes comprises entre 1 et 4.2) en 20 ans. Cette sĂ©ismicitĂ© est par ailleurs entretenue durant plus de 20 ans par des perturbations de l'ordre de 0.1 MPa, soit un ordre de grandeur infĂ©rieur aux perturbations qui ont dĂ©clenchĂ© le dĂ©but de la sĂ©quence sismique[40] ». Les ruptures sont des rĂ©ponses Ă  des lois de contraintes effectives, Ă  des transferts poroĂ©lastiques ou Ă  des compensations isostasiques. Dans le cas d'exploitations miniĂšres, pĂ©troliĂšres et gaziĂšre, 3 grands « dĂ©clencheurs sismiques » ont Ă©tĂ© identifiĂ©s, correspondant chacun Ă  une forme d'exploitation et de rĂ©ponse sismique liĂ©e Ă  des paramĂštres de taille, temps et aux volumes en jeu) ; ce sont :
    • l'augmentation de pression Ă  la suite d'une (ou plusieurs) injection(s) de fluide ;
    • la baisse de pression due Ă  l'extraction de fluide (avec de nombreux petits sĂ©ismes induits d'une magnitude infĂ©rieure Ă  3, et quelques sĂ©ismes plus intenses (ex : de 1960 et 2011 des pompages destinĂ©s Ă  l’irrigation ont fait baisser la nappe phrĂ©atique de 250 mĂštres, sous la ville espagnole de Lorca[41]. En une faille s'est rĂ©activĂ©e, occasionnant un sĂ©isme d'assez faible magnitude (5,1), mais qui a fait neuf morts et d'importants dĂ©gĂąts matĂ©riels en raison d'un Ă©picentre peu profond (+/- 3 km contre habituellement une dizaine de km)[41].
    • le dĂ©ficit de masse lors d'extraction massive (ces trois facteurs pouvant se cumuler dans le temps et dans un mĂȘme l'espace souterrain).
  • L’exploitation miniĂšre (mines de sel, mine de charbon notamment) ; Les affaissements miniers d'une part, et les impacts des pompages d'exhaure nĂ©cessaires Ă  l'exploitation d'autre part peuvent avoir une influence sur les systĂšmes de failles locaux. Ainsi, pour 2,4 milliards de tonnes de charbon extraites du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, le volume d’exhaure Ă©tait en fin d'exploitation environ de 20 000 m3 d'eau/jour[42]. Autre exemple, pour extraire environ 500 millions de tonnes de charbon de 1801 Ă  1989 dans une mine situĂ©e prĂšs de Newcastle en Australie, il a fallu pomper environ 3 milliards de tonnes d'eau, ce qui aurait suffi selon le gĂ©ophysicien Christian Klose de l'universitĂ© Columbia[43] Ă  rĂ©activer une faille situĂ©e Ă  10 km de profondeur, causant le un tremblement de terre de magnitude 5,6 qui a tuĂ© 13 personnes et fait 3,5 milliards de dollars de dĂ©gĂąts. Les forages (dont offshore et de gaz de schiste) sont de plus en plus profonds et de plus en plus associĂ©s Ă  des injections d'eau ou boue sous trĂšs haute pression (Par exemple, dans les gisements profonds de gaz de schiste des Schistes de Haynesville (États-Unis), la pression rencontrĂ©e par le forage atteint plus de 10 000 psi. La fracturation nĂ©cessite alors selon Halliburton d'au moins doubler la pression habituellement utilisĂ©e pour l'hydrofracturation[44] ). Ces injections crĂ©ent des cavitĂ©s et/ou des dĂ©compressions de roche ou fracturent la roche. Ainsi deux sĂ©ismes de magnitude 3,9 puis quelques jours plus tard de magnitude 4,4 enregistrĂ©s en Colombie-Britannique mi-2014 ont Ă©tĂ© reconnus par la commission de rĂ©glementation de l'industrie pĂ©troliĂšre et gaziĂšre de cette province, comme ayant Ă©tĂ© induits par la fracturation hydraulique utilisĂ©e par l'entreprise Progress Energy (filiale du groupe public malaisien Petronas) pour exploiter du gaz de schiste dans cette rĂ©gion[45]. Un an plus tard, malgrĂ© une mise en demeure de diminuer la pression de fracturation (ce qui a Ă©tĂ© fait selon la commission), Ă  la suite d'un nouveau sĂ©isme de magnitude 4,6 ayant comme Ă©picentre un autre site d'exploitation de la mĂȘme entreprise[45], l'activitĂ© de Progress Energy y a Ă©tĂ© provisoirement suspendue par les autoritĂ©s locales, alors qu'un autre site venait d'ĂȘtre fermĂ© par l'entreprise Ă  la suite de la survenue d'un sĂ©isme Ă  km du forage[45].
    L'exploitation miniĂšre peut aussi produire des explosions de grisou.
    Enfin, les grands crassiers, et terrils de millions de tonnes compriment la surface ; le « rĂ©Ă©quilibrage » qui s'ensuit peut se traduire par des effondrements ou de lents affaissements. Ces affaissements modifient parfois le paysage, avec par exemple des « descente de sol » atteignant 20 m dans le Nord de la France, 17 m sur des zones habitĂ©es dans la rĂ©gion de Douai, qui seraient aujourd’hui sous le niveau de la nappe phrĂ©atique si celle-ci n’était pas pompĂ©e) ; ces mouvements dans le sous-sol sont susceptibles d'interagir avec la sismique naturelle. De mĂȘme en Lorraine oĂč des quartiers ont dĂ» ĂȘtre Ă©vacuĂ©s ou Ă  Gardanne (Bouches-du-RhĂŽne) oĂč la population ressent une sismicitĂ© faible mais rĂ©guliĂšre.
  • Les essais nuclĂ©aires souterrains (ou sous-marins[46]). Ils crĂ©ent une onde brĂšve, mais puissante et brutale, susceptibles d’agir localement sur la croĂ»te terrestre. Les sites d’essais ont Ă©tĂ© choisis pour limiter le risque, et loin des zones habitĂ©es et il n'y a pas de preuve publiĂ©e de tremblement de terre induit important, mais l'ouverture de fractures et de mouvements de faille ont Ă©tĂ© signalĂ©s, de mĂȘme que des sĂ©ries de rĂ©pliques sismiques suivant l'essai nuclĂ©aire, supposĂ© traduire des mouvements de petites failles, des effondrement de cavitĂ©s ou la formation de cheminĂ©es. Dans plusieurs cas, l'Ă©nergie sismique libĂ©rĂ©e par les mouvements de faille a mĂȘme dĂ©passĂ© celle de l'explosion[47]. Dans deux cas au moins, d'aprĂšs une idĂ©e dĂ©veloppĂ©e par l'industrie pĂ©troliĂšre dans les annĂ©es 1950-1960[48], des essais nuclĂ©aires auraient Ă©tĂ© utilisĂ©s pour tester un Ă©ventuel effet de fracturation d'un gisement gazier ; sans rĂ©sultat concluant selon Mr Courme, Directeur gĂ©nĂ©ral de « Total Gas Shale Europe »[49].

Sécurité

Le séisme induit est une contrainte géotechnique et de sécurité à prendre en compte ;

  • Pour tous les amĂ©nagements (barrages, mines ou installations gĂ©othermiques en particulier) faits en zone Ă  risque, mĂȘme et peut-ĂȘtre surtout dans des rĂ©gions ayant une activitĂ© sismique modĂ©rĂ©e, car les normes de construction parasismique n’y sont pas appliquĂ©es comme elles le seraient dans une zone connue pour son risque. Ainsi le forage suisse gĂ©othermique profond « en roches sĂšches », qui devait atteindre km de profondeur, entamĂ© en 1996 dans le quartier de KleinhĂŒningen Ă  BĂąle (« Deep Heat Mining ») par Geopower BĂąle Ă  l'initiative de l'Office fĂ©dĂ©ral de l'Ă©nergie (OFEN), a-t-il Ă©tĂ© fermĂ© aprĂšs qu'il a induit trois sĂ©ismes du au dĂ©but 2007 (voir plus bas, #Ampleur et occurrence).
  • Pour la construction et l'entretien (vidange/remise en eau) des grands barrages artificiels.

Des capteurs associĂ©s Ă  un systĂšme d’alerte, et des modĂšles mathĂ©matiques peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour gĂ©rer ce risque. Dans certains cas, on a anticipĂ© en dĂ©clenchant les affaissements (« foudroyage » des galeries de mines par exemple).

Ampleur et occurrence

Les sĂ©ismes induits sont encore mal connus. Leur existence n'est plus discutĂ©e, mais leur ampleur fait l'objet de dĂ©bats, de mĂȘme que le dĂ©lai d'apparition du sĂ©isme (et de ses rĂ©pliques). Un monitoring sismique fin de certains gisements a prouvĂ© que beaucoup de sĂ©ismes de faible magnitude (infĂ©rieure Ă  3) Ă©taient produits lors de l’exploitation mais aussi parfois longtemps aprĂšs celle-ci, que la gĂ©omĂ©canique classique explique, mais peine Ă  prĂ©voir (amplitude, occurrence et durĂ©e).

Le premier cas documentĂ© est celui de la mise en eau du lac Mead qui aux États-Unis en 1935 a Ă©tĂ© suivi d’une suite de petits sĂ©ismes (de magnitude infĂ©rieure Ă  5) enregistrĂ©s dans le Nevada et l'Arizona. En 1967, l'injection de liquides en profondeur sur le site de production d'armes chimiques du Rocky Mountain Arsenal (en), dans le Colorado, avait provoquĂ© un sĂ©isme de magnitude 4,9 ; le plus important observĂ© jusqu'Ă  la gĂ©nĂ©ralisation de l'exploitation de gaz de schiste aux États-Unis Ă  partir de 2009[50].

En France

En France, les Ă©tudes faites sur le gisement de gaz de Lacq (PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques) ont montrĂ© que des contraintes rĂ©putĂ©es « faibles » (<1 MPa) liĂ©es Ă  la baisse de pression du gisement, ont engendrĂ© une activitĂ© sismique significative (jusqu’à 4,2 sur l’échelle de Richter), ensuite entretenue durant deux dĂ©cennies par des perturbations encore plus faibles (environ 0,1 Mpa) ; ce sont environ 1 000 Ă©vĂ©nements enregistrĂ©s en une vingtaine d’annĂ©es 1920 ans, de magnitudes comprises entre 1 et 4,2. Une modĂ©lisation des transferts de contraintes visco-Ă©lastiques et poro-Ă©lastiques induits par l’exploitation du gaz de Lacq, a montrĂ© un lien possible (mais qu’on ne peut dĂ©montrer avec certitude) avec des sĂ©ismes majeurs de la faille nord-pyrĂ©nĂ©enne situĂ©e Ă  30 km plus au sud[51].

Toujours en France, un sĂ©isme de magnitude 4,9 a Ă©tĂ© enregistrĂ© le Ă  la suite de la mise en eau du barrage de Monteynard-Avignonet (Vercors, France), peut-ĂȘtre par suite de l'infiltration d'eau dans les microfractures des roches favorisĂ©e par la hauteur de l’eau (loi de Darcy), ce qui aurait pu induire une moindre rĂ©sistance du socle rocheux Ă  la rupture alors qu’il Ă©tait soumis Ă  la pression supplĂ©mentaire de la masse d’eau retenue par le barrage.

Cet événement a été utilisé pour améliorer la connaissance du réseau de failles sismiques potentielles au sud de Grenoble.

Canada

Hydro-Québec, qui a construit plusieurs grands réservoirs dans le nord-du-Québec depuis les années 1950 rapporte plusieurs événements de séismicité induite survenus lors du remplissage des réservoirs. Ainsi, un tremblement de terre d'une magnitude de 4,1 est survenu en , lors du remplissage du réservoir de la Manic-3, sur la CÎte-Nord[52].

Le mĂȘme phĂ©nomĂšne a Ă©tĂ© notĂ© lors du remplissage du rĂ©servoir de la centrale La Grande-2, le constructeur du barrage a mesurĂ© une premiĂšre sĂ©rie de sĂ©ismes d'une magnitude de 1,0 sous le rĂ©servoir, situĂ© dans le Bouclier canadien, une zone normalement reconnue pour sa faible sĂ©ismicitĂ©. Cette premiĂšre pĂ©riode de trois semaines a Ă©tĂ© suivie, 45 jours plus tard, d'une recrudescence en raison de l'augmentation du rythme de remplissage du rĂ©servoir durant la crue printaniĂšre de 1979 ; « En moins de six heures, 20 Ă©vĂ©nements ont eu lieu dans cette rĂ©gion », relate un rapport-bilan de la SociĂ©tĂ© d'Ă©nergie de la Baie James, maĂźtre d'Ɠuvre du projet. Des secousses plus fortes — allant jusqu'Ă  la magnitude 4 — ont Ă©tĂ© notĂ©es en de 1981 Ă  1984, lors du remplissage du rĂ©servoir La Grande-3, situĂ© Ă  environ 125 km en amont[52].

Les sĂ©ismes induits par la fracturation hydraulique posent aussi problĂšme. Une Ă©tude de publiĂ©e dans Science est basĂ©e sur l’analyse des effets sismiques de 6 sites de forage prĂšs de Fox Creek (nord-ouest de l'Alberta) : De nombreux sĂ©ismes induits se sont produits, pour la plupart lors des injections mais certains plusieurs mois aprĂšs. Le sĂ©isme le plus important (magnitude de 3,9) le s'est ainsi dĂ©clenchĂ© deux semaines aprĂšs la fin du fracking[53]. Selon l'Ă©tude, une moindre rĂ©cupĂ©ration de fluide de fracturation (7 % seulement dans ce cas) semble ĂȘtre un indice prĂ©dictif de risque de sĂ©isme induit retardĂ© (Cette perte de fluide peut signifier la pressurisation d’une faille pouvant aboutir Ă  une sĂ©rie de tremblements de terre Ă©talĂ©e sur plusieurs mois). Les auteurs recommandent aux foreurs de dorĂ©navant tenir compte de ces risques, surtout lorsqu'ils ne parviennent pas Ă  rĂ©cupĂ©rer les fluides de fracking[53].

Suisse

Le forage suisse gĂ©othermique profond « en roches sĂšches », qui devait atteindre km de profondeur, entamĂ© en 1996 dans le quartier de KleinhĂŒningen Ă  BĂąle (« Deep Heat Mining ») par Geopower BĂąle Ă  l'initiative de l'Office fĂ©dĂ©ral de l'Ă©nergie (OFEN), a Ă©tĂ© fermĂ© aprĂšs avoir induit trois sĂ©ismes du Ă  dĂ©but 2007. Ces sĂ©ismes Ă©taient modĂ©rĂ©s, mais de magnitude supĂ©rieure Ă  3 (3,4 le Ă  17 h 48, au moment de l'injection d'eau sous pression dans la roche. Les injections d'eau visent Ă  Ă©largir les fissures existantes, Ă©ventuellement « entartrĂ©es » pour qu'on puisse y faire circuler de l'eau avant de la rĂ©cupĂ©rer rĂ©chauffĂ©e). Entre le dĂ©but des travaux de pompage et la premiĂšre grosse secousse du , l'Institut de sismologie avait enregistrĂ© 36 petits sĂ©ismes dont cinq ont atteint une magnitude comprise entre 2 et 3, les autres ne dĂ©passant pas 1,5[54]. Une autre secousse a eu lieu le avec une rĂ©plique de magnitude 2,5 (le ) puis le 6 et le (magnitude 3,2). Ces secousses ont incitĂ© le gouvernement cantonal de BĂąle Ă  la prudence[55], la ville ayant dĂ©jĂ  Ă©tĂ© victime d'un grave tremblement de terre en 1356, avec un Ă©picentre situĂ© Ă  proximitĂ© de ce point[56].

Coups de grisou et exploitation d'hydrocarbures

Dans le domaine minier, on peut supposer que des « coups de grisou » aient pu avoir des impacts ponctuels également, mais finalement insignifiants au regard des rééquilibrages de type affaissements sur le moyen et long terme.

L’exploitation rapide des gisements d'hydrocarbures est une source frĂ©quente et attendue d'instabilitĂ©s sismiques. Les sĂ©ismes pouvant ĂȘtre alors induits par la surpression liĂ©es Ă  l'injection de fluide; ou au contraire Ă  la chute de pression induite par l’extraction de fluide, et enfin par le dĂ©ficit de masse lors d'extraction massive.

Ce phĂ©nomĂšne se produit mĂȘme dans les puits profonds oĂč l’on aurait pu penser que les contraintes Ă©taient minimes comparĂ©es Ă  celles induites par l’énorme poids de la roche pĂ©riphĂ©rique. L'US Geological Survey l'a dĂ©montrĂ© et mesurĂ© par diverses expĂ©riences dĂšs 1969 dans le Colorado. L'augmentation prĂ©occupante de ces sĂ©ismes induits dus Ă  l'exploitation du gaz de schiste a poussĂ© l'US Geological Survey Ă  intĂ©grer, depuis 2014, la probabilitĂ© des sĂ©ismes induits dans son National Seismic Hazard Model annuel, utilisĂ© comme document principal pour la construction des infrastructures de transport et pour la conception des plans d'urgence en cas de catastrophe[57].

Le cas des États-Unis et en particulier de l'Oklahoma

Épicentre du sĂ©isme du 3 septembre 2016 (Ă©toile), et sĂ©ismes significatifs dĂ©jĂ  observĂ©s dans la rĂ©gion (avec par ordre chronologique les points bleus, jaune, verts et rouges, qui montrent une force et frĂ©quence en croissance rapide de ces sĂ©ismes
SĂ©isme du , Magnitude 5.8 - situĂ© Ă  prĂšs de 15 km au NW de la petite ville de Pawnee (2000 hbts environ) en Oklahoma. Selon l'USGS ce tremblement de terre Ă©tĂ© trĂšs probablement induit par la fracturation hydraulique et/ou la rĂ©injection d'eau[58].

Les tremblements de terre induits par l’homme pourraient affecter jusqu'Ă  3,5 millions d'AmĂ©ricains en 2017[1] ; Leur nombre a Ă©tĂ© presque dĂ©cuplĂ© par rapport Ă  il y a 20 ans. BuzzFeed en se basant sur un rĂ©cent rapport[59] de la Commission gĂ©ologique des États-Unis a publiĂ© une carte des zones menacĂ©es et des importants tremblements de terre enregistrĂ©s depuis 2000.

L'Oklahoma est depuis 2008 particuliÚrement concerné ; comme pour le Texas voisin, le secteur pétrolier y représente une part importante de l'économie (20 % des emplois en 2015[60], dont une large partie attribuable à l'exploitation récente du gaz de schiste[60]) qui explique une augmentation récente des opérations de réinjections dans les formations de schiste des eaux salées, polluées et des produits chimiques utilisés. Ces réinjections ont provoqué une hausse exponentielle des séismes de 2008 à 2016[60].
Ainsi, alors que l'Oklahoma n'avait connu que 21 sĂ©ismes de magnitude 3 et plus de 1973 Ă  2008, ce chiffre est montĂ© Ă  plus de 900 en 2015 (soit deux sĂ©ismes et demi par jour)[60]. L'attribution Ă  ce phĂ©nomĂšne du tremblement de terre de 2011 en Oklahoma (en), de magnitude 5,7, et ressenti dans 17 États, a d'abord Ă©tĂ© fortement discutĂ©e[60] - [61]. AprĂšs plusieurs annĂ©es de dĂ©ni[62] puis de dĂ©menti du rapport entre le fracking (l'exploitation du gaz de schiste) et les sĂ©ismes, la gouverneure de l'État, Mary Fallin, l'Oklahoma Geological Survey et l'Oklahoma Corporation Commission reconnaissent depuis 2015 le lien intrinsĂšque entre ces deux phĂ©nomĂšnes[60] - [63].

En 2012, l'US Geological Survey annonçait qu'en Oklahoma le nombre annuel de séismes de magnitude supérieure à 3 a été multiplié par 20 entre 2009 et 2011, par rapport au demi-siÚcle précédent[61].

En 2014, avec 24 sĂ©ismes, l'augmentation Ă©tait d’un facteur 200.

En 2016, le un sĂ©isme de magnitude 5.8 s'est dĂ©clarĂ©. Son Ă©picentre (Ă©toile jaune sur la carte ci-contre Ă  gauche) est situĂ© Ă  prĂšs de 15 km au NW de la petite ville de Pawnee (2000 hbts environ). Une telle magnitude n'a jamais historiquement Ă©tĂ© atteinte dans cette rĂ©gion. L'USGS prĂ©voir de possibles rĂ©pliques puis d'autres sĂ©ismes de mĂȘme importance, voire plus importants en termes de magnitude.

Le cas particulier des grands barrages

Il commence Ă  ĂȘtre bien documentĂ© avec notamment

  • Koyna (Inde, 1967) : un sĂ©isme de magnitude 6,3 tue environ 200 personnes, et le site reste sismiquement actif durant plusieurs dĂ©cennies[41].
  • SĂ©isme de Latur (Inde, 1993) : un sĂ©isme de magnitude 6,3 tue prĂšs de 10 000 personnes, il semble pouvoir ĂȘtre attribuĂ© Ă  la mise en eau du barrage[41].
  • sĂ©isme du Sichuan de mai 2008 (Chine), un sĂ©isme de magnitude 7,9 fait 70 000 morts. Quelques sismologues, dont le chinois Fan Xiao[64], puis Chritian Klose[65] estiment que cet Ă©vĂšnement a pu ĂȘtre dĂ©clenchĂ© par le proche barrage de Zipingpu (environ 1 milliard de tonnes d'eau retenue Ă  500 m du rĂ©seau de faille qui a bougĂ© lors de cet Ă©vĂ©nement, dont la faille de Beichuan qui plonge Ă  15 Ă  20 km en profondeur. L'Ă©picentre de la secousse principale (magnitude 7,9), a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© Ă  quelques kilomĂštres du barrage, dans une zone connue pour son risque sismique. Une Ă©tude sino-japonaise[66] faite sur la base de quatre annĂ©es d'enregistrements sismiques dans la rĂ©gion a conclu que le barrage avait effectivement affectĂ© la sismicitĂ© locale[67]. D'autres sismologues restent sceptiques quant au rĂŽle du barrage dans le dĂ©clenchement de ce sĂ©isme.

Prévisibilité

Des modÚles prédictifs robustes sont nécessessaire pour mieux évaluer les risques et dangers potentiels, et pour aider les autorités compétentes à se coordonner pour y faire face[68] (notamment dans le cadre de l'hydrofracturation[69] et des activités miniÚres)[70].

Les lois physiques de la mĂ©canique classique aident Ă  comprendre ces phĂ©nomĂšnes, Ă  expliquer qu'il existe des seuils critiques au-delĂ  desquels une instabilitĂ© sismique apparaĂźt, mais elles sont encore incapables de prĂ©dire un Ă©vĂšnement (date, lieu, magnitude, durĂ©e, volume de sous-sol concernĂ©, etc) ni d'expliquer le fait que certaines instabilitĂ©s soient entretenus durant des annĂ©es ni mĂȘme d'expliquer l'ampleur globale d'une instabilitĂ©s sismique[40].

En 1993, se basant sur des cas de sĂ©ismicitĂ© induite connus dans le monde, Jean-Robert Grasso a proposĂ© une notion « de SystĂšmes Critiques Auto-OrganisĂ©s Induits (SCAOI) oĂč l'on peut observer la genĂšse, la pĂ©rennitĂ© et la disparition de systĂšmes critiques dans un contexte (
) d'Ă©tat critique auto-organisĂ© pour l'ensemble de la croĂ»te supĂ©rieure[40] ».

Dans les années 2010, selon le NRC (National Research Council) il reste beaucoup de lacunes de connaissances à combler par la Recherche, y compris en termes d'évaluation des risques de meilleures pratiques dans le développement énergétique[68].

Utilisation

Le suivi de sĂ©ismes induits peut renseigner sur la prĂ©sence de failles. Les sĂ©ismes induits par la mise en eau d'une retenue artificielle du Vercors (barrage M∌4-5, lac de Monteynard-Avignonet) ont ainsi permis de cartographier des failles sismiques potentielles au sud de l'agglomĂ©ration grenobloise. Dans ce cas les sĂ©ismes jouent le rĂŽle de « jauges de contrainte Â»[40].

ProblĂšmes prospectifs

De nouveaux types de risques sont étudiés, dont

  • pour le stockage souterrain (laboratoire) des dĂ©chets nuclĂ©aires ;
  • pour le stockage gĂ©ochimique de carbone sous forme de CO2.

Séismes et réchauffement climatique ?

Un lien possible entre le rĂ©chauffement et des modifications de la sismicitĂ© planĂ©taire globale reste une hypothĂšse Ă  confirmer. En admettant que le double phĂ©nomĂšne de fonte rapide de glaciers et calottes polaires associĂ© Ă  la montĂ©e des ocĂ©ans a une cause humaine, et qu’il peut se traduire par des rĂ©Ă©quilibrages isostatiques entraĂźnant des effets sismiques, certains sĂ©ismes pourraient ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des « sĂ©ismes induits » ou comme ayant une composante « induite Â» anthropique.

Notes et références

  1. Nidhi Subbaraman (2017), 3.5 Million Americans Could Encounter Man-Made Earthquakes This Year, USGS Says ; Dumping oil and gas wastewater deep underground is still triggering quakes nationwide, the feds warn ; 1er mars BuzzFeed, 2017
  2. Rothé JP (2001) Séismes artificiels, Tectonophysics, 9, 1970, p. 215-238
  3. McGarr A. F., Simpson D & Seeber L (2002) Case Histories of Induced and Triggered Seismicity, in International Handbook of Earthquake and Engineering Seismology, 81A, p. 647-661
  4. Fuchs K (1884) Les volcans et les tremblements de terre, Paris (4e Ă©d.), p. 149-160.
  5. Fuchs K., Les volcans et les tremblements de terre
, voir p. 154.
  6. Fuchs K., Les volcans et les tremblements de terre, Paris, 1895 (6e Ă©d.)
  7. Troch K (2017) [Exploitation miniĂšre et sismicitĂ© induite ? Un Ă©clairage historique sur une controverse d’actualitĂ©: l’exemple de la Belgique et du Nord de la France, annĂ©es 1880-annĂ©es 1980], mis en ligne le 22/04/2017
  8. Mintrop L (1909) Die Erdbebenstation der WestfĂ€lischen Berggewerkschaftskasse in Bochum, in GlĂŒckauf, 45, p. 357-365
  9. Gibowicz S.J & Kijko A (1994) An Introduction to Mining Seismology, San Diego, Academic Press, « International Geophysics », 55, p.2
  10. Van den Broeck E (1898) SĂ©ance spĂ©ciale supplĂ©mentaire du mardi 14 juin 1898 consacrĂ©e Ă  l’exposĂ© prĂ©liminaire de l’étude du grisou dans ses rapports avec les phĂ©nomĂšnes de la mĂ©tĂ©orologie endogĂšne et au point de vue de sa prĂ©vision par l’observation des microsĂ©ismes, in Bulletin de la SociĂ©tĂ© belge de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie et d’hydrologie, 12, p. 7-12.
  11. De Munck E (1896) Le tremblement de terre dans le Nord de la France, in Bulletin de la SociĂ©tĂ© belge de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie et d’hydrologie, 10, p. 175.
  12. SociĂ©tĂ© belge de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie et d’hydrologie (1898) ProcĂšs-verbal de la sĂ©ance spĂ©ciale du mardi 5 juillet 1898, in Bulletin de la sociĂ©tĂ©, 12, p. 38-39
  13. SociĂ©tĂ© belge de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie et d’hydrologie (1898) ProcĂšs-verbal de la sĂ©ance spĂ©ciale du lundi 18 juillet 1898, in Bulletin de la SociĂ©tĂ© belge de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie et d’hydrologie, 12, p. 58
  14. SociĂ©tĂ© belge de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie et d’hydrologie (1896), ConsidĂ©rations au sujet du tremblement de terre du 2 septembre 1896, in Bulletin de la SociĂ©tĂ© belge de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie et d’hydrologie, 10, p. 173.
  15. Somville O (1936), Les tremblements de terre en Belgique, Gembloux, J. Duculot, p. 1-24
  16. Van Camp M. et Camelbeeck T (2004), Histoire des stations sismiques belges. De la station « Solvay » au réseau national de surveillance sismique, in Ciel et Terre, 120, novembre-décembre, p. 162-176.
  17. SociĂ©tĂ© belge de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie et d’hydrologie (1906) Rapport relatif aux stations simiques de Quenast et de Frameries, in Bulletin de la SociĂ©tĂ© belge de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie et d’hydrologie, 20, p. 43-56
  18. Van Camp M & Camelbeeck T (2004). Histoire des stations sismiques belges : de la station «Solvay» au réseau national de surveillance sismique. Ciel et Terre, 120(6), 162-176., p. 170-171
  19. SociĂ©tĂ© belge de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie et d’hydrologie (1899) PhĂ©nomĂšnes grisouteux du Charbonnage de Marchienne Ă  Marchienne-au-Pont (janvier et fĂ©vrier 1899), procĂšs-verbal de la sĂ©ance du 26 avril, in Bulletin de la SociĂ©tĂ© belge de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie et d’hydrologie, 13, p. 110
  20. Douxami H (1911) Les tremblements de terre. Essai sur l’état actuel de la sĂ©ismologie, Lille, Ed : Danel
  21. Douxami H (1912) Les tremblements de terre ou séismes dans la région du Nord de la France, in Bulletin de la Société de géographie de Lille, 58, 2e semestre, p. 30-58
  22. Montessus de Ballore F., Les tremblements de terre, géographie séismologique, Paris, Armand Colin, 1906.
  23. Jicinsky (1902), Bodensenkungen durch den Bergbau, in Die Erdbebenwarte, 2, 85.
  24. Montessus de Ballore F (1906) Les tremblements de terre, géographie séismologique, Paris, Armand Colin; voir p. 71-72
  25. Cornet J (1896) À propos du rĂ©cent tremblement de terre de la Belgique et du Nord de la France, in Bulletin de la SociĂ©tĂ© belge de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie et d’hydrologie, 10, 1986, p. 131.
  26. Charlier C (1945) Secousses séismiques ressenties en Belgique (Hainaut) en mars 1944, in Ciel et Terre, 60, janvier-février, p. 52-53 et 93
  27. Fourmarier P & Charlier (1950) Les séismes dans la province de Hainaut de 1900 à 1949. Palais des Acad..
  28. MarliĂšre R (1951) Les tremblements de terre d’avril-mai 1949 dans la rĂ©gion de Mons, in Bulletin de la SociĂ©tĂ© belge de gĂ©ologie, de palĂ©ontologie et d’hydrologie, 60,, p. 17-27
  29. Renier A (1924) Les tremblements de terre envisagés comme les manifestations les plus récentes des phénomÚnes de plissement du sol belge, in Société géologique de Belgique. Livre jubilaire, 2, Bruxelles,, p. 149-155
  30. Stevens C (1933) DĂ©formations tectoniques rĂ©centes observables en Belgique. La vallĂ©e de la Haine s’affaisse-t-elle encore de nos jours ?, in Publications de l’association des ingĂ©nieurs de l’école des mines de Mons, 1er fasc, p. 211-225.
  31. Douxami H (1912) Les tremblements de terre ou séismes dans la région du Nord de la France, in Bulletin de la Société de géographie de Lille, 58, 2e semestre, voir p 55
  32. Douxami H (1912) Les tremblements de terre ou séismes dans la région du Nord de la France, in Bulletin de la Société de géographie de Lille, 58, 2e semestre, voir p 57
  33. Douxami H (1912) Les tremblements de terre ou séismes dans la région du Nord de la France, in Bulletin de la Société de géographie de Lille, 58, 2e semestre, voir p 46
  34. Descamps L (2009) Relations entre l’activitĂ© sismique dans le Hainaut et l’activitĂ© miniĂšre, UniversitĂ© de Mons, FacultĂ© polytechnique (MĂ©moire de master 2 en ingĂ©nierie civil des mines-gĂ©ologie inĂ©dit), p. 13-14.
  35. Cambier R (1911) Les tremblements de terre de Ransart (mars, juin, juillet 1911), in Annales de la Société géologique de Belgique, 39, 1911-1912, p. B100.
  36. Montessus de Ballore F (1906) Les tremblements de terre, géographie séismologique, Paris, Armand Colin ; voir p. 461
  37. Grigoli F & al. (2018) The November 2017 Mw 5.5 Pohang earthquake: A possible case of induced seismicity in South Korea. Science, 360(6392), 1003-1006
  38. Grigoli, F., Cesca, S., Rinaldi, A. P., Manconi, A., López-comino, J. A., Clinton, J. F., ... & Wiemer, S. (2018) The November 2017: A possible case of induced seismicity in South Koream: A possible case of induced seismicity in South Koreaw : A possible case of induced seismicity in South Korea 5.5 Pohang earthquake: A possible case of induced seismicity in South Korea. Science, 360(6392), 1003-1006 (résumé).
  39. Hofmann, H., Zimmermann, G., Farkas, M., Huenges, E., Zang, A., Leonhardt, M., ... & Fokker, P. (2019). First field application of cyclic soft stimulation at the Pohang Enhanced Geothermal System site in Korea. Geophysical Journal International, 217(2), 926-949.
  40. Grasso Jean-Robert (1993) Fluides et instabilités sismiques: implications pour le comportement mécanique de la croûte supérieure = Fluid induced seismic instabilities: implication for the mechanical behavior of the uppercrust ; thÚse faite sous la direction de Vialon Pierre à l'Université de Grenoble 1 ; 343 p. (579 refs bibliographiques) (résumé avec Inist/CNRS).
  41. Robin Lacassin (2015)Crises sismiques (2) : en Europe aussi, les activités humaines font trembler la terre The Conversation, 26-11-2015].
  42. Caous JY, Leplat J (DRIRE/BRGM Nord-Pas-de-Calaisj), (1994) Remontée des eaux dans les anciennes mines de charbon du bassin du Nord et du Pas-de-Calais - Projet de suivi de la remontée naturelle - Réflexion sur les avantages et les inconvénients d'accélérer le remplissage par injection d'eau depuis la surface ; ref:R 37 942 SGR 94 NP C (accÚs via le portail Infoterre ; PDF, 47 p).
  43. cité par Science et vie (avril 2009, p. 51) dans un article intitulé « Quand l'Homme fait trembler la terre ».
  44. Halliburton (2008), US Shale gas (White paper), juillet 2008 - voir § " The Marcellus shale - Appalachian basin, p. 7/8)".
  45. CBC (2015), Fracking triggered 2014 earthquake in northeastern B.C. Quake one of world's largest ever triggered by hydraulic fracturing, 26 aout 2015.
  46. http://www.thetotalcollapse.com/obama-ousts-top-officers-after-nuke-explodes-in-ocean-instead-of-charleston/ .
  47. A. C. McEwan, Nuclear Weapon Tests: Prohibition Or Limitation?, Oxford University Press, 1988, 75–79 p. (ISBN 0-19-829120-5).
  48. Lombard, D.B. (1965) Recovering Oil From Shale With Nuclear Explosives ; Society of Petroleum Engineers ; Journal of Petroleum Technology Vol. 17, no 8, p. 877-882 aout 1965 ; DOI:10.2118/1068-PA.
  49. Source : Bruno Courme, lors d'une table ronde sur les gaz de schiste, intitulée Gaz de schiste : quel avenir en Europe ? « Les Russes et les Américains auraient fait exploser des bombes nucléaires dans des réservoirs à gaz dans les années 1960 pour essayer faire de la stimulation et tenter de faire de la fracturation. Ils ont réussi à vitrifier la roche, mais n'ont pas récolté de gaz », in Les Podcasts du Forum-SRS éditions 2012 & 2013, avec Le Monde et La Recherche, animé par Denis Delbecque avec Arnaud Gossemens, Bruno Courme, directeur général de « Total Gas Shale Europe »).
  50. M. Weingarten, S. Ge, J. W. Godt, B. A. Bekins et J. L. Rubinstein (2015), High-rate injection is associated with the increase in U.S. mid-continent seismicity, Science, 19 JUNE 2015, VOL 348 ISSUE 6241.
  51. Fluides et instabilités sismiques: implications pour le comportement mécanique de la croûte supérieure = Fluid induced seismic instabilities: implication for the mechanical behavior of the uppercrust, ThÚse, Université de Grenoble, par Grasso Jean-Robert. 1993) (No : 93 GRE1 0026, ou INIST-CNRS, Cote INIST : TD 20811).
  52. SociĂ©tĂ© d'Ă©nergie de la Baie James, Le complexe hydroĂ©lectrique de la Grande RiviĂšre : rĂ©alisation de la premiĂšre phase, MontrĂ©al, SociĂ©tĂ© d'Ă©nergie de la Baie James / Éditions de la CheneliĂšre, , 496 p. (ISBN 2-89310-010-4), p. 21-22..
  53. Ian Randall (2016) Fracking can prime faults for subsequent quakes (le fracking peut dans les failles des tremblements de terre induits) Magazine Science ; News du 18 novembre 2016
  54. Source : informations TSR-Suisse consultée 2009 05 10.
  55. Archive de DNA.
  56. Archives de Resosol (voir chapitres relatifs au forage de BĂąle).
  57. Hazard Estimation, site de l'US Geological Survey, accĂšs le 16 janvier 2016.
  58. M5.8 - 15 km NW of Pawnee, Oklahoma, USGS
  59. Mark D. Petersen & al (2017) 2017 One‐Year Seismic‐Hazard Forecast for the Central and Eastern United States from Induced and Natural Earthquakes , Seismological Research Letters ; 1er mars 2017, DOI: 10.1785/0220170005
  60. StĂ©phane Bussard, Dans l’Oklahoma, le gaz de schiste provoque des sĂ©ismes Ă  rĂ©pĂ©tition, Le Monde, 15 janvier 2016 (Ă©dition du 16 janvier pour la version papier).
  61. Mais un article antérieur du Monde affirme au contraire le lien entre ce séisme et le fracking: Stéphane Foucart, Quand le gaz de schiste fait trembler la terre, Le Monde, 29 mars 2013.
  62. Plusieurs conflits d’intĂ©rĂȘt ont conduit au dĂ©ni, dĂ©crits dans un article de Rivka Galchen, intitulĂ© Weather Underground ; The arrival of man-made earthquakes, publiĂ© par le New Yorker le 15 avril 2015.
  63. Michael Wines, Oklahoma Recognizes Role of Drilling in Earthquakes, New York Times, 21 avril 2015 (22 avril pour l'Ă©dition papier).
  64. Ingénieur en chef du bureau de géologie et de minéralogie du Sichuan, à Chengdu.
  65. Chritian Klose, membre de l'Observatoire de la Terre Lamont-Doherty, université Columbia, New York, a présenté cette hypothÚse étayée par ses calculs lors de la réunion annuelle de l'Union américaine de géophysique à San Francisco.
  66. Lei X.-L., Ma S., Wen X., Su J., Du F., Integrated analysis of stress and regional seismicity by surface loading? A case study of Zipingpu water reservoir, Geology and Seismology, Vol. 30, No.4, 1046-1064, Dec., 2008. Télécharger l'article en PDF(9.8MB).
  67. –RICHARD A. Kerr & Richard Stone ; A Human Trigger for the Great Quake of Sichuan? ; www.sciencemag.org on January 16, ; VOL 323 Revue Science ; 2009.
  68. (en) National Research Council, Induced Seismicity Potential in Energy Technologies, (ISBN 978-0-309-25367-3, DOI 10.17226/13355, lire en ligne)
  69. (en) National Research Council, Rock Fractures and Fluid Flow: Contemporary Understanding and Applications, (ISBN 978-0-309-10371-8, DOI 10.17226/2309, lire en ligne)
  70. Seismic Signals from Mining Operations and the Comprehensive Test Ban Treaty: Comments on a Draft Report by a Department of Energy Working Group, National Academies Press, (ISBN 978-0-309-06178-0, DOI 10.17226/6226, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Kaiser PK ; Tannant DD ; McCreath DR (1996) Drift support in burst-prone ground ; CIM bulletin ; vol.89, no 998, p. 131-138 (15 ref.) ; (ISSN 0317-0926) Ed:Canadian Institute of Mining, Metallurgy and Petroleum, MontrĂ©al (rĂ©sumĂ© Inist/CNRS)
  • (en) Beayc A ; Fabriol H ; Le Masne D ; Cavoit C ; Mechler P ; Xin Kai Chen (1991) Seismic studies on the HDR site of Soultz-sous-ForĂȘts (Alsace, France) (avec BRGM SGN/IMRG), in Geothermal science and technology : (ISSN 0890-5363), vol.3, no 1-4 (315 p.) (12 ref.), p. 239-266
  • Rothe, J. P. (1970). SĂ©ismes artificiels. Tectonophysics, 9(2), 215-238.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.