Gondwana
Le Gondwana est un supercontinent formĂ© tout Ă la fin du NĂ©oprotĂ©rozoĂŻque (â 600 millions d'annĂ©es) et qui a commencĂ© Ă se fracturer au Jurassique (â 160 millions d'annĂ©es). On distingue le Gondwana du PalĂ©ozoĂŻque (appelĂ© aussi Protogondwana) et celui du MĂ©sozoĂŻque. Entre les deux, le Gondwana a fait partie du supercontinent PangĂ©e.
Il a Ă©tĂ© nommĂ© par Eduard Suess d'aprĂšs le nom d'une rĂ©gion de l'Inde du nord, GondwĂąna (du sanskrit gondavana, forĂȘt des Gonds), oĂč ont Ă©tĂ© dĂ©crites les sĂ©quences sĂ©dimentaires du Permien-Trias de cet ancien continent. Eduard Suess orthographie originellement ce terme GondwĂĄna-Land dans son livre Le Visage de la Terre (das Antlitz der Erde), Ă©ditĂ© entre 1883 et 1901.
Protogondwana
Lors de la fracturation de la Rodinia (environ â750 millions d'annĂ©es), on distingue le Gondwana oriental (Afrique australe, Antarctique oriental, Australie, Inde, Madagascar, Arabie, Nouvelle-GuinĂ©e, Chine du Nord, Chine du Sud, Indochine et bassin du Tarim) et le Gondwana occidental (Amazonie, craton de Rio de Plata, Afrique occidentale, Floride, Avalonia et Europe du Sud). Ils entrent en collision il y a 600 millions dâannĂ©es en prenant en tenaille le craton du Congo, causant l'orogenĂšse panafricaine.
Pendant la période suivante, de l'Ordovicien au CarbonifÚre, des terranes (fragments de continents) vont progressivement se détacher du Gondwana (qui se situe alors autour du pÎle Sud) et dériver vers le nord : le terrane d'Avalonia s'en détache vers 490 Ma, suivi par les blocs armoricain et ibérique vers 430 Ma, puis les blocs chinois et indochinois vers 400 Ma.
Formation et dislocation de la Pangée
Au dĂ©but du CarbonifĂšre, le Protogondwana, qui a lui-mĂȘme lentement dĂ©rivĂ© vers le nord, amorce sa collision avec le supercontinent Laurussia, crĂ©ant l'orogĂ©nĂšse hercynienne (voir hercynien) qui soulĂšve les Appalaches et les Mauritanides : c'est l'assemblage de la PangĂ©e, achevĂ© au dĂ©but du Permien (290 Ma).
Au sein de la Pangée, le Gondwana perd encore le terrane de Cimmeria, incluant des fragments de l'actuelle Turquie, Iran, Afghanistan et Tibet, qui dérive vers le nord.
La PangĂ©e se fracture Ă la fin du Trias, approximativement lĂ oĂč elle s'Ă©tait assemblĂ©e, ouvrant l'OcĂ©an TĂ©thys entre le Gondwana et le supercontinent Laurasia. Dans ce processus, le Gondwana perd la Floride et la pĂ©ninsule du Yucatan qui restent soudĂ©es Ă la Laurasia.
Morcellement du Gondwana
Le Gondwana se morcelle durant le Jurassique supĂ©rieur, il y a 160 millions d'annĂ©es, lorsqu'un rift sĂ©pare l'Afrique de l'Inde. Il y a 125 millions d'annĂ©es, l'Inde se dĂ©tache entiĂšrement, puis la Nouvelle-ZĂ©lande (80 millions d'annĂ©es). Au dĂ©but du CĂ©nozoĂŻque, le bloc Australien et la Nouvelle-GuinĂ©e se sĂ©parent graduellement en se dirigeant vers le nord tout en pivotant sur lui-mĂȘme et ainsi reste connectĂ© au Gondwana pour une longue pĂ©riode.
Il y a 45 millions d'annĂ©es, l'Inde entre en collision avec l'Asie, forçant la croĂ»te terrestre Ă se plisser et formant ainsi l'Himalaya. Dans le mĂȘme temps, la partie sud de l'Australie (l'actuelle Tasmanie) se sĂ©pare de l'Antarctique permettant la crĂ©ation de courants ocĂ©aniques entre eux, ce qui produit un climat plus froid et plus sec.
Il y a 15 millions d'années, la Nouvelle-Guinée entre en collision avec le sud de l'Asie et plus récemment l'Amérique du Sud s'est liée à l'Amérique du Nord.
Conséquences sur le climat mondial
D'un point de vue climatologique, la séparation de l'Amérique du Sud a eu un effet bien plus important. Avec l'ouverture du passage de Drake il y a 41 millions d'années[1], il n'y a plus de barriÚre forçant l'échange des eaux froides de l'océan sud et des eaux tropicales. Un courant circumpolaire se met alors en place et (théorie classique mais aujourd'hui controversée[2]) l'Antarctique deviendrait ce qu'il est de nos jours : un continent glacé contenant une grande partie des réserves d'eau douce du monde. La température de la mer chute de 10 °C et le climat mondial devient bien plus froid.
Notes et références
- Philippe Jamet, « Le refroidissement de l'Antarctique interprété par les dents de la mer », sur futura-sciences.com, (consulté le ).
- Johan Lorck, « Une Ă©tude attribue la glaciation de lâAntarctique Ă la baisse du CO2 », sur global-climat.com, (consultĂ© le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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