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CĂ©sium

Le césium[alpha 1] est l'élément chimique de numéro atomique 55, de symbole Cs.

CĂ©sium
Image illustrative de l’article CĂ©sium
Cristaux de césium.
Position dans le tableau périodique
Symbole Cs
Nom CĂ©sium
Numéro atomique 55
Groupe 1
Période 6e période
Bloc Bloc s
Famille d'éléments Métal alcalin
Configuration Ă©lectronique [Xe] 6s1
Électrons par niveau d’énergie 2, 8, 18, 18, 8, 1
Propriétés atomiques de l'élément
Masse atomique 132,905 451 96 ±
0,000 000 06 u
[1]
Rayon atomique (calc) 260 pm (298 pm)
Rayon de covalence 244 ± 11 pm[2]
État d’oxydation 1
ÉlectronĂ©gativitĂ© (Pauling) 0,79
Oxyde Base forte
Énergies d’ionisation[3]
1re : 3,893 905 eV 2e : 23,157 44 eV
Isotopes les plus stables
Iso AN PĂ©riode MD Ed PD
MeV
133Cs100 %stable avec 78 neutrons
134Cs{syn.}2,064 8 aΔ
ÎČ-
1,229
2,059
134Xe
134Ba
135Cs{syn.}
trace
2,3 MaÎČ-0,269135Ba
137Cs{syn.}30,15 aÎČ-1,176137Ba
Propriétés physiques du corps simple
État ordinaire solide
Masse volumique 1,873 g·cm-3 (20 °C)[1]
SystÚme cristallin Cubique centré
Dureté (Mohs) 0,2
Couleur argenté-doré
Point de fusion 28,44 °C[1]
Point d’ébullition 671 °C[1]
Énergie de fusion 2,092 kJ·mol-1
Énergie de vaporisation 67,74 kJ·mol-1
Volume molaire 70,94×10-6 m3·mol-1
Pression de vapeur 2,5 Pa
Chaleur massique 240 J·kg-1·K-1
ConductivitĂ© Ă©lectrique 4,89×106 S·m-1
Conductivité thermique 35,9 W·m-1·K-1
Divers
No CAS 7440-46-2[4]
No ECHA 100.028.323
No CE 231-155-4
Précautions
SGH[5]
SGH02 : InflammableSGH05 : Corrosif
Danger
H260, H314, EUH014, P223, P231, P232, P280, P305, P338, P351, P370, P378 et P422
SIMDUT[6]
B4 : Solide inflammableE : MatiĂšre corrosive
B4, B6, E,
Transport[7] - [5]

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Dans les conditions standard, le corps simple césium est un métal mou et ductile, blanc ou argenté à doré. Son point de fusion (28 °C) est proche de la température ambiante et du corps humain (CNTP), à laquelle il peut demeurer à l'état liquide par surfusion ; le césium partage cette propriété avec le gallium et le rubidium, le mercure étant le seul métal pur liquide et s'évaporant à température ambiante.

Le cĂ©sium est le plus alcalin des mĂ©taux alcalins (base la plus forte connue ; assez pour attaquer le verre). Ses propriĂ©tĂ©s chimiques sont proches de celles du rubidium et du potassium, qui appartiennent Ă  la mĂȘme famille. Il rĂ©agit violemment avec l'eau et l'air (rĂ©action explosive). Il est extrĂȘmement rĂ©actif et pyrophorique, et rĂ©agit avec l'eau mĂȘme Ă  une tempĂ©rature aussi basse que −116 °C.

On l'extrait de la pollucite (aluminosilicate Cs4Al4Si9O26·H2O) mais il est aussi prĂ©sent Ă  l’état de traces dans la lĂ©pidolite[9].

Histoire et Ă©tymologie

Raies spectrales du césium.

Le cĂ©sium a Ă©tĂ© dĂ©celĂ© pour la premiĂšre fois en 1860 par Robert Wilhelm Bunsen et Gustav Robert Kirchhoff, lors d'une spectroscopie de l'eau minĂ©rale de DĂŒrkheim[10], faite grĂące au spectroscope qu’ils avaient inventĂ© en 1859[9] (quelques mois aprĂšs ils dĂ©couvrirent le rubidium de la mĂȘme façon).

Le nom a été formé sur le latin caesius (« bleu ciel »), en raison de la couleur bleu clair des deux lignes caractéristiques de son spectre d'émission.

Physicochimie

Césium-métal, dans une ampoule de verre.

Le cĂ©sium est le moins Ă©lectronĂ©gatif (le plus Ă©lectropositif) des mĂ©taux (Ă  part le francium, mais ce dernier est radioactif de courte demi-vie), ce qui le rend intĂ©ressant pour l’effet photoĂ©lectrique[9].

Il prĂ©sente deux degrĂ©s d’oxydation : 0 (mĂ©tal) et +I (composĂ©s ioniques)[9].

Ses trois principaux types de composés sont[9] :

  • les halogĂ©nures (fluorure, chlorure, bromure, iodure) ;
  • le carbonate et l’hydroxyde ;
  • les sels d’acides organiques (dont le formiate).

RĂ©activitĂ© : le cĂ©sium rĂ©agit violemment avec l’air (production de superoxyde), avec l’eau mĂȘme gelĂ©e (explosion, qui n'est inhibĂ©e qu'Ă  partir de −116 °C), avec le phosphore, le soufre et le dichlore[9].

Isotopes du césium

On connaßt 40[9] isotopes du césium, de nombre de masse variant entre 112 et 151, plus 17 isomÚres. Ce nombre d'isotopes est l'un des records pour un élément chimique[9].

Le seul isotope stable est 133Cs (78 neutrons), ce qui fait du césium un élément monoisotopique. Cet isotope étant le seul présent dans la nature, le césium est aussi un élément mononucléidique.

Les autres isotopes sont radioactifs et radiotoxiques[9]. Ils sont produits dans les supernovas, et sur Terre sont issus des retombées d'essais nucléaires atmosphériques ou d'accidents nucléaires (catastrophe de Tchernobyl, par exemple) et des déchets nucléaires, notamment le césium 137. Deux isotopes, 134Cs (demi-vie de deux ans) et 137Cs (émetteur gamma, demi-vie de 30 ans) sont des produits de fission de l'uranium[9], traceurs éventuels de fuites ou d'accidents de réacteurs nucléaires.

L'isotope radiogĂ©nique 137Cs est le plus connu. Il a en effet Ă©tĂ© trĂšs utilisĂ© dans les Ă©tudes hydrologiques et Ă©cologiques mises en Ɠuvre pour Ă©valuer les effets de plusieurs contaminations gĂ©nĂ©rales de l'atmosphĂšre induites Ă  partir de 1945 par l'utilisation des bombes atomiques, puis par les essais nuclĂ©aires, puis (dans l'hĂ©misphĂšre nord principalement) par l'accident de Tchernobyl) et enfin dans une moindre mesure, Ă  cause des rejets de centrales nuclĂ©aires ou de sites de retraitement, stockage, etc. Sa signature et son suivi ont par exemple permis de mesurer Ă  quelle vitesse l'eau des nappes se renouvelait ou Ă  dĂ©montrer qu'une grotte Ă©tait ou non isolĂ©e du monde extĂ©rieur. Il a aussi servi Ă  Ă©tudier la cinĂ©tique environnementale du cĂ©sium (notamment dans la chaĂźne alimentaire). Il a une pĂ©riode radioactive de 30,15 ans. Il se dĂ©sintĂšgre en baryum 137m, un isomĂšre de courte pĂ©riode (2,55 min) qui se dĂ©sintĂšgre lui-mĂȘme en baryum 137 stable. Sa masse atomique standard est de 132,9054519(2) u.

Les dĂ©chets radioactifs, les retombĂ©es d'essais nuclĂ©aires atmosphĂ©riques ou de l'accident de Tchernobyl peuvent contenir du cĂ©sium 135 Ă  trĂšs longue pĂ©riode radioactive, du cĂ©sium 134 (pĂ©riode de 2 ans), et du cĂ©sium 137 (pĂ©riode de 30 ans). Le cĂ©sium 135 a une pĂ©riode radioactive de 2,3 millions d’annĂ©es et fait partie des dĂ©chets radioactifs Ă  vie longue.

Toxicité

Toxicité du césium stable

Le cĂ©sium stable est considĂ©rĂ© comme chimiquement peu toxique (DL50 variant de 800 Ă  2 000 mg/kg selon sa forme chimique[11]).

NĂ©anmoins, au-delĂ  d'une certaine dose et par exemple sous forme de chlorure de cĂ©sium absorbĂ© par voie orale, il provoque une perte d'appĂ©tit, des nausĂ©es ou des vomissements, des diarrhĂ©es, voire une arythmie cardiaque[12]. En contact avec l’Ɠil, l'hydroxyde de cĂ©sium est source de sĂ©vĂšres irritations[13] - [14].

Toxicité du césium 137

Les isotopes radioactifs sont bien plus dangereux que le cĂ©sium stable. Parce qu'il est Ă  la fois Ă©missif de rayonnement gamma extrĂȘmement dangereux pour tous les ĂȘtres vivants (vĂ©gĂ©taux, animaux) s'il est intĂ©grĂ© dans l'organisme, et parce qu'il est l'homologue chimique du potassium (il tend Ă  le remplacer dans les processus d'assimilation par les vĂ©gĂ©taux et par ingestion dans l'organisme), le cĂ©sium 137 est radiotoxique, toxique et Ă©cotoxique pour toutes les espĂšces qui ont besoin de potassium.

De plus il se fixe sur les composants de la couche organique supĂ©rieure du sol[9]. Il n'en disparait ensuite que trĂšs lentement, notamment dans la litiĂšre forestiĂšre oĂč il a le temps de se concentrer dans les champignons et les baies sauvages. En 1998 ces deux aliments reprĂ©sentaient 95 % du 137Cs total ingĂ©rĂ© en Ukraine, et l'ingestion de radiocĂ©sium y augmentait en 1998 de 200 fois environ pour les gros consommateurs de champignons : 100 Bq/jour environ pour un consommateur normal et jusqu'Ă  2 000 pour les consommateurs rĂ©guliers[9], sachant que l'Ukraine a Ă©tĂ© bien moins touchĂ©e sur le BĂ©larus (70 % des retombĂ©es). Le gibier et le rĂ©seau trophique sont donc Ă©galement contaminĂ©s[15] - [16] - [17] - [18] - [19].

Les effets des fortes doses de 137Cs ont été étudiés (et ils sont comparables à ceux d'autre sources d'irradiation grave : nausées, vomissements et diarrhées, hémorragies, coma et possiblement la mort [6] / Si l'exposition n'est que cutanée, elle peut causer un érythÚme, des ulcÚres puis des nécroses tissulaires). par contre ceux des faibles doses et des expositions chroniques ont longtemps été mal documentés. L'étude des conséquences de Tchernobyl a permis de montrer ou confirmer que :

  • La charge corporelle en 137Cs est corrĂ©lĂ©e avec celle de l'alimentation[20].
  • En zone contaminĂ©e, le lait maternel contient du 137Cs, et celui-ci passe dans le sang et l'organisme du nouveau-nĂ©[21] - [22]. En zone contaminĂ©e de BiĂ©lorussie, la part du 137Cs ingĂ©rĂ© par une mĂšre transfĂ©rĂ©e au bĂ©bĂ© allaitĂ© est d'environ 15 %[23].
  • Il existe une corrĂ©lation entre charge corporelle en cĂ©sium et dĂ©rĂšglement de l'immunitĂ© humorale et cellulaire, selon une Ă©tude portant sur des enfants vivant en zone contaminĂ©e[24]. Le cĂ©sium peut contaminer le lait maternel et avoir des effets dĂ©lĂ©tĂšres chez l'enfant[25].
  • Y. I. Bandazhevsky et d'autres ont plusieurs annĂ©es aprĂšs l'accident dĂ©tectĂ© une augmentation des pathologies cardiovasculaires[26].
  • Une radiotoxicitĂ© est dĂ©montrĂ©e pour le foie[27] et le rein[28], ce qui explique probablement les troubles du mĂ©tabolisme de la vitamine D associĂ©s Ă  de faibles doses de 137Cs (Ă©galement observĂ© chez le rat exposĂ© au 137Cs en laboratoire). Ces troubles pourraient augmenter le risque de rachitisme et de dĂ©faut de la minĂ©ralisation (problĂšmes osseux, dentaires..)[29]. Chez le rat, alors que les faibles doses semblent sans effet sur le squelette de l'adulte, une contamination in utero des embryons, via une exposition chronique de la mĂšre (Ă  de faibles doses) durant la grossesse semble perturber le mĂ©tabolisme de la vitamine D, tant au niveau hormonal que molĂ©culaire et contrairement Ă  ce qui avait Ă©tĂ© observĂ© chez le modĂšle adulte, des troubles de la calcification du squelette sont observĂ©s[30].
  • Le 137Cs est aussi source d'anomalies congĂ©nitales (en particulier duplication des reins et des uretĂšres, polydactylie, dĂ©fauts du tube neural signalĂ©s en BĂ©larus dans les zones oĂč les mĂšres vivaient dans des zones exposĂ©es Ă  plus de 555 Bq/m2[31].
  • Une exposition chronique Ă  de faibles doses est source de lĂ©sions de la vessie[32] et de troubles neurocognitifs[33].

Utilisations

  • Forage : Le formiate de cĂ©sium saturĂ© dans l’eau est thermiquement stable, stable Ă  la pression, et assez dense (2,3 g·cm−3) pour que certains sĂ©diments y flottent. Il permet de produire une boue de forage plus dense (inventĂ©e au dĂ©but des annĂ©es 1990), qui peut ĂȘtre injectĂ©e dans le tube d’un forage profond afin de mieux contrebalancer la pression hydrostatique du fond du puits ce qui facilite l’injection et contrĂŽle la remontĂ©e des fluides naturels. Ainsi un fluide plus dense qui remonte autour du tube entraĂźne plus facilement les roches broyĂ©es vers la surface. C'est ainsi qu'ont Ă©tĂ© forĂ©s les puits de ce qui Ă©tait alors le plus gros projet mondial de forage pĂ©trolier et gazier au monde, en Mer du Nord, dans le champ pĂ©trolier et gazier d'Elgin-Franklin-Glenelg[34].
  • Centrifugation : Les sels de cĂ©sium donnent des solutions aqueuses denses. On les met dans le fond des Ă©prouvettes de centrifugation, surmontĂ©es du mĂ©lange Ă  sĂ©parer et parfois d’une solution moins dense au-dessus. Un gradient de densitĂ© se forme et lors de la centrifugation les composants du mĂ©lange se sĂ©parent selon leur niveau de densitĂ©.
  • Horloge atomique : l'isotope stable 133Cs permet d'obtenir une exactitude de 2 × 10-14 (soit une seconde sur 1 600 000 ans) grĂące Ă  l'« horloge au cĂ©sium ». La seconde est dĂ©finie depuis 1967 comme la durĂ©e de 9 192 631 770 pĂ©riodes de la radiation correspondant Ă  la transition entre les deux niveaux hyperfins de l'Ă©tat fondamental de l'atome de cĂ©sium 133.
  • Photomultiplicateurs et compteurs Ă  scintillation : ces tubes Ă  vide utilisent l'Ă©mission par une photocathode, puis la multiplication d'Ă©lectrons par une succession d'Ă©lectrodes (dynodes) - jusqu'Ă  12 ou 14. La photocathode comprend souvent des composĂ©s de cĂ©sium, notamment pour produire de l'infrarouge. Par rapport aux dĂ©tecteurs Ă  semi-conducteurs, le photomultiplicateur est beaucoup plus encombrant et dĂ©licat Ă  utiliser.
  • Électrolyte pour accumulateurs[9].
  • Catalyseur ou promoteur de conversion chimique (par exemple, en remplacement partiel du potassium pour mieux convertir le SO2 en SO3[35].
  • Catalyseur de polymĂ©risation (sous forme d'hydroxyde de cĂ©sium, CsOH par exemple)[9].
  • Propulseur de moteur ionique (devant alors ĂȘtre ionisĂ©)[9].
  • Sous forme de carbonate de cĂ©sium (CsCO3) il forme une base intĂ©ressante pour la synthĂšse organique ; il est aussi sous cette forme mieux solubilisĂ©e dans les solvants organiques que les autres carbonates comme le carbonate de potassium qui lui est chimiquement proche (le potassium et le cĂ©sium sont des analogues chimiques).
  • sous forme d'halogĂ©nure :
    • Le bromure de cĂ©sium (CsBr), est prĂ©sent « dans les Ă©crans fluorescents pour rayons X, dans les prismes pour spectromĂštres infra-rouge et dans les fenĂȘtres de cellules pour spectroscopie d’absorption infra-rouge »[9].
    • Le chlorure de cĂ©sium (CsCl) est un agent contrastant utilisĂ© pour certaines observations en radiographie[9].
      Il est aussi utilisĂ© dans certains Ă©crans fluorescents d’appareils aux rayons X et pour piĂ©ger des rĂ©sidus de gaz dans les tubes Ă  vide[9].
    • L'iodure de cĂ©sium (CsI) est intĂ©grĂ© dans les prismes de spectromĂštres infrarouge, dans les compteurs Ă  scintillation et dans certains Ă©crans fluorescents d’appareils Ă  rayons X[9].
    • Le fluorure de cĂ©sium (CsF) est une source de production d'ions fluorure en chimie des organofluorĂ©s. Il est aussi une base assez utilisĂ©e en chimie organique car les ions fluorures, peu nuclĂ©ophiles, offrent de meilleurs rendements que le fluorure de potassium ou le fluorure de sodium pour la condensation de Knoevenagel. Il est aussi souvent utilisĂ© pour la dĂ©silylation (sous forme anhydre qui forme des intermĂ©diaires sensibles Ă  l'eau) et « dans le THF ou le DMS, il peut attaquer une grande variĂ©tĂ© de composĂ©s organosiliciĂ©s en produisant un fluorure et un carbanion, qui peut ensuite rĂ©agir avec un Ă©lectrophile »[9]. On l'utilise aussi pour Ă©liminer des groupements protecteurs (silyls).
  • L'isotope 137Cs est utilisĂ© comme source radioactive :
    • Dans les laboratoires d'Ă©tude de la physique, dont pour les Compteurs de RadioactivitĂ© Beta (C.R.A.B.) qui comptent les impulsions correspondant au nombre de dĂ©sintĂ©grations de noyaux de cĂ©sium 137, lors d'expĂ©riences visant Ă  dĂ©montrer l'aspect alĂ©atoire de la dĂ©sintĂ©gration radioactive.
    • Dans les irradiateurs industriels utilisĂ©s pour la radio-stĂ©rilisation des aliments[9].
    • Dans certaines jauges de convoyeurs (le cobalt 60 pouvant aussi ĂȘtre utilisĂ©)[36], et dans des jauges de masse volumique (le cobalt 60 peut aussi ĂȘtre utilisĂ©)[36] ou d'autres systĂšmes de mesure de l’épaisseur d'un matĂ©riau ou de certaines teneurs.
    • Pour des systĂšmes d'Ă©talonnage[37].
    • En mĂ©decine, comme source radioactive de rayonnement (activitĂ© environ 109 Bq) pour traiter le cancer du col de l'utĂ©rus et le cancer de la vessie avec une source devant ĂȘtre directement au contact de la tumeur[9].
      Des sources beaucoup plus actives (aux alentours de 1014 Bq) servent à irradier des produits sanguins pour y inhiber la division lymphocytaire et ainsi limiter les risques de maladies post-transfusionnelles chez les immunodéprimés[9].
      Le chlorure de cĂ©sium a Ă©tĂ© proposĂ© comme remĂšde en mĂ©decine alternative Ă  la suite de la thĂ©orie faisant liant la progression des mĂ©tastases cancĂ©reuses et le pH intracellulaire. Ainsi, cet Ă©lĂ©ment alcalin pĂ©nĂštre la cellule cancĂ©reuse par la Na+/K+-ATPase et bloque le glucose tentant d'entrer par la membrane plasmique. La dose journaliĂšre est de 0,5 Ă  3 grammes de chlorure de cĂ©sium en solution afin de crĂ©er un effet de saturation lĂ©tal pour cellules propageant le cancer. Cela peut amener des troubles cardiaques et n’est pas efficace contre le cancer[38].
    • Comme « indicateur » de retombĂ©es d'essais nuclĂ©aires, d'accidents de l'industrie nuclĂ©aire (dont de fuite des centrales nuclĂ©aires). Il a par exemple Ă©tĂ© libĂ©rĂ©, entre autres Ă©lĂ©ments radioactifs, en quantitĂ©s importantes lors des essais nuclĂ©aires atmosphĂ©riques au dĂ©but des annĂ©es 1960, puis lors des accidents toujours en cours de Tchernobyl et de Fukushima.

Comportement du césium dans l'environnement

La cinĂ©tique des isotopes du cĂ©sium (radioĂ©lĂ©ments) dans l'environnement est Ă©tudiĂ©e car ces produits sont dangereux et souvent prĂ©sent dans les retombĂ©es radioactives d'essais nuclĂ©aires et avec plus d'intĂ©rĂȘt depuis la catastrophe de Tchernobyl.

Interactions avec les matériaux de construction

Les ions cĂ©sium apportĂ©s par l'eau (pluie, lessivage, immersion, etc) peuvent ĂȘtre intĂ©grĂ©s dans certains matĂ©riaux poreux (brique
) ou s'adsorber sur les mortiers, ciments, bĂ©tons.

Le cĂ©sium en solution aqueuse s'adsorbe plus ou moins rapidement selon la tempĂ©rature, le temps de contact et la teneur de la solution en cĂ©sium, d'une maniĂšre relativement bien corrĂ©lĂ©e au modĂšle isotherme d'adsorption de Freundlich[39]. L'interaction principale entre l'ion cĂ©sium et le ciment est l'adsorption (de 0,0395 Ă  22,34 ÎŒg.cm-2 pour une solution de 0,0069 Ă  8,837 mg.L-1). Plus la tempĂ©rature est Ă©levĂ©e, plus cette adsorption est rapide.

Décontamination, extraction sélective

AprÚs la catastrophe de Fukushima, pour décontaminer les sols et parois de béton (ou d'asphalte) des zones les plus radioactives de la centrale et des environs proches, un robot hydrodécapeur spécial à trÚs haute pression a été mis au point ; il arrache littéralement la peinture et la surface des ciments. L'opérateur doit ensuite récupérer et traiter les résidus aqueux, dont le césium.

Des progrÚs ont été expérimentalement faits dans les années 2000 concernant l'extraction sélective par solvant du 137Cs et 90Sr[40], dont par le Calix[4]arene-crown-6[41], ce qui pourrait contribuer à réduire la radioactivité de certains déchets nucléaires en la transférant vers le résidu.

Dans le sol et la strate herbacée

Dans les sols argileux et nus, le radiocésium est fortement absorbé dans les argiles pures du sol[42]. Il est alors peu mobile et ne contamine pas les eaux profondes ou superficielles (hormis en présence d'érosion).

Il est par contre beaucoup plus biodisponible dans la couche superficielle humique ou argilo-humique[43] - [44] - [45], oĂč il peut ĂȘtre mobilisĂ© (absorbĂ©) par les racines et les rhizomes de certaines plantes, et Ă©ventuellement concentrĂ© (fougĂšres par exemple). Les mycĂ©liums des champignons peuvent aussi trĂšs facilement l'absorber, dont ceux de champignons Ă  fructification souterraine (truffes, truffe du cerf en particulier) qui peuvent le concentrer ou Ă©galement le vĂ©hiculer via la rhizosphĂšre et les mycorhizes vers les plantes.

L'INRA de Montpellier a tenté de modéliser la circulation du césium via les plantes et le sol dans les années 1990, sur la base de données montrant que le taux et la vitesse d'absorption par les plantes dépendaient des espÚces considérées, mais aussi de la concentration en potassium du sol, de la densité racinaire et de la distribution profonde des racines.

La prĂ©sence de matiĂšre organique dans l'argile diminue la fixation du cĂ©sium dans le sol et favorise son transfert vers la plante (jusqu'Ă  90 % en plus). Siobhan Staunton de l'INRA (ENSAM) notait nĂ©anmoins en 1996[46] qu'une grande part du cĂ©sium pompĂ© par la plante est excrĂ©tĂ©e et non transfĂ©rĂ©e vers les parties supĂ©rieures. Peu aprĂšs une pollution de surface, ce sont les plantes Ă  racines superficielles qui sont contaminĂ©es, puis, 10 Ă  20 ans aprĂšs en moyenne, ce sont les plantes se nourrissant plus profondĂ©ment ou certains champignons.
On ignore encore si les arbres seront concernés aprÚs quelques décennies ou quelques siÚcles, et combien de temps les sangliers (volontiers nécrophages et amateurs de champignons) resteront contaminés[47]. On sait cependant que selon leur position dans le réseau trophique les animaux-gibier se contaminent différemment et présentent donc des risques différents en tant que gibier consommé[48].

C'est dans les Ă©cosystĂšmes forestiers que le cĂ©sium 137 se montre le plus durablement prĂ©sent (il y est moins lessivĂ©), biodisponible et localement en voie de concentration (dans les rĂ©gions oĂč il a plu lors du nuage de Tchernobyl, les sols forestiers sont devenus le principal stock de cĂ©sium, et notamment dans les creux et en montagne en pied de versant oĂč il a pu s'accumuler au point d'y voir la radioactivitĂ© augmenter malgrĂ© la pĂ©riode radioactive du cĂ©sium)[49]. Le cĂ©sium est invisible, mais les analyses faites depuis 1986 montrent une gamme d'effets insidieux de contamination, avec un « degrĂ© exceptionnellement Ă©levĂ© de transfert de radiocĂ©sium dans les produits forestiers comme le gibier et certains produits vĂ©gĂ©taux comestibles »[49].

Dans la pyramide alimentaire

Pour les raisons décrites ci-dessus, au sein des réseaux trophiques forestiers, les animaux consommant certaines racines, rhizomes et tubercules et surtout des champignons et/ou des cadavres peuvent durablement se contaminer.
Diverses Ă©tudes laissent penser que le sanglier serait l'animal le plus vulnĂ©rable Ă  la bioaccumulation, en raison de son double comportement de mycophage[47] fouisseur et de nĂ©crophage. Par exemple, dans les zones contaminĂ©es du sud et sud/ouest de l'Allemagne, dans les 20 ans qui ont suivi les retombĂ©es de l'accident de Tchernobyl, la radioactivitĂ© moyenne de la viande de chevreuil a rĂ©guliĂšrement diminuĂ©, mais non celle du sanglier qui est restĂ© constante, malgrĂ© le fait que la radioactivitĂ© ambiante moyenne diminuait aussi[50]. Ainsi trouvait-on encore en Allemagne en 2008 des sangliers dont la chair dĂ©passait plusieurs milliers de Bq/kg. Durant 10 ans (de 1998 Ă  2008), les analyses de 656 sangliers tuĂ©s par des chasseurs dans les bois de l'Arrondissement de Ravensbourg (sud de l'Allemagne, Ă  la frontiĂšre suisse) ont montrĂ© une trĂšs forte variabilitĂ© des teneurs en 137Cs, s'Ă©chelonnant de moins de Bq/kg Ă  8 266 Bq/kg (soit plus de 13 fois le seuil lĂ©gal pour la consommation), avec - (comme partout oĂč ce type d'analyse a Ă©tĂ© fait) une tendance saisonniĂšre (expliquĂ©e par les changements saisonniers de choix alimentaires, la fourniture d'agrainage en hiver, les conditions mĂ©tĂ©orologiques, et peut-ĂȘtre un comportement particulier du cĂ©sium chez le sanglier
)[50].
Les valeurs de tag (Facteur de transfert agrĂ©gĂ©) pour les sangliers de la rĂ©gion de Ravensburg ont variĂ© de 0,008 Ă  0,062 m2/kg pour la pĂ©riode 2000-2008[50].

Exposition et imprégnation de la population

Elles varient a priori selon de nombreux paramĂštres, environnementaux, mĂ©dicaux et accidentels notamment. Hormis les situations post-accident nuclĂ©aire oĂč le risque perdure durant des dĂ©cennies, de faibles quantitĂ©s de cĂ©sium sont chroniquement perdues dans l'environnement via certaines activitĂ©s industrielles et humaines (en trouve parfois par exemple dans les cendres volantes et refioms d'incinĂ©rateurs de dĂ©chets dangereux ou de centrales ou charbon)[11].

Exposition

L'exposition professionnelle est jugĂ©e faible[51] et surtout liĂ©e au travail dans l’industrie nuclĂ©aire[11] - [51].

Voies et degré d'exposition

Les voies d'exposition semblent d'abord ĂȘtre alimentaires. Les laitages et produits dĂ©rivĂ©s (fromage...) sont souvent Ă©voquĂ©s car importants pour les enfants, mais les coquillages (filtreurs surtout), les champignons ou certaines espĂšces de gibier (sanglier) prĂ©sentent plus de risque Ă  poids Ă©gal[11].

En France les concentrations révélées par les campagnes d'analyse sur les laitages montrent des taux moyens aujourd'hui (années 2000-2010) trÚs faibles, sans dépassements de normes pour les périodes récentes (2010-1018)[52] - [53], alors que dans plusieurs régions d'Europe la viande de sanglier pose encore problÚme.

Le moment le plus critique de la vie est celui de la Périnatalité (les 1000 premiers jours à partir de la conception)

1) car lors de la grossesse le cĂ©sium et tous ses isotopes traversent la barriĂšre placentaire et peuvent atteindre le fƓtus qui a d'importants besoins de potassium pour son dĂ©veloppement (or le CĂ©sium est son analogue chimique) ; et

2) car Ă  l'occasion de changements mĂ©taboliques chez la mĂšre induits par la grossesse puis l'allaitement, le cĂ©sium (radioactif le cas Ă©chĂ©ant) de la mĂšre est ensuite aussi significativement retrouvĂ© dans le lait maternel[54]. (Des chercheurs suĂ©dois avaient montrĂ© en 1998 que 15 % de l’apport quotidien des mĂšres en 137 Cs est directement transfĂ©rĂ© au bĂ©bĂ© par l'allaitement[55] - [56], taux confirmĂ© par une autre Ă©tude en l'an 2000[57]. Des analyses du cĂ©sium urinaire faites lors du suivi de cohortes de femmes enceintes (cohorte Inma en Espagne[58] et Nhanes[59]) ont montrĂ© une diminution lĂ©gĂšre de l'excrĂ©tion de cĂ©sium durant la grossesse (ratio de 0,9 entre les concentrations mĂ©dianes au 3e trimestre et au 1er trimestre) peut ĂȘtre par dilution urinaire accrue[60] - [61] mais pour des raisons non comprises, les taux urinaires de cĂ©sium des femmes enceintes dĂ©passent ceux de leurs homologues non- enceintes[61].

Le mĂ©tabolisme de la vitamine D peut ĂȘtre impliquĂ© dans ces phĂ©nomĂšnes[62].

Imprégnation

Peu d'études sont disponibles concernant l'imprégnation à grande échelle notamment pour les enfants (hors de zones concernées par des accidents).

Les femmes adultes ont Ă©tĂ© mieux suivies, au moins en pĂ©riode pĂ©rinatale. Chez elles, la concentration urinaire mĂ©diane Ă©tait lors d'Ă©tudes rĂ©centes de 4,9 ÎŒmol/mol de crĂ©atinine (soit 5,8 ÎŒg/g de crĂ©atinine) au Royaume-Uni entre Glasgow et Southampton[63], de 4,5 ÎŒg/L (4,8 ÎŒg/g de crĂ©atinine) au Canada[64] et 3,6 ÎŒg/L (5,0 ÎŒg/g de crĂ©atinine) aux États-Unis[65]. Les femmes enceintes excrĂštent dans leur urine plus de cĂ©sium que les autres (phĂ©nomĂšne pas encore clairement compris)[51]. L'imprĂ©gnation de la population est gĂ©nĂ©rale et assez comparable entre les pays, dĂ©montrant l'existence d'un « fond » gĂ©nĂ©ral d'exposition au cĂ©sium, non identifiĂ© Ă  ce jour[63].

L'imprĂ©gnation est donc est trĂšs significative et gĂ©nĂ©rale ; en 2018 en France le « Volet pĂ©rinatal » du programme national de biosurveillance, qui a publiĂ© une Ă©valuation de l'imprĂ©gnation des femmes enceintes par le cĂ©sium (et par 12 autres mĂ©taux ou mĂ©talloĂŻdes et quelques polluants organiques) a montrĂ© que 100 % des femmes testĂ©es en prĂ©sentaient dans leurs analyses d'urine (Ă  presque 5ÎŒg/L pour la moyenne gĂ©omĂ©trique des rĂ©sultats)[66](dans ce cas 4 145 femmes enceintes ayant accouchĂ© en France en 2011 hors Corse et TOM Ă©taient suivies)[66]. Le dosage urinaire au sein de cette cohorte (dite « Cohorte Elfe ») de 990 femmes enceintes arrivant Ă  la maternitĂ© a confirmĂ© une omniprĂ©sence du CĂ©sium dans l'environnement (et nos organismes)[66] ; la moyenne gĂ©omĂ©trique Ă©tait de Ă  4,93 ÎŒg/L, pour 6,72 ÎŒg/g de crĂ©atinine[66]. Le 95e percentile de la distribution du cĂ©sium Ă©tait Ă©gal Ă  15,0 ÎŒg/L, soit 14,6 ÎŒg/g de crĂ©atinine[66] et le cĂ©sium urinaire augmentaient significativement avec l’ñge de la mĂšre[66]. Ce taux est trĂšs Ă©levĂ© (atteignant parfois prĂšs de 25ÎŒg/L pour 25,98 ÎŒg/g de crĂ©atinine)[66], mais il est comparable Ă  ceux rapportĂ©s par d'autres Ă©tudes dans plusieurs autres pays chez les femmes enceintes. Il est cependant un peu moins Ă©levĂ© que ceux mesurĂ©s Ă©galement Ă  l’étranger chez les femmes non-enceintes[66] (ce qui pourrait laisser penser que l'organisme de la future mĂšre plutĂŽt que l'Ă©vacuer via les urines l’excrĂšte d'une autre maniĂšre et/ou le stocke mieux et/ou le transfĂšre vers le placenta et/ou l'embryon ou le foetus).
Faute de donnĂ©es consensuelles sur les sources possibles d’exposition de la population gĂ©nĂ©rale au cĂ©sium, notamment via l'alimentation et le rĂ©seau trophique ; dans cette Ă©tude « il n’a pas Ă©tĂ© possible de rechercher les dĂ©terminants des niveaux d’imprĂ©gnation par le cĂ©sium chez les femmes enceintes » ont prĂ©cisĂ© les auteurs[66].

Facteur de transfert de l'environnement Ă  l'Homme

Peu de donnĂ©es existent Ă  propos du transfert de cĂ©sium stable, mais il en existe pour le radiocĂ©sium (qui est supposĂ© se comporter de la mĂȘme maniĂšre dans les organismes et donc dans la chaine alimentaire). Par exemple, en SuĂšde :

  • la teneur corporelle en radiocĂ©sium a Ă©tĂ© mesurĂ©e dans des mĂ©nages dont un membre au moins chassait. Ceci a Ă©tĂ© fait dans 5 zones caractĂ©risĂ©es par une contamination croissante par le radiocĂ©sium (7 Ă  80 kBq/m2). RĂ©sultats : La teneur corporelle (corps entier) pour le 137Cs variait selon le genre : elle Ă©tait de 0,3 Ă  1,9 kBq chez les femmes. Et Ă©tait plus que doublĂ©e (0,6 Ă  4,7 kBq) pour les hommes. Dans ce cas le facteur de transfert du 137Cs Ă©tait de 0,4 Ă  1,1 Bq/kg/kBq/m2 et il dĂ©pendait moins du niveau du dĂ©pĂŽt que pour les populations prĂ©cĂ©demment Ă©tudiĂ©es ; il dĂ©pendait ici du dĂ©pĂŽt au sol mais aussi beaucoup du sexe de la personne (les femmes se contaminant moins)[67].
  • Chez les chasseurs suĂ©dois, sans surprise (et comme chez les espĂšces gibier telles que les sangliers qui se contaminent le plus Ă  l'automne quand ils mangent le plus de champignons)[67], le facteur de transfert varie selon la saison[68].
  • Une autre Ă©tude a rĂ©pĂ©tĂ© des mesures du 137Cs (corps entier) d'adultes de familles de chasseurs suĂ©dois en 1994 puis Ă  l'automne 1997 et au printemps 1998 sur 3 sites (By, Harbo et GĂ€vle) proches mais prĂ©sentant des contaminations diffĂ©rentes. Des questionnaires ont montrĂ© que les habitudes des familles diffĂ©raient significativement en termes de frĂ©quence et saisonnalitĂ© d'ingestion d'Ă©lan de chevreuil, de poissons d'eau douce, de champignons et de baies, et les analyses ont montrĂ© des variations saisonniĂšres diffĂ©rentes (pas de variations dans un cas). L'Ă©tude a cependant montrĂ© que la teneur en 137Cs de l'ensemble du corps a enmoyenne diminuĂ© de 37 % en deux ans de 1994 Ă  1998, comme attendu de par la demi-vie Ă©cologique efficace du cĂ©sium (6 ans)[69].
  • Une autre Ă©tude (2017) a calculĂ© pour ces chasseurs et leur famille la somme moyenne des doses annuelles efficaces internes et externe (pour une espĂ©rance de vie de 80 ans pour les hommes et de 84 ans pour les femmes) : Il en rĂ©sulte des doses efficaces totales Ă  vie de 8,3 mSv en moyenne dans le VĂ€sternorrland, de 4,7 mSv Ă  Uppsala et de 4,1 mSv Ă  GĂ€vleborg (3 des zones les plus contaminĂ©es par les retombĂ©es de Tchernobyl ; en moyenne la dose efficace pour les hommes Ă©tait d'environ 40 % plus Ă©levĂ©e que pour les femmes. Dans chacune de ces trois zones la dose interne Ă©tait d'environ 75 % de la dose efficace totale pendant toute la vie. La dose collective pour tous les chasseurs et leurs proches (44 000 individus environ, dans ces trois comtĂ©s) pourrait ĂȘtre estimĂ©e Ă  environ 256 manSv[70].
  • Le risque varie donc selon la contamination de l'environnement proche, mais aussi selon la saison[68] et selon le genre (diffĂ©rence pouvant au moins en partie ĂȘtre expliquĂ©e par des diffĂ©rences marquĂ©es de consommation de gibier et poisson sauvage selon qu'on soit un homme ou une femme d'aprĂšs Burger J (2000) aux Etats-Unis[71]). Les enfants sont en outre plus Ă  risque que les adultes.

Cinétique dans l'organisme humain

Le métabolisme et la biocinétique du césium dans l'organisme humain ne sont pas encore entiÚrement compris[72] - [73].

Une fois inhalé ou ingéré le Césium est trÚs facilement absorbé par les fluides corporels et immédiatement circulant dans tout l'organisme.
Les expériences sur l'animal donnent un taux d'absorption intestinale de 98 %, ce qui est trÚs élevé. Chez l'Homme, selon les données disponibles en 2000, 100 % du Césium est absorbé par l'intestin[74], sauf sous certaines formes physico-chimiques moins bioassimilables[75] - [76].

La contamination est réputée se faire essentiellement par ingestion et absorption gastro-intestinale mais un transfert percutané a été néanmoins été découvert et documenté chez le rat de laboratoire[11]).

Une fois dans le corps humain le cĂ©sium stable et ses isotopes radioactifs semblent se comporter de la mĂȘme façon[51]. Le cĂ©sium est trĂšs fortement et rapidement absorbĂ© via le tractus intestinal (car homologue du potassium qui est un Ă©lĂ©ment essentiel parmi les mieux captĂ©s par le systĂšme digestif dans le bol alimentaire) ; il est ensuite transportĂ© par le sang et tend Ă  se fixer plus ou moins durablement Ă  la place de son analogue chimique, le potassium ; Le Cs ingĂ©rĂ© est distribuĂ© de façon homogĂšne dans l'organisme humain et animal, mais on en retrouvera beaucoup dans le muscle (en tant qu'homologue du potassium) ainsi que dans l'aorte, les glandes surrĂ©nales, le foie et la rate qui sont des tissus qui le fixent sĂ©lectivement mieux que le potassium[77]. Il traverse sans difficultĂ© le placenta et les barriĂšres protĂ©geant le cerveau.

Sa toxicité résulte alors principalement de ses propriétés radiologiques[51]. Selon l'IRSN (2004) les données disponibles (dont modÚles expérimentaux aprÚs contamination chronique à faible dose) suggÚrent que le 137 Cs peut affecter de nombreuses fonctions physiologiques et métaboliques ; il affecte notamment le systÚme immunitaire ; il peut causer des malformations congénitales et des troubles neurologiques, surtout chez les enfants.
Dans le modÚle animal (rongeur principalement) de faibles doses de radiocésium ingérées entraßnent aussi des perturbations du cycle veille-sommeil, sans troubles comportementaux apparents, et affecte aussi le systÚme cardiovasculaire.
Des systÚmes physiologiques essentiels (métabolisme de la vitamine D, du cholestérol et des hormones stéroïdiennes) sont aussi affectés, bien que sans symptÎmes cliniques repérables.

Une étude métabolomique récente[78] s'appuyant sur des contaminations de niveaux "postaccidentels" (Tchernobyl) a montré des différences de métabolisme chez les rats contaminés chroniquement par de faibles doses de 137 Cs, dans modifications évidentes des marqueurs cliniques habituellement suivis. L'IRSN estime en 2004 que le Césium pourrait aussi et ainsi « contribuer, avec d'autres substances artificielles présentes dans l'environnement, à l'augmentation des risques d'apparition de pathologies non cancéreuses dans certaines régions du globe »

Lors du transport hors des globules rouges et Ă  travers ou entre les cellules Ă©pithĂ©liales, il rivalise avec le potassium en Ă©tant un peu mieux fixĂ© que lui par l'organisme, ce qui explique peut-ĂȘtre son temps de sĂ©jour dans le muscle, allongĂ© par rapport Ă  celui du potassium[79] (notamment dĂ©montrĂ© sur des cultures cellulaires[80].

Son excrĂ©tion chez l'Homme est essentiellement urinaire[81], mais ses formes insolubles (minoritaires) sont elles majoritairement Ă©liminĂ©es dans les fĂšces[11]. AprĂšs ingestion, sa demi-vie d’élimination urinaire est estimĂ©e ĂȘtre de 27 jours environ[12] ; Le cĂ©sium urinaire ne reflĂšte qu'une exposition rĂ©cente au cĂ©sium (jours et/ou semaines prĂ©cĂ©dant la miction).

Traitement des intoxications au césium

Le bleu de Prusse pris par la bouche joue le rÎle de chélateur : il absorbe les ions césium et thallium qui s'insÚrent parfaitement dans les sites tétraédriques de la structure. Il le fait alors dans l'intestin puis est éliminé dans les selles (alors colorées en bleu trÚs foncé). Le césium et le thallium sont alors piégés dans une forme insoluble et non disponible pour les plantes et les autres organismes vivants, ce qui réduit leurs impacts écologiques.

Mesures de la pollution de l'environnement

  • L'institution japonaise l'AIST (Institut national de science industrielle avancĂ©e et de la technologie) a dĂ©veloppĂ© la mesure de la contamination de l'eau et des sols par l'isotope radiogĂ©nique cĂ©sium aprĂšs l'accident nuclĂ©aire de Fukushima au Japon le 11 mars 2011[82] - [83] - [84]. Le dĂ©veloppement avec le bleu de Prusse a dĂ©butĂ© en 2005[82]. Des pastilles de bleu de Prusse sont vendues sous l’appellation « Radiogardase ».

Normes, limites, législation

En France les limites annuelles d’exposition au cĂ©sium radioactif sont fixĂ©es par les articles R.1333-8, R.1333-63 Ă  68 du Code de la santĂ© publique : les aliments pour nourrissons doivent ĂȘtre au-dessous de 370 Bq/kg (600 Bq/kg pour les autres aliments).

AprĂšs les accidents nuclĂ©aires (Tchernobyl, Fukushima) des normes peuvent ĂȘtre adoptĂ©es plus ou moins provisoirement pour l'importation de produits venant de zones touchĂ©es par des retombĂ©es de cĂ©sium, en Europe sous l'Ă©gide des rĂšglements (UE) n° 733/2008 et n° 996/2012.

Gisements

Selon une estimation de 2004, la demande mondiale en cĂ©sium pur est de moins de 25 000 kilogrammes par an ; les rĂ©serves suffisent pour des millĂ©naires[10].

Plusieurs gisements sont connus:

  • Bikita, Zimbabwe (Bikita Minerals, 2004)
  • DĂ©sert de Karibib, Namibie.
  • Afghanistan (Orris and Bliss, 2002, p. 10),
  • BrĂ©sil (Quemeneur and Lagache, 1999),
  • Inde (Chandrasekharam, 2000),
  • Italie (Roskill Information Services Ltd., 1984, p. 12),
  • SuĂšde (Roskill Information Services Ltd., 1984, p. 14),
  • Tibet (Mianping and others, 1995),
  • États-Unis (Burt, 1993, p. 759), Maine (Sundelius, 1963, p. 94) et Dakota du Sud (Strod, 1957).
  • Espagne (Solid Resources Ltd., 2004)
  • Chili (Sociedad QuĂ­mica y Minera de Chile, 2004)
  • Canada (Pakeagama pegmatite) (Cumming, 1999) et Bernic Lake[85] au Manitoba.

Les deux tiers des rĂ©serves mondiales accessibles seraient Bernic Lake dans le Manitoba, une mine de pegmatite granitique dans une amphibolite exploitĂ©e par Tanco[86] situĂ©e environ 180 km Ă  l’est-nord-est de Winnipeg, prĂšs de la frontiĂšre Manitoba–Ontario.

Images (le césium et un de ses minerais)

Césium cristallisé, dans une ampoule de verre.
Pollucite, minerai de césium.
Formule chimique : (Cs, Na)2Al2Si4O12‱2H2O.

Notes et références

Notes

  1. On trouve plus rarement la variante cĂŠsium avec la ligature ĂŠ obligatoire[8].

Références

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Voir aussi

Bibliographie

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Articles connexes

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