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Oxyde

Un oxyde[1] - [2] est un composĂ© de l'oxygĂšne avec un Ă©lĂ©ment moins Ă©lectronĂ©gatif que lui, c'est-Ă -dire tous sauf le fluor[alpha 1] et lui-mĂȘme. Le terme « oxyde » dĂ©signe Ă©galement l'ion oxyde O2−.

Six oxydes de terres rares (dans le sens des aiguilles d'une montre à partir d'en haut à gauche) : gadolinium, praséodyme, cérium, lanthane, néodyme et samarium.

Un oxyde contenant une proportion d'oxygÚne moins élevée ou plus élevée qu'un oxyde normal est appelé respectivement sous-oxyde[3] ou peroxyde[4] - [5] - [6].

Description

Exemple d'oxyde, l'alumine : le Star of Bombay, un saphir de 182 carats (36,4 g) conservĂ© au Smithsonian Institute.

De maniÚre générale, on définit un oxyde comme un composé chimique constitué d'oxygÚne avec un autre élément chimique moins électronégatif que lui.

Par exemple, la rouille est de l'oxyde de fer et le corindon est de l'oxyde d'aluminium. La plupart des minéraux connus sur Terre sont en fait des oxydes et ils sont trÚs répandus dans l'univers. Beaucoup d'oxydes ont une grande importance : le plus important d'entre eux est le monoxyde de dihydrogÚne, H2O, qui n'est autre que l'eau.

Selon le composé associé à l'oxygÚne et son degré d'oxydation, l'oxyde est moléculaire (eau, dioxyde de carbone) ou cristallin avec une structure qui varie d'une forte ionicité (Na2O, CaO) à des solides semi-conducteurs (FeO).

Les oxydes ont une structure, en général, cristalline, bien que certains soient amorphes (comme le verre, forme amorphe du dioxyde de silicium). Dans les oxydes cristallisés, les liaisons entre les atomes sont partiellement ioniques, partiellement covalentes et partiellement métalliques (surtout pour les degrés d'oxydation faibles des métaux de transition). Par simplification, on considÚre souvent des liaisons purement ioniques.

Une propriĂ©tĂ© importante des oxydes est leur comportement vis-Ă -vis de l'eau. Beaucoup rĂ©agissent avec l'eau pour donner des acides (d'autant plus forts que l'Ă©lĂ©ment associĂ© Ă  l'oxygĂšne est Ă©lectronĂ©gatif ou fortement oxydĂ©, le cas extrĂȘme Ă©tant reprĂ©sentĂ© par l'acide perchlorique HClO4 mais on trouve aussi l'acide sulfurique H2SO4), de l'autre cĂŽtĂ© on trouve des oxydes basiques avec en tĂȘte les oxydes alcalins, en particulier Na2O qui rĂ©agit avec l'eau pour donner NaOH : la soude caustique fortement basique (ne pas confondre avec la soude Na2CO3) et, entre les deux, on trouve les oxydes amphotĂšres comme CuO ou Al2O3 qui selon le contexte se comportent comme les oxydes acides ou comme les oxydes basiques.

En métallurgie, les oxydes (plus généralement des composés d'acide à base d'oxygÚne comme les carbonates, sulfates et autres) sont le point de départ de la production de métal par réduction pour la plupart des métaux à l'exception notable du sodium préparé à partir de son chlorure. Voir électrochimie pour plus de détails.

Presque tous les métaux forment des oxydes au contact du dioxygÚne[alpha 2]. Du fait de son agressivité, le dioxygÚne les recouvre d'une fine couche d'oxyde. Cette couverture peut avoir pour effet de protéger le métal sous-jacent et on parle alors de passivation, ou au contraire représenter une vulnérabilité comme dans le cas du fer.

Enfin les oxydes font partie plus gĂ©nĂ©ralement de la famille des composĂ©s de l'oxygĂšne au mĂȘme titre que les peroxydes, les superoxydes et les ozonures.

Lien avec la notion d'oxydation

L'origine de la notion d'oxydation est due à l'électronégativité élevée de l'oxygÚne (dépassée uniquement par le fluor) et de sa situation d'élément le plus abondant sur la croûte terrestre. On considÚre formellement que dans les composés de l'oxygÚne avec l'élément il y a un transfert total d'électrons entre cet élément et l'oxygÚne de telle sorte que celui-ci ait la charge -2e. Le nombre d'oxydation de l'élément est alors la charge du cation obtenu pour réaliser cette condition.

Nomenclature

Quand il existe diffĂ©rents oxydes d'un mĂȘme Ă©lĂ©ment E, on ajoute un prĂ©fixe au mot oxyde. Ce prĂ©fixe caractĂ©rise le rapport nO / nE des nombres d'atomes d'oxygĂšne et de l'Ă©lĂ©ment E (de formule chimique EnEOnO) :

nO / nE Préfixe
1/2 hémi
1 mon
3/2 sesqui[7]
(ou hémitri)
2 di
5/2 hémipent
(ou hémipenta)
3 tri
7/2 hémihept
(ou hémihepta)
4 tétr
(ou tétra)
5 pent
(ou penta)

Exemples

Oxydes métalliques :

Oxydes non-métalliques :

Préparation

À partir de l'Ă©tat naturel, il est souvent inutile de faire rĂ©agir chimiquement un oxyde et un simple traitement physique sert Ă  isoler l'oxyde. Les traitements chimiques servent plus souvent Ă  sĂ©parer les mĂ©taux dans les oxydes multiples qu'Ă  obtenir l'oxyde Ă  partir d'un composĂ©, mĂȘme si cette opĂ©ration est souvent rĂ©alisĂ©e avec les sulfures mĂ©talliques de fer et de cuivre en particulier.

En laboratoire, on peut précipiter l'oxyde du métal directement (rarement) ou en deux étapes l'hydroxyde ou le carbonate du métal et récupérer l'oxyde par grillage et élimination d'eau ou de CO2.

Utilisations

En tant que matériaux

Deux exemples d'utilisation d'oxydes : un verre (majoritairement SiO2) teinté en bleu par ajout d'oxyde de cobalt.

Beaucoup d'oxydes ont des propriétés intéressantes comme :

Dans des réactions chimiques

Aspect environnemental

Du fait de leur pouvoir oxydant, de leur réaction avec l'eau ou de leur structure, certains oxydes peuvent poser des problÚmes environnementaux, dont :

Notes et références

Notes

  1. Les composés de l'oxygÚne et du fluor sont appelés fluorures d'oxygÚne Ce lien renvoie vers une page d'homonymie.
  2. Techniquement mĂȘme l'or peut former des oxydes, mais dans des conditions extrĂȘmes, pas « seulement » au contact de l'oxygĂšne atmosphĂ©rique. Voir oxyde d'or Ă  ce sujet.

Références

  1. « Oxyde », dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le 14 mai 2016).
  2. Informations lexicographiques et étymologiques de « oxyde » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le 14 mai 2016).
  3. Entrée « sous-oxyde » [html], sur Dictionnaires de français (en ligne), Larousse (consulté le ).
  4. « Peroxyde », dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le 14 mai 2016).
  5. Informations lexicographiques et étymologiques de « peroxyde » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le 14 mai 2016).
  6. Entrée « peroxyde » [html], sur Dictionnaires de français (en ligne), Larousse (consulté le ).
  7. Oxydes métalliques trivalents de formule générale E2O3
  8. Voir Liste de composés inorganiques S, et par exemple : CNRS Presse

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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