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Radon

Le radon est l'élément chimique de numéro atomique 86, de symbole Rn. C'est un gaz noble (ou gaz rare) radioactif, incolore, inodore et d'origine le plus souvent naturelle. C'est l'une des substances les plus denses capables de persister sous forme de gaz dans les conditions normales de température et de pression.

Radon
Position dans le tableau périodique
Symbole Rn
Nom Radon
Numéro atomique 86
Groupe 18
Période 6e période
Bloc Bloc p
Famille d'éléments Gaz noble
Configuration Ă©lectronique [Xe] 4f14 5d10 6s2 6p6
Électrons par niveau d’énergie 2, 8, 18, 32, 18, 8
Propriétés atomiques de l'élément
Masse atomique [222 u]
Rayon atomique (calc) 120 pm
Rayon de covalence 150 pm[1]
État d’oxydation 0
ÉlectronĂ©gativitĂ© (Pauling) 2,1
Oxyde inconnu
Énergies d’ionisation[2]
1re : 10,748 5 eV
Isotopes les plus stables
Iso AN PĂ©riode MD Ed PD
MeV
210Rn{syn.}2,4 hα6,404206Po
211Rn{syn.}14,6 hΔ
α
2,892
5,965
211At
207Po
222Rn100 %3,824 jα5,590218Po
224Rn{syn.}1,8 hÎČ0,8224Fr
Propriétés physiques du corps simple
État ordinaire Gaz
Masse volumique 9,73 g·L-1 (gaz),

4,4 g·cm-3 (liquide, −62 °C),
4 g·cm-3 (solide)[3]

SystÚme cristallin Cubique à faces centrées
Couleur aucune
Point de fusion −71 °C[3]
Point d’ébullition −61,7 °C[3]
Énergie de fusion 2,89 kJ·mol-1
Énergie de vaporisation 16,4 kJ·mol-1
Température critique 104 °C[3]
Pression critique 6 280 kPa[3]
Volume molaire 50,50×10-3 m3·mol-1
Chaleur massique 94 J·kg-1·K-1
ConductivitĂ© thermique 3,64×10-3 W·m-1·K-1
Divers
No CAS 10043-92-2[4]
No ECHA 100.030.120
No CE 233-146-0
Précautions
ÉlĂ©ment radioactif
Radioélément à activité notable

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le radon n'existe pas sous forme de corps stable et tous ses isotopes connus sont radioactifs. Son isotope le plus stable est le 222Rn, qui a une demi-vie de 3,8 jours et qui a Ă©tĂ© utilisĂ© en radiothĂ©rapie jusque dans les annĂ©es 1950[5]. Son intense radioactivitĂ© a entravĂ© son Ă©tude chimique approfondie, et seuls quelques-uns de ses composĂ©s sont bien connus.

L'importance sanitaire du radon tient Ă  sa radioactivitĂ© Ă©levĂ©e et au fait qu'il est prĂ©sent partout dans l'atmosphĂšre, il est donc inhalĂ©. Il est souvent le plus gros contributeur Ă  la dose d'un individu pour la radioactivitĂ© naturelle, avec cependant de fortes disparitĂ©s gĂ©ographiques. Il est ainsi la principale source d'exposition naturelle des populations humaines, animales et de la partie aĂ©rienne des plantes aux rayonnements ionisants. En France, il est susceptible d'ĂȘtre inhalĂ© Ă  doses Ă©levĂ©es dans les lieux peu aĂ©rĂ©s (logements) des territoires oĂč il est particuliĂšrement prĂ©sent (Limousin, Jura, etc.).

Histoire

Appareil utilisĂ© par Ramsay et Whytlaw-Gray pour isoler le radon. M est un tube capillaire, dans lequel fut isolĂ© prĂšs de 0,1 mm3 de gaz.

En 1908, William Ramsay et Robert Whytlaw-Gray isolent ce qu'ils appellent le « niton » (nitens en Latin, traduit par brillant, a le symbole Nt) et déterminent sa densité. Le radon a son nom depuis 1923.

DĂšs 1899, Pierre et Marie Curie observent que le « gaz » Ă©mis par le radium reste radioactif pendant prĂšs d'un mois[6]. Au cours de cette mĂȘme annĂ©e, Robert Bowie Owens (en) et Ernest Rutherford relĂšvent des rĂ©sultats variables quand ils tentent de mesurer les radiations d'oxydes de thorium[7].

Rutherford note que les composés de thorium émettent continuellement un gaz radioactif, qui conserve sa radioactivité plusieurs minutes ; il nomme ce gaz « emanation » (du latin emanare, émaner, et emanatio, expiration)[8], et plus tard, émanation de thorium (ThEm).

Le radon a été découvert en 1900 par Friedrich Ernst Dorn qui l'a appelé « émanation de radium ». Ce fut le troisiÚme élément radioactif découvert, aprÚs le radium et le polonium.

En 1900, Dorn rend compte d'expériences montrant que des composés de radium émane un gaz radioactif, qu'il baptise « émanation de radium » (RaEm)[9].

En 1901, Rutherford démontre que les émanations de thorium sont radioactives, mais crédite les Curie de la découverte de cet élément[10].

En 1903, des émanations similaires provenant de l'actinium sont observées par André-Louis Debierne[11] - [12], et il les baptise « émanation d'actinium » (AcEm).

Des noms furent proposés pour ces trois gaz en 1904 : exradio, exthorio, et exactinio[13] ; puis radon, thoron, et akton ou acton en 1918[14] ; suivis de radéon, thoréon, et actinéon en 1919[15], et finalement radon, thoron, et actinon en 1920[16].

Constatant la similitude du spectre de ces trois gaz avec celui de l'argon, du krypton et du xénon, ainsi que leur inertie chimique, Sir William Ramsay suggéra en 1904 que ces émanations pouvaient correspondre à un nouvel élément de la famille des gaz rares. Rutherford et Soddy avaient émis une supposition similaire dÚs 1901 sur la base du manque de réactivité chimique de l'émanation du thorium[17].

En 1910, Sir William Ramsay et Robert Whytlaw-Gray parviennent à isoler le radon. Ils déterminent sa densité, et montrent qu'il s'agit du gaz le plus dense connu à l'époque. Ils notent que « l'expression l'émanation du radium est fort incommode », et proposent comme nouveau nom niton (du latin nitens, nitentis, brillant) pour rappeler la propriété qu'a ce gaz de rendre phosphorescentes certaines substances[18]. En 1912, cette proposition fut acceptée par la commission internationale des poids atomiques.

En 1923, le comité international des éléments chimiques et l'Union internationale de chimie pure et appliquée choisirent pour ces trois gaz les noms de radon (Rn), thoron (Tn) et actinon (An). Mais par la suite, quand les isotopes furent simplement numérotés et non nommés, l'élément reçut le nom de l'isotope le plus stable, c'est-à-dire le radon. L'isotope Tn devint 220Rn, et l'isotope An devint 219Rn. Mais jusque dans les années 1960, cet élément était simplement appelé émanation[19].

Caractéristiques physiques et chimiques

Caractéristiques physiques

Gaz chimiquement inerte, le radon est le plus « lourd » (le plus dense) des gaz nobles (en ne prenant pas en compte l'oganesson). Dans les conditions normales de température et de pression, le radon est un gaz monoatomique d'une masse volumique de 9,73 kg/m3[20].

C'est l'un des gaz les plus « lourds » (denses) à température ambiante, pratiquement 8 fois la densité de l'air.

À tempĂ©rature et pression standard, le radon est incolore, mais lorsque la tempĂ©rature est abaissĂ©e en dessous de son point de congĂ©lation (202 K ; −71 °C), il devient phosphorescent puis jaune si la tempĂ©rature baisse encore et finalement rouge-orangĂ© aux tempĂ©ratures de l'air liquide (< −180 °C)[21]. Quand il est dans un Ă©tat condensĂ©, le radon paraĂźt Ă©galement lumineux, Ă  cause de l'intensitĂ© des radiations qu'il dĂ©gage. Il est dit « autofluorescent ».

Caractéristiques radiologiques

Il existe 35 isotopes de radon connus jusqu'Ă  ce jour, mais seuls 4 d'entre eux existent dans la nature, Ă  l'Ă©tat de traces, qui tous se dĂ©sintĂšgrent suivant le mode alpha. Seul le radon 222 a une demi-vie suffisante pour reprĂ©senter un problĂšme de radioprotection dans des cas extrĂȘmes.

  • L'isotope le plus frĂ©quent (et Ă  plus longue demi-vie) est le radon 222 qui est le produit (isotope-fils) de la dĂ©sintĂ©gration du radium 226, dans la chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration de l'uranium 238. Il a une demi-vie de 3,823 jours.
  • Le radon 220 est le principal produit de dĂ©sintĂ©gration du radium 224, dans la chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration du thorium 232. Il fut pour cette raison appelĂ© « thoron ». Il a une demi-vie de 55,6 secondes.
  • Le radon 219 est dĂ©rivĂ© de l'actinium, il fut appelĂ© « actinon ». Il provient de la sĂ©rie de l'uranium 235. Il a une demi-vie de 3,96 secondes.
  • Le radon 218 est un produit trĂšs minoritaire (0,10 %) de la dĂ©sintĂ©gration de l'astate 218 (dĂ©sintĂ©gration ÎČ−), lui-mĂȘme produit de dĂ©sintĂ©gration trĂšs minoritaire (0,02 %) du polonium 218. Il appartient donc Ă  la chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration de l'uranium 238, mais ne reprĂ©sente que 0,2 ppm de la radioactivitĂ© du radon 222. Il a une demi-vie de 35 millisecondes.

Ayant une faible demi-vie (relativement aux autres radionuclĂ©ides prĂ©sents en certaine quantitĂ© dans la nature), le radon 222 est un gaz extrĂȘmement radioactif. Son activitĂ© massique est de 5,73 Ă— 1015 Bq/g.

Composés chimiques

Le radon est un gaz rare, qui entre difficilement en composition chimique. Des expériences indiquent néanmoins que le fluor peut réagir avec le radon pour former du fluorure de radon. L'existence de clathrates du radon a aussi été rapportée.

Radon dans l'environnement

Illustration de la variĂ©tĂ© des teneurs en radon trouvĂ©e dans diffĂ©rentes mines et types de mines (mines de charbon, de cadmium ou bore) dans un mĂȘme pays (ici la Turquie). De plus dans une mĂȘme mine, la concentration peut fortement varier selon la profondeur, le point de mesures et l’aĂ©ration.

Niveaux mesurés

Les taux de radon observés dans la nature sont si faibles qu'on ne le détecte pas par des analyses chimiques classiques, mais par sa radioactivité.

Une activitĂ© de 1 000 Bq par m3 d'air (concentration largement supĂ©rieure Ă  ce qui est habituellement observĂ©) traduirait une prĂ©sence de 0,17 picogramme de radon par mĂštre cube — soit une concentration molaire de l'ordre d'un millioniĂšme de millioniĂšme de millioniĂšme — alors qu'une concentration relative de l'ordre du millioniĂšme est dĂ©jĂ  trĂšs difficile Ă  dĂ©tecter. Hors contexte de guerre atomique ou accidentel (Tchernobyl, Fukushima), toute la radioactivitĂ© de l'atmosphĂšre terrestre n'est due qu'Ă  quelques dizaines de grammes de radon[22]. Un air chargĂ© en radon ne change donc pas de composition observable ni de propriĂ©tĂ©s physico-chimiques (le changement porte sur des « traces de traces de traces »), cependant la prĂ©sence du radon est dĂ©tectable Ă  l'aide d'outils appropriĂ©s.

Cette faible teneur de l'air en radon est due à sa rapide décomposition radioactive, mais il est en permanence remplacé par un flux de radon libéré par les roches, les mines (d'uranium et de charbon notamment) ou les eaux naturelles qui les traversent.

Formation du flux de radon naturel

Le radon est spontanĂ©ment prĂ©sent dans toutes les rĂ©gions quelle que soit la nature du sol. Sa concentration est plus Ă©levĂ©e dans les rĂ©gions uranifĂšres, notamment granitiques et volcaniques, mais elle n'est pas nĂ©gligeable mĂȘme dans les terrains calcaires. La teneur au sol peut dĂ©pendre de la circulation des eaux souterraines. En France, selon l'IRSN il « reprĂ©sente le tiers de l'exposition moyenne de la population française aux rayonnements ionisants »[23] ; les rĂ©gions riches en radon sont la Bretagne, le Massif central, les Vosges et la Corse.

Le radon se forme par désintégration du radium dans la chaßne de désintégration radioactive de l'uranium et du thorium naturellement contenus dans les roches ou le sol (ou déplacés par l'Homme lors de certaines activités industrielles ou miniÚres).

Ces deux métaux sont présents dans la croûte terrestre depuis sa formation, et leurs isotopes les plus communs ont une trÚs longue demi-vie (~704 Ma pour 235U ; ~4,47 Ga pour 238U ; ~14,1 Ga pour 232Th).

L'uranium et le thorium continueront donc à naturellement produire un flux naturel de radon, pour des milliards d'années, à des concentrations voisines de celles que nous connaissons.

Au moment de sa formation par dĂ©sintĂ©gration, chaque atome de radon est expulsĂ© de sa matrice (grain du matĂ©riau), avec une Ă©nergie cinĂ©tique (ou « Ă©nergie de recul ») qui lui permet, dans un minĂ©ral de densitĂ© moyenne de parcourir de 20 Ă  70 nm[24]. S'il est proche de la surface d'une roche ou dans un grain fin, il peut se dĂ©placer par diffusion et passer dans l'air ou dans l'eau, mais ce processus Ă©tant lent, et le radon ayant une assez courte demi-vie, seul le radon formĂ© en surface des phases solides atteindra l'air ou l'eau avant de se dĂ©sintĂ©grer. L'eau, (chaude et acide notamment) peut aussi solubiliser la roche et se charger de radon[24]. Dans les sols les plus communs, selon l'INERIS, 10 Ă  50 % du radon s'Ă©chappe du grain oĂč il est produit et passe dans les pores et Ă©ventuellement l'air ou l'eau interstitielle[24]. Le coefficient d'Oswald (dit coefficient de Bunsen quand il concerne l'eau), est le rapport de l'activitĂ© volumique du radon dans l'eau Ă  son activitĂ© volumique dans l’air[24] ; ce coefficient α est une fonction dĂ©croissante de la tempĂ©rature de l’eau T :

(T exprimée en °C)

Par exemple à 20 °C :

Le flux naturel de radon est normalement piĂ©gĂ© dans la roche qui lui donne naissance, et sa demi-vie trĂšs courte (de l'ordre de quatre jours) interdit une accumulation au sens propre du terme. Cependant, son caractĂšre gazeux le rend potentiellement mobile. Les activitĂ©s humaines (mines et combustion du charbon, certaines sĂ©cheresses induites par l'homme) peuvent augmenter la libĂ©ration de radon, et les constructions humaines peuvent l'aspirer et lui permettre de stagner localement, conduisant Ă  des concentrations importantes. Une bonne ventilation est alors nĂ©cessaire. Le radon se trouve ainsi en concentration importante dans les mines souterraines et parfois dans les caves (dans certaines zones miniĂšres ou granitiques). Il peut aussi ĂȘtre trouvĂ© dans certaines eaux de source et sources chaudes[25].

Le radon dĂ©gaze du sol en quantitĂ©s plus ou moins importantes[26]. On peut mesurer sa radioactivitĂ© ou tenter d’en faire une mesure quantitative[27]. Le niveau de radon dans l'air est habituellement plus faible en zone urbaine qu'en zone rurale, en raison de sols plus impermĂ©abilisĂ©s.

La concentration du radon dans l'atmosphĂšre est si faible que des eaux naturellement riches en radon le perdent au contact de l'air. De ce fait, les nappes d'eaux souterraines, en contact direct avec les roches oĂč le radon est produit, sont plus chargĂ©es en radon que les eaux de surface. De mĂȘme, dans les sols, la zone saturĂ©e en eau a une concentration plus forte que la zone aĂ©rĂ©e, en contact indirect avec l'atmosphĂšre[28] - [29].

Le radon dans la pluie

Les eaux mĂ©tĂ©oriques peuvent parfois ĂȘtre intensĂ©ment radioactives Ă  cause de niveaux Ă©levĂ©s de radon et ses descendants 214Bi et 214Pb, au point de perturber les outils de surveillance radiologique des centrales nuclĂ©aires[30].

Les niveaux les plus Ă©levĂ©s sont trouvĂ©s dans les pluies d'orage. Une hypothĂšse est que le radon se concentre dans les zones orageuses en raison de sa charge Ă©lectrique atomique positive. De plus les orages apparaissent en Ă©tĂ© quand les sols sont plus chauds et/ou dessĂ©chĂ©s et relarguent le plus de radon[31]. Des estimations de l'Ăąge des gouttes d'eau ont ainsi pu ĂȘtre obtenues en mesurant l'abondance isotopique des descendants du radon Ă  vie courte dans la pluie[32].

Radon et pétrole

Le radon est présent dans les roches pétrolifÚres, et l'eau de mer ou la boue utilisée comme fluide dans les forages pétroliers peut se charger de précurseurs du radon. Dans l'eau de mer introduite dans les puits comme fluide de mise en pression, le baryum et le strontium sursaturent l'eau en baryum et en solution de sulfate de strontium. Avec la décompression brutale de l'eau de mer remontant dans le tuyau, le baryum et le strontium tendent à précipiter et former des cristaux qui se déposent sur le métal du tuyau. Ils y forment alors des couches de tartre radioactif qui endommagent les tuyaux (le radon peut apparaßtre dans ce tartre, et y laisser ses produits de désintégration radioactifs). Pour limiter ce risque, les pétroliers cherchent à supprimer les sulfates de l'eau de mer injectée et à en contrÎler l'acidité. Des membranes nanofiltrantes suppriment aussi les particules siliceuses et bactériennes, ce qui réduit encore le risque de formation de tartre et de biofilms[33].

De plus, les raffineries pĂ©troliĂšres sĂ©parent les produits pĂ©trochimiques grĂące Ă  leur point d'Ă©bullition, or le radon a une courbe de pression/tempĂ©rature proche de celle du propane et il atteint son point d'Ă©bullition Ă  la mĂȘme tempĂ©rature que le propane, ce qui explique que la zone de l'usine oĂč le propane est traitĂ© est souvent l'une des zones les plus radioactives de l'usine. En se dĂ©sintĂ©grant dans le tuyau de propane fraĂźchement produit, le radon y forme des radioisotopes solides qui se dĂ©posent sur le mĂ©tal et qui peuvent revĂȘtir la totalitĂ© de l'intĂ©rieur des tuyauteries de gaz[34].

On trouve donc aussi du radon dans les résidus de l'industrie du pétrole et du gaz naturel.

Le radon souterrain et minier

Sans surprise, on trouve du radon dans les roches profondes. Il peut s'accumuler dans les cavités miniÚres[35] et contaminer l'air et l'eau qui circule dans les galeries en service ou abandonnées[36]. Il est aussi présent dans le pétrole et le gaz naturel extraits des puits creusés dans ces roches.

Le radon percole dans le sol, d'autant plus vite et facilement que le sol est perméable. Il circule au sein de substrats homogÚnes par diffusion moléculaire et advection/convection en tendant à se répartir de maniÚre uniforme, mais en réalité il diffuse préférentiellement et bien plus rapidement dans les fissures, failles et fractures de la roche, ou avec l'eau qui y circule[24].

À la diffĂ©rence de ses descendants qui sont des aĂ©rosols solides s'attachant aux particules fines de l'air[24] et susceptibles de se fixer dans les poumons, il a heureusement peu d'affinitĂ© avec la matiĂšre organique ou les mucus, ce qui laisse penser que tant qu'il ne s'est pas dĂ©sintĂ©grĂ©, il ne fait que passer dans le sol, avec peu d'impacts mutagĂšnes, et qu'il ne gagne pas la sĂšve des plantes via les racines (par contre il pourrait ĂȘtre absorbĂ© par les feuilles lors de leur respiration, via les stomates) notamment les feuilles proches du sol.

Son comportement dans le sol a fait l'objet d'Ă©tudes dans le cadre de la gestion des dĂ©chets radioactifs (qui peuvent gĂ©nĂ©rer d'importantes quantitĂ©s de radon)[37]. Plus encore qu'en surface, la principale source d'exposition au rayonnement dans les mines d'uranium et de charbon est le radon et ses produits de dĂ©sintĂ©gration[38] - [39] (le radon est source de 29 % environ de l'exposition totale[40] et d'environ 69 % de la radioactivitĂ© naturelle interne dues Ă  des particules inhalĂ©es et 59 % de la dose due aux rayonnements d’origine naturelle[24]) Ă  laquelle nous sommes exposĂ©s en surface).

Le polonium 218 et le polonium 214 sont en rĂ©alitĂ© les deux produits les plus cancĂ©rigĂšnes gĂ©nĂ©rĂ©s par le radon, plus que le radon lui-mĂȘme pour la dose radioactive dĂ©livrĂ©e aux poumons[41].

Les eaux souterraines, dont thermales

Les eaux souterraines se chargent de radon au contact des roches qui en libĂšrent, soit en profondeur, soit au contact de roches anciennes prĂ©sentes en surface (du granite par exemple). Le radon s'Ă©chappe de l'eau dĂšs que celle-ci est en contact avec l'air libre, y compris dans certaines stations thermales[42]. Les eaux thermales peuvent en contenir assez pour Ă©mettre des centaines Ă  des dizaines de milliers de becquerels par litre[43]. Le radon peut aussi se retrouver concentrĂ© dans certains sites de stockage souterrain, et dans les galeries oĂč sont situĂ©s certains captages souterrains de sources minĂ©rales[44]. Ainsi des taux courants de plusieurs milliers de Bq/m3 d'air sont mesurĂ©s dans les salles d'hydrothĂ©rapie utilisant des eaux souvent naturellement chargĂ©es en radon. Ces taux atteignent mĂȘme des centaines de milliers de Bq/m3 d'air dans certaines grottes thermales[42].

Les teneurs en radium 226 des eaux minĂ©rales varient de quelques millibecquerels Ă  quelques becquerels par litre, avec environ ”g d'uranium naturel par litre et souvent moins de 10 ”g/l de thorium (peu hydrosoluble en condition normale). Le radon 222 est aussi plus prĂ©sent que le radium 226 car plus soluble. Il y a jusqu'Ă  10 000 fois plus de radon 222 que de thorium 226 (exemples Ă  Bad Gastein, BagnĂšres-de-Luchon, etc.). Une partie du radon peut aussi provenir de l'Ă©rosion de roches par les eaux venant de la surface (eaux neptuniennes), expliquant une diminution de la radioactivitĂ© de l'eau en pĂ©riode de gel ou de sĂ©cheresse et un pic de radioactivitĂ© Ă  la fonte des neiges (ex Ă  BagnĂšres-de-Luchon). L'activitĂ© volumique du radon dans les eaux thermales au point d'Ă©mergence varie donc beaucoup ; selon la source et parfois selon l'Ă©poque de l'annĂ©e, allant jusqu'Ă  plusieurs dizaines de milliers de Bq/l. Cette activitĂ© peut chuter de 80 % entre la source et les bains (par dĂ©gazage du radon) quand l'eau passe par un rĂ©servoir ou est stockĂ©e en piscine, mais elle ne chute pas quand l'eau est directement amenĂ©e par tuyaux aux buvettes, Ă©tuves, etc.[42].

Au point de prĂ©lĂšvement, dans les provinces carbogazeuses (produisant de l'eau gazeuse chargĂ©e en gaz carbonique), le gisement peut produire jusqu'Ă  quatre fois plus de gaz que d'eau (150 m3/h Ă  Royat, contenant du radon et du thoron, « Ă  des teneurs de l'ordre de la dizaine de milliers de becquerels par mĂštre cube » (Desgranges et collaborateurs, 1978, citĂ©s par AmĂ©on 2003[42]).

La prĂ©sence de nombreuses sources thermales dans une rĂ©gion induit souvent une augmentation de la radioactivitĂ© moyenne de l'air, avec par exemple Ă  Misasa au Japon (oĂč l'on trouve 70 sources thermales), environ 1,3 GBq de radon sont Ă©mis par jour dans l'air Ă  partir de l'eau et du sol.

L'air y est deux fois plus radioactif qu'ailleurs en l'absence de telles sources. Ainsi il a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mesurĂ© en 1962 dans le parc thermal et le jardin de l’hĂŽtel de Luchon une activitĂ© volumique du radon de 30 Bq/m3, soit 3 fois plus Ă©levĂ©e que la normale (10 Bq/m3 selon UNSCEAR 2000)[42]. L'exposition d'un curiste est gĂ©nĂ©ralement de moins de mSv/an, mais peut parfois ĂȘtre « non nĂ©gligeable du point de vue de la radioprotection ». Les mĂ©decins et une partie du personnel (dont le personnel d'entretien la nuit, quand l'aĂ©ration est moindre) peuvent aussi subir une exposition chronique non nĂ©gligeable[42].

En Europe, les eaux thermales et potables les plus radioactives sont trouvĂ©es en Europe centrale[42], une des plus radioactives Ă©tant la source de l’üle d'ikaria en GrĂšce[45]. La directive 96/29/Euratom a inclus le thermalisme comme Ă©tant une activitĂ© professionnelle durant laquelle les travailleurs sont exposĂ©s Ă  des sources naturelles de rayonnement ionisant.

Échelle de concentration

Bq/m3 pCi/L Exemples de concentrations de radon dans l'environnement naturel ou artificiel
1 ~0,03 La radioactivitĂ© due au radon aux abords des grands ocĂ©ans est d'environ Bq/m3, et aux concentrations dĂ©tectĂ©es au-dessus des ocĂ©ans ou en Antarctique le radon Ă©met moins de 0,1 Bq/m3.
10 0,27 La concentration moyenne de l'air extĂ©rieur sur les continents est source de 10 Ă  30 Bq/m3.

Sur la base d'Ă©tudes de surveillance, la radioactivitĂ© due au radon de l'air intĂ©rieur est estimĂ©e ĂȘtre 39 Bq/m3 (avec de fortes variations rĂ©gionales).

100 2.7 Exposition domestique. La plupart des pays ont adoptĂ© 200–400 Bq/m3 comme seuil d'action pour l'air intĂ©rieur ou comme niveau de rĂ©fĂ©rence. Si les tests montrent des niveaux de radioactivitĂ© infĂ©rieurs Ă  4 picocuries par litre d'air pour le radon (160 Bq/m3), aucune action n'est considĂ©rĂ©e comme nĂ©cessaire.

Une exposition cumulĂ©e de 230 Bq/m3 au gaz radon durant un an correspond Ă  WLM.

1 000 27 Des concentrations trĂšs Ă©levĂ©es de radon (> 1 000 Bq/m3) ont Ă©tĂ© mesurĂ©es dans certaines maisons construites au-dessus de mines d'uranium ou sur des sols uranifĂšres ou sur un sol trĂšs permĂ©able. Au Canada, Ă  la fin du XXe siĂšcle, Ă  partir de 20 picocuries par litre d'air (800 Bq/m3), il Ă©tait recommandĂ© de prendre des mesures pour diminuer le taux de radon dans l'air[46], mais on considĂšre maintenant que des actions d'assainissement doivent ĂȘtre entreprises au moins Ă  partir de 200 Bq/m3 d'air intĂ©rieur[47].
10 000 270 Le niveau dit « working level » dans les mines d'uranium correspond Ă  une concentration de 7 000 Bq/m3.

La concentration dans l'air d'une galerie non ventilĂ©e du Gastein Healing Gallery approche les 43 kBq/m3 (environ 1,2 nCi/L) avec un maximum de 160 kBq/m3 (environ 4,3 nCi/L)[48].

100 000 ~2700

Environ 100 000 Bq/m3 (2,7 nCi/L) ont Ă©tĂ© mesurĂ©s dans les parties basses de la maison d'un ingĂ©nieur amĂ©ricain, Stanley Watras[49].

1 000 000 27000 Des Ă©missions de 106 Bq/m3 peuvent ĂȘtre mesurĂ©es dans les galeries de mines d'uranium non ventilĂ©es.

Radiotoxicité

Le radon est un Ă©metteur alpha (pour une dose absorbĂ©e, les Ă©metteurs alpha font plus de dĂ©gĂąts biologiques que les Ă©metteurs bĂȘta, les rayons gamma ou les rayons X).

À fortes doses, son caractĂšre cancĂ©rigĂšne sur les populations exposĂ©es de mineurs est statistiquement bien Ă©tabli, avec ainsi, une surmortalitĂ© par cancer pulmonaire qui croĂźt linĂ©airement avec l’exposition cumulĂ©e du poumon au radon et Ă  ses descendants[50]. Les Ă©tudes ayant portĂ© sur les mineurs non-fumeurs et travaillant dans des mines sans Ă©quipement diesel laissent penser qu'il est un cancĂ©rigĂšne pulmonaire humain, mĂȘme Ă  des taux couramment rencontrĂ©s dans l'air intĂ©rieur des maisons[51]. La courte durĂ©e de demi-vie de ses descendants pourrait expliquer que ces cancers radio-induits semblent cibler les poumons et que les leucĂ©mies (de l’adulte, au Royaume-Uni) n’y semblent pas associĂ©es[52].

Aux États-Unis, selon l'Agence amĂ©ricaine de protection de l'environnement, il est la seconde cause la plus frĂ©quente de cancer du poumon, aprĂšs le tabagisme, causant 21 000 morts par cancer du poumon par an aux États-Unis[53].

Enfin, pour l'Organisation mondiale de la santé[54] :

« L’exposition au radon prĂ©sent dans le sol et les matĂ©riaux de construction cause, selon les estimations, entre 3 % et 14 % de l’ensemble des cancers pulmonaires, ce qui en fait la deuxiĂšme cause de cancer pulmonaire aprĂšs la fumĂ©e du tabac. »

Histoire

Les premiĂšres Ă©tudes sĂ©rieuses sur la toxicitĂ© du radon se placent dans le contexte des mines d'uranium. Les premiĂšres proviennent de la rĂ©gion de Joachimsthal, en BohĂȘme ; d'autres Ă©tudes ont Ă©tĂ© faites dans la rĂ©gion du sud-est des États-Unis pendant la guerre froide.

Du fait que le radon est un produit de désintégration de l'uranium, les mines souterraines d'uranium peuvent présenter des concentrations élevées de radon. De nombreux mineurs de la zone des Four Corners manifestÚrent des cancers du poumon à la suite d'une exposition à des taux élevés de radon pendant les années 1950. L'incidence différentielle des cancers du poumon a été particuliÚrement élevée chez les mineurs indiens et mormons, parce que ces populations ont normalement des taux de cancer du poumon particuliÚrement bas. Les normes de sécurité imposant des ventilations performantes et coûteuses n'étaient pas imposées pendant cette période[55].

Le danger du radon dans les habitations a Ă©tĂ© mis en Ă©vidence en 1984, quand Stanley Watras, employĂ© de la centrale nuclĂ©aire de Limerick (Pennsylvanie) dĂ©clencha les dĂ©tecteurs de radioactivitĂ© en se rendant Ă  son travail, les autoritĂ©s cherchĂšrent pendant 2 semaines l'origine de cette contamination. Ils trouvĂšrent finalement que la source Ă©tait un taux trĂšs Ă©levĂ© de radon (prĂšs de 100 000 Bq/m3, soit 2700 pCi/l) dans la cave de son domicile[49], sans relation particuliĂšre avec la centrale nuclĂ©aire.

On a calculĂ© qu'un tel taux d'exposition est aussi risquĂ© que de fumer 135 paquets de cigarettes par jour. À la suite de cette dĂ©couverte hautement mĂ©diatisĂ©e, des normes sanitaires furent dĂ©finies, et la dĂ©tection du radon (et sa ventilation) devinrent une prĂ©occupation publique[56].

Radiotoxicité biologique

Le radon est chimiquement neutre : l'atome de radon en lui-mĂȘme ne se fixe pas dans les poumons ni dans l'organisme humain. De ce fait, les doses dĂ©livrĂ©es par le radon proprement dit sont nĂ©gligeables. Ce sont les descendants du radon qui sont Ă  l'origine des irradiations, et principalement ses descendants Ă  vie courte. Les effets du radon sur l'organisme peuvent devenir significatifs si la concentration devient trop abondante.

Dans une atmosphÚre chargée en radon, celui-ci est trÚs rapidement en équilibre séculaire avec ses descendants à vie courte. Par exemple, à la suite de sa désintégration alpha (3,824 jours), le radon 222 va donner du polonium 218 (3,1 min). Celui-ci va rapidement, par une autre désintégration alpha, donner du plomb 214 (26,8 min), qui va donner du bismuth 214 (19,7 min), puis du polonium 214 (164 ”s) et enfin du plomb 210 (22,3 années), à vie relativement plus longue.

Les produits de désintégration à vie courte et surtout le plomb 210 se retrouvent sous forme libre (particules nanométriques) ou déposés sur les aérosols (micrométriques), qui pénÚtrent par les voies respiratoires et se fixent dans le poumon.

Ce plomb est lui-mĂȘme radioactif, et se dĂ©sintĂšgre en bismuth 210 (5,01 jours), qui donne du polonium 210 (138 jours), puis du plomb 206 (stable).

Ces descendants radioactifs fixés dans les poumons émettent des particules α d'énergie élevée qui irradient les tissus.

Pour un becquerel de radon, il y a alors 4 dĂ©sintĂ©grations alpha successives et 5 bĂȘta[57].

Maladie professionnelle

Le seul risque connu pour l'inhalation du radon (et plus encore de ses produits de désintégration) est celui du cancer du poumon. En 1987, le radon a été reconnu par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) cancérigÚne pulmonaire pour l'homme, sur la double base d'études expérimentales animales et d'études épidémiologiques chez les mineurs d'uranium. Sa cancérigénicité a été démontrée par de nombreuses études épidémiologiques (études rétrospectives notamment) ayant porté sur les mineurs de fond de mines d'uranium ou de charbon.

Dans le SystĂšme international d'unitĂ©s, l'unitĂ© utilisĂ©e pour mesurer la concentration d'activitĂ© du radon dans l'air est le becquerel par mĂštre cube (Bq/m3). Le coefficient de dose efficace par unitĂ© d’exposition adoptĂ© pour le radon est issu de la publication 65 de la CIPR, il est Ă©gal Ă  2,46 Ă— 10−9 Sv par Bq h/m3. Ce taux correspond Ă  un coefficient de conversion de millisievert par an pour 50 Bq/m3[58]. Respirer en permanence un air chargĂ© de radon Ă  3 000 Bq/m3 (ce qui est une concentration trĂšs Ă©levĂ©e) conduit donc Ă  une irradiation de 65 mSv/an, ce qui Ă©quivaut en termes de risque cancĂ©rigĂšne Ă  fumer 20 cigarettes par jour[59].

D'autres unitĂ©s sont Ă©galement utilisĂ©es en pratique, le working level (WL) et le milli-working level (mWL), qui mesurent le rayonnement Ă©mis par les descendants du radon. Par dĂ©finition, 1 WL est Ă©quivalent Ă  1,3 Ă— 105 MeV en rayonnement alpha par litre d’air. L'exposition des mineurs au radon est alors mesurĂ©e en working level months (WLM), c'est-Ă -dire le produit du nombre de mois de travail (170 h au Canada, 173 h aux États-Unis) par l'activitĂ© ambiante quand elle est mesurĂ©e en WL[60] - [61]. En pratique, le working level Ă©quivaut Ă  une activitĂ© volumique du radon de 12 000 Bq/m3, et 1 WLM correspond Ă  peu prĂšs Ă  l'exposition pendant un an Ă  une atmosphĂšre oĂč l'activitĂ© du radon serait de 230 Bq/m3. La conversion entre ces deux unitĂ©s est difficile, car nĂ©cessitant la connaissance prĂ©cise des facteurs d'incertitude[62].

Le supplément de risque de contracter un cancer du poumon au cours de sa vie serait de 350 cancers par million d'habitants pour un niveau d'exposition de un WLM[63], soit 0,035 % par WLM. Cependant, le niveau d'exposition de la population est mal mesuré, et ce risque est également trÚs dépendant du tabagisme, le radon étant à la fois un inducteur et un facteur multiplicatif du cancer du fumeur, ce qui rend les études épidémiologiques d'interprétation difficile.

Exposition

L'homme et les animaux y sont principalement exposĂ©s via l'inhalation d'air en contenant, et plus rarement via l'ingestion d'eau (cas de certaines eaux thermales). Certaines eaux dĂ©clarĂ©es potables peuvent laisser dĂ©gazer du radon[64]. Une Ă©tude a conclu que le risque radon devrait ĂȘtre pris en compte dans le choix des sites de creusement de puits[65].

Certains mĂ©tiers — mineurs, travailleurs des engrais phosphatĂ©s[66] - [67], du phosphogypse[68] ou du thermalisme — y sont plus exposĂ©s.

Concernant l'exposition des mineurs et ses risques

15 Ă©tudes rĂ©trospectives de cohortes de mineurs de fonds exposĂ©s au radon, ainsi que les analyses de 22 Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques faites en habitat rĂ©sidentiel en AmĂ©rique du Nord, Chine et Europe ont clairement dĂ©montrĂ© que le radon est un cancĂ©rigĂšne certain pour les poumons humains, mĂȘme Ă  des taux couramment rencontrĂ©s dans l'air intĂ©rieur des maisons[41]. La courte durĂ©e de demi-vie de ses descendants pourrait expliquer que ces cancers radio-induits semblent cibler les poumons et que les leucĂ©mies (de l’adulte, au Royaume-Uni) n’y semblent pas associĂ©es[52].

DÚs les années 1960, au Royaume-Uni notamment, dans le East Midlands, le Kent et le bassin houiller écossais[69], on a mesuré le radon dans certaines mines de charbon. Les valeurs trouvées pour le radon 222 variaient de 0,2 pCi/L (= picocuries de radon par litre d'air), proche de ce qu'on trouve dans l'atmosphÚre, à plusieurs centaines de fois plus.

En 1964, en se basant sur les modĂ©lisations de quantitĂ©s de radon inhalĂ© et sur l'expĂ©rimentation animale, des chercheurs estiment que les normes alors en vigueur dans l'industrie miniĂšre de l'uranium (20 rads par an tolĂ©rĂ©s pour les cellules pulmonaires exposĂ©es via une respiration par le nez avec une ventilation pulmonaire moyenne de 15 L/min) ne permettaient pas de limiter les risques. Ils proposaient de rĂ©duire cette « norme » de dix fois[38]. Cependant, Ă  la fin du XXe siĂšcle, beaucoup de pays miniers ou d'industries n'avaient pas encore de rĂ©glementation sur le radon dans les mines ou ne l'avaient que depuis peu. De plus, la mesure prĂ©cise de l’exposition rĂ©elle au radon et Ă  ses descendants dans la mine, dans le sol Ă  proximitĂ© de la mine[70], ou Ă©valuĂ©e Ă  partir d’échantillons peut ĂȘtre dĂ©licate[71], notamment parce que le radon peut se dĂ©grader rapidement, y compris dans les poumons et l’organisme, en formant des produits de dĂ©composition Ă  vie courte qui rendent difficile l’analyse conjointe de la somme des Ă©nergies alpha potentielle du radon et de ses descendants[72], d’autant que la teneur relative des teneurs en ces diffĂ©rents produits varie dans l’espace et le temps.

Enfin, dans une mĂȘme mine, les teneurs en radon peuvent varier d’un Ă  deux ordres de grandeur, selon le moment et le lieu de la mesure.

Les concentrations en radon dans la mine peuvent ĂȘtre Ă©levĂ©es : par exemple, les analyses publiĂ©es en 2004[73] faites dans les mines brĂ©siliennes ont mis en Ă©vidence des taux de radon dĂ©passant dans toutes le niveau d'action pour les lieux de travail (500 Ă  1 500 Bq/m3 d’air, recommandĂ©s par la Commission Internationale de Protection Radiologique-CIPR 65). La dose efficace moyenne estimĂ©e pour les mineurs de fond brĂ©siliens Ă©tait presque 30 fois plus Ă©levĂ©e que la dose moyenne mondiale pour les mineurs de charbon[73].

La modĂ©lisation du dĂ©gazage de radon et de ses descendants radioactifs, en profondeur comme en surface est encore (en 2011) dĂ©licate et en cours de dĂ©veloppement et de validation[74]. Le radon (et descendants) peut remonter avec le grisou en surface via les failles du sol (souvent aggravĂ©es par les sĂ©quelles miniĂšres de type effondrement), et il peut s’introduire dans les caves et maisons ou autres bĂątiments construits au-dessus d’anciennes mines[75]. D’autres Ă©tudes ont montrĂ© (au-dessus d’une ancienne mine d’uranium par exemple), que le radon peut continuer Ă  remonter en surface bien aprĂšs la fermeture ou l'abandon d'une mine, y compris via les failles de la roche sous-jacente au sol (et avec des variations saisonniĂšres[76]).

Ainsi des taux Ă©levĂ©s (410 kBq/m3 en moyenne) de radon ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s dans le tunnel d'une mine d'uranium fermĂ©e (ainsi que son systĂšme de ventilation) en 1997, situĂ©e de 15 Ă  55 m sous le village hongrois de KƑvĂĄgĂłszƑlƑs). À proximitĂ©, la concentration moyenne de radon dans les habitations Ă©tait de 483 Bq/m3 et bien plus Ă©levĂ©e (en moyenne 667 Bq/m3) dans des maisons situĂ©es Ă  ± 150 m de la projection en surface du tunnel minier + 50 m, contre en moyenne 291 Bq/m3 dans les maisons plus Ă©loignĂ©es (300 m aux alentours). En moyenne, 88,8 kBq/m Ă©taient trouvĂ©s dans le sol, et l'exhalaison de radon correspondait Ă  71,4 Bq/m2 et par seconde (en moyenne). Les taux les plus Ă©levĂ©s ont Ă©tĂ© mesurĂ©s en sortie de galerie et au sortir des failles remontant en surface et la concentration de radon Ă©levĂ©e gĂ©nĂ©rĂ©e dans le passage (en moyenne 410 Bq/m3) peuvent influer sur la concentration de radon dans les maisons sur le tunnel minier. L’agriculture a Ă©tĂ© pratiquĂ©e sur le site aprĂšs fermeture de la mine.

Dans une ancienne rĂ©gion miniĂšre oĂč le charbon et les « cendres volantes » (dĂ©chets de centrales thermiques au charbon) sont lĂ©gĂšrement radioactifs (U et 226Ra), des analyses de radon ont Ă©tĂ© faites au-dessus de l’ancienne mine et alentours (Ă  toutes les pĂ©riodes de l'annĂ©e) ; les taux d'exhalation de radon allaient de 9 Ă— 10−3 Ă  4 Ă— 10−1 Bq/(m2 s). C'est sur les zones riches en charbon et en cendres de charbon que le dĂ©gazage (exhalation) de 222Rn Ă©tait le plus Ă©levĂ© (avec des taux variant de 1,1 Ă— 10−2 Ă  4,5 Ă— 10−1 Bq/(m2 s)).

Un test de couverture (par de l’argile et de la terre) d’une partie de la zone situĂ©e au-dessus de l’ancienne mine de charbon a Ă©tĂ© fait, aprĂšs quoi le taux d'exhalation du radon Ă©tait divisĂ© par 10 en moyenne, mais l’étĂ©, les Ă©missions de radon Ă©taient plus importantes, sans doute en raison de la dĂ©shydratation du sol.

L’utilisation des cendres volantes comme matĂ©riel de terrassement, fond de couche autour des maisons explique un taux Ă©levĂ© de radon dans les zones habitĂ©es. (Dans cette zone, Ă  plus de km de la mine, et en centre-ville ou au centre d'une zone de nouvelle urbanisation, on a mesurĂ© des valeurs moyennes (sur un an) d'environ 0,15 Bq/(m2 s) et le radon Ă©tait encore exhalĂ© autour de la mine d'uranium de Zirovski VRH en SlovĂ©nie (maintenant fermĂ©e) pour une dose de 0,005 Ă  0,25 Bq/(m2 s) (Ă  comparer Ă  0,67 Bq/(m2 s) trouvĂ©s dans une maison construite au-dessus d’une ancienne mine d’uranium[77] ou aux 0,67 Bq/(m2 s) de la mine Ă  ciel ouvert australienne de la Sickness country, l’une des plus radioactives d’Australie (0,062 Bq/(m2 s) aux alentours)[78].

En SuĂšde, une Ă©tude rĂ©trospective a montrĂ© une nette surmortalitĂ© par cancer du poumon chez les employĂ©s de mines de fer y compris chez les non-fumeurs. Chez un groupe de 1415 mineurs de fer suĂ©dois, ponctuellement exposĂ©s de 1951 Ă  1976 Ă  de brĂšves durĂ©es d’exposition Ă  des descendants radioactifs du radon, Ă  des taux conduisant Ă  approcher les limites professionnelles actuellement acceptĂ©es, le risque Ă©tait presque multipliĂ© par 5. Il y a eu 50 morts par cancer du poumon par rapport aux 12,8 attendus (en incluant les risques liĂ©s au tabagisme et par comparaison Ă  un Ă©chantillon alĂ©atoire de la population suĂ©doise masculine). 18 de ces morts Ă©taient des non-fumeurs, par rapport Ă  1,8 attendu, et 32 dĂ©cĂšs ont Ă©tĂ© observĂ©s chez les fumeurs ou des ouvriers rĂ©cemment sevrĂ©s du tabac, pour 11,0 dĂ©cĂšs attendus. Le tabagisme additionne ses effets Ă  l'exposition aux rayonnements alpha du radon[79].

Une autre Ă©tude rĂ©trospective a Ă©tĂ© faite dans la mine souterraine de charbon de Figueira (Sud-BrĂ©sil), en fonction depuis 1942 (sans Ă©quipements diesel dans la mine) et oĂč aucune mesure de radon n’avait Ă©tĂ© faite avant les annĂ©es 2000 ; Pour 2856 mineurs (1979-2002) dont 2024 mineurs de fond potentiellement exposĂ©s au radon. Le risque de cancer pulmonaire est statistiquement bien corrĂ©lĂ© Ă  la durĂ©e de travail souterrain[80].

Dans des mines de charbon étudiées au Baloutchistan (Pakistan), le taux de radon variait de 121 à 408 Bq/m3, soit une dose calculée pour les mineurs variant de 1,38 à 4,67 mSv/an avec une moyenne de 2,19 ± 0,5 mSv par an, taux jugé acceptable par les autorités sanitaires locales[81].

Le cas particulier des mines (dont de charbon, de schiste bitumineux ou de lignite)

Dans les annĂ©es 1950, on commence Ă  doser le radon et ses produits de dĂ©gradation radioactive dans les mines[82]. Dans les annĂ©es 1960, aprĂšs publication en 1959 de recommandations sur l’exposition Ă  la radioactivitĂ© par la Commission internationale de protection radiologique[83], on commence Ă  s’inquiĂ©ter du taux de radon de certaines mines de charbon[84] et on dĂ©montre plus clairement une surmortalitĂ© par cancer du poumon des mineurs de fond exploitant le charbon, Ă  l’exposition au radon[85], et on essaye de prĂ©ciser le rayonnement absorbĂ© (voies externes et internes), dont par inhalation[86] - [87].

Les Ă©tudes montrent que la quantitĂ© de radon dans les mines et le sol varie considĂ©rablement selon le caractĂšre plus ou moins uranifĂšre et radifĂšre du matĂ©riau, mais aussi selon qu’il s’agisse d'une mine ouverte en plein ciel ou non, selon que les galeries soient bien ventilĂ©es ou non, et selon le contexte gĂ©ologique et hydrogĂ©ologique (failles, mouvements de nappes phrĂ©atiques). La tempĂ©rature intervient aussi, car elle accentue le dĂ©gazage du radon dans l’air, notamment en profondeur lĂ  oĂč le charbon est plus chaud ; Par exemple, en portant expĂ©rimentalement la tempĂ©rature du charbon de 30 °C Ă  180 °C, le taux de radon trouvĂ© dans le charbon augmente de huit Ă  dix fois. Dans la « fourchette basse » de rĂ©chauffement (de 30 °C Ă  70 °C), ce taux augmente de deux Ă  trois fois (ce qui fait que le taux de radon trouvĂ© dans un charbon peut ĂȘtre utilisĂ© comme indice d'un chauffage du charbon[88], possible en profondeur, mais Ă©galement en chauffage quand les terrils chauffent au Soleil et/ou ont entamĂ© une combustion interne qui transforme le schiste noir des stĂ©riles miniĂšres en schiste rouge.

Les conditions mĂ©tĂ©o en particulier les hautes et basses pressions et le vent peuvent Ă©galement (passagĂšrement mais considĂ©rablement) affecter les taux d’extraction naturelle (exhalation) de radon Ă  partir du sol, des failles drainantes ou de mines actives ou abandonnĂ©es[89]. Le radon peut ĂȘtre localement trĂšs concentrĂ© dans les mines. On en trouve moins que dans les mines d’uranium, mais certains charbons contiennent de petites quantitĂ©s d’uranium et certaines mines de charbon produisent des quantitĂ©s parfois importantes de radon.

Au Royaume-Uni (oĂč il n’y a pas de mines d'uranium exploitĂ©es), douze mines de charbon et dix autres mines ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©es. Le radon Ă©tait prĂ©sent dans les mines de charbon, mais moins que dans trois mines d'hĂ©matite (Ouest-Cumberland) et deux mines d'Ă©tain, oĂč en plusieurs points des niveaux supĂ©rieurs au niveau opĂ©rationnel Ă©taient atteints[90] (avec une incidence effectivement accrue de cancers dans les mines d’hĂ©matite)[90] - [91].

Le lignite relargue aussi du radon et des descendants radioactifs du radon[92] auxquels les mineurs de fond sont plus exposĂ©s (dans le cas de mines souterraines). Comme dans les mines de charbon, les taux de radon aĂ©roportĂ© peuvent fortement varier selon les lieux et moments. Par exemple, dans 3 mines de lignite Ă©tudiĂ©es en Turquie, les concentrations de radon dans les mines variaient de 50 ± 7 Ă  587 ± 16 Bq/m3 d'air (il faudrait y ajouter les taux de descendants radioactifs du radon), en dessous des seuils d'action en vigueur en Turquie, selon les expositions au radon telles qu'Ă©valuĂ©es pour les travailleurs des mines de lignite d'Tunçbilek, Ömerler et Eynez Ă  respectivement 1,23, 2,44 et 1,47 mSv par an[92].

Il en va de mĂȘme pour les mines de schistes bitumineux (ex. : dans la mine d’Amasra, du « bassin houiller bitumineux de Zonguldak » (Turquie) sur 40 jours, les taux de radon ont variĂ© de 49 Bq/m3 Ă  40 m de fond Ă  223 Bq/m3 Ă  -100 m, avec une moyenne de 117 Bq/m3), infĂ©rieure au seuil d'intervention de 500–1 500 Bq/m3 recommandĂ©s par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) en 1993. La « dose efficace moyenne » pour les travailleurs de cette mine a Ă©tĂ© estimĂ©e Ă  3,4 Â”Sv par jour[93] et peut ĂȘtre comparĂ©e Ă  celle subie dans d’autres mines (mines de bore, oĂč l’air est riche en radon, mines de chrome oĂč le minerai est peu dĂ©sorbant et oĂč la radioactivitĂ© de l’air est « faible », infĂ©rieure Ă  celle des minerais[94]) alors que dans les mines de charbon, le radon peut ĂȘtre nettement plus prĂ©sent, Ă  cause notamment de teneurs plus Ă©levĂ©es du charbon en uranium et thorium[94].

Dans d’autres cas, les taux de radon dans l’air intĂ©rieur des galeries de mines dĂ©passaient les recommandations du CIPR (ex : plus de 1 000 Bq/m3 d’air dans les mines de Kozlu, de Karadon et d’ÜzĂŒlmez dans le bassin minier bitumineux de Zonguldak Ă©galement en Turquie)[95].

Le radon Ă©mis par les mines de charbon a des impacts connus sur les mineurs de fond, mais semble pouvoir Ă©galement et plus largement contribuer Ă  l’augmentation du fond radioactif de l’air autour de certains sites miniers. On a montrĂ© par exemple dans le bassin charbonnier des Appalaches une incidence accrue du cancer du poumon dans les zones d’extraction, qui ne semble pas pouvoir ĂȘtre expliquĂ©e par d’autres facteurs de risque ou covariables que l’exposition au radon, mĂȘme si le tabagisme et la pauvretĂ© sont aussi des facteurs contributifs[96].

Dans certaines rĂ©gions au moins, le fond gĂ©ochimique et/ou le fond aĂ©rochimique[97] naturels peuvent aussi ĂȘtre perturbĂ©s par les eaux d’exhaures de pompages miniers[98] ; ces eaux, ont en effet Ă©tĂ© remontĂ©es (par milliards de mĂštres cubes, depuis plus de 100 ans) et dĂ©posĂ©es dans des bassins d’évaporation ou Ă©vacuĂ©es dans les riviĂšres (en modifiant les teneurs en sel de la Baltique). Or, en profondeur, ces eaux sont souvent (en Pologne tout particuliĂšrement) hautement minĂ©ralisĂ©es (taux de sel atteignant 200 kg/m3, par exemple dans la nappe du carbonifĂšre minier de Haute-SilĂ©sie[98]. Elles contiennent souvent une forte concentration de radium 226 (jusqu’à 400 kBq/m3 dans le cas de la Haute-SilĂ©sie). Ces eaux radifĂšres contiennent souvent aussi des quantitĂ©s significatives d'ions baryum[98]. Dans ces cas, en surface, le radium coprĂ©cipite facilement avec du baryum sous forme de BaSO4 + RaSO4[98]. La radioactivitĂ© spĂ©cifique de ces dĂ©pĂŽts peut ĂȘtre Ă©levĂ©e (se mesurant en MBq/kg parfois). Ces dĂ©pĂŽts radioactifs peuvent gĂ©nĂ©rer un rayonnement gamma Ă©levĂ©, accompagnĂ© d’une certaine Ă©lĂ©vation des concentrations de radon et de ses descendants dans l'air[98]. Une partie du fond dit « naturel » de radioactivitĂ© ambiante aĂ©roportĂ©e pourrait en fait provenir des milliers de mines d’uranium, de fer, de charbon
 encore actives ou autrefois actives.

Selon les Ă©tudes rĂ©centes (2019) mĂȘmes de faibles expositions augmentent le risque de cancer du poumon[99].

Concentration de radon domestique

Impact sanitaire du radon

Analyse Ă©cologique contestĂ©e du physicien Bernard L. Cohen sur le taux de mortalitĂ© par cancer du poumon, en fonction du taux moyen de radon domestique (5 pCi/l ≈ 200 Bq/m3). Selon l'auteur, pour les faibles doses d'irradiation, on observe un taux d'autant plus faible de cancers que le taux de radon est Ă©levĂ©. Selon le Centre international de recherche sur le cancer de l'OMS, ces analyses sont sans valeur[100].

Le radon est responsable de la plus grande part de l'exposition humaine Ă  la radioactivitĂ© : 42 % du total selon l'OMS[101]. Sur cette base, si l'on applique le modĂšle linĂ©aire sans seuil (dont on sait par ailleurs qu'il ne reflĂšte pas la rĂ©alitĂ© de l'exposition biologique), les autoritĂ©s sanitaires[102] estiment que sa radioactivitĂ© serait (selon le modĂšle utilisĂ©) la cause de 2,2 Ă  12,4 % des dĂ©cĂšs par cancer du poumon en France, ce qui en ferait la deuxiĂšme cause de dĂ©cĂšs par cancer du poumon, juste derriĂšre le tabac et au mĂȘme niveau que le tabagisme passif[103] - [104] - [105].

En fait, depuis les annĂ©es 1990, les Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques de type cas-tĂ©moins s’efforçant de relier l’exposition domestique et les cancers du poumon se sont multipliĂ©es sans rĂ©ellement apporter jusqu’à prĂ©sent de conclusions dĂ©finitives[106].

Quelques études « à contre-courant » contestent ces estimations et suggÚrent au contraire qu'une exposition à des faibles doses de radon pourrait réduire le nombre de cancers constatés[107] - [108] - [109]. Les corrélations géographiques entre richesse du sol en uranium et cancer du poumon sont constamment inverses[106], un effet possiblement expliqué par la répartition géographique des fumeurs (statistiquement plus citadins, sur des sols moins riches en uranium)[110].

En dĂ©finitive, les risques de l’exposition rĂ©sidentielle au radon sont Ă©valuĂ©s en extrapolant la relation dose-effet obtenue pour les mineurs d’uranium. Le radon prĂ©sente-t-il vraiment un tel risque pour la population[111] ?

Flux de radon dans les habitations

Évolution du taux de radon dans un laboratoire sur une semaine.

Le flux naturel de radon peut se retrouver plus concentré dans les espaces clos et notamment dans les maisons, dans les caves mal ventilées, à cause de la désintégration du radium, qui vient lui de la désintégration de l'uranium naturellement présent dans les briques et les roches du sol.

Le radon étant à durée de vie courte, il n'a pas le temps en quelques jours de diffuser à travers un matériau continu (sol compact, mur ou dalle sanitaire). Il ne peut pénétrer en quantité significative dans des bùtiments qu'à travers des solutions de continuité le long desquelles le gaz peut migrer rapidement : failles dans le sol, fissures dans les dalles. Une fois sur place, le radon reste dans les lieux quand ils sont mal ventilés : « le radon s'accumule avec les odeurs. » Les moyens pour diminuer les concentrations de radon dans les maisons sont l'aération et la ventilation des maisons, l'utilisation des vides sanitaires, le colmatage des fissures au niveau du sol, etc.

Selon un médecin français, André Aurengo :

« Si vous ĂȘtes inquiets du radon, aĂ©rez 5 minutes le matin, 5 minutes Ă  midi, et 5 minutes le soir, et vous n’aurez pas de radon. Évidemment, les gens qui sont sur ce marchĂ© vous proposeront des solutions incomparablement plus lourdes et coĂ»teuses[112]. »

De ce fait, le taux de radon dans les domiciles ou bùtiments publics est trÚs variable. De plus, ce taux peut varier rapidement d'une piÚce à l'autre, ou d'un moment à l'autre, en fonction de la circulation à l'intérieur du bùtiment.

En France, la teneur domestique moyenne est voisine de 65 Bq/m3[104], et 92 % des habitations seraient Ă  moins de 200 Bq/m3. Mais 1,5 % sont situĂ©s dans la limite d'intervention, entre 400 et 1 000, et 0,5 % au-dessus de 1 000, c'est-Ă -dire Ă  des taux comparables Ă  ceux observĂ©s dans les mines d'uranium (une fois ventilĂ©es). Dans les cas extrĂȘmes, la concentration du flux de radon peut conduire Ă  des valeurs trĂšs importantes (comme le montre l'exemple de Stanley Watras, Ă  prĂšs de 100 000 Bq/m3).

Dans les rĂ©gions oĂč la concentration en uranium dans la roche est Ă©levĂ©e, il est souvent prĂ©sent dans les habitations peu ventilĂ©es, ou construites sur des sols Ă  fort dĂ©gagement de radon (rez-de-chaussĂ©e, maisons, caves). Il entraĂźne alors une exposition interne consĂ©quente Ă  cause de ses descendants Ă  vie courte (dont fait notamment partie le polonium). La Creuse, la LozĂšre, le Tarn et la Corse-du-Sud ont, dans les bĂątiments, des concentrations supĂ©rieures Ă  250 Bq/m3. Les taux les plus faibles sont dans les Landes (28 Bq/m3) en raison de la nature sĂ©dimentaire des sols[104].

Normes de concentrations admissibles en radon

En Suisse, dans les piĂšces d'habitation et de sĂ©jour, la valeur limite au-dessus de laquelle il faut assainir est de 1 000 Bq/m3 la valeur recommandĂ©e au-dessus de laquelle il est recommandĂ© d'intervenir est de 400 Bq/m3 (pour autant que les investissements soient supportables). La lĂ©gislation de 1994 impose que tout bĂątiment dĂ©passant cette limite soit assaini aux frais du propriĂ©taire. Une valeur de rĂ©fĂ©rence de 400 Bq/m3 est Ă  respecter pour les bĂątiments neufs, transformĂ©s ou aprĂšs une remĂ©diation. La mesure du radon se fait en hiver et au moins pendant un mois.

Aux États-Unis et Luxembourg, la valeur maximale qu'il est recommandĂ© de ne pas dĂ©passer pour les habitations est de 150 Bq/m3.

Dans l'Union europĂ©enne, la valeur recommandĂ©e est de 400 Bq/m3 pour les bĂątiments existants et de 200 Bq/m3 pour les nouveaux bĂątiments.

En Italie, la valeur Ă  respecter sur les lieux de travail et les Ă©coles est de 500 Bq/m3.

Au Canada, la valeur recommandĂ©e pour les habitations est de 200 Bq/m3.

En France, pour les lieux accueillant du public, la limite d'intervention[113] est de 1 000 Bq/m3 et la valeur recommandĂ©e est de 300 Bq/m3[114]. L'obligation de mesure systĂ©matique ne concerne en 2008 que 31 dĂ©partements, mais il est dĂ©sormais obligatoire de rĂ©aliser une surveillance non seulement dans les Ă©tablissements d'enseignement, les Ă©tablissements sanitaires et sociaux, les Ă©tablissements thermaux et les Ă©tablissements pĂ©nitentiaires, mais aussi dans les locaux souterrains oĂč certaines activitĂ©s professionnelles sont rĂ©alisĂ©es au moins une heure par jour[115]. Il n'y a pas pour l'instant d'obligation pour l'habitat[104]. Il existe un « plan national 2005-2008 contre le radon » dont l'ASN a publiĂ© le premier bilan d'actions le [116], peu aprĂšs que le Haut Conseil de la santĂ© publique eut recommandĂ© une importante rĂ©duction du seuil d'exposition au radon[117].

Applications

Un systÚme pour (censément) diluer du radon dans de l'eau de boisson, par immersion de roches. Vu dans le restaurant de l'hÎtel Suimeiso, Mizusawa, Iwate, Japon.
  • ThĂ©rapie. Aux États-Unis et en Europe, on trouve quelques « spas au radon ». Il est possible de s'y asseoir quelques minutes ou heures dans une atmosphĂšre enrichie en radon. Le radon ou ses radiations fortifierait l'organisme selon les partisans de cette mĂ©thode qui s'appuie sur les traditions de bains d'eau chaude de Misasa, Tottori au Japon, oĂč l'eau est naturellement riche en radium et expulse du radon. La seule approche scientifique justifiant cette pratique serait celle de l’hormĂšse, sans qu'aucun mĂ©canisme biologique connu par lequel cet effet pourrait se produire n'ait Ă©tĂ© scientifiquement dĂ©montrĂ© (mais inversement, les mĂ©canismes avancĂ©s dans l’hypothĂšse contraire d'un effet linĂ©aire sans seuil des radiations ont Ă©tĂ© scientifiquement invalidĂ©s[118]) ;
  • Traçage radioactif. La demi-vie du radon est courte (3,8 jours, pour une Ă©nergie de 5,5 MeV). Il est donc utilisĂ© dans les recherches hydrologiques d'interactions entre l'eau du sol, des ruisseaux et des riviĂšres : Tout changement significatif dans la concentration en radon dans un ruisseau ou une riviĂšre est un indice d'apport local d'eau souterraine, ou pour Ă©valuer le degrĂ© d'aĂ©ration de galeries de mines, de caves, de logements, ou l'Ă©valuation de fuites Ă  partir d'un rĂ©servoir souterrain. De mĂȘme, la climatologie l'utilise pour Ă©tudier la circulation atmosphĂ©rique : suivant la quantitĂ© mesurĂ©e, on dĂ©termine l'origine continentale (riche en radon) ou ocĂ©anique (pauvre en radon) d’une masse d’air. Le temps de transit de cette masse d’air au-dessus d’un continent va Ă©galement jouer sur les concentrations de cet Ă©lĂ©ment. Le radon sert donc de traceur des masses d'air continentales ;
  • Traitement antitumoral. Une capsule de radon est placĂ©e sur le patient, prĂšs de la tumeur. Les radiations tuent les cellules cancĂ©reuses. Les cellules environnantes n'Ă©tant pas ou peu affectĂ©es, en raison de la courte demi-vie du radon ;
  • Alerte sismique. Des anomalies d'Ă©mission de radon (et de potentiel Ă©lectrique) sont constatĂ©es[119] lors de sĂ©ismes et d'Ă©ruptions volcaniques. Elles pourraient, pour certains, prĂ©cĂ©der (et donc annoncer ?) des Ă©ruptions volcaniques, des tremblements de terre ou des mouvements de terrain[120]. L'utilitĂ© d'un suivi prĂ©ventif reste discutĂ©, mais on a constatĂ© (par exemple en Inde[121]) une corrĂ©lation entre taux de radon dans les nappes souterraines et activitĂ© sismique. Un suivi en temps rĂ©el Ă  coĂ»t raisonnable est possible[121]. On a montrĂ© dans les Alpes françaises que les variations de niveaux (de plus de 50 mĂštres) de deux lacs artificiels modifiaient les Ă©missions pĂ©riphĂ©riques de radon[122].

Mesure et cartographie du radon

La quantification du radon dans l'air ou dans un organisme est d'un grand intĂ©rĂȘt Ă©pidĂ©miologique, mais reste dĂ©licate car le radon a une courte durĂ©e de vie, et sa mesure est difficile en condition humide (dans les utilisations thermales par exemple).

Elle fait l'objet de normes[123].

Des méthodes de mesure ont été adaptées à l'eau[124], dont par dégazage[125].

On commence à disposer de cartes[126], dont en France[127] de risques ou d'émission, souvent fortement interpolées et utilisant des modélisations[128] - [129] notamment du potentiel d'émanation (décrit par le facteur d'émanation[130], d'évaluation délicate, car trÚs variable selon les milieux, et éventuellement soumis à des phénomÚnes complexes de pression atmosphérique, vent, cycles jour/nuit et saisonnier de température en surface, mouvements de nappe et modification de l'hydromorphie du sol, sécheresse et retrait/gonflement des argiles, etc.).

Le « facteur d'Ă©manation » est dĂ©fini comme le « rapport du nombre d’atomes de radon qui parviennent dans l’espace des pores du matĂ©riau par unitĂ© de temps et de volume sur le nombre total d’atomes de radon formĂ©s par unitĂ© de temps et de volume »[24].

Le ministÚre français de la santé délivre deux types d'agréments aux laboratoires d'analyse du radon :

  • l'agrĂ©ment de niveau 1 (dĂ©pistage simple pour dĂ©terminer les niveaux d'exposition) ;
  • l'agrĂ©ment de niveau 2 (identification des sources de radon et proposition de mesures correctrices).

En France, Ă  certaines conditions (de ressources notamment), l'ANAH peut subventionner des propriĂ©taires bailleurs et propriĂ©taires occupants (sous conditions pour la rĂ©alisation des travaux nĂ©cessaires pour traiter les immeubles soumis Ă  la prĂ©sence de radon[131]. Plusieurs textes rĂ©glementaires[132] - [133] - [134] prĂ©cisent les conditions dans lesquelles les mesures de radon doivent ĂȘtre faites (de maniĂšre Ă  respecter « les normes internationales en vigueur », notamment dans certains lieux de travail[135] ou dans les lieux publics devant ĂȘtre surveillĂ©s[136], notamment quand ces lieux sont des bĂątiments souterrains, des Ă©tablissements thermaux, des cavitĂ©s et ouvrages souterrains oĂč en aout 2015 un arrĂȘtĂ© prĂ©cise que « la pĂ©riode de mesurage est la pĂ©riode comprise entre le 15 septembre d'une annĂ©e et le 30 avril de l'annĂ©e suivante. Cette pĂ©riode peut ĂȘtre adaptĂ©e dans le cas d'activitĂ© professionnelle saisonniĂšre. Cette adaptation devra ĂȘtre justifiĂ©e par l'organisme qui rĂ©alise la mesure »[135]).

Cartographie

À partir de modĂ©lisations, Ă©ventuellement recalĂ©es par des contrĂŽles in situ, on peut Ă©tablir des cartes de risque ou d'exposition environnementale, comme cela a Ă©tĂ© fait ou est en cours en France[127] et Ă©ventuellement en prĂ©cisant le risque pour les personnes plus vulnĂ©rables comme les fumeurs comme au Canada[137].

Plusieurs cartes ont Ă©tĂ© publiĂ©es pour la France en 2006[103], par l'IRSN[23] avec de lĂ©gĂšres nuances, sur la base des donnĂ©es gĂ©ologiques et parfois de mesures in situ. Elles montrent gĂ©nĂ©ralement des moyennes mathĂ©matiques de risques d'exposition par rĂ©gion ou dĂ©partement, et ne tiennent pas compte d'Ă©ventuels points-chauds locaux d'origine gĂ©ologique (failles, cavitĂ©s souterraines naturelles) ou liĂ©s Ă  la proximitĂ© de cavitĂ©s miniĂšres et d'affaissements miniers[23]. L’IRSN prĂ©cise que ces cartes « ne fournissent qu’une tendance gĂ©nĂ©rale du potentiel radon pour un territoire donnĂ©. Ces cartes ne permettent en aucun cas de prĂ©dire les concentrations de radon Ă  l’intĂ©rieur d’un bĂątiment donnĂ© et ne peuvent se substituer Ă  la rĂ©alisation de mesures »[23].

Une carte europĂ©enne (Atlas europĂ©en des radiations naturelles) est en prĂ©paration depuis 2008, sous l'Ă©gide d'un groupe dit « REM » (pour Radioactivity Environmental Monitoring[138]) Ă  l'initiative de la Commission europĂ©enne, de l’IES/JRC (Institute for Environment and Sustainability, Joint Research Center), sur la base d'une mĂ©thodologie commune et Ă  partir des donnĂ©es gĂ©ologiques[23].

DosimĂštres radon

Le radon pose des difficultés dosimétriques, car à faible durée de vie, en état d'équilibre gazeux complexe, avec des produits de filiation solides de faible période radioactive, et en raison d'une faible pénétration des émissions alpha.

  • L'unitĂ© d'exposition Sievert mesure l'effet biologique sur un individu, induit par le rayonnement absorbĂ© (pour la totalitĂ© du corps exposĂ© de maniĂšre interne et/ou externe, on parle de dose efficace).
  • Une autre unitĂ© d’exposition a Ă©tĂ© proposĂ©e : l’« Ă©nergie alpha potentielle cumulĂ©e », fondĂ©e sur l'exposition Ă  une activitĂ© volumique donnĂ©e, durant un temps donnĂ© et exprimĂ©e, en joule-heure par mĂštre cube (J h/m3). Une Ă©quivalence en sievert a Ă©tĂ© attribuĂ©e Ă  cette grandeur, par comparaison avec l'excĂšs de cancers (poumon) induits.

La mesure du radon dans les habitations et locaux s'effectue principalement avec un « dosimĂštre radon », sur une durĂ©e test de quinze jours Ă  plusieurs mois, et, dans les cas oĂč le radon vient du sol (la plupart des cas), prĂ©fĂ©rablement en saison froide, car cela n'est pas significatif de mesurer le radon en Ă©tĂ© quand les fenĂȘtres sont souvent ouvertes.

Un dosimÚtre radon consiste en un film plastique, sur lequel, aprÚs traitement, chaque impact de particule alpha laisse un trou microscopique. AprÚs étalonnage, le nombre de traces et la durée de la mesure permettent de déduire la concentration de radon dans l'air.

Remédiation du radon

Il existe principalement deux mĂ©thodes de remĂ©diation aux problĂšmes posĂ©s par le radon : Ă  l'aide de barriĂšres Ă  l'entrĂ©e faisant obstacle au flux naturel (remĂ©diation passive), et Ă  l'aide d'appareils spĂ©ciaux extrayant l'atmosphĂšre pour disperser le flux de radon (remĂ©diation active). L'OMS et de nombreux organismes gouvernementaux Ă©mettent aujourd'hui des rĂ©serves sur l'efficacitĂ© de la remĂ©diation passive Ă  long terme et en absolu, mĂȘme si elle reste plĂ©biscitĂ©e dans les pays nordiques.

Les solutions actives sont efficaces mais ont un coĂ»t Ă©nergĂ©tique — Ă©lectrique et thermique — en dĂ©saccord avec les volontĂ©s individuelles de rĂ©duire la facture Ă©nergĂ©tique globale du logement, de sorte que des offres d'optimisation Ă©nergĂ©tique de la remĂ©diation du radon font leur apparition sur le marchĂ©.

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Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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