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Hydrure

L'ion hydrure est l'anion d'hydrogĂšne H−. Par extension, le terme hydrure dĂ©signe un composĂ© chimique constituĂ© d'hydrogĂšne et d'un autre Ă©lĂ©ment encore moins Ă©lectronĂ©gatif (ou d'Ă©lectronĂ©gativitĂ© comparable). À l’origine le terme « hydrure » Ă©tait strictement rĂ©servĂ© Ă  des composĂ©s contenant des mĂ©taux, mais la dĂ©finition a Ă©tĂ© Ă©tendue Ă  des composĂ©s oĂč l’hydrogĂšne a un lien direct avec un autre Ă©lĂ©ment, et oĂč l'hydrogĂšne est l'Ă©lĂ©ment le plus Ă©lectronĂ©gatif.

Types

Les hydrures peuvent ĂȘtre classĂ©s selon les types de liaisons et la nature des substances liĂ©es :

  • Hydrures mĂ©talloĂŻdiques Ă  liaison covalente ;
  • Hydrures mĂ©talliques :
    • Hydrures ioniques ;
    • hydrures Ă  liaison covalente ;
    • ComposĂ©s d’insertion de l’hydrogĂšne dans un rĂ©seau mĂ©tallique.

Dans les hydrures contenant des Ă©lĂ©ments des groupes principaux, l’électronĂ©gativitĂ© d’un Ă©lĂ©ment par rapport Ă  celle de l’hydrogĂšne dĂ©termine si le composĂ© est de l’un des deux premiers types. Les mĂ©taux Ă©lectropositifs, Ă  la gauche du tableau pĂ©riodique, forment des hydrures ioniques.

Hydrures ioniques ou salins

Description

Dans les hydrures ioniques, l’hydrogĂšne se comporte comme un Ă©lĂ©ment Ă©lectronĂ©gatif et capte un Ă©lectron du mĂ©tal pour former l’ion hydrure (H−) obtenant ainsi la configuration Ă©lectronique stable de l’hĂ©lium ou complĂ©tant une orbitale s. L’autre Ă©lĂ©ment est un mĂ©tal plus Ă©lectropositif que l’hydrogĂšne, en gĂ©nĂ©ral un mĂ©tal alcalin ou alcalino terreux. Ces hydrures sont binaires s’ils comportent seulement deux Ă©lĂ©ments y compris l’hydrogĂšne. La formule chimique des hydrures binaires ioniques est MH, comme dans l’hydrure de lithium, ou MH2, comme dans l’hydrure de magnĂ©sium. Les hydrures de gallium, d'indium, de thallium et de lanthanides sont aussi ioniques. Leur structure est totalement cristalline.

Préparation

Ils sont prĂ©parĂ©s en faisant rĂ©agir l’élĂ©ment avec l’hydrogĂšne gazeux, si nĂ©cessaire sous pression. Par exemple pour l'hydrure de sodium NaH :

2 Na + H2 → 2 NaH

Utilisation

Les hydrures ioniques sont couramment utilisĂ©s dans la chimie de synthĂšse. Ce sont des bases fortes et des rĂ©ducteurs puissants. Cependant l'ion hydrure est un nuclĂ©ophile dit dur, et donc ne convenant pas pour la rĂ©duction de groupement organique comme des cĂ©tones ou des aldĂ©hydes, dans ce cas il agira comme une base. Ces hydrures sont utilisĂ©s pour la prĂ©paration d'autres hydrures, comme la formation de l’hydrure de lithium et d’aluminium :

4 LiH + AlCl3 → LiAlH4 + 3 LiCl

Mise en garde

Les hydrures ioniques étant des bases fortes, ils sont détruits au contact de l'eau, via une réaction acido-basique.

H− + H2O → H2 (gaz) + OH−

Cette réaction est exothermique et dégage du dihydrogÚne, un gaz trÚs inflammable.

Hydrures covalents

Dans les hydrures covalents, l’hydrogĂšne est liĂ© par une liaison covalente Ă  des Ă©lĂ©ments plus Ă©lectropositifs : bore, aluminium et bĂ©ryllium. L’hydrogĂšne ne forme pas avec eux des composants rĂ©ellement ioniques dans les conditions normales (le caractĂšre ionique ou covalent d'une liaison est liĂ© Ă  la diffĂ©rence d'Ă©lectronĂ©gativitĂ©). Les hydrures covalents prĂ©sentent une faible liaison de London et pour cela sont volatils Ă  la tempĂ©rature ambiante et Ă  la pression atmosphĂ©rique.

Les hydrures d'aluminium et de bĂ©ryllium sont des polymĂšres Ă  cause de leurs liaisons multiples. Le borane prĂ©sente la particularitĂ© d'ĂȘtre un dimĂšre en phase gazeuse. Les propriĂ©tĂ©s des hydrures covalents varient individuellement.

Voici la nomenclature de ces hydrures :

Hydrures mixtes

Composé de structure intermédiaire des précédents, les plus utilisés en chimie de synthÚse. Les atomes d'hydrogÚne sont liés de maniÚre covalente à un atome plus électropositif, formant un anion, auquel se rajoute naturellement un cation. Les deux plus courants sont le borohydrure de sodium NaBH4 et l'aluminohydrure de lithium LiAlH4. Ces composés sont comme les hydrures ioniques des bases et des nucléophiles, mais réagissent plus facilement de cette derniÚre maniÚre. Ils sont employés pour la réduction de groupements fonctionnels, comme les cétones, aldéhydes, esters, amides ...

Le borohydrure de sodium est stable en solution aqueuse basique. Le cyanoborohydrure de sodium et le triacĂ©tylborohydrure de sodium peuvent ĂȘtre employĂ©s en solution aqueuse lĂ©gĂšrement acide.

Hydrures interstitiels des métaux de transition

La nature de leur liaison varie fortement d’un Ă©lĂ©ment Ă  l’autre, et change en fonction de conditions externes comme la tempĂ©rature, la pression (notamment pour l'hydrure de nickel).

L’hydrure de titane est polymĂ©rique.

Dans d’autres composĂ©s, l’hydrogĂšne est interstitiel. La molĂ©cule d’hydrogĂšne se dissocie et les atomes d’hydrogĂšne s’installent dans les trous du rĂ©seau cristallin. TrĂšs souvent, il n’y a pas de stƓchiomĂ©trie ; il s’agit plutĂŽt d’une solution. L’hydrogĂšne piĂ©gĂ© dans le rĂ©seau peut y Ă©migrer, rĂ©agir avec les impuretĂ©s prĂ©sentes et dĂ©grader les propriĂ©tĂ©s du matĂ©riau.

Par exemple, l’hydrure de palladium n’est pas encore tout Ă  fait considĂ©rĂ© comme un composĂ© bien qu’il se forme probablement PdH2. La molĂ©cule de dihydrogĂšne partage un Ă©lectron avec le palladium d’une maniĂšre encore inconnue et se cache dans les espaces de la structure du cristal de palladium. Le palladium absorbe jusqu’à 900 fois son propre volume d’hydrogĂšne Ă  la tempĂ©rature ambiante et est ainsi, peut ĂȘtre la meilleure maniĂšre de transporter l’hydrogĂšne pour les piles Ă  Ă©nergie des vĂ©hicules. L’hydrogĂšne est libĂ©rĂ© en fonction de la tempĂ©rature et de la pression mais non en fonction de la composition chimique. Les hydrures interstitiels montrent des promesses pour l’emmagasinage de l’hydrogĂšne. Pendant les derniers 25 ans, on a dĂ©veloppĂ© beaucoup d’hydrures interstitiels pour absorber et dĂ©sorber l’hydrogĂšne Ă  la tempĂ©rature ambiante et pression atmosphĂ©rique.

En gĂ©nĂ©ral, ils sont basĂ©s sur des composĂ©s intermĂ©talliques. Cependant leur application est encore limitĂ©e puisqu’ils ne sont capables d’emmagasiner que 2 % en poids d’hydrogĂšne ce qui n’est pas assez pour des applications automobiles.

Utilisations

Divers hydrures mĂ©talliques sont normalement utilisĂ©s comme moyens de stockage d’hydrogĂšne dans les cellules Ă©quipant les voitures Ă©lectriques et les batteries Ă©lectriques. La connexion entre la tempĂ©rature d'apport de la chaleur et la pression de libĂ©ration permettent de l'utiliser comme pour la compression de l'hydrogĂšne dans un compresseur Ă  hydrures.

Ils ont aussi des applications importantes comme agent réducteur.

Exemples :

Notes et références

  1. Dans la famille des hydrures, l'eau est nommée oxydane (oxidane en anglais). Cf. le tableau des hydrures mononucléaires dans la référence IUPAC : Mononuclear hydrides ; la formule H2O est inversée (OH2) afin de permettre des comparaisons avec d'autres hydrures.

Voir aussi

Articles connexes

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