Hydrure de sodium
L'hydrure de sodium est un composĂ© chimique de formule NaH. Il se prĂ©sente sous la forme d'une poudre grisĂątre cristallisĂ©e dans une structure ionique de type sel gemme[4]. Dans ce motif, chaque cation Na+ est entourĂ© par six anions Hâ dans une gĂ©omĂ©trie octaĂ©drique.
Hydrure de sodium | ||
Apparence et structure cristalline de l'hydrure de sodium | ||
Identification | ||
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No CAS | ||
No ECHA | 100.028.716 | |
No CE | 231-587-3 | |
PubChem | 24758 | |
SMILES | ||
InChI | ||
Apparence | poudre cristallisée grisùtre inflammable réagissant violemment avec l'eau[1] | |
Propriétés chimiques | ||
Formule | NaH | |
Masse molaire[2] | 23,997 71 ± 7,0Eâ5 g/mol H 4,2 %, Na 95,8 %, |
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Propriétés physiques | ||
T° fusion | décomposition à 425 °C[1] | |
Masse volumique | 1,396 g·cm-3[1] | |
Point dâĂ©clair | 185 °C[1] | |
Précautions | ||
SGH[1] | ||
Danger |
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NFPA 704[3] | ||
Transport[1] | ||
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | ||
L'hydrure de sodium rĂ©agit violemment avec l'eau pour former de l'hydroxyde de sodium NaOH (soude caustique), trĂšs corrosif, et du DihydrogĂšne H2, trĂšs inflammable. Afin de protĂ©ger le matĂ©riau de l'humiditĂ© de l'air, l'hydrure de sodium est gĂ©nĂ©ralement transportĂ© sous forme d'un mĂ©lange de 60 % de NaH dans du tĂ©trahydrofurane (THF) ou de l'Ă©ther de pĂ©trole. NaH est insoluble dans les solvants organiques, ce qui est cohĂ©rent avec le fait que les anions hydrure Hâ n'existent pas en solution, mais est soluble dans le sodium fondu. NaH n'Ă©tant pas soluble, les rĂ©actions impliquant cette substance n'interviennent qu'Ă la surface du solide.
Applications en synthĂšse organique
Comme base forte
L'hydrure de sodium est une base largement utilisĂ©e en chimie organique[5]. Cette superbase est capable de dĂ©protoner mĂȘme des acides de BrĂžnsted faibles pour donner les dĂ©rivĂ©s sodĂ©s correspondants. Les substrats prĂ©fĂ©rentiels dans ce type de rĂ©actions contiennent des liaisons OâH, NâH, SâH, comme les alcools, les phĂ©nols, les pyrazoles et les thiols. Quelques exemples de rĂ©actions :
L'hydrure de sodium dĂ©protone notamment les acides carbonĂ©s, c'est-Ă -dire les liaisons CâH, comme les dĂ©rivĂ©s d'acides 1,3-dicarboxyliques tels que les esters maloniques. Les dĂ©rivĂ©s sodĂ©s rĂ©sultants peuvent ĂȘtre alkylĂ©s. AlH est largement utilisĂ© pour dĂ©clencher les rĂ©actions de condensation de composĂ©s carbonylĂ©s par condensation de Dieckmann, rĂ©action de Darzens ou condensation de Claisen.
Les sels de sulfonium et le dimĂ©thylsulfoxyde (DMSO) sont d'autres acides carbonĂ©s surceptibles d'ĂȘtre dĂ©protonĂ©s par l'hydrure de sodium. Ce dernier est Ă©galement utilisĂ© pour obtenir des ylures de soufre qui permettent de convertir des cĂ©tones en Ă©poxydes, comme dans la rĂ©action de Corey-Chaykovsky.
Comme réducteur
L'hydrure de sodium réduit certains composés du groupe principal (éléments des blocs s et p)[6]. Le trifluorure de bore BF3 réagit avec NaH pour donner du diborane B2H6 et du fluorure de sodium[7] :
Les liaisons SiâSi et SâS des disilanes et des disulfures sont Ă©galement rĂ©duites.
Il est possible de réaliser tout un ensemble de réaction, comme l'hydrodécyanation de nitriles tertiaires, la réduction d'imines en amines et d'amides en aldéhydes, à l'aide d'un réactif composé d'hydrure de sodium et d'un iodure de métal alcalin, lithium ou sodium[8].
Stockage de l'hydrogĂšne
Les applications de l'hydrure de sodium pour le stockage de l'hydrogÚne ne sont pas significatives commercialement mais ont fait l'objet de recherches pour les véhicules à hydrogÚne. Une réalisation expérimentale du siÚcle dernier faisait par exemple intervenir des pastilles de plastique contenant de l'hydrure de sodium écrasées en présence d'eau pour libérer l'hydrogÚne ; la difficulté de cette technique était la régénération du NaH à partir de l'hydroxyde de sodium NaOH produit[9].
Notes et références
- Entrée « Sodium hydride » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accÚs le 26 décembre 2020 (JavaScript nécessaire)
- Masse molaire calculĂ©e dâaprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- « Fiche du composé Sodium hydride, 57-63% oil dispersion », sur Alfa Aesar (consulté le ).
- (en) Bodie E. Douglas, Shih-Ming Ho, Structure and Chemistry of Crystalline Solids, Pittsburgh, PA, USA, Springer Science + Business Media, Inc., 2006, p. 64. (ISBN 978-0-387-26147-8) (LCCN 2005927929)
- (en) Encyclopedia of Reagents for Organic Synthesis, J. Wiley & Sons, New York, 2004. DOI 10.1002/047084289X
- (en) Pei Chui Too, Guo Hao Chan, Ya Lin Tnay, Hajime Hirao et Shunsuke Chiba, « Hydride Reduction by a Sodium HydrideâIodide Composite », Angewandte Chemie, vol. 55, no 11,â , p. 3719-3723 (PMID 26878823, PMCID 4797714, DOI 10.1002/anie.201600305, lire en ligne)
- (en) A. F. Holleman et E. Wiberg, Inorganic Chemistry, Academic Press, San Diego, 2001. (ISBN 0-12-352651-5)
- (en) Derek Yiren Ong, Ciputra Tejo, Kai Xu, Hajime Hirao et Shunsuke Chiba, « Hydrodehalogenation of Haloarenes by a Sodium HydrideâIodide Composite », Angewandte Chemie International Edition, vol. 56, no 7,â , p. 1840-1844 (PMID 28071853, DOI 10.1002/anie.201611495, lire en ligne)
- (en) J. Philip DiPietro et Edward G. Skolnik, « Analysis of the Sodium Hydride-based Hydrogen Storage System being developed by PowerBall Technologies, LLC » [PDF], sur https://www1.eere.energy.gov/, DoE, (consulté le ).