Hydrure de magnésium
L'hydrure de magnĂ©sium est un composĂ© chimique de formule MgH2. Il se prĂ©sente comme une poudre ayant, Ă tempĂ©rature ambiante, la structure cristalline du rutile[4]. On connaĂźt au moins quatre formes Ă haute pression : le MgH2 ÎČ dans le systĂšme cristallin cubique avec le groupe d'espace Pa3 (no 205)[5], le MgH2 Îł avec la structure du PbO2 α[6], et les formes orthorhombiques HP1 dans le groupe d'espace Pbc21 et HP2 dans le groupe d'espace Pnma[7]. Une variĂ©tĂ© non-stĆchiomĂ©trique MgH2-ÎŽ a Ă©galement Ă©tĂ© caractĂ©risĂ©e, mais semble n'exister que sous forme de particules de trĂšs petite taille[8], tandis que le MgH2 massif est essentiellement stĆchiomĂ©trique dans la mesure oĂč il ne permet qu'une faible concentration de lacunes d'hydrogĂšne[9].
Hydrure de magnésium | |||
__ Mg2+ __ Hâ Structure cristalline de l'hydrure de magnĂ©sium. |
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Identification | |||
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No CAS | |||
No ECHA | 100.028.824 | ||
No CE | 231-705-3 | ||
PubChem | 5486771 | ||
SMILES | |||
InChI | |||
Propriétés chimiques | |||
Formule | H2Mg |
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Masse molaire[1] | 26,320 9 ± 0,000 7 g/mol H 7,66 %, Mg 92,34 %, |
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Propriétés physiques | |||
T° fusion | 327 °C[2] (décomposition) | ||
Masse volumique | 1,45 g·cm-3[3] à 25 °C | ||
Précautions | |||
SGH[3] | |||
Danger |
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Transport[3] | |||
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Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |||
Propriétés et réactions
La substance est pyrophorique lorsqu'elle est finement divisée, en revanche l'hydrure de magnésium macrocristallin ne s'enflamme spontanément dans l'air qu'au-dessus de 300 °C. Comme la plupart des hydrures métalliques, il réagit violemment avec l'eau en libérant de l'hydrogÚne :
L'hydrure de magnĂ©sium contient une fraction massique de 7,66 % d'hydrogĂšne de sorte qu'il fait l'objet de recherches comme solution de stockage de l'hydrogĂšne[10]. Des procĂ©dĂ©s ont Ă©tĂ© dĂ©crits pour la synthĂšse d'hydrure de magnĂ©sium Ă partir des Ă©lĂ©ments magnĂ©sium et hydrogĂšne, mais ils nĂ©cessitent ou bien des pressions et des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es, ou bien des catalyseurs de manipulation dĂ©licate et qui sont parfois toxiques, ce qui les rend Ă©conomiquement et Ă©cologiquement peu satisfaisants. Par exemple, la rĂ©action peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©e avec un mĂ©lange d'iodure d'alkyle, de bromure propargylique et d'iode comme catalyseur[11].
Il est également possible de faire réagir un halogénure de magnésium, tel que l'iodure de magnésium MgI2 dissous dans l'éther diéthylique, avec de l'hydrure de sodium NaH[11] :
L'hydrogénation du magnésium est une réaction exothermique qui s'auto-entretient. C'est également une réaction autocatalytique, l'hydrure de magnésium catalysant sa propre formation. Le produit formé est une poudre grise avec peu d'impuretés de magnésium. D'autre voies de synthÚse sont également possibles, comme des dialkyles de magnésium (par exemple du diéthylmagnésium, du dibutylmagnésium, du diphénylmagnésium) ou des réactifs de Grignard correspondants sous un vide poussé[11].
La synthĂšse directe Ă partir de magnĂ©sium et d'hydrogĂšne a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en 1951 Ă 500 °C sous 200 atm en prĂ©sence d'iodure de magnĂ©sium MgI2[12]. Des modes production nĂ©cessitant des conditions moins extrĂȘmes ont Ă©tĂ© explorĂ©s, comme l'utilisation de nanocristaux de magnĂ©sium obtenus par moulin Ă billes[13], l'hydrogĂ©nation d'anthracĂšne-magnĂ©sium en conditions modĂ©rĂ©es[14], la rĂ©action de diĂ©thylmagnĂ©sium avec de l'aluminohydrure de lithium LiAlH4[15] ou encore la production de complexes de MgH2, comme le MgH2·THF en faisant rĂ©agir du phĂ©nylsilane et du dibutylmagnĂ©sium dans de l'Ă©ther diĂ©thylique ou des solvants hydrocabonĂ©s en prĂ©sence de THF ou de TMEDA comme ligand[16].
L'hydrure de magnésium se décompose sous 1 bar à partir de 287 °C en libérant de l'hydrogÚne[17] :
Cette température relativement élevée constitue une limitation à l'utilisation du MgH2 comme matériau de stockage réversible de l'hydrogÚne[18]. Des recherches ont donc été menées en vue d'améliorer la cinétique des réactions d'hydrogénation et de déshydrogénation[18] - [19]. On peut y parvenir en partie par dopage ou en réduisant la taille des particules au moulin à billes[20] - [21] - [22].
Notes et références
- Masse molaire calculĂ©e dâaprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- « Fiche du composé Magnesium hydride, 98% », sur Alfa Aesar (consulté le ).
- Fiche Sigma-Aldrich du composé Magnesium hydride, consultée le 28 octobre 2020.
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- (en) P. Vajeeston, P. Ravindran, B. C. Hauback, H. FjellvĂ„g, A. Kjekshus, S. Furuseth et M. Hanfland, « Structural stability and pressure-induced phase transitions in MgH2 », Physical Review B, vol. 73,â , article no 224102 (DOI 10.1103/PhysRevB.73.224102, Bibcode 2006PhRvB..73v4102V, lire en ligne)
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