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Hydrure de palladium

L'hydrure de palladium est du palladium métallique qui contient une quantité substantielle d'hydrogène au sein de son réseau cristallin. Malgré son nom, il n'est pas un hydrure ionique mais plutôt un alliage de palladium avec de l'hydrogène métallique qui peut être écrit PdHx . À température ambiante, les hydrures de palladium peuvent contenir deux phases cristallines, α et β (parfois appelée α'). La phase α pure existe pour x < 0,017 alors que la phase β pure est réalisée pour x > 0,58 ; les valeurs intermédiaires de x correspondent à des mélanges α-β[1].

L'absorption d'hydrogène par le palladium est réversible et a donc été étudiée pour le stockage de l'hydrogène[2]. Des électrodes de palladium ont été utilisées dans certaines expériences de fusion froide, sous l'hypothèse que l'hydrogène pourrait être « coincé » entre les atomes de palladium pour les aider à fusionner à des températures plus basses que ce qui serait autrement nécessaire. Un grand nombre de laboratoires de recherche aux États-Unis, Italie, Japon, Israël, Corée, Chine et autres, affirment avoir observé la fusion froide dans le deutérure de palladium (version hydrogène lourd de l'hydrure de palladium)[3].

Histoire

L'absorption de l'hydrogène par le palladium a été remarquée pour la première fois par T. Graham en 1866 et l'absorption de l'hydrogène produit par électrolyse par une cathode en palladium, a d'abord été documentée en 1939. Graham produisit un alliage avec la composition PdH0,75.

Structure chimique et les propriétés

Le palladium est parfois mĂ©taphoriquement appelĂ© « mĂ©tal Ă©ponge » (Ă  ne pas confondre avec les Ă©ponges mĂ©talliques), car il absorbe l'hydrogène « comme une Ă©ponge absorbe l'eau». Dans les conditions normales de tempĂ©rature et de pression, le palladium peut absorber jusqu'Ă  900 fois son propre volume d'hydrogène[4]. Ă€ partir de 1995, des milliers de cycles absorption/dĂ©sorption ont pu ĂŞtre rĂ©alisĂ©s. Des recherches sont effectuĂ©es pour prolonger la durĂ©e de vie utile de palladium de stockage[5].

L'absorption de l'hydrogène deux phases diffĂ©rentes, qui contiennent toutes deux des atomes mĂ©talliques de palladium dans une structure cubique face centrĂ©e (cfc), qui est la mĂŞme structure que le palladium mĂ©tal. Ă€ de faibles concentrations, jusqu'Ă  PdH0,02 le rĂ©seau du palladium gonfle lĂ©gèrement, passant de 388,9 pm Ă  389,5 pm. Au-dessus de cette concentration la seconde phase apparaĂ®t avec une constante de rĂ©seau de 402,5 pm. Les deux phases coexistent jusqu'Ă  la concentration de PdH0,58 oĂą la phase alpha disparaĂ®t.  Des Ă©tudes par diffraction de neutrons ont montrĂ© que les atomes d'hydrogène occupent de façon alĂ©atoire les interstices octaĂ©driques dans la matrice mĂ©tallique (dans un rĂ©seau cfc, il existe un trou octaĂ©drique par atome de mĂ©tal). La limite d'absorption Ă  des pressions normales est PdH0,7, indiquant qu'environ 70% des trous octaĂ©driques sont occupĂ©s[1]. L'absorption de l'hydrogène est rĂ©versible et de l'hydrogène diffuse rapidement Ă  travers le rĂ©seau mĂ©tallique. La conductivitĂ© Ă©lectrique des hydrures diminue Ă  mesure que l'hydrogène est absorbĂ©, jusqu'Ă  ce que vers PdH0,5 le solide devienne un semi-conducteur.

La supraconductivité

PdHx est un supraconducteur avec une tempĂ©rature de transition Tc d'environ 9 K pour x=1 alors que le palladium pur n'est pas supraconducteur. 

Absorption de surface

Des Ă©tudes en microscopie Ă  effet tunnel ont montrĂ© que l'absorption de l'hydrogène exige des agrĂ©gats d'au moins trois lacunes sur la surface d'un cristal de palladium pour assurer la dissociation d'une molĂ©cule d'hydrogène[6]. La raison d'un tel comportement et la structure particulière des trimères ont Ă©tĂ© analysĂ©s[7].

Usages

L'absorption de l'hydrogène est réversible et très sélective. Industriellement, l'hydrogène est purifié par passage à travers des tubes à parois minces d'un alliage argent-palladium et comme le protium et le deutérium diffusent facilement à travers la membrane en alliage le gaz qui passe est pur et prêt à l'emploi. Le palladium est allié avec de l'argent pour améliorer sa dureté et sa résistance à la fragilisation. La température est maintenue au-dessus de 300 °C pour éviter la formation de la phase bêta, et donc l'expansion indiquée précédemment qui provoquerait des distorsions et le fractionnement de la membrane[8].

Références

  1. F. D. Manchester, A. San-Martin et J. M. Pitre, « The H-Pd (hydrogen-palladium) System », Journal of Phase Equilibria, vol. 15,‎ , p. 62 (DOI 10.1007/BF02667685) Phase diagram for Palladium-Hydrogen System « https://archive.is/20080229180236/http://www.msm.cam.ac.uk/mmc/people/jw476/pdh.html »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?),
  2. W. Grochala et P. P. Edwards, « Thermal Decomposition of the Non-Interstitial Hydrides for the Storage and Production of Hydrogen », Chem. Rev., vol. 104, no 3,‎ , p. 1283–1316 (PMID 15008624, DOI 10.1021/cr030691s)
  3. LENR phenomenom at nasa
  4. Ralph Wolf; Khalid Mansour. "The Amazing Metal Sponge: Soaking Up Hydrogen". 1995.
  5. "Extending the Life of Palladium Beds".
  6. T. Mitsui, M. K. Rose, E. Fomin, D. F. Ogletree et M. Salmeron, « Dissociative hydrogen adsorption on palladium requires aggregates of three or more vacancies », Nature, vol. 422, no 6933,‎ , p. 705–7 (PMID 12700757, DOI 10.1038/nature01557, Bibcode 2003Natur.422..705M)
  7. N. Lopez, Z. Lodziana, F. Illas et M. Salmeron, « When Langmuir is too simple: H2 dissociation on Pd(111) », Physical Review Letters, vol. 93, no 14,‎ , p. 146103 (DOI 10.1103/PhysRevLett.93.146103, Bibcode 2004PhRvL..93n6103L)
  8. (en) Norman N. Greenwood et Alan Earnshaw, Chemistry of the Elements, Butterworth-Heinemann, , 1150–151 p. (ISBN 0080379419)
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