Air
L'air est un mélange de gaz constituant l'atmosphÚre de la Terre. Il est normalement incolore, invisible et inodore.
Air | |
L'atmosphÚre de la Terre, qui est composée d'air. | |
Identification | |
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No CAS | |
Code ATC | V03 |
Propriétés chimiques | |
Masse molaire | 28,965 g/mol[alpha 1] - [1] |
Propriétés physiques | |
T° fusion | â216,2 °C (1 atm)[2] |
T° Ă©bullition | â194,3 °C (1 atm, 874,0 kg/m3)[2] |
Solubilité | 0,0292 vol/vol (eau, 0 °C)[2] |
Masse volumique | 1,2 kg/m3 (21,1 °C, 1 atm)[2]
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Pression de vapeur saturante | |
Point critique | â140,6 °C, 3 771 kPa, 351 kg/m3[2] |
ConductivitĂ© thermique | 0,023 4 W mâ1 Kâ1 |
Thermochimie | |
Cp | |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | 1,000 268 25 (100 kPa, air sec avec 450 ppm de CO2)[4] |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
Composition
L'air sec au voisinage du sol est un mélange gazeux homogÚne. Il est approximativement composé en fraction molaire ou en volume de :
- 78,08 % de diazote N2 ;
- 20,95 % de dioxygĂšne O2 ;
- moins de 1 % d'autres gaz dont :
Il contient aussi des traces de dihydrogÚne : 0,000072 % (0,72 ppmv) et d'ozone, ainsi qu'une présence infime de radon[alpha 2]. Il peut aussi contenir du dioxyde de soufre, des oxydes d'azote, de fines substances en suspension sous forme d'aérosol, des poussiÚres et des micro-organismes.
La plupart du temps, l'air de l'environnement terrestre est humide car il contient de la vapeur d'eau. Au voisinage du sol, la quantité de vapeur d'eau est trÚs variable. Elle dépend des conditions climatiques, et en particulier de la température. La pression partielle de vapeur d'eau dans l'air est limitée par sa pression de vapeur saturante qui varie fortement avec la température :
TempĂ©rature de l'air | â10 °C | 0 °C | 10 °C | 20 °C | 30 °C | 40 °C |
% de vapeur d'eau
pour une pression d'air de 1 013 hPa |
0 Ă 0,2 | 0 Ă 0,6 | 0 Ă 1,2 | 0 Ă 2,4 | 0 Ă 4,2 | 0 Ă 7,6 |
Le pourcentage de vapeur d'eau présent dans l'air est mesuré par le taux d'hygrométrie, élément important pour les prévisions météorologiques. Il existe plusieurs grandeurs pour décrire l'hygrométrie : l'humidité absolue, qui correspond à la masse de vapeur d'eau par volume d'air, et l'humidité relative, qui correspond au pourcentage de la pression partielle de vapeur d'eau par rapport à la pression de vapeur saturante.
Le taux de dioxyde de carbone varie avec le temps. D'une part, il subit une variation annuelle d'environ 6,5 ppmv (partie par million en volume) d'amplitude. D'autre part, le taux moyen annuel augmente de 1,2 à 1,4 ppmv par an. De l'ordre de 384 ppmv (0,0384 %) à mi-2008, il était de 278 ppmv avant la révolution industrielle, de 315 ppmv en 1958, de 330 ppmv en 1974 et de 353 ppmv en 1990. Ce gaz à effet de serre joue un rÎle important dans le réchauffement climatique de la planÚte.
Le méthane est un autre gaz à effet de serre majeur dont le taux augmente avec le temps : 800 mm3/m3 (0,8 ppmv) à l'époque préindustrielle, 1 585 mm3/m3 en 1985, 1 663 mm3/m3 en 1992 et 1 676 mm3/m3 en 1996.
Jusqu'Ă environ 80 km d'altitude, la composition de l'air sec est trĂšs homogĂšne, la seule variation importante de la composition de l'air Ă©tant celle de la teneur en vapeur d'eau.
Tableaux
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Les proportions massiques peuvent ĂȘtre Ă©valuĂ©es en multipliant les proportions volumiques par le rapport de la masse molaire du gaz considĂ©rĂ© divisĂ© par la masse molaire de l'air soit 28,976 g molâ1, par exemple dans le cas du CO2. Ce rapport n'est pas nĂ©gligeable puisqu'il vaut 44/28,976 = 1,5185 d'oĂč la teneur massique en CO2 dans l'air Ă©gale Ă 417Ă1,5185 = 633 ppmm.
Masse volumique
L'air étant un gaz compressible, sa masse volumique (en kg/m3) est fonction de la pression, de la température et du taux d'humidité.
Pour de l'air sec sous pression atmosphérique normale (1 013,25 hPa) :
On prend généralement 1,293 kg/m3 à 0 °C et 1,204 kg/m3 à 20 °C.
Ceci est généralisé (formule des gaz parfaits) en : (avec T en kelvins et P en pascals selon les conventions SI). Pour une température Ξ en degrés Celsius, la température T en kelvins est obtenue en ajoutant 273,15 à Ξ : T(K) = Ξ(°C) + 273,15.
Potentiel de réchauffement global
Le potentiel de réchauffement global (PRG, en anglais : GWP : Global Warming Potential) ou équivalent CO2 permet de mesurer la « nocivité » de chaque gaz à effet de serre.
Le tableau suivant donne la valeur du PRG pour les principaux gaz à effet de serre présents dans l'air :
PRG | 1 (référence) | 8 | 23 | 310 | de 1 300 à 1 400 | de 6 200 à 7 100 | 6 500 | 22 800 |
Gaz | dioxyde de carbone | vapeur d'eau | méthane | protoxyde d'azote (N2O) | chlorodifluorométhane (HCFC) | dichlorodifluorométhane (CFC) | tétrafluorure de carbone (CF4) | hexafluorure de soufre (SF6) |
Indice de réfraction
L'expression pour l'indice de réfraction de l'air « aux conditions standard » est[11] :
- avec oĂč est la longueur d'onde exprimĂ©e en nanomĂštres (nm), lĂ oĂč est la rĂ©ciproque de la longueur d'onde en micromĂštres.
C'est pour l'air sec avec 0,03 % de dioxyde de carbone, à une pression de 101 325 Pa (760 millimÚtres de mercure) et une température de 288,15 kelvins (15 °C).
On peut obtenir n pour une température ou pression différente, en utilisant l'une des deux expressions suivantes :
avec :
- T, température exprimée en kelvins ;
- p, pression en pascals ;
- Ts, 288,15 K ;
- ps, 101 325 Pa ;
- ns, indice de réfraction de l'air donné ci-dessus,
ou :
avec :
- T, température en degrés Celsius ;
- Ts, 15 °C ;
- p, pression en mmHg ;
- ps, 760 mmHg ;
- , 0,00366 Kâ1 ;
- , (1,049 - 0,015 T) Ă 10â6 mmHgâ1 ;
- , 8,13 ĂâŻ10â7 mmHgâ1 ;
- ns, indice de réfraction de l'air donné ci-dessus.
Propriétés thermophysiques
D'aprÚs les tables publiées par Frank M. White, Heat and Mass transfer, Addison-Wesley, 1988.
avec :
- T, température en kelvins ;
- Ï, masse volumique ;
- ÎŒ, viscositĂ© dynamique ;
- Îœ, viscositĂ© cinĂ©matique ;
- Cp, chaleur massique Ă pression constante ;
- λ, conductivité thermique ;
- a, diffusivité thermique ;
- Pr, nombre de Prandtl.
T | Ï | ÎŒ | Îœ | Cp | λ | a | Pr |
---|---|---|---|---|---|---|---|
K | kg mâ3 | kg mâ1 sâ1 | m2 sâ1 | J kgâ1 Kâ1 | W mâ1 Kâ1 | m2 sâ1 | - |
250 | 1,413 | 1,60 ĂâŻ10â5 | 0,949 ĂâŻ10â5 | 1 005 | 0,0223 | 1,32 ĂâŻ10â5 | 0,722 |
300 | 1,177 | 1,85 ĂâŻ10â5 | 1,57 ĂâŻ10â5 | 1 006 | 0,0262 | 2,22 ĂâŻ10â5 | 0,708 |
350 | 0,998 | 2,08 ĂâŻ10â5 | 2,08 ĂâŻ10â5 | 1 009 | 0,0300 | 2,98 ĂâŻ10â5 | 0,697 |
400 | 0,883 | 2,29 ĂâŻ10â5 | 2,59 ĂâŻ10â5 | 1 014 | 0,0337 | 3,76 ĂâŻ10â5 | 0,689 |
450 | 0,783 | 2,48 ĂâŻ10â5 | 2,89 ĂâŻ10â5 | 1 021 | 0,0371 | 4,22 ĂâŻ10â5 | 0,683 |
500 | 0,705 | 2,67 ĂâŻ10â5 | 3,69 ĂâŻ10â5 | 1 030 | 0,0404 | 5,57 ĂâŻ10â5 | 0,680 |
550 | 0,642 | 2,85 ĂâŻ10â5 | 4,43 ĂâŻ10â5 | 1 039 | 0,0436 | 6,53 ĂâŻ10â5 | 0,680 |
600 | 0,588 | 3,02 ĂâŻ10â5 | 5,13 ĂâŻ10â5 | 1 055 | 0,0466 | 7,51 ĂâŻ10â5 | 0,680 |
650 | 0,543 | 3,18 ĂâŻ10â5 | 5,85 ĂâŻ10â5 | 1 063 | 0,0495 | 8,58 ĂâŻ10â5 | 0,682 |
700 | 0,503 | 3,33 ĂâŻ10â5 | 6,63 ĂâŻ10â5 | 1 075 | 0,0523 | 9,67 ĂâŻ10â5 | 0,684 |
750 | 0,471 | 3,48 ĂâŻ10â5 | 7,39 ĂâŻ10â5 | 1 086 | 0,0551 | 10,8 ĂâŻ10â5 | 0,686 |
800 | 0,441 | 3,63 ĂâŻ10â5 | 8,23 ĂâŻ10â5 | 1 098 | 0,0578 | 12,0 ĂâŻ10â5 | 0,689 |
850 | 0,415 | 3,77 ĂâŻ10â5 | 9,07 ĂâŻ10â5 | 1 110 | 0,0603 | 13,1 ĂâŻ10â5 | 0,692 |
900 | 0,392 | 3,90 ĂâŻ10â5 | 9,93 ĂâŻ10â5 | 1 121 | 0,0628 | 14,3 ĂâŻ10â5 | 0,696 |
950 | 0,372 | 4,02 ĂâŻ10â5 | 10,8 ĂâŻ10â5 | 1 132 | 0,0653 | 15,5 ĂâŻ10â5 | 0,699 |
1 000 | 0,352 | 4,15 ĂâŻ10â5 | 11,8 ĂâŻ10â5 | 1 142 | 0,0675 | 16,8 ĂâŻ10â5 | 0,702 |
1 100 | 0,320 | 4,40 ĂâŻ10â5 | 13,7 ĂâŻ10â5 | 1 161 | 0,0723 | 19,5 ĂâŻ10â5 | 0,706 |
1 200 | 0,295 | 4,63 ĂâŻ10â5 | 15,7 ĂâŻ10â5 | 1 179 | 0,0763 | 22,0 ĂâŻ10â5 | 0,714 |
1 300 | 0,271 | 4,85 ĂâŻ10â5 | 17,9 ĂâŻ10â5 | 1 197 | 0,0803 | 24,8 ĂâŻ10â5 | 0,722 |
La relation entre la température et la conductivité thermique de l'air, valable pour une température comprise entre 100 K et 1 600 K est la suivante[12] :
oĂč :
- : température exprimée en K
- : conductivitĂ© thermique en W mâ1 Kâ1
La relation entre la viscosité dynamique de l'air et la température est :
oĂč :
- : température en K
- : viscositĂ© dynamique en kg mâ1 sâ1
La relation entre la viscosité cinématique de l'air et la température est :
oĂč :
- : température en K
- : viscosité cinématique en m2/s
D'aprÚs les informations du WPI[13], la relation entre chaleur spécifique de l'air et la température est la suivante :
oĂč :
- : température en K
- : chaleur spĂ©cifique en J kgâ1 Kâ1
Pression
Du fait de la diminution de la pression de l'air avec l'altitude, il est nécessaire de pressuriser les cabines des avions et autres aéronefs. En pratique, la pression imposée dans les cabines est supérieure à la pression extérieure, bien que moindre que la pression au niveau du sol.
De l'air comprimé est également utilisé dans la plongée sous-marine.
Liquéfaction
L'air est formĂ© de diffĂ©rents gaz qui, si on les refroidit suffisamment, finissent par passer Ă l'Ă©tat liquide, puis Ă l'Ă©tat solide. Par exemple, l'oxygĂšne devient solide Ă la tempĂ©rature de â218 °C, l'azote se liquĂ©fie Ă â196 °C. Ă la tempĂ©rature de â270 °C (environ 3 K), tous les gaz sauf l'hĂ©lium sont alors solides et on obtient de « l'air congelĂ© ».
L'air n'a pu ĂȘtre liquĂ©fiĂ© avant que ne soient connues les pressions et tempĂ©ratures critiques qui marquent les limites thĂ©oriques au-delĂ desquelles un composĂ© ne peut exister qu'Ă l'Ă©tat gazeux. L'air Ă©tant un mĂ©lange, ces valeurs n'ont pas de sens strict, mais, en fait, Ă une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă â140 °C, l'air n'est plus liquĂ©fiable.
Nom | Formule | Température |
---|---|---|
Diazote | N2 | â195,79 °C, azote liquide |
DioxygĂšne | O2 | â183 °C, oxygĂšne liquide |
Argon | Ar | â185,85 °C |
Dioxyde de carbone | CO2 | â56,6 °C sous 5,12 atm |
NĂ©on | Ne | â246,053 °C |
HĂ©lium | He | â268,93 °C, hĂ©lium liquide |
Monoxyde d'azote | NO | â151,8 °C |
Krypton | Kr | â154,34 °C |
MĂ©thane | CH4 | â161,52 °C |
DihydrogĂšne | H2 | â252,76 °C, hydrogĂšne liquide |
Protoxyde d'azote | N2O | â88,5 °C |
XĂ©non | Xe | â108,09 °C |
Dioxyde d'azote | NO2 | +21,2 °C |
Ozone | O3 | â111,9 °C |
Radon | Rn | â61,7 °C |
Les premiÚres gouttes d'air liquide ont été obtenues presque simultanément par Louis Paul Cailletet et Raoul-Pierre Pictet en 1877, par détente brutale entre 300 et 1 atmosphÚre.
En 1894, le physicien nĂ©erlandais Heike Kamerlingh Onnes mit au point la premiĂšre installation dâair liquide. Pendant les quarante annĂ©es qui suivirent, des chercheurs en France, Grande-Bretagne, Allemagne et Russie apportĂšrent de nombreuses amĂ©liorations au procĂ©dĂ©.
Sir James Dewar liquĂ©fia dâabord lâhydrogĂšne, en 1898, et Heike Kamerlingh Onnes lâhĂ©lium, le gaz le plus difficile Ă liquĂ©fier, en 1908.
IndĂ©pendamment de Carl von Linde, Georges Claude mit au point dĂšs 1902 un procĂ©dĂ© industriel de liquĂ©faction de lâair.
Symbolique
- Dans un domaine non scientifique, l'air est l'un des quatre éléments (avec le feu, l'eau et la terre) que l'on considérait autrefois (et que l'on considÚre encore dans certaines cultures) comme les substances sur lesquelles serait basée toute la vie. Il est le symbole de l'Esprit.
- L'air est également souvent associé à différents autres concepts tels que la famille des épées dans les jeux de tarot.
Notes et références
Notes
- Il s'agit ici de la masse molaire de l'air sec.
- L'air fortement asséché contient en pratique encore des traces de vapeur d'eau.
Références
- « Air », sur olivier.fournet.free.fr (consulté le ).
- (en) Compressed Gas Association, Handbook of Compressed Gases, Springer, , 4e Ă©d., 702 p. (ISBN 0-412-78230-8, lire en ligne), p. 234.
- (en) Robert H. Perry et Donald W. Green, Perry's Chemical Engineers' Handbook, Ătats-Unis, McGraw-Hill, , 7e Ă©d., 2400 p. (ISBN 0-07-049841-5), p. 2-50.
- (en) Philip E. Ciddor, « Refractive index of air: new equations for the visible and near infrared », Applied Optics, vol. 35, no 9,â , p. 1566-1573 (DOI 10.1364/AO.35.001566).
- (en) Recent Global CO2, sur noaa.gov (consulté le 20 juillet 2022).
- (en) The keeling curve, sur keelingcurve.ucsd.edu (consulté le 23 avril 2015).
- Concentration de CO2 dans l'atmosphĂšre terrestre.
- Concentration du CO2 mesurée à Mauna Loa (Hawaï), NOAA.
- Concentration du méthane mesurée à Mauna Loa (Hawaï), NOAA.
- Dioxyde de carbone : (en) NASA - Earth Fact Sheet, janvier 2007.
MĂ©thane : IPCC TAR ; table 6.1, 1998.
(en) IPCC Third Assessment Report Climate Change 2001, GRID-Arendal, 2003.
Le total de la NASA a été de 17 ppmv sur 100 %, et le CO2 a augmenté ici de 15 ppmv.
Pour normaliser, N2 devrait ĂȘtre rĂ©duit de 25 ppmv et O2 de 7 ppmv. - « Indice de rĂ©fraction de l'air », sur olivier.fournet.free.fr (consultĂ© le ).
- « http://chemicalprofessionals.today.com/2009/01/08/thermal-conductivity-of-air-vs-temperature-correlation/ »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?), sur Chemical Professionals.
- « Specific Heat of Air vs. Temperature » (graphique), sur users.wpi.edu.
Voir aussi
Articles connexes
- Masse volumique de l'air
- Masse d'air
- Psychrométrie
- Air humide
- Pollution de l'air et les articles de la Catégorie:Pollution de l'air
- Qualité de l'air
- (369) Aëria, astéroïde