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Air

L'air est un mélange de gaz constituant l'atmosphÚre de la Terre. Il est normalement incolore, invisible et inodore.

Air
Image illustrative de l’article Air
L'atmosphÚre de la Terre, qui est composée d'air.
Identification
No CAS 132259-10-0
Code ATC V03AN05
Propriétés chimiques
Masse molaire 28,965 g/mol[alpha 1] - [1]
Propriétés physiques
T° fusion −216,2 °C (1 atm)[2]
T° Ă©bullition −194,3 °C (1 atm, 874,0 kg/m3)[2]
Solubilité 0,0292 vol/vol (eau, 0 °C)[2]
Masse volumique 1,2 kg/m3 (21,1 °C, 1 atm)[2]
Pression de vapeur saturante
Point critique −140,6 °C, 3 771 kPa, 351 kg/m3[2]
ConductivitĂ© thermique 0,023 4 W m−1 K−1
Thermochimie
Cp
Propriétés optiques
Indice de rĂ©fraction 1,000 268 25 (100 kPa, air sec avec 450 ppm de CO2)[4]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Composition

L'air sec au voisinage du sol est un mélange gazeux homogÚne. Il est approximativement composé en fraction molaire ou en volume de :

Il contient aussi des traces de dihydrogĂšne : 0,000072 % (0,72 ppmv) et d'ozone, ainsi qu'une prĂ©sence infime de radon[alpha 2]. Il peut aussi contenir du dioxyde de soufre, des oxydes d'azote, de fines substances en suspension sous forme d'aĂ©rosol, des poussiĂšres et des micro-organismes.

La plupart du temps, l'air de l'environnement terrestre est humide car il contient de la vapeur d'eau. Au voisinage du sol, la quantité de vapeur d'eau est trÚs variable. Elle dépend des conditions climatiques, et en particulier de la température. La pression partielle de vapeur d'eau dans l'air est limitée par sa pression de vapeur saturante qui varie fortement avec la température :

TempĂ©rature de l'air−10 °C0 °C10 °C20 °C30 °C40 °C
% de vapeur d'eau

pour une pression d'air de 1 013 hPa

0 Ă  0,20 Ă  0,60 Ă  1,20 Ă  2,40 Ă  4,20 Ă  7,6

Le pourcentage de vapeur d'eau présent dans l'air est mesuré par le taux d'hygrométrie, élément important pour les prévisions météorologiques. Il existe plusieurs grandeurs pour décrire l'hygrométrie : l'humidité absolue, qui correspond à la masse de vapeur d'eau par volume d'air, et l'humidité relative, qui correspond au pourcentage de la pression partielle de vapeur d'eau par rapport à la pression de vapeur saturante.

Le taux de dioxyde de carbone varie avec le temps. D'une part, il subit une variation annuelle d'environ 6,5 ppmv (partie par million en volume) d'amplitude. D'autre part, le taux moyen annuel augmente de 1,2 Ă  1,4 ppmv par an. De l'ordre de 384 ppmv (0,0384 %) Ă  mi-2008, il Ă©tait de 278 ppmv avant la rĂ©volution industrielle, de 315 ppmv en 1958, de 330 ppmv en 1974 et de 353 ppmv en 1990. Ce gaz Ă  effet de serre joue un rĂŽle important dans le rĂ©chauffement climatique de la planĂšte.

Le mĂ©thane est un autre gaz Ă  effet de serre majeur dont le taux augmente avec le temps : 800 mm3/m3 (0,8 ppmv) Ă  l'Ă©poque prĂ©industrielle, 1 585 mm3/m3 en 1985, 1 663 mm3/m3 en 1992 et 1 676 mm3/m3 en 1996.

Jusqu'Ă  environ 80 km d'altitude, la composition de l'air sec est trĂšs homogĂšne, la seule variation importante de la composition de l'air Ă©tant celle de la teneur en vapeur d'eau.

Représentation moléculaire de la composition de l'air sec.

Tableaux

Composition de l'air « sec »[10]
ppmv : partie par million en volume

ppmm : partie par million en masse

Gaz Volume
Diazote (N2) 780 840 ppmv (78,084 %)
DioxygĂšne (O2) 209 460 ppmv (20,946 %)
Argon (Ar) 9 340 ppmv (0,9340 %)
Dioxyde de carbone (CO2) 417 ppmv (0,0417 %)[5], soit 633 ppmm

(en juillet 2022)

NĂ©on (Ne) 18,18 ppmv
HĂ©lium (He) 5,24 ppmv
MĂ©thane (CH4) 1,745 ppmv
Krypton (Kr) 1,14 ppmv
DihydrogĂšne (H2) 0,55 ppmv
À rajouter à l'air sec :
Vapeur d'eau (H2O) de <1 % Ă  ~5 %

(trĂšs variable)

Composants mineurs de l'air
Gaz Volume
Monoxyde d'azote (NO) 0,5 ppmv
Protoxyde d'azote (N2O) 0,3 ppmv
XĂ©non (Xe) 0,09 ppmv
Ozone (O3) ≀ 0,07 ppmv
Dioxyde d'azote (NO2) 0,02 ppmv
Iode (I2) 0,01 ppmv
Monoxyde de carbone (CO) 0,2 ppmv
Ammoniac (NH3) traces

Les proportions massiques peuvent ĂȘtre Ă©valuĂ©es en multipliant les proportions volumiques par le rapport de la masse molaire du gaz considĂ©rĂ© divisĂ© par la masse molaire de l'air soit 28,976 g mol−1, par exemple dans le cas du CO2. Ce rapport n'est pas nĂ©gligeable puisqu'il vaut 44/28,976 = 1,5185 d'oĂč la teneur massique en CO2 dans l'air Ă©gale Ă  417×1,5185 = 633 ppmm.

Masse volumique

L'air étant un gaz compressible, sa masse volumique (en kg/m3) est fonction de la pression, de la température et du taux d'humidité.

Pour de l'air sec sous pression atmosphĂ©rique normale (1 013,25 hPa) :

On prend généralement 1,293 kg/m3 à 0 °C et 1,204 kg/m3 à 20 °C.

Ceci est généralisé (formule des gaz parfaits) en : (avec T en kelvins et P en pascals selon les conventions SI). Pour une température Ξ en degrés Celsius, la température T en kelvins est obtenue en ajoutant 273,15 à Ξ : T(K) = Ξ(°C) + 273,15.

Potentiel de réchauffement global

Le potentiel de réchauffement global (PRG, en anglais : GWP : Global Warming Potential) ou équivalent CO2 permet de mesurer la « nocivité » de chaque gaz à effet de serre.

Le tableau suivant donne la valeur du PRG pour les principaux gaz à effet de serre présents dans l'air :

PRG1 (rĂ©fĂ©rence)823310de 1 300 Ă  1 400de 6 200 Ă  7 1006 50022 800
Gazdioxyde de carbonevapeur d'eauméthaneprotoxyde d'azote (N2O)chlorodifluorométhane (HCFC)dichlorodifluorométhane (CFC)tétrafluorure de carbone (CF4)hexafluorure de soufre (SF6)

Indice de réfraction

L'expression pour l'indice de réfraction de l'air « aux conditions standard » est[11] :

avec oĂč est la longueur d'onde exprimĂ©e en nanomĂštres (nm), lĂ  oĂč est la rĂ©ciproque de la longueur d'onde en micromĂštres.

C'est pour l'air sec avec 0,03 % de dioxyde de carbone, Ă  une pression de 101 325 Pa (760 millimĂštres de mercure) et une tempĂ©rature de 288,15 kelvins (15 °C).

On peut obtenir n pour une température ou pression différente, en utilisant l'une des deux expressions suivantes :

avec :

  • T, tempĂ©rature exprimĂ©e en kelvins ;
  • p, pression en pascals ;
  • Ts, 288,15 K ;
  • ps, 101 325 Pa ;
  • ns, indice de rĂ©fraction de l'air donnĂ© ci-dessus,

ou :

avec :

  • T, tempĂ©rature en degrĂ©s Celsius ;
  • Ts, 15 °C ;
  • p, pression en mmHg ;
  • ps, 760 mmHg ;
  • , 0,00366 K−1 ;
  • , (1,049 - 0,015 T) × 10−6 mmHg−1 ;
  • , 8,13 Ă— 10−7 mmHg−1 ;
  • ns, indice de rĂ©fraction de l'air donnĂ© ci-dessus.

Propriétés thermophysiques

D'aprÚs les tables publiées par Frank M. White, Heat and Mass transfer, Addison-Wesley, 1988.

avec :

Air à pression atmosphérique[12]
T ρ Ό Μ Cp λ a Pr
K kg m−3 kg m−1 s−1 m2 s−1 J kg−1 K−1 W m−1 K−1 m2 s−1 -
250 1,413 1,60 Ă— 10−5 0,949 Ă— 10−5 1 005 0,0223 1,32 Ă— 10−5 0,722
300 1,177 1,85 Ă— 10−5 1,57 Ă— 10−5 1 006 0,0262 2,22 Ă— 10−5 0,708
350 0,998 2,08 Ă— 10−5 2,08 Ă— 10−5 1 009 0,0300 2,98 Ă— 10−5 0,697
400 0,883 2,29 Ă— 10−5 2,59 Ă— 10−5 1 014 0,0337 3,76 Ă— 10−5 0,689
450 0,783 2,48 Ă— 10−5 2,89 Ă— 10−5 1 021 0,0371 4,22 Ă— 10−5 0,683
500 0,705 2,67 Ă— 10−5 3,69 Ă— 10−5 1 030 0,0404 5,57 Ă— 10−5 0,680
550 0,642 2,85 Ă— 10−5 4,43 Ă— 10−5 1 039 0,0436 6,53 Ă— 10−5 0,680
600 0,588 3,02 Ă— 10−5 5,13 Ă— 10−5 1 055 0,0466 7,51 Ă— 10−5 0,680
650 0,543 3,18 Ă— 10−5 5,85 Ă— 10−5 1 063 0,0495 8,58 Ă— 10−5 0,682
700 0,503 3,33 Ă— 10−5 6,63 Ă— 10−5 1 075 0,0523 9,67 Ă— 10−5 0,684
750 0,471 3,48 Ă— 10−5 7,39 Ă— 10−5 1 086 0,0551 10,8 Ă— 10−5 0,686
800 0,441 3,63 Ă— 10−5 8,23 Ă— 10−5 1 098 0,0578 12,0 Ă— 10−5 0,689
850 0,415 3,77 Ă— 10−5 9,07 Ă— 10−5 1 110 0,0603 13,1 Ă— 10−5 0,692
900 0,392 3,90 Ă— 10−5 9,93 Ă— 10−5 1 121 0,0628 14,3 Ă— 10−5 0,696
950 0,372 4,02 Ă— 10−5 10,8 Ă— 10−5 1 132 0,0653 15,5 Ă— 10−5 0,699
1 000 0,352 4,15 Ă— 10−5 11,8 Ă— 10−5 1 142 0,0675 16,8 Ă— 10−5 0,702
1 100 0,320 4,40 Ă— 10−5 13,7 Ă— 10−5 1 161 0,0723 19,5 Ă— 10−5 0,706
1 200 0,295 4,63 Ă— 10−5 15,7 Ă— 10−5 1 179 0,0763 22,0 Ă— 10−5 0,714
1 300 0,271 4,85 Ă— 10−5 17,9 Ă— 10−5 1 197 0,0803 24,8 Ă— 10−5 0,722

La relation entre la tempĂ©rature et la conductivitĂ© thermique de l'air, valable pour une tempĂ©rature comprise entre 100 K et 1 600 K est la suivante[12] :

oĂč :

  • : tempĂ©rature exprimĂ©e en K
  • : conductivitĂ© thermique en W m−1 K−1

La relation entre la viscosité dynamique de l'air et la température est :

oĂč :

  • : tempĂ©rature en K
  • : viscositĂ© dynamique en kg m−1 s−1

La relation entre la viscosité cinématique de l'air et la température est :

oĂč :

  • : tempĂ©rature en K
  • : viscositĂ© cinĂ©matique en m2/s

D'aprÚs les informations du WPI[13], la relation entre chaleur spécifique de l'air et la température est la suivante :

oĂč :

  • : tempĂ©rature en K
  • : chaleur spĂ©cifique en J kg−1 K−1

Pression

Du fait de la diminution de la pression de l'air avec l'altitude, il est nécessaire de pressuriser les cabines des avions et autres aéronefs. En pratique, la pression imposée dans les cabines est supérieure à la pression extérieure, bien que moindre que la pression au niveau du sol.

De l'air comprimé est également utilisé dans la plongée sous-marine.

Liquéfaction

L'air est formĂ© de diffĂ©rents gaz qui, si on les refroidit suffisamment, finissent par passer Ă  l'Ă©tat liquide, puis Ă  l'Ă©tat solide. Par exemple, l'oxygĂšne devient solide Ă  la tempĂ©rature de −218 °C, l'azote se liquĂ©fie Ă  −196 °C. À la tempĂ©rature de −270 °C (environ 3 K), tous les gaz sauf l'hĂ©lium sont alors solides et on obtient de « l'air congelĂ© ».

L'air n'a pu ĂȘtre liquĂ©fiĂ© avant que ne soient connues les pressions et tempĂ©ratures critiques qui marquent les limites thĂ©oriques au-delĂ  desquelles un composĂ© ne peut exister qu'Ă  l'Ă©tat gazeux. L'air Ă©tant un mĂ©lange, ces valeurs n'ont pas de sens strict, mais, en fait, Ă  une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  −140 °C, l'air n'est plus liquĂ©fiable.

Température d'ébullition des composants de l'air
Nom Formule Température
DiazoteN2−195,79 °C, azote liquide
DioxygùneO2−183 °C, oxygùne liquide
ArgonAr−185,85 °C
Dioxyde de carboneCO2−56,6 °C sous 5,12 atm
NĂ©onNe−246,053 °C
HĂ©liumHe−268,93 °C, hĂ©lium liquide
Monoxyde d'azoteNO−151,8 °C
KryptonKr−154,34 °C
MĂ©thaneCH4−161,52 °C
DihydrogùneH2−252,76 °C, hydrogùne liquide
Protoxyde d'azoteN2O−88,5 °C
XĂ©nonXe−108,09 °C
Dioxyde d'azoteNO2+21,2 °C
OzoneO3−111,9 °C
RadonRn−61,7 °C

Les premiĂšres gouttes d'air liquide ont Ă©tĂ© obtenues presque simultanĂ©ment par Louis Paul Cailletet et Raoul-Pierre Pictet en 1877, par dĂ©tente brutale entre 300 et 1 atmosphĂšre.

En 1894, le physicien nĂ©erlandais Heike Kamerlingh Onnes mit au point la premiĂšre installation d’air liquide. Pendant les quarante annĂ©es qui suivirent, des chercheurs en France, Grande-Bretagne, Allemagne et Russie apportĂšrent de nombreuses amĂ©liorations au procĂ©dĂ©.

Sir James Dewar liquĂ©fia d’abord l’hydrogĂšne, en 1898, et Heike Kamerlingh Onnes l’hĂ©lium, le gaz le plus difficile Ă  liquĂ©fier, en 1908.

IndĂ©pendamment de Carl von Linde, Georges Claude mit au point dĂšs 1902 un procĂ©dĂ© industriel de liquĂ©faction de l’air.

Symbolique

  • Dans un domaine non scientifique, l'air est l'un des quatre Ă©lĂ©ments (avec le feu, l'eau et la terre) que l'on considĂ©rait autrefois (et que l'on considĂšre encore dans certaines cultures) comme les substances sur lesquelles serait basĂ©e toute la vie. Il est le symbole de l'Esprit.
  • L'air est Ă©galement souvent associĂ© Ă  diffĂ©rents autres concepts tels que la famille des Ă©pĂ©es dans les jeux de tarot.

Notes et références

Notes

  1. Il s'agit ici de la masse molaire de l'air sec.
  2. L'air fortement asséché contient en pratique encore des traces de vapeur d'eau.

Références

  1. « Air », sur olivier.fournet.free.fr (consulté le ).
  2. (en) Compressed Gas Association, Handbook of Compressed Gases, Springer, , 4e Ă©d., 702 p. (ISBN 0-412-78230-8, lire en ligne), p. 234.
  3. (en) Robert H. Perry et Donald W. Green, Perry's Chemical Engineers' Handbook, États-Unis, McGraw-Hill, , 7e Ă©d., 2400 p. (ISBN 0-07-049841-5), p. 2-50.
  4. (en) Philip E. Ciddor, « Refractive index of air: new equations for the visible and near infrared », Applied Optics, vol. 35, no 9,‎ , p. 1566-1573 (DOI 10.1364/AO.35.001566).
  5. (en) Recent Global CO2, sur noaa.gov (consulté le 20 juillet 2022).
  6. (en) The keeling curve, sur keelingcurve.ucsd.edu (consulté le 23 avril 2015).
  7. Concentration de CO2 dans l'atmosphĂšre terrestre.
  8. Concentration du CO2 mesurée à Mauna Loa (Hawaï), NOAA.
  9. Concentration du méthane mesurée à Mauna Loa (Hawaï), NOAA.
  10. Dioxyde de carbone : (en) NASA - Earth Fact Sheet, janvier 2007.
    MĂ©thane : IPCC TAR ; table 6.1, 1998.
    (en) IPCC Third Assessment Report Climate Change 2001, GRID-Arendal, 2003.
    Le total de la NASA a Ă©tĂ© de 17 ppmv sur 100 %, et le CO2 a augmentĂ© ici de 15 ppmv.
    Pour normaliser, N2 devrait ĂȘtre rĂ©duit de 25 ppmv et O2 de ppmv.
  11. « Indice de réfraction de l'air », sur olivier.fournet.free.fr (consulté le ).
  12. « http://chemicalprofessionals.today.com/2009/01/08/thermal-conductivity-of-air-vs-temperature-correlation/ »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), sur Chemical Professionals.
  13. « Specific Heat of Air vs. Temperature » (graphique), sur users.wpi.edu.

Voir aussi

Articles connexes

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