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Maroni (fleuve)

Le Maroni (néerlandais : Marowijne) est un fleuve d'Amérique du Sud. Sous le nom d'Itany, il prend sa source près du massif du Mitaraka, et devient la Lawa lors de sa confluence avec l'Inini et enfin Maroni lors de sa réunion à Grand-Santi avec la rivière Tapanahoni. Il fait partiellement office de frontière entre le Suriname à l'ouest et la Guyane française à l'est.

le Maroni
l'Itany, la Lawa
Illustration
Estuaire du fleuve.
Carte.
Cours du Maroni
Loupe sur carte verte le Maroni sur OpenStreetMap.
Caractéristiques
Longueur 611,7 km [1]
Bassin 65 830 km2
Bassin collecteur Maroni
DĂ©bit moyen 1 700 m3/s
RĂ©gime pluvial Ă©quatorial
Cours
Source Massif du Mitaraka
· Localisation Suriname
· CoordonnĂ©es 2° 34′ 49″ N, 54° 57′ 27″ O
Embouchure l'océan Atlantique
· Altitude m
· CoordonnĂ©es 5° 44′ 38″ N, 53° 58′ 08″ O
GĂ©ographie
Principaux affluents
· Rive gauche Tapanahoni, Oelemari, Litani
· Rive droite Inini
Pays traversés Drapeau du Suriname Suriname, Drapeau de la France France
DĂ©partements Guyane
Districts Marowijne, Sipaliwini
Régions traversées Drapeau de la Guyane Guyane
Principales localités Saint-Laurent-du-Maroni, Albina, Grand-Santi, Cottica, Benzdorp, Anapaike

Sources : SANDRE:« 5---0000 », Géoportail, OpenStreetMap
Haut-Maroni, en allant vers la source (voyage d'exploration fait dans les années 1880 par Henri Coudreau)
La rive du Maroni vers l'embouchure côté Suriname (à Albina).
Vue des rives du fleuve Maroni lors d'une remontée en pirogue
Pirogue sur le fleuve Maroni en Guyane
Barge d'orpaillage clandestin Ă  Maripasoula.

GĂ©ographie

Le Maroni fait partie du réseau hydrographique très dense et chevelu de la Guyane française caractéristique des régions équatoriales. Les principaux cours de cette région prennent leur source dans l'intérieur des terres soit au niveau des hauteurs qui occupent le centre de la Guyane française soit dans la pénéplaine méridionale située au sud de ces hauteurs. Ces cours d'eau vont du sud vers le nord en se jetant dans l'Océan Atlantique.

Le Maroni, est le plus long des cours de la Guyane français avec une longueur de 611,7 km[1], le fleuve et ses Ă®lots Ă©tant partagĂ©s entre la France et le Suriname, la ligne mĂ©diane de son cours fait office de frontière entre la Guyane et le Suriname jusqu'Ă  son embouchure commune avec le fleuve Mana. La frontière entre la France et le Suriname est fixĂ©e sur la ligne mĂ©diane du fleuve entre l'Ă®le Stoelmans (surinamaise) et l'Ă®le Portal (française) par une convention du et prĂ©sumĂ©e sur la ligne mĂ©diane en amont et en aval en vertu des actes de Barcelone de 1921 en l'absence d'accord de dĂ©limitation ratifiĂ© entre les deux États riverains. Dans la partie amont du cours du fleuve, le tracĂ© de la frontière est encore contestĂ© au dĂ©but du XXIe siècle[2].

Saut sur le fleuve Maroni

.

Plusieurs îles et de nombreux rapides, appelés « sauts » en Guyane, jalonnent son cours. On dénombre environ quatre-vingt-dix (90) sauts.

Communes arrosées

De l'embouchure au Lawa guyanais, le Maroni traverse les communes suivantes :

Côté Guyane

Cette partie de la Guyane le long du fleuve, couverte d'une forĂŞt Ă©paisse, dĂ©pourvue d'infrastructures de transport et disposant de ressources naturelles limitĂ©es est très peu peuplĂ©e. La commune la plus peuplĂ©e sur la rive droite du Moroni (cĂ´tĂ© Guyane française) est Saint-Laurent-du-Maroni (environ 50 000 habitants en 2021) situĂ©e au fond de l'estuaire. Les autres communes sont Awala-Yalimapo (situĂ©e Ă  l'embouchure) puis en s'Ă©loignant vers l'aval Ă  partir de Saint-Laurent-du-Maroni en aval : Apatou Mana, Grand-Santi, Papaichton, Maripasoula[1]

Côté Suriname

Les communes du Suriname sur la rive gauche du Moroni sont Albina, Cottica, Anapaike, Langatabiki

Sauts

Les sauts s’appellent des soula en langue locale. Les principaux sauts sont Hermina Soula, Goodou Kampou Soula, Makou Soula, Toou Soula.

ĂŽles du Maroni

L'estuaire du Maroni comporte plusieurs îles.

Du côté de Saint-Laurent-du-Maroni, les principales îles sont :

Du côté de la ville d'Albina au Suriname, les principales îles sont :

  • Aroeaba Noord
  • Aroeaba Tabbetje
  • Aroeaba Oost
  • Aroeaba Zuid

Affluents

Rive droite

Le cours inférieur du Maroni est formé par le Lawa dans lesquels se jettent le Tampok et l'Alitani. En aval de Grand-Santi, les deux principaux affluents sur la rive droite du Moroni sont le Tapanahoni (rg[note 1]) au Suriname et la rivière Abounamy (rd) en France[3].

Hydrologie

Le rĂ©gime hydrologique est un pluvial Ă©quatorial type Af selon la classification de Koppen. Il est caractĂ©risĂ© par une pluviomĂ©trie très importante (entre 1 750 et 3 000 millimètres par an sur le bassin versant du Moroni) et marquĂ© par quatre saisons : la petite saison des pluies de mi-novembre Ă  mi-fĂ©vrier, le petit Ă©tĂ© de mars, la saison des pluies d'avril Ă  mi-juin et la saison sèche de mi-aout Ă  mi-novembre. Le pic pluviomĂ©trique se situe vers avril et juin[4].

La surface du bassin versant du Maroni est de 60 930 km2 mesurĂ© Ă  Langa Tabiki c'est-Ă -dire Ă  près de 100 kilomètres de l'embouchure du fleuve car plus en aval son dĂ©bit est influencĂ© par la marĂ©e[5]. Le dĂ©bit moyen y est de 1 682 m3/s. Le Maroni prĂ©sente une pĂ©riode de hautes eaux au printemps et une pĂ©riode de basses eaux en automne. Les hautes eaux du printemps sont dues aux fortes pluies qui s'abattent sur la totalitĂ© du bassin versant du Maroni Ă  cette pĂ©riode de l'annĂ©e. Les prĂ©cipitations varient en effet du simple au triple entre le mois d'octobre qui est le plus sec et le mois de mai qui est le plus arrosĂ©.

La lame d'eau Ă©coulĂ©e dans son bassin versant annuellement s'Ă©lève de ce fait Ă  870 mm, une valeur Ă©levĂ©e très supĂ©rieure Ă  celle des fleuves de France mĂ©tropolitaine mais infĂ©rieure Ă  celle des fleuves tropicaux sud-amĂ©ricains que sont l'Amazone (1 197 mm) et l'OrĂ©noque (1 031 mm). Le dĂ©bit spĂ©cifique du Moroni est de 27,6 l/s/km2 de bassin. Le dĂ©bit maximum mensuel mesurĂ© sur une pĂ©riode de 47 annĂ©es est de 5 450 m3/s et le dĂ©bit minimum est de 54 m3/s[6].

DĂ©bit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : Langa Tabiki
(données calculées sur la période 1951-1995[7])
Source : [7]

Aménagements

Il n'existe aucun pont franchissant le fleuve. À Saint-Laurent-du-Maroni, un bac permet de franchir le fleuve pour passer au Suriname. Il n'existe aucun barrage sur le fleuve et ses affluents.

Activités économiques

Tout au long de son cours se succèdent villages Bushinengué (Boni, Djukas, Paramaccans, Saramacas) et Amérindiens (Lokonos, Kali'nas, Wayanas, Tekos). Pour ces communautés situées à l'intérieur de la Guyane française le Maroni est une voie de communication essentielle. En l'absence de voie de communication routière la pirogue constitue le principal moyen de transport de la région. Au départ de Saint-Laurent-du-Maroni plusieurs sociétés, basées à Saint-Laurent, proposent leurs services pour le transport fluvial, tant du fret que des passagers, sur le Maroni, toutefois sans lignes régulières[8]. Les pirogues du Maroni se comptent par centaines. Elles restent le seul moyen de transport pour les riverains du fleuve. Les Amérindiens naviguent uniquement dans l'estuaire sur des pirogues larges et se terminant par une haute étrave. Les Bushinenge, population issue des anciens esclaves du Surinam, construisent des pirogues adaptées au passage des rapides. Étroites et longues, elles possèdent des extrémités curvilignes. Il est à noter que les pirogues à moteur et les canots-pagaies sont ornés d'entrelacs appelés tembé et de décorations d'inspiration moderne[9].

Surveillance

Le Maroni étant un fleuve frontalier, et la Guyane étant sujet à l'orpaillage, son contrôle militaire est assuré par un détachement du 9e régiment d'infanterie de marine de l'armée française, stationné à Saint-Jean-du-Maroni et qui dispose de pirogues pour remonter le Maroni et franchir les sauts.

Notes et références

Notes

  1. Abréviations : rd pour rive droite et rg pour rive gauche.

Références

  1. Sandre, « Fiche cours d'eau - Maroni (5---0000) » (consulté le ).
  2. Patrick Blancodini, « La frontière Suriname – Guyane française : géopolitique d’un tracé qui reste à fixer », sur Géoconfluences, (consulté le ).
  3. Pierre Dupont-Gonin, La Guyane française, le pays, les hommes, ses problèmes et son avenir., Genève, Paris, Droz, , 279 p. (lire en ligne), page 19.
  4. Atlas illustré de la Guyane, p. 47-50
  5. paysages de Guyane, « Séquence : Langa Tabiki » (consulté le ).
  6. Atlas illustré de la Guyane, p. 39
  7. Le Maroni Ă  Langa Tabiki.
  8. transport fluvial Ă  Saint Laurent du Maroni
  9. Les pirogues du Maroni

Bibliographie

  • sous la direction de Jacques Barret, Atlas illustrĂ© de la Guyane, Institut de recherche pour le dĂ©veloppement, , 218 p. (ISBN 2-7099-1471-9)
  • C.F.A. Bruijning und J. Voorhoeve (Ed.): Encyclopedie van Suriname. Amsterdam & Brussels (1977) B.V. Uitgeversmaatschappij Argus Elsevier, p. 256, 396-397 (ISBN 90-10-01842-3). (nl)

Voir aussi

Liens externes

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