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Saint-Jean-du-Maroni

Saint-Jean-du-Maroni est un lieu-dit de la commune de Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane, sur le fleuve Maroni, à 17 km au sud du centre de la sous-préfecture.

Saint-Jean-du-Maroni
Saint-Jean-du-Maroni
Relégation des récidivistes en 1885 à Saint-Jean-de-Maroni.
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Guyane
DĂ©partement Guyane
Arrondissement Saint-Laurent-du-Maroni
Intercommunalité Communauté de communes de l'Ouest guyanais
Commune Saint-Laurent-du-Maroni
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 5° 24′ 20″ nord, 54° 04′ 40″ ouest
Localisation
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Saint-Jean-du-Maroni
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Saint-Jean-du-Maroni

    Historique

    Saint-Jean-du-Maroni Ă©tait un des sièges du bagne de la Guyane française sous forme d'un camp militaire de 16 cases (en briques de l'Administration pĂ©nitentiaire). Il abritait le camp de la RelĂ©gation et ses fameux « pieds-de-biche Â». Ceux-ci Ă©taient soumis Ă  un rĂ©gime particulier qui les autorisait Ă  effectuer toutes sortes d'activitĂ©s pour eux-mĂŞmes, une fois leur tâche quotidienne effectuĂ©e. Il eut mĂŞme son propre théâtre.

    Les relégués étaient sous le coup de la loi de 1885 des multi-récidivistes, divisés en deux catégories[1] :

    • les relĂ©guĂ©s collectifs, vivant au camp, ils fournissaient un travail Ă  l'AP et devaient rĂ©pondre Ă  deux appels par jour[1] ;
    • les relĂ©guĂ©s individuels, ne faisant plus partie de la première catĂ©gorie, ils Ă©taient en semi-libertĂ© et pouvaient ĂŞtre Ă  leur propre compte[1].

    Albert Londres a tracé le portrait de ces hommes lors de sa visite aux bagnes de la Guyane, en 1923 :

    « Les pieds de biche ? Ce sont des voleurs. Ils ont leur ville : Saint-Jean. On les appelle aussi les pilons. Et Saint-Jean se prononce Saint-Flour. Officiellement ils ont pour nom : les relégués. Ils sont au nombre de huit mille cent soixante-sept. C’est le plus sale gibier de Guyane. Quand vous recommandez un homme pour une situation d'assigné : “Qu'est-ce que c’est ? vous demande-t-on. — Un assassin.— Très bien, nous le caserons.” Si vous dites : “C’est un Saint-Jean. — Jamais !” Chez Garnier, à Cayenne, chez Pomme-à-Pain, à Saint-Laurent, on se vante – ces gargotes se respectent – de ne pas recevoir de pieds-de-biche. Ce sont les honteux du bagne. L’auréole de la guillotine n’a pas brillé au-dessus de leur tête. Qu'est-ce c’est que ce tas de pouilleux volant trois poules par ici, cent francs dans ce tiroir, un tableau chez le marchand ? On ne peut pas fréquenter de “miteux” de cet acabit. La considération, ici, ne commence qu'au vol qualifié[2]. »

    Portrait de Gardebois, relégué au service du directeur du bagne lors de la visite d'Albert Londres

    Il conclut en expliquant à ses lecteurs ce qu'est la relégation :

    « La relégation ! Je ne m'imaginais pas que c'était ainsi. Quand on lit “condamné à tant et à dix ans d’interdiction de séjour”, on croit aisément qu'une fois sa peine achevée, l'homme n'a qu'à courir le monde pourvu qu'il ne rentre pas en France. Ce n’est pas cela. Il va à Saint-Jean, dit Saint-Flour. Aucun de ces grands enfants qui n'ait sur la conscience moins de six vols reconnus. Beaucoup en sont à vingt, trente, plusieurs à quatre-vingts, cent. C'est la crème la plus épaisse des fripouillards de France[2]. »

    — Au bagne (1923)

    C'est actuellement la base du régiment du service militaire adapté de la Guyane (RSMA-GY).

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Maurice Alhoy, Les bagnes : histoires, types; mĹ“urs, mystères, Paris, Gustave Havard, Dutertre et Michel LĂ©vy Frères, (lire en ligne)
    • Albert Londres, Au bagne, Éditions Le serpent Ă  plumes
    • Marion F. Godfroy, Bagnards, Ă©ditions du ChĂŞne, Paris, , 216 pages
    • Marion F. Godfroy, Vie de relations dans une commune pĂ©nitentiaire de la IIIe RĂ©publique, Actes du colloque de Saint-Laurent-du-Maroni, 1999

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

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