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Toxicité des munitions

Le problĂšme de la toxicitĂ© des munitions (militaires et de chasse) le plus Ă©tudiĂ© a d'abord Ă©tĂ© celui qui est induit par le plomb (cause de saturnisme et neurotoxique Ă  trĂšs faible dose chez le fƓtus et l'embryon), mais depuis quelques annĂ©es une littĂ©rature abondante a portĂ© sur le rĂŽle des munitions militaires, chimiques notamment parmi les sĂ©quelles de guerre.

Les accidents ou explosions groupĂ©s d'obus peuvent aussi ĂȘtre source d'une pollution significative, gĂ©nĂ©ralement largement diffusĂ©e par le souffle (ici train allemand de munition, touchĂ© lors de la PremiĂšre Guerre mondiale).

De nombreux composés toxiques ou écotoxiques ont été utilisés pour la fabrication de projectiles depuis trois siÚcles ; certains ne sont ni dégradables ni biodégradables (ex. : plomb, mercure, arsenic et plus récemment uranium appauvri dans le cas des munitions anti-blindage[1]).

D'autres ne sont que lentement dĂ©gradables (ex. : TNT, perchlorates
). Ils sont principalement retrouvĂ©s dans le sol et dans les sĂ©diments terrestres et marins oĂč ils peuvent exercer leurs effets toxiques, voire ĂȘtre remobilisĂ©s par les invertĂ©brĂ©s, les animaux fouisseurs, certains oiseaux[2]


D'autres composants sont moins toxiques, mais posent problùme au-delà de certaines seuils : nitrates, cuivre, zinc, laiton, cadmium


Les munitions chimiques contiennent des toxiques trÚs stables (tabun, sarin, ypérite, lewisite, arsine, etc.) tout particuliÚrement dans le cas des munitions immergées[3] en grande quantité aprÚs les deux guerres mondiales.

Enjeux

Un des enjeux est celui de la connaissance des risques et dangers induits (dans l'espace et dans le temps) par les munitions non-explosées et des polluants dispersés par les munitions tirées, au regard des services écosystémiques et de la santé publique, ici sur une ancienne zone de test et d'exercice.
Un cas particulier est celui de l'explosion accidentelle d'une quantité massive de munitions. Ici un cargo Liberty ship américain (SS Robert Rowan ; Liberty ship K-40) transportant des munitions vient d'exploser aprÚs avoir été touché par une bombe allemande. Dans ce genre de cas, le panache de fumée est susceptible de contenir une quantité significative de toxiques (résidus d'explosifs et mercure des amorces par exemple).
Un autre enjeu concerne la limitation des impacts environnementaux et sanitaires de la destruction de munitions (ici 8 t de munitions, prĂšs de Kerbala, en Irak en 2009 qui vont ĂȘtre dĂ©truites sans prĂ©cautions pour l'environnement).
En raison de l'extrĂȘme toxicitĂ© et de la volatilitĂ© de certains composĂ©s d'armes chimiques, les dĂ©mineurs et pompiers doivent prendre des prĂ©cautions particuliĂšres en cas de risques de fuites ou de contact avec l'intĂ©rieur d'une telle munition (ici soldat amĂ©ricain s'entraĂźnant Ă  faire face au risque chimique).

Les enjeux sont ceux de la santé environnementale (dans la perspective de l'approche One Health recommandée par l'OMS), et de la protection de la biodiversité.

En effet, depuis plus de deux siÚcles, un trÚs grand nombre de munitions ont été fabriquées puis utilisées ou stockées. Beaucoup ont été dispersées ou perdues dans l'environnement. Or nombre de leurs composants sont toxiques et pour certains non-dégradables.

En vieillissant ces munitions ou leur contenu restent dangereux et peuvent libérer des produits toxiques dans l'environnement.

Plusieurs des composés toxiques de munitions (ex. : plomb[4] et autres métaux lourds ou charge explosive ; TNT dans l'environnement marin par exemple[5]) ou mercure sont bioaccumulables. Ces produits posent problÚme pour l'environnement et la santé.

Les zones de test de nouvelles armes et/ou d'exercice militaire Ă  tir rĂ©el (sur terre ou en mer) sont choisies de maniĂšre Ă  ĂȘtre Ă©loignĂ©es des zones habitĂ©es ou cultivĂ©es (en forĂȘt parfois). Ces sites sont ainsi souvent d'une naturalitĂ© plus Ă©levĂ©e et souvent installĂ©s sur des milieux pauvres acides (souvent riches en biodiversitĂ© car les moins cultivĂ©s, ne recevant ni engrais ni pesticides, mais oĂč les mĂ©taux lourds sont susceptibles d'ĂȘtre les plus mobiles et les plus bioassimilables quand il s'agit de sites acides et humides). De plus, au XXe siĂšcle (ex. : PremiĂšre Guerre mondiale, guerre du Vietnam) les forĂȘts, jungles et maquis oĂč se cachent les combattants ou oĂč l'on cache mieux les canons ont Ă©tĂ© des cibles plus frĂ©quentes et plus lourdement attaquĂ©es, non sans impacts Ă©cologiques[6] - [7] - [8] - [9]. De mĂȘme pour les villes (Dresde par exemple).

Hors du plomb et mercure, certains des composés de munitions ont une toxicité qui a précocement été identifiée ; ainsi fin 1916, un communiqué du ministre anglais des Munitions, alertait déjà les usagers du TNT et les médecins quant au fait que cet explosif était aussi un poison[10]. Mais il a fallu plusieurs décennies pour qu'on se rende compte que l'ypérite était également cancérigÚne. La toxicité de nombreux composés et de leurs produits de dégradation est encore mal connue ou discutée (Acide picrique par exemple, explosif massivement utilisé durant la PremiÚre Guerre mondiale).

La connaissance et maĂźtrise de cette toxicitĂ©, une lĂ©gislation (qui semble avoir Ă©mergĂ© en AmĂ©rique du Nord dans les annĂ©es 1970[11]) adĂ©quate et adaptĂ©e aux risques et dangers pour l'environnement et la santĂ©[12], et des moyens appropriĂ©s de remĂ©diation sont des enjeux importants pour le XXIe siĂšcle, y compris concernant la rĂ©utilisation[13] de terrains militaires ou d'exercice ou ball-trap et la gestion des stocks de munitions chimiques dont certains ont environ un siĂšcle. Ronald L. Fournier & al. rappelaient en 1990 que « les munitions chimiques contiennent probablement les matĂ©riaux les plus toxiques jamais crĂ©Ă©es par l'homme et reprĂ©sentent un dĂ©fi unique pour ceux qui sont impliquĂ©s dans leur destruction » qui nĂ©cessite des procĂ©dures hautement sĂ©curisĂ©e et des fours spĂ©ciaux pour dĂ©truire les rĂ©sidus encore prĂ©sents sur les parties mĂ©talliques des munitions. Les composĂ©s organiques peuvent ĂȘtre dĂ©truits par la chaleur, mais non les mĂ©taux ou mĂ©talloĂŻdes tels que l’arsenic qui a abondamment Ă©tĂ© ajoutĂ© aux « gaz de combat » de la PremiĂšre Guerre mondiale[14].

Temporalité du problÚme

  • Un grand nombre de munitions non explosĂ©es ont Ă©tĂ© perdues, ou leurs sites d'enfouissement ont Ă©tĂ© oubliĂ©s. Pour les munitions chimiques ou stocks de gaz de combat, certains auteurs estiment que leur recherche devrait ĂȘtre poursuivie[15], voire accĂ©lĂ©rĂ©e, car les munitions anciennes non-explosĂ©es se corrodent peu et vont perdre leur contenu toxique ; Une meilleure utilisation des archives, photographies aĂ©riennes, enquĂȘtes gĂ©ophysiques, anecdotes, cartes anciennes, connaissance des tirs d'artillerie, analyses de sols ou d'eau, etc. peut y contribuer[16].
  • Le dĂ©rĂšglement climatique attendu pourrait exacerber les risques d'inondations de certaines zones de dĂ©pĂŽts de munitions enterrĂ©es. Il pourrait aussi rendre plus frĂ©quents et plus graves les incendies de forĂȘt (dont « forĂȘts de guerre » oĂč de nombreux obus sont encore prĂ©sent dans les couches superficielles du sol) ;
  • La pĂ©riode rĂ©cente a vu de nouveaux explosifs ou carburants de missiles et roquettes (carburants gazeux, liquides ou solides) introduits dans l'environnement ; dont l'uranium appauvri qui a Ă©tĂ© controversĂ© lors de la guerre du Golfe ou des Balkans. Il faut souvent du temps avant que l'on identifie la toxicitĂ© d'un nouveau produit. Ainsi, a-t-on utilisĂ© d'autres matĂ©riaux lourds pour les munitions perforantes, dont des alliages de tungstĂšne (HMTAs[17]) rĂ©putĂ©s ĂȘtre des « alternatives non toxiques » Ă  l'uranium[18]. Mais, quand on a injectĂ© des microparticules de composition identique aux HMTAs[19] dans le muscle de Rats, elles ont rapidement induit des cancers avec tumeurs mĂ©tastatiques agressives (sur le site d'implantation)[18]. Et l'introduction de particules de ce type[20] dans les poumons de rats a aussi induit une toxicitĂ© et des lĂ©sions pulmonaires[18].
  • Le perchlorate (toxique pour la thyroĂŻde[21] - [22]) est un composant pyrotechnique et un carburant de fusĂ©es, roquettes ou missiles[23] qui a Ă©tĂ© trĂšs utilisĂ© dĂšs la premiĂšre guerre mondiale dans certains pays. Il a significativement polluĂ© les sols de terrains militaires d'exercice et les nappes d'eau potable, par exemple en Californie[24] ou dans et autour de zones militaires amĂ©ricaines[25] sur le Massachusetts Military Reservation (MMR) Ă  Cape Cod dans le Massachusetts (États-Unis). En France, des perchlorates ont Ă©tĂ© trouvĂ©s dans plusieurs rĂ©gions en 2011 dans l'eau du robinet, dont en Aquitaine, dans le Bordelais oĂč 5 captages d'eau potable ont Ă©tĂ© polluĂ©s (jusqu'Ă  30 Â”g/L mesurĂ©s) par une usine du groupe Safran (fabrication de propulseurs pour missiles)[26]. Des taux dĂ©passant la norme ont Ă©tĂ© Ă©galement relevĂ©s dans les nappes d'eau potable en Midi-PyrĂ©nĂ©es, dans la Garonne, dans la rĂ©gion Toulousaine[26] puis dans le Nord-Pas-de-Calais (Arrageois, rĂ©gion lensoise, Douaisis et rĂ©gion d'HĂ©nin-Beaumont et dans quelques villages alimentĂ©s par des forages isolĂ©s, avec jusqu'Ă  ”g/litre Ă  Douai en 2012) ;
  • Nombre des composants de munitions sont rĂ©manents et certains ne sont pas dĂ©gradable aux Ă©chelles humaines de temps. Par exemple, des annĂ©es aprĂšs leur interdiction (lĂ  oĂč ils ont Ă©tĂ© interdits), la grenaille de plomb encore prĂ©sent dans le sol ou le sĂ©diment continue Ă  empoisonner les oiseaux qui les absorbent[27]

Types de toxicité

Plusieurs types de toxicité sont cités par la littérature scientifique à propos d'une partie des composés libérés par les munitions.

Ils varient bien entendu selon le type de munition, selon la dose et durĂ©e d'exposition, sachant Ă©galement que le composĂ© peut ĂȘtre libĂ©rĂ© au moment de la fabrication, de l'explosion ou lentement au cours de la dĂ©gradation de munitions ou de leurs composĂ©s abandonnĂ©s dans l'environnement. L'effet toxique peut ĂȘtre direct (toxicitĂ© aiguĂ« pour les organismes prĂ©sents) ou indirect (ex. : reconcentration par bioconcentration dans le rĂ©seau trophique) et/ou diffĂ©rĂ© dans le temps et l'espace (ex. : certains toxiques ne seront libĂ©rĂ©s dans l'environnement, Ă  partir d'un obus par exemple qu'aprĂšs plusieurs dĂ©cennies de corrosion de l'enveloppe de cet obus, ou encore dĂ©plĂ©tion de la vie du sol et de la matiĂšre organique Ă  la suite d'un excĂšs de plomb dans le sol[28]).

Certains composés de munitions sont classés comme :

  • cancĂ©rigĂšnes (ex. : YpĂ©rite) ;
  • neurotoxiques (ex. : plomb, mercure, arsenic mĂȘme Ă  faible dose pour les deux premiers) ;
  • cytotoxiques (ex. : 2,4,6-TrinitrotoluĂšne[29]) ;
  • perturbateur endocrinien (ex. : mercure) ;
  • gĂ©notoxique (ex. : TNT[30]) et/ou mutagĂšnes (ex. : suspectĂ© pour le TrinitrotoluĂšne, le TĂ©tryl ou le RDX[31]). Ces caractĂ©ristiques toxicologiques sont d'exploration plus rĂ©cente. Leur Ă©tude bĂ©nĂ©ficiera de tests et biomarqueurs plus prĂ©cis qui ont Ă©tĂ© rĂ©cemment mis au point (test des comĂštes ou bioessai sur suspension de salmonelles[32]) ;
  • Ă©cotoxiques. Les produits toxiques pour l'homme sont Ă©cotoxiques pour de nombreuses autres espĂšces. L'onde de choc et la chaleur libĂ©rĂ©e par l'explosion d'un obus, d'une roquette, bombe
 dans le sol ont aussi des effets Ă©cotoxiques immĂ©diats (mais non durables) respectivement en tuant ou blessant les animaux exposĂ©s au blast et/ou en les brĂ»lant. Un effet un peu plus durable est la destruction de la matiĂšre organique autour du point d'explosion (dĂ©truite Ă  32 Ă  80 %, selon Kristina GreičiĆ«tė & al. 2007[33]). Outre le plomb et ses additifs (arsenic et antimoine) le cuivre, trĂšs utilisĂ© dans les munitions, militaires notamment, n'est toxique pour l'homme qu'Ă  forte dose, mais il l'est Ă  des doses moindres pour d'autres mammifĂšres (mouton par exemple) et Ă  trĂšs faibles doses pour certains organismes aquatiques (algues, planctons, invertĂ©brĂ©s marins ou leurs propagules). Il a Ă©tĂ© notĂ© par les chirurgiens en ophtalmologie que les fragments de balle ou chemisage de cuivre ayant pĂ©nĂ©trĂ© l'oeil y sont moins bien tolĂ©rĂ©s que le plomb, la poudre de munition ou le verre[34]. Il s'est souvent associĂ© Ă  un effet de souffle traumatisant pour l'Ɠil. De plus comme le plomb, le cuivre et ses alliages ne sont pas aimantables le chirurgien ne peut donc pas s'aider d'un aimant ou Ă©lectroaimant pour le retirer de l'Ɠil[34]. La toxicitĂ© oculaire dĂ©pend de l'alliage en cause : « Plus le corps Ă©tranger contient de cuivre pur, plus il est toxique. Si le cuivre pur dĂ©passe 85 %, le corps Ă©tranger entraĂźne une chalcose aiguĂ« »[34].


Un mĂȘme composant de munition (ex. : hexahydro-1,3,5-trinitro-1,3,5-triazine[31]) peut ĂȘtre caractĂ©risĂ© par plusieurs formes de toxicitĂ©[31] En outre, certains produits (mĂ©taux lourds notamment) peuvent mutuellement renforcer leur toxicitĂ©[35] (et Ă©cotoxicitĂ©) ou exacerber celle d'autres produits (effets dits synergiques et possible effets de potentialisation). Des interactions toxiques, pouvant conduire Ă  la mort, ont aussi Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©es pour certains composĂ©s organiques (charge explosive) de munitions, par des tests faits (1990) sur des rats de laboratoire[36].

Plomb versus « sans plomb »

Depuis l'invention de l'arme à feu et la diffusion des mousquets, le plomb, pour sa densité et sa ductilité, et en dépit de sa toxicité, a été de plus en plus utilisé pour fabriquer les munitions.
Ici : munitions de la guerre de SĂ©cession et de la PremiĂšre Guerre mondiale. Balles de mousquet (ronde) et de fusils.
Comparaison des impacts de quatre types de balles (dont seule la quatriÚme est en plomb) et de leurs effets de cavitation rendus visibles dans des blocs de « savon balistique ». La premiÚre balle n'a pas de perte apparente de matiÚre, la quatriÚme en a perdu le plus (il s'agit de plomb, probablement durci avec un peu d'antimoine et d'arsenic).
(A) Balle Impala LS sans plomb (ILS).
(B) Balle Brennecke TAG sans plomb (TAG).
(C) Balle sans plomb Barnes TSX (TSX).
(D) Balle Norma Volcano (NVU) Ă  base de plomb.
Rem : la cavité produite par la balle ILS sans plomb est située la plus « en profondeur » dans le bloc. Il existe des différences considérables entre les balles sans plomb concernant la conversion de l'énergie en volume de cavitation, ainsi que pour le nombre de fragments, leur type de dispersion et la forme de la cavité. La balle TSX sans plomb a des effets remarquablement similaires à ceux de la balle NVU contenant du plomb dans tous les paramÚtres ici quantifiés, « à l'exception du nombre de fragments »[37] - [38].
Mise en évidence de la forme et taille de la cavité, puis du « nuage de fragments de plomb » laissé par la désintégration partielle de la balle en plomb toxique[38].
Mise en évidence de l'ensemble du "nuage de fragments de plomb"[38] Cavitation et désintégration d'une balle au plomb, selon son énergie cinétique (ici croissante de haut en bas)
A à D: Cavités à énergies croissantes. De nombreux fragments de plomb toxique sont visibles (gris clair).
E : Cavity volume plotted over deposited energy with higher for the quadratic regression than for linear regression
F: Le ratio volume de la cavité / énergie déposée augmente avec l'énergie déposée. Plus l'énergie cinétique de la balle est important, plus grand est le nombre de fragments de plomb toxique et plus ils sont dispersés.
Balles (dont seules celles de la derniÚre rangée sont en plomb) récupérées aprÚs un essai balistique ; leur pesage permettra de calculer l'énergie déposée dans la blessure ainsi approximativement modélisée[38].

Depuis l'invention de l'arme Ă  feu, c'est le toxique le plus utilisĂ© dans les munitions, et le plus couramment retrouvĂ© dans les fumĂ©es de tir[39]. Durant les guerres, certaines zones ont reçu un grand nombre de balles de plomb provenant des cartouches de fantassins et des obus Ă  balles (ex. : environ un million d'obus tirĂ©s le lors de la bataille de Verdun[40] (par 1 407 canons cĂŽtĂ© allemand[40]).

Les amorces de la presque totalité des milliards de munitions tirées depuis 150 ans par les chasseurs et toutes les armées étaient constituées de fulminate de mercure, puis d'azoture de plomb, contenant deux métaux non biodégradables et susceptibles de durablement polluer l'air, l'eau et les sols et d'affecter les écosystÚmes.

En 2004, des analyses rĂ©alisĂ©es Ă  l'initiative de l'ONF et portant sur 90 Ă©chantillons de foies de sangliers provenant de la forĂȘt de Verdun (anciens champs de bataille et polĂ©mosylvofacies) ont montrĂ© que 11 % des Ă©chantillons contenaient une teneur en plomb supĂ©rieure Ă  la norme europĂ©enne concernant les substances indĂ©sirables pour les animaux d'Ă©levage (jusqu'Ă  12 fois le seuil autorisé ).

Sur ces mĂȘmes zones (les forĂȘts sont des lieux chassĂ©s et ont souvent Ă©tĂ© concernĂ©es par les guerres) ou ailleurs, Ă  chaque saison de chasse, et lors de chaque guerre (ou lors d’exercices en extĂ©rieur), ce plomb s’est accumulĂ© dans l’environnement.

Le plomb des grenailles de chasse et de ball-trap s'est accumulĂ© sous des formes dangereuses pour les oiseaux d’eau et leurs consommateurs dans les forĂȘts, sur leurs lisiĂšres, dans les champs et surtout dans les zones humides, dont le nombre et la surface a par ailleurs beaucoup diminuĂ©, forçant les oiseaux Ă  s'y concentrer.

Plusieurs cas sont à différencier concernant leurs causes et impacts :

  1. Les munitions d’exercice. Elles concernent surtout des sols utilisĂ©s pour des activitĂ©s militaires (stockage, transport[41] - [42]), terrains militaires[33], (champs de tir[43], polygone d'exercice, etc.) qui sont gĂ©nĂ©ralement des zones assez bien circonscrites, mais oĂč le taux de plomb peut ĂȘtre localement trĂšs Ă©levĂ©. Sur de tels sites, en Europe sur deux terrain militaires (de GaiĆŸiĆ«nai de Kairiai[33]) Kristina GreičiĆ«tė & al (2007) ont par exemple observĂ© une contamination du sol par le plomb s’échelonnant de mg de plomb par kg de sol Ă  plus de 60[33]. Sur ces mĂȘmes sites, la contamination par le plomb et le cuivre Ă©tait nettement plus dense dans les 20 premiers centimĂštres puis dĂ©clinait jusque environ m de profondeur, alors que celle par le zinc Ă©tait plus concentrĂ©e en surface (20 premiers centimĂštres) et faibles en dessous[33] ;
  2. La grenaille de plomb issue du ball-trap (elle est a priori la plus facile à localiser, à inerter et éventuellement à récupérer) ;
  3. Les munitions de guerre, dispersées, munitions non explosées ; dans cette catégorie figure le cas particulier des munitions chimiques ;
  4. Les stocks de munitions de guerre non utilisĂ©es ou rĂ©cupĂ©rĂ©es lors du dĂ©sobusage ou du dĂ©minage. Ce sont souvent des munitions enfouies ou immergĂ©es et mĂ©langĂ©es. Si elles sont anciennes, en raison de leur corrosion et du risque d'explosion (ou de fuites s'il s'agit d'armes chimiques), elles sont difficiles Ă  identifier, Ă  dĂ©placer et Ă  dĂ©manteler, de mĂȘme que leurs sites d'entreposage[44] et Ă  recycler[45] ;
  5. Les munitions de chasse Ă  balle ou Ă  grenaille de plomb, de bismuth ou d’autres mĂ©taux toxiques trĂšs prĂ©sentes dans toutes les zones humides trĂšs chassĂ©es[46], assimilables Ă  des dĂ©chets toxiques et/ou dangereux en quantitĂ©s dispersĂ©es, difficiles Ă  rĂ©cupĂ©rer, ce qui a justifiĂ© que dans les annĂ©es 1990 l'accord AEWA, en lien avec le PNUE, propose l'interdiction de la chasse Ă  la grenaille de plomb dans les zones humides[47]. Certains oiseaux au bec long peuvent ingĂ©rer des billes de plomb qu'ils trouvent en profondeur[48] ;
  6. Les balles issues de munitions de guerre et autres billes de plomb dispersées par les obus Shrapnel ; ces munitions sont difficiles à récupérer.

L'accumulation de ce plomb peut encore ĂȘtre source de saturnisme chez les animaux sauvages (et potentiellement chez les consommateurs de gibier vivant ou ayant antĂ©rieurement vĂ©cu sur des zones Ă  risque)[49].

Le plomb mou (pur et non-durci par de l'antimoine ou de l'arsenic) est encore plus propice Ă  se volatiliser, se fragmenter et Ă  causer un saturnisme aggravĂ© et rapide en cas de blessure par balle[50]. À titre d'exemple un homme de 38 ans a Ă©tĂ© blessĂ© par une munition de plomb mou (30 g) aprĂšs qu'elle ait traversĂ© une porte (elle Ă©tait destinĂ©e Ă  faire sauter le verrou et/ou les gonds)[50]. Des fragments de cette balle ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans la partie gauche de son thorax gauche, dans son Ă©paule gauche et dans le plexus brachial gauche. AprĂšs un passage en rĂ©animation, le patient s'est vu prescrire une recherche de plomb sanguin (rĂ©sultat : 1048 ÎŒg/L Ă  7 jours atteignant 1566 ÎŒg/L au 11e jour) car il « Ă©tait en Ă©tat de fatigue extrĂȘme, de constipation et d’atteinte neurologique pĂ©riphĂ©rique cubitale gauche. Un traitement par succimer et de l’EDTA Ă  j14, j21, j44, j61 ainsi que l’extraction chirurgicale de morceaux de plomb Ă  j52 a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©, aprĂšs amĂ©lioration de l’état de santĂ© initial »[50], cependant trois ans aprĂšs il Ă©tait encore victime d'un saturnisme chronique (clinique et biologique) nĂ©cessitant des chĂ©lations successives. Le lieu des rĂ©sidus de plomb (plĂšvre et Ă©paule) explique la gravitĂ© de ce saturnisme[50]. Les cheveux du patient contiennent encore une dose significative de plomb (qui a la mĂȘme signature isotopique que la munition qui l'a blessĂ©)[50].

Les problÚmes identifiés

L'intoxication saturnine du gibier d'eau a Ă©tĂ© scientifiquement dĂ©montrĂ©e dĂšs les annĂ©es 1950 par Bellrose en AmĂ©rique du Nord[51]. Le problĂšme a ensuite Ă©tĂ© identifiĂ© chez de nombreuses autres espĂšces d'oiseaux, y compris non chassĂ©es et de grande taille comme les cygnes[52] - [53]. Chez tous les animaux Ă  sang chaud, le plomb ingĂ©rĂ© sous forme molĂ©culaire passe rapidement pour partie dans le sang (le reste est Ă©vacuĂ© dans les excrĂ©ments et moindrement dans l'urine)[54]. Il est concentrĂ© par les reins et le foie, ou fixĂ© dans le cerveau et les os. Or, les oiseaux d'eau qui n’ont pas de dents recherchent et mangent normalement de petits cailloux arrondis (appelĂ©s gritt) qui sont stockĂ©s dans le gĂ©sier oĂč ils broient les aliments[54] ; Ă  leur place, les oiseaux ingĂšrent du plomb (ou d’autres mĂ©taux lourds toxiques tels que le bismuth). Plus les aliments sont durs, plus ce plomb se solubilise vite[54]. À titre d’exemple, 6 billes de plomb ingĂ©rĂ©es avec du maĂŻs le matin sont parfois le soir en totalitĂ© dĂ©jĂ  solubilisĂ©es et passĂ©es dans le sang du canard qui pourra en mourir. Ce plomb est passĂ© dans son sang 20 fois plus vite que s’il avait Ă©tĂ© ingĂ©rĂ© avec des aliments « mous »[55].

Or le maĂŻs ou le blĂ© dur sont utilisĂ©s pour l’égrainage ou recherchĂ© par les oies et grues qui s’intoxiquent ainsi dans les champs chassĂ©s, ou situĂ©s autour des marais chassĂ©s ou de ball-trap. Des Bernaches sont ainsi massivement mortes de saturnisme aigu au Canada, dans les champs de maĂŻs et de blĂ© d'automne du Colorado (Szymczak et Adrian, 1978). De mĂȘme qu’en Grande-Bretagne des oies Ă  bec court et des oies cendrĂ©es parfois plus touchĂ©es sur des sites de ball-trap en rĂ©gions agricoles que dans les marais rĂ©putĂ©s Ă  haut risque (Mudge, 1983). À Oak Hammock (Manitoba), tirer dans les marais Ă©tait interdit, mais permis dans les champs pĂ©riphĂ©riques. Des Bernaches du Canada qui subsistaient dans les marais mouraient de saturnisme aigu aprĂšs s'ĂȘtre nourries dans ces champs (Hochbaum, 1993) (la culture sans labour ne favorise pas l’enfouissement des plombs).

Le plomb de chasse contamine la chaĂźne alimentaire, mĂȘme dans des rĂ©gions reculĂ©es comme en Alaska[56] et peut affecter l'Homme[57]. Ceci est clairement dĂ©montrĂ© par le traçage isotopique du plomb, notamment chez les inuits[58]. Les sites de ball-trap sont Ă©galement trĂšs concernĂ©s[59].

Des substituts moins toxiques ou rĂ©putĂ©s non-toxiques existent. La grenaille d’acier semble la solution idĂ©ale du point de vue environnemental, testĂ©e depuis les annĂ©es 1970 aux États-Unis aprĂšs reconnaissance par les autoritĂ©s gouvernementales de problĂšmes de saturnismes chez les canards ingĂ©rant de la grenaille de plomb sur les lieux de chasse[60]. Le , le conseil national de la chasse et de la faune sauvage a souhaitĂ© que la France prenne des mesures concrĂštes pour tenir ses engagements imminents de l'Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (interdiction du plomb dans les zones humides pour l’an 2000 au plus tard).

Le plomb n’étant pas biodĂ©gradable, la grenaille se dĂ©lite ou s’oxyde ou est peu Ă  peu Ă©rodĂ©e ou enfouie, mais reste accessible ou biodisponible des dĂ©cennies voire des siĂšcles ou des millĂ©naires[54]. Aux États-Unis, une Ă©tude a prouvĂ© que la mortalitĂ© par saturnisme restait trĂšs Ă©levĂ©e, mĂȘme 40 ans aprĂšs l'interdiction de chasse, sur une zone humide pourtant devenue rĂ©serve naturelle[61].

Dans les zones humides trĂšs chassĂ©es (ex. : Camargue[62] - [63] oĂč dĂšs 1960, Hoffmann identifie le saturnisme comme « flĂ©au de la sauvagine en Camargue »[64], ou Lac de Grand-Lieu selon une publication de chercheurs de l'Ă©cole nationale vĂ©tĂ©rinaire de Nantes dans une revue de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage[65] par exemple oĂč une Ă©tude faite de 1987 Ă  1990 sur la contamination du milieu par le plomb, sur deux zones chassĂ©es, l'une vaseuse et l'autre argileuse, via l'Ă©chantillonnage de 2 500 cm3 de sol (« filtrĂ©s pour ne retenir que des particules identiques Ă  celles du grit consommĂ© par les canards » ; 70 % des particules Ă©taient des plombs en terrain vaseux (pour 7 prĂ©lĂšvements de sol faits en )[65] et 0,03 Ă  0,06 % en terrain argileux (pour 20 prĂ©lĂšvements faits en et 16 en [65]) et plus encore dans les zones humides et acides, la biodisponibilitĂ© et la bioconcentration peuvent ĂȘtre trĂšs aggravĂ©es.

Dans les annĂ©es 1980 on montre que via la prĂ©dation, Ă  partir des zones humides chassĂ©es, toute la chaĂźne alimentaire est concernĂ©e[66] - [54]. Exceptionnellement, mĂȘme les plantes pourtant peu sensibles au plomb ne poussent plus ou presque plus


Enjeux Ă©cologiques et sanitaires : Outre que les consommateurs de gibiers Ă  risque (ex. : oiseaux d’eau, bĂ©casse, sanglier) peuvent ĂȘtre victimes d’un saturnisme chronique induit[67], ces intoxications tuent des millions d’oiseaux[54], alors que des alternatives existent depuis longtemps[68] (la grenaille d’acier avait mĂȘme prĂ©cĂ©dĂ© la grenaille de plomb). Cette forme de saturnisme a aussi des impacts fonctionnels sur les Ă©quilibres Ă©cologiques, encore mal compris, incluant les aspects prĂ©dateurs/proies[54].

Munitions militaires

Le gestionnaire de risque distingue les problĂšmes posĂ©s par les toxiques dĂ©jĂ  Ă©mis dans l'environnement par le tir de munitions et celui des toxiques encore prĂ©sent dans des munitions non-explosĂ©es ; Ă  titre d'exemple, en France, selon les spĂ©cialistes français du dĂ©minage interrogĂ© sur le dĂ©minage par une commission d'Ă©lus prĂ©sidĂ©e par M. Jacques LARCHÉ, SĂ©nateur :

  • 1/4 du milliard d'obus tirĂ© pendant la PremiĂšre guerre mondiale et 1/10e des obus tirĂ©s durant la Seconde guerre mondiale n'ont pas explosĂ© pendant ces conflits ;
  • depuis 1945 (dĂ©minage organisĂ©), plus de 660 000 bombes ont Ă©tĂ© dĂ©gagĂ©es, ainsi que 13,5 millions de mines et 24 millions d'obus ou autres explosifs ;
  • la dangerositĂ© des munitions ne s'attĂ©nue pas avec le temps, au contraire. En 56 ans, 617 dĂ©mineurs sont morts en service.

De mĂȘme les dĂ©mineurs distinguent la toxicitĂ© des armes chimiques (intentionnellement hautement toxiques) et celle des munitions dites « conventionnelles » qui contiennent des toxiques fonctionnels, en moindre quantitĂ©.

Munitions chimiques

Pour les obus non explosés trouvés aprÚs 1918, les démineurs redoutent toujours une fuite des gaz de combat qu'elles peuvent contenir.
Ces produits sont encore actifs dans la plupart des cas, mĂȘme prĂšs de 100 ans aprĂšs l'armistice de 1918 (fin 1918, 1/3 environ des obus qui sortaient des chaĂźnes de fabrication Ă©taient des munitions chimiques !). Les toxiques prĂ©sents dans ces obus sont surtout les « Clark I » (chlorure de diphĂ©nylarsine) et « Clark II » (cyanure de diphĂ©nylarsine) que les dĂ©mineurs trouvent dans les obus dispersĂ©s dans les sols agricoles, urbains et forestiers, notamment dans les obus allemands « Ă  croix bleue ». Les Français ont inventĂ© et utilisĂ© la vincennite (mĂ©lange de trichlorure d'arsenic, tĂ©trachlorure d'Ă©tain, trichloromĂ©thane (chloroforme) et d’acide cyanhydrique.

Toujours durant la PremiÚre Guerre mondiale, des composés organiques halogénés ont été utilisés comme toxiques de combat : ce sont par exemple le bromacétone, le sulfure d'éthyle dichloré (dit ypérite) et le trichloronitrométhane (ou chloropicrine). Des composés chimiques chlorés étaient ajoutés dans les munitions dont le chlorobenzÚne, tétrachlorure de carbone ; ils sont également toxiques[69] - [70].Hanslian Rudolf, Der chemische Krieg. Berlin, Mittler, 1927, p. 411). La plupart de ces produits sont toxiques à faible, voire à trÚs faible dose[71].

De nombreux autres toxiques (neurotoxiques notamment) ont été développés ensuite, mais ils semblent n'avoir été utilisés que trÚs rarement. Certaines de ces munitions peuvent aussi avoir été jetées dans l'environnement.
Le un rapport d'expertise avait alertĂ© sur l'« Ă©tat de dĂ©gradation extrĂȘme » d'un dĂ©pĂŽt d'obus chimiques Ă  Vimy avec, malgrĂ© les prĂ©cautions prises, le « danger d'une explosion imminente » et de dispersion de gaz toxique. 12 500 habitants ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s le , pour le transfert sĂ©curisĂ© de 55 t de munitions chimiques vers le camp de Suippes (Marne). 560 habitants du ChĂątelet-sur-Retourne (Ardennes) ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©s le pour une autre opĂ©ration de dĂ©minage (9 000 obus de 14-18 dĂ©couverts en janvier 2001 lors de la construction d'un lotissement, transfĂ©rĂ©es vers le dĂ©pĂŽt de Laon-Couvron (Aisne).

Ces problĂšmes ont motivĂ© une proposition de rĂ©solution (no 331, 2000-2001), tendant Ă  la crĂ©ation d'une commission d'enquĂȘte relative Ă  la prĂ©sence sur le territoire national de dĂ©pĂŽts de munitions datant des deux guerres mondiales, aux conditions de stockage de ces munitions et Ă  leur destruction (prĂ©sentĂ©e par MM. Jacques Machet, Philippe Arnaud, Jacques Baudot et RĂ©mi Herment, sĂ©nateurs), et il existe au sĂ©nat un groupe d'Ă©tudes sur la sĂ©curitĂ© et la dĂ©fense civile.

Munitions dites conventionnelles

Elles sont Ă©galement sources de risque de pollution (chronique ou aiguĂ«). À titre d'exemple :

  • chaque obus muni de sa douille contient deux amorces contenant chacune deux grammes de fulminate de mercure, soit un gramme de mercure toxique pur) ;
  • tous les explosifs nitro-aromatiques (ex. : 2,4,6-trinitrotoluene (TNT), hexahydro-1,3, 5-trinitro-1,3,5-triazine (RDX), octahydro-1,3,5,7-tetranitro-1,3,5-tetrazocine (HMX) ou encore N-methyl-N,2,4,6-tetranitroaniline (tetryl)) prĂ©sentent une toxicitĂ© pour l'homme et/ou l'environnement ; ils laissent des rĂ©sidus toxiques plus ou moins persistants qui contamineront l'environnement aprĂšs leur dĂ©tonation[72] - [73]. (C'est un fait utilisĂ© par les enquĂȘteurs pour identifier les explosifs et leur provenance aprĂšs un tir ou une explosion). Le nitrotoluĂšne, le nitrobenzĂšne et le nitrophĂ©nol, et moindrement le nitroanisol et de nitronaphtaline ont Ă©tĂ© utilisĂ©s dĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale ;
  • l'explosif le plus commun en 1914-1918 Ă©tait l'acide picrique qui est toxique. L'enveloppe (chemise) des munitions et en particulier des obus est trĂšs robuste, mais non Ă©ternelle. L'oxydation des obus non explosĂ©s entraĂźne la formation de picrates trĂšs instables (explosif) qui rendent ces obus de plus en plus dangereux avec le temps ;
  • les douilles Ă©taient quant Ă  elles remplies de nitrates (qui sans ĂȘtre toxique lorsque prĂ©sent Ă  faible dose, pose Ă  des doses plus importantes de graves problĂšmes environnementaux dont eutrophisation voire dystrophisation des milieux) ;
  • le cuivre, le cadmium, le zinc, le plomb, l'arsenic et l'antimoine[35] Ă©taient des composants ou contenus classiques des munitions conventionnelles. Beaucoup d’obus allemands de la pĂ©riode 14-18 contenaient un fumigĂšne Ă  base d’arsenic pour permettre aux artilleurs de mieux repĂ©rer le point d’impact de l'obus et rĂ©gler leur tir. L'arsine a Ă©tĂ© trĂšs utilisĂ©e dans les obus chimiques et la destruction d'armes chimiques non utilisĂ©es ou non-explosĂ©es aprĂšs les opĂ©rations de dĂ©sobusage a Ă©tĂ© source de pollutions durables[74]. Ces mĂ©talloĂŻdes et mĂ©taux sont des polluants majeurs aux doses oĂč ils sont prĂ©sents dans ces munitions. De plus la toxicitĂ© de ces produits est synergiquement exacerbĂ©e. Le mercure perdu ou utilisĂ© par les amorces de munitions militaires est surtout liĂ© Ă  la pĂ©riode 14-18 et 39-45 en Europe, dont en Allemagne, Belgique et France (surtout dans la Zone rouge (sĂ©quelles de guerre) pour la France) et localement dans les autres pays en conflit, y compris sous la mer en Baltique est un mĂ©tal volatil qui a pu se diluer plus tĂŽt que les autres dans l'environnement. Sous forme de fulminate dans les amorces, il peut cependant persister plus longtemps.

Divers pays dont le ViĂȘt Nam, le Laos et des pays du Moyen-Orient ont souffert et souffrent encore de graves sĂ©quelles de guerre plus rĂ©centes, liĂ©es aux munitions non explosĂ©es, ou aux munitions immergĂ©es.

Toxicité des composants d'une munition

Exemples de composés toxiques utilisés dans les armes chimiques

Nom communNom chimiqueSolubilité dans l'eau
(en gramme/litre)
(+/- selon température, salinité, agitation)
Commentaire
Bertholite
Chlore
Chlore (no CAS : 598-31-2) ?Corrosif, irritant pulmonaire, utilisé dÚs 1915
BromoacétoneBromoacétone (no CAS : 598-31-2)Assez peu soluble dans l'eauGaz lacrymogÚne, toxique
Bromure de xylyle ou
T-Stoff
Bromure de xylyle, Bromure de méthylbenzyle
(C8H9Br)
Cet organobromé a 3 isomÚres désignées collectivement
par le no CAS 35884-77-6
?Gaz lacrymogĂšne et toxique utilisĂ© dĂšs 1914, il sera l'un des composants des « obus Ă  croix blanche » allemands (Weisskreuz). le T-Stoff et utilisĂ© comme gaz de combat notamment dans des obus sur le front russe, oĂč il fit 9 000 morts[75]. Il sera ensuite aussi un composant de carburant pour avions-fusĂ©es.
Adamsite (arme chimique)
Agent DM,
Sternite
Diphenylaminechlorarsine, 10-chloro-5,10-dihydrophenarsazine
no CAS : 578-94-9
Presque insolubleSynthétisé en 1915, utilisé durant la premiÚre guerre mondiale
CA [BBC]Bromobenzyl Cyanide (no CAS : 5798-79-8)Presque insoluble
CAPα-Chloroacétophénone (no CAS : 532-27-4)< 1
ChloropicrineTrichloronitromĂ©thaneMoyennement soluble : 1 620 mg·l-1 Ă  5 000 mg·l-1 Ă  22 °C,
stable (pas d'Hydrolyse) Ă  pH 7
Également utilisĂ© pour « gazer » des animaux dits « nuisibles » dans leur terrier
CKChlorure cyanurique (no CAS : 506-77-4)Soluble dans l'eau (60 Ă  70, voire 158 selon les sources)
Chlorure d'Ă©tain(IV)TĂ©trachlorure d'Ă©tain,
Chlorure stannique no CAS : 598-31-2
Soluble dans l'eau froide
Clark Ichlorodiphénylarsine (no CAS : 712-48-1)2
Clark IIDiphénylcyanoarsine (no CAS : 23525-22-6)2
ZyKlon-B
(Cyclon-B)
Cyanure d'hydrogĂšne (Hydrogen Cyanide) (no CAS : 74-90-8)Miscible (1500)
DiphosgĂšne
(ou « Agent DP »)
Trichlorométhyl chloroformate no CAS : 503-38-8Presque insolubleCe produit a remplacé le diphosgÚne
Éthyl 2-BromoacĂ©tate no CAS : 105-36-2 ?LacrymogĂšne, d'abord utilisĂ© par la police française en 1912, puis comme composant des obus Ă  croix blanche (Weisskreuz)
HN-22,2'-Dichloro-Nméthyldiéthylamine (no CAS : 51-75-2)Modérément soluble (12)
HN-3Tris(2-chloroéthyl)amine
N(CH2CH2Cl)3 (no CAS : 555-77-1)
Insoluble (0.16)Cytotoxique, vésicant
KSK [SK]Ethyl Iodoacétate
[623-48-3]
Insoluble
Lewisite 1
[Agent L] 1
2-Chlorovinyl dichlorarsine
(2-chlorovinyldichlorarsine) (no CAS : 541-25-3)
Lewisite 1 : 2-Chlorovinyldichlorarsine (2-chloroethenyl) (arsinous dichloride pour les anglophones) (no CAS : 541-25-3)
Quasi-insoluble (0.51), mais un peu plus que l'YpériteVésicant, cytotoxique, utilisé lors de la PremiÚre Guerre mondiale et de la guerre sino-japonaise
Lewisite 2
[Agent L] 2
Lewisite 2 : Bis(2-chlorovinyl)chlorarsine (bis (2-chlorovinylarsonous) chloride pour les anglophones) (no CAS 40334-69-8)Quasi-insoluble (0.51), mais un peu plus que l'YpériteVésicant, cytotoxique, utilisé lors de la PremiÚre Guerre mondiale et de la guerre sino-japonaise
Lewisite 3
[Agent L] 3
Lewisite 3 : Tris(2-chlorovinyl)arsine. (tris(2-chlorovinyl)arsine pour les anglophones) (no CAS 40334-70-1)Quasi-insoluble (0.51), mais un peu plus que l'YpériteVésicant, cytotoxique, utilisé lors de la PremiÚre Guerre mondiale et de la guerre sino-japonaise
Gaz moutarde
Ypérite
Bis-(dichloroéthyl)-sulphide (no CAS : 505-60-2)TrÚs peu soluble dans l'eau, car forme une croûte protectrice
(0 Ă  0.07, mais jusqu'Ă  0,8 selon les sources)
Vésicant, cytotoxique, utilisé lors de la PremiÚre Guerre mondiale
Gaz Moutarde T
[O-Mustard]
Bis(2-chloroethylthioethyl)ether (no CAS : 63918-89-8) ?Vésicant, cytotoxique, utilisé lors de la PremiÚre Guerre mondiale
N-Mustard
[N-Lost, HN-1]
N-ethyl-2,2-dichlorodiethylamine (no CAS : 538-07-8)Presque insoluble
PhosgÚneDichlorure de méthanoyle,
Oxychlorure de carbone ou
dichlorure de carbonyle
no CAS : 75-44-5
COCl2
TrÚs soluble dans l'eau avec laquelle il réagit (9)Agent suffocant utilisé dÚs la premiÚre guerre mondiale
Sarin
[Agent GB]
(RS)-O-isopropyl méthylphosphonofluoridate ou
O-Isopropyl MĂ©thylphosphonofluoridate
no CAS : 107-44-8
Miscible Ă  l'eauViolemment neurotoxique (0,01 ppm peut ĂȘtre fatal).
Cyclosarin
[Agent GF]
cyclohexyl méthylphosphonofluoridate ?Violemment neurotoxique
Soman
[Agent GD]
méthylfluorophosphonate de pinacolyle (IUPAC)
no CAS : 96-64-0
Données variant selon les sources :
15 Ă  34 ou moins de 21
Hautement neurotoxique (deux fois plus que le Sarin, mais moins que le cyclosarin
Tabun
[Agent GA]
Ă©thyl N, Ndimethylphosphoramidocyanidate
no CAS : 77-81-6
Miscible dans l'eau
(72 Ă  120, selon les sources)
YpĂ©rite d'hiverbis-(dichloroethyl)-sulphide [63 %] and 2-chlorovinyl dichlorarsine [37 %] (no CAS : 505-60-2 et 541-25-3) ?produit conçu pour ĂȘtre efficace dans le froid (moins soluble que l'YpĂ©rite)

Exemples d'agents toxiques ou écotoxiques de type explosif ou agent propulsif (utilisés dans les douilles, amorces, canons de marine, fusées
)

Nom communNom chimiqueSolubilité dans l'eau
(en gramme/litre)
(+/- selon température, salinité, agitation)
Commentaire
Fulminate de mercureFulminate de mercure
[CAS:628-86-4]
TrÚs peu soluble (souvent mélangé à une cire)
Amatol2,4,6-Trinitrophénol + Nitrate d'ammonium
[CAS:8006-19-7] ; [CAS:88-89-1] et [CAS:6484-52-2]
ComplĂštement soluble (14)Eutrophisant
CorditePropulsif qui a connu de nombreuses formulations,
à base de Nitrocellulose ; Nitroglycérine; nitroguanidine
Peu soluble (souvent mélangé à une cire)Eutrophisant à long terme
HMXOctahydro-1,3,5,7-Tetranitro-1,3,5,7-Tetrazocine
[CAS: 2691-41-0]
Quasi-insoluble
LydditeAcide picrique
2,4,6-Trinitrophénol
[CAS:88-89-1]
Lentement soluble (14)
PETNTétranitrate de pentaérythritol
(Pentaérythritol tétranitrate)
[CAS:78-11-5]
Faiblement soluble (<1)
RDX
cyclonite
hexogĂšne
CyclotriméthylÚnetrinitramine
Hexahydro-1,3,5-trinitro-1,3,5-triazine
[CAS:121-82-4]
InsolubleExplosif militaire parmi les plus puissants
Shellite70 % 2,4,6-Trinitrophénol + 30 % 2,4-Dinitrophénol
[CAS:88-89-1] et [CAS:51-28-5]
Soluble (2,8 à 14 selon les sources)Le dinitrophénol (dont existent 6 isomÚres) est toxique et écotoxique. (C'est un découplant de la chaßne respiratoire mitochondriale)
Tetryl2,4,6-Trinitrophénylméthyl nitramine
[CAS:479-45-8]
TrĂšs peu soluble (0.2)
TNB1,3,5-Trinitrobenzene
[CAS:99-35-4]
Peu soluble (0,35)
TNT2,4,6-TrinitrotoluĂšne
[CAS:118-96-7]
TrĂšs peu soluble (0,1)

Munition de tir sportif, et d'entraĂźnement en salle

La rĂ©cupĂ©ration des projectiles est aisĂ©e en salle (balles et/ou diabolos de carabine ou pistolet Ă  air comprimĂ©), mais parfois plus dĂ©licate lorsque le projectile se pulvĂ©rise sur une surface dure (tirs sur cibles mĂ©talliques) ou en extĂ©rieur. Par ailleurs, les ogives semi-blindĂ©es comportent Ă  leur base une surface non protĂ©gĂ©e qui, sous l'influence de la chaleur et de la pression de l'explosion de la charge propulsive tend Ă  se vaporiser ou Ă  disperser de fines particules de plomb et d'autres substances toxiques. Enfin la fumĂ©e de tir est dans tous les cas toxique. D'oĂč la nĂ©cessitĂ© impĂ©rative d'un nettoyage efficace et rĂ©gulier des salles de tir.

Des risques existent donc pour la santĂ©. Ils peuvent ĂȘtre attĂ©nuĂ©s par un usage gĂ©nĂ©ralisĂ© de munitions alternatives. Les systĂšmes de ventilation forcĂ©e Ă  flux laminaire sont efficaces pour protĂ©ger le tireur, mais que deviennent les vapeurs nocives gĂ©nĂ©ralement non filtrĂ©es et envoyĂ©es Ă  l’extĂ©rieur ? Aux États-Unis, l'USEPA et la National Rifle Association prĂ©conisent la rĂ©cupĂ©ration et le recyclage du plomb dans les centres de tir (Sever, 1993). La fonte du plomb pour recyclage n’est cependant pas sans risque, ni sans produire des dĂ©chets toxiques.

Munitions de chasse

Munitions Ă  balles

Elles semblaient poser moins de problĂšme Ă  court et moyen terme car on pensait qu'elles n’intoxiquaient « que » de gros animaux, nĂ©crophages (dont certains rapaces tels que les vautours et condors) mais des Ă©tudes plus rĂ©centes ont montrĂ© qu'Ă  l'impact de nombreuses balles se fragmentent et libĂšrent des particules et petits fragments de plomb bien plus contaminants que les gros morceaux les plus visibles[76] - [77].

Cartouches Ă  grenaille de plomb

Elles sont responsables d'un grand nombre de cas de saturnisme aviaire, d’abord citĂ© et Ă©tudiĂ© au Canada et aux États-Unis (dĂšs le dĂ©but du XXe siĂšcle), puis trĂšs tardivement Ă©tudiĂ© en Europe oĂč pourtant le plomb est utilisĂ© en quantitĂ© plus importantes et depuis longtemps. Comme l'a montrĂ© D. Pain, les oiseaux empoisonnĂ©s se cachent soigneusement pour mourir, Ă©chappant ainsi aux observateurs, mais une expĂ©rience consistant Ă  comparer (en Californie ; sur une rĂ©serve de 4 300 ha (39° 29â€Č N, 122° 20â€Č O) des canards dits « sentinelles » enfermĂ©s dans un enclos construit dans une zone autrefois chassĂ©es (puis transformĂ©e en rĂ©serve naturelle) Ă  des canards « tĂ©moins » Ă©galement enfermĂ©s mais dans un enclos construit Ă  proximitĂ© a montrĂ© que les canards sentinelles contenaient prĂšs de deux fois plus de plomb que les autres[78].

Quantités

Selon un document de consensus scientifique de 2013, puis un document semblable, mais pour l'Europe[79], les munitions de chasse Ă  base de plomb « sont probablement devenues la source de plomb la plus importante, largement non rĂ©glementĂ©e, sciemment dĂ©versĂ©e dans l'environnement aux États-Unis [et en Europe](
) La production de munitions Ă  base de plomb est la seconde plus importante source de consommation annuelle de plomb aux États-Unis, reprĂ©sentant plus de 60 000 tonnes de plomb en 2012, aprĂšs la consommation de plomb dans la fabrication des accumulateurs »[80].

Une cartouche moyenne contient 200 Ă  300 billes de plomb soit 30 Ă  35 g de plomb toxique (sachant que pour abattre un seul oiseau, il faut tirer 3 Ă  6 cartouches selon les sources).

Si chaque chasseur français (il y en a environ 1,7 million) n’utilisait qu’une seule cartouche de 32 g chaque annĂ©e, il y aurait dĂ©jĂ  54,5 tonnes de plomb dispersĂ©es dans l'Environnement, soit 545 tonnes en 10 ans ! On estimait dans les annĂ©es 1990 qu’en France, 250 millions de cartouches Ă©taient tirĂ©es annuellement ;

  1. 3/4 pour la chasse (~6 500 t/an de plomb)
  2. 1/4 pour le ball-trap (plus de 2 000 t/an)

Tendance

En 1987, environ 405 millions de cartouches auraient Ă©tĂ© tirĂ©es (soit 12 960 t de plomb Ă©pandu en France mĂ©tropolitaine en un an, Ă  raison de 32 g/cartouche. En 1999, l'estimation Ă©tait d'environ 250 millions de cartouches/an (8 000 t/an). Les Ă©missions annuelles de plomb diminuent donc, mais il y a aggravation par accumulation ; le plomb Ă©mis chaque annĂ©e devant ĂȘtre ajoutĂ© Ă  celui des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, qui n’a pas disparu (le plomb n’est pas biodĂ©gradable).

Dans les dunes, sur l’estran ou dans les torrents, les plombs sont parfois rapidement Ă©rodĂ©s.

En Camargue, une Ă©tude a permis de montrer une augmentation de + 35 % du taux d'ingestion de 1965 Ă  1980 chez le canard Pilet (Anas acuta). Plus on a attendu pour supprimer le plomb, plus il Ă©tait disponible, plus les intoxications ont pu ĂȘtre graves et nombreuses. Les munitions au plomb ont Ă©tĂ© interdites en France Ă  partir de 2006 dans les zones humides.

Les oiseaux sont d’autant plus contaminĂ©s, que les plombs sont les plus nombreux, prĂ©cisĂ©ment lĂ  oĂč ces oiseaux viennent s'alimenter, aux endroits les plus recherchĂ©s par les chasseurs d’oiseaux d’eau (200 000 Ă  300 000 en France vers l'an 2000). Autour des huttes, mares et Ă©tangs artificiels conçus pour attirer les oiseaux d’eau, on a trouvĂ© jusqu'Ă  20 plombs no 4 dans le gĂ©sier d’un canard colvert (6 auraient suffi Ă  le tuer).

À titre d’exemple, le cygne trompette a subi des mortalitĂ©s massives dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique - depuis 1925 ; ce sont 29 cygnes trompettes intoxiquĂ©s par le plomb qui ont Ă©tĂ© collectĂ©s en 1992, dans le lac Judson, en Colombie-Britannique. Le saturnisme par ingestion de grenaille de plomb reste la premiĂšre cause de mortalitĂ© des cygnes trompettes et des cygnes siffleurs sauvages dans l'État de Washington (= 29 % de la mortalitĂ© constatĂ©e). Au moins 10 000 cygnes appartenant Ă  6 espĂšces auraient Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©s morts de saturnisme dans 14 pays. Certains se sont demandĂ© s’il pourrait y avoir un lien avec l’hypersensibilitĂ© apparente du cygne et du canard Ă  la grippe aviaire en Europe, mais un Ă©ventuel lien ne semble pas avoir Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©.

Au Canada : 1,2 Ă  6 millions d’oiseaux d’eau absorbaient des plombs (grenaille, voire plomb de pĂȘche) chaque annĂ©e avant interdiction ou restriction du plomb.

Entre 240 000 et 1,2 million d'oiseaux en mouraient chaque annĂ©e estimait le gouvernement canadien.

On ignore quand les plombs existants seront indisponibles pour les oiseaux. (cf. vitesse d’enfouissement, bioturbation, montĂ©e des ocĂ©ans, etc.)

La situation Ă©tait jugĂ©e « catastrophique » pour les oiseaux d’eau dĂšs les annĂ©es 1970 (U.S. Fish Wildl. Serv.)
La RĂ©serve de Rice Lake (Illinois) a vu 1 500 oiseaux morts de saturnisme au printemps 1972. 75 % des Aythya affinis (canard plongeur) Ă©tudiĂ©s avaient au moins un plomb visible dans le gĂ©sier.

Mortalités souvent discrÚtes, parfois inattendues

Au Canada, l’hiver 1974–1975 l’inondation accidentelle d’un ancien ball-trap utilisĂ© par les officiers de l’aviation royale canadienne durant la 2de guerre mondiale a brutalement tuĂ© par saturnisme aigu des centaines de canards et d'oies morts aprĂšs y avoir picorĂ© des billes de plomb. La dĂ©pollution du site a coĂ»tĂ© plusieurs milliers de dollars amĂ©ricains.

PrĂšs de MontrĂ©al, ce sont des centaines de colverts, canards noirs, bernaches du Canada et cygnes siffleurs qui se sont empoisonnĂ©s pour les mĂȘmes raisons. Des mortalitĂ©s massives d’oiseaux domestiques ont Ă©tĂ© observĂ©es sous des retombĂ©es de ball-trap et par l’ONC dans un cas Ă  la suite de retombĂ©es de « pluies de plomb » sur un Ă©levage, Ă©mises par des chasseurs postĂ©s sur un pylĂŽne de chasse Ă  la tourterelle, tirant dans la direction de cet Ă©levage.

Ailleurs des poules, canards, oies, moutons ou des vaches ont ponctuellement Ă©tĂ© signalĂ©es mortes d’intoxication aigĂŒe pour ces raisons en France, aux États-Unis, en Irlande.

Des cas de saturnisme létal et sublétal par ingestion de végétaux ensilés (acide) et/ou ayant poussé sur zone chassée ou sous un ball-trap ont également été signalés.

Par exemple, plusieurs milliers de billes de plomb se sont retrouvĂ©es dans la panse de vaches au Nord de la France, billes avalĂ©es via du maĂŻs fourrager ayant poussĂ© prĂšs d’un site de ball-trap.

De la luzerne (ensilĂ©e et acidifiĂ©e) reste contaminĂ©e et toxique, mĂȘme aprĂšs retrait des grenailles si ces derniĂšres sont restĂ©es en contact avec la luzerne durant plusieurs semaines.

Contamination de la pyramide alimentaire

Aux États-Unis et en France, des Ă©tudes montrent respectivement que des gypaĂštes et des busards des roseaux Ă©taient mortellement ou gravement contaminĂ©s (100 % des rapaces analysĂ©s gravement touchĂ©s pour la Camargue et le marais poitevin !). C’est d’ailleurs pour protĂ©ger le pygargue Ă  tĂȘte blanche, emblĂšme national du pays, que le plomb a Ă©tĂ© interdit aux États-Unis.

Contrairement Ă  une idĂ©e reçue, bien d’autres espĂšces que les canards ou les cygnes sont touchĂ©es. Tous les oiseaux souffrent ou meurent de saturnisme s'ils avalent des plombs. Ainsi aux États-Unis une Ă©tude faite dans trois États a montrĂ© que 1 % Ă  6,5 % des tourterelles Ă©chantillonnĂ©es avaient des plombs dans le gĂ©sier ou de taux excessifs de plomb dans leurs tissus.

Et un saturnisme primaire a notamment été confirmé pour :

Danger pour la santé humaine

Selon un document de consensus scientifique de 2013, basé sur « les meilleures données scientifiques disponibles »[80], le tir de munitions à base de plomb et l'accumulation de grenaille de plomb dans l'environnement posent des risques importants pour la santé humaine et des animaux sauvages, car :

  1. ) l'abandon de millions de balles et de grenaille de plomb dans la nature augmente considĂ©rablement les niveaux de plomb dans l'environnement[81], « en particulier dans les zones oĂč l'activitĂ© de tir se concentre »[82] ;
  2. ) « l'utilisation de ces munitions présente aussi des risques d'exposition élevée au plomb pour leurs utilisateurs »[83] ;
  3. ) « Les balles Ă  base de plomb utilisĂ©es pour tuer des animaux sauvages peuvent se fragmenter en centaines de petits morceaux, une grande proportion Ă©tant suffisamment petite pour ĂȘtre facilement ingĂ©rĂ©e par les animaux nĂ©crophages ou incorporĂ©e dans la viande transformĂ©e pour la consommation humaine »[76] - [77] - [84] ;
  4. ) « Ces munitions à base de plomb sont une source importante d'exposition au plomb chez les humains qui mangent du gibier sauvage »[85] - [86] ; Les chasseurs consommant ce gibier ont souvent des grenailles ou fragments de plomb dans leur tractus gastro-intestinal[87] - [88].
    Plusieurs pays européens dont l'Allemagne (2011)[89], l'Espagne (2012)[90], le Royaume-Uni (2012)[91] et la Finlande (2013)[92] ont formulé des avis officiels sur les risques qu'il y a à consommer fréquemment du gibier tiré avec des munitions au plomb, en particulier pour les jeunes enfants, les femmes enceintes ou les femmes souhaitant avoir des enfants.

Le plomb de munitions encore présent dans la viande est un danger pour la santé des consommateurs : chauffé, le plomb se diffuse plus facilement dans la chair cuite (plus encore en présence d'acide tel que vinaigre, citron, orange) et est absorbé plus facilement par le tube digestif[93].

Plombs incrustés

Un autre problĂšme est que de nombreux oiseaux ne sont que blessĂ©s Ă  la chasse ; ils s’enfuient avec des plombs incrustĂ©s dans leur chair. 20 Ă  30 % des individus apparemment sains d'oiseaux d’eau Ă©chantillonnĂ©s dans de nombreux endroits en AmĂ©rique du Nord Ă©taient porteurs d'un ou de plusieurs plombs incrustĂ©s. MĂȘme chez des espĂšces protĂ©gĂ©es et difficiles Ă  confondre avec des espĂšces chassables (jusqu’à 15 % des cygnes d'une population protĂ©gĂ©e de cygnes trompettes !). Il a Ă©tĂ© plus rĂ©cemment dĂ©montrĂ© que des vautours et condors s’intoxiquent par ingestion de billes de plomb prĂ©sentes dans la chair des cadavres qu’ils consomment ou en consommant la chair enrichie en plomb autour des blessures par balles qui ont tuĂ© des animaux qu'ils consomment. Le condor de Californie, second plus grand oiseau du monde est menacĂ© de disparition (Janssen et al., 1986) et le saturnisme induit par la chasse semble -avec les collisions avec des vĂ©hicules ou lignes Ă©lectriques - rester sa 1re cause de mortalitĂ© (chez l'adulte, les jeunes Ă©tant artificiellement nourris).

Les canards plongeurs se nourrissent dans les sĂ©diments lĂ  oĂč les plombs s'accumulent. Ils sont, comme on peut s'y attendre, plus vulnĂ©rables ; 2 Ă  3 fois plus frĂ©quemment porteurs de grenaille dans le gĂ©sier que les autres ; l’ingestion de billes de plomb est ainsi 2,13 fois plus frĂ©quente chez le morillon Ă  collier que pour la moyenne des canards de surface (10,9 % contre 5,1 %), avec une concentration osseuse 2,8 fois plus Ă©levĂ©e (48 % contre 17 %).

Sur le seul lac de Grand-Lieu (avant 1980 et la mise en rĂ©serve), 3 Ă  4 tonnes de plomb Ă©taient tirĂ©es chaque annĂ©e (avant mise en rĂ©serve). Plus de 37 % des fuligules milouins et plus de 13 % des colverts se sont avĂ©rĂ©s touchĂ©s par des problĂšmes graves de saturnisme. En France, la Camargue, l’estuaire de la Seine et de nombreuses zones humides, y compris classĂ©es en rĂ©serve naturelle (Oye-Plage par exemple) sont touchĂ©es.

Le cas du ball-trap

Le risque est aggravĂ© en zones humides et/ou acides et accru Ă  proximitĂ© des zones humides, forĂȘts, landes, champs, Ă©levages en plein air ou en enclos, pĂąturages, zones de cultures d’ensilage ou de fourrage, mais les sites trĂšs utilisĂ©s par le ball-trap sont tous gravement polluĂ©s, bien au-delĂ  des normes en gĂ©nĂ©ral. Par exemple, on a mesurĂ© 215 millions de plombs/ha dans un cas.

Les « rÚglements » nationaux, et le rÚglement olympique imposent encore le plomb pour le tir et le ball-trap. L'Union internationale de tir et le Comité international olympique considéraient en 1994 que le tir sur cibles ne contribuait pas de façon sensible au problÚme de l'accumulation de grenailles de plomb dans l'environnement (Thomas, 1994).

En 2008 en Suisse, la plupart des clubs Ball-Trap utilisent des cartouches photodégradables et des pellets en acier (Bernard, 2007).

Le cas du tir à air comprimé

Dans ce cas les problĂšmes sont liĂ©s Ă  l'utilisation de diabolos en plomb. Ils peuvent ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©s et recyclĂ©s dans une filiĂšre appropriĂ©e et lĂ©gale (la fonte artisanale du plomb expose ceux qui la pratiquent au saturnisme), mais c'est rarement le cas, hors des stands de tir. Le tir Ă  air comprimĂ© en extĂ©rieur est cause de dispersion de plomb dans l'environnement susceptible de poser problĂšme Ă  terme, mĂȘme si la taille de ces plombs les exposent moins Ă  ĂȘtre mangĂ©s par des oiseaux.

En particulier les plombs fichés dans l'écorce et le troncs des arbres peuvent poser des problÚmes différés de pollution (ex. : combustion ou usinage du bois, qui seront source de vapeur de plomb).

Responsabilités

Elle est largement partagée (du fabricant à l'utilisateur en passant par le législateur), transfrontaliÚre (une partie des migrateurs migrent avec du plomb ingéré et/ou accumulé), et pour ce qui concerne les contaminants non biodégradables ou les polluants organiques persistants (POPs), elle est aussi transgénérationnelle (elle concerne les générations futures).

De nombreuses alternatives existent aux composés les plus toxiques. Certains pays (Amérique du Nord, Europe du Nord) les ont rendues plus ou moins obligatoires.

Dans les pays en développement, la question semble rarement évoquée.

Pistes solutions, expérimentations

Concernant les munitions de chasse

Il y a un consensus scientifique sur le fait que tant pour des raisons de protection des Ă©cosystĂšmes, de la ressource en gibier que de santĂ© publique le plomb doit ĂȘtre supprimĂ© de toutes les munitions[94].

Depuis 2011, l'OMS considĂšre qu'il n'y a pas de doses de plomb qui puisse ĂȘtre ingĂ©rĂ©e sans risque[95] - [96] ; les vendeurs et exportateurs de viande contenant des restes de plomb prennent donc une responsabilitĂ© en mettant sur le marchĂ© des viandes contaminĂ©es par des rĂ©sidus et fragments de balle ou grenaille de plomb. (À titre d'exemple : vers 2015, la Nouvelle-ZĂ©lande exportait pour leur viande plus d'un million d'animaux sauvages par an, trĂšs souvent tuĂ©s par des balles de plomb[97].

Munitions dites « alternatives » au plomb. Elles existent depuis plusieurs dĂ©cennies[98], y compris pour le grand gibier[99] - [100] - [101] et sont mĂȘme parfois mĂȘme plus performantes que le plomb. Mais bien que disponibles dans une large gamme de calibres et vendues par au moins 30 marques amĂ©ricaines et 13 marques majeures en Europe (en 2015)[102] (y compris pour des modĂšles rares et rĂ©cents d'armes) elles ne sont en 2015 que trĂšs peu utilisĂ©es, pour des raisons de perception de disponibilitĂ©, de coĂ»ts, d'efficacitĂ©/prĂ©cision, d'autres formes de toxicitĂ© et d'encrassement du fusil. Selon les Ă©tudes rĂ©centes, en Europe, les coĂ»ts et efficacitĂ©s sont maintenant similaires. Les craintes de perceptions et de prĂ©cision rĂ©duite, et d'encrassement du fusil doivent ĂȘtre vĂ©rifiĂ©es par l'industrie et les organisations de chasseurs (et si elles sont fondĂ©es donner lieu Ă  des solutions)[101]. Il existe des balles sans plomb Ă  fragmentation, qui laisseront des fragments dans la viande (mais ces fragments seront non-toxiques ou bien moins toxiques que le plomb).

Les bĂ©nĂ©fices environnementaux des alternatives au plomb sont prouvĂ©s : Par exemple pour protĂ©ger le Condor de Californie au bord de l'extinction (et dont la premiĂšre cause de mortalitĂ© dans les annĂ©es 1980 Ă©tait le saturnisme aviaire), l’État de Californie a interdit en 2008 l'utilisation de munitions au plomb pour la plupart des actions de chasse effectuĂ©es dans les territoires frĂ©quentĂ©s par cet oiseau[103].

Une Ă©tude a ensuite Ă©valuĂ© l'efficacitĂ© de cette interdiction, en mesurant sur le mĂȘme territoire la plombĂ©mie chez deux espĂšces sentinelles d'oiseaux, l'aigle dorĂ© (Aquila chrysaetos) et le vautour Cathartes aura un an aprĂšs la mise en Ɠuvre de l'interdiction[103]
 et en comparant ce taux de plomb Ă  ce qu'il Ă©tait avant l'interdiction : La plombĂ©mie de ces oiseaux a « considĂ©rablement diminuĂ© aprĂšs l'interdiction[103]. Ces rĂ©sultats fournissent des preuves que le fait que les chasseurs se conforment aux rĂšglements sur les munitions sans plomb suffit Ă  rĂ©duire l'exposition au plomb chez les oiseaux prĂ©dateurs et nĂ©crophages sur ces sites d'Ă©tude »[103].

En 2017 hormis en Californie oĂč il est stipulĂ© qu'une balle dite sans plomb (doit en contenir moins de 1 % en masse[104] il n'existe pas encore de norme nationale ou internationale dĂ©finissant des critĂšres clairs de non-toxicitĂ© pour les substituts de balles au plomb.

Pour les grenailles sans plomb un processus d'Ă©tude de la toxicitĂ© Ă©ventuelle des alternatives a Ă©tĂ© mis en place aux États-Unis Ă  la fin des annĂ©es 1990 (par le US Fish and Wildlife Service), uniquement pour les substituts aux grenailles de plomb utilisĂ©s pour la chasse au gibier d'eau[105].

Le cuivre est phytotoxique à faible dose pour les algues, et mortel pour divers microorganismes et de nombreux invertébrés aquatiques (c'est pour cela qu'il est utilisé dans les antifoulings et la bouillie bordelaise ; et le vert-de-gris semble toxique pour tous les organismes). Selon le études publiées de 2008 à 2015, sous forme de granulés de cuivre métallique (non oxydés) ingérés par des oiseaux ou mammifÚres, il ne se montre cependant pas toxique, y compris pour l'homme qui en ingÚre des fragments [106] - [107] - [108] - [109].

Selon Paulsen et al. en 2015 les doses de mĂ©taux libĂ©rĂ©s par la fragmentation des balles sans plomb dans des conditions simulĂ©es de stockage de la viande et d'ingestion humaine sont (pour les tests faits sur le cuivre, le fer, le zinc, l'Ă©tain et l'aluminium) moindres que les apports maximaux quotidiens recommandĂ©s pour les humains, et infĂ©rieures aux limites fixĂ©es par les grandes agences sanitaires[110]. Les auteurs signalent toutefois qu'une marque de balle vendue comme sans-plomb (Bionic Black, produite par la sociĂ©tĂ© RWS), contenait quand mĂȘme 1,9 % de plomb en masse[110].

Risques organoleptiques. La chair d'animaux, les restes de sang et de lymphe contiennent de nombreux composés dont des enzymes et acides naturels qui restent actifs ou évoluent aprÚs la mort. Ils interagissent chimiquement avec les fragments, nanoparticules et particules métalliques dispersées par les munitions dans la chair. Certains métaux (alternatifs au plomb) ainsi libérés dans la viande pourraient modifier sa qualité organoleptique et/ou poser d'autres problÚmes de toxicité ou poser des problÚmes d'hygiÚne de conservation. Au moins deux études ont porté sur cette question. Elles n'ont pas identifié de risques particuliers :

  • Dans le cas de projectiles en cuivre, des craintes existaient quant au risque qu'elles puissent contribuer Ă  une modification du goĂ»t de la viande en oxydant les graisses. Une expĂ©rience a consistĂ© d’ajouter de la poudre de cuivre (jusqu'Ă  28 mg/kg) dans des viandes hachĂ©es de porc et bƓuf. L'indice de peroxyde (indice de rancissement) a augmentĂ© aprĂšs le chauffage Ă  sec (et durant le stockage ultĂ©rieur), mais aux doses les plus Ă©levĂ©es, l'oxydation des graisses a Ă©tĂ© retardĂ©e (de la mĂȘme maniĂšre qu'on l'observe en introduisant du cuivre dans l'huile). La corrĂ©lation des substances rĂ©actives POV et acide thiobarbiturique (c'est-Ă -dire des produits d'oxydation secondaires) Ă©tait forte et positive. Rien dans les rĂ©sultats n'indiquent que le cuivre incorporĂ©s Ă  la viande Ă  partir de fragments de balles conduirait Ă  une augmentation de l'oxydation des graisses dans la venaison ; au contraire selon les auteurs un taux de cuivre plus Ă©levĂ© pourrait freiner l'oxydation des graisses. C'est l'effet pro-oxydant des ions fer libĂ©rĂ©s Ă  partir de la myoglobine lors de la cuisson et les diffĂ©rences en acides gras propre Ă  chaque espĂšce chassĂ©e qui sont les facteurs d'oxydation des graisses[111].
  • Le nickel est associĂ© au cuivre dans les balles dites cupro-nickel ; chez 30 chevreuils et 3 cerfs sika tuĂ©s avec des balles de cuivre nickelĂ©, les taux de nickel et de cuivre (prĂ©levĂ©s Ă  2-3 cm des blessures par balle) n'Ă©taient pas significativement diffĂ©rents des contrĂŽles faits dans la cuisse. Cependant chez l'Homme, au contact des muqueuses le nickel peut ĂȘtre source de dĂ©mangeaisons, de prurit et parfois d'allergies[112]. Un test a consistĂ© Ă  immerger un type de balle cupro-nickel dans du « jus de viande » durant 7 jours (la venaison est couramment conservĂ©e plus de 7 jours avant cuisson) ; le projectile y a libĂ©rĂ© jusqu'Ă  93 ÎŒg de Ni/10g de masse de balle. Une balle de construction identique mais faite de cuivre non-nickelĂ©e a elle libĂ©rĂ© jusqu'Ă  250 ÎŒg de cuivre. Des balles chemisĂ©es de nickel entourĂ©es d'Ă©chantillons de viande de porc ont lors de tests de cuisson libĂ©rĂ© de 2,8 Ă  4,3 ÎŒg de nickel vers la viande environnante. Les auteurs ont conclu de ces tests que « Selon les scĂ©narios de contamination, les teneurs en Cu et Ni par portion de viande augmenteraient (respectivement de 20 et 3,3 ÎŒg) ; pour limiter l'absorption de cuivre et de nickel dans l'alimentation le besoin technologique de plaquage ou chemisage au nickel doit ĂȘtre soigneusement Ă©valuĂ© ».

Concernant les munitions militaires immergées

De nombreux pays, aprÚs les avoir oublié inventorient[113] - [114] leurs dépÎts de munitions non explosées, dans une perspective d'évaluation du risque[115], y compris, immergés et en particulier quand il s'agit d'armes chimiques, dont en mer Baltique par exemple[116], en cherchant à mieux évaluer les impacts écologiques et sur la faune, piscicole notamment[117].

LĂ©gislation

Depuis des décennies, de nombreux auteurs plaident pour la généralisation obligatoire des munitions de chasse sans plomb, au double bénéfice de la santé humaine et de celle de la faune[118].

Le passage aux munitions sans plomb (ou dites « non toxiques ») est peu Ă  peu imposĂ©e par des lois limitant ou interdisant l'utilisation ou la possession de grenailles de plomb et de balles de fusil (dans les zones humides au moins)[119], mais ces lois semblent parfois ou localement peu respectĂ©es, au dĂ©triment des Ă©cosystĂšmes et de la sĂ©curitĂ© des consommateurs de gibier ; ainsi dans un texte de consensus publiĂ© par l'ONU, l'AEWA constatait en 2012 que les risques « subsistent en raison de l'absence de rĂ©glementation et, lĂ  oĂč des rĂ©glementations existent, d'une mauvaise conformitĂ© et d'un manque d'application efficace »[120]. Et, Ă  titre d' exemple, « le respect des rĂ©glementations introduites en 1999 restreignant l'utilisation de la grenaille de plomb pour tirer sur la sauvagine en Angleterre s'est avĂ©rĂ© trĂšs faible, 70 % de la sauvagine d'origine locale achetĂ©e ayant Ă©tĂ© abattue illĂ©galement avec du plomb[121]. MalgrĂ© cela, il n'y a pas eu de poursuites primaires et seulement une poursuite secondaire pour non-respect de la rĂ©glementation ».

Certains pays, pour certains usages obligent maintenant l'utilisation de munitions certifiĂ©es non toxiques ou moins toxiques : dans certains secteurs (comme les zones humides en France) ou pour certains types de chasse (chasse au gibier d'eau le plus souvent)[119]. L'Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA) visait Ă  arrĂȘter entre 1990 et 2000 toute utilisation de grenaille de plomb pour la chasse de certains oiseaux migrateurs (espĂšce connues pour ĂȘtre particuliĂšrement vulnĂ©rables au saturnisme aviaire avec 254 espĂšces et 119 pays concernĂ©es).
Mais en 2019, dans l'union européenne, seuls le Danemark et les Pays-Bas avaient déjà totalement interdit la grenaille de plomb, dans tous les types de milieux. 16 pays l'avaient interdit dans toutes les zones humides (ex : France, Belgique) et parfois plus généralement pour toute chasse aux oiseaux d'eau. Et 5 pays n'interdisaient le plomb que dans certaines zones humides[119]. En Allemagne, la réglementation différait selon les régions.
En Amérique du Nord, la grenaille de plomb est interdite pour la chasse à la sauvagine[119].

Dans les pays concernés, la grenaille de plomb a été remplacée principalement par de la grenaille d'acier ou, moins fréquemment, par des alliages à base de bismuth ou de tungstÚne.

Parfois, certains produits ou composants de munitions sont ou pourraient ĂȘtre recyclĂ©s[122].

Certains champs de tir suggĂšrent ou imposent l'utilisation de munitions non-toxiques.

Les plans d'urgence et de gestion des risques peuvent inclure une dimension « munition » (cf. risque chimique et d'explosion)[123].

En 2014, pour la COP11 de la CMS, deux documents de consensus scientifique basĂ©s, selon leurs auteurs, sur des « preuves scientifiques accablantes », ont Ă©tĂ© fournies Ă  l'ONU et aux reprĂ©sentants des États-membres, respectivement par le conseil scientifique de la CMS, et par et par le groupe de travail "Preventing Poisoning" avec la demande express qu'ils soient inclus en tant que dĂ©claration dans les documents d'information de la COP11. Le 1er document est une dĂ©claration sur les risques pour la faune et la santĂ© humaine liĂ©s aux Munitions en Europe (publiĂ© en octobre 2014) et le second est une dĂ©claration, signĂ©e en mars 2013, sur les risques pour la santĂ© humaine induits par le plomb des munitions dispersĂ© dans l'environnement[124]. Ces alertes portaient sur des donnĂ©es essentiellement rĂ©coltĂ©es aux Etats-Unis[125] et en Europe, mais la plupart des pays sont concernĂ©s par le problĂšme. Elles portaient notamment sur le nombre et la gravitĂ© des empoisonnements d'oiseaux et autres animaux par le plomb de chasse, et sur le fait que les munitions Ă  base de plomb sont devenues « la source non rĂ©glementĂ©e la plus importante de plomb dĂ©libĂ©rĂ©ment Ă©mis dans l'environnement dans l'UE » oĂč comme aux Etats-Unis, les autres sources de plomb[126] avaient dans les 50 annĂ©es prĂ©cĂ©dentes disparu ou fortement diminuĂ© grĂące Ă  la rĂ©glementation environnementale. En 2021, selon l'ONU le consensus scientifique est qu'« il n'existe pas de niveau d'exposition au plomb sans danger pour les espĂšces vertĂ©brĂ©es. L'empoisonnement causĂ© par l'ingestion de munitions au plomb et de poids de pĂȘche en plomb qui sont dispersĂ©s pendant les activitĂ©s de tir et de pĂȘche entraĂźne des niveaux Ă©levĂ©s de mortalitĂ© et de morbiditĂ© pour de nombreuses espĂšces d'oiseaux migrateurs, y compris des incidences au niveau des populations pour certaines ». Au sein de l'ONU, le PNUE a, en 2020, adoptĂ© la RĂ©solution WCC-2016-Res-082 "sur la voie Ă  suivre pour rĂ©pondre aux prĂ©occupations concernant l'utilisation de munitions en plomb dans la chasse", puis adoptĂ© une rĂ©solution visant Ă  prĂ©venir l'empoisonnement des oiseaux migrateurs[127], a confiĂ© un nouvau mandat Ă  un « Groupe spĂ©cial intergouvernemental pour la suppression progressive de l'utilisation des munitions et agrĂšs de pĂȘche en plomb » aussi appelĂ© « Intergovernmental task force on phasing out the use of lead ammunition and lead fishing weights »[128]. Ce groupe doit « accĂ©lĂ©rer la mise en Ɠuvre des Lignes directrices dans ses sections pertinentes, si appropriĂ© » ; il s'agit notamment de faire cesser le saturnisme des oiseaux migrateurs (cf. UNEP/CMS/COP11/Doc.23.1.2, adoptĂ©es Ă  l'occasion de la COP1)[129].

En novembre 2020 le parlement europĂ©en vote un rĂšglement interdisant toute utilisation de munitions au plomb dans toutes les zones humides d'Europe, et dans une zone-tampon de 100 m autour des zones humides. Le texte, publiĂ© en janvier 2021, donne 2 ans de dĂ©lai pour la transition, avec une interdiction effective en fĂ©vrier 2023. Selon la fĂ©dĂ©ration nationale des chasseurs français « c'est une premiĂšre Ă©tape avant de tenter d'interdire partout l'utilisation de la grenaille de plomb, bien au-delĂ  des zones humides. À plusieurs reprises la mobilisation de toutes les instances europĂ©ennes (FACE – ELO) reprĂ©sentant les chasseurs et la filiĂšre chasse a conduit Ă  un report des votes tentant d'imposer ce type d'interdiction. Le dernier vote au Parlement europĂ©en, le 25 novembre 2020 a Ă©tĂ© un Ă©chec pour les chasseurs. Toutefois, la Commission souhaitait imposer une zone de 400 m, mais elle a Ă©chouĂ©. La mise en application de cette nouvelle rĂšgle au niveau Français devrait passer par une modification de l'arrĂȘtĂ© du 1er aoĂ»t 1986 qui comporte depuis le 1er juin 2006 l'interdiction de la grenaille de plomb dans les zones humides en France ». La dĂ©finition de "zone humide" est prĂ©cisĂ©e dans le RĂšglement.

En 2021, le rapport commandĂ© par la Commission europĂ©enne Ă  l'agence europĂ©enne des produits chimiques (ECHA) confirme la nĂ©cessitĂ© d'interdiction totale du plomb dans les chevrotines et munitions de chasse ainsi que les articles de pĂȘche contenant du plomb. Les citoyens ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  donner leur avis[130]. Ce rapport estime que tous les ans, 127 millions d'oiseaux sont exposĂ©s Ă  un empoisonnement par le plomb et Ă  l'Ă©chelle des 27 États membres, environ un million d'enfants voient leur dĂ©veloppement neurologique menacĂ© par la consommation de gibier contaminĂ© par le plomb provenant des munitions de chasse[130].

Recherche

La recherche (publique et privée) explore de nouvelles pistes d'inertage, de remédiation, de nouveaux moyens, plus doux, moins dangereux de destruction de certains composants toxiques, dont par exemple quand cela est possible par biodégradation[131], fongoremédiation[132], par photolyse[133] et/ou catalyse notamment[134], ainsi que de nouveaux moyens de « stabilisation » de déchets de munitions (dans de l'asphalte (bitume anionique et bitume cationique[135] par exemple), ou encore d'épuration des sols, de l'eau (par des microbes par exemple, quand il s'agit de composés organiques[136]) ou de sédiments, dont in situ[137].

Des milliers de molĂ©cules diffĂ©rentes, parfois complexes ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour fabriquer les poudres et explosifs des munitions, ainsi que des « gaz de combat ». Avec le temps, nombre de ces molĂ©cules se dĂ©gradent en autres molĂ©cules ou sont transformĂ©es par des microbes ou animaux (mĂ©tabolites) en de nouvelles molĂ©cules. Ces nouvelles molĂ©cules peuvent interagir entre elles et/ou avoir des propriĂ©tĂ©s Ă©mergentes qu'il conviendrait de connaitre pour une bonne gestion du risque (Ă©valuation de la toxicitĂ©, mais aussi de la persistance de ces molĂ©cules, ou de possibles synergies
). En complĂ©ment des moyens allĂ©gĂ©s et plus rapide de dĂ©tection de molĂ©cules connues[138]. Les chimistes peuvent maintenant s'appuyer sur des logiciels qui les aident Ă  Ă©valuer ces propriĂ©tĂ©s Ă©mergentes[139].

De nouvelles méthodes de dépollution des sols de terrains de ball-trap ou militaire pollués par les retombées de munitions sont testées, dont la phytoremédiation et le drainage électrocinétique[140] - [141] (méthodes longues et dans le second cas plutÎt ex-situ consommatrice d'électricité (mais à bas voltage) et susceptible de priver le sol d'une partie de ses oligoéléments et demandant de bonnes conditions de température[142] et de pH[142] du substrat).

Coûts

Une Ă©valuation financiĂšre faite aux États-Unis a considĂ©rĂ© que le traitement des munitions anciennes pourrait coĂ»ter de $ 60 Ă  $ 100 milliards[143]. Certains auteurs estiment que le problĂšme est sous-estimĂ©. Par exemple selon RD. Albright (2008), les environ 4 000 sites de dĂ©fense rĂ©pertoriĂ©s aux États-Unis (FUDS) n'incluent pas toutes les petites entreprises ayant produit des munitions et susceptibles d'avoir polluĂ© le sol durant ce temps, et il en va de mĂȘme pour les 16 000 sites militaires de dĂ©pĂŽts de munitions ou explosifs recensĂ©s dans le monde[144].

Notes et références

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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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